CABOURG, SON PASSE, SON HISTOIRE....
Histoire de Cabourg
vendredi 1 avril 2016
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Bonne lecture !
jeudi 22 mai 2014
HISTOIRE de CABOURG - 1er Volume
Présentation,
En s’intitulant « Histoire de..…Cabourg », un ouvrage peut espérer donner par anticipation, par le simple fait de son appellation, une idée même approximative de son contenu.
Celui-ci revêt alors pour le lecteur une très grande importance : il doit être impérativement le reflet exact et précis de la réalité qui appartient à l’Histoire elle-même.
Il nous est donc apparu indispensable de ne pas nous engager dans des investigations sur le passé, voir les origines de Cabourg ; en ayant l’esprit obnubilé, une opinion personnelle ancrée, préétablie.
Évidemment, il y a les souvenirs merveilleux qui resurgissent, mais il faut faire abstraction de tous les détails enjolivés qui s’entrechoquent dans notre mémoire.
Le temps qui s’écoule, projette, déforme et brouille peu à peu l’image qu’il en procure,
« Le souvenir, n’est pas l’Histoire »
Cabourg le 23 septembre 2001
André Gobenceaux
C.U.E.P - 1999
Je tiens avant tout, à remercier très sincèrement, et à témoigner ma profonde gratitude aux différents interlocuteurs qui, par courrier, par E.mail, par fil ; m’ont par leur compétence et leur très grande amabilité conseillé, guidé, épaulé au cours de ses années de recherches.
C’est à eux que je dois, d’avoir pu réaliser ce document.
Par ordre alphabétique je cite,
- Archives départementales du Calvados,
- Archives diocésaines,
- Archives anciennes de l’Ordre Bénédictin,
- Archives Nationales de France à Paris,
- Bibliothèque Nationales de France à Paris,
- Bureau de la Recherche Géologique et Minière,
- Calvados-littoral,
- Conseil Général du département du Calvados,
- D.R.A.C.
- Institut Géographique National,
- Institut National de la Géologie,
- Ministère de la Culture - Histoire des Arts,
- Monsieur le Maire de Cabourg, le Docteur Jean-Paul Henriet,
Je tiens avant tout, à remercier très sincèrement, et à témoigner ma profonde gratitude aux différents interlocuteurs qui, par courrier, par E.mail, par fil ; m’ont par leur compétence et leur très grande amabilité conseillé, guidé, épaulé au cours de ses années de recherches.
Introduction
Après un complet remaniement du précédent ouvrage, nous avons préféré, pour l’élaboration de ce nouveau livre, une méthode plus traditionnelle qui s’étend largement sur certains points typiques ; s’attachant plus à l’explication qu’au simple récit. Nous avons ménagé la narration anecdotique, en nous aventurant dans des informations supposées connues.
Un moyen terme, dans l’ordre, nous avons délibérément choisi de développer en tout premier point la formation du site, la géologie. En effet, le passé, c’est-à-dire l’Histoire de Cabourg, commence longtemps, très longtemps, une dizaine de milliers d’années avant que le nom du lieu-dit lui-même apparaisse.
Il n’est pas possible d’effleurer la géologie, sans aborder la géographie, et dans la logique l’hydrographie ; ces trois chapitres, conduisant implicitement à la zoologie spécifiques du lieu, ouvrant le cadre étymologique.
Les exigences diverses de ces différents chapitres, et la spécialisation de chacun d’entre eux ; expliquent le pourquoi de la différence de style, d’allure, de l’un à l’autre.
Après avoir tenté de dégager, les grandes lignes, nous nous acheminé manifestement dans une second partie, l’historiographie, la démographie, la transformation d’un petit village isolé dans sa ruralité, vers une perle des stations balnéaires.
Le 17 février 2014
André Gobenceaux
Verso 29 - Missale Notatum - 1101
Missel de l’Abbaye Saint-Martin de Troarn du XIIème siècle - B.N.F. de Paris - manuscrit latin 14446
CABOURG....
son passé, est son Histoire,
Cabourg,, c'est d'abord et avant tout un site. C'est un point géographique créé par un fait géologique caractérisé. C'est avéré, c'est historiquement l'endroit privilégié où il a été possible par tous les temps à toutes époques du passé aux humains de franchir le petit fleuve côtier : la Dives . A pied lors des marées de basses amplitudes ( antérieurement au XIème siècle / XIIème, le niveau marin était beaucoup plus bas ), en embarcation / bac , plus tard par un pont. Ce pont, a toujours eu un caractère particulier, s'il garantissait, la sécurité du petit village portuaire de Dives, longtemps dénommé Saint Sauveur de Dives, et par réciprocité la protection d'abord du hameau puis du village de Cabourg.
L'examen de très vieux textes de l'abbaye de Troarn, nous dévoile, que pour être particulier ce pont, l'était incontestablement. Longtemps il a été composé de fûts d'arbres mal équarris, reposant sur des pilier fichés au milieu du courant là où les rives étaient les moins éloignées. On réglait la largeur en juxtaposant autant de troncs d'arbres que la nécessité l'obligeait ; en fonction du passage soit de piétons, soit de cavaliers, soit de voitures attelées de chevaux ou de gros chariots tractés par des boeufs - A.D.14.
Cabourg, c’est un site, dont le paysage est barré à l’Est par le moutonnement des contreforts occidentaux du Pays d’Auge, dominant la vaste dépression se développant à l’Ouest jusqu’à la baie d’Orne, et au Sud-ouest vers les immensités de la plaine de Caen. Ce relief, plonge littéralement vers la vallée où paresseusement la Dives, décrit de larges méandres avant de consacrer son union et sa mort avec la mer ; en un lieu historiquement mémorable : la Pointe de Cabourg - B.R.G.M.
Carte réalisée en 1750, par César-François Cassini ( Cassini III ), , c’est-à-dire une toise pour 864 lignes . Cette carte est par elle-même une véritable prouesse pour l’époque, puisque appuyée sur une triangulation géodésique.
Cassini a précisé tous les détails tant géologiques, que géographiques, qu’hydrologique.
En vert, on remarquera l’étendue des marais de la Dives, au XVIIIème siècle, ils couvrent pratiquement l’étendue de la vallée de ce cours d’eau. Les zones émergées saines sont également. En bleu clair, les terre non inondable, on distingue également les bordures des différents reliefs.
Cassini a précisé tous les détails tant géologiques, que géographiques, qu’hydrologique.
En vert, on remarquera l’étendue des marais de la Dives, au XVIIIème siècle, ils couvrent pratiquement l’étendue de la vallée de ce cours d’eau. Les zones émergées saines sont également. En bleu clair, les terre non inondable, on distingue également les bordures des différents reliefs.
La pointe de Cabourg, le point géographique où la terre, le ciel, et la mer, se joignent. Limité au Nord par la Manche, bordé à l’Est par le cours de La Dives, au Sud et à l’Ouest, borné et entouré par les marais de la Dives, uniquement desservi par l’antique chemin de Caen au petit port côtier de Dives. Cette voie qui fut Néolithique, était historiquement réputé pour son mauvais entretient, impraticable de neuf à dix mois de l’année par les remontées d’eau et les affleurements stagnants, sa cyclique submersion fluviale et maritime. Selon plusieurs documents des A.D.14, Cabourg n’a été accessible pendant plus d’un millénaire que par la plage et à marée basse ou de faibles amplitudes.
Nous avons repris intégralement, l’exposé de l’un des Maires de Cabourg, quant à l’origine de Cabourg,
« Au milieu du XIXème siècle, c’est un homme d’affaire qui modifie le destin de ce village. En 1853,
« l’avocat parisien Henri-Durand Morimbeau découvre Cabourg et sa plage lors d’un séjour. Séduit
« par la beauté du site, il décide de créer une station balnéaire à la place des dunes et des herbages
« qui séparent le Vieux-Cabourg de la plage.
« Pour concrétiser son idée, la première étape consiste à créer une société thermale, pour exploiter
« les bains de mer, qui voit le jour en 1854. Puis un jeune architecte est chargé d’élaborer un plan de
« la ville nouvelle qui est pour le moins original. Il se présente comme un éventail, avec un réseau de
« voies qui converge vers un point central, le casino. Cette configuration géographique est
« d’ailleurs encore aujourd’hui d’actualité.
plus près de nous.
Cabourg, code postal 14390 est de nos jours, par sa population la 27ème du département du Calvados avec 3.523 habitants, et la superficie 2.657ème sur la plan national en 1999. En 1990, sa population s’élevait à 3.355 habitants, et la superficie de son territoire communal est de 552 hectares, ce qui donnait 606 habitants au km2.
Ainsi, il est possible d’évolution de son peuplement :
- 1936 - 2.095 habitants ; 1946 - 3.472 ; après un fléchissement en 1954 et 1962, en 1968 - 3.067 habitants ; en 1968 - 3.308 habitants ; en 1982 - 3.288 habitants.
En 2009, cette population était de 4005 habitants, et la 117ème commune du Code INSEE, du département du Calvados.
Un décret daté du 26 janvier 1982, créé le canton de Cabourg, en divisant celui de Troarn. Les communes du canton de Cabourg - 20.857 habitants en 2009, sont :
- Amfreville - Bavent ( point culminant avec 66 mètres ) - Bréville-les-Monts - Cabourg - Colombelles - - Escoville - Gonneville-en-Auge ( est à 6,1 km. ) - Héro villette - Merville-Franceville-plage ( est à 6,3 km. ) - Petit ville - Ranville - Sallenelles - Varaville ( est à 4,9 km. ) soit 13 communes réparties sur 9.489 hectares.
Le 1er janvier 1997, Cabourg cède 5 hectares à Varaville, et en retour en reçoit 3.
Mais, avant 1792 avec 157 habitants, Cabourg n’était qu’une très modeste paroisse du diocèse de Bayeux, et de la Généralité de Caen ; frontalière du diocèse de Lisieux.
La rivière Dives en fixait alors la délimitation. C’est vers le IVème siècle, que semble apparaître le site de Cabourg, avec la présente authentifiée d’équipages scandinaves / saxons. C’est Guillaume surnommé le Bâtard, duc de Normandie, devenu comte du Maine, puis roi d’Angleterre, qui vers 1057, créa le « fief de Cabourg », le donnant par une Charte de 1073 à l’abbaye bénédictine de Saint-Étienne de Caen.
Mais le « Passé » de Cabourg, qui est en réalité son « Histoire », remonte très loin dans les brumes des temps anciens, pour être plus précis « longtemps avant, très très longtemps avant que le nom de Cabourg n’apparaisse ».
Quand ?
Le terroir cabourgeais, n’est pas un terroir naturel, il a été arrangé et voulu par des facteurs humains. Il a, également et surtout était forgé par la mer, avec l’appoint des eaux torrentielles de la Dives en des temps aussi lointains , que révolus.
Plage rectiligne immense, et un sentiment profond de l’infinie - Collection privée
Il est indispensable d’avoir présent à l’esprit, qu’il y a -10.000 ans B.C ( Before Christe - avant le Christ), les rivages de la Manche sans se confondre pour autant avec ceux que nous connaissons actuellement ; s’en rapprochaient néanmoins fortement. Le niveau de la mer se situait à environ 40 / 30 m. plus bas, que de nos jours. Certains points de la commune en portent toujours d’authentiques stigmates, vestiges difficilement contestables.
Ces rivages étaient beaucoup plus déterminés sur le littoral normand, par les fluctuations étroitement liées aux variations glaciaires qui se matérialisaient par des « oscillations du niveau de la mer ».
Les explorations et les différents sondages effectués dans notre région depuis une trentaine d‘années, démontrent que ces oscillations marines qui avaient débuté à la fin de Würm III, et qu’elles n’étaient toujours pas terminées à la fin de La Tène II - vers -100 avant notre ère. Le niveau marin plus haut que l’actuel avait submergé les marais de la Dives, et une langue marine s’allongeant, isolait par l’intérieur des terres les dunes cabourgeaises. Très importantes, elle formaient une lagune pratiquement jusqu’au niveau « du Home ».
L’importance de ces oscillations n’est pas à sous estimer pour l’histoire de la géologie locale.

Carte I.G.N, indiquant les profondeurs à marée haute de la Manche, sur la rivage de Cabourg.
Elle schématise l’importance du plateau continental, et impact de la rapidité de la dépression géologique de la Manche. L’étude des documents annexés à la carte révèle, que de -9, puis -14 m. , on chute à -38 m.
Nous référant à la documentation du B.R.G.M.-120, pendant le Pléistocène (de -1,8 M.a. à -10.000 ans ), les différentes variations du niveau marin, étroitement liées aux différentes poussées du froid, matérialisées par des glaciations, ont laissé des surfaces d’érosions jalonnées de dépôts marins étagés sur la côte. De même que l’Orne, la Dives et la Seine confluaient dans un vaste estuaire, dont malheureusement les vestiges sont sous les flots actuels.
En domaine littoral, le niveau marin peut-être assimilé, selon Ariane Pasco, Laurent Emmanuel et Marc de Rafelis ; au niveau de base qui, au sens géomorphologique correspond à la surface en dessous de laquelle, il y a érosion.
Ce sont les variations de la ligne de rivage ainsi que l’évolution du système fluviatile qui ont donc permis de mettre en évidence les fluctuations du niveau marin et d’ élaborer progressivement le site où devait se situer Cabourg ; au cours des temps géologiques passés. Les fluctuations du niveau marin s’expriment à différentes échelles de temps, de la dizaine de milliers d’années à la centaines de millions d’années ( M.a. ), et le contrôle de ces cycles eustatiques peut-être tectonique ou climatique.
La rivière Dives en fixait alors la délimitation. C’est vers le IVème siècle, que semble apparaître le site de Cabourg, avec la présente authentifiée d’équipages scandinaves / saxons. C’est Guillaume surnommé le Bâtard, duc de Normandie, devenu comte du Maine, puis roi d’Angleterre, qui vers 1057, créa le « fief de Cabourg », le donnant par une Charte de 1073 à l’abbaye bénédictine de Saint-Étienne de Caen.
Mais le « Passé » de Cabourg, qui est en réalité son « Histoire », remonte très loin dans les brumes des temps anciens, pour être plus précis « longtemps avant, très très longtemps avant que le nom de Cabourg n’apparaisse ».
Quand ?
Pourquoi ?
Comment, ce littoral ?
Le terroir cabourgeais, n’est pas un terroir naturel, il a été arrangé et voulu par des facteurs humains. Il a, également et surtout était forgé par la mer, avec l’appoint des eaux torrentielles de la Dives en des temps aussi lointains , que révolus.
Plage rectiligne immense, et un sentiment profond de l’infinie - Collection privée
Il est indispensable d’avoir présent à l’esprit, qu’il y a -10.000 ans B.C ( Before Christe - avant le Christ), les rivages de la Manche sans se confondre pour autant avec ceux que nous connaissons actuellement ; s’en rapprochaient néanmoins fortement. Le niveau de la mer se situait à environ 40 / 30 m. plus bas, que de nos jours. Certains points de la commune en portent toujours d’authentiques stigmates, vestiges difficilement contestables.
Ces rivages étaient beaucoup plus déterminés sur le littoral normand, par les fluctuations étroitement liées aux variations glaciaires qui se matérialisaient par des « oscillations du niveau de la mer ».
Les explorations et les différents sondages effectués dans notre région depuis une trentaine d‘années, démontrent que ces oscillations marines qui avaient débuté à la fin de Würm III, et qu’elles n’étaient toujours pas terminées à la fin de La Tène II - vers -100 avant notre ère. Le niveau marin plus haut que l’actuel avait submergé les marais de la Dives, et une langue marine s’allongeant, isolait par l’intérieur des terres les dunes cabourgeaises. Très importantes, elle formaient une lagune pratiquement jusqu’au niveau « du Home ».
L’importance de ces oscillations n’est pas à sous estimer pour l’histoire de la géologie locale.

Carte I.G.N, indiquant les profondeurs à marée haute de la Manche, sur la rivage de Cabourg.
Elle schématise l’importance du plateau continental, et impact de la rapidité de la dépression géologique de la Manche. L’étude des documents annexés à la carte révèle, que de -9, puis -14 m. , on chute à -38 m.
Nous référant à la documentation du B.R.G.M.-120, pendant le Pléistocène (de -1,8 M.a. à -10.000 ans ), les différentes variations du niveau marin, étroitement liées aux différentes poussées du froid, matérialisées par des glaciations, ont laissé des surfaces d’érosions jalonnées de dépôts marins étagés sur la côte. De même que l’Orne, la Dives et la Seine confluaient dans un vaste estuaire, dont malheureusement les vestiges sont sous les flots actuels.
En domaine littoral, le niveau marin peut-être assimilé, selon Ariane Pasco, Laurent Emmanuel et Marc de Rafelis ; au niveau de base qui, au sens géomorphologique correspond à la surface en dessous de laquelle, il y a érosion.
Ce sont les variations de la ligne de rivage ainsi que l’évolution du système fluviatile qui ont donc permis de mettre en évidence les fluctuations du niveau marin et d’ élaborer progressivement le site où devait se situer Cabourg ; au cours des temps géologiques passés. Les fluctuations du niveau marin s’expriment à différentes échelles de temps, de la dizaine de milliers d’années à la centaines de millions d’années ( M.a. ), et le contrôle de ces cycles eustatiques peut-être tectonique ou climatique.
Carte des XVIème, XVIIème siècles, d’un « projet pour la construction d’un canal, de ponts, et d’une chaussée pour défricher « le terrein….. » qui ne sera jamais réalisé.
Il est néanmoins possible d’évaluer l’étendue et l’importance des dunes, et des marais de la Dives. - Document des Archives départementales du Calvados.
Carte marine des années 1400 - Document Bibliothèque Nationale de France à Paris.
Planisphère indiquant l'avancée maximum du front glaciaire, épais de 1.000 à 1.500 mètres, lors de la glaciaion de Riss de -320.000 à -130.000 ans av. notre ère, celle est fixée à la fin de l'interglaciaire Riss/Würm vers - 115.000 et se termine vers - 10.000 ans.
L’augmentation brutale et importante de la température, déclenchant le brusque dégel des cours d‘eau, entraînant la fonte rapide des glaces. Ce fait, déclenchait ce que les Scientifiques ont nommé : « l’effet chasse d’eau ». Chasse-d’eau gigantesque, où des masses d’eau colossales, brusquement libérées dévalaient en un titanesque torrent vers la mer, qui elle aussi se reconstituait.
Carte géologique et topographique de la basse vallée de la Dives.
Le fascicule 120, réalisé par M. Rioult, J.P. Coutard, P. de La Quérière, M. Helluin, C. Larsonneur, J.Pellerin, en collaboration avec M. Provost, nous le confirme p.60.
Introduction 5 verso, d'un manuscrit du XIème siècle, Abbaye bénédictine Saint-Etienne de Caen, plus connue sous l'appellation " Abbaye auxx Hommes" - Document de la Bibliothèque Nationale de France de Paris
Cabourg est là, entre terre et mer, discrètement enchâssé dans les dunes.
- C’est de la mer que la Station balnéaire est née.
- C’est de la mer que le schéma originel s’est imaginé, s’est développé.
- C’est de la mer, que la ville naissante a déployé ses rayonnantes artères, où l’harmonie romantiques des villas très XIXème, nous incitent à rêver aux « Temps passés » .
Un site géologique, protégé…
Quenstedtoceras Lamberti - diamètre 6,9 cm. - Collection privée.
Oursin - Micraster, fossilisé enchâssé dans le sédiment marin lors de sa solidification. Dans l’angle haut, droit un second apparaît - Collection privée.
Anthozoaires , classe des Cnidaires, formant des coraux - Collection privée.
Lesdits chemins de halage en amont de Cabourg, devraient être améliorés, renforcés en certains points, et les rives consolidées là où il est nécessaire. La suppression des hauts fonds serait également inscrite au programme de ces travaux, ainsi que le réaménagement du quai en amont du pont de Saint-Samson.
Ces travaux réalisés pour l’amélioration de la navigation, auraient également une incidence bénéfique contre les inondations dans la vallée. La suppression des entraves à la navigation, faciliterait l’écoulement rapide des eaux grossies vers la mer.
Cependant des voix se sont élevés en opposition, blâmant la rectification du lit de la rivière. L’opposition à ce projet invoquait : les marées remonteraient trop loin dans le lit de ce cours d’eau, d’où d’importantes nuisances aux terres, à l’eau des abreuvoirs devenue saumâtre. Il leur est objecté qu’il était facile d’y remédier, avec l’implantation de petites digues, et de fossés d’irrigation. La présence de bancs d’argiles de Dives, devant faciliter la création de zone d’eau douce à usage des animaux.
Le 1er août 1857, Monsieur A. Lepeuple, ingénieur en chef des Ports Maritimes du Calvados, écrit au Préfet que la « pointe de Cabourg est consolidée », que le chemin dit de « Mauvais Pas » s’améliore, que de ce double travail la sécurité du port de Dives est assurée.
Monsieur E. Marchegay le 5 août 1859, informe par courrier, que les travaux sur la pointe se poursuivent, et ils devront être continués en 1860. Il serait nécessaire d’installer un fanal lumineux à l’extrémité de cette pointe.
Le 24 août 1857, dans son rapport lors de la session du Conseil général du Calvados, à cette Assemblée et au Préfet, il précise :
« …….une somme de 9.000fr. est allouée par l’État, à laquelle 5.000 fr. accordée par le
« département. Le travail n’est pas terminé, parce qu’on n’élève les digues qu’à mesure que la mer
« remplit de sable l’intervalle qu’elle laisse derrière elle ; mais l’effet attendu est déjà assuré……. ».
Devant cette même Assemblée, Monsieur E. Marchegay, successeur de Monsieur Lepeuple, le 16 août 1858, dans son rapport signale que les travaux de la « Pointe de Cabourg », ne sont pas terminés, mais qu’ils étaient en bonne voie.
La Dives, comme la Touques prend sa source dans le département de l’Orne, et fait son entrée dans celui du Calvados près de « Fourches », arrose Couliboeuf, Saint-Pierre-sur-Dives, célébre pour ses tanneries et son commerce de céréales, puis Mézidon, irrigue les remarquables herbages de Méry-Corbon, et se dilue dans la Manche entre Cabourg et Dives. Elle reçoit sur sa droite la Vie, rivière de Livarot, puis le Laizon, qui s’est frayé un passage au lieu célèbre de « La Brèche du Diable ».
Il est néanmoins possible d’évaluer l’étendue et l’importance des dunes, et des marais de la Dives. - Document des Archives départementales du Calvados.
- lors des glaciations : Günz de -1,6 M.a à -700.000 ans ; Mindel de -500.000 à -300.000 ans ; Riss de -200.000 à -100.000 ans et Würm de - 80.000 à -10.000 ans, le niveau de la Manche a été jusqu’à de 120 mètres inférieur à l’actuel. Du fait du stockage des eaux marines dans les glaces.
Pendant Würm III ( de-50.000 à -30.000 ans ) et Würm IV ( -30.000 à -10.000 ans début de l‘Holocène ), la Manche cessa complètement d’exister. Les eaux marines s’étant transformées en glaces. La banquise polaire descendit jusqu’à Londres, son épaisseur atteignait et dépassa même les 1.500 m. .
La Dives, était déjà un fleuve côtier, c’était un cours d’eau pérenne du Tertiaire. Elle confluait sur la gauche avec un immense fleuve nommé : Manche, formé de la Tamise issue des glaces, du Rhin et de la Seine grossie sur sa gauche de la Loire. Cabourg était placé directement en zone périglaciaire. Ce fleuve Manche, coulait puissant au milieu de la vaste dépression qui s’étendait entre le continent et l’Angleterre. Il se jetait directement dans l’Atlantique par un immense delta ; à l’aplomb du « Nez de la Bretagne » et la « Pointe de la Cornouaille anglaise ».
Carte marine des années 1400 - Document Bibliothèque Nationale de France à Paris.
En résumé, on peut dire que chaque glaciation entraînait inéluctablement une régression marine, alors que les interglaciaires, elles, coïncidaient très exactement avec des transgressions. Il est essentiel de constater, que l’ensemble du site de Cabourg a été sinon formé en certains endroits lors d’une régression, par contre, en d’autres, il faut précisé que des affleurements découlent directement d’une transgression.
Les périodes de glaciations ne se développaient pas en continues, elles étaient interrompues par des périodes dites « interglaciaires ». Pendant ces périodes la température se réchauffait brusquement. Les rives de certains cours d’eau comme la Dives, se garnissaient de végétations arborescentes, pour preuve , les deux fragments de bois fossilisés trouvés, au cours d’une promenade, après un curage de la Divette.
Témoignage-vestige de l’ancienne forêt de chêne-tilleul-orme qui couvrait le territoire communal de Cabourg ; ce fragment de tilleul fossilisé, trouvé avec d’autres dans la boue vaseuse lors du curage - Collection privée.
C’est au cours des époques dites interglaciaires, comme celle de Riss / Würm ( de -100.000 à -80.000 ans ), c’est-à-dire pendant 20.000 ans ; que les paysages se transformèrent radicalement. Ce laps de temps marqua non seulement les reliefs de notre environnement, mais il dessina les lignes directrices particulières de l’actuelle géographie du paysage actuel de Cabourg. Si le froid de Riss cessa rapidement, pour ne pas dire brutalement, le réchauffement quant à lui, intervint subitement.
Planisphère indiquant l'avancée maximum du front glaciaire, épais de 1.000 à 1.500 mètres, lors de la glaciaion de Riss de -320.000 à -130.000 ans av. notre ère, celle est fixée à la fin de l'interglaciaire Riss/Würm vers - 115.000 et se termine vers - 10.000 ans.
L’augmentation brutale et importante de la température, déclenchant le brusque dégel des cours d‘eau, entraînant la fonte rapide des glaces. Ce fait, déclenchait ce que les Scientifiques ont nommé : « l’effet chasse d’eau ». Chasse-d’eau gigantesque, où des masses d’eau colossales, brusquement libérées dévalaient en un titanesque torrent vers la mer, qui elle aussi se reconstituait.
Ces masses d’eau considérables dont celles de la Dives, et de ses affluents, déferlantes, décapant, arrachant tout sur leur passage, sculptèrent leurs propres vallées . Nous en avons un exemple parfait : la vallée de la Dives ; véritable stéréotype. Les eaux lourdement chargées en sédiments alluvionnèrent l’ estuaire, qui se déplaça constamment vers le nord, vers la mer réceptrice. Là également, nous avons un autre exemple explicite : l’estuaire contrarié de la Dives. Les crues titanesques qui en découlèrent, créèrent des estuaires « deltaïques » . Un ou plusieurs cours d’eau y déposaient leurs transports : à cette époque l’Orne et la Dives, confluaient dans ce même delta - site géologiquement et périodiquement étudié.
Carte géologique et topographique de la basse vallée de la Dives.
En bleu ciel, les dépôts alluvionnaires abandonnés par la Dives dans son estuaire au cours des 150.000 dernières années.
La géomorphologie de notre région a été pratiquement fixée dès cette époque. C’est également en ces temps, que date la mise en place du réseau hydrographique actuel : la Divette ( 27,5 km. ) et l‘Ancre ( 16,8 km. ). Ainsi, ce que nous avons dénommé : la pré-Loire, à Orléans se dirigeant droit vers le Nord, et devenait l’un des affluents gauches de la Seine ; il y eut la pré-Dives.
Selon le professeur Ch. Pomerol, la dernière secousse tectonique à distension Est-Ouest du Pliocène pourrait être responsable de l’ouverture de fossés directeurs pour l’incision, puis la formation des vallées.
C’est vers cette époque que la Loire se serait infléchie vers l’Ouest, pour former le fameux « coude d’Orléans » .
Une question essentielle se pose :
- dans quelle mesure ce chapitre, permet-il de déchiffrer le très long passé géologique du site de Cabourg ? Pour peu que l’on s’y intéresse, ce sol nous dévoile une multitude de détails, il s’est pas chiche de nous donner d’authentiques vestiges .
Une certitude s’impose, si le passé historique de Cabourg est long……son passé géologique est incommensurablement plus long. Le façonnement de la basse vallée de la Dives, pour son aspect définitif, celui que nous voyons de nos jours ; est en liaison avec les dernières fontes des glaces. Elles provoquèrent sans nul doute, une accélération de l’érosion fluviatile de la Dives, et complémentairement celle de la Divette, et par conséquent de l’ensemble du réseau hydrographique.
Carte morphologique de la basse vallée de la Dives.- petits pointillés surface d’accumulation sableuse pré pliocène ; - évolutions de traits noirs, avec piquants : côte monoclinale ;- trait rectiligne avec barbules : faille tertiaire, côté affaissé, marqué par les barbules ;- gros pointillés : surface polygénique pré pliocène ;- T : marais, avec colmatage Flandrien épais, tourbe à proximité de la surface - Collection privée.
Le fascicule 120, réalisé par M. Rioult, J.P. Coutard, P. de La Quérière, M. Helluin, C. Larsonneur, J.Pellerin, en collaboration avec M. Provost, nous le confirme p.60.
- « …..les proportions et la morphologie particulière de la basse vallée de la Dives, avec ses buttes
« témoins au contour irrégulièrement découpé et ses variations dans la composition et l’épaisseur des
« dépôts de comblement, ont intrigué depuis longtemps géologues et géographes……….D’autre
« part, le lit et la vallée de la Dives, décrivent un brusque changement de direction de part et d’autre
« du tronçon Troarn-Bures, c’est-à-dire juste en amont du compartiment surélevé : en effet, le cours
« de la Dives s’infléchit SE-NW d’Anneray ( Méry-Corbon ) à Troarn et se rebrousse SW-NE de
« Bures à Dives. Ce dernier tracé orienté N.20, est perpendiculaire à l’axe du horst *1, et du
« synclinal *2 paléozoïque *3 sous-jacent………..Le découpage des buttes-témoins dans des
« matériaux tendres marnes plus ou moins argileuses ou sableuses, serait lié à l’érosion torrentielle
« de la Dives quaternaire, à chenaux divagants et anastomosés et aux eaux chargées de cailloutis »;
Cabourg avant d’être un lieu-dit habité, a été pendant une période de temps très longue un site géologique, devenant avec la formation de son environnement un site géographique.
Document de B.N.F. Paris - Carte géologique, précisant en bleu,
- les remontées des transgressions marines lors des périodes interglaciaires Riss / Würm - il y a approximativement entre -180.000 et -120.000 ans ;
Sur cette coupe en profondeur, on distingue très bien les littages d'alluvions déposés par la Dives, au cours des millénaires passés - Collection privée.
Il devient manifestement évident que le passé de Cabourg, ce que l’on peut avec certitude appeler son Histoire ( avec un H majuscule ), s’amorce longtemps avant que ce qui allait devenir son nom définitif ; n’apparaisse.
*1 - selon A. Foucault et J.F. Raiult - Horst : mot allemand signifiant nid d’aigle - structure tectonique constituée par des failles normales de même direction, limitant les compartiments de plus en plus abaissés en s’éloignant du milieu de la structure.
*2 - du grec klinein, signifiant s’incliner - plis ou éléments situés au milieu de la courbure, qui se trouvaient avant la déformation, les plus hauts.
*3 - Ère géologique de situant de -530 à - 230 M.a ( Million d’années ).
Trois Gryphaes, trouvées dans des gravats, suite à divers travaux de terrassements sur Cabourg. Elles témoignent de cette époque où les flux et les reflux marins, les eaux torrentielles, les ont constamment déplacées, roulées, bousculées, décapées, lustrées, usées - Collection privée.
Carte géologique des « Marais de la Dives » dressée en 1924, par A. Bigot.
A - ligne horizontale précisant le niveau marin, en dessous les parties en vert très clair : alluvions plates argilo-tourbeuses de la grande vallée de la Dives,
O - en bleu foncé : argiles et calcaires marneux du Pays d’Auge,
A - en brun, surmontant O, sables du Bessin.
Document des Archives départementales du Calvados.
Le cordon littoral entre l’Orne et les falaises basses d’Houlgate,
La côte entre l’embouchure de l’Orne et celle de la Dives dessine une ample courbe, peu prononcée entre ces deux ouvertures importantes ; qui interrompent le cordon sableux aux formes dunaires originales et fragiles. Elles sont en constantes transformations .
Carte du littoral de l’embouchure de l’Orne, à l’estuaire de la Dives, établie en 1848.
Outre l’immensité d’une plage sableuse, les dunes sont très parfaitement individualisées.
Document des Archives départementales du Calvados.
Celle de la Dives a présenté jusqu’au XVIIème siècle une anse caractérisée. De nos jours, ce cordon dunaire long de 16 km. a tendance à obstruer : les embouchures des fleuves côtiers, de l’Orne et de la Dives. Il se développe d’Ouest en Est, donnant à la côte l’aspect d’une parfaite régularité entre Luc et Cabourg. Un constat est avéré : les cordons s’allongent vers Houlgate et Villers-sur-Mer, c’est-à-dire vers l’Est.
La constante alimentation sableuse est due à la dérive littorale. La distribution actuelle des sédiments résulte de l’action des courants de marées et de celle des houles. Selon le B.R.G.M., ces dernières sont prépondérantes sur la frange côtière ouverte aux influences du large. Elles engendrent un tri transversal des sédiments depuis la plage sous-marine ( sables vaseux, sablons ), jusqu’à la haute plage où s’accumulent les sables plus grossiers. Les houles obliques sont également responsables d’une dérive sableuse littorale. De secteur Ouest à Nord-Ouest dominant, elles provoquent à Cabourg un transit résultant vers l’Est ; à l’origine de la « flèche dénommée Pointe de Cabourg *4 ».
*4 - La « Pointe de Cabourg », est sans nul doute, cet appendice de sable, qui non seulement donne à l’estuaire de la Dives, cet aspect « d’embouchure contrariée » , mais encore , et surtout va déterminer historiquement cette petite rade refuge très prisée par les navigateurs scandinaves.
Carte du XVIème siècle, la représentation de la Dives conflue avec la Manche entre Cabourg et Dives, par un estuaire contrarié, par la dérive littorale - Document de la B.N.F. de Paris.
Vue satellitaire de la « Pointe de Cabourg », et du port de plaisance. On remarque le cours que le petit fleuve côtier de la Dives trace dans les sables du plateau continental - Document Geoportail.
Toujours selon la même source, les accumulations sableuses devant l’estuaire de la Dives, résultent également de ces transits littoraux perturbés par les chenaux de la Dives qui constituent des barrières transversales tronçonnant la frange côtière.
Sur ce gros plan d’une carte géologique du BRGM au 1/50.000, on distingue très bien en jaune le cordon dunaire. En bleu ciel, on peut se faire une idée du importance du remblaiement fluvio-marin du Flandrien, par la Dives, cours qui devait être beaucoup plus important que l’actuel.
La composition de cet alluvionnement est essentiellement argilo-limoneux. L’affaissement continental, majoré du recul de l’inlandsis, la conséquence du réchauffement de la température ; s’est traduit vers -17.000 à -10.000 ans, par un important rehaussement de cent mètres du niveau de la Manche.
On remarquera également, l’immensité du delta formé par la Dives et l’Orne.
En beige rosé les plateaux limoneux, et à droite en bleu foncé les « Marnes de Dives », datant du Callovien moyen - document du Ministère de l’Industrie et de l’Aménagement du territoire.
La flèche de Cabourg qui barre l’estuaire du petit fleuve côtier : la Dives , s’accroît dans la même direction formant un crochet, déviant ainsi les chenaux qui progressent constamment, tandis que les pouliers sableux augmentent, les musoirs opposés s’érodent.
C’est net à Cabourg-Dives et à Houlgate ; les importants et coûteux travaux des Municipalités ont eu pour effet de protéger les parties rigoureusement attaquées, mais les digues construites n’éliminent pas pour autant tout danger, ce qui démontre que l’érosion marine n’est pas seule en cause. Pour se donner un aperçu de l’importance de cet ensablement : chaque année 600.000 m.3 de sédiments sont extraits dans l’estuaire de l’Orne pour maintenir une cote à 3,25.
À Cabourg-Dives, par exemple, les argiles Oxfordiennes, derrière la digue de la voie ferrée, continuent à couler, et menacent de couper la route. La canalisation de l’Orne par des digues submersibles a modifié la sédimentation dans la zone de son estuaire.
Cette vue satellitaire nous dévoile l’ensemble de l’estuaire de la Dives. Les agglomérations de Dives et de Cabourg se sont développés dans le « plat pays », dominées vers l’Est par le relief du « Pays d’Auge », que l’on distingue en vert sombre sur la partie droite de la photo. Il est possible d’évaluer amplitude de la plage limitée par le cours de la Dives - Document Géoportail.
Photos prises du lieu-dit « la Butte d’Houlgate » - alt. +123 mètres.
On remarque à gauche le coude prononcé de la confluence de La Dives, formant une petite rade naturelle ; avec l’appendice de la « Pointe de Cabourg ». On ne sera pas sans observer l’immensité de la plage de Cabourg, très légèrement arquée, interrompue dans le lointain par l’estuaire d l’Orne - Collection privée.
L’ensemble dunaire le plus important se situe à Merville-Franceville où existent des cordons sableux parallèles entre eux atteignant une hauteur de +10 m. Les bas cordons sableux sur Varaville et sur Cabourg, matérialisent le stade le plus ancien de la fermeture des marais littoraux de la Dives.
Le remblaiement marin d’abord, puis fluvio-marin par la Dives ensuite vers la fin du « Boréal *5» , c‘est-à-dire -7.500 ans, s’est accompli dans la basse-vallée de la Dives où se déploie la commune de Cabourg.
Succédant la plupart du temps à des dépôts tourbeux, les dépôts fluvio-marins sableux se manifestent près de la côte, et sablo-limoneux ou sablo-argileux dans la basse-vallée marécageuse de la Dives cernant l’agglomération Cabourgeaise. Les dépôts carbonatés que l’on rencontre actuellement, correspondent à la limite naturelle de la remontée des marées dans l’estuaire de la Dives.
Les zones tourbeuses sont très étendues dans les 4.000 hectares des « marais de Cabourg ou de la Dives ». Elles sont connues aussi par les sondages réalisés, et se placent sous les dépôts du Flandrien. Ces tourbes sont toutes post-glaciaires, selon le B.R.G.M. Elles permettent de déterminer,
- le niveau des hautes mers à la fin du Boréal -14 m., il y a -7.500 ans,
- au cours du Subatlantique -7 m. , il y a -5.000 ans.
Carte non datées, tendant à prouver que le « l’antique chemin de Caen à Dives » qualifié de médiéval ne passait pas par Varaville, mais au Nord de Merville, du Home, longeant au plus prés les dunes, évitant au maximum le marais. Document des Archives départementales du Calvados.
Le bourrelet dunaire est étroit et peu élevé. Il ne dépasse rarement 1 km. de large, et parfois il se réduit à quelques dizaines de mètres, pour quelques mètres de hauteur. C’est le cas à Cabourg.
*5 - Boréal, division stratigraphique du Quaternaire supérieur européen basée sur l’analyse pollinique.
En ce lieu précis, le cordon et la dune sont fortement attaqués et une brèche en face de l’ancienne usine de Dives ( port Guillaume ), risquerait de provoquer une coupure dans la flèche et le passage direct de la rivière à la mer.
Le même chemin médiéval, après le franchissement de la rivière Dives se dispatché en droit direction.
Les trois chemins sont surlignés en rouge - Document de Archives départementales du Calvados.
Les plantes pionnières ne paraissent pas pouvoir fixer le sable avec suffisamment de rapidité.
Elymes des sables - Document photo aimablement communiqué par Calvados-littoral .
Les couloirs créés entre les végétaux, canalisent les filets d’air qui érodent en permanence la dune.
Un coin des anciennes dunes Cabourgeaises - Document photo aimablement communiqué par de Calvados littoral.
Dans le passé, à plusieurs reprises, le risque de rupture s’est manifesté.
Le B.R.G.M. nous détaille que les sables de l’estuaire de la Dives, sont bio-lithoclastique ( c’est-à-dire contenant de 50 à 70% de calcaire ) ; pour l’embouchure de ce cours d’eau proprement dit. Épisode prévisible, qui apparaît comme inéluctable si aucune mesure n’est prise ( les épis perpendiculaires au cordon ne semblent pas être en mesure de le protéger efficacement en stabilisant le sable ).
Enluminure d'un parchemin du IXème siècle d'une Chronique de Normandie - Bibliothèque Nationale de France à Paris.
Si l’on se base sur les nombreux documents des Archives départementales du Calvados, de la Bibliothèque Nationale de France à Paris, des Archives monastiques anciennes ; il est difficile d’imaginer qu’en 1066, Guillaume le Conquérant, duc de Normandie, ait pu réunir plusieurs centaines de bateaux dans un espace aussi exigüe. La Chronique des Ducs de Normandie - t.II, précise 700 bateaux.
Il est évident, qu’à marée haute, le plan d’eau devait être nettement plus spacieux, et beaucoup moins ensablé. Ce qu’il donne à penser que la flèche devait être plus importante en longueur et en largeur, créant en quelque sorte un havre naturel. Ce refuge par gros temps, cette véritable petite rade, s‘est amoindrie à partir du XVème siècle. De plus, tous les carottages en témoignent : l‘ensablement derrière les dunes devait être beaucoup moins important. Cet ensemble formait à n’en pas douter, une petite crique, qui en eaux mortes devait constituer un abri sûr. Le village du Vieil Cabourg, était essentiellement un village de pêcheurs-paysans, donc assez proche des embarcations. Sa situation topographique en témoigne.
L’horizon est marqué par un relief alt. +129 à « Bassebourg », qui domine sur la rive droite la ride où se glisse la Dives. Ce bourrelet tranche avec le plat pays, au Nord duquel rayonne Cabourg. À 1.250 m. de la borne géodésique, en contrebas, les lieux-dits : le Château, et la ferme du Marais altitude est de +4 . Le bas Cabourg, se situant à environ 2 km., de ces deux lieux est à une alt.+4. Or le pont lui est à +3. Les formations géologiques callovo-oxfordiennes ( de 160 à 146 M.a. ), sont surmontées en discordance de cénomanien ( de 96 à 91 M.a. ), plus ou moins altérées. Au pont sur la Dives à Cabourg, la route D.514 suit le cordon de dunes littorales qui ferme, et sépare de la mer, les « marais de la Dives » *6.
Document photo à très haute altitude de l’Institut Géographique National.
Vue de l’estuaire de la Dives. Surlignée en rouge les voies anciennes qui sillonnaient le pays. Elle nous précise la fragillité du cordon dunaire de la « Pointe de Cabourg ».
À 1.250 m. de la borne géodésique, en contrebas, les lieux-dits : le Château, et la ferme du Marais altitude est de +4 . Le bas Cabourg, se situant à environ 2 km. , de ces deux lieux est à une alt.+4. Or le pont lui est à +3. Les formations géologiques callovo-oxfordiennes ( de 160 à 146 M.a. ), sont surmontées en discordance de cénomanien ( de 96 à 91 M.a. ), plus ou moins altérées.
*6 - échantillon 504, étiqueté par L. Guillaume - Tourbe normanienne à débris de végétaux, provenant vraisemblablement des sites précédemment cités,
Arbres,
………Pinus sylvestris - 178 soit 93,1% du total des arbres ; Betula - 12 soit 6,3% ; Quercus - 1 soit 0,5%.
Arbustes et herbes, en pourcentage du total des arbres,
……Cypéraceae - 3% ; Umbelliferae - 1% ; Chenopodiaceae - 12% ; Gramineae - 16% ; Type : Taraxacum - 5% ; Crucifereae - 1% ; Filicales monolètes - 2% ; Sphagnum - 1% ; Varia - 1%.
C’est dans l’histoire géologique qu’on trouve la première explication de la physionomie du territoire communal de Cabourg.
Photo satellitaire, de la Pointe de Cabourg, on remarque les bateaux au mouillage - Document I.G.N.
Nous venons de beaucoup parler de géologie, nous allons aborder la géographie.
Carte hydrographique de l’estuaire de la Dives. Selon les rapports , la Dives poursuit en me sur le plateau continental ensablé son cours, avant de confluer avec les profondeurs.
Document des Archives départementales du Calvados.
Vue aérienne du parcellaire des marais de la Dives, qui se développe sur la gauche de la route de Caen à Cabourg - Document Geoportail.
Multitudes de parcelles, de dormes différentes, entrecoupées et souvent délimitées par de très petits canaux. Des herbages particulièrement plantureux - Document Géoportail
Multitudes de parcelles, de dormes différentes, entrecoupées et souvent délimitées par de très petits canaux. Des herbages particulièrement plantureux - Document Géoportail
Géologie et géographie, sont étroitement liées et très complémentaires.
C’est dans l’histoire géologique qu’on trouve la première explication de la physionomie du territoire communal de Cabourg. Nous venons de beaucoup parler de géologie, nous allons aborder la géographie.
Géologie et géographie, sont étroitement liées et très complémentaires.
Cabourg…..entre terre et mer !
Un site…..un, destin.
Géographiquement par, Par, longitude : 0° 05’ 39.93 W - Ouest, : 49° 17’ 48.5 » N - Nord.
Cabourg est là, entre terre et mer, discrètement enchâssé dans les dunes.
- C’est de la mer que la Station balnéaire est née.
- C’est de la mer que le schéma originel s’est imaginé, s’est développé.
- C’est de la mer, que la ville naissante a déployé ses rayonnantes artères, où l’harmonie romantiques des villas très XIXème, nous incitent à rêver aux « Temps passés » .
Document photo à très haute altitude de l’Institut Géographique National - Vue de l’estuaire de la Dives. Surlignée en bleu ciel la Dives et son embouchure, qui de nos jours forme encore une petite rade naturelle.
Un site géologique, protégé…
La « Pointe de Cabourg », un havre par mauvais temps.
Entre Lion et Houlgate, sur environ 16 km., comme nous l’avons précédemment écrit, que le cordon dunaire tendait à fermer les embouchures de l’Orne et de la Dives, donnant un aspect général d’une presque parfaite régularité. Les sables contiennent une « fraction terrigène », essentiellement quartzeuse, très évoluée, d’origine ancienne ( apports fluviatiles et éoliens sous climat périglaciaire avec remaniements en différents milieux ), et une ( fraction organogène d’âge Flandrien, précisant une transgression marine vers la fin du Quaternaire ) - accumulation de débris coquilliers - selon le B.R.G.M. - p.56.
Ainsi, la flèche, dénommée « la Pointe de Cabourg », barre l’estuaire de la Dives, elle marque les stades les plus anciens de la fermeture du marais littoral de la Dives.
Plan de 1830, dévoilant les méandres de la Dives entre Troarn, et sa confluence avec la Manche. Ils démontrent, si besoin est, les difficultés que ce cours d'eau rencontre à trouver une pente suffisante à l'écoulement de ses eaux vers la mer - Document des Archives départementales du Calvados.
Parcellaire des " Marais de la Dives" , également dénommés les marais de Cabourg" - Document des Archives départementales du Calvados.
Un petit coin perdu......vestige du passé - Collection privée.
À Cabourg, les vecteurs vents Sud / Sud-sud-ouest, Sud-ouest et Ouest-sud-ouest représentent 30,3% du total. Quelque soit la houle régnant au large, en rapport avec les vents locaux de la Manche centrale, ou en rapport et se diffractant après avoir franchi la presqu’ ile du Cotentin. Il est certain, que ceux venus de l’intérieur des terres vont participer, comme base à la formation d’un plan de vague. Il devient évident que ces vents de terre concourent pleinement à la dérive littoral vers l’Est.
La plage de Cabourg s’ensable sensiblement progressivement, mais sûrement. Ainsi, la digue-promenade, construite dans les années 1990, qui dominait le niveau du sable de la haute plage, se trouve à 0,60 m. de celui-ci. Les épis enrochés sont pratiquement ensablés. Mais le démaigrissement dont l’origine n ‘est pas connue, peut succéder à une phase d’engraissement. Cela s’est produit à Deauville dans les années 1874-1875.
Cabourg, se découvre en permanence.
L’insolite y côtoie l’exceptionnel…..
Les strates sont visibles au niveau des basses mers, ou lors de travaux nécessitant d’importants terrassements. Les « Marnes de Dives de 8 à 10 mètres » sont datées du Callovien supérieure ( de 160 à 157 M.a. ). Ces dépôts argileux avec quelques filons de sables renferment une riche faune d’ammonites pyriteuses : Quenstedtoceras Lamberciteras ; Quenstedtoceras Eborariceras ; Quenstedtoceras Pachyceras et Pachyerymnoceras Kosmoceras ainsi que des bivalves, gastropodes, brachiopodes….À la base des marnes de Dives, de nos jours ensablées, il a été trouvé à l’embouchure de la Dives, des ossements de vertébrés, identifiés selon le professeur Ch. Pomerol, comme ceux : de Lepidotes ; d’Astracan - des crocodiliens comme le Metriorhunchus, et de dinosauriens : Steneosaurus.
Toujours, selon le professeur Ch. Pomerol, à la base de ces marnes, les couches du « Mauvais Pas », de nos jours ensablés, outre des ammonites : Peltoceras, Kosmoceras, Collotites, il a été trouvé des ossements de vertébrés, poissons : Lepidotes, Asteracanthus ; crocodiliens : Metriorhynchus, Steneosaurus et dinosauriens.
La macrofaune, bien que éparse, est nettement domine par des bivalves, avec des brachiopodes dans la partie supérieurs, et des gastropodes en quantité non négligeable, dans la partie inférieure. Des ossements, des dents d’animaux vertébrés, ont été extraits, mais beaucoup plus irrégulièrement. Un constat néanmoins, s’impose : les eaux étaient bien aérées, riches en apports nutritifs, et relativement calmes.
Quelques collectionneurs, privés gardent précieusement ces trouvailles. Dans la basse vallée, les marais de la Dives sont dominés par des buttes boisées, lambeaux résiduels des extraordinaires boisements antiques. À la faveur de marées exceptionnelles, des couches du Callovien moyen ( de 157 à 154 M.a. ), auraient été visibles en face de l’ancien casino d’Honfleur, sur le tracé de la faille.
Un écart dans le passé,
Le village du Vieil Cabourg, était essentiellement un village de pêcheurs-paysans, donc assez proche des embarcations. Sa situation topographique sur les différents documents plans que l’on peut consulter à la B.N.F, et aux A.N. de Paris, aux A.D.-14 ; en témoignent.
Le 6 septembre 1855 suite à un rapport de l‘Ingénieur en Chef, le Conseil d‘Arrondissement, le Conseil Général du Calvados, le Préfet du Calvados, prennent la mesure l’ampleur de la dégradation, et des dangers encourus par la côte, et le port de Dives par les dégradations subies ; par ce qui va être appelée « la Pointe de Cabourg ». Une brèche de 100 m. est ouverte.
Un rapport de la Commission, daté du 25 août 1856, informe les Conseillers Généraux, que la navigation sur la Dives commence au « pont de Corbon », et ce termine à Cabourg. Les marchandises transportées sont essentiellement du foin, du cidre, des pommes, des matériaux de construction, du bois et quelques divers.
Elle est rendue difficile, tout particulièrement en amont du pont de Saint-Samson, par les sinuosités de la rivière, les herbes et les hauts fonds, et principalement par l’absence de chemin du halage. La navigation sur la Dives est une nécessité historique jusqu’à Cabourg, et pour la région concernée. Malgré toutes ces difficultés, elle perdure. Il est donc indispensable de l’améliorer.
Les chemins de halage pourraient être rétablis, sans aucune nuisance pour les riverains. Le crédit d’entretien fixé il y a quelques années à 3.000 fr., puis réduit à 2.000 fr. devrait en 1857 être porté à 4.000 fr.
Quenstedtoceras Lamberti - diamètre 6,9 cm. - Collection privée.
Oursin - Micraster, fossilisé enchâssé dans le sédiment marin lors de sa solidification. Dans l’angle haut, droit un second apparaît - Collection privée.
Anthozoaires , classe des Cnidaires, formant des coraux - Collection privée.
Lesdits chemins de halage en amont de Cabourg, devraient être améliorés, renforcés en certains points, et les rives consolidées là où il est nécessaire. La suppression des hauts fonds serait également inscrite au programme de ces travaux, ainsi que le réaménagement du quai en amont du pont de Saint-Samson.
Ces travaux réalisés pour l’amélioration de la navigation, auraient également une incidence bénéfique contre les inondations dans la vallée. La suppression des entraves à la navigation, faciliterait l’écoulement rapide des eaux grossies vers la mer.
Cependant des voix se sont élevés en opposition, blâmant la rectification du lit de la rivière. L’opposition à ce projet invoquait : les marées remonteraient trop loin dans le lit de ce cours d’eau, d’où d’importantes nuisances aux terres, à l’eau des abreuvoirs devenue saumâtre. Il leur est objecté qu’il était facile d’y remédier, avec l’implantation de petites digues, et de fossés d’irrigation. La présence de bancs d’argiles de Dives, devant faciliter la création de zone d’eau douce à usage des animaux.
Le 1er août 1857, Monsieur A. Lepeuple, ingénieur en chef des Ports Maritimes du Calvados, écrit au Préfet que la « pointe de Cabourg est consolidée », que le chemin dit de « Mauvais Pas » s’améliore, que de ce double travail la sécurité du port de Dives est assurée.
Monsieur E. Marchegay le 5 août 1859, informe par courrier, que les travaux sur la pointe se poursuivent, et ils devront être continués en 1860. Il serait nécessaire d’installer un fanal lumineux à l’extrémité de cette pointe.
Le 24 août 1857, dans son rapport lors de la session du Conseil général du Calvados, à cette Assemblée et au Préfet, il précise :
« …….une somme de 9.000fr. est allouée par l’État, à laquelle 5.000 fr. accordée par le
« département. Le travail n’est pas terminé, parce qu’on n’élève les digues qu’à mesure que la mer
« remplit de sable l’intervalle qu’elle laisse derrière elle ; mais l’effet attendu est déjà assuré……. ».
Devant cette même Assemblée, Monsieur E. Marchegay, successeur de Monsieur Lepeuple, le 16 août 1858, dans son rapport signale que les travaux de la « Pointe de Cabourg », ne sont pas terminés, mais qu’ils étaient en bonne voie.
Ce plan précise la « Pointe de Cabourg », l’évasement de l’estuaire constituant unne petite rade naturelle, et le chenal d’accès lors de la marée descendante - Document de la Bibliothèque Nationale de France à Paris.
Le Préfet du Calvados, s’adressant aux Conseillers Généraux du Calvados, réunis en session ordinaire à l’Hôtel de la Préfecture, sous la Présidence de Monsieur le marquis de Gaulaincourt, et du Vice-président Monsieur Paulmier, le 27 août 1860, annonce page 10 et 11 de son rapport :
« Le port de Dives est menacé dans son existence, et il faut se hâter de le préserver d’une ruine
« complète. Vous connaissez les dispositions de l’embouchure de la Dives. Le sables de la mer,
« poussés par un vent du Nord-ouest, ont été jetés contre le courant en grande abondance, et ont fait
« dévier le cours de la rivière vers les dunes qui s’élèvent sur la rive droite. Cette masse de sable a
« constitué la pointe de Cabourg, et le port de Dives se trouve pourvu naturellement d’un magnifique
« bassin, dans lequel d nombreux navires peuvent stationner avec sécurité, dans des eaux profondes,
« et abrités contre les vents par la dune qui forme la pointe. La rivière en cet endroit décrivait une
« courbe qui s’appuyait contre cette dune ; mais, depuis que l’on a redressé le cours de la Dives, la
« rapidité du courant s’en est accrue ; il ronge, avec la puissance d’un « bélier hydraulique la paroi
« contre laquelle il coule, et menace de couper la pointe pour frayer directement à la mer une
« nouvelle embouchure à la rivière. Alors plus de bassin, plus d’abri pour les navires, nécessité de
« refaire un nouveau port exposé aux vents du Nord, qui soufflent avec une grande violence dans ces
« parages.
« Je crois qu’il importe plus que jamais de conserver , sur nos côtes de Normandie, des ports
« spacieux et sûrs qui puissent servir de ports-de-refuge, et c’est à ce titre que je vous demanderai de
« voter un crédit 10.000 fr. , pour subvenir aux travaux de la pointe de Cabourg ».
« J’ai le ferme espoir que l’État, vous donnera le double de cette somme pour contribuer à ces
« travaux, et qu’il vous viendra en aide pour prévenir une perte qui serait profondément regrettable,
« et qui engagerait dans des dépenses nouvelles qu’il est possible d’éviter ».
- vote à l’unanimité.
Cette vue satellitaire valide le plan précédent - Document de l'Institut Géographique National.
Le 31 août 1860, la pose d’un fanal à la « Pointe de Cabourg », est acceptée. Le nouveau Préfet du Calvados, le 26 août 1861, reprenant le dossier de son prédécesseur, informe le Conseil Général, qu’un premier projet a été dressé, et qu’il s’élevait à 40.000 fr.; Sur ce le Ministre des Travaux Publics avait demandé une nouvelle étude.
Après de nombreuses délibérations, l’Assemblée vote un déblocage de 10.000 fr. , pour l’exécution de travaux de toute première nécessité, pour éviter le sectionnement d la pointe ; et il sollicite le Préfet d’intervenir en urgence auprès du Gouvernement pour l’attribution rapide de 20.000 fr.
Monsieur A. Harduin, ingénieur en Chef du service des Ports maritimes du département du Calvados, le 20 juillet 1863, a constaté dans son rapport, après avoir visité les lieux :
« Les épis construits en 1862 pour reformer la plage en avant de la pointe de Cabourg ont donné de
« bons résultats. Ils ont résisté aux lames déferlantes des tempêtes des 20 décembre 1862 et 20
« janvier 1863, et l’on peut induire des désastres arrivés sur d’autres points situés dans leur
« voisinage que leur présence a sauvé la pointe de Cabourg d’une disparition totale ».
Le 21 juillet 1864, Monsieur A. Harduin, informe le Préfet, et les Conseillers Généraux, que suite à une visite sur place, il a constaté :
« Que l’enrochement, et les épis construit en 1862, en amont de la Pointe de Cabourg, n’ont
« éprouvé aucune avarie et continuent à faire exhausser la plage.
« Il apparaît qu’il suffit d’entretenir ces épis pour empêcher la rupture que l’on redoutait en 1860 ».
Un acte de 979 ( Manusc. de Notre-Dame - E.8 ), selon une disposition des lois du roi anglo-saxons Eelred II, les bâtiment/bateaux, pêchant le marsouins sont exempte de tonlieu, lorsqu’ils sont en l’estuaire de la Dives. Un Convention passée en 1098, entre l’abbaye Saint-Etienne de Caen et l’abbaye de La Saainte-Trinité de Fécamp pourront pêcher l’esturgeon et le marsouin dans la Dives.
Le 13 août 1853, l’Ingénieur en Chef du Calvados, A. Tostain, déclare que la petit port à l’estuaire de la Dives, a pris un nouvel intérêt, par suite de la fréquentation des bateaux vapeur de la ligne Caen - Le Havre, qui viennent y relâcher pendant les eaux mortes. La situation de cette petite rade est pratique et sûre. Le chenal est approfondi, et l’on accoste aisément. Le quai construit il y a quelques années, facilite les embarquements et les débarquements.
Document des Archives départementales du Calvados.
Il demande au Préfet, d’intervenir auprès du Gouvernement pour l’installation de feux de marée. La défense de la côte et du port de Dives, est une digue naturelle appelée « Pointe de Cabourg ».
Document de la Bibliothèque Nationale de France à Paris.
En 1852, le tonnage des navires qui ont fréquenté la rade de la Dives, s’estélevé a un total de 8.160 t., dont 5.033 t. au déchargement, et 3.127 au chargement.
La Dives n’était pas imposée au droit de navigation.
L’appellation « Port de Dives », émane de la petite rade, formée par l’estuaire de la rivière du même nom. Il est parfaitement ouvert sur le large, et protégé une pointe dunaire. Cette petite rade, était en 1856 suffisamment étendue pour recevoir, et héberger un certain nombre de navires. Elle s’étendait jusqu’au « Pont de Cabourg », situait à 2.000 mètres de là.
- le débarcadère à une longueur de…………………..50 m.
- le terre plein formant quai, a une longueur de 150 m.
et une largeur de………………………………20 m.
À la suite du terre plein, il existe un enrochement constituant une digue d’une longueur de 300 m. qui protège le pied de la dune, et encaisse la rivière de ce côté.
Le port de Dives a une hauteur d’eau :
- en vive eau d’équinoxe.…………5,30 m.
- en vive eau ordinaire……………4,50 m.
- en morte-eau…………………...3,30 m.
Le lit du petit fleuve côtier : la Dives, est sur plusieurs points, en aval, et en amont du quai ; encombré par des bancs de sable que la construction de la digue ci-dessus mentionnée, a déjà enrayé.
Un projet a été présenté et approuvé, cette année pour le prolongement de cette digue, sur une longueur de 100 m., en même temps que pour la réalisation d’un chemin de défense et de communication au pied de la dune.
Le Conseil Général a alloué 3.000 fr. sur l’année 1856, pour l’exécution de ce projet. Le Ministre a promis une subvention de 8.000 fr., et des souscriptions particulières doivent compléter le montant de la dépense, qui s’élève à 24.000 fr. À ce jour, l’adjudication n’a rencontré aucun écho, et aucun soumissionnaire ne s’est manifesté. L’édification de la digue afférente à ce projet présente un caractère d’urgence, de même que cette construction pourrait se combiner avec le dragage de la Dives sur une longueur de 400 m.
Cette vue aérienne, de l’estuaire de la Dives, donne un aperçu de la petite rade naturelle, abri sûr par « gros temps » .
On distingue, sur la gauche l’embarcadère du bac côté Cabourg, et le débarcadère côté Dives, sur la droite. Ce cliché nous permet de deviner la route Duves-Houlgate en arc, au pied des hauteurs et Houlgate dans le haut - Document des Archives départementales du Calvados.
Le 24 août 1857, Monsieur Le Provost de Launay, Préfet du Calvados, informe les Conseillers Généraux présents à la session, que le port de Dives :
« - en 1855 avait enregistré un mouvement commercial - 8956 tonnes,
« - en 1856, 16.623 tonnes,
« pour un produite de pêche pour 1855 et 1856 - 15.000 fr.
« Le crédit affecté à l‘entretien de ce port s’élève à 1.500 fr.
« Les possibilités de ce port ne sont plus à la hauteur du trafic.
« Une somme de 9.000 fr. a été prélevée sur les fonds du Trésor, et s’ajoutera aux 5.000 fr. des fonds
« du département inscrits au budget de l’exercice, pour renforcer la protection de la Pointe de
« Cabourg, contre l’action des eaux de la Dives qui en érodent la base. En ce qui concerne l’autre
« face, côté mer, les travaux fortement avancés, ne sont pas terminés. La digue est rehaussée, à
« chaque fois que la marée ensable l’intervalle entre l’enrochement et la dune existante. Les résultats
« obtenus à ce de jour sont encourageants.
« Les subventions particulières, et les 3.000 fr. alloués par le département, ont permis l’exécution du
« chemin dit du Mauvais pas, mais il est à craindre que faute de financement les travaux doivent être
« interrompus, ou tout au moins « retardés, à moins que les 8.000 fr. promis par le Ministre soient
« débloqués.
Photo des années 1935, le port e au fond l'église de Houlgate - Collection privée.
« Dans son rapport du 28 août 1859 le Chef du services Ports maritimes attire l’attention de
« l’Administration sur l’insuffisance des crédits octroyés, si,
« - le cantonnier coûte : 800 fr.
« - les travaux d’entretien : 700 fr.
« soit 1.500 fr. , c’est 2.500 fr minimum qu’il faudrait allouer.
« Le chemin de Dives à Beuzeval, dit du « Mauvais Pas », est terminé et livré à la circulation, il reste
« encore à y exécuter quelques perrés et à améliorer la chaussée, ce qui ne pourra se faire qu’avec de
« nouveaux crédits. Il s’avère que le prolongement de ce chemin est indispensable jusqu’au-delà du
« ruisseau de Beuzeval, car actuellement il constitue un véritable cul-de-sac. Le prolongement et la
« construction du pont sur le ruisseau est évalué à 4.000 fr.
« Les travaux de la Pointe de Cabourg sont en bonne voie, j’ai adressé à Monsieur le Préfet un
« projet de remblaiement des parties basses du terre plein.
« Le 22 août 1859, les travaux réalisés ont permis de consolider la digue est d’éviter la création
« d’une brèche. Mais d’autres travaux plus importants sont à envisager, lorsque ceux sur la Dives
« seront terminés, et que le canal de dessèchement de la vallée viendra se joindre à la rivière. Les
« eaux conjuguées risquent d’être beaucoup plus destructrices.
Cette prise vue satellitaire dévoile le considérable ensablement de l'estuaire de la Dives - Document de l'Institut Géographique National.
Le 27 août 1860, Monsieur le Préfet, lisant son rapport, dans une vibrante allocution s’adressant à Monsieur le marquis de Caulaincourt, président élu du Conseil Général, et aux membres du Conseil Général du Calvados, réunis en session ordinaire dans leur salle de séance :
« ……le port de Dives est menacé dans son existence, et il faut se hâter de le préserver d’une ruine
« complète. Vous connaissez les dispositions de l’embouchure de la Dives. Les sables de la mer
« poussés par un violent vent du nord-ouest, ont été jetés contre le courant en grande abondance, et
« ont fait dévier le cours de la rivière vers les dunes qui s’élèvent sur la rive droite. Cette masse de
« sable a constitué la pointe de Cabourg, et le port de Dives se trouve pourvu naturellement d’un
« magnifique bassin dans lequel de nombreux vaisseaux peuvent stationner avec sécurité, dans des
« eaux profondes, et abrités contre les vents par la dune qui forme la pointe. La rivière, en cet
« endroit, décrivait une courbe qui s’appuyait contre cette dune ; mais, depuis que l’on a redressé
« le cours de la Dives la rapidité du courant s’en est accrue ; il ronge, avec la force d’un bélier
« hydraulique la paroi contre laquelle il coule, et menace de couper la pointe pour frayer directement
« à la mer une nouvelle embouchure à la rivière. Alors plus de bassin, plus d’abri pour les navires,
« nécessité de refaire un nouveau port exposé aux vents de nord, qui soufflent grande violence dans
«ces parages.
« Je crois qu’il importe plus que jamais de conserver, sur nos côtes de Normandie, des ports
« spacieux et sûrs qui puissent servir de ports de refuge, et c’est à ce titre que je vous demanderai de
« voter un crédit de 10.000 fr., pour subvenir aux travaux de préservation de la pointe. J’ai le ferme
« espoir que l’Etat vous donnera le double de cette somme pour contribuer à ces travaux, et qu’il
« vous viendra en aide pour prévenir une perte qui serait profondément regrettable, et qui
« engagerait dans des dépenses nouvelles qu’il est possible d’éviter………….. »
Le tableau des mouvements du port de Dives, nous apprend :
- Entrées,
1855 : 4.487 t. ; 1856 : 8.531 t. ; 1857 : 4.912 t. ; 1858 : 3.986 t. ; 1859 : 5.405 t.
- Sorties,
1855 : 4.469 t. ; 1856 : 8.092 t. ; 1857 : 4.843 t. ; 1858 : 3.893 t. ; 1859 : 3.801 t.
Le crédit pour l’entretien du port, qui était en 1859 de 1.969 fr., a été porté à 2.500 fr. pour 1860. Les crédits alloués en 1802, par l’Etat : 2.159 fr. ; par le département : 5.000 fr. ; contre 13.516 fr. pour 1859.
Les travaux de consolidation de la « Pointe de Cabourg », tel qu’ils étaient prévus dans le projet approuvé, sont maintenant terminés, ils se sont élevés à 14.000 fr. Les résultats obtenus, quoique assez satisfaisant, ne sont pas cependant de nature à faire disparaître toute inquiétude. La partie étroite de ladite pointe s’appauvrit du côté de la mer, où l’on a fait aucun travail.
Un fait retient l’attention, en eaux basses les bateaux ont 2,65 m. de profondeur, et 2,57 à quai. En 1865, 115 navires pour 3009 t., et en 1866, 60 pour 4.470 t. ont été enregistrés. 324 ont relâché en 1866, contre 160 l’année précédent. Les épis ont très résisté aux violents coups de mer de l’hiver.
Douze « paquebots » à vapeur sont en 1867, entrés ou sortis du port de Dives, pour 556 tonnes. En aout 1873, la Dives est toujours classée comme rivière navigable depuis le pont de Corbon sur la R.N.13, Paris à Cherbourg, jusqu’à son embouchure, c’est-à-dire 33 km. Cabourg est en quelques sortes « port riverain ». Les transports s’y font à l’aide bateaux plats dénommé « gabarres », de 15 à 20 tonneaux.
Le trafic du port de Dives en 1870, a été de 52 navires entrés - sortis pour 2.674 tonneaux. C’est 30 unités de plus qu’en 1869, et 1.587 tonneaux. Le port était également desservi par un « paquebot » de 90 tonneaux.
Par contre la pêche a connu une régression avec 392 entrées-sorties, soit 92 de moins qu’en 1870.
L’importation du charbon est passée de 533 tonnes en 1869, à 1216 tonnes en 1870. Cette augmentation résulte de l’implantation d’une usine de produits céramiques.
Il est évident, la mise en service de la ligne de chemin de fer Mézidon à Dives, participerait énormément au développement du port de Dives, commun à Cabourg.
Un bac relie la pointe de Cabourg à Houlgate, de l’embouchure de la Dives, Cabourg à la mer. L’acte d’abonnement, par voie de soumission directe a été passé pour 5 années, du 1er janvier 1870 au 31 décembre 1874. Le prix du fermage, fixé primitivement à 140 fr. , a été réduit par décision ministérielle à 50 fr. le 29 mai 1873. Le fermier du bac, Monsieur Sénachal, étant décédé en septembre 1873, c’est un ancien marin Monsieur Victor Lefebvre, qui pris sa succession, pour le passage d’eau de la pointe de Cabourg.
* - Le 24 avril 1882, à Paris, par le décret n°11988, signé par le Président de la République Française (contre signé par le Ministre des Finances ) portant,
- article 1er : Est et demeure approuvé le tarif ci-annexé pour la perception des droits de péage au « Bac de Dives » sur la Dives, communes de Dives et de Cabourg ( Calvados ).
- article 2 : sont exempts des droits de péage les administrateurs, les magistrats, fonctionnaires publics et les divers agents, tels qu’ils sont désignés audit tarif et qui, au terme du cahier des charges de l’adjudication desdits droits, sont affranchis de toute obligation à cet égard.
- Tarif des droits de péage à percevoir au bac de Dives, dans les communes de Dives et de Cabourg, sur la Dives.
- article 1er : Pour le passage d’une personne à pied, non chargée ou chargée d’un
poids au-dessous de cinquante kilogrammes…………………………………………0 fr 15 cts
Le batelier devra passer sans aucun délai toute personne qui se présentera
isolément, sans que dans un aucun cas cette dernière soit obligée d’assurer au
passeur une somme supérieure à celle-ci-dessus fixée.
Pour denrées ou marchandises non chargées sur une voiture, sur un cheval ou mulet, mais embarquées à bras d’homme et d’un poids de cinquante kilogrammes
………………………………………………….........................................................0 fr 05 cts
Par chaque poids de dix kilogrammes excédant……………………………………… 0 fr 02 cts
( le chargeur déclarera le poids, qui pourra être vérifier par le passeur )
Pour le passage d’un cheval ou mulet et son cavalier, valise comprise….0 fr 30 cts
Pour le passage d’un cheval ou mulet chargé…………………………………………..0 fr 15 cts
Pour le passage d’un cheval ou mulet non chargé……………………………………0 fr 10 cts
…………..
Pour bœuf, vache appartenant à des marchands et destinés à la vente…0 fr 12 cts
…………..
S’il n’existe pas de passe-cheval, le batelier ne pourra pas être contraint à passer isolément, dans le bac, les chevaux, mulets, bœufs et autre animaux.
Suivent les pages 938 et 939, du Bulletin des Lois de la République Française du 06 / 1882 - SER12 ; T24 ; N676.
Le Préfet du Calvados, s’adressant aux Conseillers Généraux du Calvados, réunis en session ordinaire à l’Hôtel de la Préfecture, sous la Présidence de Monsieur le marquis de Gaulaincourt, et du Vice-président Monsieur Paulmier, le 27 août 1860, annonce page 10 et 11 de son rapport :
« Le port de Dives est menacé dans son existence, et il faut se hâter de le préserver d’une ruine
« complète. Vous connaissez les dispositions de l’embouchure de la Dives. Le sables de la mer,
« poussés par un vent du Nord-ouest, ont été jetés contre le courant en grande abondance, et ont fait
« dévier le cours de la rivière vers les dunes qui s’élèvent sur la rive droite. Cette masse de sable a
« constitué la pointe de Cabourg, et le port de Dives se trouve pourvu naturellement d’un magnifique
« bassin, dans lequel d nombreux navires peuvent stationner avec sécurité, dans des eaux profondes,
« et abrités contre les vents par la dune qui forme la pointe. La rivière en cet endroit décrivait une
« courbe qui s’appuyait contre cette dune ; mais, depuis que l’on a redressé le cours de la Dives, la
« rapidité du courant s’en est accrue ; il ronge, avec la puissance d’un « bélier hydraulique la paroi
« contre laquelle il coule, et menace de couper la pointe pour frayer directement à la mer une
« nouvelle embouchure à la rivière. Alors plus de bassin, plus d’abri pour les navires, nécessité de
« refaire un nouveau port exposé aux vents du Nord, qui soufflent avec une grande violence dans ces
« parages.
« Je crois qu’il importe plus que jamais de conserver , sur nos côtes de Normandie, des ports
« spacieux et sûrs qui puissent servir de ports-de-refuge, et c’est à ce titre que je vous demanderai de
« voter un crédit 10.000 fr. , pour subvenir aux travaux de la pointe de Cabourg ».
« J’ai le ferme espoir que l’État, vous donnera le double de cette somme pour contribuer à ces
« travaux, et qu’il vous viendra en aide pour prévenir une perte qui serait profondément regrettable,
« et qui engagerait dans des dépenses nouvelles qu’il est possible d’éviter ».
- vote à l’unanimité.
Cette vue satellitaire valide le plan précédent - Document de l'Institut Géographique National.
Le 31 août 1860, la pose d’un fanal à la « Pointe de Cabourg », est acceptée. Le nouveau Préfet du Calvados, le 26 août 1861, reprenant le dossier de son prédécesseur, informe le Conseil Général, qu’un premier projet a été dressé, et qu’il s’élevait à 40.000 fr.; Sur ce le Ministre des Travaux Publics avait demandé une nouvelle étude.
Après de nombreuses délibérations, l’Assemblée vote un déblocage de 10.000 fr. , pour l’exécution de travaux de toute première nécessité, pour éviter le sectionnement d la pointe ; et il sollicite le Préfet d’intervenir en urgence auprès du Gouvernement pour l’attribution rapide de 20.000 fr.
Monsieur A. Harduin, ingénieur en Chef du service des Ports maritimes du département du Calvados, le 20 juillet 1863, a constaté dans son rapport, après avoir visité les lieux :
« Les épis construits en 1862 pour reformer la plage en avant de la pointe de Cabourg ont donné de
« bons résultats. Ils ont résisté aux lames déferlantes des tempêtes des 20 décembre 1862 et 20
« janvier 1863, et l’on peut induire des désastres arrivés sur d’autres points situés dans leur
« voisinage que leur présence a sauvé la pointe de Cabourg d’une disparition totale ».
Le 21 juillet 1864, Monsieur A. Harduin, informe le Préfet, et les Conseillers Généraux, que suite à une visite sur place, il a constaté :
« Que l’enrochement, et les épis construit en 1862, en amont de la Pointe de Cabourg, n’ont
« éprouvé aucune avarie et continuent à faire exhausser la plage.
« Il apparaît qu’il suffit d’entretenir ces épis pour empêcher la rupture que l’on redoutait en 1860 ».
….un abri naturel, plus que millénaire…devenu un port .
Représentation de la Côte Normande sur une carte marine de 1575 - Document de la Bibliothèque Nationale de France à Paris.
Port de Dives.
Un acte de 979 ( Manusc. de Notre-Dame - E.8 ), selon une disposition des lois du roi anglo-saxons Eelred II, les bâtiment/bateaux, pêchant le marsouins sont exempte de tonlieu, lorsqu’ils sont en l’estuaire de la Dives. Un Convention passée en 1098, entre l’abbaye Saint-Etienne de Caen et l’abbaye de La Saainte-Trinité de Fécamp pourront pêcher l’esturgeon et le marsouin dans la Dives.
Le 13 août 1853, l’Ingénieur en Chef du Calvados, A. Tostain, déclare que la petit port à l’estuaire de la Dives, a pris un nouvel intérêt, par suite de la fréquentation des bateaux vapeur de la ligne Caen - Le Havre, qui viennent y relâcher pendant les eaux mortes. La situation de cette petite rade est pratique et sûre. Le chenal est approfondi, et l’on accoste aisément. Le quai construit il y a quelques années, facilite les embarquements et les débarquements.
Document des Archives départementales du Calvados.
Il demande au Préfet, d’intervenir auprès du Gouvernement pour l’installation de feux de marée. La défense de la côte et du port de Dives, est une digue naturelle appelée « Pointe de Cabourg ».
En 1852, le tonnage des navires qui ont fréquenté la rade de la Dives, s’estélevé a un total de 8.160 t., dont 5.033 t. au déchargement, et 3.127 au chargement.
La Dives n’était pas imposée au droit de navigation.
L’appellation « Port de Dives », émane de la petite rade, formée par l’estuaire de la rivière du même nom. Il est parfaitement ouvert sur le large, et protégé une pointe dunaire. Cette petite rade, était en 1856 suffisamment étendue pour recevoir, et héberger un certain nombre de navires. Elle s’étendait jusqu’au « Pont de Cabourg », situait à 2.000 mètres de là.
- le débarcadère à une longueur de…………………..50 m.
- le terre plein formant quai, a une longueur de 150 m.
et une largeur de………………………………20 m.
À la suite du terre plein, il existe un enrochement constituant une digue d’une longueur de 300 m. qui protège le pied de la dune, et encaisse la rivière de ce côté.
Le port de Dives a une hauteur d’eau :
- en vive eau d’équinoxe.…………5,30 m.
- en vive eau ordinaire……………4,50 m.
- en morte-eau…………………...3,30 m.
Le lit du petit fleuve côtier : la Dives, est sur plusieurs points, en aval, et en amont du quai ; encombré par des bancs de sable que la construction de la digue ci-dessus mentionnée, a déjà enrayé.
Un projet a été présenté et approuvé, cette année pour le prolongement de cette digue, sur une longueur de 100 m., en même temps que pour la réalisation d’un chemin de défense et de communication au pied de la dune.
Le Conseil Général a alloué 3.000 fr. sur l’année 1856, pour l’exécution de ce projet. Le Ministre a promis une subvention de 8.000 fr., et des souscriptions particulières doivent compléter le montant de la dépense, qui s’élève à 24.000 fr. À ce jour, l’adjudication n’a rencontré aucun écho, et aucun soumissionnaire ne s’est manifesté. L’édification de la digue afférente à ce projet présente un caractère d’urgence, de même que cette construction pourrait se combiner avec le dragage de la Dives sur une longueur de 400 m.
Cette vue aérienne, de l’estuaire de la Dives, donne un aperçu de la petite rade naturelle, abri sûr par « gros temps » .
On distingue, sur la gauche l’embarcadère du bac côté Cabourg, et le débarcadère côté Dives, sur la droite. Ce cliché nous permet de deviner la route Duves-Houlgate en arc, au pied des hauteurs et Houlgate dans le haut - Document des Archives départementales du Calvados.
Le 24 août 1857, Monsieur Le Provost de Launay, Préfet du Calvados, informe les Conseillers Généraux présents à la session, que le port de Dives :
« - en 1855 avait enregistré un mouvement commercial - 8956 tonnes,
« - en 1856, 16.623 tonnes,
« pour un produite de pêche pour 1855 et 1856 - 15.000 fr.
« Le crédit affecté à l‘entretien de ce port s’élève à 1.500 fr.
« Les possibilités de ce port ne sont plus à la hauteur du trafic.
« Une somme de 9.000 fr. a été prélevée sur les fonds du Trésor, et s’ajoutera aux 5.000 fr. des fonds
« du département inscrits au budget de l’exercice, pour renforcer la protection de la Pointe de
« Cabourg, contre l’action des eaux de la Dives qui en érodent la base. En ce qui concerne l’autre
« face, côté mer, les travaux fortement avancés, ne sont pas terminés. La digue est rehaussée, à
« chaque fois que la marée ensable l’intervalle entre l’enrochement et la dune existante. Les résultats
« obtenus à ce de jour sont encourageants.
« Les subventions particulières, et les 3.000 fr. alloués par le département, ont permis l’exécution du
« chemin dit du Mauvais pas, mais il est à craindre que faute de financement les travaux doivent être
« interrompus, ou tout au moins « retardés, à moins que les 8.000 fr. promis par le Ministre soient
« débloqués.
Photo des années 1935, le port e au fond l'église de Houlgate - Collection privée.
« Dans son rapport du 28 août 1859 le Chef du services Ports maritimes attire l’attention de
« l’Administration sur l’insuffisance des crédits octroyés, si,
« - le cantonnier coûte : 800 fr.
« - les travaux d’entretien : 700 fr.
« soit 1.500 fr. , c’est 2.500 fr minimum qu’il faudrait allouer.
« Le chemin de Dives à Beuzeval, dit du « Mauvais Pas », est terminé et livré à la circulation, il reste
« encore à y exécuter quelques perrés et à améliorer la chaussée, ce qui ne pourra se faire qu’avec de
« nouveaux crédits. Il s’avère que le prolongement de ce chemin est indispensable jusqu’au-delà du
« ruisseau de Beuzeval, car actuellement il constitue un véritable cul-de-sac. Le prolongement et la
« construction du pont sur le ruisseau est évalué à 4.000 fr.
« Les travaux de la Pointe de Cabourg sont en bonne voie, j’ai adressé à Monsieur le Préfet un
« projet de remblaiement des parties basses du terre plein.
« Le 22 août 1859, les travaux réalisés ont permis de consolider la digue est d’éviter la création
« d’une brèche. Mais d’autres travaux plus importants sont à envisager, lorsque ceux sur la Dives
« seront terminés, et que le canal de dessèchement de la vallée viendra se joindre à la rivière. Les
« eaux conjuguées risquent d’être beaucoup plus destructrices.
Cette prise vue satellitaire dévoile le considérable ensablement de l'estuaire de la Dives - Document de l'Institut Géographique National.
Le 27 août 1860, Monsieur le Préfet, lisant son rapport, dans une vibrante allocution s’adressant à Monsieur le marquis de Caulaincourt, président élu du Conseil Général, et aux membres du Conseil Général du Calvados, réunis en session ordinaire dans leur salle de séance :
« ……le port de Dives est menacé dans son existence, et il faut se hâter de le préserver d’une ruine
« complète. Vous connaissez les dispositions de l’embouchure de la Dives. Les sables de la mer
« poussés par un violent vent du nord-ouest, ont été jetés contre le courant en grande abondance, et
« ont fait dévier le cours de la rivière vers les dunes qui s’élèvent sur la rive droite. Cette masse de
« sable a constitué la pointe de Cabourg, et le port de Dives se trouve pourvu naturellement d’un
« magnifique bassin dans lequel de nombreux vaisseaux peuvent stationner avec sécurité, dans des
« eaux profondes, et abrités contre les vents par la dune qui forme la pointe. La rivière, en cet
« endroit, décrivait une courbe qui s’appuyait contre cette dune ; mais, depuis que l’on a redressé
« le cours de la Dives la rapidité du courant s’en est accrue ; il ronge, avec la force d’un bélier
« hydraulique la paroi contre laquelle il coule, et menace de couper la pointe pour frayer directement
« à la mer une nouvelle embouchure à la rivière. Alors plus de bassin, plus d’abri pour les navires,
« nécessité de refaire un nouveau port exposé aux vents de nord, qui soufflent grande violence dans
«ces parages.
« Je crois qu’il importe plus que jamais de conserver, sur nos côtes de Normandie, des ports
« spacieux et sûrs qui puissent servir de ports de refuge, et c’est à ce titre que je vous demanderai de
« voter un crédit de 10.000 fr., pour subvenir aux travaux de préservation de la pointe. J’ai le ferme
« espoir que l’Etat vous donnera le double de cette somme pour contribuer à ces travaux, et qu’il
« vous viendra en aide pour prévenir une perte qui serait profondément regrettable, et qui
« engagerait dans des dépenses nouvelles qu’il est possible d’éviter………….. »
Le tableau des mouvements du port de Dives, nous apprend :
- Entrées,
1855 : 4.487 t. ; 1856 : 8.531 t. ; 1857 : 4.912 t. ; 1858 : 3.986 t. ; 1859 : 5.405 t.
- Sorties,
1855 : 4.469 t. ; 1856 : 8.092 t. ; 1857 : 4.843 t. ; 1858 : 3.893 t. ; 1859 : 3.801 t.
Le crédit pour l’entretien du port, qui était en 1859 de 1.969 fr., a été porté à 2.500 fr. pour 1860. Les crédits alloués en 1802, par l’Etat : 2.159 fr. ; par le département : 5.000 fr. ; contre 13.516 fr. pour 1859.
Les travaux de consolidation de la « Pointe de Cabourg », tel qu’ils étaient prévus dans le projet approuvé, sont maintenant terminés, ils se sont élevés à 14.000 fr. Les résultats obtenus, quoique assez satisfaisant, ne sont pas cependant de nature à faire disparaître toute inquiétude. La partie étroite de ladite pointe s’appauvrit du côté de la mer, où l’on a fait aucun travail.
Un fait retient l’attention, en eaux basses les bateaux ont 2,65 m. de profondeur, et 2,57 à quai. En 1865, 115 navires pour 3009 t., et en 1866, 60 pour 4.470 t. ont été enregistrés. 324 ont relâché en 1866, contre 160 l’année précédent. Les épis ont très résisté aux violents coups de mer de l’hiver.
Douze « paquebots » à vapeur sont en 1867, entrés ou sortis du port de Dives, pour 556 tonnes. En aout 1873, la Dives est toujours classée comme rivière navigable depuis le pont de Corbon sur la R.N.13, Paris à Cherbourg, jusqu’à son embouchure, c’est-à-dire 33 km. Cabourg est en quelques sortes « port riverain ». Les transports s’y font à l’aide bateaux plats dénommé « gabarres », de 15 à 20 tonneaux.
Le trafic du port de Dives en 1870, a été de 52 navires entrés - sortis pour 2.674 tonneaux. C’est 30 unités de plus qu’en 1869, et 1.587 tonneaux. Le port était également desservi par un « paquebot » de 90 tonneaux.
Par contre la pêche a connu une régression avec 392 entrées-sorties, soit 92 de moins qu’en 1870.
L’importation du charbon est passée de 533 tonnes en 1869, à 1216 tonnes en 1870. Cette augmentation résulte de l’implantation d’une usine de produits céramiques.
Il est évident, la mise en service de la ligne de chemin de fer Mézidon à Dives, participerait énormément au développement du port de Dives, commun à Cabourg.
Un bac relie la pointe de Cabourg à Houlgate, de l’embouchure de la Dives, Cabourg à la mer. L’acte d’abonnement, par voie de soumission directe a été passé pour 5 années, du 1er janvier 1870 au 31 décembre 1874. Le prix du fermage, fixé primitivement à 140 fr. , a été réduit par décision ministérielle à 50 fr. le 29 mai 1873. Le fermier du bac, Monsieur Sénachal, étant décédé en septembre 1873, c’est un ancien marin Monsieur Victor Lefebvre, qui pris sa succession, pour le passage d’eau de la pointe de Cabourg.
* - Le 24 avril 1882, à Paris, par le décret n°11988, signé par le Président de la République Française (contre signé par le Ministre des Finances ) portant,
- article 1er : Est et demeure approuvé le tarif ci-annexé pour la perception des droits de péage au « Bac de Dives » sur la Dives, communes de Dives et de Cabourg ( Calvados ).
- article 2 : sont exempts des droits de péage les administrateurs, les magistrats, fonctionnaires publics et les divers agents, tels qu’ils sont désignés audit tarif et qui, au terme du cahier des charges de l’adjudication desdits droits, sont affranchis de toute obligation à cet égard.
- Tarif des droits de péage à percevoir au bac de Dives, dans les communes de Dives et de Cabourg, sur la Dives.
- article 1er : Pour le passage d’une personne à pied, non chargée ou chargée d’un
poids au-dessous de cinquante kilogrammes…………………………………………0 fr 15 cts
Le batelier devra passer sans aucun délai toute personne qui se présentera
isolément, sans que dans un aucun cas cette dernière soit obligée d’assurer au
passeur une somme supérieure à celle-ci-dessus fixée.
Pour denrées ou marchandises non chargées sur une voiture, sur un cheval ou mulet, mais embarquées à bras d’homme et d’un poids de cinquante kilogrammes
………………………………………………….........................................................0 fr 05 cts
Par chaque poids de dix kilogrammes excédant……………………………………… 0 fr 02 cts
( le chargeur déclarera le poids, qui pourra être vérifier par le passeur )
Pour le passage d’un cheval ou mulet et son cavalier, valise comprise….0 fr 30 cts
Pour le passage d’un cheval ou mulet chargé…………………………………………..0 fr 15 cts
Pour le passage d’un cheval ou mulet non chargé……………………………………0 fr 10 cts
…………..
Pour bœuf, vache appartenant à des marchands et destinés à la vente…0 fr 12 cts
…………..
S’il n’existe pas de passe-cheval, le batelier ne pourra pas être contraint à passer isolément, dans le bac, les chevaux, mulets, bœufs et autre animaux.
Suivent les pages 938 et 939, du Bulletin des Lois de la République Française du 06 / 1882 - SER12 ; T24 ; N676.
L'autre rive - Document des Archives départementales du Calvados.
Un site forgé par la mer…modelé par la Dives.
Cabourg, et la morphologie de la basse-vallée de la Dives,
La Dives et la Seulles
La Dives, comme la Touques prend sa source dans le département de l’Orne, et fait son entrée dans celui du Calvados près de « Fourches », arrose Couliboeuf, Saint-Pierre-sur-Dives, célébre pour ses tanneries et son commerce de céréales, puis Mézidon, irrigue les remarquables herbages de Méry-Corbon, et se dilue dans la Manche entre Cabourg et Dives. Elle reçoit sur sa droite la Vie, rivière de Livarot, puis le Laizon, qui s’est frayé un passage au lieu célèbre de « La Brèche du Diable ».
Une carte hydrographique, nous démontre combien sont rares les cours’eau arrosant la vaste région qualifiée de « Campagne de Caen ». De la Seulles à la Dives sur une longueur d’environ 50 Km. et une largeur de 16 km., ce qui correspond à 800 km 2, il n’y a qu’un très petit nombre de cours d’eau; la plupart sans beaucoup d’importance.
Les grands cours d’eau qui la limitent et la traversent sont la Seulles, l’Orne avec ses affluents l’Odon et La Laize, la Dives et son affluent le Laizon, prennent naissance en amont.
La traversée de la Campagne de Caen, ces rivières jouent le rôle de collecteur pour les nappes des calcaires, qui leur sont amenés par les affluents, ou qui se déversent dans le lit même des grands collecteurs.
Dans le marais de la Dives qui s’étend jusqu’à Troarn, ancien estuaire de la Dives née très loin en amont dans le Pays d’Auge Ornais, reçoit sur sa rive gauche un affluent important le Laizon, dont la source est, exactement comme celle de la Dives, située en amont de la région calcaire. Une fois, entré dans la Campagne de Caen, le Laizon ne reçoit plus, près de Potigny, que quatre petits ruisseaux, dont les sources sont liées à la réapparition des terrains anciens de « la Brèche du diable ».
Le Laizon se grossit de la Muance, ruisseau d’une certaine importance, né à Saint-Sylvain, en pleine région calcaire, et qui reçoit à son tour le Cours de Janville, et de petits ruisselets nés sur la pourtour du marais des Terriers., extrapolation des marais de la Dives.
La disparition, après un cours de 3 kilomètres du Ruisseau de Perrières, entre Le Breuil et la Dives ( 1,5 km. ). Ce petit cours d’eau né d’une source importante dans les calcaires Bradfordiens, au contact des Grés Armoricains ( ère Primaire ), disparaît près du lieu-dit « la Maison Neuve), en abordant à nouveau le glaciaires du Bradfordiens.
L’examen poussé de certaines cartes ( comme celle de Cassini ), dévoile l’ existence de nombreux vallons à flanc de pente très douce, ou de ravins étroits à fond plat, de nos jours sans cours d’eu, même temporaires.
Vision des côtes françaises de la Manche par les cartographes du XVème siècle - Document de la Bibliothèque Nationale de France à Paris.
Incontestablement l’origine de ces vallons à flanc en pente très douce, ou de ravin à fond plat, sont d’anciennes vallées, autrefois parcourues par des cours d’eau, qui les ont creusé.
Si en pensée, ou encore mieux par dessin ont rétabli l’hydrographie de ces anciennes vallées ou ravins, ont parvient à reconstituer, une image pratiquement précise de la physionomie de notre région en ces temps à jamais révolus.
Cette nouvelle carte ainsi établie contraste avec une carte actuelle. Nous constatons que de nombreux cours d’eau actuels, ne représentent dans certains cas que des tronçons inférieurs d’anciens plus puissants.
Un autre constat s’impose : de nombreuses sources ont reculé vers l’aval, elles occupent des altitudes plus basses ; par suite la surface piézométrique de la nappe qui les alimente s’est de plus en plus abaissée.
* - Le 28 août 1854, le Préfet du Calvados, dans son allocution au Conseil Général du Calvados met en exergue que les grands travaux d’irrigation et d’assèchements des marais de la Dives, seront susceptibles d’accroître la valeur des terres.
* - La subvention qui était de 3.000 fr. a été porté à 4.500 fr. pour l’entretien du lit de la Dives et la suppression des hauts fonds par le Conseil Général du Calvados lors de sa session d’avril 1879, sous la présidence de Monsieur Gustave Servois, Préfet du Calvados
Carte datée de 1520, précisant les reliefs du terrain, est l'étendue du véritable delta marécageux de la Dives qui cernait Cabourg. Le dessinateur inconnu, s’est ingénié à préciser les détails - Document de la Bibliothèque Nationale de France à Paris.
Incontestablement l’origine de ces vallons à flanc en pente très douce, ou de ravin à fond plat, sont d’anciennes vallées, autrefois parcourues par des cours d’eau, qui les ont creusé.
Si en pensée, ou encore mieux par dessin ont rétabli l’hydrographie de ces anciennes vallées ou ravins, ont parvient à reconstituer, une image pratiquement précise de la physionomie de notre région en ces temps à jamais révolus.
Cette nouvelle carte ainsi établie contraste avec une carte actuelle. Nous constatons que de nombreux cours d’eau actuels, ne représentent dans certains cas que des tronçons inférieurs d’anciens plus puissants.
Un autre constat s’impose : de nombreuses sources ont reculé vers l’aval, elles occupent des altitudes plus basses ; par suite la surface piézométrique de la nappe qui les alimente s’est de plus en plus abaissée.
* - Le 28 août 1854, le Préfet du Calvados, dans son allocution au Conseil Général du Calvados met en exergue que les grands travaux d’irrigation et d’assèchements des marais de la Dives, seront susceptibles d’accroître la valeur des terres.
* - La subvention qui était de 3.000 fr. a été porté à 4.500 fr. pour l’entretien du lit de la Dives et la suppression des hauts fonds par le Conseil Général du Calvados lors de sa session d’avril 1879, sous la présidence de Monsieur Gustave Servois, Préfet du Calvados.
Incontestablement l’origine de ces vallons à flanc en pente très douce, ou de ravin à fond plat, sont d’anciennes vallées, autrefois parcourues par des cours d’eau, qui les ont creusé.
Si en pensée, ou encore mieux par dessin ont rétabli l’hydrographie de ces anciennes vallées ou ravins, ont parvient à reconstituer, une image pratiquement précise de la physionomie de notre région en ces temps à jamais révolus.
Cette nouvelle carte ainsi établie contraste avec une carte actuelle. Nous constatons que de nombreux cours d’eau actuels, ne représentent dans certains cas que des tronçons inférieurs d’anciens plus puissants.
Un autre constat s’impose : de nombreuses sources ont reculé vers l’aval, elles occupent des altitudes plus basses ; par suite la surface piézométrique de la nappe qui les alimente s’est de plus en plus abaissée.
* - Le 28 août 1854, le Préfet du Calvados, dans son allocution au Conseil Général du Calvados met en exergue que les grands travaux d’irrigation et d’assèchements des marais de la Dives, seront susceptibles d’accroître la valeur des terres.
* - La subvention qui était de 3.000 fr. a été porté à 4.500 fr. pour l’entretien du lit de la Dives et la suppression des hauts fonds par le Conseil Général du Calvados lors de sa session d’avril 1879, sous la présidence de Monsieur Gustave Servois, Préfet du Calvados.
La rivière Dives dans la vallée qu’elle s’est créée, il y à quelques dizaines de milliers d’années - Document des Archives départementales du Calvados.
En aval de Mézidon, la Dives coule dans une vallée s’élargissant, en se dégageant des calcaires bathoniens, tout en pénétrant dans les argiles calloviennes. En quelques kilomètres elle reçoit ses principaux grands affluents : la Vie ; l’Oudon ; la Viette ; et le Laison. Elle coule à moins de 10 mètres, à approximativement 22 kilomètres de son estuaire. Elle serpente paresseusement, cherchant difficilement sa pente au milieu d’une dépression large de plusieurs kilomètres ; drainée artificiellement.
La limite occidentale de cette vallée est formée par un alignement de buttes entre Quétièville et Cabourg, c’est-à-dire la mer. Dans cette région, elles culminent à +80 mètres ( Signal de Moult ).
Entre Quétiéville et Cabourg, elles sont dissymétriques, et s’abaissent en pente douce, vers la Dives. Quant à leur front occidental, au-dessus de la plate-forme calcaire de la rive droite l’Orne, constitue un petit relief, une espèce de côte. Les alluvions fluviatiles se trouvent à toutes les altitudes selon H. Elhaï, de +80 en certains endroits, et de +30 à 0 à l’embouchure. Nulle part, la forme topographique d’une terrasse n’est conservée. L ‘examen des alluvions anciennes de bas niveau permet de suivre l’évolution des dépôts, des progrès de l’érosion Pliocène.
En aval de Mézidon, la Dives coule dans une vallée s’élargissant, en se dégageant des calcaires bathoniens, tout en pénétrant dans les argiles calloviennes. En quelques kilomètres elle reçoit ses principaux grands affluents : la Vie ; l’Oudon ; la Viette ; et le Laison. Elle coule à moins de 10 mètres, à approximativement 22 kilomètres de son estuaire. Elle serpente paresseusement, cherchant difficilement sa pente au milieu d’une dépression large de plusieurs kilomètres ; drainée artificiellement.
La limite occidentale de cette vallée est formée par un alignement de buttes entre Quétièville et Cabourg, c’est-à-dire la mer. Dans cette région, elles culminent à +80 mètres ( Signal de Moult ).
Entre Quétiéville et Cabourg, elles sont dissymétriques, et s’abaissent en pente douce, vers la Dives. Quant à leur front occidental, au-dessus de la plate-forme calcaire de la rive droite l’Orne, constitue un petit relief, une espèce de côte. Les alluvions fluviatiles se trouvent à toutes les altitudes selon H. Elhaï, de +80 en certains endroits, et de +30 à 0 à l’embouchure. Nulle part, la forme topographique d’une terrasse n’est conservée. L ‘examen des alluvions anciennes de bas niveau permet de suivre l’évolution des dépôts, des progrès de l’érosion Pliocène.
Estuaire de la Dives,
Le cours inférieur de la Dives est établi dans des marais qui marquent l’emplacement d’un ancien estuaire comblé à l’abri d’une flèche littorale sableuse qui a rejeté l’embouchure vers l’Est.
On peut distinguer dans les halipèdes de la Dives comme dans la plupart de ces formations d’estuaires les deux niveaux définis par Massart, la slikke et le schorre.
La slikke envaluée à toutes les marées, est représentée par une vaste surface limoneuse, s’étendant en arrière de la flèche littorale et par une marge étroite en bordure du cours d’eau ; elle ne porte qu’un très petit nombre d’espèces pouvant supporter sans dommage l’immersion quotidienne des marées : Salicornia europaea ; Suaeda maritima ; Spartina glabra variatis ; Townsendi sont les constituants essentiels de ce groupement ouvert.
Le schorre inondé seulement aux marées de vive-eau, et souvent séparé de la slikke par un abrupt, offrant l’aspect d’une prairie à végétation dense vert sombre.
L‘ asociation réalisée ici est l’ Atropidetum maritimae dont le développement est dominé par trois facteurs écologiques essentiels : compacité du sol, salure, humidité.
Citons parmi les caractéristiques de ce groupement halophile :
Spergularia marginata ; Lomonium vulgare ; Atropis maritima ; Triglochin maritima ; Atriplex portulacoides ; Flantago maritima.
La prédominance locale de certaines espèces crée différents faciès qui donne au schorre, et suivant les sasons, des tonalités variées.
L’Atropidetum maritimae, association littorale du domaine européo-atlantique, présente sans doute dans les différentes parties de son aire des races diverses ou sus-association régionales ; on la rencontre avec une remarquable constance dans la composition floristique à l’embouchure de l’Orne.
Lorsque la slikke et le schorre sont en contact immédiat, comme à Cabourg, on assiste à une conquête lente de la première de la première par la végétation du schorre : Spartina Townsendi et Atropis maritima, espèces dynamiques de premier ordre, forment des îlots circulaires s’accroissant en direction centrifuge et se soudant progressivement par leurs marges.
Au fur et à mesure que l’on s’éloigne du littoral, les conditions écologiques se modifient : les apports d’eau douce et la diminution de la salure favorisent le développement d’une végétation halophile saumâtre Scirpus maritima ; Juncus Gerardi, et l’ Atropidetum, de plus en plus dégradé, ne tarde pas à disparaîte.
Carte réalisé François-César Cassiny en 1767, précisant l’étendue des marais de la Dives en ce XVIIIème siècle - Document de la Bibliothèque Nationale de France à Paris.
Nous ne connaissons presque rien sur, la fenaison, sans que cela soit une lapalissade, parce que nous n’avons rien trouvé. Le Cartulaire de Saint-Lô, p.437, nous apprend qu’en Normandie, et plus particulièrement en Pays d’Auge, au commencement du XIVème siècle, on fauchait deux fois l’an les près fortement humides.
Selon la même source, la corvée pour les paysans éleveurs de couper, d’étendre, de faire sécher, de récolter l’herbe coupée et d’engranger souvent dans de sombres et bas greniers surchauffés par l’ardeur du soleil sur la couverture en chaume de la toiture.
Rarement dans les actes anciens, il nous a été possible de lire, que les ducs de Normandie, les abbayes ou leurs feudataires, se soient dessaisis des vastes prairies qui bordent les cours d’eau, ou celles des lieux marécageux. Ils en assignaient l’usage partiel, ou provisoire, sous forme de concession à des groupements villageois à titre de réciprocité.
Vieille ferme dans les nanciens marais de Cabourg .
Cet usage concédé, été assorti d’une servitude, la première herbe était réservée au suzerain, les usagers ne pouvant disposer que de la seconde. Nous pensons que cette coutume dérivait des mêmes principes que le ( banon - Gallia Christina, t.XI, c.137 ). Les foins enlevés à la Saint-Jean, permettaient aux animaux d’être lâchés.
Un autre droit dont bénéficiait, les usagers du village de Cabourg, celui de ramasser au rateau les sostres ( du latin subtrates ), c’est-à-dire les brins de foin abandonnés par la fourche, ou tombés de la charrette. Ce droit de ratelage avait octroyé aux Cabourgeais ( Cartulaire de Saint-Père, t.II ).
Holm, qui se prononce Homme signifie en Norois, langue nordique : portion de prairie humide ou de marais plus ou moins entourée d’eau. On retrouve cette définition dans Neustria pia, p.627 rédigé par Guillaume, duc de Normandie en 1087 « De pratiis juris mei tria jugera ad Ulmun…….).
La noue, était un herbage un peu moins humide. Ce nom perdura longtemps dans les actes et textes en Basse Normandie.
Mora, désignait une lande marécageuse, les patis, les bouillons, les cressonnières. Quant aux rosières, c’était des étendue marécageuses couvertes de roseaux.
Un autre droit dont bénéficiait, les usagers du village de Cabourg, celui de ramasser au rateau les sostres ( du latin subtrates ), c’est-à-dire les brins de foin abandonnés par la fourche, ou tombés de la charrette. Ce droit de ratelage avait octroyé aux Cabourgeais ( Cartulaire de Saint-Père, t.II ).
Holm, qui se prononce Homme signifie en Norois, langue nordique : portion de prairie humide oude marais plus ou moins entourée d’eau.
On retrouve cette définition dans Neustria pia, p.627 rédigé par Guillaume, duc de Normandie en 1087 « De pratiis juris mei tria jugera ad Ulmun…….).
Carte précisant une stabilisation du littoral entre l'embouchure de l'Orne et celle de la Dives par la formation d'un cordon dunaire sableux - Document de la Bibliothèque Nationale de France de Paris
Gros plan de la précédente.
La Dives ( du gaulois : diva signifiant : la divine - longue de 104,6 Km. ), prend naissance au lieu-dit : la Francière - Cne de Courménil, près de Exmes, à la limite de la forêt de Gouffern, dans l’Orne.
Il n’est pas rare de trouver dans des textes de la deuxième moitié du XVIIIème siècle, et de la première moitié du XIXème, cité le nom de « rivière de Troarn ». Nous reviendrons pas sur nos premiers chapitres, mais nous valider nos écrits, nous pourrions évoquer : les Comptes rendus de A. Bigot au Congrès d’Angers - p.190,
- « L’élargissement de la vallée après Saint-Pierre-sur-Dives conséquence des périodes
« interglaciaires où les géologues reconnaissent un ancien estuaire maritime s’avançant
« profondément à l’intérieur des terres, et récemment comblé au Quaternaire ».
Les vers du Roman de Rou, ne sont-ils pas explicites :
« La Dives entre en mer, assez près de Bavent ».
La remarque de Wace, est pour le moins précise en ce qui concerne, le XIIème siècle : Bavent est de nos jours, à approximativement un peu plus de 8 km., de l’actuel estuaire de la Dives.
Il est donc indispensable, de ne pas extrapoler. Pour cela, il est nécessaire de replacer dans son contexte initial, c’est-à-dire du IIIème siècle de notre ère, au XIIème siècle, un plus que la période connue sous la dénomination « Moyen Âge » ; le positionnement de la confluence de la Dives avec la mer.
Carte marine de la côte normande 1755 - Document de la Bibliothèque Nationale de France de Paris.
La Dives de nos jours est soumise à l’influence des marées qui remontent suivant les coefficients jusqu’à 3 et 4 km. Au-dessus du « Pont de Saint-Samson », et surtout au-dessus de ce point la navigation sur la rivière pose certains problèmes.
Le développement du cours naturel de la Dives dans sa partie navigable est de 28 km. Ce développement, compris exclusivement dans le département du Calvados, doit être réduit de 3.885 mètres, par les travaux en cours d’exécution et qui sont effectués sur une longueur de 2.598. Lorsque ceux-ci seront terminés, la partie navigable de la Dives sera de 24 km. 515. La pente qui n’a pas encore été déterminée restera faible. Le tirant d’eau à l’étiage passera de 0,50 à 0,90 m.
Cours tourmenté de la Dives, qui désespérément cherche une pente dans ses alluvions anciennes - Document des Archives départementales du Calvados.
C’est en 1712, à la requête de Cabourg et de toutes les paroisses riveraines du marais, que le roi Louis XV nomma une commission chargée d’étudier les moyens pour réguler le cours des deux cours d’eau. Le projet se limita à une longueur de 10 km. du cours de la Dives. Se bornant à une atténuation des boucles, à une rectification du cours, et à une généralisation de la largeur : la délimitant à 10 pieds minimum, pour une profondeur de 3 pieds. Les terres récupérées, servant à rehausser les deux rives, en formant de petites digues pour enrayer, ou du moins limiter les débordements des hautes eaux.
Conjointement et parallèlement, le creusement d’un fossé de 8 pieds de large et 3 pieds de profondeur destiné à délester le cours d’eau principal. Les travaux en février 1713 à 43.600 livres, y compris l’élargissement des ponts de Varaville et de Saint-Samson. Terminés en 1715, et les comptes réglés en mars 1716, avec un excédent de 109 livres. Les travaux avaient été financés par une taxe 4 livres 10 sols, par acres de terre, perçues sur tous les propriétaires concernés, sans exception. L’abbayes de Troarn eut à payer 5 livres.
En 1727, une tempête d’une violence exceptionnelle, occasionna d’importants dégâts, les réparations urgentes s’élevèrent à 4.660 livres.
Pendant trente cinq ans on discuta âprement pour la remise en état définitive, jusqu’en 1762. Année à laquelle Fontette adjugea les travaux pour 13.000 livres , dépense répartie entre tous les intéressés.
Le décret du 28 décembre 1926, a rayé de la nomenclature des voies d’eau navigables et flottables, la Touques et la Dives, tout en les maintenant dans le domaines public.
Plan du territoire communal, et situation du bourg de Cabourg vers 1844 - Document des Archives départementales du Calvados.
….la Dives , une frontière du Royaume ?
Par le Traité de Saint-Clair-sur-Epte, à l’automne 911, Charles III dit le Simple, roi de France, concède à Rollon, chef des Vikings ( les norman’s - hommes du Nord ), la partie de la Haute Normandie qui s’étend sur la rive droite de la Seine. Ce territoire correspond au département de la Seine-Maritime, s’y adjoint, une portion de celui de l’Eure, s’étendant entre la Seine et l’Epte.
Dans leur Dissertation sur le Territoire cédé à Rollon en 911, Deville et Licquet, et dans l’Histoire de la Normandie, à la Bibliothèque Nationale de France à Paris, on note que si aucune contestation n’a été émise en ce qui concerne, le territoire de la rive droite, il n’en est pas de même en ce qui concerne la rive gauche.
Carte non datée.…très ancienne. Cabourg n’y est pas précisé, Dives, comme sur de nombreuses cartes antérieures au XVIème siècle, est dénommé Saint-Sauveur ou Saint-Sauveur sur Dives. Quant à Cabourg, il est désigné quelquefois sous l’appellation Catburq.
On remarquera que la Dives est désigné par des pinntillés - est délimitation verte et jaune - Document de la B.N.F.
Le principal argument spécieux, sur lequel les Historiens précités, et d’autres, émettent de doutes importants :
« Charles le Simple a donné en 918, à l’abbaye de Saint-Germain-des-Prés, l’abbaye de La Croix-
« Saint-Ouen , citée dans de nombreux actes sous le nom de Saint-Leuffroi-sur-Eure ; en omettent ce
« qu’il avait donné Vickings de la Seine. Le teste original dit : Abbatiam quae nuncupalur Crux Sncti
« Audoeni……super flumen « Auturae…….paeter partem ipsius abbatioe quam animus Nortmannis « sequanensibus, vidalien Rolloni suisque comilibus…… ». *7a.
Si, l’analyse du texte initial, est appuyé par une lecture d’une carte de l’époque en question ; on constate, que ladite abbaye est « à cheval » sur l’Eure. La portion accordée à Rollon devait donc située sur la rive gauche de cette rivière. La rivière l’Eure délimitait implicitement le territoire du royaume de France, du territoire devenu possession des Normands, jusqu’à sa confluence avec l’Avre. Henri Prentout, fait de la Dives une autre frontière avec les autres possessions normandes, le « royaume de Rollon »*7b. Dans leur Dissertation sur le Territoire cédé à Rollon en 911, Deville et Licquet, et dans l’Histoire de la Normandie, à la Bibliothèque Nationale de France à Paris, on note que si aucune contestation n’a été émise en ce qui concerne, le territoire de la rive droite, il n’en est pas de même en ce qui concerne la rive gauche.
Le principal argument spécieux, sur lequel les Historiens précités, et d’autres, émettent de doutes importants : Le 14 mars 918, un diplôme de ce roi conservé en original, représente incontestablement la définition exacte de ce que Charles III a accordé à Rollon *7c. Ce document est complété deux mois plus tard d’un autre diplôme du même souverain les biens cédés aux Normands en Parisis, Pincerais, Vexins, et Beauvaisis *7d.
Haut 3 recto, d'un acte de CHILDERIC 1er - Bibliothèque Nationale de France à Paris.
Selon le plan cadastral de 1844, cours de la Dives entre la commune de Brucourt et Cabourg - Document des Archives départementales du Calvados..
* 7a - Histoire de l’abbaye de Saint-Germain-des-Prés - pièces justificatives n°21 - B.N.F.
* 7b - Etude critique sur Dudon - page 201.
* 7c - Recueil des actes de Charles III le Simple, roi de France - n° XCII ; page 211.
* 7d - Recueil des actes de Charles III le Simple, roi de France - n° XCIV ; page 216.
Une référence suppl. , ( Cartulaire des titres de la Prévôté et des seigneuries de la Celle et
Suresnes - qui fait partie des archives de l’abbaye de Saint-Germain-des-Prés, aux Archives
Nationales sous la cote LL1061, renferme aux folios 81 v - 83 v : texte d’un diplôme royal du
roi Carloman II, daté du 16 août 884.
Dans le silence des hommes, et les bruits de la nature…..
Les « Marais de la Dives », et les « Mares à gibiers », qui se développent au Sud- ouest de l’hippodrome de Cabourg . Les canaux et les mares sont surlignés en bleu clair - Document I.B.N.
« Mare à gibiers d'eau également dénommée mares à canards », lieu de repos très prisé - Photo prise d'un gabion - Collection privée.
En arrière des dunes littorales étroites et bien dégradées, le marais devient un peu saumâtre et la flore est différente. L’estuaire de la Dives présente quelques étendues de près salés qui recueille, l’unique population d’arménie maritime du département.
À l’Ouest de ce terroir humide, les buttes caractérisées par leur couverture d’alluvions anciennes, authentiques feuillets du passé. C’est le pays du bocage, assorti d’une importante couverture boisée ; reliquat de l’extraordinaire forêt disparue.
Le duc d’Orléans obtenait, en 1773, un arrêt du Conseil d’État portant sur le dessèchement complet des marais de la Dives, et particulièrement de ceux dépendant de la vallée d’Auge, dépendant des paroisses de Saint-Samson, de Sainte-Clair et de Barneville. Un moulin hydraulique, pour l’épuisement des eaux fut imaginé, pour un coût de 500.000 fr.
En 1783, sous l’intendance de M. Esmangard, M. Lefèvre, ingénieur en chef du roi pour les ponts et chaussées, pour les ports de commerces, et autres ouvrages publics en la généralité de Caen, propose un vaste plan d’assèchement.
Photo aérienne du parcellaire des « Marais de la Dives », qui s’étendent au Sud-ouest de Cabourg - Document I.G.N.
Son projet était de raccourcir le cours de la Dives, entre le pont Saint-Samson et la mer, par la coupures de divers coudes ou îles que présente la rivière : le cours étant diminué, cela augmenterait d’autant la déclivité, et accélérerait le débit de ses eaux. Ce plan fut adopté avec empressement, et des travaux considérables furent engagés sur les bas fonds de la rive gauche de la vallée de Bures jusqu’à Cabourg. Une superficie de 2.950 hectares, fut assainie, sous l’impulsion de Duperré-Deslile, lieutenant-civil au baillage de Caen.
Le « flés » : patois local pour signifier les fossés, et les ruisseaux furent redressés et curés aussi bas que les plus basses eaux ; avec la participation des « bordiers » - riverains des paroisses de Bures, Robehomme, Bavent, Petitville, Varaville, Cabourg, Merville, Gonneville ( généralité de Caen ), Saint-Samson, Bassenville, Saint-Clair, Brucourt, Périers ( généralité de Rouen ). Tous les intérêts privés furent réglés par les ordonnances des 17 mai 1714 et 29 octobre 1726.
Un arrêté du Conseil d’État daté du 17 décembre 1712, avait décidé que la rivière Divette, qui faute d’avoir été entretenue, était devenue une triste fossé ; serait réaménagée. 36.000 fr. y serait consacrée, 18.000 fr. par la généralité d’Alençon, et 18.000 fr. par celle de Caen.
Un acte des A.D.-14, nous apprend qu’en 1297, la Divette, était une véritable rivière. Les marais de la Dives, ont une superficie de 4.252 hectares environ, et sont divisés en 17 bassins. Un projet de Règlement Général a été étudié en 1855. Un projet de dessèchement a été présenté par les ingénieurs en 1856, et approuvé par le Ministre le 19 janvier 1857 ; est soumis aux enquêtes. Le projet est estimé à 750.000 fr., et donnerait une plus value de 76 fr. par hectare.
Les circonscriptions ecclésiastiques, ont été calquées sur les divisions établies par les Romains. Ainsi le diocèse de Bayeux, était délimité à l’est par la rivière Dives. Cabourg se trouvait donc dans ce diocèse, depuis sa création. Accompagnant la transgression marine du Flandrien, selon le B.R.G.M.-119, les dépôts fluviaux-marins sableux ou sablo-limoneux carbonatés de type tangue ont envahi la basse vallée de l’Orne, mais également celle de la Dives.
Ils recouvrent les alluvions de fond de vallées à Cabourg à partir du Boréal( Clet-Pellerin - 1977 ), c’est-à-dire - de 6800 à 5500 B.C. ( climat chaud et sec, apparition des noisetiers, ormes, tilleuls, frênes . Début de la chênaie mixte selon les professeurs Alain Foucault et Jean-François Raoult ) . Le long de la côte, à l’abri du cordon dunaire, qui s’est mis en place au cours de la transgression dont nous venons de parler, s’est installé un marais maritime, à partir du Subboréal *8 ( Clet-Pellerin - 1987 ).
À partir de Merville/Varaville, le cordon dunaire qui ferme l’estuaire de la Dives, et s’étend sans interruption. Il reprend sur Dives/Houlgate où il s’interrompt au niveau des petites falaises. Depuis 1650, la famille de Grainville, originaire de Heuland, non loin de Cabourg, a donné plusieurs générations de tabellions. Ceux-ci de père en fils, ont tenu un « livre de raison », fort curieux, puisqu’il relate outre les événements de cette famille, tout ce qui s’est passé dans les environs.
Renan ne nous décrit-il pas dans « Dialogues Philosophiques - Rêves », cette vallée de la Dives qui s’enfonce à Troarn dans les marais…..
« …..le résultat obscur de mille paysans, serfs d’une l’abbaye, était une abside
« gothique, dans une belle vallée, ombragée de hauts peupliers, …Cette vallée, ces eaux, ces arbres,
« ces rochers, voulaient crier vers Dieu…….. ».
Actuellement, seul le Chartrier rouge aux A.D.-14, contenant une cinquantaine d’actes environ, provenant du Cartulaire primitif de Troarn, que le frère Thomas intitule « Vetus cartarium », dont ma 1ère Charte remonte à 1095 *9. La plupart de ces actes permettent de remonter au XIème et XIIème siècles. Le plus récent est daté de 1311 *10.
C’est en 1234, que le supérieur de l’abbaye de Troarn, l’Abbé Safffroi, a décidé d’ouvrir un Registre des droits et des revenus du son monastère, où il est question des marais s’étendant entre Troarn et Cabourg *11 . Un plan des marais de Cabourg existe, il a été dressé en vertu d’un arrêt du Grand Conseil, du 30 septembre 1536, pour servir dans un procès pendant entre l’abbaye Saint-Martin de Troarn et Jean Doynville, seigneur de Saint-Simon, au sujet des marais *12.
Nous allons aborder, sans nous y attarder, le droit initial qui a régit la vie pendant de nombreux siècles des premiers Cabourgeais sédentaires. Notre terroir, comme de nombreux territoires Bas-normands, est vivifié par la présence d’un cours d’eau : la Dives et toutes ses ramifications. Lors de la saison des pluies, la Dives souvent débordait, et ses eaux recouvraient toute sa vallée.
Au Moyen Âge, ces débordements étaient d’autant plus fréquents, et s’étendaient d’autant plus loin que la mer remontait librement dans le lit de cette rivière. En été, le marais fournissait de remarquables pâturages. Très tôt, vers le XIème siècle un droit coutumier fut créé et strictement appliqué. Les Chartes de Roger de La Luzerne, Thomas de Villers-Fossard et de Richard de Martigui, nous dévoilent que les près pouvaient être baignés trois fois pendant la saison.
Au XIVème siècle, on fauchait deux fois par an. La corvée des paysans de Cabourg pour couper, étendre, récolter et rentrer les foins des abbayes de Troarn et d’Ardennes. La féodalité normande est précise : le seigneur est propriétaire foncier et inconditionnel des forêts, des bois, des marais, des landes, et toutes les terres vaines et vagues, comprises dans les limites de son fief. Ses hommes ont « le droit d’y exercer certains usages ». Nous n’en citerons qu’un : celui des marais de la Dives, ou marais de Cabourg, au XIIIème siècle. Un acte de reconnaissance daté du 18 mars 1200. Une enquête du 18 août 1297.
En 1860, Ernest Bellecroix dans une lettre à son ami, J.-B. Jasselme, décrit avec précisions, les marais qui s’étendent de Cabourg à Troarn, et donne un aperçu de ses habitants :
« ….Les marais, qui ont une étendue de plusieurs lieues carrées, sont composés d’une multitude de
« pièces de diverses grandeurs ; ces pièces sont séparées entre elles par une myriade de canaux, dont
« la largeurs varie entre 9 et 18 pieds. Tous ces petits canaux se déversent dans des artères
« principales, lesquelles à leur tour viennent se jeter dans la Dives qui sillonne les marais dans toute
« leur étendue. Il va sans dire, d’après cela, que, à moins de connaître parfaitement le pays, il est
« indispensable de se faire accompagner d’un guide d’une espèce toute spéciale et qui, outre le
« carnier et ses accessoires, porte sur l’épaule une longue et lourde planche destinée à vous servir de
« pont volant pour passer d’une pièce à l’autre…… Au marais, les gens du pays presque
« tous chasseurs et marchands de gibiers, pêcheurs et marchands de poissons, ont besoins à la chasse
« d’auxiliaires pourvus de qualités spéciales……. ».
Le 29 juillet 1868, l’Ingénieur en Chef Bougarel, informe le Préfet et le Conseil Général du Calvados, que la Dives était navigable de la route impériale n°13 jusqu’à la mer sur 24 km., que le flot remontait jusqu’à Anneray, c’est à dire 21 km.
*8 - Le Subboréal est inclus dans le climat Atlantique de 5.000 à 2.500 ans.
Atlantique, de -5 500 à 3 000 ans - chaud et humide ; chênaie mixte associée à des noyers, hêtres, chênes verts et pistachiers ( Tardenoisien final, Mugien , Erteböllien ) - selon les professeurs Alain Foucault et Jean-François Raoult - les analyses polliniques ont permis de mettre en évidence plusieurs phases climatiques distinctes, le cortège pollinique évoque la végétation correspondant à un paysage. ( Laboratoire de Préhistoire du Musée de l’Homme et Musée des Antiquités Nationales de Saint-Germain-en-Laye ) .
Le Subboréal, recouvre les 283 du Néolithique, le Chalcolithique le Bronze, ancien, moyen, et une partie du récent.
*9 - Manuscrit Latin 10.086 - folio 30 verso.
*10 - Manuscrit Latin 10.086 - folio 23 verso
*11 - Censier, pièces de 1235 - folio 9 verso ; de 1236 - folio 100 ; de 1300 - folio 87
*12- A.D.-14 - H. Troarn - Procès Doynville.
Dans l’estuaire de la Dives, existait dès le XIème siècle, une association pour la pêche du poisson à couenne, citée dans des actes ….Societas Whalmanporum - Charte de 1098, Cartulaire de St Etienne - A.D.-14 ; Hist. des pêches de J.-B. Noël - t.I, p.238, note 1.
Le même ingénieur, signale un peu plus loin dans son rapport :
« …à Cabourg, la terrasse dite de l’Impératrice est toujours vivement attaquée par la mer ; un
« projet de défense a été dressé, et les propriétaires ont dû se constituer en syndicat pour l’exécution
« des travaux.
Lors de la session ordinaire du Conseil Général du Calvados, sous la présidence de Monsieur Ch. Palmier, député, le 24 août 1868, Monsieur Le Provost de Launay, préfet du Calvados, dans son rapport , page 42, informe les membres présents de cette assemblée :
« …..Les travaux de la Divette achevés déjà depuis longtemps, sont entretenus avec un soin
« remarquable, sous une direction intelligente et éclairée.
« Ceux de la vallée de la Dives, qui s’étendent sur un territoire de plus de 4.000 « hectares, touchent
« à leur terme, et vont produire les heureux et féconds . ».
Les habitants du hameau de Cabourg, avaient le droit de prendre de l’herbe pour leurs bestiaux, des plantes pour la couverture de leurs maisons, des oiseaux sauvages et des poissons. À côté du droit de pêcherie et de pêche, nos Ancêtres Cabourgeais avait un autre droit analogue, comme lui, une conséquence et un accessoire de la propriété du rivage maritime ; on le désignait sous le nom de « droit de tente à oiseaux », ou plus simplement dans certains actes « tentes ». Dans les marais voisins de la mer on entretenait des « mares », qu’on dénommait « canardières »*13. Prés de ces mares, les habitants du hameau, du pont sur la Dives, établissaient des abris, des huttes ou tentes, où le chasseur se cachait pour attendre et tuer les oiseaux sauvages : volucres salvagoe…..
De nos jours, cela est appelé la chasse au gabion.
Arrivée de deux canards, tandis qu’une bécasse s’envol d’une « Mare à Gibier« , photo prise d’un « Gabion » - Collection privée.
Un autre droit pouvait-être accordé par le suzerain, et il fut octroyé dès le XIème siècle au Cabourgeais par l’abbaye d’Ardennes ; le droit de prendre du sable, et d’extraire du sel.
En 1860, Ernest Bellecroix dans une lettre à son ami, J.-B. Jasselme, décrit avec précisions, les marais qui s’étendent de Cabourg à Troarn, et donne un aperçu de ses habitants :
« ….Les marais, qui ont une étendue de plusieurs lieues carrées, sont composés d’une multitude de
« pièces de diverses grandeurs ; ces pièces sont séparées entre elles par une myriade de canaux, dont
« la largeurs varie entre 9 et 18 pieds. Tous ces petits canaux se déversent dans des artères
« principales, lesquelles à leur tour viennent se jeter dans la Dives qui sillonne les marais
« dans toute leur étendue. Il va sans dire, d’après cela, que, à moins de connaître « parfaitement le
« pays, il est indispensable de se faire accompagner d’un guide d’une espèce toute spéciale et qui,
« outre le carnier et ses accessoires, porte sur l’épaule une longue et lourde planche destinée à vous
« servir de pont volant pour passer d’une pièce à l’autre…… Au marais, les gens du pays presque
« tous chasseurs et marchands de gibiers, pêcheurs et marchands de poissons, ont « besoins à la
« chasse d’auxiliaires pourvus de qualités spéciales…… ».
Le 29 juillet 1868, l’Ingénieur en Chef Bougarel, informe le Préfet et le Conseil Général du Calvados, que la Dives était navigable de la route impériale n°13 jusqu’à la mer sur 24 km., que le flot remontait jusqu’à Anneray, c’est-à-dire 21 km. Le même ingénieur, signale un peu plus loin dans son rapport :
« …à Cabourg, la terrasse dite de l’Impératrice est toujours vivement attaquée par la mer ; un
« projet de défense a été dressé, et les propriétaires ont dû se constituer en syndicat pour l’exécution
« des travaux.
Lors de la session ordinaire du Conseil Général du Calvados, sous la présidence de Monsieur Ch. Palmier, député, le 24 août 1868, Monsieur Le Provost de Launay, préfet du Calvados, dans son rapport , page 42, informe les membres présents de cette assemblée :
« …..Les travaux de la Divette achevés déjà depuis longtemps, sont entretenus avec un soin
« remarquable, sous une direction intelligente et éclairée.
« Ceux de la vallée de la Dives, qui s’étendent sur un territoire de plus de 4.000 hectares, touchent à
« leur terme, et vont produire les heureux et féconds résultats poursuivis et attendus par tant de
« générations. Après avoir subi les lenteurs inséparables d’une opération aussi vaste et aussi
« compliquée, ils marchent avec régularité, et seront livrés sans nul doute avant le premier janvier
« prochain par l’entrepreneur Riché. ».
On admet généralement que le peuplement des mares, marais, et autres étendues de superficies modestes d’eaux stagnantes, est assuré par le transport des œufs de ces crustacés soit par le vent, soit par des animaux oiseaux, mammifères, qui émigrent de mares en mares, d’étangs en marais, et qui emportent des œufs avec la vase sur leurs palmes ou à la surface de leur corps.
Il est certain que des œufs de Phyllopodes sont ainsi véhiculés par des animaux, mais ce moyen de dissémination ne permet pas, à lui seul, d’expliquer l’apparition soudaine et simultanée d’ub très grand nombre de Phyllopodes d’une même espèce en des points où l’on avait jamais vu précédemment. Pour comprendre cette pullulation quelquefois soudaine de Phyllopodes, il ne faut pas l’oublier, les Oiseaux de nos marécages se nourrissent de Phyllopodes, lorsqu’ils ont la bonne fortune d’en trouver. Les Canards, en particulier, en sont friands, mais également les Bergeronnettes et les Freux.
Parmi les Phyllopodes avalés par ces oiseaux, beaucoup sont adultes et possèdent un sac ovigére rempli d’œufs à développement retardé prêt à être pondus. Ceux-ci peuvent séjourner au moins une heure et demi dans le tube disgestif de l’oiseau avant d’être rejetés, et durant ce laps de temps pourront être transportés à une distance plus ou moins grande de leur lieu d’origine. S’ils viennent à tomber sur le sol avec les excréments de l’oiseau, ils se dessécheront plus ou moins rapidement en conservant pour la plupart leur vitalité et se développeront plus tard lorsque l’eau d’une pluie les immergeront à nouveau. Si au contraire les excréments tombent dans de l’eau, ils seront dilués et les œufs libérés se déploieront très exactement comme s’ils avaient été pondus dans l’eau.
À la fin du mois de novembre 1082, dans ce pays où Cabourg représente l’un des points du quadrilatère marécageux, des marais de la Dives ; un autre point tout aussi méconnu au XIème siècle, s’est illustrait : Bures. Dans ce pays , à l’Est de Varaville, où le sable est roi, où les dunes sont érodées par le vent d’Ouest aux équinoxes, parmi les broussailles, et les fossés remplis d’eaux saumâtres s’élevait un château : Bures ; de nos jours Bures-sur-Dives. - Abbaye Saint-Martin de Troarn par A. Sauvage.
Mabile de Bellême, qui avait épousé vers 1050, le tout puissant baron normand, Roger II de Montgomery, proche de Guillaume le Conquérant.
Orderic Vital précise qu’en ce mois de novembre, le château était environné d’eau de mer, que les tempêtes y faisaient souvent rages, et qu’une brume épaisse noyait le marais environnant. Elle se trouvait dans sa chambre, le 2 décembre 1082, lorsque la porte de celle-ci s’ouvrit violemment, laissant le passage à quatre hommes armés : Hugues Bunel, ancien capitaine de La Roche-Mabile, et ses frères, Raoul, Richard et Goislin. Après l’avoir égorgé, toujours selon O. Vital, les assassins quittent le château sans encombres.
*13 - Aveux et dénombrements pour l’abbaye de la Sainte-Trinité de Caen de 1535 à 1606 - A.D.-14
Dans l’estuaire de la Dives, existait dès le XIème siècle, une association pour la pêche du poisson à couenne, citée dans des actes ….Societas Whalmanporum - Charte de 1098, Cartulaire de St Etienne - A.D.-14 ; Hist. des pêches de J.-B. Noël - t.I, p.238, note 1.
La pêche a été, bonne….Monsieur le Héron emmanché d’un cou…..va pouvoir déjeuner, et se sécher - Photo insolite des marais de la Dives - Collection privée.
C’est en début avril que les hérons commencent à construire leurs nids.
Véritables ballets, parfaitement orchestrés par une nature qui s’éveille. Les grandes herbes de la végétation l’année précédente, forment la base, et sont disposés avec soin par la femelle, sur une assise stable, hors niveau. Le choix de la construction du nid semble dépende de facteurs assurant la sécurité des oisillons. Souvent d’anciens nids, ou lieu de nidification sont choisi, refait, consolidés.
L’environnement doit être obligatoirement touffu.
Aigrette gazette, connue également sous la dénomination de « héron blanc », 60 à 65 cm. Pour une envergure de 95 à 105 cm.Collection privée.
Grands gravelots - Document photo, très aimablement communiqué par Calvados littoral.
Un arrêt royal du 26 août 1691, une ordonnance de 1704, un arrêt de 1712, ordonnant le curage et l’élargissement de la Dives. Un arrêt du 28 vendémiaire an III avait prescrit l’assainissement de la vallée ; un rapport fait à l’empereur Napoléon 1er , le 12 février 1812, a motivé le décret du 1er mars 1813, qui ordonne le dessèchement de la vallée de la Dives. Une ordonnance du 21 février 1815, un décret du 6 mai 1815, avait organisé la mise en œuvre de ce projet. Le 21 août 1854, rien n’avait fait, et rien n’avait même était commencé. Un territoire immense perd de la valeur.
Le 22 août 1859, le Préfet du Calvados, dans son rapport au Conseil Général réunit en session ordinaire sous la présidence de Monsieur le Marquis de Cauliancourt, donne lecture des décrets du 19 juillet et 6 août 1859,
« Vu les plans et devis et projets pour de dessèchement des 4.000 hectares de terrain faisant partie
« de divers bassins situés dans la vallée de la Dives,
« Vu une délibération du Conseil d’Arrondissement de Caen, en date du 18 juillet « 1859,
« Vu les précédentes délibérations du Conseil Général,
« Vu la proposition de Monsieur le Préfet ;
« Considérant que le projet de dessèchement de la vallée de la Dives a été « approuvé par le Conseil
« Supérieur des Ponts et Chaussée et soumis aux enquêtes qui doivent précéder la déclaration
« d’utilité publique ;
« Considérant que les travaux qu’il s’agit d’entreprendre présentent un intérêt départemental, au
« double de vue de salubrité et de l’extension de sol cultivable
« Considérant que ces travaux sont évalués à 560.000 fr. ; qu’en portant à 50.000 fr. la subvention
« du département le Conseil Général reste dans la limite de ses moyens financiers, en même temps
« qu’il de son intérêt pour une opération agricole qui ne tardera pas à être imitée, si, comme il est
« permis de l’espérer elle est couronnée de succès.
« Par ces considérations, approuve l’ensemble des projets de dessèchement de la vallée de la Dives,
« tels qu’ils ont été soumis aux enquêtes ; et, pour les cas où les ressources nécessaires pour
« l’exécution de ces projets seraient assurés par la contribution des parties intéressées ou par les
« subventions de l’Etat, arrête qu’une allocation de 50.000 fr. seraient accordées par le
« département, laquelle somme acquise par 10ème et par année, à compter de l’ouverture des
« travaux.
Monsieur Joseph Ferrand, Préfet du Calvados, annonce le 10 novembre1871, que la rivère la Dives est navigable de la route Nationale 13, à la mer, soit 24 km. Que les crédits du département pour 1870, ont été utilisés, au rétablissement des chemins de hallage, et au faucardage indispensable des berges.
La rivière est fréquentée par des barques de 10.000 0 12.000 tonneaux, transportant sable, tangue, pierre, foin, bois.
Deux routes traversent la Dives, l’une à Saint-Samson sur un pont en pierres de trois arches, l’autre à Varavilles sur un pont en bois de trois travées. Trois autres ponts existent pour le passage de chemins ruraux ou vicinaux : l’un est à l’Anneray en tôle d’une seule travée de 20 mètres de portée ; celui de Bures est formé de trois travées en charpente reposant sur des culées en pierre et en palées ; et enfin le pont de Cabourg reconstruit en maçonnerie. En amont du pont de Saint-Samson, sur la rive droite existait un quai pour le débarquement er l’entrepôt de sable, de pierre et de bois, desservi par un chemin greffé sur la départementale n°3 Rouen à Caen.
En 1712, à la demande des paroisses riveraines, dont Cabourg, le Roi nomma une commission chargée d’étudier la régularisation des cours de la Dives et de la Divette sur une longueur de 10 km. , pour une largeur de 30 pieds, et une profondeur de 3 pieds minimum, avec rejet des déblais à droite et à gauche pour faire des digues et contenir les hautes eaux. Les travaux furent estimés et adjugés pour 43.600 livres, y compris l’élargissement du pont de Varaville et de Saint-Samson, en février 171. Les travaux furent payés par un imposition de tous les propriétaires concernés, à raison de 4 livres 10 sols, par acres de terre, sans exception, l’abbaye de Troarn fut taxée de 5 livres.
L’extraordinaire tempête de 1727, réduisit à néant ces travaux.
Le premier de ces deux plans a été dressé au XVIIIème, en prévision de travaux sur la Dives, celui du bas, est " gros plan "pour préciser les méandres en aval du village de Cabourg - Document de la Bibliothèque Nationale de France à Paris.
Cours de la Dives, en aval du village de Cabourg, au XIXème siècle, parmi le parcellaire du marais environnant - On distingue les salines - Document des Archives départementales du Calvados.
L'un des plans terriers indiquant l'importance boisée qui se développait dans la basse vallée de la Dives - Document des Archives départementales du Calvados.
Sur ce croquis, l'auteur a tenu à indiquer la zone boisée - Document des Archives départementales du Calvados.
La Normandie est désignée dès le IVème siècle pour l’exubérance de ses immenses massifs boisés.
Édouard Herriot, dans sa « Forêt Normande » en 1925, p.3 : « ….De ce pays l’arbre est roi…. », ne nous donne-t-il pas, dans les pages qui suivent, un aperçu de notre environnement « …..mais déjà, sous la Gaule indépendante, de larges pistes couraient à travers le pays libre, franchissaient les marécages, escaladaient les collines ».
En 1306, Ordinatio foreste sous le règne de Saint Louis évoque les principaux défrichements de la forêt normande dans le Bessin, et dans le Pays d’Auge, ce qui semble démontrer à quel point ces régions avaient été boisées à l’origine. À Melun en 1372 le roi Charles V promulgue : Les Édits et Ordonnances des eaux et forests. La « Forêt de Quinte Feuilles », n’y est pas mentionnée. Pourtant, page 55, il est précisé « ….au Pays du duché de Normandie, qui est peuplé de forests, buissons et brosses plus qu’aucunes autres parties du royaume ».
La lecture intégrale des « Mémoires pour servir d’histoire à la ville et au diocèse de Bayeux » du chanoine Renauld, II, 1910, 60-78 ; et le Diocèse de Bayeux du Ier au XIème siècle, étude historique par Masselin, 1898, in-8° ; les Anecdotes ecclésiastiques du diocèse de Bayeux, tirées des registres de l’officialité et autres documents authentifiés par Pluquet, Caen, 1831, in-8° ; Mémoires pour servir à l’état historique et géographique du diocèse de Bayeux par Béziers, Caen, 1773, publié G. Le Hardy, Rouen, 1894-1895, 2 volumes, in-8° ; ont considérablement éclairé nos connaissances. Il faut savoir que Cabourg, était à ces époques rattaché au diocèse de Bayeux.
Sur ce document des Archives départementales du Calvados, on remarque l'existence d'un " chaussée pour défricher le terrain" ; et à l'extrême droite le nom de Cabourg.
L’espèce de langue de terre limitée entre l’Orne et la Dives, était incontestablement fortement boisée, la toponymie nous le rappelle : Frênay-le-Buffard ; Les Bois ; Bois-Aumont ; Bois-de-Serrans ; Courbois ; Les Brousses ; Le Buisson ; etc….
La partie du Calvados qui représente les arrondissements de Caen et de Pont-L’Évêque, correspondait aux territoires occupés par le turbulent peuple gaulois : les Viducasses - « vidu = bois ; cassi = chevelure » ; dont la capitale était : Vieux ( environ 15 km. au Sud-ouest de Caen ). Elle apparaît dans des textes authentifiés comme la « marche » séparant les Viducasses, des Aulerques Lexoviens, peuple gaulois occupant le région de Lisieux et la vallée de la Touques. Gallia Christiana t.XI, col.459, nous apprend la fondation au XIIème siècle d’une importante abbaye à une lieue au nord de Caen : l’abbaye d’Ardenne, dont le nom seul indique la présence d’une des plus grande forêt de la Gaule.
L’abbaye de Troarn fondée en 1022, par Roger de Montgomery qui y mit en 1048 des prêtres séculiers
Carte de 1553, on y remarquera que la Manche est désignée sous le nom de " Mare Britannicus" - Un grossissement démontre que la Normandie est encore très boisée -Document de la Bibliothèque Nationale de France à Paris.
Sous Philippe IV de France dit Philippe le Bel, en 1285, les bois de Dives en étaient distraits au profit de l’abbaye de Troarn *16. Ces droits d’usage amenèrent les moines tout naturellement à pratiquer des éclaircies dans le massif forestier, au milieu desquelles des hameaux s’édifièrent, certains évoluant en villages... De fortes présomptions incitent à penser, et même à écrire que Cabourg en tant que hameau a bénéficié de cette évolution. D’autre part les religieux usagers de la forêt élevèrent des granges ( L. Deliste, p.395 et 396 ), qui devenaient pour quelques unes rapidement des hameaux. Ces hameaux étaient des centres de défrichements intensifs.
La carte de Cassini, XVIIIème siècle, nous dévoile qu’une bonne partie de la forêt de Touques, située à quatre lieues de Pont-L’Évêque, et qui se développait entre l’Orne et la Touques ; avait en 1777, pratiquement disparu. Deux actes datés du 28 juin 1860, de sources différentes, nous informent qu’ entre le sol des dunes et celui de certaines pièces de terre du Vieux-Cabourg, il n’y avait aucune différence. Les terrains exploitaient par les petits pêcheurs-paysans Cabourgeais, n’étaient eux-mêmes que des amas de sables produits par le vent soufflant de la mer avec violence. À certaines époques de l’année, des vents de l’intérieur porteurs de graines, ensemençaient ce terroir. Ces graines végétaient pitoyablement là où elles tombaient.
Elles ne rencontraient évidemment pas les conditions de sol, l’humidité, la température, etc., qui leurs étaient indispensables. Les talus à gauche de la Dives, offrent des plantes particulières : Trifolium martimum, rares dans ce terroir ; le Conchlearia anglica ; l’ Armeria pusbecens. Dans les dunes de Cabourg, il a été recueilli l’ Orchis coriophora ; l’ Orobanche Galii ; le Veronica Thurium ; le Trifolium scrabum ; le Koeleria albescens ; l’ Euphorbia portlandica ; le Buplevrum aristatum .
Orchis - Document photo, très aimablement communiqué par Calvados littoral.
….dans les brumes du passé…!
Système pyramidal cher à nos Ancêtres les Gaulois, mais également et en prolongement aux Francs/Saxons, qui leurs succédèrent et qui ont profondément marqué notre civilisation. Le paysage va se modifier progressivement, arrangé par l’homme. Celui-ci, est essentiellement pêcheur : donc tributaire de la mer, et de ses aléas. Il va complémentairement subvenir à ses besoins fondamentaux, en cultivant la terre à proximité de son habitation. Cette terre, est constitué par une juxtaposition de parcelles cultivées - là où la terre est la meilleure, que la plupart des textes Carolingiens désignent par un mot spécifique : mansus = manses * 20.
Les religieux des abbayes, étant pratiquement les seuls à savoir lire et écrire en ce temps là, ils étaient donc tout indiqués pour rédiger les actes anciens. Ils transcrivaient intégralement, en bas-latin, les sons qu’il percevait. Ce qui nécessite de nos jours à paléographier ces textes, avant de les traduire. Un fait ressort, les quelques maisons abritant des pêcheurs, cultivant un lopin de terre, pour assurer leur subsistance journalière, évolua très lentement vers un lieu-dit habité, et lui-même avec temps ; en un hameau, puis graduellement en village.
La dénomination n’intervenant que beaucoup plus tard. Cet habitat groupé, repose sur une base fondamentale : la sécurité. Cette sécurité est elle-même assurée par la : cellule familiale, qui est la cellule maitresse représentant la cohésion, la réserve de main d’œuvre, la continuité. Système pyramidal cher à nos Ancêtres les Gaulois, mais également et en prolongement aux Francs/Saxons, qui leurs succédèrent et qui ont profondément marqué notre civilisation. Le paysage va se modifier progressivement, arrangé par l’homme. Celui-ci, est essentiellement pêcheur : donc tributaire de la mer, et de ses aléas. Il va complémentairement subvenir à ses besoins fondamentaux, en cultivant la terre à proximité de son habitation. Cette terre, est constitué par une juxtaposition de parcelles cultivées - là où la terre est la meilleure, que la plupart des textes Carolingiens désignent par un mot spécifique : mansus = manses * 20.
Des plans et des croquis, tant aux Archives départementales du Calvados, qu’ à la Bibliothèque Nationale de France, qu’ aux Archives Nationales, ou à des fonds anciens d’Archives ecclésiastiques ; nous ont dévoilé que pendant plusieurs siècles le hameau/village dénommé Cabourg ( peu importe son orthographe ), ne s’est composé que de quelques chaumines disposées en arc de cercle, largement ouvert au midi. La chaumine en général était de forme rectangulaire de 4 mètres sur 3, quelquefois et dans des cas bien particuliers elle pouvait atteindre 6 mètres. Construite et reposant sur des poteaux en bois, troncs d’arbres mal équarris, d’un diamètre permettant à deux hommes de les manipuler et de les placer. Des claies de branchages entrelacés, enduite d’un mélange de sable et de glaise figuraient les murs et formaient une isolation thermique appréciable.
Le soubassement parfois réalisé en briques d‘argiles séchées au soleil. La couverture en chaume de provenance très diversifiée, dans notre région souvent des bottes de genêts serrés, ou de joncs reposant sur des perches longitudinales, avec un orifice au centre protégé par un garnissage d’argile, permettant à la fumée du foyer central de s’évacuer. Le sol en terre battue, une petite fenêtre ventilait l’espace exigu, que l’on obstruait, avec un bouchon de paille ou d’herbes séchées . L’accès intérieur se faisait par une porte étroite, fermée par un cadre matelassé de genêts et de fougères.
Des plans et des croquis, tant aux Archives départementales du Calvados, qu’ à la Bibliothèque Nationale de France, qu’ aux Archives Nationales, ou à des fonds anciens d’Archives ecclésiastiques ; nous ont dévoilé que pendant plusieurs siècles le hameau/village dénommé Cabourg ( peu importe son orthographe ), ne s’est composé que de quelques chaumines disposées en arc de cercle, largement ouvert au midi.
La chaumine en général était de forme rectangulaire de 4 mètres sur 3, quelquefois et dans des cas bien particuliers elle pouvait atteindre 6 mètres. Construite et reposant sur des poteaux en bois, troncs d’arbres mal équarris, d’un diamètre permettant à deux hommes de les manipuler et de les placer. Des claies de branchages entrelacés, enduite d’un mélange de sable et de glaise figuraient les murs et formaient une isolation thermique appréciable. Le soubassement parfois réalisé en briques d‘argiles séchées au soleil.
La couverture en chaume de provenance très diversifiée, dans notre région souvent des bottes de genêts serrés, ou de joncs reposant sur des perches longitudinales, avec un orifice au centre protégé par un garnissage d’argile, permettant à la fumée du foyer central de s’évacuer. Le sol en terre battue, une petite fenêtre ventilait l’espace exigu, que l’on obstruait, avec un bouchon de paille ou d’herbes séchées . L’accès intérieur se faisait par une porte étroite, fermée par un cadre matelassé de genêts et de fougères.
Gros plan d'un document de la Bibliothèque Nationale de France à Paris,
On remarque que Cabourg est situé à la confluence de la Divette et de la Dives, à l’entrée du pont sur ce cours d’eau. La petite agglomération de chaumières, dénommées « chaumines » dans certains documents, est positionnée au sud , de la voie médiévale de Caen à Honfleur. Autre point, l’église est représentée, mais ce qui retient tout particulièrement l’attention, est la disposition des maisons en demi cercle, très exactement comme celle des villages de pêcheurs scandinaves.
Document de la Bibliothèque Nationale de France de Paris.
Des documents épars, nous dévoilent que les « chaumines des villageois » , se répartissaient de part et d’autre d’une construction centrale très allongée , orientée Nord/Sud. Selon la même source, elle était divisée en deux pièces, dont une toute en longueur servait aux réunions, aux palabres, et de refuge aux habitants lors des « dangers naturels et surnaturels…? ». Les habitants y stockaient leurs biens les plus précieux. Quant à celle située à l’extrémité « septentrionale … », elle étaient utilisée pour la célébration du culte. Nous pensons à un Oratoire, en l’absence d’édifice religieux. - ( chapelle ).
La lecture, de différents Cartulaires, l’examen approfondie de divers Obituaires, de nombreux recoupements, nous révèlent que périodiquement, d’une façon irrégulière un moine bénédictin se déplaçait de l’abbaye Saint Martin de Troarn pour venir officier à Cabourg. Il traversait les marais de la Dives dans toute leur longueur, accompagné d’un âne portant deux paniers, dans l’un les vêtements et accessoires religieux, dans l’autre le volumineux le « Messale notatum » ( dont reproduisons deux folios recto / verso en contre page ).
Le fait qu’en février 1447, un moine se soit déplacé deux fois la même semaine, et avait célébré à deux reprises un office religieux a retenu toute notre attention. Intrigué, nous avons cherché, fouillé, par recoupement, nous avons alors remarqué que les offices religieux coïncidaient pratiquement toujours avec une sépulture. De plus, après l’enterrement il y avait souvent pour ne pas dire toujours soit un mariage, soit un ou deux baptêmes ; quelquefois les deux ou trois.
On peut penser, qu’à Cabourg, jusqu’à l’installation d’un prêtre à demeure on se mariait après un enterrement, et après cette célébration on baptisait les nouveaux nés.
*18 - Ordéric Vital - III, p.298 - Donation est citée dans le Registre des Olim - 1268 ( t.I - p.747 ).
*19 - Ordinal de Saint-Pierre-sur-Dives - pages 110 à 118.
*20 - Mansus ingéniais, lidilis - Polyptique d’Irminon.
*20 - Lettres de Richelieu par M. Avenel - Histoire de France sous Louis XIII de M. Bazi.
Il serait présomptueux de définir avec exactitude l’étymologie du nom : Cabourg, beaucoup de zones d’ombres subsistent, les opinions sont très partagées, à la limite diamétralement opposées. Nous nous sommes bornés à chercher , à fouiller, et à transcrire ce que nous avons pu trouver.
Cette photo satellitaire, surlignée, démontre si ponit est ce sité hydrographique d'un rétrécissement de la Dives, peu avant son estuaire, qui devient un site géographique, d'où Cabourg semble en tirer son nom.
Aux Archives Nationales de Paris, on trouve au Moyen Âge dans un acte de l’abbaye de Troarn, le nom de : Cathburgus - d’où dérive une paléographie de : Kati-Burg - « Kati / Kath », est un mot du Vieux-Scandinave / Norois qui signifie : bassin - dans le sens de : petite anse.
Selon J. Sévrette en 1882, ce nom serait d’origine Anglo-saxonne : Caithness, ; « cat », désignant en anglais « une petite embarcation ayant une poupe étroite…? ». « Brug », précisant un ouvrage fortifié, étendue au nom village. Caer-burg signifiant : bourg du village.
Dans le recueil des actes de Henri II, roi d’Angleterre, duc de Normandie, comte d’Anjou, de Touraine et du Maine, on trouve cité :
- Cadburgum dans un acte en 1138 ; Caburgum dans autre en 1133 ; Cadburc dans une Charte à Angers en mars 1145 ; Cathburgum en septembre 1151 - La chapelle construite dans l’axe du pont : ecclesia Santi Michaelis en 1138 à Carrouges.
Euséve Salverte précise dans son « Essai Historique et Philosophique » - 1824, p.108 : que les Gaulois établis entre les bords de l’Orne et les deux rives de la Dives s’appelaient « Cadétes - combattants - » mot émanant directement de « Cath ou Cad » signifiant « guerre - combat » .
Une dénomination que les Saxons, qui se mêlèrent à eux, ont laissé subsister dans « Cath-burgum » qui semble être devenu Cabourg. Le mot « burg » - bourg désigne indépendamment le village, la demeure du guerrier . Huet en 1706, et Bochard définissent la même étymologie.
Auguste Vincent, dans sa remarquable et très célèbre : Toponymie de la France, définit « bûr » comme désignant une hutte, une habitation en vieux-germanique / scandinave ; « burg » donne un sens précis de fortification.
Pour Marie-Thérèse Morley, Maître de recherches au C.N.R.S., « bourg » peut remplacer « burgus » signifiant « bois - buscus » : c’est un nom d’origine germanique. Dans son Dictionnaire étymologique la même Marie Thérèse Morley, donne à « ca » le rôle d’un préfixe. Elle définit p.154, Cabourg : localité d’origine, avec deux formes altérées : Cabourc , Cabourt.
En conclusion, on peut avancer que le nom de Cabourg est très vraisemblablement un nom très ancien ( probabilité du IV /Vème siècle ) d’origine Germanique, avec une possibilité Scandinave. Il faut savoir qu’il n’y avait que des nuances entre le Germanique des Francs, et le Scandinaves des Saxons. Entre le Celte de nos Ancêtres les Gaulois et le Franc, il y avait énormément de similitudes. De là à émettre une opinion : Cabourg a de très fortes possibilités d’être un nom émanant directement du Saxon, sans occulter l’influence du Gaulois.
Au Xème siècle, un puissant seigneur, baron normand, Thurstan de Bastembourg, seigneur de Briquebec, de Concheville et de Fauguernon ; ancêtre fondateur de la dynastie des seigneurs de Montfort-sur-Rille et des Bertrand ; a conçu et fait ériger le puissant et redoutable château de Bassebourg, sur ce site imprenable.
Il est indispensable de préciser, que cette forteresse, a subi de très nombreux et violents assauts, des sièges prolongées, et n’a jamais été prise du temps de son occupation par le baron.
Dans une Charte de Richard Cœur de Lion ( 1191 ), Portum Divoe, - id. - dans les Archives du Calvaire - n°155 bis , 190.
Recueil de mandements royaux Francs de 801 à 900 - Bibliothèque Nationale de France à Paris.
Il devient évident que jusqu’au XIème siècle, les quelques misérables habitations de pêcheurs-paysans constituant le lieu-dit habité de Cabourc/Cabourg, répartis à droite et à gauche du franchissement de la Dives, furent assimilées au lieu de franchissement , c’est-à-dire : au pont lui-même. Il concrétisa toute l’attention, et tous les intérêts.
Selon le comte de Neuville, dans ce pays uniformément plat, inculte, la seule et unique clé du système défensif a été jusqu’au XIVème siècle « la montagne de Bassebourg ». C’est un cône tronqué, de quatre cent pieds *21 de haut, faisant fortement saillie dans les marais de la Dives. Au Nord, de ce point remarquable d’observation, on contrôle l’estuaire de la Dives, et un large rayon de la Manche.
À l’Ouest et au Sud, on observe d’un côté l’immense plaine limitée par les collines du bocage, de l’autre la vaste forêt d’Argentan ; au Sud la vallée de Dozulé.
Ce château a joué incontestablement le rôle de vigie, et une position cruciale dans la lutte anti « pirates norman’s - vikings ».
Les plantureuses prairies que nous connaissons de nos jours, n’étaient encore au XVème siècle qu’une vaste étendue marécageuse et inculte*22 ; pratiquement infranchissable au XIIIème siècle. Ce site avait été également, depuis très longtemps remarqué ; puisqu’ en -60 avant notre ère, un florissant « oppidum gaulois », y existait.
Thurstan de Bastembourg, céda en 996, ce château à un chapitre de chanoines. Il n’en resta pas moins l’une des plus importantes forteresses de Normandie. Guillaume de Malmesbury la cite parmi celles que les partisans de la Maison d’Anjou conquirent sur le roi Étienne en 1142.
En 1255, les Chartreux qui avaient remplacé les Chanoines, à Bassebourg, obtinrent l’autorisation de quitter cet austère et glacial édifice.
Bénéficiant de l’incommensurable générosité du roi Louis IX, dit Saint-Louis, ils élevèrent au fond et à l’autre extrémité de la vallée, dans la paroisse d’Angoville, le monastère de Royal-Pré *23.
L’ancienne citadelle inhabitée fut peu à peu abandonnée, et se transforma progressivement en ruines. Seule subsista, la chapelle dit de Saint-Michel, qui elle aussi avec le temps s’effondra. Victime des ans et des éléments. L’unique vestige de cet ensemble fut le corps de ferme.
La forteresse de Bastembourg, qui devint au fil des ans et des usages : « Bassebourg », avait comme point d’appui stratégique, le passage permettant le franchissement de la Dives : c’est-à-dire le pont. Celui-ci avait été très tôt fortifié vers le IXème siècle par Hasting .Le baron de Bastembourg, avait lui, non seulement renforcé les fortifications de ce pont, mais ils les avaient nettement améliorées.
Dans les deux sens, on peut dire que le franchissement de la Dives, a été verrouillé dès le VIIIème / XIème siècle. La seule possibilité de circulation dans cette région longtemps inhospitalière, et difficilement accessible : une voie terrestre, celle de Caen à Honfleur, par Dives, voie étranglée, étirée et serpentant dangereusement dans les marécages, donnant au seul accès existant encore au XVIème siècle : le pont de Cabourg - cité également dès le VIIIème siècle par les moines de Saint-Père *24 .
Toujours, selon le comte de Neuville : aucun point du littoral Normand n’offrait les avantages de l’estuaire de la Dives, pour l’établissement d’un centre de repli sûr, d’un point fort opérationnel, abrité et camouflé. Hasting, chef de guerre d‘une armée scandinave d‘invasion : cette armée de pirates sanguinaires - les Norman’s *25. ; ne s’y trompa pas.
Un point d’Histoire : Hasting, lorsqu’il débarqua, s’est trouvé dans l’obligation d’avoir une base solidement établie, un port refuge bien abrité pour ces gros navires à l‘ancrage .
Non les bateaux « drakkars » avec lesquels ils effectuaient ses raids désastreux, mais ceux qui lourdement chargés de butins regagnaient, en affrontant les violentes et redoutables tempêtes nordiques ; la lointaine patrie. Cabourg le lui offrit. Voulant écarté le danger, et croyant bien faire le roi Louis III *26 , devint l’allié de Hasting.
Ce fut un accord unilatéral, un marché de dupes au seul profit de Hasting. Ce pont apparaît, au travers des écrits médiévaux, comme solidement fortifiés aux deux extrémités, d’où la définition germano/saxonne de « burg ». Hasting et ses ( pirates ), ont infesté non seulement l’estuaire de la Loire, mais également et et surtout tout le littoral du Calvados de 867 à 882 *27 .
Cabourg, était pratiquement insulaire, cerné au Sud et à l’Ouest par les marais. L’humidité permanente de ces marécages était alimentée, par la Dives, la Divette et leurs multiples ramifications, à laquelle s’ajoutait les eaux saumâtres des marées. Ces lieux étaient infestés de nombreux parasites.
À l’Est, l’estuaire de la Dives offrait avec ses vases, ses courants de réelles difficultés. Le hameau / village de Cabourg de cette époque, n’a donc été pendant longtemps accessible que de l’Ouest, par les sables du bord de mer, et à marée basse*28 . Dans cet l’estuaire de la Dives, les dépôts vaseux apparaissent dans la zone infralittorale quelques mètres sous le niveau des plus basses mers ( sables litho-bioclastiques vaseux).
Dans cette zone en question fluvio-marine les dépôts s’ordonnent généralement selon une variation transversale depuis le chenal sableux vers les berges les plus vaseuses. Des travaux d’endiguement eurent lieu à plusieurs reprises entre le XIIème et le XIVème siècle, date à laquelle le chemin de Caen devint réellement praticable en tous temps.
Varaville, placé à l’autre extrémité, rappelle la présence d’une immense forêt antique qui encerclait la région et dont nous avons parlé précédemment, les bois de Bures et de Bavent n’en sont que de timides et pâles vestiges *29.
*21 - Le « pied du roi valait en 1667 - 32,660 cm. ,et en 1668 - 32,484 cm.
*22 - leur étendue était de 300 acres soit environ 245 hectares - Archives Nationales de Paris, P.278 2, n°314 ; P.307, n°181.
- Archives Nationales, de la Bibliothèque Nationale de France, et des Archives de la France
monastique « Concilia Rotomagensis Provincae ».
*23 - Cartulaire Normand de L. Delisle - p. 93, n°529 ; p.97, n°538.
*24 - Cartulaire Normand de L. Delisle - p. 93, n°529 ; p.97, n°538
*25 - Cartulaire de Saint-Père de Chartres.
*26 - Cartulaire de Saint-Père de Chartres, p.361.
*27 - roi des Francs de 869 à 882.
*28 - Annales Vedastinae - année 882.
*29 - Annales Vedastinae - année 882,
leur étendue était de 450 acres soit environ 382 hectares - Archives Nationales de Paris, P.278 2, n°316 ; P.307, n°182 verso.
Si, en dépit de nos investigations, à ce jour, il nous est difficile de définir avec exactitude, l’époque de l’apparition d’un lieu-dit habité dénommé : Cabourt / Cabourc / Cabourg, peu importe l’orthographe .
Il nous est cependant possible d’écrire, que le nom semble être apparu vers le VIIIème/IXème siècle. Les rares plans, croquis que nous avons pu compulser, témoignent qu’au Xème/XIème siècle un groupement d’habitats d’écrivait un arc de cercle presque parfait, largement ouvert vers le sud ; en un lieu désignait sous le nom de Cabourt, pour certains actes, Cabourc pour d’autres.
Le centre intérieur de cet arc, était utilisé comme une « place centrale », c’est là que les filets de pêche séchaient ; que l’on réparait les bateaux, que l’on palabrait sur les destinées de la petite communauté cabourgeaise ; qu’au XVIIème /XVIIIIème siècles les dentellières en un petit groupe excellaient dans la confection de cette très célèbre dentelle de la vallée de la Dives ; que les Anciens siégeaient sur leur banc….Nous pensons, que la différenciation dans l’orthographe provient de la phonétique. En effet, en ces temps révolus, les seuls susceptibles d’écrire, de rédiger des actes, étaient les religieux du clergé régulier : c’est-à-dire les moines
Dans les Cartulaires de différentes abbayes de Basse-Normandie ( Troarn, Ardennes, Saint-Pierre et quelques autres…), tout comme dans les Obituaires, ils transcrivaient très exactement ce qu’on leur exposait, ou plus exactement ce qu’ils entendaient, les sons qu’ils percevaient. Il est apparent que la disposition, des habitations du hameau de Cabourg, rappelle la disposition des villages du haut-Moyen-Âge des pêcheurs/marins Scandinaves/Saxons.
L’habitat proprement dit, incite fortement à penser , que les maisons, car il s’agit bel et bien de « maisons », étaient beaucoup plus longues que larges. Les seuls ouvertures existantes étaient à l’est. Construites en bois grossièrement équarris, les interstices bouchés, colmatés avec un mélange d’argiles et d’herbes séchées, sur un soubassement de briques d’argiles asséchées au soleil. Le toit était à deux pentes, fortement inclinées. Il était réalisé avec des bottes de joncs très serrés sur deux épaisseurs.
Chaque maison comprenait, à l’extrémité, une pièce, un local où était remisé nourritures, armes, et autres objets divers.
La seule pièce occupée en prolongement de la précédente, et accessible de l‘extérieur couvrait approximativement les deux tiers. Dans cette partie vivait une famille, c’est-à-dire : les ancêtres ( père-mère ), une ou deux générations d’enfants et petits-enfants, des collatéraux, soit en moyenne de douze à quinze individus.
Ces mêmes sources nous révèlent, que ce mot désigne dans ces deux dialectes :
« Un abri, s’apparentant à un baraquement, à un logement construit en bois , souvent en troncs
« équarris, sur une assise permanente de « briques » en tourbe « extraite d’une terre humide et
« argileuse, appelée « molle », d‘où le nom de « Mollière, désignant un lieu où l‘on extrait la molle ». La couverture était souvent « faite de bottes de roseaux ou de genêts serrés, quelquefois la voile du bateau », était utilisée. Elle pouvait abriter une vingtaine d’individus, deux Budhs étaient « donc nécessaire à l’hivernage d’un équipage complet.
« Buth /Budh / Buf - Saga d’un nom, qui s’exprime dans un souffle ».
Il aurait pu avoir une origine onomatopéïque.
Dans les textes, et actes très anciens, un équipage de « drakkars », le double en nombre d‘une maisonnée ; hivernait en pays étranger dans ce type d’habitation.
Remontant notre « filière », nous avons découvert que ce type d’habitats s’appelait selon,
- le Glossaire sur les dialectes Germaniques et Nordiques de Jean Renaud, Bibliothèque Nationale de Paris, et les études de Lucien Musset, nous dévoilent une provenance
- du vieux Saxons,
- du vieux Scandinave - Budh ou Smidfjududf : dh selon la loi dite de Verner,
donne f par mutation consonantique - phénomène phonétique historique appelé métaphonie, a donné en vieux Français Beuf. L’examen de textes paléographiés du Xème siècle et du XIème, fait ressortir l’évolution de la prononciation et des particularités dialectales :
Beuf - Beuff -Buffve - Befe - Buf -Buff - Buff - Bufe - Buffe ( s )
Beuf - Beuffe - Buffve
Chronique de Saint Denis
Manuscrit latin de Sainte Geneviève, folio 213d
Bufe
Renaud de Montauban
Bufe - Buf -Buff
Bibliothèque Nationale de Paris
Cartulaire de Ponthieu
Manuscrit 10112 - folio 7 verso : fond latin
Le Centre National de la Recherche Scientifique, nous apprend que « Buf - Buff » est qualifié de : vieux mot, d’origine obscure - qui n’est ni Indo-européen, ni Celtique, ni Grecque, ni Latin, ni Germanique ; dont la racine cependant est : Buf.
Émanant directement de Budh - Buth.
Cette racine Buf - Buff - cité dans un acte daté du 19 février 1259. exprime selon des dictionnaires étymologiques : pour les uns, un gonflement des joues, puis le bruit de l’expiration, pour d‘autres, la partie du casque comportant un gonflement protégeant les côtés du visage.
Les Chroniques de Saint-Bertin, signalent au cours du IVème siècle, l’installation d’une importante colonie de Saxons dans le Bessin ( région de Bayeux ), et certains points du littoral normand. En 565, Fortunat décrit les Saxons fidèles de l’évêque de Nantes. L’expansion terrestre se fait méthodiquement par une progression le long des affluents.
Les cours d’eau n’étaient qu’une voie facile, rapide et silencieuse vers l’accès d’un objectif terrestre ciblé. Outre la ruse, la sûreté du coup d’œil, l’extrême promptitude à réagir, ils possédaient la science infuse de la complexité de la navigation sur une rivière.
Excellents cavaliers, ils nourrissaient une véritable passion pour les chevaux, et vénéraient leur monture. La civilisation saxonne repose exclusivement sur une activité sylvo-pastorale, qui représente l’unité réelle de la base communautaire. Ce groupement de type familial se fonde sur les liens du sang et de l’alliance : ils sont sacrés. Une communauté rurale au Moyen Age était considérée comme une enclave dans le fief suzerain, située à l’intérieur des bois, dans des marécages. Ses habitants devaient être liés ensemble par les origines, les coutumes, par les droits d’usage : la terre était un patrimoine commun.
C’est l’élément principal qu’il faut travailler ensemble, qu’il faut défendre ensemble, ce qui resserre les liens : les membres de la communauté sont solidaires, ils sont compagnons comme à bord d’un navire. L’installation d’un groupe venu d’ailleurs, régit par des lois naturelles et tacites, jugulant la violence, au centre desquelles se situe : l’honneur et l’exploitation du sol, apparaît. Cette terre témoigne d’un patient compromis entre la mer, la rivière, la terre et les hommes.
Jean Dhont dans sa thèse, a écrit :
« …dès la fin de l’époque romaine, et même un peu avant, la circulation par voie de terre fait place
« à la circulation par eau, entraînant un déplacement corrélatif de la population…. »
Vers la fin du IIème siècle, mais surtout du IIIème aux Vème siècles, la crise de l’empire romain entraîne la désertification des campagnes, l’abandon des terres cultivées, et la nature reprend ses droits. L’anémie des relations commerciales, les chemins, et plus particulièrement les célèbres voies qualifiées de « romaines » sont délaissées, ne sont plus entretenues et se dégradent jusqu‘à devenir impraticables. La végétation spontanée s’en empare. L’unique moyen de communication devient la rivière Dives, en ces temps du début de notre ère, le cours et le débit de ce cours d’eau sont beaucoup plus importants que ceux que nous connaissons actuellement.
Ni la géologie, ni la géographie, ne peuvent répondre à la question :
- vers quelle époque l’homme s’est-il manifesté sur le terroir, qui devait se dénommer Cabourg ?
La brièveté du chapitre qui découlera de cette question, signifiera explicitement, l’ impossibilité de présenter dans ces lignes une étude exhaustive. Les seuls éléments que nous pouvons présenter, sont des pierres bizarres, qui semblent intentionnellement taillées, et que des spécialistes ont appelé : bifaces, racloirs, grattoirs, pointes, et quelques autres…. Notre intention n’est pas d’exposer une collection personnelle.
L’objet de ce texte n’est également pas de prendre parti pour telle ou telle hypothèse. On peut constater, cependant, selon F. Bordes, que les « trouvailles » faites permettent, de dénommer l’outillage à taille bifaciale, et de le dater du Moustérien de -300 / -250.000 à -40 / -35.000 ans avant le présent. D’autres pièces ont autorisé de considérer, que progressivement celui-ci a fait place à des techniques nouvelles ; d‘où éventuellement une présence permanente d’hominidés. Un fait forcément se révèle, et une évidence se manifeste : la présence des marais stabilisant une faune, source certaine de gibiers potentiels.
Une confirmation, enchaîne notre raisonnement : par le biais des études dans les « Marais de la Dives », nous savons que vers -20 / -18.000 ans toujours avant l’actuel, le climat franchement tempéré et frais favorisa non seulement l’expansion forestière, mais l’établissement de prairies arbustives ; conjointement le niveau marin se rehaussait.
Le Néolithique, avec la domestication de certaines espèces, la culture de plantes alimentaires, en Basse-Normandie selon Michel de Bouard, semble être l’aboutissement de grands cheminements d’émigrations venus de très loin, après franchissement de la barrière de la Seine . Il faut envisager, que les apports nouveaux se soient propagés de proche en proche parmi les populations autochtones stabilisées par la chasse, et la pêche.
Si Ptolémée, au IIème siècle de notre ère, a malencontreusement inversé la position de l’estuaire de la Seine, celui de la Touque, et évidemment celui de la Dives, par contre il a correctement positionné à deux degrés prés ( 51°30’ au lieu de 49°05’ ) la baie de Seine.
Strabon, lui a mis en exergue des traits essentiels des cours d’eau normands. En effet, la baisse du niveau marin pendant la période glaciaire, c’est-à-dire pendant pratiquement tout le Paléolithique, a considérablement fait avancer la ligne côtière du rivage Bas-Normand vers le large. De ce fait, il provoqua un approfondissement considérable, et un puissant colmatage des estuaires des cours d’eau côtiers. La remontée des eaux marines, a inversé le mouvement, rapprochant la ligne du rivage de sa position actuelle.
Notice de Ptolémée, expliquant et justifiant ces données géographiques - 7 recto - Document de la Bibliothèque Nationale de France à Paris.
Les grands événements marins qui ont participé à la formation du sol de Cabourg, à la conception de son environnement, ont considérablement influés sur le peuplement issu des vagues celtes aux environs de -900, début de l’âge du fer - Hallstatt, puis vers - 550 début de l’âge du Fer II - La Tène. La fouille d’un cimetière du Halstatt final et du début de La Tène, à Ifs ( 14 ), a considérablement éclairé les zones obscures.
Vers 400 ans de notre ère, une seconde transgression marine, submerge les terres occupées par l’homme. Après une très légère baisse le niveau semble se stabiliser. L’importance, n’est pas sous estimable, le colmatage de l’estuaire de la Dives, permet un espace mieux dégagé et favorise l’accès et même la navigation d’embarcations à faible tirant d’eau.
Un rapport du citoyen Gervais de La Prise l’Aîné, daté du 22 floréal an IX - mardi 12 mai 1801, dirigeant des travaux d’approfondissement du canal de la basse vallée de l’Orne, il a mis au jour deux navires romain enfouis sous 16 pieds ( 5 mètres ) de tourbe les restes deux navires gallo-romains.
L’énumération hétéroclite faite par César ( De Bello Gallico - II, 34 ), il associe les Aulerques Cenomans ( Sarthe ), Aulerques Ebuvorices ( Eure ), aux peuples de l’Océan ( maritimae civitates ). Ces peuples n’avaient aucune fenêtre sur la mer, et nous pensons, que César, confond les Aulerques Lexoviens ( Lisieux et vallée d’Auge ), avec les autres Aulerques.
Si l’on se réfère aux Commentaires de César lui-même ( VIII, 31 ), ce n’est que vers -51/-50, que Caius Fabius à la tête de vingt six cohortes obtient la soumission définitives des peuples gaulois de nos régions.
Carte d l'implantaton des peuples Gaulois en Normandie - Document de la Bibliothèque Nationale de France à Paris.
Il n’est peut-être pas utile de sortir du sujet, mais il est toujours intéressant d’en agrandir le cercle des recherches ! La quête d’une meilleure approche nécessite parfois de cerner très largement ledit sujet.
Dom Paul Piolin dans sa remarquable Histoire de l’Eglise du Mans, nous relate comment les Saxons se sont infiltrés dans le dispositif Gallo-romain au IIIème siècle et au IVème, implantant des colonies durables sur le littoral de la Manche, en terre normande, en bord de Loire et de la Maine, dans le Haut-Maine. Ce fait est attesté par de nombreux documents d’Archives départementales du Calvados, du Maine et Loire, de la Sarthe.
Selon Grégoire de Tours, les Saxons établis dans le Bessin, et dispatchés en petites colonies la Vire et la Touques, depuis les IIIème et IVème siècles jouèrent un rôle prépondérant dans l’invasion Franque, et nombreux servirent comme auxiliaires dans les armées de l’envahisseur.
Ces invasions sporadiques préfiguraient celles des Normen’s - hommes du Nord, de 861 à 882 - …..Normanii, dans d’autres textes « …piratae Danotum… », plus connus sous le nom de : Vikings = en dialecte scandinave : vikingar.
Les Saxons surgissent dans l’Histoire vers la fin du IIIème siècle, et se découvrent une vocation maritime, qui les conduisent inexorablement à une migration,
- conséquence d’une surpopulation entre l’Elbe et l’Ems,
- exhaussement du niveau marin qui submerge les grasses prairies de ces éleveurs de bestiaux, hors du commun, - l’appât des richesses de l’empire romain d‘occident,
Les Archives départementales du Calvados, ont été pour la réalisation de ce texte un incomparable support.
Fusion de races, fondement d’un lieu-dit habité.
Sans nous étendre sur ce sujet, nous pensons néanmoins, qu’il est indispensable d’effleurer la période dite « antique ».
Il est évident, que vers le IIIème siècle de notre ère, au temps de l’anarchie militaire, la Gaule connue de nouvelles invasions : la Pax Romana, avait pris fin. Si des Germains venus par terre erraient pratiquement librement, dans tous les sens, sur le territoire Gallo-romain ; des gens débarqués par mer, s’installaient dans les endroits déserts, isolés, abrités des côtes de la Manche ( agri deserti ), sans rencontrer la moindre opposition.
Un autre fait avéré apparaît, les Ancêtres de nos Aïeux, amollis par trois siècles de paix et de prospérité, ayant une confiance aveugle dans leurs autorités ; répugnaient à l’utilisation des armes. En l’absence de vestiges, il est toutefois possible d’écrire, et nous nous référons en cela, à des textes d’Historiens dont la compétence ne peut être mis en doute. Au travers de documents de Centres d’archives Bas et Haut normands : il est désormais acquit, que des navigateurs, pêcheurs ou autres, soient venus s’abriter par gros temps, relâcher par mauvais temps, ou tout simplement faire escale dans l’estuaire contrarié de la Dives.
Exactement, comme les Saxons, ces intrépides marins, surnommés par les gens du « Pays » - hommes aux longs couteaux, qui avaient installé et organisé une véritable et solide colonie dans le Bessin, qui se prolongea pendant plusieurs siècles ; dès le IIIème siècle.
Cabourg, ne serait-il pas authentiquement un dérivé de ….. Cat Burg ?
- Bourg, c’est-à-dire, dans la définition la plus originelle : groupement d’habitats, - Cat, définissant : un endroit, un passage rétréci.
- Cabourg, le « Vieux Cabourg » , n’était-il pas situé sur la rive gauche de la Dives ( Ripa Dive - XIème siècle - rivière divine), à l’entrée du pont dénommé « Pont de Cabourg », en un endroit où la rivière est encore étroite, et va commencer à s’élargir pour former son estuaire en forme de rade, protéger du large par « la Pointe de Cabourg ».
Si Cat Burg, est la plus ancienne dénomination découverte, si Cabourg est d’origine Vieux Saxon / Vieux Scandinave - proche du Westique utilisé par les Francs, on pourrait établir un lien avec : …à proximité nous avons Houlgate : Houlegate- Holgata, qui signifie en Vieux Saxon ou Vieux Scandinave - chemin creux.
La région maritime de l’estuaire de la Dives présente incontestablement des traces non équivoques de l’implantation de groupes nordiques restés compacts et fidèles à leur vocabulaire. Ainsi, les marais de la Dives exploitaient leurs : dams c’est-à-dire leurs terrains clos de digues, bordés par des dics - digues, draînés par des fliets - bras d’eau, et amassaient leur récolte sur des hogues - buttes. On trouve, à peine déformé sous l’appellation patois : nez - cap ; mielle - dune ; grune - bas-fond. Une foule de poissons ont des noms scandinaves adoptés par le français local.
Les Historiens précités, pensent que les navigateurs Saxons ou Scandinaves, sont venus très tôt s’abriter, puis hiverner en construisant leurs baraquements typiques « Buth - Buth - Buff… », et pour quelques uns faire souche avec des femmes du pays.
Dés le début du IVème siècle, les inquiétudes suscitées par l’établissement de véritables colonies de Saxons entre Boulogne et le Cotentin, incitent l’autorité centrale romaine à réagir : la création du litus saxonicum - ligne de défense contre les Saxons.
Après avoir fondé l’abbaye Saint-Etienne de Caen, Guillaume le Conquérant affina se libéralités en donnant Pons Divae - Pont sur la Dives et Cabourg.
Ces deux fiefs dépendaient non seulement des colons et vavasseurs……conditionnarii seu liberi homines……qui y résidaient, mais aussi les droits et coutumes ordinaires qui dérivaient de la propriété du rivage maritime *. Ce droit est inscrit dans la Charte de 1073, vidimée en 1273 par Philippe le Hardi, en 1468 pr Louis XI.
Richard Coeur de Lion, confirma cette donation par une Charte en 1191. Il reconnaissait que l’abbaye Saint-Etienne avait le port et toutes ses coutumes et liberté, ainsi que le varech de mer ; qu’elle avait un droit sur les navires chargeaient de marchandises qui entraient et sortaient de la rivière ; et que ce droit, ainsi que le droit de varech et de pêche, s’étendait depuis le pont jusqu’à la pierre placée devant Saint-Michel-de -Cabourg.
À Cabourg, outre la pêche , il y avait la chasse aux oiseaux de mer. Sur u vieux plan terrier, à la B.N.F., on peut compter treize mares à gibier d’eau.
La Coutume sur le poisson donnait un revenu impressionnant pour cette époque.
Un acte du 29 avril 1501, rapporte en détail la transaction entre les religieux de l’abbaye et des particuliers, qui s’élevait sur le tiers du meilleur poisson pris à la pêche sur la plage.
Un Arrêt de l’Échiquier de Pâques, tenu en 1217 à Falaise, l’abbaye Saint-Étienne « ……avait la seisine des craspois, pris à Caborc…… ». Une Charte de 1098, l’Abbé, c’est-à-dire le Supérieur de l’abbaye concédée avec l’abbaye de Fécamp, un arrangement, per concordiam……, sur les esturgeons que ses hommes pêcheraient.
Quant au droit d’ancrage et de terrage des navires, il était d’un sou pour les navires entrant ou sortant du port ; selon l’enquête faite par les Juges de l’Amirauté de Dives le 20 juin 1465.
L’abbaye n’avait pas bien entendu, profité de l’important bénéfice, que pouvait rapporter le fief de Cabourg, et le péage de son pont. Sous Henry II d’Angleterre elle concéda à deux seigneurs Gosselin de Cabourg, et Hugues de Dives, 4 acres de bruyères et 6 muids de vin à prendre sur la terre de Mood, fief d’Orbec.
* - Cartulaire normand n°826
Parmi les droits et coutumes accordés dans l’acte de Guillaume, à l’abbaye de Saint-Étienne de Caen,
- le droit de pontage ( franchissement de La Dives ),
mais également les très rémunérateurs
- le graspois, le droit sur le sel extrait de la saline de Cabourg
Dans Gallia Christina, t.XI, p.59, il apparaît que dès le XIème siècle, l’abbaye de Caen prélevait une dîme sur la prise des baleines dans ou au large de l’estuaire de la Dives, les églises de Saint-Bertin et de Saint-Omer, 4 deniers sur les queues, et l’église Coutances sur celle des langues des cétacés à Merri,
Cette graisse nommée graspois ( spectumum natutale - 1624, in-folio ), nom figurant dans plusieurs Ordonnances royales afférentes à Cabourg/Dives.
Le graspois, ou « lard de carême » en effet composait souvent la viande, et le corps gras dans la nourriture des pauvres, pendant les jours maigres.
D’autres parties de l’animal étaient très recherchés, comme la langue état un met trés et apprécié autant sur la table des riches et puissants seigneurs, bourgeois, que sur celle d’Abbés, dans les abbayes.
Les fanons avaient une utilisation dans l’industrie : Guillaume le Breton nous apprend que sous Philippe Auguste en faisaient des ornements pour leurs casques.
Au XIIème siècle les Norvégiens et les Islandais avaient répertoriaient 23 espèces baleines en Manche et Mer du Nord.
Des Statuts promulguaient en 1318, font apparaître de nouvelles variétés de poissons : l’aiguillat ou chien de mer ; la raie ; la sardine également connue sous le nom de celerin ; la truite.
L’ordonnance de 1351, y ajoute le saumon et le marsouin, appelé dans les vieux textes, qui fut longtemps le plat principal dans le menu des pauvres gens.
La taille de 1292, nous dévoile 41 poissonniers de mer et 9 charniers. Cabourg a compté jusqu’ à poissonniers, qui étaient également pêcheurs.
C’est avant le 28 septembre 1066, que Guillaume le Conquérant partagea la dime sur le pêche à la baleine dans l’estuaire de la Dives entre l’abbaye Saint-Etiienne de Caen et l’abbaye Saint-Martin de Caen ( cartulaire de la Sainte-Trinité Cad., f.10 V° )
Si droit de pêche fluviale, en eau douce appartenait en principe au seigneur du fonds, pour la Dives à Cabourg une entorse semble exister. Les Salines de Cabourg, dénommé dans un acte « pêcheries ou piscine - cartulaire de la Sainte-Trinité Rotom. D. XLVI, p.445 ).
Le Bulletin de la Société Linéenne de Normandie de 1907 - 6ème série - 1er volume, nous apprend sous la plume de L. Brazil : p.157 - Les cétacés du Musée d’Histoire Naturel de Caen,
-p.176 : « ……dans la nuit du 10 au 11 janvier 1830, la mer a jeté , sur la côte de Buzenval (
« Houlgate-Dives ), un cétacé du genre dauphin, dont la longueur onze pieds dix pouces, la
« circonférence de huit pieds dans la partie la plus renflée du corps, et le poids de deux milles livres
« environ.
Cabourg, une mini société sans monnaie.
Le marais, et la récolte du fourrage,
Ce monde vert et léger du marais, peuplé d'un monde aussi inconnu, que mystérieux 6 Collection privée.
Des droits et coutumes du XIème siècle.
Nous ne connaissons presque rien sur, la fenaison, sans que cela soit une lapalissade, parce que nous n’avons rien trouvé. Le Cartulaire de Saint-Lô, p.437, nous apprend qu’en Normandie, et plus particulièrement en Pays d’Auge, au commencement du XIVème siècle, on fauchait deux fois l’an les près fortement humides.
Selon la même source, la corvée pour les paysans éleveurs de couper, d’étendre, de faire sécher, de récolter l’herbe coupée et d’engranger souvent dans de sombres et bas greniers surchauffés par l’ardeur du soleil sur la couverture en chaume de la toiture.
Rarement dans les actes anciens, il nous a été possible de lire, que les ducs de Normandie, les abbayes ou leurs feudataires, se soient dessaisis des vastes prairies qui bordent les cours d’eau, ou celles des lieux marécageux. Ils en assignaient l’usage partiel, ou provisoire, sous forme de concession à des groupements villageois à titre de réciprocité.
Vieille ferme dans les nanciens marais de Cabourg .
Cet usage concédé, été assorti d’une servitude, la première herbe était réservée au suzerain, les usagers ne pouvant disposer que de la seconde. Nous pensons que cette coutume dérivait des mêmes principes que le ( banon - Gallia Christina, t.XI, c.137 ). Les foins enlevés à la Saint-Jean, permettaient aux animaux d’être lâchés.
Un autre droit dont bénéficiait, les usagers du village de Cabourg, celui de ramasser au rateau les sostres ( du latin subtrates ), c’est-à-dire les brins de foin abandonnés par la fourche, ou tombés de la charrette. Ce droit de ratelage avait octroyé aux Cabourgeais ( Cartulaire de Saint-Père, t.II ).
Holm, qui se prononce Homme signifie en Norois, langue nordique : portion de prairie humide ou de marais plus ou moins entourée d’eau. On retrouve cette définition dans Neustria pia, p.627 rédigé par Guillaume, duc de Normandie en 1087 « De pratiis juris mei tria jugera ad Ulmun…….).
La noue, était un herbage un peu moins humide. Ce nom perdura longtemps dans les actes et textes en Basse Normandie.
Mora, désignait une lande marécageuse, les patis, les bouillons, les cressonnières. Quant aux rosières, c’était des étendue marécageuses couvertes de roseaux.
Un autre droit dont bénéficiait, les usagers du village de Cabourg, celui de ramasser au rateau les sostres ( du latin subtrates ), c’est-à-dire les brins de foin abandonnés par la fourche, ou tombés de la charrette. Ce droit de ratelage avait octroyé aux Cabourgeais ( Cartulaire de Saint-Père, t.II ).
Holm, qui se prononce Homme signifie en Norois, langue nordique : portion de prairie humide oude marais plus ou moins entourée d’eau.
On retrouve cette définition dans Neustria pia, p.627 rédigé par Guillaume, duc de Normandie en 1087 « De pratiis juris mei tria jugera ad Ulmun…….).
Géologie du sol Oxfordien.
Les terrains Oxfordien, dont Alcide d’Orbigny a placé en 1849 ( 1er étage stratigraphique du Jurassique Supérieur appelé Malm, qui s’étend de -160,2 à -155,7M.a. à +/- 4 M.a. ), a placé le stéréotype à Oxford en Angleterre, joue un rôle intéressant dans la géologie non seulement du terroir Dives/Cabourg, mais également dan le France toute entière.
Avec son piédestal naturel qualifié de Callovien, il se présente, dans la falaise argileuse de Dives/Houlgate, et participe à la formation des rochers connus dans le voisinage sous le nom caractéristique de « Vaches Noires ». On y découvre des séries de fossiles parmi lesquels des ammonites spécifiques. Cet étage, dont la puissance peut atteindre 100 mètres, et désigné sous le nom d’argiles de Dives, se prolonge vers l’Ouest sous le territoire communal de Cabourg, jusqu’aux environs de Lion-sur-Mer, et vers le Sud, aux abords d’Argentan ; avec des allongements vers Sées et Mamers.
La roche empâtante qui tantôt calcaire , tantôt argileuse, et amplement pourvue de petites oolithes ferrugineuses de la grosseur quelques fois d’une tête d’épingle, sont souvent pures sans aucune présence de matière étrangère. Dans ces couches on rencontre de la glaise ou de la silice hydratée
Argiles de Dives, un conservatoire du passé,
Argiles de Dives apparaît véritablement dans les sondages après les dines de Salennelles, situées à l’embouchure de l’Orne. La plage très plate s’élève bientôt vers Cabourg, et après l’embouchure de la Dives, une suite ininterrompue de falaises escarpées, dont l’argile de Dives forme la base, et quelquefois même la hauteur.
Cette argile noire, appartenant à l’argile de Dives, se trouve selon les différents sondages effectués au début à 83 mètres se prolonge vers Cabourg/Dives à 208 mètres, constituant le second étage ; pour une épaisseur qui peut appara^tre impressionnante selon Messieurs Dufrénoy et Elie de Beaumont - Inspecteurs Généraux des Mines en 1868.
Lors de l’Assemblée Générale de la Société Linnéenne de Normandie à Caen le 14 juin 1895, sous la présidence du docteur Fayel, Monsieur A. Bigot, présenta à ladite assemblée, une tête de Sténosaurus Edawardi, qu’il avait acquit pour le compte de la Faculté des Sciences de Paris, et trouvée dans la strate de Callovien supérieur.
La tête complète crâne, museau, et maxillaire supérieur.
Il présente également une vertèbre, opisthocoelienne, remarquable par ses cavités et les arcs, trouvée par les argiles de la Dives ; appartenant vraisemblablement à un Cetiosurus.
Terminant son exposé par une plaque offrant une cinquantaine d’os costiformes, très singuliers, creusés sur l’un de leurs bords d‘un sillon, bordé de deux crêtes dentelées.
Selon Moranvillé, 227, B.N.F.de Paris, Guillaume de Fayel, dit le Bègue, sire de Brucourt, chevalier il fut toujours en campagne et en service pour le Roi. Sa présence est validé en Espagne aux côtés de du Guesclin et de Henri de Transtamare en 1367 ( Chronique des Valois, 174-175 ). En 1385, il était encore capitaine à Beuvron. La date et le lieu de sa mort sont à ce jour inconnue.
Les découvertes récentes de H. Elhaï, en 1958, dans les dépôts alluvionnaires périglaciaires anciens, d’une épaisseur de 4 à 5 mètres, ont mis à jour :
- une molaire d’ Elephas primigenius ( mammouth ) : fragment de défense d’une longueur de 0,80 m. ; 3ème molaire supérieure gauche ( dernière ) - 20 lames, long. 0,270 m. ; partie postérieure d’une 2ème molaire inférieure droite - 11 lames, long. 0,165 m.,
- 3ème molaire supérieure droite d’un Rhinoceros tichorrhinus ( rhinocéros laineux ),
- fragment de bois et molaire supérieure d’un Cervus élaphes,
- dernière molaire inférieure d’un Rupicapra tragus, et la base d’un tibia de long. 0,59 m. d’un Bos,
Outre ces incontestables témoignages d’une faune glaciaire, ayant hanté notre terroir à l’époque Würmienne, la présence humaine est révélée par des éclats de silex. ; enregistrées par M. Vaufrey.
Quant à l’analyse des différents pollens découverts au même endroit, le pourcentage donne :
- Betula - bouleau = 13 ; Pinus - pin sylvestre = 5 ; Ulmus - orme = 5 ; Alnus - aulne = 5 ; Quercus - chêne = 1 ; Salix - saule = 1 ; Juniperus = 1.
- les herbacés représentent 85,9%.
Ce qui permet d’imaginer un paysage très dégagé.
On peut alors imaginer, ce qui est corroboré par le paysage actuel, une large vallée avec des pentes douces vers l’intérieur, garnies de vastes pâturages de terres froides, genre steppes.
Ces étendues arborées, où devaient déambuler des troupes de mammouths, accompagnés de familles de rhinocéros et des troupeaux de rennes et de cerfs. On peut également, imaginer des groupes de bisons, et d’autres animaux traversant, broutant dans cet espace..
Toutefois, si quelques bifaces de tradition acheuléenne, en silex du Bathonien issus de la proche région, très dispersés, ont été trouvés, plus rarement des vestiges squelettiques d‘hommes fossiles ont été découverts.
On ne peut donc pas dire, et encore moins écrire, qu’il y a eu dans les temps préhistoriques des hommes à Cabourg. On peut à la rigueur supposer , que des chasseurs-cueilleurs-pêcheurs, soient passés.
Des ossements variés d’animaux, divers outils lithiques, des fragments d’objets, témoignent du passage d’hominidés, mais ne valident pas un séjour permanent.
Ossements d’équidés, extraits de la tourbe du marais - Collection privée.
Guillien en 1955, explique : le climat de la dernière période de Würm, était humide, neigeux, alimentant les cours d’eau, surtout vers la fin de l’hiver, provoquant des crues.
Si les hivers sont froids sans être rudes, les étés sont sans chaleur. Bigot en 1938, dessinait une faille satellite des accidents du sol, au niveau de la ferme de Lance, expliquant de_ce_fait les proportions particulières, et la singulière morphologie du terroir qui se développait sur la rive gauche de la Dives.
Avec ces reliefs inusités, appelés « buttes témoins » ; dont les contours irrégulièrement découpés intriguent les estivants, les variations dans la composition, l’épaisseur irrégulière des dépôts de comblement passionnent géologues et géographes.
Pour relier plus facilement les rares résultats des sondages ayant atteints le socle dans la zone voisine du littorale ; en 1913, Dolfus, alléguait la présence d’une ou plusieurs failles entre l’embouchure de l’Orne et la Dives, ayant eu pour conséquence l’affaissement du Callovo-Oxfordien en un vaste fossé. Ce fossé justifiant la soudaine profondeur à la limite de la plage. Par la suite, cette hypothèse a rencontré plusieurs échos favorables, et plus spécialement auprès des géomorphologues ; mais elle n’a jamais été géologiquement justifiée. Le rejeu tardif des accidents du socle de cette région, et en particulier du horst ( soulèvement résultant de la combinaison de failles normales ).
L"argile noire de Dives est un excellent protecteur paléontologique - Collection privée.
Au cours du Quaternaire, ce soulèvement pourrait être à l’origine de la morphologie de la basse-vallée et du tracé de la Dives, formant un genre de cluse, dans les roches tendres ( Marnes plus ou moins argileuses ou sableuses ).
Ce fait serait étroitement lié à l’érosion torrentiel des flots déchainés de la Dives interglaciaire, dont les eaux lourdement chargées de cailloutis, avec de nombreux chenaux divagants et anastomosés.
La butte de Bassebourg dessine le trait fort du paysage.
Elle s’impose au regard, elle constitue un escarpement dominant le cours de la Dives, et la vallée où Cabourg se positionne.
Sa corniche datant du Cenomanien plafonne à une altitude de +129 m. Au Sud en contre bas, l’abbaye de Royal-Pré, à la sortie de la cluse d’Angerville, puis dans le village de Belmare à +32. À l’Ouest de Bassebourg, le cenomanien est apparent dans les fossés du chemin d’accès au château.
Une faille, ( répertoriée N.120 ), s’ épare donc les deux buttes, abaissant le compartiment de Brucourt d’une cinquantaine de mètres. Des stries de friction, parfois apparentes sur les plans de faille, indiquent des mouvements de faible amplitude, tantôt horizontaux, tantôt verticaux. De magnitude 1 à 3, avec ou sans réplique, sur une durée de 1 à 6 secondes ; avec des intensités variables.
La plus forte en 1775, provoqua l’effondrement d’une vingtaine de maisons à Caen, et la chute des cloches de la Trinité à Caen et de l’église de Cormelles. En 1837, les secousses furent accompagnées de détonations, tandis qu’en 1853, le vent soufflant en tempête s’arrêta un moment.
La dernière en 1972 ( Graindor ).
On sait également, que l’élévation du niveau marin est en grande partie déterminé par l’expansion thermique de l’eau sous l’influence de sa température, mais également de la répartition des masses d’eau sous l’effet direct des grands courants marins, et des vents dominants.
Notre rivage s’est pratiquement stabilisé vers -6.000 ans avant notre ère. De 1800 à 1900, la Manche s’est élevée de 1 à 3 mm/an.
Selon un rapport du G.I.E.C., d’ici 2.100 le niveau général des mers pourrait se rehausser de 18 à 42 cm.
Jusqu’au XIXème siècle, il n’a été que de 0,1 à 0, 2 mm / an.
Carte précisant une stabilisation du littoral entre l'embouchure de l'Orne et celle de la Dives par la formation d'un cordon dunaire sableux - Document de la Bibliothèque Nationale de France de Paris
Gros plan de la précédente.
La géologie, et la géographie nous ont donné un aperçu de la formation de notre paysage.
L’hydrographie, va nous permettre de suivre l’élaboration de notre environnement, et indirectement le pourquoi, et le comment de l’Historiographie.
Dans une harmonie, privilégiée de la nature………….., une divine petite rivière : la Dives.
Il n’est pas rare de trouver dans des textes de la deuxième moitié du XVIIIème siècle, et de la première moitié du XIXème, cité le nom de « rivière de Troarn ». Nous reviendrons pas sur nos premiers chapitres, mais nous valider nos écrits, nous pourrions évoquer : les Comptes rendus de A. Bigot au Congrès d’Angers - p.190,
- « L’élargissement de la vallée après Saint-Pierre-sur-Dives conséquence des périodes
« interglaciaires où les géologues reconnaissent un ancien estuaire maritime s’avançant
« profondément à l’intérieur des terres, et récemment comblé au Quaternaire ».
Les vers du Roman de Rou, ne sont-ils pas explicites :
« La Dives entre en mer, assez près de Bavent ».
La remarque de Wace, est pour le moins précise en ce qui concerne, le XIIème siècle : Bavent est de nos jours, à approximativement un peu plus de 8 km., de l’actuel estuaire de la Dives.
Il est donc indispensable, de ne pas extrapoler. Pour cela, il est nécessaire de replacer dans son contexte initial, c’est-à-dire du IIIème siècle de notre ère, au XIIème siècle, un plus que la période connue sous la dénomination « Moyen Âge » ; le positionnement de la confluence de la Dives avec la mer.
Carte marine de la côte normande 1755 - Document de la Bibliothèque Nationale de France de Paris.
À cette période, l’estuaire maritime de la Dives, se trouvait derrière un cordon de dunes. Le Cartulaire de l’abbaye de Saint-Père de Chartres - 1880, in-4°, t.1, p.8, nous le confirme, et cite l’existence reconnue d’un pont, au IXème siècle, en un lieu « Catburg », unissant la rive gauche à la rive droite de la Dives, le diocèse de Bayeux à celui de Lisieux. Ce qui impliquerait que dans les années 1100, le cours de la petite rivière s’était assagie, qu’elle s’écoulait entre des berges plus étroites, avant de s’évaser.
Rien n’interdit de penser que lors des fortes eaux, des grandes marées, la Manche ne recouvrait pas l’ensemble, s’étendait largement dans son ancien domaine, recouvrant les marais. Ce n’est que peu à peu, que ce cordon littoral s’est renforcé, sous l’action des vents d’ouest, dont on connaît la durée et la violence sur la côte bas-Normande - Cartulaire Normand, p.94, n°529
Elle prélasse et traverse le « Vieux pays du Hiémois, également dénommé le Exmois ». Elle draîne 185.000 hectares, pour un volume moyen de 4.700 litres.
À partir de Bures, et la Divette, sur l’ensemble de leur cours, se frayent un passage au travers un pays uniformément plat, contournant les exceptionnels reliefs. Leurs eaux cherchent désespérément une pente. Elles évoluent dessinant de nombreux méandres, leurs eaux se glissant parmi les touffes de graminées subaquatiques, s’étalant, s’insinuant sur le fond argileux, créant ce qui fut appelé les « marais de Varaville » ou les « marais de Cabourg dans de nombreux textes, qui sont et resteront « les marais de la Dives ».
Dans cet environnement, où les eaux fluviales se confondaient à certains moments aux eaux marines de la Manche, l’endiguement a créé de plantureux herbages. Cette rivière était navigable depuis le « Pont de Corbon », sur la « route Impériale », devenue route Nationale N°13, reliant Paris à Cherbourg ; jusqu’à Cabourg. Au-delà, sur 2 km. Elle devient maritime.
Autre carte maritime de 1780 - Document de la Bibliothèque Nationale de France de Paris.
Carte dite " Napoléonienne ", dressée vers 1820 pour servir de matrice à la réalisation du cadastre communal de Cabourg - Document des Archives départementales du Calvados.
Le développement du cours naturel de la Dives dans sa partie navigable est de 28 km. Ce développement, compris exclusivement dans le département du Calvados, doit être réduit de 3.885 mètres, par les travaux en cours d’exécution et qui sont effectués sur une longueur de 2.598. Lorsque ceux-ci seront terminés, la partie navigable de la Dives sera de 24 km. 515. La pente qui n’a pas encore été déterminée restera faible. Le tirant d’eau à l’étiage passera de 0,50 à 0,90 m.
Cours tourmenté de la Dives, qui désespérément cherche une pente dans ses alluvions anciennes - Document des Archives départementales du Calvados.
C’est en 1712, à la requête de Cabourg et de toutes les paroisses riveraines du marais, que le roi Louis XV nomma une commission chargée d’étudier les moyens pour réguler le cours des deux cours d’eau. Le projet se limita à une longueur de 10 km. du cours de la Dives. Se bornant à une atténuation des boucles, à une rectification du cours, et à une généralisation de la largeur : la délimitant à 10 pieds minimum, pour une profondeur de 3 pieds. Les terres récupérées, servant à rehausser les deux rives, en formant de petites digues pour enrayer, ou du moins limiter les débordements des hautes eaux.
Conjointement et parallèlement, le creusement d’un fossé de 8 pieds de large et 3 pieds de profondeur destiné à délester le cours d’eau principal. Les travaux en février 1713 à 43.600 livres, y compris l’élargissement des ponts de Varaville et de Saint-Samson. Terminés en 1715, et les comptes réglés en mars 1716, avec un excédent de 109 livres. Les travaux avaient été financés par une taxe 4 livres 10 sols, par acres de terre, perçues sur tous les propriétaires concernés, sans exception. L’abbayes de Troarn eut à payer 5 livres.
En 1727, une tempête d’une violence exceptionnelle, occasionna d’importants dégâts, les réparations urgentes s’élevèrent à 4.660 livres.
Pendant trente cinq ans on discuta âprement pour la remise en état définitive, jusqu’en 1762. Année à laquelle Fontette adjugea les travaux pour 13.000 livres , dépense répartie entre tous les intéressés.
Le décret du 28 décembre 1926, a rayé de la nomenclature des voies d’eau navigables et flottables, la Touques et la Dives, tout en les maintenant dans le domaines public.
Plan du territoire communal, et situation du bourg de Cabourg vers 1844 - Document des Archives départementales du Calvados.
….la Dives , une frontière du Royaume ?
Cabourg, village frontalier….
Par le Traité de Saint-Clair-sur-Epte, à l’automne 911, Charles III dit le Simple, roi de France, concède à Rollon, chef des Vikings ( les norman’s - hommes du Nord ), la partie de la Haute Normandie qui s’étend sur la rive droite de la Seine. Ce territoire correspond au département de la Seine-Maritime, s’y adjoint, une portion de celui de l’Eure, s’étendant entre la Seine et l’Epte.
Dans leur Dissertation sur le Territoire cédé à Rollon en 911, Deville et Licquet, et dans l’Histoire de la Normandie, à la Bibliothèque Nationale de France à Paris, on note que si aucune contestation n’a été émise en ce qui concerne, le territoire de la rive droite, il n’en est pas de même en ce qui concerne la rive gauche.
Carte non datée.…très ancienne. Cabourg n’y est pas précisé, Dives, comme sur de nombreuses cartes antérieures au XVIème siècle, est dénommé Saint-Sauveur ou Saint-Sauveur sur Dives. Quant à Cabourg, il est désigné quelquefois sous l’appellation Catburq.
On remarquera que la Dives est désigné par des pinntillés - est délimitation verte et jaune - Document de la B.N.F.
Le principal argument spécieux, sur lequel les Historiens précités, et d’autres, émettent de doutes importants :
« Charles le Simple a donné en 918, à l’abbaye de Saint-Germain-des-Prés, l’abbaye de La Croix-
« Saint-Ouen , citée dans de nombreux actes sous le nom de Saint-Leuffroi-sur-Eure ; en omettent ce
« qu’il avait donné Vickings de la Seine. Le teste original dit : Abbatiam quae nuncupalur Crux Sncti
« Audoeni……super flumen « Auturae…….paeter partem ipsius abbatioe quam animus Nortmannis « sequanensibus, vidalien Rolloni suisque comilibus…… ». *7a.
Si, l’analyse du texte initial, est appuyé par une lecture d’une carte de l’époque en question ; on constate, que ladite abbaye est « à cheval » sur l’Eure. La portion accordée à Rollon devait donc située sur la rive gauche de cette rivière. La rivière l’Eure délimitait implicitement le territoire du royaume de France, du territoire devenu possession des Normands, jusqu’à sa confluence avec l’Avre. Henri Prentout, fait de la Dives une autre frontière avec les autres possessions normandes, le « royaume de Rollon »*7b. Dans leur Dissertation sur le Territoire cédé à Rollon en 911, Deville et Licquet, et dans l’Histoire de la Normandie, à la Bibliothèque Nationale de France à Paris, on note que si aucune contestation n’a été émise en ce qui concerne, le territoire de la rive droite, il n’en est pas de même en ce qui concerne la rive gauche.
Le principal argument spécieux, sur lequel les Historiens précités, et d’autres, émettent de doutes importants : Le 14 mars 918, un diplôme de ce roi conservé en original, représente incontestablement la définition exacte de ce que Charles III a accordé à Rollon *7c. Ce document est complété deux mois plus tard d’un autre diplôme du même souverain les biens cédés aux Normands en Parisis, Pincerais, Vexins, et Beauvaisis *7d.
Haut 3 recto, d'un acte de CHILDERIC 1er - Bibliothèque Nationale de France à Paris.
Selon le plan cadastral de 1844, cours de la Dives entre la commune de Brucourt et Cabourg - Document des Archives départementales du Calvados..
* 7a - Histoire de l’abbaye de Saint-Germain-des-Prés - pièces justificatives n°21 - B.N.F.
* 7b - Etude critique sur Dudon - page 201.
* 7c - Recueil des actes de Charles III le Simple, roi de France - n° XCII ; page 211.
* 7d - Recueil des actes de Charles III le Simple, roi de France - n° XCIV ; page 216.
Une référence suppl. , ( Cartulaire des titres de la Prévôté et des seigneuries de la Celle et
Suresnes - qui fait partie des archives de l’abbaye de Saint-Germain-des-Prés, aux Archives
Nationales sous la cote LL1061, renferme aux folios 81 v - 83 v : texte d’un diplôme royal du
roi Carloman II, daté du 16 août 884.
Dans le silence des hommes, et les bruits de la nature…..
dans une déclinaison de verts……le marais.
Ferme isolée et cernée par de nombreux canaux......une végétation touffue et luxuriante - Collection privée.
Quand, et comment se sont formés les « Marais de la Dives »…..?
Les carottages démontrent que les premiers dépôts que l’on découvre au-dessus des marnes et calcaires du Bathonien, sont des sables marins. Ce qui tente à démontrer que le flux et le reflux de la mer à un niveau plus bas que l’actuel, mais beaucoup plus incisif devait vigoureusement raboter le socle. Il est probable, selon Henri Elhaï, que ces sables furent déposés par cette mer, formée lors d’une période interglaciaire, puis ayant régressé, à la suite d’un refroidissement consécutif à une glaciation.
Actuellement, il n’a pas été possible de déterminer avec exactitude, jusqu’où cette met a monté ?
Il faudrait, pour avoir une opinion, retrouver les contours de l’ancien rivage, ce qui obligerait des fouilles sous manteau de solifluction, qui masque l’ancien littoral et le fossilise ; toujours selon Henri Elhaï.
Au Boréal, la mer a pénétré dans le marais de la Dives, sous forme de chenaux larges et profonds, gonflés par la marais, et parcourus par le jusant, par les eaux descendues des hauteurs de l’arrière pays. La sédimentation reste minérale pour l’essentiel. Les vastes étendues alluvionnaires, qui recouvrent la basse vallée de la Dives, et constitue la majeure partie du territoire communal de Cabourg, sont basses, pratiquement au niveau marin.
La mer se retirant de plus en plus loin, au-dessous de l’actuel niveau, les sables déposés ne sont plus atteints. La dépression où se développe les marais de la Dives, n’est atteinte et submergée qu’occasionnellement lors de fortes marées, de grosses tempêtes ; mais les eaux stagnent. En témoignent les nombreuses coquilles marines que l’on découvre dans les assises inférieures de la tourbe. La régression , le retrait de la mer se poursuit, les fossiles d’eau douce remplacent , en s’entassant dans les couches superposées aux précédentes. Ce sont les eaux de la Dives, et de ses ramifications, et les remontées qui aliment désormais la zone marécageuse.
Les analyses, et les sondages, dévoilent un refroidissement sérieux, la faune spécifique au climat rigoureux déambule dans le terroir, la flore s’appauvrit. L’abondance des précipitations pluvieuses maintient une forte humidité dans la vallée de la Dives. Les dépôts précédents sont recouverts par des limons, et des coulées de boues, glissant des hauteurs.
Une ultime transgression consécutive à la fin de la période de Würm, et à la fonte de ses glaciers, précise l’interglaciaire qui va suivre. Les conséquences qui en découlent, seront la mise à jour de certains dépôts accumulés. Conjointement, la remontée des eaux va intensément contribuer à la formation du cordon littoral que nous pouvons encore deviner, et à la fermeture favorisant l’installation du marais maritime de la Dives proprement dit.
du marais au petit fleuve côtier dénommé La Dives,
La rivière Dives, n’offre pas, par elle-même une flore remarquable, mais les nombreux bras-morts, les mares et le réseau de drainage recèlent, dans leurs eaux et sur leurs berges, une extraordinaire diversité de végétaux comme : le potamots ; le myriophylles ; l’élodée, la grenouillettes ; l’ hottonie ; la butome ; la sagittaire ; le trèfle d’eau ; le rubaniers ; la gimauve ; la balsamine géante ; etc.
Les « Marais de la Dives », et les « Mares à gibiers », qui se développent au Sud- ouest de l’hippodrome de Cabourg . Les canaux et les mares sont surlignés en bleu clair - Document I.B.N.
« Mare à gibiers d'eau également dénommée mares à canards », lieu de repos très prisé - Photo prise d'un gabion - Collection privée.
En arrière des dunes littorales étroites et bien dégradées, le marais devient un peu saumâtre et la flore est différente. L’estuaire de la Dives présente quelques étendues de près salés qui recueille, l’unique population d’arménie maritime du département.
À l’Ouest de ce terroir humide, les buttes caractérisées par leur couverture d’alluvions anciennes, authentiques feuillets du passé. C’est le pays du bocage, assorti d’une importante couverture boisée ; reliquat de l’extraordinaire forêt disparue.
Le duc d’Orléans obtenait, en 1773, un arrêt du Conseil d’État portant sur le dessèchement complet des marais de la Dives, et particulièrement de ceux dépendant de la vallée d’Auge, dépendant des paroisses de Saint-Samson, de Sainte-Clair et de Barneville. Un moulin hydraulique, pour l’épuisement des eaux fut imaginé, pour un coût de 500.000 fr.
En 1783, sous l’intendance de M. Esmangard, M. Lefèvre, ingénieur en chef du roi pour les ponts et chaussées, pour les ports de commerces, et autres ouvrages publics en la généralité de Caen, propose un vaste plan d’assèchement.
Photo aérienne du parcellaire des « Marais de la Dives », qui s’étendent au Sud-ouest de Cabourg - Document I.G.N.
Son projet était de raccourcir le cours de la Dives, entre le pont Saint-Samson et la mer, par la coupures de divers coudes ou îles que présente la rivière : le cours étant diminué, cela augmenterait d’autant la déclivité, et accélérerait le débit de ses eaux. Ce plan fut adopté avec empressement, et des travaux considérables furent engagés sur les bas fonds de la rive gauche de la vallée de Bures jusqu’à Cabourg. Une superficie de 2.950 hectares, fut assainie, sous l’impulsion de Duperré-Deslile, lieutenant-civil au baillage de Caen.
Le « flés » : patois local pour signifier les fossés, et les ruisseaux furent redressés et curés aussi bas que les plus basses eaux ; avec la participation des « bordiers » - riverains des paroisses de Bures, Robehomme, Bavent, Petitville, Varaville, Cabourg, Merville, Gonneville ( généralité de Caen ), Saint-Samson, Bassenville, Saint-Clair, Brucourt, Périers ( généralité de Rouen ). Tous les intérêts privés furent réglés par les ordonnances des 17 mai 1714 et 29 octobre 1726.
Un arrêté du Conseil d’État daté du 17 décembre 1712, avait décidé que la rivière Divette, qui faute d’avoir été entretenue, était devenue une triste fossé ; serait réaménagée. 36.000 fr. y serait consacrée, 18.000 fr. par la généralité d’Alençon, et 18.000 fr. par celle de Caen.
Un acte des A.D.-14, nous apprend qu’en 1297, la Divette, était une véritable rivière. Les marais de la Dives, ont une superficie de 4.252 hectares environ, et sont divisés en 17 bassins. Un projet de Règlement Général a été étudié en 1855. Un projet de dessèchement a été présenté par les ingénieurs en 1856, et approuvé par le Ministre le 19 janvier 1857 ; est soumis aux enquêtes. Le projet est estimé à 750.000 fr., et donnerait une plus value de 76 fr. par hectare.
Les circonscriptions ecclésiastiques, ont été calquées sur les divisions établies par les Romains. Ainsi le diocèse de Bayeux, était délimité à l’est par la rivière Dives. Cabourg se trouvait donc dans ce diocèse, depuis sa création. Accompagnant la transgression marine du Flandrien, selon le B.R.G.M.-119, les dépôts fluviaux-marins sableux ou sablo-limoneux carbonatés de type tangue ont envahi la basse vallée de l’Orne, mais également celle de la Dives.
Ils recouvrent les alluvions de fond de vallées à Cabourg à partir du Boréal( Clet-Pellerin - 1977 ), c’est-à-dire - de 6800 à 5500 B.C. ( climat chaud et sec, apparition des noisetiers, ormes, tilleuls, frênes . Début de la chênaie mixte selon les professeurs Alain Foucault et Jean-François Raoult ) . Le long de la côte, à l’abri du cordon dunaire, qui s’est mis en place au cours de la transgression dont nous venons de parler, s’est installé un marais maritime, à partir du Subboréal *8 ( Clet-Pellerin - 1987 ).
À partir de Merville/Varaville, le cordon dunaire qui ferme l’estuaire de la Dives, et s’étend sans interruption. Il reprend sur Dives/Houlgate où il s’interrompt au niveau des petites falaises. Depuis 1650, la famille de Grainville, originaire de Heuland, non loin de Cabourg, a donné plusieurs générations de tabellions. Ceux-ci de père en fils, ont tenu un « livre de raison », fort curieux, puisqu’il relate outre les événements de cette famille, tout ce qui s’est passé dans les environs.
Renan ne nous décrit-il pas dans « Dialogues Philosophiques - Rêves », cette vallée de la Dives qui s’enfonce à Troarn dans les marais…..
« …..le résultat obscur de mille paysans, serfs d’une l’abbaye, était une abside
« gothique, dans une belle vallée, ombragée de hauts peupliers, …Cette vallée, ces eaux, ces arbres,
« ces rochers, voulaient crier vers Dieu…….. ».
Actuellement, seul le Chartrier rouge aux A.D.-14, contenant une cinquantaine d’actes environ, provenant du Cartulaire primitif de Troarn, que le frère Thomas intitule « Vetus cartarium », dont ma 1ère Charte remonte à 1095 *9. La plupart de ces actes permettent de remonter au XIème et XIIème siècles. Le plus récent est daté de 1311 *10.
C’est en 1234, que le supérieur de l’abbaye de Troarn, l’Abbé Safffroi, a décidé d’ouvrir un Registre des droits et des revenus du son monastère, où il est question des marais s’étendant entre Troarn et Cabourg *11 . Un plan des marais de Cabourg existe, il a été dressé en vertu d’un arrêt du Grand Conseil, du 30 septembre 1536, pour servir dans un procès pendant entre l’abbaye Saint-Martin de Troarn et Jean Doynville, seigneur de Saint-Simon, au sujet des marais *12.
Nous allons aborder, sans nous y attarder, le droit initial qui a régit la vie pendant de nombreux siècles des premiers Cabourgeais sédentaires. Notre terroir, comme de nombreux territoires Bas-normands, est vivifié par la présence d’un cours d’eau : la Dives et toutes ses ramifications. Lors de la saison des pluies, la Dives souvent débordait, et ses eaux recouvraient toute sa vallée.
Au Moyen Âge, ces débordements étaient d’autant plus fréquents, et s’étendaient d’autant plus loin que la mer remontait librement dans le lit de cette rivière. En été, le marais fournissait de remarquables pâturages. Très tôt, vers le XIème siècle un droit coutumier fut créé et strictement appliqué. Les Chartes de Roger de La Luzerne, Thomas de Villers-Fossard et de Richard de Martigui, nous dévoilent que les près pouvaient être baignés trois fois pendant la saison.
Au XIVème siècle, on fauchait deux fois par an. La corvée des paysans de Cabourg pour couper, étendre, récolter et rentrer les foins des abbayes de Troarn et d’Ardennes. La féodalité normande est précise : le seigneur est propriétaire foncier et inconditionnel des forêts, des bois, des marais, des landes, et toutes les terres vaines et vagues, comprises dans les limites de son fief. Ses hommes ont « le droit d’y exercer certains usages ». Nous n’en citerons qu’un : celui des marais de la Dives, ou marais de Cabourg, au XIIIème siècle. Un acte de reconnaissance daté du 18 mars 1200. Une enquête du 18 août 1297.
En 1860, Ernest Bellecroix dans une lettre à son ami, J.-B. Jasselme, décrit avec précisions, les marais qui s’étendent de Cabourg à Troarn, et donne un aperçu de ses habitants :
« ….Les marais, qui ont une étendue de plusieurs lieues carrées, sont composés d’une multitude de
« pièces de diverses grandeurs ; ces pièces sont séparées entre elles par une myriade de canaux, dont
« la largeurs varie entre 9 et 18 pieds. Tous ces petits canaux se déversent dans des artères
« principales, lesquelles à leur tour viennent se jeter dans la Dives qui sillonne les marais dans toute
« leur étendue. Il va sans dire, d’après cela, que, à moins de connaître parfaitement le pays, il est
« indispensable de se faire accompagner d’un guide d’une espèce toute spéciale et qui, outre le
« carnier et ses accessoires, porte sur l’épaule une longue et lourde planche destinée à vous servir de
« pont volant pour passer d’une pièce à l’autre…… Au marais, les gens du pays presque
« tous chasseurs et marchands de gibiers, pêcheurs et marchands de poissons, ont besoins à la chasse
« d’auxiliaires pourvus de qualités spéciales……. ».
*8 - Le Subboréal est inclus dans le climat Atlantique de 5.000 à 2.500 ans.
Atlantique, de -5 500 à 3 000 ans - chaud et humide ; chênaie mixte associée à des noyers, hêtres, chênes verts et pistachiers ( Tardenoisien final, Mugien , Erteböllien ) - selon les professeurs Alain Foucault et Jean-François Raoult - les analyses polliniques ont permis de mettre en évidence plusieurs phases climatiques distinctes, le cortège pollinique évoque la végétation correspondant à un paysage. ( Laboratoire de Préhistoire du Musée de l’Homme et Musée des Antiquités Nationales de Saint-Germain-en-Laye ) .
Le Subboréal, recouvre les 283 du Néolithique, le Chalcolithique le Bronze, ancien, moyen, et une partie du récent.
*9 - Manuscrit Latin 10.086 - folio 30 verso.
*10 - Manuscrit Latin 10.086 - folio 23 verso
*11 - Censier, pièces de 1235 - folio 9 verso ; de 1236 - folio 100 ; de 1300 - folio 87
*12- A.D.-14 - H. Troarn - Procès Doynville.
Dans l’estuaire de la Dives, existait dès le XIème siècle, une association pour la pêche du poisson à couenne, citée dans des actes ….Societas Whalmanporum - Charte de 1098, Cartulaire de St Etienne - A.D.-14 ; Hist. des pêches de J.-B. Noël - t.I, p.238, note 1.
Le même ingénieur, signale un peu plus loin dans son rapport :
« …à Cabourg, la terrasse dite de l’Impératrice est toujours vivement attaquée par la mer ; un
« projet de défense a été dressé, et les propriétaires ont dû se constituer en syndicat pour l’exécution
« des travaux.
Lors de la session ordinaire du Conseil Général du Calvados, sous la présidence de Monsieur Ch. Palmier, député, le 24 août 1868, Monsieur Le Provost de Launay, préfet du Calvados, dans son rapport , page 42, informe les membres présents de cette assemblée :
« …..Les travaux de la Divette achevés déjà depuis longtemps, sont entretenus avec un soin
« remarquable, sous une direction intelligente et éclairée.
« Ceux de la vallée de la Dives, qui s’étendent sur un territoire de plus de 4.000 « hectares, touchent
« à leur terme, et vont produire les heureux et féconds . ».
De nos jours, cela est appelé la chasse au gabion.
Arrivée de deux canards, tandis qu’une bécasse s’envol d’une « Mare à Gibier« , photo prise d’un « Gabion » - Collection privée.
Un autre droit pouvait-être accordé par le suzerain, et il fut octroyé dès le XIème siècle au Cabourgeais par l’abbaye d’Ardennes ; le droit de prendre du sable, et d’extraire du sel.
En 1860, Ernest Bellecroix dans une lettre à son ami, J.-B. Jasselme, décrit avec précisions, les marais qui s’étendent de Cabourg à Troarn, et donne un aperçu de ses habitants :
« ….Les marais, qui ont une étendue de plusieurs lieues carrées, sont composés d’une multitude de
« pièces de diverses grandeurs ; ces pièces sont séparées entre elles par une myriade de canaux, dont
« la largeurs varie entre 9 et 18 pieds. Tous ces petits canaux se déversent dans des artères
« principales, lesquelles à leur tour viennent se jeter dans la Dives qui sillonne les marais
« dans toute leur étendue. Il va sans dire, d’après cela, que, à moins de connaître « parfaitement le
« pays, il est indispensable de se faire accompagner d’un guide d’une espèce toute spéciale et qui,
« outre le carnier et ses accessoires, porte sur l’épaule une longue et lourde planche destinée à vous
« servir de pont volant pour passer d’une pièce à l’autre…… Au marais, les gens du pays presque
« tous chasseurs et marchands de gibiers, pêcheurs et marchands de poissons, ont « besoins à la
« chasse d’auxiliaires pourvus de qualités spéciales…… ».
Le 29 juillet 1868, l’Ingénieur en Chef Bougarel, informe le Préfet et le Conseil Général du Calvados, que la Dives était navigable de la route impériale n°13 jusqu’à la mer sur 24 km., que le flot remontait jusqu’à Anneray, c’est-à-dire 21 km. Le même ingénieur, signale un peu plus loin dans son rapport :
« …à Cabourg, la terrasse dite de l’Impératrice est toujours vivement attaquée par la mer ; un
« projet de défense a été dressé, et les propriétaires ont dû se constituer en syndicat pour l’exécution
« des travaux.
Lors de la session ordinaire du Conseil Général du Calvados, sous la présidence de Monsieur Ch. Palmier, député, le 24 août 1868, Monsieur Le Provost de Launay, préfet du Calvados, dans son rapport , page 42, informe les membres présents de cette assemblée :
« …..Les travaux de la Divette achevés déjà depuis longtemps, sont entretenus avec un soin
« remarquable, sous une direction intelligente et éclairée.
« Ceux de la vallée de la Dives, qui s’étendent sur un territoire de plus de 4.000 hectares, touchent à
« leur terme, et vont produire les heureux et féconds résultats poursuivis et attendus par tant de
« générations. Après avoir subi les lenteurs inséparables d’une opération aussi vaste et aussi
« compliquée, ils marchent avec régularité, et seront livrés sans nul doute avant le premier janvier
« prochain par l’entrepreneur Riché. ».
Un monde discret, et inconnu……
les « crustacés phyllopodes », une richesse des mares à gibiers des gabions.
On admet généralement que le peuplement des mares, marais, et autres étendues de superficies modestes d’eaux stagnantes, est assuré par le transport des œufs de ces crustacés soit par le vent, soit par des animaux oiseaux, mammifères, qui émigrent de mares en mares, d’étangs en marais, et qui emportent des œufs avec la vase sur leurs palmes ou à la surface de leur corps.
Il est certain que des œufs de Phyllopodes sont ainsi véhiculés par des animaux, mais ce moyen de dissémination ne permet pas, à lui seul, d’expliquer l’apparition soudaine et simultanée d’ub très grand nombre de Phyllopodes d’une même espèce en des points où l’on avait jamais vu précédemment. Pour comprendre cette pullulation quelquefois soudaine de Phyllopodes, il ne faut pas l’oublier, les Oiseaux de nos marécages se nourrissent de Phyllopodes, lorsqu’ils ont la bonne fortune d’en trouver. Les Canards, en particulier, en sont friands, mais également les Bergeronnettes et les Freux.
Parmi les Phyllopodes avalés par ces oiseaux, beaucoup sont adultes et possèdent un sac ovigére rempli d’œufs à développement retardé prêt à être pondus. Ceux-ci peuvent séjourner au moins une heure et demi dans le tube disgestif de l’oiseau avant d’être rejetés, et durant ce laps de temps pourront être transportés à une distance plus ou moins grande de leur lieu d’origine. S’ils viennent à tomber sur le sol avec les excréments de l’oiseau, ils se dessécheront plus ou moins rapidement en conservant pour la plupart leur vitalité et se développeront plus tard lorsque l’eau d’une pluie les immergeront à nouveau. Si au contraire les excréments tombent dans de l’eau, ils seront dilués et les œufs libérés se déploieront très exactement comme s’ils avaient été pondus dans l’eau.
….un terroir, où l’Histoire n’est jamais très éloignée.
À la fin du mois de novembre 1082, dans ce pays où Cabourg représente l’un des points du quadrilatère marécageux, des marais de la Dives ; un autre point tout aussi méconnu au XIème siècle, s’est illustrait : Bures. Dans ce pays , à l’Est de Varaville, où le sable est roi, où les dunes sont érodées par le vent d’Ouest aux équinoxes, parmi les broussailles, et les fossés remplis d’eaux saumâtres s’élevait un château : Bures ; de nos jours Bures-sur-Dives. - Abbaye Saint-Martin de Troarn par A. Sauvage.
Mabile de Bellême, qui avait épousé vers 1050, le tout puissant baron normand, Roger II de Montgomery, proche de Guillaume le Conquérant.
Orderic Vital précise qu’en ce mois de novembre, le château était environné d’eau de mer, que les tempêtes y faisaient souvent rages, et qu’une brume épaisse noyait le marais environnant. Elle se trouvait dans sa chambre, le 2 décembre 1082, lorsque la porte de celle-ci s’ouvrit violemment, laissant le passage à quatre hommes armés : Hugues Bunel, ancien capitaine de La Roche-Mabile, et ses frères, Raoul, Richard et Goislin. Après l’avoir égorgé, toujours selon O. Vital, les assassins quittent le château sans encombres.
*13 - Aveux et dénombrements pour l’abbaye de la Sainte-Trinité de Caen de 1535 à 1606 - A.D.-14
Dans l’estuaire de la Dives, existait dès le XIème siècle, une association pour la pêche du poisson à couenne, citée dans des actes ….Societas Whalmanporum - Charte de 1098, Cartulaire de St Etienne - A.D.-14 ; Hist. des pêches de J.-B. Noël - t.I, p.238, note 1.
….des hôtes du marais….aussi discrets, qu’ignorés !
La pêche a été, bonne….Monsieur le Héron emmanché d’un cou…..va pouvoir déjeuner, et se sécher - Photo insolite des marais de la Dives - Collection privée.
C’est en début avril que les hérons commencent à construire leurs nids.
Véritables ballets, parfaitement orchestrés par une nature qui s’éveille. Les grandes herbes de la végétation l’année précédente, forment la base, et sont disposés avec soin par la femelle, sur une assise stable, hors niveau. Le choix de la construction du nid semble dépende de facteurs assurant la sécurité des oisillons. Souvent d’anciens nids, ou lieu de nidification sont choisi, refait, consolidés.
L’environnement doit être obligatoirement touffu.
Aigrette gazette, connue également sous la dénomination de « héron blanc », 60 à 65 cm. Pour une envergure de 95 à 105 cm.Collection privée.
Chevaliers abouyeurs - Document photo très aimablement communiqué par Calvados littoral.
Grands gravelots - Document photo, très aimablement communiqué par Calvados littoral.
….dans un monde où le silence est d’eau, et…. si vous vous y hasardez, n’oubliez……….pas des dizaines de paires d’yeux vous observent…….
Triton palmé « Lissotriton helveticus » Photo insolite des marais de la Dives - Collection privée.
Grenouille verte " aux de yeux de velours - Collection privée.
Grenouille verte " aux de yeux de velours - Collection privée.
L’insolite côtoie…….le mystérieux.
Dame couleuvre à collier, de 1,18 m. que nous avons croisée, lors d'une promenade en juillet 2011 - Collection privée.
Travaux sur la Dives
Le 22 août 1859, le Préfet du Calvados, dans son rapport au Conseil Général réunit en session ordinaire sous la présidence de Monsieur le Marquis de Cauliancourt, donne lecture des décrets du 19 juillet et 6 août 1859,
« Vu les plans et devis et projets pour de dessèchement des 4.000 hectares de terrain faisant partie
« de divers bassins situés dans la vallée de la Dives,
« Vu une délibération du Conseil d’Arrondissement de Caen, en date du 18 juillet « 1859,
« Vu les précédentes délibérations du Conseil Général,
« Vu la proposition de Monsieur le Préfet ;
« Considérant que le projet de dessèchement de la vallée de la Dives a été « approuvé par le Conseil
« Supérieur des Ponts et Chaussée et soumis aux enquêtes qui doivent précéder la déclaration
« d’utilité publique ;
« Considérant que les travaux qu’il s’agit d’entreprendre présentent un intérêt départemental, au
« double de vue de salubrité et de l’extension de sol cultivable
« Considérant que ces travaux sont évalués à 560.000 fr. ; qu’en portant à 50.000 fr. la subvention
« du département le Conseil Général reste dans la limite de ses moyens financiers, en même temps
« qu’il de son intérêt pour une opération agricole qui ne tardera pas à être imitée, si, comme il est
« permis de l’espérer elle est couronnée de succès.
« Par ces considérations, approuve l’ensemble des projets de dessèchement de la vallée de la Dives,
« tels qu’ils ont été soumis aux enquêtes ; et, pour les cas où les ressources nécessaires pour
« l’exécution de ces projets seraient assurés par la contribution des parties intéressées ou par les
« subventions de l’Etat, arrête qu’une allocation de 50.000 fr. seraient accordées par le
« département, laquelle somme acquise par 10ème et par année, à compter de l’ouverture des
« travaux.
Monsieur Joseph Ferrand, Préfet du Calvados, annonce le 10 novembre1871, que la rivère la Dives est navigable de la route Nationale 13, à la mer, soit 24 km. Que les crédits du département pour 1870, ont été utilisés, au rétablissement des chemins de hallage, et au faucardage indispensable des berges.
La rivière est fréquentée par des barques de 10.000 0 12.000 tonneaux, transportant sable, tangue, pierre, foin, bois.
Deux routes traversent la Dives, l’une à Saint-Samson sur un pont en pierres de trois arches, l’autre à Varavilles sur un pont en bois de trois travées. Trois autres ponts existent pour le passage de chemins ruraux ou vicinaux : l’un est à l’Anneray en tôle d’une seule travée de 20 mètres de portée ; celui de Bures est formé de trois travées en charpente reposant sur des culées en pierre et en palées ; et enfin le pont de Cabourg reconstruit en maçonnerie. En amont du pont de Saint-Samson, sur la rive droite existait un quai pour le débarquement er l’entrepôt de sable, de pierre et de bois, desservi par un chemin greffé sur la départementale n°3 Rouen à Caen.
En 1712, à la demande des paroisses riveraines, dont Cabourg, le Roi nomma une commission chargée d’étudier la régularisation des cours de la Dives et de la Divette sur une longueur de 10 km. , pour une largeur de 30 pieds, et une profondeur de 3 pieds minimum, avec rejet des déblais à droite et à gauche pour faire des digues et contenir les hautes eaux. Les travaux furent estimés et adjugés pour 43.600 livres, y compris l’élargissement du pont de Varaville et de Saint-Samson, en février 171. Les travaux furent payés par un imposition de tous les propriétaires concernés, à raison de 4 livres 10 sols, par acres de terre, sans exception, l’abbaye de Troarn fut taxée de 5 livres.
L’extraordinaire tempête de 1727, réduisit à néant ces travaux.
Le premier de ces deux plans a été dressé au XVIIIème, en prévision de travaux sur la Dives, celui du bas, est " gros plan "pour préciser les méandres en aval du village de Cabourg - Document de la Bibliothèque Nationale de France à Paris.
Cours de la Dives, en aval du village de Cabourg, au XIXème siècle, parmi le parcellaire du marais environnant - On distingue les salines - Document des Archives départementales du Calvados.
La Normandie au IVème siècle : une vaste forêt ?
Un lieu-dit habité : « Catburg », entre marais et forêt.
L'un des plans terriers indiquant l'importance boisée qui se développait dans la basse vallée de la Dives - Document des Archives départementales du Calvados.
Sur ce croquis, l'auteur a tenu à indiquer la zone boisée - Document des Archives départementales du Calvados.
La Normandie est désignée dès le IVème siècle pour l’exubérance de ses immenses massifs boisés.
Édouard Herriot, dans sa « Forêt Normande » en 1925, p.3 : « ….De ce pays l’arbre est roi…. », ne nous donne-t-il pas, dans les pages qui suivent, un aperçu de notre environnement « …..mais déjà, sous la Gaule indépendante, de larges pistes couraient à travers le pays libre, franchissaient les marécages, escaladaient les collines ».
En 1306, Ordinatio foreste sous le règne de Saint Louis évoque les principaux défrichements de la forêt normande dans le Bessin, et dans le Pays d’Auge, ce qui semble démontrer à quel point ces régions avaient été boisées à l’origine. À Melun en 1372 le roi Charles V promulgue : Les Édits et Ordonnances des eaux et forests. La « Forêt de Quinte Feuilles », n’y est pas mentionnée. Pourtant, page 55, il est précisé « ….au Pays du duché de Normandie, qui est peuplé de forests, buissons et brosses plus qu’aucunes autres parties du royaume ».
La lecture intégrale des « Mémoires pour servir d’histoire à la ville et au diocèse de Bayeux » du chanoine Renauld, II, 1910, 60-78 ; et le Diocèse de Bayeux du Ier au XIème siècle, étude historique par Masselin, 1898, in-8° ; les Anecdotes ecclésiastiques du diocèse de Bayeux, tirées des registres de l’officialité et autres documents authentifiés par Pluquet, Caen, 1831, in-8° ; Mémoires pour servir à l’état historique et géographique du diocèse de Bayeux par Béziers, Caen, 1773, publié G. Le Hardy, Rouen, 1894-1895, 2 volumes, in-8° ; ont considérablement éclairé nos connaissances. Il faut savoir que Cabourg, était à ces époques rattaché au diocèse de Bayeux.
Sur ce document des Archives départementales du Calvados, on remarque l'existence d'un " chaussée pour défricher le terrain" ; et à l'extrême droite le nom de Cabourg.
La partie du Calvados qui représente les arrondissements de Caen et de Pont-L’Évêque, correspondait aux territoires occupés par le turbulent peuple gaulois : les Viducasses - « vidu = bois ; cassi = chevelure » ; dont la capitale était : Vieux ( environ 15 km. au Sud-ouest de Caen ). Elle apparaît dans des textes authentifiés comme la « marche » séparant les Viducasses, des Aulerques Lexoviens, peuple gaulois occupant le région de Lisieux et la vallée de la Touques. Gallia Christiana t.XI, col.459, nous apprend la fondation au XIIème siècle d’une importante abbaye à une lieue au nord de Caen : l’abbaye d’Ardenne, dont le nom seul indique la présence d’une des plus grande forêt de la Gaule.
L’abbaye de Troarn fondée en 1022, par Roger de Montgomery qui y mit en 1048 des prêtres séculiers
Carte de 1553, on y remarquera que la Manche est désignée sous le nom de " Mare Britannicus" - Un grossissement démontre que la Normandie est encore très boisée -Document de la Bibliothèque Nationale de France à Paris.
Sous Philippe IV de France dit Philippe le Bel, en 1285, les bois de Dives en étaient distraits au profit de l’abbaye de Troarn *16. Ces droits d’usage amenèrent les moines tout naturellement à pratiquer des éclaircies dans le massif forestier, au milieu desquelles des hameaux s’édifièrent, certains évoluant en villages... De fortes présomptions incitent à penser, et même à écrire que Cabourg en tant que hameau a bénéficié de cette évolution. D’autre part les religieux usagers de la forêt élevèrent des granges ( L. Deliste, p.395 et 396 ), qui devenaient pour quelques unes rapidement des hameaux. Ces hameaux étaient des centres de défrichements intensifs.
La carte de Cassini, XVIIIème siècle, nous dévoile qu’une bonne partie de la forêt de Touques, située à quatre lieues de Pont-L’Évêque, et qui se développait entre l’Orne et la Touques ; avait en 1777, pratiquement disparu. Deux actes datés du 28 juin 1860, de sources différentes, nous informent qu’ entre le sol des dunes et celui de certaines pièces de terre du Vieux-Cabourg, il n’y avait aucune différence. Les terrains exploitaient par les petits pêcheurs-paysans Cabourgeais, n’étaient eux-mêmes que des amas de sables produits par le vent soufflant de la mer avec violence. À certaines époques de l’année, des vents de l’intérieur porteurs de graines, ensemençaient ce terroir. Ces graines végétaient pitoyablement là où elles tombaient.
Elles ne rencontraient évidemment pas les conditions de sol, l’humidité, la température, etc., qui leurs étaient indispensables. Les talus à gauche de la Dives, offrent des plantes particulières : Trifolium martimum, rares dans ce terroir ; le Conchlearia anglica ; l’ Armeria pusbecens. Dans les dunes de Cabourg, il a été recueilli l’ Orchis coriophora ; l’ Orobanche Galii ; le Veronica Thurium ; le Trifolium scrabum ; le Koeleria albescens ; l’ Euphorbia portlandica ; le Buplevrum aristatum .
Orchis - Document photo, très aimablement communiqué par Calvados littoral.
M. Pierre recherchant de la magnésie, a analysé le sol de l’endroit. Il en a effectivement trouvé en grande quantité, pour le reste ; la répartition était pour moitié de la chaux et l’autre moitié de l’argiles. À la lueur des informations, que nous avons glané parmi les documents épars, et parfois très disparates que nous avons consulté ; il apparaît clairement que la forêt, qui cernait Cabourg-Dives était une forêt primaire composait de chênes, de hêtres, d‘aulnes, et de conifères*17.
Elle se développait d’Ouest en Est, du Nord de Caen, vers la vallée de la Touques, avec quelques débordements sur la rive droite et des prolongements tentaculaires vers le Sud : en direction de Pont-L‘Évêque, Cambremer, Argences. Elle recouvrait il y a -10.000 ans B.C. et approximativement jusqu’au IXème siècle, tout le territoire communal., et débordait largement sur la plate forme continentale. Elle se ramifiait à l’immense manteau forestier qui recouvrait le pays normand, par une succession quasi ininterrompues de forêts de la Touque, vers l’Avranchin « Commentarii de Bellico Gallico », puis décrit dans plusieurs textes Mérovingiens et Carolingiens de la B.N.F. de Paris.
*14. Des dîmes et des servitudes usagères étaient concédées aux communautés religieuses, sans beaucoup d’opposition « Études sur la condition de la classe agricole au Moyen Âge ». de L. Delisle, p. 390 - 392 et suivantes . Les servitudes accordées étaient si nombreuses au XIVème siècle, que le roi dut rédiger le « Coutumier des forêts de Normandie ».
*15, code spécial qui en définissait la nature et l’étendue.
*15, code spécial qui en définissait la nature et l’étendue.
*16 - C’était la fabuleuse forêt gauloise, dont J. César lui-même cite dans Bello Gallico.
*17 - Archives Nationales, de la Bibliothèque Nationale de France, et des Archives de la France
monastique « Concilia Rotomagensis Provincae ».
….dans les brumes du passé…!
un hameau / village dans l’espace d’un terroir,
Vers 812, lorsque les missi de Charlemagne, franchir l’Orne à gué dans l’importante ceinture forestière qui s’étendait au Nord de Caen, ils constatèrent que dans les clairières existaient un certain nombre de lieux habités, qui prirent une dénomination, bien avant de devenir des paroisses. Souvent autour d’une possession épiscopale, ou d’un oratoire édifié par des cénobites au VIème siècle *18. Après 864, en 869, des « Norman’s », selon un texte, probablement basés à l’embouchure de la Dives, remontéètent la vallée et pénétrèrent dans l’ Hiémois. L’ évêque Wambert, se porta à leur rencontre pour les fléchir, il fut massacré à Saint-Pierre-sur-Dives *19.
Un constat s’impose : la rareté des documents. C’est un signe tangible de la déficience dans le peuplement non seulement du terroir communal de l‘actuel Cabourg, mais également de sa large périphérie. Les quelques textes que nous avons trouvé antérieurs au XIIème siècle, laissent entrevoir que le modeste lieu-dit : de Cath-bur, Catburc, Caburc, Caburg, Cabour Cabourc, Cabourt, ou de Cabourg ( en fonction de la prononciation ). La phonétique a en effet, joué un très grand rôle dans l’écriture des actes anciens, et la rédaction de Cartulaires et des Obituaires. Elle a évoluée du Xème siècle au XIVème. Le scribe, dans la quasi-totalité des cas : un moine . Les religieux des abbayes, étant pratiquement les seuls à savoir lire et écrire en ce temps là, ils étaient donc tout indiqués pour rédiger les actes anciens.
Ils transcrivaient intégralement, en bas-latin, les sons qu’il percevait. Ce qui nécessite de nos jours à paléographier ces textes, avant de les traduire. Un fait ressort, les quelques maisons abritant des pêcheurs, cultivant un lopin de terre, pour assurer leur subsistance journalière, évolua très lentement vers un lieu-dit habité, et lui-même avec temps ; en un hameau, puis graduellement en village. La dénomination n’intervenant que beaucoup plus tard. Cet habitat groupé, repose sur une base fondamentale : la sécurité. Cette sécurité est elle-même assurée par la : cellule familiale, qui est la cellule maitresse représentant la cohésion, la réserve de main d’œuvre, la continuité.
Système pyramidal cher à nos Ancêtres les Gaulois, mais également et en prolongement aux Francs/Saxons, qui leurs succédèrent et qui ont profondément marqué notre civilisation. Le paysage va se modifier progressivement, arrangé par l’homme. Celui-ci, est essentiellement pêcheur : donc tributaire de la mer, et de ses aléas. Il va complémentairement subvenir à ses besoins fondamentaux, en cultivant la terre à proximité de son habitation. Cette terre, est constitué par une juxtaposition de parcelles cultivées - là où la terre est la meilleure, que la plupart des textes Carolingiens désignent par un mot spécifique : mansus = manses * 20.
Les religieux des abbayes, étant pratiquement les seuls à savoir lire et écrire en ce temps là, ils étaient donc tout indiqués pour rédiger les actes anciens. Ils transcrivaient intégralement, en bas-latin, les sons qu’il percevait. Ce qui nécessite de nos jours à paléographier ces textes, avant de les traduire. Un fait ressort, les quelques maisons abritant des pêcheurs, cultivant un lopin de terre, pour assurer leur subsistance journalière, évolua très lentement vers un lieu-dit habité, et lui-même avec temps ; en un hameau, puis graduellement en village.
La dénomination n’intervenant que beaucoup plus tard. Cet habitat groupé, repose sur une base fondamentale : la sécurité. Cette sécurité est elle-même assurée par la : cellule familiale, qui est la cellule maitresse représentant la cohésion, la réserve de main d’œuvre, la continuité. Système pyramidal cher à nos Ancêtres les Gaulois, mais également et en prolongement aux Francs/Saxons, qui leurs succédèrent et qui ont profondément marqué notre civilisation. Le paysage va se modifier progressivement, arrangé par l’homme. Celui-ci, est essentiellement pêcheur : donc tributaire de la mer, et de ses aléas. Il va complémentairement subvenir à ses besoins fondamentaux, en cultivant la terre à proximité de son habitation. Cette terre, est constitué par une juxtaposition de parcelles cultivées - là où la terre est la meilleure, que la plupart des textes Carolingiens désignent par un mot spécifique : mansus = manses * 20.
Des plans et des croquis, tant aux Archives départementales du Calvados, qu’ à la Bibliothèque Nationale de France, qu’ aux Archives Nationales, ou à des fonds anciens d’Archives ecclésiastiques ; nous ont dévoilé que pendant plusieurs siècles le hameau/village dénommé Cabourg ( peu importe son orthographe ), ne s’est composé que de quelques chaumines disposées en arc de cercle, largement ouvert au midi. La chaumine en général était de forme rectangulaire de 4 mètres sur 3, quelquefois et dans des cas bien particuliers elle pouvait atteindre 6 mètres. Construite et reposant sur des poteaux en bois, troncs d’arbres mal équarris, d’un diamètre permettant à deux hommes de les manipuler et de les placer. Des claies de branchages entrelacés, enduite d’un mélange de sable et de glaise figuraient les murs et formaient une isolation thermique appréciable.
Le soubassement parfois réalisé en briques d‘argiles séchées au soleil. La couverture en chaume de provenance très diversifiée, dans notre région souvent des bottes de genêts serrés, ou de joncs reposant sur des perches longitudinales, avec un orifice au centre protégé par un garnissage d’argile, permettant à la fumée du foyer central de s’évacuer. Le sol en terre battue, une petite fenêtre ventilait l’espace exigu, que l’on obstruait, avec un bouchon de paille ou d’herbes séchées . L’accès intérieur se faisait par une porte étroite, fermée par un cadre matelassé de genêts et de fougères.
Des plans et des croquis, tant aux Archives départementales du Calvados, qu’ à la Bibliothèque Nationale de France, qu’ aux Archives Nationales, ou à des fonds anciens d’Archives ecclésiastiques ; nous ont dévoilé que pendant plusieurs siècles le hameau/village dénommé Cabourg ( peu importe son orthographe ), ne s’est composé que de quelques chaumines disposées en arc de cercle, largement ouvert au midi.
La chaumine en général était de forme rectangulaire de 4 mètres sur 3, quelquefois et dans des cas bien particuliers elle pouvait atteindre 6 mètres. Construite et reposant sur des poteaux en bois, troncs d’arbres mal équarris, d’un diamètre permettant à deux hommes de les manipuler et de les placer. Des claies de branchages entrelacés, enduite d’un mélange de sable et de glaise figuraient les murs et formaient une isolation thermique appréciable. Le soubassement parfois réalisé en briques d‘argiles séchées au soleil.
La couverture en chaume de provenance très diversifiée, dans notre région souvent des bottes de genêts serrés, ou de joncs reposant sur des perches longitudinales, avec un orifice au centre protégé par un garnissage d’argile, permettant à la fumée du foyer central de s’évacuer. Le sol en terre battue, une petite fenêtre ventilait l’espace exigu, que l’on obstruait, avec un bouchon de paille ou d’herbes séchées . L’accès intérieur se faisait par une porte étroite, fermée par un cadre matelassé de genêts et de fougères.
Gros plan d'un document de la Bibliothèque Nationale de France à Paris,
On remarque que Cabourg est situé à la confluence de la Divette et de la Dives, à l’entrée du pont sur ce cours d’eau. La petite agglomération de chaumières, dénommées « chaumines » dans certains documents, est positionnée au sud , de la voie médiévale de Caen à Honfleur. Autre point, l’église est représentée, mais ce qui retient tout particulièrement l’attention, est la disposition des maisons en demi cercle, très exactement comme celle des villages de pêcheurs scandinaves.
Document de la Bibliothèque Nationale de France de Paris.
Des documents épars, nous dévoilent que les « chaumines des villageois » , se répartissaient de part et d’autre d’une construction centrale très allongée , orientée Nord/Sud. Selon la même source, elle était divisée en deux pièces, dont une toute en longueur servait aux réunions, aux palabres, et de refuge aux habitants lors des « dangers naturels et surnaturels…? ». Les habitants y stockaient leurs biens les plus précieux. Quant à celle située à l’extrémité « septentrionale … », elle étaient utilisée pour la célébration du culte. Nous pensons à un Oratoire, en l’absence d’édifice religieux. - ( chapelle ).
La lecture, de différents Cartulaires, l’examen approfondie de divers Obituaires, de nombreux recoupements, nous révèlent que périodiquement, d’une façon irrégulière un moine bénédictin se déplaçait de l’abbaye Saint Martin de Troarn pour venir officier à Cabourg. Il traversait les marais de la Dives dans toute leur longueur, accompagné d’un âne portant deux paniers, dans l’un les vêtements et accessoires religieux, dans l’autre le volumineux le « Messale notatum » ( dont reproduisons deux folios recto / verso en contre page ).
Le fait qu’en février 1447, un moine se soit déplacé deux fois la même semaine, et avait célébré à deux reprises un office religieux a retenu toute notre attention. Intrigué, nous avons cherché, fouillé, par recoupement, nous avons alors remarqué que les offices religieux coïncidaient pratiquement toujours avec une sépulture. De plus, après l’enterrement il y avait souvent pour ne pas dire toujours soit un mariage, soit un ou deux baptêmes ; quelquefois les deux ou trois.
On peut penser, qu’à Cabourg, jusqu’à l’installation d’un prêtre à demeure on se mariait après un enterrement, et après cette célébration on baptisait les nouveaux nés.
*18 - Ordéric Vital - III, p.298 - Donation est citée dans le Registre des Olim - 1268 ( t.I - p.747 ).
*19 - Ordinal de Saint-Pierre-sur-Dives - pages 110 à 118.
*20 - Mansus ingéniais, lidilis - Polyptique d’Irminon.
*20 - Lettres de Richelieu par M. Avenel - Histoire de France sous Louis XIII de M. Bazi.
Cabourg, d’où vient ton nom…?
Il serait présomptueux de définir avec exactitude l’étymologie du nom : Cabourg, beaucoup de zones d’ombres subsistent, les opinions sont très partagées, à la limite diamétralement opposées. Nous nous sommes bornés à chercher , à fouiller, et à transcrire ce que nous avons pu trouver.
Cette photo satellitaire, surlignée, démontre si ponit est ce sité hydrographique d'un rétrécissement de la Dives, peu avant son estuaire, qui devient un site géographique, d'où Cabourg semble en tirer son nom.
Aux Archives Nationales de Paris, on trouve au Moyen Âge dans un acte de l’abbaye de Troarn, le nom de : Cathburgus - d’où dérive une paléographie de : Kati-Burg - « Kati / Kath », est un mot du Vieux-Scandinave / Norois qui signifie : bassin - dans le sens de : petite anse.
Selon J. Sévrette en 1882, ce nom serait d’origine Anglo-saxonne : Caithness, ; « cat », désignant en anglais « une petite embarcation ayant une poupe étroite…? ». « Brug », précisant un ouvrage fortifié, étendue au nom village. Caer-burg signifiant : bourg du village.
Dans le recueil des actes de Henri II, roi d’Angleterre, duc de Normandie, comte d’Anjou, de Touraine et du Maine, on trouve cité :
- Cadburgum dans un acte en 1138 ; Caburgum dans autre en 1133 ; Cadburc dans une Charte à Angers en mars 1145 ; Cathburgum en septembre 1151 - La chapelle construite dans l’axe du pont : ecclesia Santi Michaelis en 1138 à Carrouges.
Euséve Salverte précise dans son « Essai Historique et Philosophique » - 1824, p.108 : que les Gaulois établis entre les bords de l’Orne et les deux rives de la Dives s’appelaient « Cadétes - combattants - » mot émanant directement de « Cath ou Cad » signifiant « guerre - combat » .
Une dénomination que les Saxons, qui se mêlèrent à eux, ont laissé subsister dans « Cath-burgum » qui semble être devenu Cabourg. Le mot « burg » - bourg désigne indépendamment le village, la demeure du guerrier . Huet en 1706, et Bochard définissent la même étymologie.
Auguste Vincent, dans sa remarquable et très célèbre : Toponymie de la France, définit « bûr » comme désignant une hutte, une habitation en vieux-germanique / scandinave ; « burg » donne un sens précis de fortification.
Pour Marie-Thérèse Morley, Maître de recherches au C.N.R.S., « bourg » peut remplacer « burgus » signifiant « bois - buscus » : c’est un nom d’origine germanique. Dans son Dictionnaire étymologique la même Marie Thérèse Morley, donne à « ca » le rôle d’un préfixe. Elle définit p.154, Cabourg : localité d’origine, avec deux formes altérées : Cabourc , Cabourt.
En conclusion, on peut avancer que le nom de Cabourg est très vraisemblablement un nom très ancien ( probabilité du IV /Vème siècle ) d’origine Germanique, avec une possibilité Scandinave. Il faut savoir qu’il n’y avait que des nuances entre le Germanique des Francs, et le Scandinaves des Saxons. Entre le Celte de nos Ancêtres les Gaulois et le Franc, il y avait énormément de similitudes. De là à émettre une opinion : Cabourg a de très fortes possibilités d’être un nom émanant directement du Saxon, sans occulter l’influence du Gaulois.
….ce nom historique….., pourrait très bien découler du site.
Dans les paragraphes qui vont suivre, nous allons traité le sujet, d’une façon traditionnelle en donnant une large part au récit anecdotique.
Au Xème siècle, un puissant seigneur, baron normand, Thurstan de Bastembourg, seigneur de Briquebec, de Concheville et de Fauguernon ; ancêtre fondateur de la dynastie des seigneurs de Montfort-sur-Rille et des Bertrand ; a conçu et fait ériger le puissant et redoutable château de Bassebourg, sur ce site imprenable.
Il est indispensable de préciser, que cette forteresse, a subi de très nombreux et violents assauts, des sièges prolongées, et n’a jamais été prise du temps de son occupation par le baron.
Dans une Charte de Richard Cœur de Lion ( 1191 ), Portum Divoe, - id. - dans les Archives du Calvaire - n°155 bis , 190.
Recueil de mandements royaux Francs de 801 à 900 - Bibliothèque Nationale de France à Paris.
Il devient évident que jusqu’au XIème siècle, les quelques misérables habitations de pêcheurs-paysans constituant le lieu-dit habité de Cabourc/Cabourg, répartis à droite et à gauche du franchissement de la Dives, furent assimilées au lieu de franchissement , c’est-à-dire : au pont lui-même. Il concrétisa toute l’attention, et tous les intérêts.
Selon le comte de Neuville, dans ce pays uniformément plat, inculte, la seule et unique clé du système défensif a été jusqu’au XIVème siècle « la montagne de Bassebourg ». C’est un cône tronqué, de quatre cent pieds *21 de haut, faisant fortement saillie dans les marais de la Dives. Au Nord, de ce point remarquable d’observation, on contrôle l’estuaire de la Dives, et un large rayon de la Manche.
À l’Ouest et au Sud, on observe d’un côté l’immense plaine limitée par les collines du bocage, de l’autre la vaste forêt d’Argentan ; au Sud la vallée de Dozulé.
Ce château a joué incontestablement le rôle de vigie, et une position cruciale dans la lutte anti « pirates norman’s - vikings ».
Les plantureuses prairies que nous connaissons de nos jours, n’étaient encore au XVème siècle qu’une vaste étendue marécageuse et inculte*22 ; pratiquement infranchissable au XIIIème siècle. Ce site avait été également, depuis très longtemps remarqué ; puisqu’ en -60 avant notre ère, un florissant « oppidum gaulois », y existait.
Thurstan de Bastembourg, céda en 996, ce château à un chapitre de chanoines. Il n’en resta pas moins l’une des plus importantes forteresses de Normandie. Guillaume de Malmesbury la cite parmi celles que les partisans de la Maison d’Anjou conquirent sur le roi Étienne en 1142.
En 1255, les Chartreux qui avaient remplacé les Chanoines, à Bassebourg, obtinrent l’autorisation de quitter cet austère et glacial édifice.
Bénéficiant de l’incommensurable générosité du roi Louis IX, dit Saint-Louis, ils élevèrent au fond et à l’autre extrémité de la vallée, dans la paroisse d’Angoville, le monastère de Royal-Pré *23.
L’ancienne citadelle inhabitée fut peu à peu abandonnée, et se transforma progressivement en ruines. Seule subsista, la chapelle dit de Saint-Michel, qui elle aussi avec le temps s’effondra. Victime des ans et des éléments. L’unique vestige de cet ensemble fut le corps de ferme.
La forteresse de Bastembourg, qui devint au fil des ans et des usages : « Bassebourg », avait comme point d’appui stratégique, le passage permettant le franchissement de la Dives : c’est-à-dire le pont. Celui-ci avait été très tôt fortifié vers le IXème siècle par Hasting .Le baron de Bastembourg, avait lui, non seulement renforcé les fortifications de ce pont, mais ils les avaient nettement améliorées.
Dans les deux sens, on peut dire que le franchissement de la Dives, a été verrouillé dès le VIIIème / XIème siècle. La seule possibilité de circulation dans cette région longtemps inhospitalière, et difficilement accessible : une voie terrestre, celle de Caen à Honfleur, par Dives, voie étranglée, étirée et serpentant dangereusement dans les marécages, donnant au seul accès existant encore au XVIème siècle : le pont de Cabourg - cité également dès le VIIIème siècle par les moines de Saint-Père *24 .
Toujours, selon le comte de Neuville : aucun point du littoral Normand n’offrait les avantages de l’estuaire de la Dives, pour l’établissement d’un centre de repli sûr, d’un point fort opérationnel, abrité et camouflé. Hasting, chef de guerre d‘une armée scandinave d‘invasion : cette armée de pirates sanguinaires - les Norman’s *25. ; ne s’y trompa pas.
Un point d’Histoire : Hasting, lorsqu’il débarqua, s’est trouvé dans l’obligation d’avoir une base solidement établie, un port refuge bien abrité pour ces gros navires à l‘ancrage .
Non les bateaux « drakkars » avec lesquels ils effectuaient ses raids désastreux, mais ceux qui lourdement chargés de butins regagnaient, en affrontant les violentes et redoutables tempêtes nordiques ; la lointaine patrie. Cabourg le lui offrit. Voulant écarté le danger, et croyant bien faire le roi Louis III *26 , devint l’allié de Hasting.
Ce fut un accord unilatéral, un marché de dupes au seul profit de Hasting. Ce pont apparaît, au travers des écrits médiévaux, comme solidement fortifiés aux deux extrémités, d’où la définition germano/saxonne de « burg ». Hasting et ses ( pirates ), ont infesté non seulement l’estuaire de la Loire, mais également et et surtout tout le littoral du Calvados de 867 à 882 *27 .
Cabourg, était pratiquement insulaire, cerné au Sud et à l’Ouest par les marais. L’humidité permanente de ces marécages était alimentée, par la Dives, la Divette et leurs multiples ramifications, à laquelle s’ajoutait les eaux saumâtres des marées. Ces lieux étaient infestés de nombreux parasites.
À l’Est, l’estuaire de la Dives offrait avec ses vases, ses courants de réelles difficultés. Le hameau / village de Cabourg de cette époque, n’a donc été pendant longtemps accessible que de l’Ouest, par les sables du bord de mer, et à marée basse*28 . Dans cet l’estuaire de la Dives, les dépôts vaseux apparaissent dans la zone infralittorale quelques mètres sous le niveau des plus basses mers ( sables litho-bioclastiques vaseux).
Dans cette zone en question fluvio-marine les dépôts s’ordonnent généralement selon une variation transversale depuis le chenal sableux vers les berges les plus vaseuses. Des travaux d’endiguement eurent lieu à plusieurs reprises entre le XIIème et le XIVème siècle, date à laquelle le chemin de Caen devint réellement praticable en tous temps.
Varaville, placé à l’autre extrémité, rappelle la présence d’une immense forêt antique qui encerclait la région et dont nous avons parlé précédemment, les bois de Bures et de Bavent n’en sont que de timides et pâles vestiges *29.
*21 - Le « pied du roi valait en 1667 - 32,660 cm. ,et en 1668 - 32,484 cm.
*22 - leur étendue était de 300 acres soit environ 245 hectares - Archives Nationales de Paris, P.278 2, n°314 ; P.307, n°181.
- Archives Nationales, de la Bibliothèque Nationale de France, et des Archives de la France
monastique « Concilia Rotomagensis Provincae ».
*23 - Cartulaire Normand de L. Delisle - p. 93, n°529 ; p.97, n°538.
*24 - Cartulaire Normand de L. Delisle - p. 93, n°529 ; p.97, n°538
*25 - Cartulaire de Saint-Père de Chartres.
*26 - Cartulaire de Saint-Père de Chartres, p.361.
*27 - roi des Francs de 869 à 882.
*28 - Annales Vedastinae - année 882.
*29 - Annales Vedastinae - année 882,
leur étendue était de 450 acres soit environ 382 hectares - Archives Nationales de Paris, P.278 2, n°316 ; P.307, n°182 verso.
Un lieu-dit habité……dénommé hameau « Cabourc », devenu un village appelé : Cabourg.
Si, en dépit de nos investigations, à ce jour, il nous est difficile de définir avec exactitude, l’époque de l’apparition d’un lieu-dit habité dénommé : Cabourt / Cabourc / Cabourg, peu importe l’orthographe .
Il nous est cependant possible d’écrire, que le nom semble être apparu vers le VIIIème/IXème siècle. Les rares plans, croquis que nous avons pu compulser, témoignent qu’au Xème/XIème siècle un groupement d’habitats d’écrivait un arc de cercle presque parfait, largement ouvert vers le sud ; en un lieu désignait sous le nom de Cabourt, pour certains actes, Cabourc pour d’autres.
Le centre intérieur de cet arc, était utilisé comme une « place centrale », c’est là que les filets de pêche séchaient ; que l’on réparait les bateaux, que l’on palabrait sur les destinées de la petite communauté cabourgeaise ; qu’au XVIIème /XVIIIIème siècles les dentellières en un petit groupe excellaient dans la confection de cette très célèbre dentelle de la vallée de la Dives ; que les Anciens siégeaient sur leur banc….Nous pensons, que la différenciation dans l’orthographe provient de la phonétique. En effet, en ces temps révolus, les seuls susceptibles d’écrire, de rédiger des actes, étaient les religieux du clergé régulier : c’est-à-dire les moines
Dans les Cartulaires de différentes abbayes de Basse-Normandie ( Troarn, Ardennes, Saint-Pierre et quelques autres…), tout comme dans les Obituaires, ils transcrivaient très exactement ce qu’on leur exposait, ou plus exactement ce qu’ils entendaient, les sons qu’ils percevaient. Il est apparent que la disposition, des habitations du hameau de Cabourg, rappelle la disposition des villages du haut-Moyen-Âge des pêcheurs/marins Scandinaves/Saxons.
L’habitat proprement dit, incite fortement à penser , que les maisons, car il s’agit bel et bien de « maisons », étaient beaucoup plus longues que larges. Les seuls ouvertures existantes étaient à l’est. Construites en bois grossièrement équarris, les interstices bouchés, colmatés avec un mélange d’argiles et d’herbes séchées, sur un soubassement de briques d’argiles asséchées au soleil. Le toit était à deux pentes, fortement inclinées. Il était réalisé avec des bottes de joncs très serrés sur deux épaisseurs.
Chaque maison comprenait, à l’extrémité, une pièce, un local où était remisé nourritures, armes, et autres objets divers.
La seule pièce occupée en prolongement de la précédente, et accessible de l‘extérieur couvrait approximativement les deux tiers. Dans cette partie vivait une famille, c’est-à-dire : les ancêtres ( père-mère ), une ou deux générations d’enfants et petits-enfants, des collatéraux, soit en moyenne de douze à quinze individus.
Ces mêmes sources nous révèlent, que ce mot désigne dans ces deux dialectes :
« Un abri, s’apparentant à un baraquement, à un logement construit en bois , souvent en troncs
« équarris, sur une assise permanente de « briques » en tourbe « extraite d’une terre humide et
« argileuse, appelée « molle », d‘où le nom de « Mollière, désignant un lieu où l‘on extrait la molle ». La couverture était souvent « faite de bottes de roseaux ou de genêts serrés, quelquefois la voile du bateau », était utilisée. Elle pouvait abriter une vingtaine d’individus, deux Budhs étaient « donc nécessaire à l’hivernage d’un équipage complet.
« Buth /Budh / Buf - Saga d’un nom, qui s’exprime dans un souffle ».
Il aurait pu avoir une origine onomatopéïque.
Dans les textes, et actes très anciens, un équipage de « drakkars », le double en nombre d‘une maisonnée ; hivernait en pays étranger dans ce type d’habitation.
Remontant notre « filière », nous avons découvert que ce type d’habitats s’appelait selon,
- le Glossaire sur les dialectes Germaniques et Nordiques de Jean Renaud, Bibliothèque Nationale de Paris, et les études de Lucien Musset, nous dévoilent une provenance
- du vieux Saxons,
- du vieux Scandinave - Budh ou Smidfjududf : dh selon la loi dite de Verner,
donne f par mutation consonantique - phénomène phonétique historique appelé métaphonie, a donné en vieux Français Beuf. L’examen de textes paléographiés du Xème siècle et du XIème, fait ressortir l’évolution de la prononciation et des particularités dialectales :
Beuf - Beuff -Buffve - Befe - Buf -Buff - Buff - Bufe - Buffe ( s )
Beuf - Beuffe - Buffve
Chronique de Saint Denis
Manuscrit latin de Sainte Geneviève, folio 213d
Bufe
Renaud de Montauban
Bufe - Buf -Buff
Bibliothèque Nationale de Paris
Cartulaire de Ponthieu
Manuscrit 10112 - folio 7 verso : fond latin
Le Centre National de la Recherche Scientifique, nous apprend que « Buf - Buff » est qualifié de : vieux mot, d’origine obscure - qui n’est ni Indo-européen, ni Celtique, ni Grecque, ni Latin, ni Germanique ; dont la racine cependant est : Buf.
Émanant directement de Budh - Buth.
Cette racine Buf - Buff - cité dans un acte daté du 19 février 1259. exprime selon des dictionnaires étymologiques : pour les uns, un gonflement des joues, puis le bruit de l’expiration, pour d‘autres, la partie du casque comportant un gonflement protégeant les côtés du visage.
Les Chroniques de Saint-Bertin, signalent au cours du IVème siècle, l’installation d’une importante colonie de Saxons dans le Bessin ( région de Bayeux ), et certains points du littoral normand. En 565, Fortunat décrit les Saxons fidèles de l’évêque de Nantes. L’expansion terrestre se fait méthodiquement par une progression le long des affluents.
Les cours d’eau n’étaient qu’une voie facile, rapide et silencieuse vers l’accès d’un objectif terrestre ciblé. Outre la ruse, la sûreté du coup d’œil, l’extrême promptitude à réagir, ils possédaient la science infuse de la complexité de la navigation sur une rivière.
Excellents cavaliers, ils nourrissaient une véritable passion pour les chevaux, et vénéraient leur monture. La civilisation saxonne repose exclusivement sur une activité sylvo-pastorale, qui représente l’unité réelle de la base communautaire. Ce groupement de type familial se fonde sur les liens du sang et de l’alliance : ils sont sacrés. Une communauté rurale au Moyen Age était considérée comme une enclave dans le fief suzerain, située à l’intérieur des bois, dans des marécages. Ses habitants devaient être liés ensemble par les origines, les coutumes, par les droits d’usage : la terre était un patrimoine commun.
C’est l’élément principal qu’il faut travailler ensemble, qu’il faut défendre ensemble, ce qui resserre les liens : les membres de la communauté sont solidaires, ils sont compagnons comme à bord d’un navire. L’installation d’un groupe venu d’ailleurs, régit par des lois naturelles et tacites, jugulant la violence, au centre desquelles se situe : l’honneur et l’exploitation du sol, apparaît. Cette terre témoigne d’un patient compromis entre la mer, la rivière, la terre et les hommes.
Jean Dhont dans sa thèse, a écrit :
« …dès la fin de l’époque romaine, et même un peu avant, la circulation par voie de terre fait place
« à la circulation par eau, entraînant un déplacement corrélatif de la population…. »
Vers la fin du IIème siècle, mais surtout du IIIème aux Vème siècles, la crise de l’empire romain entraîne la désertification des campagnes, l’abandon des terres cultivées, et la nature reprend ses droits. L’anémie des relations commerciales, les chemins, et plus particulièrement les célèbres voies qualifiées de « romaines » sont délaissées, ne sont plus entretenues et se dégradent jusqu‘à devenir impraticables. La végétation spontanée s’en empare. L’unique moyen de communication devient la rivière Dives, en ces temps du début de notre ère, le cours et le débit de ce cours d’eau sont beaucoup plus importants que ceux que nous connaissons actuellement.
Chapitre sur l’Historiographie proprement dite de Cabourg.
Ni la géologie, ni la géographie, ne peuvent répondre à la question :
- vers quelle époque l’homme s’est-il manifesté sur le terroir, qui devait se dénommer Cabourg ?
La brièveté du chapitre qui découlera de cette question, signifiera explicitement, l’ impossibilité de présenter dans ces lignes une étude exhaustive. Les seuls éléments que nous pouvons présenter, sont des pierres bizarres, qui semblent intentionnellement taillées, et que des spécialistes ont appelé : bifaces, racloirs, grattoirs, pointes, et quelques autres…. Notre intention n’est pas d’exposer une collection personnelle.
L’objet de ce texte n’est également pas de prendre parti pour telle ou telle hypothèse. On peut constater, cependant, selon F. Bordes, que les « trouvailles » faites permettent, de dénommer l’outillage à taille bifaciale, et de le dater du Moustérien de -300 / -250.000 à -40 / -35.000 ans avant le présent. D’autres pièces ont autorisé de considérer, que progressivement celui-ci a fait place à des techniques nouvelles ; d‘où éventuellement une présence permanente d’hominidés. Un fait forcément se révèle, et une évidence se manifeste : la présence des marais stabilisant une faune, source certaine de gibiers potentiels.
Une confirmation, enchaîne notre raisonnement : par le biais des études dans les « Marais de la Dives », nous savons que vers -20 / -18.000 ans toujours avant l’actuel, le climat franchement tempéré et frais favorisa non seulement l’expansion forestière, mais l’établissement de prairies arbustives ; conjointement le niveau marin se rehaussait.
Le Néolithique, avec la domestication de certaines espèces, la culture de plantes alimentaires, en Basse-Normandie selon Michel de Bouard, semble être l’aboutissement de grands cheminements d’émigrations venus de très loin, après franchissement de la barrière de la Seine . Il faut envisager, que les apports nouveaux se soient propagés de proche en proche parmi les populations autochtones stabilisées par la chasse, et la pêche.
L’ aurore de notre passé : ceci pourrait expliquer……cela ?
Si Ptolémée, au IIème siècle de notre ère, a malencontreusement inversé la position de l’estuaire de la Seine, celui de la Touque, et évidemment celui de la Dives, par contre il a correctement positionné à deux degrés prés ( 51°30’ au lieu de 49°05’ ) la baie de Seine.
Strabon, lui a mis en exergue des traits essentiels des cours d’eau normands. En effet, la baisse du niveau marin pendant la période glaciaire, c’est-à-dire pendant pratiquement tout le Paléolithique, a considérablement fait avancer la ligne côtière du rivage Bas-Normand vers le large. De ce fait, il provoqua un approfondissement considérable, et un puissant colmatage des estuaires des cours d’eau côtiers. La remontée des eaux marines, a inversé le mouvement, rapprochant la ligne du rivage de sa position actuelle.
La Gaule vue par Claude Ptolémée, géographe, né vers 90, mort vers 168 de notre ère.
de ce fait notre Normandie ressemble à........
Notice de Ptolémée, expliquant et justifiant ces données géographiques - 7 recto - Document de la Bibliothèque Nationale de France à Paris.
Les grands événements marins qui ont participé à la formation du sol de Cabourg, à la conception de son environnement, ont considérablement influés sur le peuplement issu des vagues celtes aux environs de -900, début de l’âge du fer - Hallstatt, puis vers - 550 début de l’âge du Fer II - La Tène. La fouille d’un cimetière du Halstatt final et du début de La Tène, à Ifs ( 14 ), a considérablement éclairé les zones obscures.
Vers 400 ans de notre ère, une seconde transgression marine, submerge les terres occupées par l’homme. Après une très légère baisse le niveau semble se stabiliser. L’importance, n’est pas sous estimable, le colmatage de l’estuaire de la Dives, permet un espace mieux dégagé et favorise l’accès et même la navigation d’embarcations à faible tirant d’eau.
Un rapport du citoyen Gervais de La Prise l’Aîné, daté du 22 floréal an IX - mardi 12 mai 1801, dirigeant des travaux d’approfondissement du canal de la basse vallée de l’Orne, il a mis au jour deux navires romain enfouis sous 16 pieds ( 5 mètres ) de tourbe les restes deux navires gallo-romains.
L’énumération hétéroclite faite par César ( De Bello Gallico - II, 34 ), il associe les Aulerques Cenomans ( Sarthe ), Aulerques Ebuvorices ( Eure ), aux peuples de l’Océan ( maritimae civitates ). Ces peuples n’avaient aucune fenêtre sur la mer, et nous pensons, que César, confond les Aulerques Lexoviens ( Lisieux et vallée d’Auge ), avec les autres Aulerques.
Si l’on se réfère aux Commentaires de César lui-même ( VIII, 31 ), ce n’est que vers -51/-50, que Caius Fabius à la tête de vingt six cohortes obtient la soumission définitives des peuples gaulois de nos régions.
Carte d l'implantaton des peuples Gaulois en Normandie - Document de la Bibliothèque Nationale de France à Paris.
Le nom…..un vestige d’une surprenante épopée.
Il n’est peut-être pas utile de sortir du sujet, mais il est toujours intéressant d’en agrandir le cercle des recherches ! La quête d’une meilleure approche nécessite parfois de cerner très largement ledit sujet.
Dom Paul Piolin dans sa remarquable Histoire de l’Eglise du Mans, nous relate comment les Saxons se sont infiltrés dans le dispositif Gallo-romain au IIIème siècle et au IVème, implantant des colonies durables sur le littoral de la Manche, en terre normande, en bord de Loire et de la Maine, dans le Haut-Maine. Ce fait est attesté par de nombreux documents d’Archives départementales du Calvados, du Maine et Loire, de la Sarthe.
Selon Grégoire de Tours, les Saxons établis dans le Bessin, et dispatchés en petites colonies la Vire et la Touques, depuis les IIIème et IVème siècles jouèrent un rôle prépondérant dans l’invasion Franque, et nombreux servirent comme auxiliaires dans les armées de l’envahisseur.
Ces invasions sporadiques préfiguraient celles des Normen’s - hommes du Nord, de 861 à 882 - …..Normanii, dans d’autres textes « …piratae Danotum… », plus connus sous le nom de : Vikings = en dialecte scandinave : vikingar.
Les Saxons surgissent dans l’Histoire vers la fin du IIIème siècle, et se découvrent une vocation maritime, qui les conduisent inexorablement à une migration,
- conséquence d’une surpopulation entre l’Elbe et l’Ems,
- exhaussement du niveau marin qui submerge les grasses prairies de ces éleveurs de bestiaux, hors du commun, - l’appât des richesses de l’empire romain d‘occident,
Les Archives départementales du Calvados, ont été pour la réalisation de ce texte un incomparable support.
Fusion de races, fondement d’un lieu-dit habité.
Sans nous étendre sur ce sujet, nous pensons néanmoins, qu’il est indispensable d’effleurer la période dite « antique ».
Il est évident, que vers le IIIème siècle de notre ère, au temps de l’anarchie militaire, la Gaule connue de nouvelles invasions : la Pax Romana, avait pris fin. Si des Germains venus par terre erraient pratiquement librement, dans tous les sens, sur le territoire Gallo-romain ; des gens débarqués par mer, s’installaient dans les endroits déserts, isolés, abrités des côtes de la Manche ( agri deserti ), sans rencontrer la moindre opposition.
Un autre fait avéré apparaît, les Ancêtres de nos Aïeux, amollis par trois siècles de paix et de prospérité, ayant une confiance aveugle dans leurs autorités ; répugnaient à l’utilisation des armes. En l’absence de vestiges, il est toutefois possible d’écrire, et nous nous référons en cela, à des textes d’Historiens dont la compétence ne peut être mis en doute. Au travers de documents de Centres d’archives Bas et Haut normands : il est désormais acquit, que des navigateurs, pêcheurs ou autres, soient venus s’abriter par gros temps, relâcher par mauvais temps, ou tout simplement faire escale dans l’estuaire contrarié de la Dives.
Exactement, comme les Saxons, ces intrépides marins, surnommés par les gens du « Pays » - hommes aux longs couteaux, qui avaient installé et organisé une véritable et solide colonie dans le Bessin, qui se prolongea pendant plusieurs siècles ; dès le IIIème siècle.
Cabourg, ne serait-il pas authentiquement un dérivé de ….. Cat Burg ?
- Bourg, c’est-à-dire, dans la définition la plus originelle : groupement d’habitats, - Cat, définissant : un endroit, un passage rétréci.
- Cabourg, le « Vieux Cabourg » , n’était-il pas situé sur la rive gauche de la Dives ( Ripa Dive - XIème siècle - rivière divine), à l’entrée du pont dénommé « Pont de Cabourg », en un endroit où la rivière est encore étroite, et va commencer à s’élargir pour former son estuaire en forme de rade, protéger du large par « la Pointe de Cabourg ».
Si Cat Burg, est la plus ancienne dénomination découverte, si Cabourg est d’origine Vieux Saxon / Vieux Scandinave - proche du Westique utilisé par les Francs, on pourrait établir un lien avec : …à proximité nous avons Houlgate : Houlegate- Holgata, qui signifie en Vieux Saxon ou Vieux Scandinave - chemin creux.
La région maritime de l’estuaire de la Dives présente incontestablement des traces non équivoques de l’implantation de groupes nordiques restés compacts et fidèles à leur vocabulaire. Ainsi, les marais de la Dives exploitaient leurs : dams c’est-à-dire leurs terrains clos de digues, bordés par des dics - digues, draînés par des fliets - bras d’eau, et amassaient leur récolte sur des hogues - buttes. On trouve, à peine déformé sous l’appellation patois : nez - cap ; mielle - dune ; grune - bas-fond. Une foule de poissons ont des noms scandinaves adoptés par le français local.
Les Historiens précités, pensent que les navigateurs Saxons ou Scandinaves, sont venus très tôt s’abriter, puis hiverner en construisant leurs baraquements typiques « Buth - Buth - Buff… », et pour quelques uns faire souche avec des femmes du pays.
Dés le début du IVème siècle, les inquiétudes suscitées par l’établissement de véritables colonies de Saxons entre Boulogne et le Cotentin, incitent l’autorité centrale romaine à réagir : la création du litus saxonicum - ligne de défense contre les Saxons.
La crise des effectifs, le manque de combativité de l’armée et même celle des légendaires légions : rend cette ligne inefficace. Les hommes valides fuient les campagnes, désertes les villages pour ne pas être enrôler de force dans l’armée, laissant les femmes seules pour vaquer aux occupations quotidiennes.
La première apparition notable de Saxons dans l’estuaire de la Loire, et le littoral Normand a été authentifiée en 286/288. Le tirant d’eau ridicule de leurs embarcations, était de 0,90 à 0,95 en pleine charge - soit environ 18 tonnes : représentant 35 à 40 hommes avec marchandises et équipements, ou 20 hommes et des robustes petits chevaux scandinaves.
Les cours d’eau n’étaient qu’une voie facile, rapide et silencieuse vers l’accès d’un objectif terrestre ciblé. Outre la ruse, la sûreté du coup d’œil, l’extrême promptitude à réagir, ils possédaient la science infuse de la complexité de la navigation sur une rivière. Excellents cavaliers, ils nourrissaient une véritable passion pour les chevaux, et vénéraient leur monture.
Nous nous sommes amplement documenté et inspiré de la Chronique Anglo-Saxonne - Anglo-Saxon Chronicle de B. Thorpe. Ils exploraient tous les cours d’eau à bord de petites embarcations légères, en peaux d’animaux tendues sur une structures en osier, et choisissaient leurs objectifs. Ils n’hésitaient pas à s’installer aux meilleurs emplacements le long d’une vallée d’un cours d’eau .
En un lieu précis, là où il y avait une possibilité de créer des herbages, Ils s’implantaient, et dans de nombreux endroits ils faisaient faire souche avec une femme du pays. Éleveurs expérimentés, vêtus de peaux de bêtes, ils se nourrissaient de laitage ( lait -beurre - crème - fromage ), de viande de porc, et de poissons ( frais - séchés - fumés ). Ils connaissaient et utilisaient l’inertie thermique de la terre, dans la construction de tous leurs bâtiments.
À la fin du Xème siècle et au XIème, une certaine diversité fait place à la relative uniformité qui caractérisait la vie rurale.
Cette colonisation rurale/maritime, est très complexe, et singulièrement diffficle à étudier. Nous avons pris connaissance de l’ouvrage de Dudon de Saint-Quentin, de Rollon à Richard 1er, heureusement revu par Guillaume de Jumièges : le récit est plus assimilable, bien que succinct sur les ducs de Normandie Richard II, Richard IIII et Robert.
L’expansion de la mise en culture vivrière de parcelles de terre au XIème siècle, vers 1069, se juxtaposant à la pêche et à l’élevage, apporta à l’alimentation un plus qui contribua à l’accroissement de la population. Aux produits laitiers, aux poissons séchés et aux coquillages s’ajoutent désormais le pain avec la culture du blé, de l’avoine et du seigle, des légumineuses.
Un fait ressort, Cabourg connait au XIème et au XIIIème siècles, une forte expansion démographique, clairement attesté par les documents sus évoqués, ne pouvant néanmoins pas être évalué quantitativement.
Le « fief » de Cabourg- analyse de la donation de Guillaume ?
Après avoir fondé l’abbaye Saint-Etienne de Caen, Guillaume le Conquérant affina se libéralités en donnant Pons Divae - Pont sur la Dives et Cabourg.
Ces deux fiefs dépendaient non seulement des colons et vavasseurs……conditionnarii seu liberi homines……qui y résidaient, mais aussi les droits et coutumes ordinaires qui dérivaient de la propriété du rivage maritime *. Ce droit est inscrit dans la Charte de 1073, vidimée en 1273 par Philippe le Hardi, en 1468 pr Louis XI.
Richard Coeur de Lion, confirma cette donation par une Charte en 1191. Il reconnaissait que l’abbaye Saint-Etienne avait le port et toutes ses coutumes et liberté, ainsi que le varech de mer ; qu’elle avait un droit sur les navires chargeaient de marchandises qui entraient et sortaient de la rivière ; et que ce droit, ainsi que le droit de varech et de pêche, s’étendait depuis le pont jusqu’à la pierre placée devant Saint-Michel-de -Cabourg.
À Cabourg, outre la pêche , il y avait la chasse aux oiseaux de mer. Sur u vieux plan terrier, à la B.N.F., on peut compter treize mares à gibier d’eau.
La Coutume sur le poisson donnait un revenu impressionnant pour cette époque.
Un acte du 29 avril 1501, rapporte en détail la transaction entre les religieux de l’abbaye et des particuliers, qui s’élevait sur le tiers du meilleur poisson pris à la pêche sur la plage.
Un Arrêt de l’Échiquier de Pâques, tenu en 1217 à Falaise, l’abbaye Saint-Étienne « ……avait la seisine des craspois, pris à Caborc…… ». Une Charte de 1098, l’Abbé, c’est-à-dire le Supérieur de l’abbaye concédée avec l’abbaye de Fécamp, un arrangement, per concordiam……, sur les esturgeons que ses hommes pêcheraient.
Quant au droit d’ancrage et de terrage des navires, il était d’un sou pour les navires entrant ou sortant du port ; selon l’enquête faite par les Juges de l’Amirauté de Dives le 20 juin 1465.
L’abbaye n’avait pas bien entendu, profité de l’important bénéfice, que pouvait rapporter le fief de Cabourg, et le péage de son pont. Sous Henry II d’Angleterre elle concéda à deux seigneurs Gosselin de Cabourg, et Hugues de Dives, 4 acres de bruyères et 6 muids de vin à prendre sur la terre de Mood, fief d’Orbec.
* - Cartulaire normand n°826
Parmi les droits et coutumes accordés dans l’acte de Guillaume, à l’abbaye de Saint-Étienne de Caen,
- le droit de pontage ( franchissement de La Dives ),
mais également les très rémunérateurs
- le graspois, le droit sur le sel extrait de la saline de Cabourg
Graisse de baleine
Dans Gallia Christina, t.XI, p.59, il apparaît que dès le XIème siècle, l’abbaye de Caen prélevait une dîme sur la prise des baleines dans ou au large de l’estuaire de la Dives, les églises de Saint-Bertin et de Saint-Omer, 4 deniers sur les queues, et l’église Coutances sur celle des langues des cétacés à Merri,
Cette graisse nommée graspois ( spectumum natutale - 1624, in-folio ), nom figurant dans plusieurs Ordonnances royales afférentes à Cabourg/Dives.
Le graspois, ou « lard de carême » en effet composait souvent la viande, et le corps gras dans la nourriture des pauvres, pendant les jours maigres.
D’autres parties de l’animal étaient très recherchés, comme la langue état un met trés et apprécié autant sur la table des riches et puissants seigneurs, bourgeois, que sur celle d’Abbés, dans les abbayes.
Les fanons avaient une utilisation dans l’industrie : Guillaume le Breton nous apprend que sous Philippe Auguste en faisaient des ornements pour leurs casques.
Au XIIème siècle les Norvégiens et les Islandais avaient répertoriaient 23 espèces baleines en Manche et Mer du Nord.
Des Statuts promulguaient en 1318, font apparaître de nouvelles variétés de poissons : l’aiguillat ou chien de mer ; la raie ; la sardine également connue sous le nom de celerin ; la truite.
L’ordonnance de 1351, y ajoute le saumon et le marsouin, appelé dans les vieux textes, qui fut longtemps le plat principal dans le menu des pauvres gens.
La taille de 1292, nous dévoile 41 poissonniers de mer et 9 charniers. Cabourg a compté jusqu’ à poissonniers, qui étaient également pêcheurs.
C’est avant le 28 septembre 1066, que Guillaume le Conquérant partagea la dime sur le pêche à la baleine dans l’estuaire de la Dives entre l’abbaye Saint-Etiienne de Caen et l’abbaye Saint-Martin de Caen ( cartulaire de la Sainte-Trinité Cad., f.10 V° )
Si droit de pêche fluviale, en eau douce appartenait en principe au seigneur du fonds, pour la Dives à Cabourg une entorse semble exister. Les Salines de Cabourg, dénommé dans un acte « pêcheries ou piscine - cartulaire de la Sainte-Trinité Rotom. D. XLVI, p.445 ).
Le Bulletin de la Société Linéenne de Normandie de 1907 - 6ème série - 1er volume, nous apprend sous la plume de L. Brazil : p.157 - Les cétacés du Musée d’Histoire Naturel de Caen,
-p.176 : « ……dans la nuit du 10 au 11 janvier 1830, la mer a jeté , sur la côte de Buzenval (
« Houlgate-Dives ), un cétacé du genre dauphin, dont la longueur onze pieds dix pouces, la
« circonférence de huit pieds dans la partie la plus renflée du corps, et le poids de deux milles livres
« environ.
* - pied = 0,3048, divisé en 12 pouces,
- pouce = 2,54 cm.,
- livre = 453,59 gr.
Le Musée possède encore le squelette monté, dont la longueur totale est de 3 m. 48. Il manque quelques vertèbres ( 45 au lieu de 51/52 ).
Il s’agit d’un Globicéphale, cétacés éminemment sociables, vivant en troupeau quelquefois d’une centaine d’individus.
En 1856, 8 individus au Havre ; 6 à Berville-sur-Mer ; 1 à Villers-sur-Me ; 1 à Ouistreham mesurant 6,17 m., vinrent à la côte.
Le Marsouin atteignant à peine deux mètres est le cétacé le plus commun de la Manche. Il s’y manifeste en toute saison chassant les bancs de poisons, s’approchant très du rivage. Son nom allemand Meerschvein du latin Marinum suem, signifie cochon de mer. Les anglais l’appellent porpoise.
Sa chair était très appréciée pendant le temps du Carême, et sa graisse très recherchée par les petits pêcheurs de grève, dispersés sur le littoral normand. Aussi sa pêche était-elle très active sur le littorale entre la Dives et la baie des Veys. Se reporter à l’excellent ouvrage de Noël de La Morinière - Histoire générales anciennes et modernes dans les mers.
Guillaume, duc de Normandie, avait fait dans sa donation de la terre de Cabourg ( caburc parchemin du XIème siècle - B.N.F. de Paris ), la concession entière de la pêche au marsouin qu’on prenait en « bée de la Dyve », à l’abbaye Saint-Étienne de Caen. L’abbaye de Fécamp bénéficiant de quelques droits, c’est pour régler leurs prétentions respectives sur cette qu’il promulgua une Convention, constituant et réglementant des Associations : Societates walmannorum.Les auteurs de l’ Ostéographie, font remarquer que c’est sur les côtes du Calvados, qu’un autre cétacé se rencontre le plus fréquemment. L’’
Hyperoodon visite et semble affectionner la baie de Seine. Le 13 novembre 1840, un mâle de 7,50 m. s’est échoué à Langrune.
Le 22 septembre 1842, un mâle de 7 m. entre Sallenneles et le Home. En 1852, et en septembre 153 à Cabourg ; dont le squelette a été acquit par le Museum d’Histoire Naturelle de Paris, exposé au Jardin des Plantes - p.208.
Le 28 juillet 1894, deux mâle l’un de 6,30, et l’autre de 6,50 m. sur la plage entre Houlgate et Dives - p.210.
Cabourg, une mini société sans monnaie.
port / centre d’un commerce de sel ?
Que sait-on du commerce de ceux qui habitaient le lieu-dit de Caburc / Cabour / Cabourg ? Y avait-il un commerce du sel extrait depuis les temps les plus reculés à la saine de Caburc ? Ce commerce se faisait-il par la mer, ou par la remontée de la Dives navigable jusqu’à Troarn ? Les réponses sont difficiles, faute d’écrits fiables.
Les sources sont très rares, les seules exploitables, sont l’existence d’une classe de négociants en les moines de l’abbaye Saint-Étienne de Caen, et ceux de l’abbaye Saint-Martin de Troarn.
Dans un terroir coincé entre le rivage dunaire, un petit fleuve côtier : la Dives et les marais, le mode vie est essentiellement agraire, une part importante des biens de consommation est produite par les consommateurs eux-mêmes.
Cela vaut pour la nourriture de base : produits agricoles, élevage, cueillette, chasse, pêche, mais également et surtout pour l’habillement : filature et tissage à domicile de la production de laine des moutons, du lin du jardin ; pour le chauffage : le bois du marais ou ramassé sur la plage ; pour l’éclairage : chandelles de suif des moutons, de la graisse des cétacés chassés en bord de mer.
Les hommes du lieu-dit, puis du hameau, qui deviendra avec le temps le village de Cabourg vivaient en groupe familiaux plus larges dès le Vème/VIème siècle, et vraisemblablement bien avant.
Ascendants et descendants, frères, sœurs, vivent le plus souvent sous un même toit, et participent directement au produit de l’exploitation.
Toujours dans le cadre de l’étude du passé de Cabourg, à un niveau plus large, ce type de famille est fortement intégré dans la communauté villageoise. Il est infiniment probable qu’à l’intérieur de cette communauté les produits passent de l’un à l’autre sous forme de troc, ou même, ce qui est un peu plus difficile à cerner dans nos esprits modernes, ; la forme du don.
Autrefois, en ces temps qui échappent à notre conception : chacun donnait aux autres en s’attendant à recevoir. Chacun donnant évidemment , soit son superflu, soit ce qui manquait à l’autre, il se produisait une sorte de compensation qui, elle aussi, rendait largement inutile le recours aux espèces monnaiesL
Cette pratique perdura longtemps sur le terroir de Cabourg. Au VIIIème siècle, l’usage de la monnaie va se répandre au départ de Caen, gagner Troarn, et plus tard Cabourg.
L’activité commerciale cabourgeaise se fit très tôt par le port installé dans l’estuaire de la Dives, et par la remontée ou la descente de ce cours d’eau, elle porta sur : le sel, le poisson pour les sorties ; le bois pour les entrées.
Cabourg, des liens séculaires et privilégiés avec l’abbaye Saint-Martin de Troarn.
Très tôt, on peut sans risque avancer que vers le XIème siècle ( 1050-1058 ), selon un document de l’École des Chartes, en la personne de Durand, Abbé de l’abbaye de Troarn, moine qui a l’armée, comme dans le cloitre servirent utilement et avec une extrême loyauté Guillaume le Conquérant, l’abbaye bénédictine Saint-Martin de Troarn prolongea son influence nom seulement sur les marais, mais également et surtout sur Cabourg, conjointement avec celle du même ordre de Caen.
Difficile, d’affirmer, que l’abbaye de Troarn a été fondée sous la pression de Durand, sur le duc de Normandie.
Il est à noter qu’après l’abbaye bénédictine de SaintEtienne de Caen, celle de Troarn, fut la plus riche de Normandie. Orderic Vital la tout particulièrement développé.
Le 25 mai 1203, le roi commet à Pierre des Roches, la garde de l’abbaye de Troarn.
En 1130, les religions de Troarn, donnent l’église de Varaville à Baudouin, prêtre, moyennant une rétribution de 8 livres par an ( cartulaire de Troarn, f.XLVI V° ).
Dans les Visites Pastorales , le 25 septembre 1268, on note Bavent, Oetitville, Varaville, Catburg, Sallenelles, Anfreville.
Ce qui subsiste d'un acte du IXème siècle - Document de la Bibliothèque Nationale de France à Paris.
Le 25 mai 1203, le roi commet à Pierre des Roches, la garde de l’abbaye de Troarn.
En 1130, les religions de Troarn, donnent l’église de Varaville à Baudouin, prêtre, moyennant une rétribution de 8 livres par an ( cartulaire de Troarn, f.XLVI V° ).
Dans les Visites Pastorales , le 25 septembre 1268, on note Bavent, Oetitville, Varaville, Catburg, Sallenelles, Anfreville.
L’évolution progressive du lieu-dit habité dénommé : Cat burg ; évoluant vers le village de : Caburg, Cabour, Cabourc ; en une prestigieuse Station Balnéaire….
a été un lent processus, dont le point de départ a également été……
…………de la notion de « feux », à une population urbaine !
Le « feu », du latin « focus » signifiant foyer - a été un terme fiscal, désignant une famille, et quelquefois les collatéraux, résidant au même endroit, dans la même maison « la chaumine » ; devenue chaumière.
Dans le 14ème volume de la « Société des Sciences, arts et Belles-Lettres de Bayeux », édité en 1924. Page 75 - chapitre sur les « Les noms des rues de Bayeux », nous avons trouvé pages 84 et suivantes :
« Le chemin de Bayeux à Longues et à la mer, est rattaché à la Grande Rue « ( Carrefour du Goulet), par les rues Alain Chartier, Cabourg, et d’Aprigny.
« La rue de Cabourg, autrefois - rue de Cabort, s’est nommée - rue de l’Unité pendant toute la
« période révolutionnaire. Pluquet , dans Essai Historique, page 116, explique que Cabort/Cabourg,
« signifie - bourg des Cadètes : tribus gauloises, réputée pour être belliqueuse, intelligente, ayant le sens du civisme.
Mais il n’explique pas, le pourquoi de ce nom à cette rue.
Guillaume le Conquérant, en fondant l’abbaye bénédictine de Saint-Étienne, à Caen parmi les nombreuses libéralités qui lui prodiguait, lui a donné Pont-de-Dives - Pons Divoe *30, comme nous l‘avons précédemment écrit.
Mais l’analyse de l’acte par lui-même nous éclaire : Cabourg, et les deux masures situées sur la rive droite, selon la paléographie du texte originel, devaient être dénommés indifféremment : Pont de Dives, très exactement comme ont dit : Pont l’Évêque, Pont Audemer,….
Le premier était un fief, ses colons et vavasseurs qui y résidaient, ….conditionnarii seu liberi homines…., mais également et surtout les droits et coutumes ordinaires qui dérivaient de la propriété du rivage maritime *26. Il est évident, que les deux masures citées dans un acte en bas-latin du XIème siècle de l‘abbaye de Troarn, n’impliquaient pas obligatoirement un fief. Elles devaient-être une sorte d’ oratoire, remplaçant une chapelle consacrée.
Semble-t-il peut-être même un pied à terre pour les religieux venant officier à Dives, et à Cabourg. Cela a vraisemblablement évolué en un hébergement avant d’embarquer sur un navire pour l’Angleterre. Il ne faut pas oublier que presque toutes les abbayes normandes avaient Outre-Manche, des maisons sœurs dépendantes.
Richard Cœur de Lion, confirma cette donation, en ce qui concerne Dives, qui se situait à plus d’une demie lieue dudit pont ; par une Charte en 1191*32 . Dans ce document, Richard reconnaissait que l’abbaye avait la complète propriété du port avec toutes ses coutumes et libertés, et le varech de mer.
Qu‘elle avait le droit de percevoir une taxe sur les marchandises chargées sur les navires qui entraient et sortaient de la rivière. Que ce droit, ainsi que ceux du varech et de la pêche, s’étendaient depuis le pont jusqu’à la pierre que l’abbaye avait fait placer sur la rive gauche devant la chapelle, de Saint-Michel de Cabourg. Dans cette dernière paroisse, outre la pêche, et les droits d’usage dans les marais de Cabourg, il y avait la chasse aux oiseaux de mer. Sur un plan informe, en très mauvais état, aux Archives départementales du Calvados, il est possible de voir et de compter treize mares à gibier sur la côte au XIIIème siècle.
La coutume sur le poisson produit de la pêche à Cabourg, donnait un revenu considérable, si l’on en juge par la transaction du 29 avril 1501 *33. D’après un arrêt de l’Échiquier de Pâques rendu à Falaise en 1217, l’abbaye « …..avait la seisine des craspois qui fu à Caborc……*34. Quant au droit d’ancrage et de terrage des navires, il était d’un sou par tonneau entrant et sortant du port à Cabourg*35.
En mars 1877, des violents coups de mer ont détruit sur une longueur de 200 m., la charpente de la digue à l’ouest du casino. Le Casino lui-même et ses abords immédiats n’ont subi aucun dommage. La généralisation des bains de mer, a contraint la Municipalité à effectuer des travaux de protection de première urgence. Cabourg, suite à la demande d’audience de Devaux, le 8 mai 1892 ; a été distraite le 12 mai 1792 - t.XLIII, page 296, du district de Pont-L’Evêque, et réunie au district de Caen ( Archives Parlementaires de 1787 à 1860 ).
Armes de Cabourg, selon Joseph Denais- officier d’Académie.
« de sable à la bande d’argent chargée de trois besans de gueules »
- en termes d’héraldique : d’or et d’argent se passent de commendataires ; sable est noir, et gueule désigne la couleur rouge.
Un sceau existe aux Archives Nationales de Paris :
Établissement d’une école de filles le 21 avril 1879, montant de la dépense : 28.875 fr. Le 27 septembre 1926, Monsieur Charles Bertrand, créateur de Cabourg, maire depuis 30 ans, a été fait chevalier de la Légion d’Honneur.
- Jean-Louis, Xavier, et Marie Julie, Aurore, publié le 16 janvier 1853 ; le 23 janvier 1853, entre Tancrède Antoine, Jean-Louis, et Baley Marie , Eugénie, publié le 16 janvier 1853.
Dans le Registre des décès de l‘année 1853, le Maire de Cabourg a inscrit,
- le 12 mars 1853, Cleret Jean Charles, né et domicilié à Cabourg, âgé de de soixante huit ans, propriétaire-pêcheur, veuf de Marie-Catherine Renoux, est mort en sa maison .
- le 1er avril 1853, Sevreste Noël, Marin, Jacques, veuf de Marie, Jeanne Duchemin, profession de retraité des Douanes, né le 11 mai 1775, est mort en sa maison ;
- le 3 juin 1853, le décès de Céron Pierre, Paul, né à Cabourg, âgé de quarante huit ans, cultivateur, mort en sa maison ;
- le 27 octobre 1853, Duvallon Charles Eugène, âgé de vingt jours, fils d’une femme inconnue, est décédé en la maison de Charles Jacqueline, en présence de Le Trouleur Pierre, Louis, Garde Champêtre, domicilié à Cabourg et de Morel Thomas, profession d’instituteur, domicilié à Cabourg, le Maire Miocque Parfait s’est déplacé et s’est rendu sur place pour rédiger l’acte .
*30 - Le nom de Cabourg précisé dans la Charte de 1073, elle-même insérée dans le Cartulaire, est dénommé « Pontem Divoe » ; la Charte d’Odon - 1068, évêque de Bayeux : « Burgo Divoe cum antiqua capella usque ad Pontellum… » .
*31 - La Charte de 1073, vidimée en 1273 par Philippe le Hardi, et en 1468, par Louis XI ( Archives du Calvados - Cartulaire Normand n°826 ).
*32 - Charte de Richard en 1191 : Portum Divoe.
*33 - Inventaire des Chartes de 1672 - registre in-f° H. IV.
*34 - Etabl. et cout., publié par M. Marnier, p.132.
*35 - Enquête faite par les juges de l’Amirauté de Dives, le 10 juin 1665.
Sentence de l’Intendant de Caen le 8 août 1736.
Vers l’an mil, s’organise la Société féodale en Normandie, comme dans toute les région. Elle va régir le royaume de France pendant cinq siècles. , jusqu’à la fin du XVème. Cette société, est comme une pyramide, construite selon le principe : Tout homme dépend d’un homme, toute terre dépend d’une terre.
Ce qui subsiste d'un acte du IXème siècle - Document de la Bibliothèque Nationale de France à Paris.
Cabourg…,la féodalité : un nom, une terre, un fief, une seigneurie….,
La colonisation rurale par des hommes venus d’un « Pays Scandinave », n’est pas facile à étudier. Il est donc évident que les lieux comme Cabourg, ayant un anthroponyme nordique, ne soit pas un peuplement pouvant être daté de l’âge des « Vikings », mais un nom réadapté au nom d’un seigneur.
Aux environs de l’an 1000, une nouvelle forme de société s’organise. La société féodale, qui va régir la France, c’est-à-dire le royaume ; pendant cinq siècles. Cette société, fonctionne très exactement dans le sens descendant d’une pyramide : Tout homme dépend d’un homme, toute terre dépend d’une terre.
Cette terre dénommée : fief, du dialecte Westique - utilisé par les Francs / et les Saxons : fëhu qui signifie : troupeau. Chaque fief appartient à un vassal, à qui il a été concédé par un suzerain.
Chaque suzerain protège et garantit le fief de son vassal, qui lui doit en échange le service militaire et une redevance. Cette notion, explique le pourquoi du titre d’ écuyer de quelques-uns des possesseurs du fief de Cabourg. Quant un seigneur vendait, ou cédait son fief, les serfs, manants ou vilains étaient transmis de la même façon que la terre, le cheptel vif - le bétail, les bâtiments.
Malheureusement, 1343 va provoquer un enchevêtrement de conflits complexes, divers par leurs origines comme dans leur forme, frappant le pays, et dura un peu plus de cent ans.
Au sommet de la pyramide féodale, il y avait évidemment le souverain - le roi, qui était le suzerain des ducs : en l’occurrence le duc de Normandie ; qui à son tour était suzerain de l’abbaye bénédictine de Saint-Étienne aux Hommes de Caen. À défaut d’une abbaye, le vassal pouvait être un comte. Chaque comte a plusieurs vassaux dont les fiefs sont des châtellenies, vicomtés ou vidamies. Plus bas dans la hiérarchie, on trouve des seigneurs vassaux de moindre importance.
Il semblerait, il faut être très prudent, que le premier seigneur de Cabourg qui apparaît dans un acte aux A.D.-14, serait un Robert de Cabourg vers 1158. Ce nom figure pour plusieurs fiefs dans des confirmations de bien appartenant à l’abbaye Saint-Étienne de Caen. Quand Philippe Auguste monte sur le trône de France en 1180, il chasse souvent en forêt et dans les marais, il réglemente, et le droit d’usage des Cabourgeais de l’époque ; est encadré.
….le fief de Cabourg : terra Caburc - la terre de Cabourg.
Le fief de Cabourg, était limité par la rive gauche de la Dives, au nord par la Manche. Il couvrait les dunes - la baillée des dunes, entre le hameau et ces dunes, il y avait la Garenne, puis une partie septentrionale du marais avec les bois, y attenants. Un droit de pontage - avec la possession du pont, et droit d’ancrage pour l’amarrage des navires, complétaient le droit de pêche, et de varech.
Carte cadastrale de 1820, précisant le littoral dunaire de Cabourg. La situation du village qui apparaît pratiquement parallèle au cours de la Dives, réparti de part et d'autre d'une rue Principale, qui portait le nom de " rue du Commerce " - Document des Archives départementales du Calvados.
Dans les Cartulaires de plusieurs abbayes et prieurés on trouve également le droit de pêche à l’anguille, très prisée à la table des seigneurs, les droits de chasse aux gibiers d’eau à la mare - devenu au fil du temps le « gabion » ( d’où les nombreuses mares toujours existantes ).
On peut considérer que les premiers seigneurs de Cabourg, désignés par l’Abbé ( supérieur de l’abbaye Saint-Étienne de Caen ), ont été possesseurs des alleux francs de garennes et de Cabourg. Ils étaient complètement indépendants, puisque le système féodal n’était pas encore ), le droit sur les marchandises transportées par péniches sur la Dives en amont de Cabourg. Il est difficile de dire que le fief de Cabourg, était un fief riche et important, puisque constitué de sables et de marais, néanmoins une certitude transparaît, de par ses droits aussi variés que nombreux, le revenu de la seigneurie de Cabourg, n’était pas négligeable en espèces sonnantes et trébuchantes.
Lors de la prise de possession du fief de Cabourg, outre le titre , le vassal était tenu de faire acte de foi et hommage à son suzerain direct, c’est-à-dire à l’Abbé, le supérieur de l’abbaye de Saint-Étienne ( l’abbatiale a été consacrée en 1077, par Jean d’Ivry, archevêque de Rouen ). De fournir un acte détaillé d’aveu et dénombrement, sorte d’inventaire des biens faisant partie du fief. En cas de guerre, chaque vassal lavait obligation de lever d’équiper un certain nombre d’hommes de guerre et se mettre avec eux au service de son suzerain. Le vassal qui manquait à ces devoirs, était traduit en justice pour forfaiture, et tous ses biens étaient confisqués.
Aux environs de l’an 1000, dont l’approche avait été si redoutée ; a été marquée par une très grande misère. Dans son « Histoire de France », éditée en 1837, Henri Martin, évoque cette douloureuse période,
« à la fin du règne, ce fut la famine autant pour les riches que pour les pauvres ; on rongea l’écorce
« des arbres dans les bois, on brouta l’herbe dans les près. Les hommes disputaient aux loups les
« cadavres des morts de faim….. ».
Au point de vue religieux, Cabourg, faisait alors partie du diocèse de Bayeux.
Le nom de Cabourg apparaît cité dans une Charte en bas-latin de l’abbaye Saint-Étienne de Caen au XIème siècle. Incontestablement fut un grand protecteur des moines. Il créa et favorisa l’abbaye bénédictine de Saint-Étienne de Caen, mais également celle de Saint-Martin de Troarn. Trois grandes Chartes de donation sont connues : 1059, 1068 et 1082-1083. Un mandement sans date, mais très certainement antérieur à 1072-1073, nous apprend que le roi, Henri 1er, avait autorisé les moines de l’abbaye de Troarn à prendre dans les salines de Cabourg, Varaville et Salenelles, tout le sel nécessaire.
Nom avons évoqué dans l’acte lui-même de fondation, puis dans le « Mémoire » joint.
1ère et 2ème pages du mémoire de 209 pages accompagnant l’acte de fondation de l’abbaye bénédictine de Saint-Étienne à Caen, où la terre de Cabourg et de ses revenus - droits sur la pêche, sur la saline, sur le franchissement du pont, etc….. document de la Bibliothèque Nationale de France à Paris - Additif manuscrit à la Charte de donation de Cabourg - Document de la B.N.F. de Paris.
Un document à la B.N.F. de Paris, indique que les « salines Cobourg », sont très anciennes, puisque Harold, roi Danois, c’est en ce lieu qui débarqua au IXème siècle. Dans son histoire, Cabourg, hameau, puis beaucoup plus tard village, sans défense a fait les frais de la guerre. Les habitants de ce petit groupement d’habitats, avait cependant des droits d’usage dans les bois et marais avoisinants, dans les dunes et sur la plage à marée basse. On les retrouve dans plusieurs documents au « fond ancien » des Archives départementales du Calvados. Il semblerait que les premiers remonteraient à Philippe Auguste, dans un acte en bas-latin en date de 1212.
Un document à la B.N.F. de Paris, indique que les « salines Cobourg », sont très anciennes, puisque Harold, roi Danois, c’est en ce lieu qui débarqua au IXème siècle. Dans son histoire, Cabourg, hameau, puis beaucoup plus tard village, sans défense a fait les frais de la guerre. Les habitants de ce petit groupement d’habitats, avait cependant des droits d’usage dans les bois et marais avoisinants, dans les dunes et sur la plage à marée basse. On les retrouve dans plusieurs documents au « fond ancien » des Archives départementales du Calvados. Il semblerait que les premiers remonteraient à Philippe Auguste, dans un acte en bas-latin en date de 1212.
En fondant l’abbaye Saint-Étienne à Caen, Guillaume le Conquérant s’est montré très généreux, mais en réalité il désirait avant tout le pardon de ses très nombreux péchés, et tout…..particulièrement lourds.
C’est vers 1050, que ce développe dans le duché de Normandie une aristocratie tout à fait nouvelle ; on découvre que la plupart des premiers représentants de lignages, comme celui de Cabourg, ne sont apparus que vers cette date. À la différence de ce que l’on a pu voir dans l’ensemble du territoire national, ces hommes, comme les Cabourc/bourg, ne se rattachaient pas à des familles de l’aristocratie Carolingienne. Ils descendaient souvent, directement, de commandant de bateaux nordiques : les Chefs. Nombreux sont ceux qui plus tard ont revendiqué cette appartenance.
Dans la Charte de 1073, insérée dans le Cartulaire Normand : Cabourg-Dives portent le nom de Pontem Divoe - Pont de Dives ; la Charte d’Odon, évêque de Bayeux ( 1068 ), on trouve :…Burgo Divoe cum antiqua capella usque Pontellum…
En 1075, la société féodale normande est une réalité. Toutefois, toutes les terres ne sont pas systématiquement des fiefs, mais les rapports qui existent entre les cadres de cette société, sont exclusivement féodaux.
Dans l’un des « Grands rôles de l’Échiquier des comptes du duché de Normandie » rédigé en en 1164, on trouve à la page 363 : De Willelmo de Diva 20 sols pro eodem ; 364 : De Roberto de Caborc 10 sols pro plegia *36 . On peut considérer que les premiers seigneurs de Cabourg, désignés par l’Abbé En fondant l’abbaye Saint-Étienne à Caen, Guillaume le Conquérant s’est montré très généreux, mais en réalité il désirait avant tout le pardon de ses très nombreux péchés, et tout…..particulièrement lourds.
C’est vers 1050, que ce développe dans le duché de Normandie une aristocratie tout à fait nouvelle ; on découvre que la plupart des premiers représentants de lignages, comme celui de Cabourg, ne sont apparus que vers cette date. À la différence de ce que l’on a pu voir dans l’ensemble du territoire national, ces hommes, comme les Cabourc/bourg, ne se rattachaient pas à des familles de l’aristocratie Carolingienne. Ils descendaient souvent, directement, de commandant de bateaux nordiques : les Chefs. Nombreux sont ceux qui plus tard ont revendiqué cette appartenance.
Dans la Charte de 1073, insérée dans le Cartulaire Normand : Cabourg-Dives portent le nom de Pontem Divoe - Pont de Dives ; la Charte d’Odon, évêque de Bayeux ( 1068 ), on trouve :…Burgo Divoe cum antiqua capella usque Pontellum…
Paroisses composants la Capitainerie Garde Côte de la Dives au XVIIIème siècle, celle-ci à la Capitainerie qui était antérieurement à Cabourg - Document de la Bibliothèque de France à Paris.
En 1075, la société féodale normande est une réalité. Toutefois, toutes les terres ne sont pas systématiquement des fiefs, mais les rapports qui existent entre les cadres de cette société, sont exclusivement féodaux.
Dans l’un des « Grands rôles de l’Échiquier des comptes du duché de Normandie » rédigé en en 1164, on trouve à la page 363 : De Willelmo de Diva 20 sols pro eodem ; 364 : De Roberto de Caborc 10 sols pro plegia *36 . On peut considérer que les premiers seigneurs de Cabourg, désignés par l’Abbé ( supérieur de l’abbaye Saint-Étienne de Caen ), ont été possesseurs des alleux francs de garennes et de Cabourg. Ils étaient complètement indépendants, puisque le système féodal n’était pas encore organisé.
Richard Cœur de Lion, en 1189 assigna à l’abbaye Saint-Étienne de Caen le port de Dives avec la Coutume que tous les voyageurs qui partaient ou arrivaient devaient payer un droit à l’abbaye.
Ascelin de Cabourg, seigneur du lieu qui avait contesté ce droit fut condamné par le témoignage des dix jurés, X legitimorum hominum……Il fut reconnu aux Assises de Caen que cette abbaye devait avoir 88 quartiers - quarteria, de sel chaque année dans les salines de Cabourg.
La mort de Philippe Auguste en 1223, puis celle de Louis VIII en 1226, entraîna des troubles dans toute la Normandie, Cabourg de par son isolement resta très extérieur à ces événements. * Le positionnement de Cabourg dans l’estuaire de la Dives, mitoyen au port de Dives ( de cette époque ), offrait à ces deux villages de riches possibilités d’échanges avec l’extérieur par la mer, bien que mal reliés avec l’intérieur. Le droit de pêche en ce même lieu jusqu’à la pierre « tofus » qui avait été placé devant la chapelle Saint-Michel de Cabourg, et du droit de varech en totalité.
En 1295, une enquête sur les chaussées pouvant être submergées par la Dives, de la région de Corbon, de Troarn et de Varaville, par Guillaume du Grippel, vicomte de Caen, conformément à un arrêt de l’Échiquier de Normandie, siégeant à Rouen, et une contre-enquête faite en 1297, contradictoirement avec l’Abbé et Prieur de l’abbaye de Troarn et Nicolas de Villiers, bailli de Caen *37.
Gros plan sur une carte côtière de la région de Cabourg en 1620 - Document du Musée de la Marine.
*36 - Polyptique d’Irminon - A. Longnon , p.272
Histoire de l’abbaye de Saint-Etienne.
*37 - Coutumes de Normandie.
Un Ascelin, seigneur de Cabourg, cité en 1073, dans un acte à la Bibliothèque Nationale de France à Paris, semble être le premier titulaire du nom d’une lignée de seigneurs de ce lieu. Toutefois, cette avis, reste réservé.
Nous pensons que le Ascelin précédemment désigné dans un acte de l‘abbaye Saint-Étienne de Caen, bien que n’étant pas précisément nommé comme Ascelin II, doit-être le fils du précédent.
Ascelin II, aurait eu un fils François, avec une Demoiselle de Brucourt. Dans l’état actuel de nos recherches, nous avançons très prudemment.
Dès le XIIIème siècle, on peut avancer vers 1381, il existait en la Généralité de Rouen, deux familles de vieilles nobles dénommées Cahamps, dans certains actes, ou Deschamps dans d’autres, mais ayant trait aux mêmes personnes, selon les documents de la B.N.F. de Paris.
La seconde famille / branche, originaire de Montvilliers, s’est subdivisée en plusieurs sous-branches, de nos jours éteintes.
Croquis d'un manoir spécifiquement normand du XVIème siècle.
Il existe une généalogie de l’une de ces sous-branches, selon des documents émanant des preuves de noblesse un Adrien des Champs de Boishébert, nommé page du Roi en sa petite écurie en 1762.
En remontant cette « filière », on découvre dans ascendants un Robin ou Robert des Champs, écuyer, seigneur d’Estnot, de Cabourg, de Brucourt, et de nombreux d’autres lieux , lequel obtint le 28 juillet 1437 du roi Charles VII, en personne un don jusqu’à la valeur de 500 livres tournois ( de Tours, valeur la plus élevée en cette époque ), et tous les biens mobiliers, terres et propriétés, qui appartenaient à Jean Marcef et à Simon de La Mothe, bourgeois de Rouen, qui avaient été confisqués pour avoir collaborés, et activement soutenus les Anglais pendant l’occupation de ceux-ci dans la région Rouennaise.
Ce seigneur de Cabourg, fut lieutenant du Roi, et gouverneur de Montvilliers, sous Jacques de Brézé et le comte de Maulévrier, comme le stipule un acte du 20 août 1465, où il est question de son fils ainé Jehan de Cabourg, issu de son mariage contracté en 1437 avec Perrette de Cabourg, fille d’un François de Cabourg, écuyer.
Armorial normand où figure des seigneurs de Cabourg - Document de la Bibliothèque Nationale France de Paris.
Ce Jehan, serait le chevron, de la branche ainée maintenue jusqu’en 1667, par l’intendant du royaume La Galissonnière, aujourd’hui éteinte. Parmi le « fouilli » de pièces disparates, on peut lire dans une Revue générale des Nobles des baillages de Caux et de Gisors faite au nom du Roi Louis XI :
« …..31 décembre 1470, en la vicomté de Montvilliers, Jehan Des Champs, vicomte, écuyer, seigneur
« de Cabourg…… ».
Il faut retenir, dans la branche mère : les seigneurs de Cabourg, les alliances par des mariages avec les familles :
de Plainbleu ; de La Mare ; Eudes ; Guérin ; etc
Carte de la « Baillée des dunes et Garennes de Cabour » - Document de la Bibliothèque Nationale de France de Paris.
*42 - A.N. de Paris , T.565, D.12.905, P.3.
*43 - Mariam de Martinbos, chanoine de Rouen, fut député pour le clergé du diocèse de Rouen, aux États de Blois en 1576. Il fut nommé syndic du clergé dudit diocèse le 4 février 1568. Il avait déjà été promoteur de la cour ecclésiastique, curé d’Avesnes et prieur de Beaumont-le-Roger. Il possédait la seigneurie de Bosc. Il fut Abbé de Jumièges.
- Meules, canton d’Orbec,
- Serans, commune du canton d’Ecouché,
*44 - Le Renouard, canton de Vimoutiers,
- La Lande, seigneurie vassale,
- Varaville, canton de Troarn,
- Cabourg, portion du fief de l’abbaye Saint-Etienne de Caen, sur les marais,
- Villejuif, chef lieu de canton de l’arrondissement de Sceau,
- Vitry-sur-Seine, commune du canton de Sceau.
*45 - Pair de France, créée en août 1619, au profit de Charles d’Albert, par Louis XIII.
- Maréchal d’Ancre, Concino Concini - Maréchal de France, marquis d’Ancre, baron de Lésigny, né à Florence vers 1575, mort le 24/04-1617.
Dépôt légal à la Bibliothèque Nationale de France à Paris
n° DLE-20121119-64486 ; le 19 novembre 2011.
- page 1 - Préambule
- page 3 - Remerciements
- page 4 - Introduction
- page 6 - CABOURG, son passé, son Histoire
- page 9 - Quand ? Pourquoi ? Comment, ce littoral ?
- page 17 - Le cordon littoral entre l’Orne
et les falaises basses d’Houlgate,
- page 26 - C’est dans l’histoire géologique qu’on trouve la première
explication de la physionomie du territoire communal de Cabourg.
- page 27 - Nous venons de beaucoup parler de géologie, nous allons aborder la
géographie.
- page 28 - Géologie et géographie, sont étroitement liées et très complémentaires.
C’est dans l’histoire géologique qu’on trouve la première explication de
la physionomie du territoire communal de Cabourg. Nous venons de
beaucoup parler de géologie, nous allons aborder la géographie.
Géologie et géographie, sont étroitement liées et très complémentaires.
Cabourg…..entre terre et mer !
Un site…..un, destin.
- page 29 - Un site géologique, protégé…
- page 31 - Cabourg, se découvre en permanence.
L’insolite y côtoie l’exceptionnel…..
- page 31 - Un écart dans le passé,
- page 37 - ….un abri naturel, plus que millénaire…devenu un port .
Port de Dives
- page 46 - Un site forgé par la mer…modelé par la Dives.
Cabourg, et la morphologie de la basse-vallée de la Dives,
La Dives et la Seulles
- page 49 - Estuaire de la Dives
- page 50 - Le marais, et la récolte du fourrage,
Des droits et coutumes du XIème siècle.
- page 52 - Géologie du sol Oxfordien.
- page 52 - Argiles de Dives, un conservatoire du passé.5
- page 58 - La géologie, et la géographie nous ont donné un aperçu de la formation
de notre paysage.
L’hydrographie, va nous permettre de suivre l’élaboration de notre
environnement, et indirectement le pourquoi, et le comment de
l’Historiographie.
- page 59 - Dans une harmonie, privilégiée de la nature………….., une
divine petite rivière : la Dives.
- page 64 - ….la Dives , une frontière du Royaume ?
Cabourg, village frontalier….
- page 66 - Dans le silence des hommes, et les bruits de la nature…..
dans une déclinaison de verts……le marais.
Quand, et comment se sont formés les « Marais de la Dives »…..?
- page 67 - du marais au petit fleuve côtier dénommé La Dives,
- page 73 - Un monde discret, et inconnu……
les « crustacés phyllopodes », une richesse des mares à
gibiers des gabions.
- page 74 - ….un terroir, où l’Histoire n’est jamais très éloignée.
- page 76 - ….des hôtes du marais….aussi discrets, qu’ignorés !
- page 79 - ….dans un monde où le silence est d’eau, et…. si vous vous y hasardez,
n’oubliez……….pas des dizaines de paires d’yeux vous observent…….
- page 81 - Travaux sur la Dives.
- page 83 - La Normandie au IVème siècle : une vaste forêt ?
Un lieu-dit habité : « Catburg », entre marais et forêt.
- page 86 - ….dans les brumes du passé…!
un hameau / village dans l’espace d’un terroir,
- page 90 - Cabourg, d’où vient ton nom…?
- page 91 - ….ce nom historique….., pourrait très bien découler du site.
Dans les paragraphes qui vont suivre, nous allons traité le sujet, d’une
façon traditionnelle en donnant une large part au récit anecdotique.
- page 95 - Un lieu-dit habité……dénommé hameau « Cabourc »,
devenu un village appelé : Cabourg.
- page 98 - Chapitre sur l’Historiographie proprement dite de Cabourg.
Ni la géologie, ni la géographie, ne peuvent répondre à la question :
- vers quelle époque l’homme s’est-il manifesté sur le terroir, qui devait
se dénommer Cabourg ?
- page 99 - L’ aurore de notre passé : ceci pourrait expliquer……cela ?
- page 100 - Le nom…..un vestige d’une surprenante épopée.
- page 101 - Les Archives départementales du Calvados, ont été pour la réalisation
de ce texte un incomparable support.
Fusion de races, fondement d’un lieu-dit habité.
- page 104 - Le « fief » de Cabourg- analyse de la donation de Guillaume.
Parmi les droits et coutumes accordés dans l’acte de Guillaume, à
l’abbaye de Saint-Étienne de Caen,
- le droit de pontage ( franchissement de La Dives ),
mais également les très rémunérateurs
- le graspois, le droit sur le sel extrait de la saline de Cabourg
- page 105 - Graisse de baleine.
- page 106 - Cabourg, une mini société sans monnaie.
port / centre d’un commerce de sel ?
- page 107 - Cabourg, des liens séculaires et privilégiés avec l’abbaye
Saint-Martin de Troarn.
- page 108 - L’évolution progressive du lieu-dit habité dénommé : Cat
burg ; évoluant vers le village de : Caburg, Cabour, Cabourc
; en une prestigieuse Station Balnéaire….
a été un lent processus, dont le point de départ a également été……
…………de la notion de « feux », à une population urbaine !
- page 110 - Cabourg…,la féodalité : un nom, une terre, un fief, une
seigneurie….,
Vers l’an mil, s’organise la Société féodale en Normandie, comme dans
toute les région. Elle va régir le royaume de France pendant cinq
siècles , jusqu’à la fin du XVème. Cette société, est comme une
pyramide, construite selon le principe : Tout homme dépend d’un
homme, toute terre dépend d’une terre.
- page 110 - ….le fief de Cabourg : terra Caburc - la terre de Cabourg.
- page 114 - Nom évoqué dans l’acte lui-même de fondation, puis dans le
« Mémoire » joint.
- page 118 - Seigneurs de Cabourg.
- page 119 - Autres traces validant la richesse de l’Historiographie de
Cabourg…….
- page 122 - Occupation anglaise de 1417-1450.
- page 122 - Charles VII.
- page 128 - Table des Matières.
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* - Si cet article vous a intéressé , nous vous suggérons -
CABOURG, le Temps des " Romantiques "
===========================================C’est vers 1050, que ce développe dans le duché de Normandie une aristocratie tout à fait nouvelle ; on découvre que la plupart des premiers représentants de lignages, comme celui de Cabourg, ne sont apparus que vers cette date. À la différence de ce que l’on a pu voir dans l’ensemble du territoire national, ces hommes, comme les Cabourc/bourg, ne se rattachaient pas à des familles de l’aristocratie Carolingienne. Ils descendaient souvent, directement, de commandant de bateaux nordiques : les Chefs. Nombreux sont ceux qui plus tard ont revendiqué cette appartenance.
Dans la Charte de 1073, insérée dans le Cartulaire Normand : Cabourg-Dives portent le nom de Pontem Divoe - Pont de Dives ; la Charte d’Odon, évêque de Bayeux ( 1068 ), on trouve :…Burgo Divoe cum antiqua capella usque Pontellum…
En 1075, la société féodale normande est une réalité. Toutefois, toutes les terres ne sont pas systématiquement des fiefs, mais les rapports qui existent entre les cadres de cette société, sont exclusivement féodaux.
Dans l’un des « Grands rôles de l’Échiquier des comptes du duché de Normandie » rédigé en en 1164, on trouve à la page 363 : De Willelmo de Diva 20 sols pro eodem ; 364 : De Roberto de Caborc 10 sols pro plegia *36 . On peut considérer que les premiers seigneurs de Cabourg, désignés par l’Abbé En fondant l’abbaye Saint-Étienne à Caen, Guillaume le Conquérant s’est montré très généreux, mais en réalité il désirait avant tout le pardon de ses très nombreux péchés, et tout…..particulièrement lourds.
C’est vers 1050, que ce développe dans le duché de Normandie une aristocratie tout à fait nouvelle ; on découvre que la plupart des premiers représentants de lignages, comme celui de Cabourg, ne sont apparus que vers cette date. À la différence de ce que l’on a pu voir dans l’ensemble du territoire national, ces hommes, comme les Cabourc/bourg, ne se rattachaient pas à des familles de l’aristocratie Carolingienne. Ils descendaient souvent, directement, de commandant de bateaux nordiques : les Chefs. Nombreux sont ceux qui plus tard ont revendiqué cette appartenance.
Dans la Charte de 1073, insérée dans le Cartulaire Normand : Cabourg-Dives portent le nom de Pontem Divoe - Pont de Dives ; la Charte d’Odon, évêque de Bayeux ( 1068 ), on trouve :…Burgo Divoe cum antiqua capella usque Pontellum…
Paroisses composants la Capitainerie Garde Côte de la Dives au XVIIIème siècle, celle-ci à la Capitainerie qui était antérieurement à Cabourg - Document de la Bibliothèque de France à Paris.
En 1075, la société féodale normande est une réalité. Toutefois, toutes les terres ne sont pas systématiquement des fiefs, mais les rapports qui existent entre les cadres de cette société, sont exclusivement féodaux.
Dans l’un des « Grands rôles de l’Échiquier des comptes du duché de Normandie » rédigé en en 1164, on trouve à la page 363 : De Willelmo de Diva 20 sols pro eodem ; 364 : De Roberto de Caborc 10 sols pro plegia *36 . On peut considérer que les premiers seigneurs de Cabourg, désignés par l’Abbé ( supérieur de l’abbaye Saint-Étienne de Caen ), ont été possesseurs des alleux francs de garennes et de Cabourg. Ils étaient complètement indépendants, puisque le système féodal n’était pas encore organisé.
Richard Cœur de Lion, en 1189 assigna à l’abbaye Saint-Étienne de Caen le port de Dives avec la Coutume que tous les voyageurs qui partaient ou arrivaient devaient payer un droit à l’abbaye.
Ascelin de Cabourg, seigneur du lieu qui avait contesté ce droit fut condamné par le témoignage des dix jurés, X legitimorum hominum……Il fut reconnu aux Assises de Caen que cette abbaye devait avoir 88 quartiers - quarteria, de sel chaque année dans les salines de Cabourg.
La mort de Philippe Auguste en 1223, puis celle de Louis VIII en 1226, entraîna des troubles dans toute la Normandie, Cabourg de par son isolement resta très extérieur à ces événements. * Le positionnement de Cabourg dans l’estuaire de la Dives, mitoyen au port de Dives ( de cette époque ), offrait à ces deux villages de riches possibilités d’échanges avec l’extérieur par la mer, bien que mal reliés avec l’intérieur. Le droit de pêche en ce même lieu jusqu’à la pierre « tofus » qui avait été placé devant la chapelle Saint-Michel de Cabourg, et du droit de varech en totalité.
En 1295, une enquête sur les chaussées pouvant être submergées par la Dives, de la région de Corbon, de Troarn et de Varaville, par Guillaume du Grippel, vicomte de Caen, conformément à un arrêt de l’Échiquier de Normandie, siégeant à Rouen, et une contre-enquête faite en 1297, contradictoirement avec l’Abbé et Prieur de l’abbaye de Troarn et Nicolas de Villiers, bailli de Caen *37.
Gros plan sur une carte côtière de la région de Cabourg en 1620 - Document du Musée de la Marine.
*36 - Polyptique d’Irminon - A. Longnon , p.272
Histoire de l’abbaye de Saint-Etienne.
*37 - Coutumes de Normandie.
Seigneurs de Cabourg.
Un Ascelin, seigneur de Cabourg, cité en 1073, dans un acte à la Bibliothèque Nationale de France à Paris, semble être le premier titulaire du nom d’une lignée de seigneurs de ce lieu. Toutefois, cette avis, reste réservé.
Nous pensons que le Ascelin précédemment désigné dans un acte de l‘abbaye Saint-Étienne de Caen, bien que n’étant pas précisément nommé comme Ascelin II, doit-être le fils du précédent.
Ascelin II, aurait eu un fils François, avec une Demoiselle de Brucourt. Dans l’état actuel de nos recherches, nous avançons très prudemment.
Dès le XIIIème siècle, on peut avancer vers 1381, il existait en la Généralité de Rouen, deux familles de vieilles nobles dénommées Cahamps, dans certains actes, ou Deschamps dans d’autres, mais ayant trait aux mêmes personnes, selon les documents de la B.N.F. de Paris.
La seconde famille / branche, originaire de Montvilliers, s’est subdivisée en plusieurs sous-branches, de nos jours éteintes.
Croquis d'un manoir spécifiquement normand du XVIème siècle.
Il existe une généalogie de l’une de ces sous-branches, selon des documents émanant des preuves de noblesse un Adrien des Champs de Boishébert, nommé page du Roi en sa petite écurie en 1762.
En remontant cette « filière », on découvre dans ascendants un Robin ou Robert des Champs, écuyer, seigneur d’Estnot, de Cabourg, de Brucourt, et de nombreux d’autres lieux , lequel obtint le 28 juillet 1437 du roi Charles VII, en personne un don jusqu’à la valeur de 500 livres tournois ( de Tours, valeur la plus élevée en cette époque ), et tous les biens mobiliers, terres et propriétés, qui appartenaient à Jean Marcef et à Simon de La Mothe, bourgeois de Rouen, qui avaient été confisqués pour avoir collaborés, et activement soutenus les Anglais pendant l’occupation de ceux-ci dans la région Rouennaise.
Ce seigneur de Cabourg, fut lieutenant du Roi, et gouverneur de Montvilliers, sous Jacques de Brézé et le comte de Maulévrier, comme le stipule un acte du 20 août 1465, où il est question de son fils ainé Jehan de Cabourg, issu de son mariage contracté en 1437 avec Perrette de Cabourg, fille d’un François de Cabourg, écuyer.
Armorial normand où figure des seigneurs de Cabourg - Document de la Bibliothèque Nationale France de Paris.
Ce Jehan, serait le chevron, de la branche ainée maintenue jusqu’en 1667, par l’intendant du royaume La Galissonnière, aujourd’hui éteinte. Parmi le « fouilli » de pièces disparates, on peut lire dans une Revue générale des Nobles des baillages de Caux et de Gisors faite au nom du Roi Louis XI :
« …..31 décembre 1470, en la vicomté de Montvilliers, Jehan Des Champs, vicomte, écuyer, seigneur
« de Cabourg…… ».
Il faut retenir, dans la branche mère : les seigneurs de Cabourg, les alliances par des mariages avec les familles :
de Plainbleu ; de La Mare ; Eudes ; Guérin ; etc
Autres traces validant la richesse de l’Historiographie de Cabourg…….
Sur cette page 22, bien que le temps a pali l’encre, on distingue l’écu et le nom de François de Cabour ( g ? ), écuyer de Normandie, seigneur de Cabour.
Page 142, armes de Thomas de Sallicy, écuyer de Normandie, seigneur de Brucourt, qui fut suite à un mariage seigneur de Cabourg.
Acte du 20 août 1385, la revue au logis de Monseigneur Nicole Painel, chevalier bachelier, parmi 11 chevaliers bacheliers, 47 écuyers, 11 archers, et d’autres est cité nommément Denis de Cabourg, écuyer, seigneur de Cabourg *38.
En 1402, vivait un « Compagnon de Cabourg », écuyer, membre des « Compagnons de Gaule », appellation d’un groupement militaire ; qui était Raoul de Guiberville, seigneur de Cabourg, fils de Raoul II, qui vivait encore en 1397 - Biblioth. De Caen - manuscrit in-4° 220.
Le 28 juillet 1430, un acte manuscrit de la B.N.F. de Paris nous dévoile, que le roi Charles VII, tout en attribuant une rente de 500 livres tournois ( Tours ), a octroyé plusieurs terres normandes, possédées par des seigneurs félons, à Robert des Champs *39 , seigneur d’Estinot et de Cabourg. Ce même seigneur de Cabourg avait activement contribué à libérer et à chasser les Anglais du Pays de Caux, d’Honfleur, et d’une partie du Pays d’Auge.
Occupation anglaise de 1417-1450
En 1397, selon le manuscrit in.4° 220 - Bibliothèque de Caen, vivait un Raoul de Guiberville, écuyer, seigneur de Cabourg, citait parmi les « Compagnons de Cabourg » en 1402, fils de Raoul de Cabourg. Cette appellation est militaire, et semble être destinée à des groupes anti-anglais opérant dans la clandestinité sous l’égide d’un chef, qui seble être Jean d’Harcourt.
Dans le nuit du 1er au 2 août 1417, Henry V, roi d’ Angleterre débarqua avec un important contingent de troupes, qui, après s’être rapidement répandu s’empara de l’arrière pays. Dives qui était encore à cette époque un port abrité, en eau relativement profonde, grâce à la Dives fut son 1er objectif.
Il y passe la nuit du 13, et y séjourne. Le 15 août il est à Grenteville, et couche à l’abbaye de Fontenay le 16.
Nul doute, qu’une partie de l’armée anglaise, stationna à Cabourg, la hauteur des dunes anciennes, abritant le village, et une bande de terrain, créant en quelque sorte un mini climat.
Charles VII de France,
connu également sous le nom de " Charles le Victorieux ",
La lecture de l’Histoire de Charles VII, pages 35 à 41, celle du Chartier, p.200 à 210, et la vérification des pièces y afférentes, nous dévoilent, que dans les jours qui suivirent le 16 mai 1450, le duc d’Alençon et Dunois à la tête des troupes françaises, en compagnie du roi Charles VII, investirent la basse contrée qui cernait la cité caennaise. Ils prirent nommément de trois côtés les positions indispensables, avant de procéder à l’attaque de Caen, coupant les anglais de toute forme de fuite vers la mer.
Le roi logea, et séjourna dans une abbaye, tandis que Dunois, Culant, le maréchal de Valognes stationnaient à Vaucelles et Salenelles.
Si, il n’est pas possible de dire que Cabourg a été directement impliqué, il est difficile d’imaginer, que compte tenu l’importance clef du port situé dans l’estuaire de la Dives, de très hautes autorités, ne soient pas passé par notre pays.
Ordonnance royale autorisant l’usage du filet de pêche nommé tramail, pendant une période 6 mois, à l’intention des pêcheurs de la Touques et de la Dives.
Fait à Versailles le 21 novembre 1731, signé par le roi Louis XV, et contre signé par le Comte de Toulouse, Amiral de France - Document de la B.N.F. de France à Paris.
Signé par le roi
Toujours est-il que par le traité du 24 juin 1480, la gouverneur anglais de Caen, le duc de Somerset, livra sans combat le 1er juillet, la ville aux français, le roi y son entrée; Les anglais avec ce qui subsistait de leur armée, firent voiles vers Calais. Le port d’embarquement n’est pas précisé ( Archives AA I 9 B, n°120 ). Saintrailles et Jean bureau avaient commencé le siège de Falaise, qui capitula le 21 juillet. Le 14 octobre la Normandie était complètement libérée.
Il est évident, que la reconstruction du village de Cabourg, fortement endommagé par les passages répétés, et alternés des troupes armées anglaises et française, fut l’œuvre de ses habitants, et des possibilités avisées et octroyées du seigneur Robert des Champs.
Affranchissant les cabourgeais de certaines contraintes, et favorisant l’élevage dans le marais, il créa les conditions favorables au repeuplement, et au développement de ce site. La culture du sol, demeura sporadique.
Le 15 avril 1502, en « pleds », une audience est tenue en la maison de Robert Messent, prêtre, à la requête de Jehan Loste, procureur, et Regnault Anquetil lieutenant du Sénéchal, du seigneur suzerain pour mettre en adjudication les héritages qui furent et appartinrent à « ….Paoul….partie parfaitemenyillisible et endommagé de l’acte » des fiefs de Cabourg et de Vignes.
7 juin 1539, un Antoine de Cabourg, écuyer, figurait en nom sur une quittance au Receveur général de Caen. Il est cité comme écuyer - sceau rond de 28 mm. Papier plaqué *40.
Le 7 juillet 1555, un Registre de mariage, nous apprend qu’un traité de mariage a été signé entre Aubin, sieur de Gascoing et en première noce : Robine de Cabourg. Veuf sans descendance, il épousa en seconde noces : Colombe Le Gros. Nous n’avons pas pu établir une quelconque filiation entre cette Robine, et Pierre ou Adam des Champs.
En 1570, la Manche est fermée au commerce des Ibériques avec Anvers, par la coalition Anglaise ; fermant virtuellement le port de Dives, et l’abri de l’estuaire de la Dives. Jehan Moullin d’Heauville, le 2 mars 1583 dénombrait le « fief des Maretz », sis en dessus et en dessous de Cabourg *41 - succession de Pierre Fenry, en la personne noble de Christophe du Moussay .
Louis et Samson de Cabourg , écuyers, et frères ; en 1589, à la mort de Samson, Louis, l’ainé sert une rente de 3.000 livres, à sa belle-sœur veuve et à ses neveux descendants. Ce détail semble établir, une certaine aisance dans la famille de Cabourg, dans le Rôle de la Noblesse Normande du Grand Baillage en 1640 *42.
La plus grande partie du terrier de 1609 est occupée par les déclarations de 110 propriétaires d’un fief qui se reconnaissent vassaux de l’abbaye Saint-Étienne de Caen et avouent l’un après l’autre : qui une maison ; qui un pré ; une pièce de terre, une masure, une grange ou un clos,
- « …..tenir à titre de chef, cens et droits seigneuriaux portant lods, ventes saisines et amendes
« quand le cass y eschet, de Messsire Jehan de Cabourg……. ».
Le cens à payer variait selon le nature du bien. Ainsi, l’on trouve cité une Françoise Levasseur, pour un cens de 5 sols tournois par an pour une maison à Brucourt. De la même source, on constate que le suzerain du fief de Cabourg, tirait plus de revenus de la « Garenne de Cabourg », que de la « Baillée des dunes ».
Carte de la « Baillée des dunes et Garennes de Cabour » - Document de la Bibliothèque Nationale de France de Paris.
Le 21 février 1609, sous le soixante treizième Abbé : Mariam de Martinbos *43, les religieux de l’abbaye de Jumièges, s’opposèrent à leur Abbé, dans la vente de biens de l’abbaye, pour le remboursement d’une rente de trois cent cinquante sept livres que son prédécesseur avait emprunté au sieur de Tilles. Ils consentirent qu’on aliéna le fief de Bosc, situé dans la paroisse de Saint-Pierre-des-Meules *44, et Orbec, le fief de Serans-en-Auge *44, et avec une portion du fief de Mesnil-Renouard *44, les vavassorie de La Lande *44, du fief de Varaville *44, du fief de Cabourg *44, celui de La Ville-Juive *44, Colombière et Vitri*44 et quelques autres.
Vers 1650, un officier des Eaux et Forêts, Jacques de Dampierre, entreprend d’assainir des fonds de vallée marécageux. Ces terres drainées par des canaux, sont transformées en prés de fauche, la poursuite et le perfectionnement des méthodes font que vers 1710 / 1725, la quasi-totalité du marais est convertie en herbages. En 1694, un dénommé Pierre Thomas, sieur du Fossé, écrit : « …..le revenu du païs consiste en beurre et en laitage…. ».
Les progrès de l’élevage sont surprenants, à la fin de l’Ancien Régime, en 1789, la quasi-totalité des terres humides sont des herbages.
Conjointement, c’est la conquête de l’arbre fruitier « le pommier à cidre », qui s’impose, dans une moindre mesure le poirier. Le paysage devenu classique : un horizon limité au nord par un cordon dunaire, s’étendant vers le sud, un vaste terroir verdoyant et humide, bornés par l’ourlé les contreforts du Pays Augeron. L’économie rurale de Cabourg ne se définissait pas nécessairement par les chances de progrès, proclamant nécessairement une réussite ; mais nous le pensons par la ténacité des habitants, et à leur fidélité à leur terre natale.
1615, Jean de Varignies, seigneur de Blainville-sur-Orne, de Cabourg, et de la Poterie, maître de la garde-robe du roi, Conseiller d’Etat, Chevalier de l’Ordre, Lieutenant au gouvernement du baillage de Caen, était compté parmi les amis du Maréchal d’Ancre, et de ceux du duc de Luynes *45.
Nous avons trouvé cité parmi les compagnons ayant accompagné Guillaume le Conquérant en Angleterre, et Robert, duc de Normandie, à la conquête de la Terre Sainte : page 49 - un de Cabourg, également seigneur de Bassille, élection de Valogne, maintenu en 1666 - de sable, à la bande d’argent, chargée de trois tourteaux de gueules ; éléments du Nobiliaire héraldique de Normandie dressé par Chevillard.
Dans le Nobiliaire de France, de M. de Saint-Allais, édité en 1874, réalisé sur les recherches de 1666 à 1667 . Ainsi, dans une autre liasse de feuillets épars aux A.D-14, on trouve un revenu 15 livres 2 sols 5 deniers en argents, et 6 poules et demie.
Le sieur de Cauquigny vend en 1688, les fiefs de La Salle, de Turbet et de Cabourg, qu’il avait acquit en 1567, du sieur Payen de La Payennière ; au sieur Costé de Saint-Sulpice.
*38 - La famille des Champs de Boishébert et de Raffetot, était une puissante et célèbre dynastie de Haute Normandie
Robert des Champs, fut lieutenant pour le gouvernement du roi à Montivillers. Il laissa deux fils :
- Jehan, seigneur d’ Estinot, marié le 5 juillet 1501 à Marguerite de Plaimbleu,
- Adam, seigneur de Grengues et de Cabourg ( pendant un court laps de temps ), il fut substitut du Roi à la cour de Montivilliers, il épousa Marie d’Escrepintot, dont il eut deux fils, Pierre et Adam, qui se partagèrent la succession le 15 février 1534.
*39 - Nobiliaires de France t.II- Bibliothèque Nationale de France à Paris.
*40 - A.N. de Paris , T.565, D.12.905, P.3.
*41- - Nobiliaires de France t.II- Bibliothèque Nationale de France à Paris.*42 - A.N. de Paris , T.565, D.12.905, P.3.
*43 - Mariam de Martinbos, chanoine de Rouen, fut député pour le clergé du diocèse de Rouen, aux États de Blois en 1576. Il fut nommé syndic du clergé dudit diocèse le 4 février 1568. Il avait déjà été promoteur de la cour ecclésiastique, curé d’Avesnes et prieur de Beaumont-le-Roger. Il possédait la seigneurie de Bosc. Il fut Abbé de Jumièges.
- Meules, canton d’Orbec,
- Serans, commune du canton d’Ecouché,
*44 - Le Renouard, canton de Vimoutiers,
- La Lande, seigneurie vassale,
- Varaville, canton de Troarn,
- Cabourg, portion du fief de l’abbaye Saint-Etienne de Caen, sur les marais,
- Villejuif, chef lieu de canton de l’arrondissement de Sceau,
- Vitry-sur-Seine, commune du canton de Sceau.
*45 - Pair de France, créée en août 1619, au profit de Charles d’Albert, par Louis XIII.
- Maréchal d’Ancre, Concino Concini - Maréchal de France, marquis d’Ancre, baron de Lésigny, né à Florence vers 1575, mort le 24/04-1617.
Fin du 1er volume de l'HISTOIRE de CABOURG
le 13 juin 2014
n° DLE-20121119-64486 ; le 19 novembre 2011.
Du même auteur,
- Féodalité à Guécélard,
* seigneurie de Buffe
* seigneurie de Mondan
* seigneurie de Villette
* un chemin médieval nommé Mansais
- Histoire de Guécélard - 1er volume
* son nom a une histoire, et l’Histoire est dans son Nom !
- Histoire de Guécélard - 2ème volume
* Pays des deux rivières……,
- Histoire de Guécélard - 3ème volume
* Terre de passage, terre de tradition du passage.
- Histoire de Guécélard - 4ème volume
* son Passé commence longtemps avant que son nom n’apparaisse
- Histoire des Marais de Meuvaines - 1er volume
- Histoire des Marais de Meuvaines - 2ème volume
* pourquoi, comment et quand ce Passé d’Asnelles, de Meuvaines et de Vers-sur-Mer
- Cabourg……son Passé…..son Histoire
* Histoire de Cabourg - 1er volume
* Histoire de Cabourg - 2ème volume
* Histoire de Cabourg - 3ème volume
- Histoire de la Sarthe
* Les Comtes dans le comté du Maine.
- GEOLOGIE DE LA SARTHE - LE MASSIF ARMORICAIN - 1 volume
le 23 août 2015 visible : www.gbcx27.blogspot.com
En préparation,
- Périglaciaire et préhistoire dans la Sarthe-aval
Table des matières
- 1er volume - 131 pages
- page 1 - Préambule
- page 3 - Remerciements
- page 4 - Introduction
- page 6 - CABOURG, son passé, son Histoire
- page 9 - Quand ? Pourquoi ? Comment, ce littoral ?
- page 17 - Le cordon littoral entre l’Orne
et les falaises basses d’Houlgate,
- page 26 - C’est dans l’histoire géologique qu’on trouve la première
explication de la physionomie du territoire communal de Cabourg.
- page 27 - Nous venons de beaucoup parler de géologie, nous allons aborder la
géographie.
- page 28 - Géologie et géographie, sont étroitement liées et très complémentaires.
C’est dans l’histoire géologique qu’on trouve la première explication de
la physionomie du territoire communal de Cabourg. Nous venons de
beaucoup parler de géologie, nous allons aborder la géographie.
Géologie et géographie, sont étroitement liées et très complémentaires.
Cabourg…..entre terre et mer !
Un site…..un, destin.
- page 29 - Un site géologique, protégé…
- page 31 - Cabourg, se découvre en permanence.
L’insolite y côtoie l’exceptionnel…..
- page 31 - Un écart dans le passé,
- page 37 - ….un abri naturel, plus que millénaire…devenu un port .
Port de Dives
- page 46 - Un site forgé par la mer…modelé par la Dives.
Cabourg, et la morphologie de la basse-vallée de la Dives,
La Dives et la Seulles
- page 49 - Estuaire de la Dives
- page 50 - Le marais, et la récolte du fourrage,
Des droits et coutumes du XIème siècle.
- page 52 - Géologie du sol Oxfordien.
- page 52 - Argiles de Dives, un conservatoire du passé.5
- page 58 - La géologie, et la géographie nous ont donné un aperçu de la formation
de notre paysage.
L’hydrographie, va nous permettre de suivre l’élaboration de notre
environnement, et indirectement le pourquoi, et le comment de
l’Historiographie.
- page 59 - Dans une harmonie, privilégiée de la nature………….., une
divine petite rivière : la Dives.
- page 64 - ….la Dives , une frontière du Royaume ?
Cabourg, village frontalier….
- page 66 - Dans le silence des hommes, et les bruits de la nature…..
dans une déclinaison de verts……le marais.
Quand, et comment se sont formés les « Marais de la Dives »…..?
- page 67 - du marais au petit fleuve côtier dénommé La Dives,
- page 73 - Un monde discret, et inconnu……
les « crustacés phyllopodes », une richesse des mares à
gibiers des gabions.
- page 74 - ….un terroir, où l’Histoire n’est jamais très éloignée.
- page 76 - ….des hôtes du marais….aussi discrets, qu’ignorés !
- page 79 - ….dans un monde où le silence est d’eau, et…. si vous vous y hasardez,
n’oubliez……….pas des dizaines de paires d’yeux vous observent…….
- page 81 - Travaux sur la Dives.
- page 83 - La Normandie au IVème siècle : une vaste forêt ?
Un lieu-dit habité : « Catburg », entre marais et forêt.
- page 86 - ….dans les brumes du passé…!
un hameau / village dans l’espace d’un terroir,
- page 90 - Cabourg, d’où vient ton nom…?
- page 91 - ….ce nom historique….., pourrait très bien découler du site.
Dans les paragraphes qui vont suivre, nous allons traité le sujet, d’une
façon traditionnelle en donnant une large part au récit anecdotique.
- page 95 - Un lieu-dit habité……dénommé hameau « Cabourc »,
devenu un village appelé : Cabourg.
- page 98 - Chapitre sur l’Historiographie proprement dite de Cabourg.
Ni la géologie, ni la géographie, ne peuvent répondre à la question :
- vers quelle époque l’homme s’est-il manifesté sur le terroir, qui devait
se dénommer Cabourg ?
- page 99 - L’ aurore de notre passé : ceci pourrait expliquer……cela ?
- page 100 - Le nom…..un vestige d’une surprenante épopée.
- page 101 - Les Archives départementales du Calvados, ont été pour la réalisation
de ce texte un incomparable support.
Fusion de races, fondement d’un lieu-dit habité.
- page 104 - Le « fief » de Cabourg- analyse de la donation de Guillaume.
Parmi les droits et coutumes accordés dans l’acte de Guillaume, à
l’abbaye de Saint-Étienne de Caen,
- le droit de pontage ( franchissement de La Dives ),
mais également les très rémunérateurs
- le graspois, le droit sur le sel extrait de la saline de Cabourg
- page 105 - Graisse de baleine.
- page 106 - Cabourg, une mini société sans monnaie.
port / centre d’un commerce de sel ?
- page 107 - Cabourg, des liens séculaires et privilégiés avec l’abbaye
Saint-Martin de Troarn.
- page 108 - L’évolution progressive du lieu-dit habité dénommé : Cat
burg ; évoluant vers le village de : Caburg, Cabour, Cabourc
; en une prestigieuse Station Balnéaire….
a été un lent processus, dont le point de départ a également été……
…………de la notion de « feux », à une population urbaine !
- page 110 - Cabourg…,la féodalité : un nom, une terre, un fief, une
seigneurie….,
Vers l’an mil, s’organise la Société féodale en Normandie, comme dans
toute les région. Elle va régir le royaume de France pendant cinq
siècles , jusqu’à la fin du XVème. Cette société, est comme une
pyramide, construite selon le principe : Tout homme dépend d’un
homme, toute terre dépend d’une terre.
- page 110 - ….le fief de Cabourg : terra Caburc - la terre de Cabourg.
- page 114 - Nom évoqué dans l’acte lui-même de fondation, puis dans le
« Mémoire » joint.
- page 118 - Seigneurs de Cabourg.
- page 119 - Autres traces validant la richesse de l’Historiographie de
Cabourg…….
- page 122 - Occupation anglaise de 1417-1450.
- page 122 - Charles VII.
- page 128 - Table des Matières.
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CABOURG, le Temps des " Romantiques "
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