jeudi 28 novembre 2013

CABOURG, le Temps des " Romantiques "






Plus d'un siècle sépare ces deux vues du Grand Hôtel, côté plage 6 Documents collection privée.


Manuscrit du XVème siècle - In-4° 159 ff. - ARCHIVES NATIONALES de FRANCE à PARIS.


Affiche ancienne de 1892 - CABOURG - Document B.N.F. de PARIS


Affiche ancienne de 1895 - CABOURG - Document B.N.F. de PARIS.

l'une des féries inoubliables de Cabourg......

Aux temps lointains, des folles années de la Belle Epoque......

des dentelles, crinollines  et autres....bottines à boutons


Mode et élégance à CABOURG en juillet 1900

 et les tenues de bains.....


Présentation du dernier chic.....en maillot de bain pour dame - Document collection privée.

- des redingotes, pantalons rayés et autres chapeaux melons,



Elégances et  frou-frou , capelines et canotiers - Collection privée privée.

Vue sur la plage de Cabourgà l'heure du bain en 1925

Epoque qualifiée de " Belle ", parmi les........belles, 

des calèches aux Panhard-Levassor et de Dion-Bouton.


Panhard-Levassor en 1899, photographiée lors du passage du Tour de France automobiles - Document de la Bibliothèque Nationale de France à Paris.

Dans les brumes épaisses du passé,

dans les volutes de l'Histoire, un nom apparaît,

rayonnant d'élégance, 

CABOURG

Le temps des " Romantiques "


Vue satellitaire de Cabourg, avec son point central de rayonnement, l'ensemble Grand-Hôtel - Casion - Document I.G.N.



L'avenue de la Mer, avenue centrale, véritable épine dorsale de Cabourg - Document des Archives départementales du Calvados.


Raccordement de l' extrémité méridionale de l'avenue de la Mer avec la voie Caen-Dives-Houlgate  -
Document des Archives départementales du Calvados.


toute une époque .......



Affiche sur Cabourg - Collection de la Bibliothèque Nationales de France à Paris.


Une prestigieuse Station Balnéaire, et un centre philharmonique très recherché.




Couverture et la 1ère page / 13 du très célèbre morceau pour piano - Document de la Bibliothèque Nationale de France à Paris.

1892, nous apprend, que la Société des Chemins de fer de l’Ouest, organise des excursions :

- pour 50 fr. en 1ère classe - 40 fr. en 2ème classe , le voyage-excursion comprend Paris, Louviers, Rouen, Dieppe, Cany, Saint-Valéry-en-Caux, Fécamp, Le Havre, Honfleur, Trouville-Deauville, Villers-sur-Mer, Beuzeval, Cabourg, Caen, Évreux, Paris.

- pour 70 fr. en 1ère classe - 55 fr. en 2ème classe, le voyage-excursion comprend Paris, Louviers, Rouen, Dieppe, Cany, Saint-Valéry-en-Caux, Fécamp, Le Havre, Honfleur, Trouville-Deauville, Villers-sur-Mer, Beuzeval, Cabourg, Caen, Isigny, Cherbourg, Évreux, Paris.

-  pour
La Société des Chemins de fer de l’Ouest, en 1906, propose des « Voyages aux bains de mer à prix réduits »……

- billets de 4 jours en 1ère classe : 33 fr.
- billets de 4 jours en 2ème classe : 23 fr.

- billets de 10 jours en 1ère classe : 37,80 fr.
- billets de 10 jours en 2ème classe : 25,50 fr.

- billets de 33 jours en 1ére classe : 81,05 fr.
- billets de 33 jours en 2ème classe : 54,65 fr.
- billets de 33 jours en 3ème classe : 36,45 fr.

Extrait du Monde artiste du dimanche 13 août 1893, n°33,
-p.566,
« Madame la mode se repose. Elle a commencer à créer ses modèles nouveaux : ses plans à peu près terminés sont dans ses cartons. Mais elle ne les mettra en exécution, et ne fera voir le jour à ses nouveaux modèles au public qu’au commencement de septembre.
« Elle va donc se distraire, toute la fin d’août un peu partout où il est possible de  puiser encore des idées……Trouville, Cabourg,……Vichy,…..Royat…..

Echos artistiques,  de Cabourg.
- le 31 juillet 1898 - «  Magnifique représentation de Carmen au Casino de Cabourg. Interprétation de tout premier ordre de M. Beyle, ténor de l’Opéra Comique de Paris, très applaudi dans le rôle de Dom José ; M. Jacquin superbe dans  Escamillo ; Mesdames Jane Stéphane dans Carmen et Van Parys dans Micaëlla formaient un ensemble remarquable.

L’orchestre composé d’artistes de l’Opéra et de l’Opéra-Comique, sous l’habile direction M. Célestin Bourdeau a exécuté merveilleusement l’oeuvre de Bizet.

Les décors avaient été peints par M. André Roy et M. Bourdeau avaient spécialement engagés les chœurs de l’Opéra-Comique. À Cabourg ont fait bien les choses !

Le 22 juillet 1900, selon toujours les mêmes sources,
- «  la saison théâtrale de Cabourg  vient de s’ouvrir, le 14 juillet devant une salle des plus choises.
«  M. Célestin Bourdeau a groupé autour de lui une phalange d’artistes et un orchestre des plus brillant.
«  Le public a ratifié son choix en lui faisant un accueil triomphal.  La salle entière a écouté debout  La Marseillaise, magistralement interprétée par M. Corin, un baryton que Paris applaudira cet hiver.
«  Mesdames Marie Girard, Schneider, Messieurs Chalmin et Vaunel ont recueilli une ample moisson d’applaudissements.

Toujours extrait Du Monde artiste du dimanche 12 août 1900,
p.505,
« Dimanche dernier, M. Bourdeau donnait à ses abonnés la première représentation de : la Fille du tambour major. Immense succès d’interprétation et de mise en scéne ; Mademoiselle Zélo-Duran et Génin ; MM. Chalmin, « Corin,…..etc, etc, se souviendront de cette soirée. Au défilé des Français à Milan, le public à saluer le drapeau français par in tonnerre d’applaudissements.
« Décidément, Cabourg tient le record du succès - L. F.

Le 6 juillet 1902, M. Lagrange le directeur du Casino de Cabourg compte cette année donner en son theâtre les principales opérettes à succès pour lesquelles il a créé et formé une excellente troupe dont ill est question jusqu’à Paris. Au nombre des pièces inscrites, nous citons :
- la Mascotte ; le Grand Mongol ; les 28 jours de Clairette ; Joséphine ; les Mousquetaires au Couvent ; ….etc.
Pour la comédie et le vaudeville,
- le Marquis de Priola ; les Deux Écoles ; l’Étrangère ; Yvette ; le Billet de logement….etc….etc. - Journal du Monde Aristique du dimanche 6 juillet 1902 - n°27, 42ème année.

28 juin 1903, à Cabourg. C’est année encore, c’est M. Lagrange qui dirigera le théâtre du Casino de Cabourg, il n’en pouvait être autrement, d’ailleurs, car le jeune et sympathique impresario avait, l’an dernier, conquis à l’unanimité les suffrages du public tout particulièrement avert qui fréquente la Reine des plages normandes.

M. Lagrange au Casino, Messieurs F. Bertrand et Fabre au Grand Hôtel, c’est le succès de la saison assuré. 

18 septembre 1904, n°38,
« Les représentations au Casino de Cabourg, si artistiquement réglées par Monsieur Louis  Ballard, de l’Opéra, et les concerts du Grand-Hôtel constituent un programme de premier ordre, qui satisfait au plus haut point la nombreuse et élégante clientèle de cette plage exquise.

« Ce mois de septembre sera certainement l’un des plus brillants qu’on ait vus depuis plusieurs années à Cabourg - C. G.



Arrivée en gare de Cabourg, du tramway à vapeur de Caen, via le Home - Document des Archives départementales du Calvados.


Le temps de la " Belle Epoque ".....fin XIXème siècle.


C’est dans le Figaro du 22 juillet 1879, que l’appellation Cabourgeois et Cabourgeoise, semble avoir été officialisé.

Nous débuterons ce chapitre par les vers de A. Belhomme, avoué à la Cour d’Appel de Paris ; dédiés aux réfugiés de 1870-71 à Cabourg.

- Aux Chers réfugiés de Cabourg, le 29 novembre 1870,
« Souvent, pour alléger le cœur dans ses alarmes
« Dieu vient à son secours, et lui donna des larmes,
« Car pleurer et bien doux ! Le présent, et l’avenir,
« Disparus un moment, font place au souvenir.
« La pensée, empruntant ses ailes aux nuages,
« Vole auprès des absents dispersés par l’orage;
« Ensemble, on entrevoit des jours moins malheureux;
« Ensemble, on prie, on espère, ou on pleure avec eux.

En 1875, le docteur Paul Labarthe, fidèle habitué de Cabourg, dans son ouvrage « Les Eaux minérales et les bains de mer de la France », préfacé, par le non moins célèbre Professeur M.-A. Gubler ; y signale que Cabourg  est un petit .hameau de 600  habitants, et que de prestigieux auteurs et directeurs de théâtres
Y séjournent de préférence, comme : 
« Auguste Maquet, fécond collaborateur d’Alexandre Dumas, père, et d’Ennery, possèdent de magnifiques villas à Cabourg où ils se redent régulièrement en villégiature ».

H. Magron, en 1899, décrit un « voyage », de Caen à la mer.

« La ligne de tramway de Caen à la mer part, à Caen de l’église Saint-Pierre, suit le quai de la Londe, traverse les communes d’Hérouville et de Blainville, laisse sur la droite Colombelles et Longueval, en longeant le canal de Caen à la Mer, sur la rive gauche duquel elle est construite. À la hauteur du pont de Ranville, elle se bifurque : 
« d’une part, vers Ouistreham, elle s’incline vers la gauche pour suivre la mer, et « desservir Colleville, Hermanville, Lion, et Luc….



Il était une fois….. un petit train
Une histoire romantique, qui ne dura pas. Le tramway à vapeur de Caen à la mer.


Suite à la loi du 21 mai 1836, le 1er septembre 1860, l’établissement d’une ligne de chemin de fer d’Argences à Dives a donné une certaine importance à la gare de Moult-Argences desservant une partie de la vallée d’Auge, et notamment Cabourg-Dives, et Beuzeval, dont les bains de mer en ont fait des stations importantes ; par la rapidité de leur développement.

Dans sa séance du 30 août 1867, le Conseil Général a admis le classement du chemin de fer d’intérêt local de Mézidon à Dives. Une délibération prise le 30 août 1869 concédait provisoirement la ligne précitée, à Monsieur Izouard. La subvention allouée est : 840.000 fr., soit 28 KM. À 30.000 fr.


De retour vers Cabourg, en direction de Caen, le petit train - Document des Archives départementales du Calvados.


C’est lors de l’Assemblée extraordinaire du Conseil Général du Calvados, le 11 janvier 1869, que Monsieur Le Provost de Launay, préfet du Calvados, conformément aux délibérations dudit Conseil en août 1868, annonce aux représentants présents, la réalisation d’un projet soumis par Monsieur Le Sueur de Gomesnil, d’établir une ligne de chemin de fer départemental, au départ de la gare de Caen, et se dirigeant vers Trouville, par Salenelles, Cabourg, Dives et Deauville.


Dans son rapport en 1871, Monsieur Fontette, précise cette subvention est payable en trois ou quatre annuités égales, au taux de 6,72 pour cent, amortissement compris ( l’annuité est fixée à 81.715 fr. 20 c. Aucun décret d’utilité publique n’a été rendu à ce jour. Le mercredi 11 avril 1877, les membres du Conseil Général du Calvados, réunis sous convocation de Monsieur le Préfet, à l’hôtel des bureaux de la Préfecture, sous la présidence de Monsieur Paulmier, en  présence de Monsieur le Préfet lui même, 

- « Monsieur Pilet-Desjardins lit et porte à la connaissance de l’assemblée plusieurs délibérations concernant la ligne de chemin de fer d’intérêt général : Dozulé à Deauville, et précise que le projet soumis aux enquêtes traverse des territoires accidentés et peu habités. 

La ligne par la « Croix Heuland » envisagée par la Compagnie d’Orléans à Chalons, à l’époque où celle-ci sollicitait du gouvernement la concession connue sous la dénomination « de réseau d’Orléans à la mer », n’avait «  entre nous…. » d’autre objectif que le port de Trouville, sans se soucier des intérêts locaux.

- le Conseil émet dans le procès verbal de séance - p.72-73 :
« Messieurs les Ingénieurs ont pensé que, dans ces conditions, la ligne ne serait ni utile, ni productive, et que dans ces circonstances, ils ont présenté un nouveau projet qui se rapprochant du littoral relierait entre elles les importantes stations balnéaires de Dives, Cabourg, Beuzeval, Houlgate, Villers et Trouville-Deauville.



Epoque révolue,du petit train à vapeur qui reliait Cabourg, à Caen - Documents des Archives départementales du Calvados.

« Le nouveau tracé, empruntant à la ligne d’intérêt local Mézidon à Dives, un  parcours de 8,5 km. environ, serait appelé à conforter cette ligne, qui ne serait en fait que le prolongement logique de celle de Trouville. L’intérêt effectif : mettre tous les points du département du Calvados en relation avec les Stations Balnéaires précitées.
« La référence de la rentabilité positive de la ligne de Caen à Courseulles, incite fortement à réaliser ce projet qui s’avère rémunérateur

Le 8 août 1878, Monsieur Émile Laurent, à la page VIII de son rapport, informe les membres du Conseil Général du Calvados :
« Le tracé de l’embranchement de la ligne de chemin de fer d’intérêt général, déclaré d’intérêt publique par la loi du 16 décembre 1875.…il a paru convenable de substituer au tracé de ladite compagnie ( Cie d’Orléans ) qui ne traversait que des communes peu peuplées, une ligne par le littoral destinée à relier entre elles les stations balnéaires de Dives-Cabourg, Beuzeval-Houlgates, Villers, Trouville-Deauville, que tout Paris visite chaque année.
« Les études faites en 1876 ont eu pour résultats la présentation d’un projet lui a été soumis à l’administration supérieure dans la première quinzaine de février 1877.

« Aux termes de ce projet, le tracé entre la gare de Dives et l’aiguille n°1 de la station Trouville-Deauville présentait un développement de 21.400 m. . Il comportait des déclivités de 20 mm. par mètre, et un tunnel de 500 m. de longueur pour le passage du faite de Saint-Vaast, qui sépare le vallon de Beuzeval de celui de Villers.

« La dépense de l’infrastructure, y compris les bâtiments des stations, s’élevait à 3.702.000 fr., soit 173.000 fr. par km.
« L’administration supérieure a jugé que ce nouveau tracé s’écartait trop de l’ancien pour qu’il pût être approuvé sans une nouvelle enquête d’utilité publique.
« Elle a prescrit, par décision du 13 avril 1877, cette enquête qui a eu lieu du 20 mai au 20 juin 1877.
« La Commission d’enquête s’est réunie le 25 juin 1877 et a formulé, à l’unanimité, l’avis qu’il y a lieu de déclarer d’utilité publique le chemin suivant la nouvelle direction.

« Le Conseil Général du Calvados, dans sa session d’avril 1878, avait donné son adhésion au projet et réclamé son exécution, à l’exclusion de celui présenté par la Compagnie d’Orléans à Chalons.



Route Dives-Cabourg à Caen par le Home. On remarque la voie ferrée à droite - Document des Archives départementales du Calvados.

Dans le recueil des Lois, Décrets, Ordonnances, Règlements et Avis du Conseil d’Etat - tome 90, on trouve dans la chronologie du 13 novembre au 21 novembre 1890 :
- réunion en une seule gare de la halte de Cabourg et de la station de Dives-sur-Mer, sur la ligne de Mézidon à Dives - B.23003.

L’Itinéraire de la France de 1901, par Paul Joanne, page 11, précise :

- à chaque train arrivant à la gare Dives-Cabourg un omnibus ( genre de bus tirait par un ou deux chevaux ), et des voitures de places attendaient les voyageurs pour les conduire au centre ou au Grand hôtel de Cabourg . Il en coûtait 50 c., et 75 c. avec bagages, et 90 c. la nuit.


Le deuxième réseau de chemin de fer d’intérêt local, exploité en vertu d’une convention du 30 décembre 1925, approuvée par décret du 27 janvier 1926, qui comprenait à l’origine deux lignes de Lisieux à Notre-Dame-de-Courson et d’Orbec à Livarot, a été complété par les lignes de Condé-sur-Noireau à Vire, et de Dives-Cabourg à Lisieux. ( avenants des 30 juin et 26 août 1927, approuvés par les décrets  des 30 août et 11 septembre 1927 ), puis par les lignes de Brecey à Vire, et de Tessy à Vire ( convention interdépartementale des 7-8 juillet 1929, et avenants des 26 septembre 1928, et 7 juillet 19229, approuvés par décret du 25 août 1929 ).

- ligne n° 1 : Orbec - Livarot = 25 km. 500,
- ligne n° 2 : N.-D. de Courson - Lisieux = 18 km. 200,
- ligne n° 3 : Condé - Vire = 27 km. 100,
- ligne n° 4 : Dives-Cabourg - Lisieux = 34 km. 300,
- ligne n° 5 : Brecey - Vire = 30 km. 200,
- ligne n° 6 : Tessy - Vire = 24 km. 500.

Les deux dernières lignes ont été mises en exploitation le  1er octobre 1929.

En 1932, suite à une enquête, un constat s’impose :

«  la ligne ne devrait jamais devoir s’améliorer de façon sensible …. », le revenu par kilomètre est de :
- 1930 - 1,96 fr.,
- 1931 - 1,86 fr.

En 1933, la ligne de chemin de fer d’intérêt local, Caen- Cabourg-Dives-Luc, à l’origine d’un tronçon Bénouville - Dives ; le train à vapeur  y a été supprimé .

Un service d’autobus est assuré pour les voyageurs, et a même l’été , prolongé jusqu’à Trouville.


Le service des marchandises est assuré par des camions automobiles. 



….une époque " Belle" ; mais...….de nos jours : révolue !


du petit train dénommé «  Tramway » de Caen à la mer…


voilà, ce qu’écrivait en 1899 H. Magron,


Document de la Bibliothèque Nationale de France à Paris.



La lige des Tramways du Calvados, également connus sous la dénomination «  les Tramways de Caen à la Mer », part de Caen des abords de l’église Saint-Pierre, suit le quai de la Londe, traverse les communes d’Hérouville et de Blainville, laisse sur la droite Colombelles et Longueval, en longent le canal de Caen à la mer sur la rive gauche duquel elle est construite. À la hauteur du pont de Ranville elle se bifurque :

- à gauche elle continue à suivre le canal jusqu’à Ouistreham, et continue en direction de Colleville, Hermanville Lion et Luc….

- à droite, elle traverse les ponts de Bénouville, et de Ranville, passe par Salenelles, et le Home…..



Les arrêts :

- pont de Bénouville ( construit en 1870 ),

- halte de Ranville ( 488 habitants en 1888 - 11 km. de Caen ),

- halte - Fermae de la Poste ( Boite aux lettres ),

- halte - Amfréville-L’Écarde ( 387 habitants en 1888 ),

- halte du Rue Patra, desservant le hameau Oger, et le château d’Herbecourt,

- station de Solennelles ( 288 habitants en 1888 - 15 km.de Caen ),

- arrêt - Moulin Dubuisson,

- station de Merville ( 234 habitants en 1888 - 18 km. de Caen ),

- halte - Franceville-Plage,

- arrêt - Margaux,

- halte - Le Home Sainte-Marie,

- arrêt - venue Bourgeois,



- arrêt - Le Home Bonnaric,
- halte - Le Home - Varaville ( 289 habitants en 1888 ),
- arrêt - Bas-Cabourg  ( hameau de trois fermes et deux maisons ),
- arrêt - Cabourg pépinières ( nombreux jardins et pépinières ),
- station - Cabourg,
« Canton de Troarn ; 15 km. de Troarn et à 24 km. de Caen - 1125 habitants.
«  L’origine de Cabourg ne remonte pas avant 1855 ; c’était auparavant un village « de pêcheurs sans importance, dont les demeures construites à l’abri des dunes, « forment encore ce qu’on nomme aujourd’hui le Vieux Cabourg.
« Le nouveau bourg construit en éventail, a l’apparence d’une ville dont le plan est trop vaste. Plus de 4 millions ont été dépensés en travaux par la Société qui  avait acheté le sol 80.000 fr. aux anciens propriétaires. Beaux hôtels, vaste casino, avenues grandioses, jardins anglais, éclairage au gaz, rien ne manque  rien ne manque aujourd’hui.
Signé A. Joanne.


Outre son Casino et des hôtels très importants, Cabourg compte une quantité de villas remarquables, citons celles de M. Matharel de Fienne, de M. de Jancigny, de la Divette, la Maison Normande de Mme Bertaut, la Pibola, Green Cottage, et une de nombreuses autres……
Plage de sable, très unie sans aucun galet.
À gauche de la route qui sépare le nouveau Cabourg de l’ancien, se trouve l’église, construite en 1848 dans le style ogival, par l’architecte Michel Delfresne - Fonts baptismaux du XIIème siècle - Croix de pierre du XVIIème siècle.

Postes et télégraphes, le bureau principal est situé à la Mairie, avenue de la Mare - Boites aux lettres : au Grand Hôtel ( sous le passage à la mer ) ; route de Caen à Dives ( à l’extrémité de l’avenue de la Mare ) ; et à l’entrée du jardin du Grand Hôtel.
Agences et location - Jardin du Grand Hôtel et avenue de la Mare - Maison à partir de 300 fr.

Pharmacien - avenue de la Mare,

Bains froids et bains chauds - au Grand Hôtel, il y a des Maîtres nageurs, 

Alimentation - Marché couvert, tous les jours, avenue de Trouville ; grand marché tous les Mercredis à la même place,

La vente du poisson se fait au marché ; il n’y a pas de pierre pour la vente à la criée,






Document des Archives départementales du Calvados.

Plaisirs - Casino, théâtre, concerts et bal….etc…
Pêche marée montante dans la Dives et la Divette - Pêches aux équilles dans le sable, en septembre et au début d’octobre.

Excursions,
- 1° - à pied - à la colonne de Guillaume le Conquérant, et au château Foucher de Careil,
- 2° - à pied - à Houlgate-Beuzeval,
- 3° - en voiture - à Trouville par la Croix Heuland et Tourgéville,
- 4° - en voiture - à Villers par la route et retour par le Chaos et les Vaches Noires, et la route de la Corniche,
- 5° - au Home-Varaville,
- 6° - à Brucourt.

- station - Dives.


Gros plan sur l'estuaire de la Dives, vu au XVIème siècle. Si l'on distingue sur la gauche en bordure ledit estuaire, on remarquera le relief précisé par le réalisateur, et le clocher indiquant le village de Cabourg, bien que non  dénommé, limité par la Dives, et ceinturé par les marais - Document du fond ancien de la Bibliothèque Nationale de France à Paris.

Un projet qui n’a pas été une utopie….

il s’en est fallu de peu  : Cabourg, port de guerre…c’était en 1888, au temps , où les Anglais n’étaient pas nos  Amis…….


Le «  Projet de création d’un port de guerre et de commerce à Cabourg » développé par Alfred Piat à la Société de Géographie, le 1er février 1888.

« Je vais vous présenter ce projet,
« Cabourg est une petite ville sur le bord de mer, à peu près à moitié chemin entre Trouville et Caen . C’ était il y a peu de temps un village de pêcheurs dont une fantaisie clairvoyante en a fait une station de bains de mer qui prend de jour en jour de l’importance et qui mérite déjà, à ce seul point de vue, que la géographie s’en occupe.
« La situation critique du Havre et de Cherbourg, les avantages manifestes de Cabourg et par-dessus tout l’intérêt national m’ont déterminé à appeler  l’attention publique.
« Je l’ai traduite en un projet dont peut être quelques uns d’entre vous ont eu connaissance, car il a déjà pris une certaine importance dans les dossiers parlementaires, grâce aux rapports de plusieurs commissions gouvernementales des deux Chambres, qui ont renvoyé ce projet à l’examen du gouvernement.
« Nous vivons dans une époque de transformation ; chaque année apporte, pour ainsi dire, des changements dans nos habitudes, la science nous poursuit de ses inventions.
« Depuis le jour où la vapeur a fait son apparition, que de changements, autant à l’étranger qu’en France, sont survenus dans la marine militaire et commerciale.
« La dimension des navires  a été sans cesse grandissante et on s’est ingénié, de jour en jour, à en augmenter la vitesse. Les ports se sont trouvés insuffisants 
« pour répondre à ces progrès ; il a fallu songer à les approprier aux nouveaux besoins.
« Nous possédons de grands navires de commerce d’une construction incomparable, pouvant  lutter de vitesse avec les meilleurs des autres pays, et notre port principal Le Havre, n’est pas en état de les recevoir. 
« Le gouvernement a présenté un projet de loi pour l’amélioration de ce port ; mais il est peu probable qu’on arrive à surmonter les difficultés de toute nature qui existent.
« D’un autre côté Cherbourg, notre unique port militaire dans la Manche ne répond plus, par sa situation et son aménagement, à la protection que la France est en droit d’attendre.
« D’où la nécessité de la création d’un nouveau port de guerre et de commerce, qui ne peut résulter que de l’insuffisance constatée du Havre et de Cherbourg.

« ……….10 pages de textes


Plan du futur port de guerre et de commerce, joint au projet, tel que la concevait son réalisateur, M. Piat - Document de la Bibliothèque Nationale de France à Paris.


Avantages de la situation de Cabourg, port de commerce,


« Voici les avantages de la situation de Cabourg.
« La vallée de la Dives à l’entrée de laquelle se trouve Cabourg et la petite ville de Dives offre le meilleur point de pénétration dans les terres. Cette vallée a plus de 30 Km. de profondeur.
« Tout semble avoir été préparé par la nature pour la création d’un grand port.
« Cabourg se trouve suffisamment à l’écart de estuaires de la Seine et de l’Orne pour n’avoir pas à redouter les conséquences de l’ensablement et de l’atterrissement dont ces estuaires en sont victimes.
« Son orientation assure sa facilité d’accès, les falaises et les coteaux qui le dominent à l’Est et à l’Ouest assurent sa sécurité et ses moyens de défenses.

« ……….19 pages de textes

« Je viens de vous exposer les avantages que présente Cabourg pour la création d’un port de commerce, je vous démontrer qu’ils ne sont pas moins importants « pour y établir un port de guerre.

Cabourg, port de guerre.


« Nos marins militaires ont depuis longtemps demandés un port refuge entre Le Havre et Cherbourg. Un port capable de recevoir notre marine et notre matériel de guerre aujourd’hui en péril à Cherbourg.
« Outre la situation dont nous avons déjà parlé, Cabourg serait y compris à 12 Km. des approches de l’ennemi, et à l’abri des batteries destinées à protéger la rade.

« ……….9 pages de textes

«  En conclusion, Cabourg dans la baie de la Seine, à l’embouchure d’un petit fleuve côtier, à l’entrée d’une large et profonde vallée, paraît réunir toutes les conditions indispensables à l’établissement d’un grand port de commerce et militaire moderne, exceptionnellement facile à mettre communication avec Paris, le Centre, le Sud, et le Sud-est de la France.
« Tel est le projet, auquel je vous demande de vous associer, votre approbation devant s’associer aux conclusions des commissions des deux Chambres et au vœux dont je viens de vous faire part.

Ce projet qui avait reçu plusieurs avis favorables, fut mis en différé faute de crédits.

Il ne sera jamais repris, mais n’en sera pas pour autant abandonné. 


Gros plan sur une carte du XVIIIème siècle, précisant l'importance de l'embouchure de la Dives - Document de la Bibliothèque Nationale de France à Paris.



Des terrains furent acquit pour ce projet , puis beaucoup plus tard revendus - Document de la Bibliothèque Nationales de France à Paris.


Un dossier qui n'a jamais été archivé......



Plan affiné de Cabourg au 1/20000 - " Cabourg grand port militaire et de commerce sur la Manche" , on remarque dans l'angle droit la " future ville de Cabourg". Les différents bassins, et les redoutes pour la  protection sont bien apparents - Document de la Bibliothèque Nationale de France à Paris.

vraisemblablement perdu, oublié dans un quelconque tiroir.

Cabourg : étape du Tour de France automobile, tout une époque….!


En 1897, Paris-Dieppe, Paris-Trouville ne suffisaient pas à satisfaire les adeptes du motocycle, et ceux de l’automobile.
Le 22 août, Paris-Cabourg, ou le départ en course,


C’est le 22 août 1897, succédant d’autres périodiques, que le journal «  le Vélo », organisa sa course de motocycle : Paris-Cabourg ; réunissant un honorable groupe d’engagés.

Cette compétition, ne se réalisa pas malheureusement dans les meilleurs conditions atmosphérique. Le vent qui souffla en quasi tempête contre les concurrents, fut catastrophique pour «  les moyennes », pour «  les performances ». Néanmoins, le vainqueur Bardin, démontra avec sa tentative de départ en groupe.

On aurait songé à adopter ce principe pour les corses de voitures, s’il n’avait été insensé de vouloir lancer au même instant cinquante à soixante véhicules sur une route large de quelques mètres.

Tour de France automobile - sa genèse : la griserie de la vitesse


Lorsque le 10 avril 1899, le journal Le Matin, dans un article en 1ère page annonça que Monsieur Paul Meyan organisait l’été suivant une grande course automobile d’endurance et de vitesse, sur une durée de huit jours et un parcours de 2.500 km. ; pour les lecteurs de ce quotidien, cette annonce fit l’effet d’une bombe.

Le schéma général de cette compétition, dessinait un vaste un quadrilatère , dont Paris constituait évidemment l’un des angles. L’Automobile-Club organisatrice avait la haute direction de l’épreuve, la Commission sportive constituée spécialement, était chargée d’élaborer le règlement, de former un jury ayant pour tâche de donner les départs, de juger les arrivées, et de promulguer les résultats après les avoir homologués.

L’itinéraire de cette course nous dévoile :

- 1er jour,   16 juillet 1899 : Paris, Saint-Dizier, Toul, Nancy - 300 km.
- 2ème  jour, 17 juillet 1899 : Nancy, Gray, Dôle, Lons-le-Saulnier, Bourg,
                 Ambérieux, Culoz, Aix-les-Bains - 450 Km.
- 3ème jour, 18 juillet 1899 : repos à Aix-les-Bains,
- 4ème jour, 19 juillet 1899 : Aix-les-Bains, Chambéry, Grenoble, Tournon,
                 Saint-Étienne, Roanne, La Palisse, Vichy - 400 km.,
- 5ème jour, 20 juillet 1899 : repos à Vichy,
- 6ème jour, 21 juillet 1899 : Vichy, Clermont-Ferrand, Ussel, Tulles, Brives, 
                 Périgueux - 300km.,
- 7ème jour, 22 juillet 1899 : Périgueux Ruffec, Bressuire, Nantes - 350 km.,
- 8ème jour, 23 juillet 1899 : Nantes,  Angers, Le Mans, Alençon, Argentan, 
                 Falaise, Caen, Cabourg - 350 km.,


- 9ème jour, 24 juillet 1899 : Cabourg, Lisieux, Évreux, Saint-Germain - 200km.

2.350 km parcourus, traversant 30 départements, et plus de 300 communes, franchissant six chaînes de montagnes, coupant 62 passages à niveau. Les constructeurs s’évertuèrent à construire de véritables monstres de puissance :
La Société Mors un modèle de 16CV ; Lemaître conduisait une Peugeot de 35 cv; Panhard-Levassor aligné une 15 CV.


M. Heath, traversant le pont de Cabourg, le 23 juillet 1899, au volant de sa Panhard, sur pneu Michelin.
Photo Vie au Grand Air - Document le Matin - 4ème édition.

Commentaires de l’étape Nantes - Cabourg.


L’étape Nantes-Cabourg , que tous les Chroniqueurs, tous les fanatiques de l’automobile avaient pronostiqué comme une « promenade santé », s’avéra diamétralement opposée.

C’est tout le long du parcourt en Anjou, la population qui manifesta de différentes façons son mécontentement, et même son hostilité, par l’organisation défaillante du contrôle local.

La malchance de Corre, dont une tige du piston de son moteur, rompu obligea celui-ci à poursuivre son trajet par le train.

Puis se fut Charron, à la sortie du Mans, lorsque son palier de son marchepied avant céda. Alençon était à 40 km. pour pouvoir réparer. Seul la marche arrière est en état de parfait fonctionnement. Sans aucune hésitation Charron, décide et effectue le trajet Le Mans-Alençon en marche arrière. Il est la risée des charretiers, des conducteurs de carriole qui le double. À Alençon, c’est la rupture de ce qui l’avait sauvé. Découragé, aigri, il abandonne.


M. Gabrielle, sur sa Decauville, au départ de Cabourg vers Paris.
Photo Vie au Grand Air - Document le Matin - 4ème édition.

À Cabourg, tout est différend, on attend avec une impatience excitée les valeureux coureurs. C’est une foule élégante d’estivants fortunés, de charmantes jeunes filles, les bras chargés de fleurs qui reçoivent sur la ligne d’arrivé Levegh, le premier sur sa rapide voiture Mors, puis à huit minutes en deuxième position de Chasseloup-Laubat, et troisième René de Knyff à 23 minutes.

Un milliardaire Américain en séjour se fait remarquer par son exubérance à vouloir acheter la voiture à un concurrent, qui refuse avec énergie, il achète à prix fort évidemment ( dix louis d’or ), le brassard doré bleu et or à Monsieur Viterbo, chronométreur.

Un photographe prend au départ à Cabourg, les «  derniers survivants du Tour de France automobile ». Et  d’embrayer pour l’ultime étape de Cabourg à Paris.

C’est à 4 h. 14 m. 48 s. 2/5 que de Knyff, franchissait en vainqueur la ligne d’arrivée Porte d’Hennebont à Saint-Germain, sur sa Panhard, équipée de pneus Michelin ; à la l’effarante vitesse moyenne de 51 km. 300 à l’ heure.


R. Kniff, sur sa Panhard,  équipée de pneu Michelin, à son départ de Cabourg, pour sa victoire à Paris - Photo Vie au Grand Air - Document le Matin - 4ème édition.

Décret du 15 juillet 1914, érigeant Cabourg en Station climatique, parution au Journal Officiel le 21 juillet 1914, p.6622.



Dépôt légal à la Bibliothèque Nationale de France à Paris
n° DLE-20121119-64486 ; le 19 novembre 2012
Tous droits réservés    


  Du même auteur,


- Féodalité à Guécélard,
* seigneurie de Buffe
* seigneurie de Mondan
* seigneurie de Villette
* un chemin médieval nommé Mansais

- Histoire de Guécélard - 1er volume

* son nom a une histoire, et l'Histoire est dans son nom !

- Histoire de Guécélard - 2ème volume
* Pays des deux rivières……,
- Histoire de Guécélard - 3ème volume
* Terre de passage, terre de tradition du passage.
- Histoire de Guécélard - 4ème volume
* son Passé commence longtemps avant que son n’apparaisse.


- Histoire des Marais de Meuvaines - 1er volume
- Histoire des Marais de Meuvaines - 2ème  volume
* pourquoi, comment et quand ce Passé d’Asnelles, de Meuvaines et de Vers-sur-Mer




- Cabourg……son Passé…..son Histoire
* Histoire de Cabourg - 1er volume
* Histoire de Cabourg - 2ème volume
* Histoire de Cabourg - 3ème volume


- Histoire de la Sarthe
* Les Comtes dans le comté du Maine.


- GEOLOGIE DE LA SARTHE - LE MASSIF ARMORICAIN - 1 volume

le 23 août 2015 visible : www.gbcx27.blogspot.com


En préparation,
- Périglaciaire et préhistoire dans la Sarthe-aval



dernière mise à jour le 11 décembre 2013

vendredi 1 novembre 2013

CABOURG, son passé, son Histoire - 1ère partie

CABOURG
son passé est …..son Histoire

son Histoire commence longtemps avant que le nom n'apparaisse




Nous tenons avant tout, et tout particulièrement à remercier très sincèrement, et à témoigner notre profonde gratitude aux différents interlocuteurs qui, lors de nos visites, par courrier, par E.mail, par fil ; nous ont par leur compétence et leur très grande amabilité conseillé, guidé, épaulé au cours de ces huit années de recherches.
C’est à eux que nous devons, d’avoir pu réaliser ce document.
Par ordre alphabétique nous citons,
- Archives départementales du Calvados,
- Archives diocésaines,
- Archives anciennes de l’Ordre Bénédictin,
- Archives Nationales de France à Paris,
- Bibliothèque Nationales de France à Paris,
- Bureau de la Recherche Géologique et Minière,
- Calvados-littoral,
- Conseil Général du département du Calvados,
- D.R.A.C.
- Institut Géographique National,
- Institut National de la Géologie,
- Ministère de la Culture - Histoire des Arts,
- Musée de l’Homme



1854
………..Naissance d’une station balnéaire
Nous avons repris intégralement, l’exposé de l’un des Maires de Cabourg, quant à l’origine de Cabourg,
« Au milieu du XIXème siècle, c’est un homme d’affaire qui modifie le destin de ce
« village. En 1853, l’avocat parisien Henri-Durand-Morimbau découvre Cabourg et
« sa plage lors d’un séjour. Séduit par la beauté du site, il décide de créer la station
« balnéaire à la place des dunes et des herbages qui séparent le Vieux-Cabourg de la
« plage.
« Pour concrétiser son idée, la première étape consiste à créer une Société Thermale,
« pour exploiter les bains de mer, qui voit le jour en 1854. Puis un jeune architecte est
« chargé d’élaborer un plan de la ville nouvelle qui est pour le moins original. Il se
« présente comme un éventail, avec un réseau de voies qui converge vers un même
« point central, le casino. Cette configuration géographique est d’ailleurs encore
« aujourd’hui d’actualité ».

Cabourg se présente........


Cabourg, code postal 14390 est de nos jours, par sa population la 27ème ville du département du Calvados avec 3.523 habitants, la 2.657ème sur le plan national, en 1999. En 1990, sa population s’élevait à 3.355 habitants, et la superficie de son territoire communal est de 552 hectares, ce qui donnait 606 habitants au km2.

Ainsi, il est possible de suivre l’évolution de son peuplement : 1936 - 2095 habitants ; 1946 - 3.479 h. ; après un fléchissement en 1954 et 1962, en 1968 - 3067 h. ; 1975 -3.308 h. ; 1982 - 3.238 h. En 2009, cette population était de 4.005 h., et la 117ème commune du Code INSEE, du département du Calvados.

Un décret daté du 26 janvier 1982, crée le canton de Cabourg , en divisant celui de Troarn. Les communes du canton de Cabourg - 20.857 habitants en 2009, sont : Amfreville - Bavent ( point culminant avec 66 mètres ) - Bréville-les-Monts - Cabourg - Colombelles - Escoville - Gonneville-en-Auge ( est à 6,1 km. ) -
Hérouvillette - Merville-Franceviille-plage ( est à 6,3 km. ) - Petitville - Ranville - Sallenelles - Varaville ( est à 4,9 km. ). 13 communes réparties sur 9.489 hectares.

Le 1er janvier 1997, Cabourg cède 5 hectares à Varaville, et en retour en reçoit 3. Mais, avant 1792 avec 157 habitants, Cabourg n’était qu’une très modeste paroisse du diocèse de Bayeux, et de la Généralité de Caen ; frontalière du diocèse de Lisieux.

La rivière Dives en fixait alors la délimitation. C’est vers le IVème siècle, que semble apparaître le site de Cabourg, avec la présence authentifiée d’équipages scandinaves/saxons. C’est Guillaume surnommé le Bâtard, duc de Normandie, devenu comte du Maine, puis roi d’Angleterre, qui vers 1057, créa le « fief de
Cabourg », le donnant par une Charte de 1073 à l’abbaye bénédictine de Saint-Étienne de Caen.

Mais le « Passé », pour ne pas dire l’Histoire de Cabourg, remonte très loin dans les dédales des brumes opaques du passé.  un passé…………..un Nom. Son Histoire, commence avec le tout début de son passé........, bien longtemps 
avant qu’il n’en porte le nom.

Introduction


En s’intitulant « Histoire de..…Cabourg », un ouvrage peut espérer donner par anticipation, par le simple fait de son appellation, une idée même approximative de son contenu.

Celui-ci revêt alors pour le lecteur une très grande importance : il doit être impérativement le reflet exact et précis de la réalité qui appartient à l’Histoire elle-même.

Il nous est donc apparu indispensable de ne pas nous engager dans des investigations sur le passé, voir les origines de Cabourg ; en ayant  l’esprit obnubilé, une opinion personnelle ancrée, préétablie. 

Évidemment, il y a les souvenirs merveilleux qui resurgissent, mais il faut faire abstraction de tous les détails enjolivés qui s’entrechoquent dans notre mémoire.

Le temps qui s’écoule, projette, déforme et brouille peu à peu l’image qu’il en procure,

«  Le souvenir, n’est pas l’Histoire »

      Cabourg le 23 septembre  2001

      André Gobenceaux
     C.U.E.P - 1999


Recto 2 - Missale Notatum - 1101
Missel de l’Abbaye Saint-Martin de Troarn du XIIème siècle - B.N.F. de Paris - manuscrit latin 14446

CABOURG

son passé, son Histoire


Cabourg, c’est un site, c’est un point géographique créé par un fait géologique. C’est avéré, c’est historiquement l’endroit où il a été possible de tout temps et par tous les temps de franchir le petit fleuve côtier de La Dives : par embarcation / bac, puis plus tard par un pont. Un pont très particulier, puisqu’il garantissait la sécurité du petit port de Dives, et par réciprocité celle du hameau de Cabourg. 

Pour être particulier, il l’était incontestablement :  des fûts d’arbres mal équarris, reposant sur des piliers placés au centre du courant,  que l’on posait ou retirait à volonté, dont on réglait la largeur pour le passage d’un piéton ou de plusieurs, d’un homme monté ou de cavaliers, d’un véhicule tracté par des bœufs ou des chevaux quelque soit sa largeur ; en juxtaposant et accolant autant d’arbres que nécessaire - A.D.14.

Cabourg, c’est un site, dont le paysage est barré à l’Est par le moutonnement des contreforts occidentaux du Pays d’Auge, dominant la vaste dépression se développant  à l’Ouest jusqu’à la baie d’Orne, et au Sud-ouest vers les immensités de la plaine de Caen. Ce relief, plonge littéralement vers la vallée où paresseusement la Dives, décrit de larges méandres avant de consacrer son union et sa mort avec la mer ; en un lieu historiquement mémorable : la Pointe de Cabourg - B.R.G.M.


Carte réalisée en 1750, par César-François Cassini ( Cassini III ), , c’est-à-dire une toise pour 864 lignes . Cette carte est par elle-même une véritable prouesse pour l’époque, puisque appuyée sur une triangulation géodésique.
Cassini a précisé tous les détails tant géologiques, que géographiques, qu’hydrologique.
En vert, on remarquera l’étendue des marais de la Dives, au XVIIIème siècle, ils couvrent pratiquement l’étendue de la vallée de ce cours d’eau. Les zones émergées saines sont également. En bleu clair, les terre non inondable, on distingue également les bordures des différents reliefs.

La pointe de Cabourg, le point géographique où la terre, le ciel, et la mer, se joignent. Limité au Nord par la Manche, bordé à l’Est par le cours de La Dives, au Sud et à l’Ouest, borné et entouré par les marais de la Dives, uniquement desservi par l’antique chemin de Caen au petit port côtier de Dives. Cette voie qui fut Néolithique, était historiquement réputé pour son mauvais entretient, impraticable de neuf à dix mois de l’année par les remontées d’eau et les affleurements stagnants, sa cyclique submersion fluviale et maritime. Selon plusieurs documents des A.D.14, Cabourg n’a été accessible pendant plus d’un millénaire que par la plage et à marée basse ou de faibles amplitudes.


Quand ?

Pourquoi ?

Comment, ce sol ? ce littoral ?


Le terroir cabourgeais, n’est pas un terroir naturel, il a été arrangé et voulu par des facteurs humains. Il a, également et surtout était forgé par la mer, avec l’appoint des eaux torrentielles de la Dives en des temps aussi lointains , que révolus.


Plage rectiligne immense,  et un sentiment profond de l’infinie - Collection privée


Il est indispensable d’avoir présent à l’esprit, qu’il y a -10.000 ans B.C ( Before Christe - avant  le Christ ), les rivages de la Manche sans se confondre pour autant avec ceux que nous connaissons actuellement ; s’en rapprochaient néanmoins fortement. Le niveau de la mer se situait à environ 40 / 30 m. plus bas, que de nos jours. Certains points de la commune en portent toujours d’authentiques stigmates, vestiges difficilement contestables.

Ces rivages étaient beaucoup plus déterminés sur le littoral normand, par les fluctuations étroitement liées aux variations glaciaires qui se matérialisaient par des  « oscillations du niveau de la mer ».

Les explorations et les différents sondages effectués dans notre région depuis une trentaine d‘années, démontrent que ces oscillations marines qui avaient débuté à la fin de Würm III, et qu’elles n’étaient toujours pas terminées à la fin de La Tène II - vers -100 avant notre ère. Le niveau marin plus haut que l’actuel avait submergé les marais de la Dives, et une langue marine s’allongeant, isolait par l’intérieur des terres les dunes cabourgeaises. Très importantes, elle  formaient une lagune pratiquement jusqu’au niveau «  du Home ». 

L’importance de ces oscillations n’est pas à sous estimer pour l’histoire de la géologie locale.


Carte I.G.N, indiquant les profondeurs à marée haute de la Manche, sur la rivage de Cabourg.
Elle schématise l’importance du plateau continental, et impact de la rapidité de la dépression géologique de la Manche. L’étude des documents annexés à la carte révèle, que de -9, puis -14 m. , on chute à -38 m.

Nous référant à la documentation du B.R.G.M.-120, pendant le Pléistocène (de -1,8 M.a. à -10.000 ans ), les différentes variations du niveau marin, étroitement liées aux différentes poussées du froid, matérialisées par des glaciations, ont laissé des surfaces d’érosions jalonnées de dépôts marins étagés sur la côte. De même que l’Orne, la Dives et la Seine confluaient dans un vaste estuaire, dont malheureusement les vestiges sont sous les flots actuels.

En domaine littoral, le niveau marin peut-être assimilé, selon Ariane Pasco, Laurent Emmanuel et Marc de Rafelis ; au niveau de base qui, au sens géomorphologique correspond à la surface en dessous de laquelle, il y a érosion.

Ce sont les variations de la ligne de rivage ainsi que l’évolution du système fluviatile qui ont donc permis de mettre en évidence les fluctuations du niveau marin et d’ élaborer progressivement le site où devait se situer Cabourg ; au cours des temps géologiques passés. Les fluctuations du niveau marin s’expriment à différentes échelles de temps, de la dizaine de milliers d’années à la centaines de millions d’années ( M.a. ), et le contrôle de ces cycles eustatiques peut-être tectonique ou climatique.


Carte des XVIème, XVIIème siècles, d’un « projet pour la construction d’un canal, de ponts, et d’une chaussée pour déffricher le terrein….. » qui ne sera jamais réalisé.
Il est néanmoins possible d’évaluer l’étendue et l’importance des dunes, et des marais de la Dives. - Document des Archives départementales du Calvados.

Il est possible de penser, que le site de Cabourg, a été forgé par les caprices climatiques de la très longue période du Pléistocène. Fortes et répétées, les périodes dites «  glaciaires », caractérisées par des températures excessivement basses, étaient séparées par des périodes dites « interglaciaires », avec des remontées brutales, rapides et spectaculaires des températures. Ainsi,

- lors des glaciations : Günz de -1,6 M.a à -700.000 ans ; Mindel de -500.000 à -300.000 ans ; Riss de -200.000 à -100.000 ans et Würm de - 80.000 à -10.000 ans, le niveau de la Manche a été jusqu’à de 120 mètres inférieur à l’actuel. Du fait du stockage des eaux marines dans les glaces.

Pendant Würm III ( de-50.000 à -30.000 ans ) et Würm IV ( -30.000 à -10.000 ans début de l‘Holocène ), la Manche cessa complètement d’exister. Les eaux marines s’étant transformées en glaces. La banquise polaire descendit jusqu’à Londres, son épaisseur atteignait et dépassa même les 1.500 m. . 

La Dives, était déjà un fleuve côtier, c’était un cours d’eau pérenne du Tertiaire. Elle confluait sur la gauche avec un immense fleuve nommé : Manche, formé de la Tamise issue des glaces, du Rhin et de la Seine grossie sur sa gauche de la Loire.  Cabourg  était placé directement en zone périglaciaire. Ce fleuve Manche, coulait puissant au milieu de la vaste dépression qui s’étendait entre le continent et l’Angleterre. Il se jetait directement dans l’Atlantique par un immense delta ; à l’aplomb du « Nez de la Bretagne » et la « Pointe de la Cornouaille anglaise ». 

En résumé, on peut dire que chaque glaciation entraînait inéluctablement une régression marine, alors que les interglaciaires, elles, coïncidaient très exactement avec des transgressions. Il est essentiel de constater, que l’ensemble du site de Cabourg a été sinon formé en certains endroits lors d’une régression, par contre, en d’autres, il faut précisé que des affleurements découlent directement d’une transgression.

Les périodes de glaciations ne se développaient pas en continues, elles étaient interrompues par des périodes dites «  interglaciaires ». Pendant ces périodes la température se réchauffait brusquement. Les rives de certains cours d’eau comme la Dives, se garnissaient de végétations arborescentes, pour preuve , les deux fragments de bois fossilisés trouvés, au cours d’une promenade, après un curage de la Divette.


Témoignage-vestige de l’ancienne forêt de chêne-tilleul-orme qui couvrait le territoire communal de Cabourg ; ce fragment de tilleul fossilisé, trouvé avec d’autres dans la boue vaseuse lors d'un curage - Collection privée.

C’est au cours des époques dites interglaciaires, comme celle de Riss / Würm ( de -100.000 à -80.000 ans ), c’est-à-dire pendant  20.000 ans ; que les paysages se transformèrent radicalement.  Ce laps de temps marqua non seulement les reliefs de notre environnement, mais il  dessina les lignes directrices particulières de l’actuelle géographie du paysage actuel de Cabourg. Si le froid de Riss cessa rapidement, pour ne pas dire brutalement, le réchauffement quant à lui, intervint subitement. L’augmentation brutale et importante de la température, déclenchant le brusque dégel des cours d‘eau, entraînant la fonte rapide des glaces. Ce fait, déclenchait ce que les Scientifiques ont nommé : « l’effet chasse d’eau ». Chasse-d’eau gigantesque, où des masses d’eau colossales, brusquement libérées dévalaient en un titanesque torrent vers la mer, qui elle aussi se reconstituait.

Ces masses d’eau considérables dont celles de la Dives, et de ses affluents, déferlantes, décapant, arrachant tout sur leur passage, sculptèrent leurs propres vallées . Nous en avons un exemple parfait : la vallée de la Dives ; véritable stéréotype. Les eaux lourdement chargées en sédiments alluvionnèrent l’ estuaire, qui se déplaça constamment vers le nord, vers la mer réceptrice. Là également, nous avons un autre exemple explicite : l’estuaire contrarié de la Dives. Les crues titanesques qui en découlèrent, créèrent des estuaires « deltaïques » . Un ou plusieurs cours d’eau y déposaient leurs transports : à cette époque l’Orne et la Dives, confluaient dans ce même delta - site géologiquement et périodiquement étudié. 

La géomorphologie de notre région a été pratiquement fixée dès cette époque. C’est également en ces temps, que date la mise en place du réseau hydrographique actuel : la Divette ( 27,5 km. ) et l‘Ancre ( 16,8 km. ). 

Ainsi, ce que nous avons dénommé : la pré-Loire, à Orléans se dirigeant droit vers le Nord, et devenait l’un des affluents gauches de la Seine ; il y eut la pré-Dives. Selon le professeur Ch. Pomerol, la dernière secousse tectonique à distension Est-Ouest du Pliocène pourrait être responsable de l’ouverture de fossés directeurs pour l’incision, puis la formation des vallées. C’est vers cette époque que la Loire se serait infléchie vers l’Ouest, pour former  le fameux « coude d’Orléans » .


La perspective de cette vue donne un aperçu d’un cours d’eau côtier, en l’occurrence la Dives, qui semble chercher en vain un tracé rectiligne pour confluer avec la Manche, toute proche - Collection privée.

Une question essentielle se pose :

- dans quelle mesure ce chapitre, permet-il de déchiffrer le très long passé géologique du site de Cabourg ? Pour peu que l’on s’y intéresse, ce sol nous dévoile une multitude de détails, il s’est pas chiche de nous donner d’authentiques  vestiges .

Une certitude s’impose, si le passé historique de Cabourg est long……son passé géologique est incommensurablement plus long. Le façonnement de la basse vallée de la Dives, pour son aspect définitif, celui que nous voyons de nos jours ; est en liaison avec les dernières fontes des glaces. Elles provoquèrent sans nul doute, une accélération de l’érosion fluviatile de la Dives, et complémentairement  celle de la Divette, et par conséquent de l’ensemble du réseau hydrographique.


Carte morphologique de la basse vallée de la Dives.
- petits pointillés surface d’accumulation sableuse pré pliocène ;
- évolutions de traits noirs, avec piquants : côte monoclinale ;
- trait rectiligne avec barbules : faille tertiaire, côté affaissé, marqué par les barbules ;
- gros pointillés : surface polygénique pré pliocène ;
- T : marais, avec colmatage Flandrien épais, tourbe à proximité de la surface.



Le fascicule 120, réalisé par M. Rioult, j.P. Coutard, p. de La Quérière, M. Helluin, C. Larsonneur, J.Pellerin, en collaboration avec M. Provost, nous le confirme p.60.

- « …..les proportions et la morphologie particulière de la basse vallée de la Dives, avec ses buttes témoins au contour irrégulièrement découpé et ses variations dans la composition et l’épaisseur des dépôts de comblement, ont intrigué depuis longtemps géologues et géographes……….D’autre part, le lit et la  vallée de la Dives, décrivent un brusque changement de direction de part et d’autre du tronçon Troarn-Bures, c’est-à-dire juste en amont du compartiment surélevé en effet, le cours de la Dives s’infléchit SE6NW d’Anneray ( Méry-Corbon ) à Troarn et se rebrousse SW-NE de Bures à Dives. Ce dernier tracé orienté N.20, est perpendiculaire à l’axe du horst *1, et du synclinal *2 paléozoïque *3 sous-jacent………..Le découpage des buttes-témoins dans des matériaux tendres marnes plus ou moins argileuses ou sableuses, serait lié à l’érosion torrentielle  de la Dives quaternaire, à chenaux divagants et anastomosés et aux eauxchargées de cailloutis ».

Cabourg avant d’être un lieu-dit habité, a été pendant une période de temps très longue un site géologique, devenant avec la formation de son environnement un site géographique.


Document de B.N.F. Paris - Carte géologique, précisant en bleu,
- les remontées des transgressions marines lors des périodes interglaciaires ;
- l’écoulement du cours torrentiel et monstrueux de la Dives. 


Il devient manifestement évident que le passé de Cabourg, ce que l’on peut avec  certitude appeler son Histoire ( avec un H majuscule ), s’amorce longtemps avant que ce qui allait devenir son nom définitif ; n’apparaisse.

*1 - selon A. Foucault et J.F. Raiult - Horst : mot allemand signifiant nid d’aigle - structure tectonique constituée par des failles normales de même direction, limitant les compartiments de plus en plus abaissés en s’éloignant du milieu de la structure.
*2 - du grec «  klinein, signifiant s’incliner - plis ou éléments situés au milieu de la courbure, qui se trouvaient avant la déformation, les plus hauts.
*3 - Ère géologique de situant de -530 à - 230 M.a ( Million d’années).




Trois Gryphaes, trouvées dans des gravats, suite à divers travaux de terrassements sur Cabourg. Elles témoignent de cette époque où les flux et les reflux marins, les eaux torrentielles, les ont constamment déplacées, roulées, bousculées, décapées, lustrées, usées  - Collection privée.



Carte géologique des «  Marais de la Dives »  dressée en 1924, par A. Bigot.
A - ligne horizontale précisant le niveau marin, en dessous les parties en vert très clair : alluvions plates argilo-tourbeuses de la grande vallée de la Dives,
O - en bleu foncé : argiles et calcaires marneux du Pays d’Auge,
A - en brun, surmontant O, sables du Bessin.
Document des Archives départementales du Calvados.


Le cordon littoral entre l’Orne et les falaises basses d’Houlgate,


La côte entre l’embouchure de l’Orne et celle de la Dives dessine une ample courbe, peu prononcée entre ces deux ouvertures importantes ; qui interrompent le cordon sableux aux formes dunaires originales et fragiles. Elles sont en constantes transformations . 


Carte du littoral de l’embouchure de l’Orne, à l’estuaire de la Dives, établie en 1848.
Outre l’immensité d’une plage sableuse, les dunes sont très parfaitement individualisées.
Document des Archives départementales du Calvados.


Celle de la Dives a présenté jusqu’au XVIIème siècle une anse caractérisée. De nos jours, ce cordon dunaire long de 16 km. a tendance à obstruer : les embouchures des fleuves côtiers, de l’Orne et de la Dives. Il se développe d’Ouest en Est, donnant à la côte l’aspect d’une parfaite régularité entre Luc et Cabourg. Un constat est avéré : les cordons s’allongent vers Houlgate et Villers-sur-Mer, c’est-à-dire vers l’Est. 


La constante alimentation sableuse est due à la dérive littorale. La distribution actuelle des sédiments résulte de l’action des courants de marées et de celle des houles. Selon le B.R.G.M., ces dernières sont prépondérantes sur la frange côtière ouverte aux influences du large. Elles engendrent un tri transversal des sédiments depuis la plage sous-marine ( sables vaseux, sablons ), jusqu’à la haute plage où s’accumulent les sables plus grossiers. Les houles obliques sont également responsables d’une dérive sableuse littorale. De secteur Ouest à Nord-Ouest dominant, elles provoquent à Cabourg un transit résultant vers l’Est ; à l’origine de la «  flèche dénommée Pointe de Cabourg *4 ».


*4 - La «  Pointe de Cabourg », est sans nul doute, cet appendice de sable, qui non seulement donne à l’estuaire de la Dives, cet aspect « d’embouchure contrariée », mais encore , et surtout va déterminer historiquement cette petite rade refuge très prisée par les navigateurs scandinaves.



Carte du XVIIIème siècle, la représentation de la Dives  confluant avec la Manche entre Cabourg et Dives, par un estuaire contrarié, par la dérive littorale. On remarque le parcellaire  du " Marais de la Dives" - Document de la B.N.F. de Paris.


Estuaire contrarié, havre de calme, offrant une excellente  protection par gros temps, depuis des temps immémoriaux Vue satellitaire du port de Cabourg, et de l'estuaire de la Dives - Document Géoportail.

Toujours selon la même source, les accumulations sableuses devant l’estuaire de la Dives, résultent également de ces transits littoraux perturbés par les chenaux de la Dives qui constituent des barrières transversales tronçonnant la frange côtière. 






Sur ce gros  plan d’une carte géologique du BRGM au 1/50.000, on distingue très bien en jaune le cordon dunaire. En bleu ciel, on peut se faire une idée du importance du remblaiement fluvio-marin du Flandrien, par la Dives, cours qui devait être beaucoup plus important que l’actuel.
La composition de cet alluvionnement est essentiellement argilo-limoneux. L’affaissement continental, majoré du recul de l’inlandsis, la conséquence du réchauffement de la température ; s’est traduit vers -17.000 à -10.000 ans, par un important rehaussement de cent mètres du niveau de la Manche.
On remarquera également, l’immensité du delta formé par la Dives et l’Orne. 
En beige rosé les plateaux limoneux, et à droite en bleu foncé les «  Marnes de Dives », datant du Callovien moyen - document du Ministère de l’Industrie et de l’Aménagement du territoire.

La flèche de Cabourg qui barre l’estuaire du petit fleuve côtier : la  Dives , s’accroît dans la même direction formant un crochet, déviant ainsi les chenaux qui progressent constamment, tandis que les pouliers sableux augmentent, les musoirs opposés s’érodent. 

C’est net à Cabourg-Dives et à Houlgate ; les importants et couteux travaux des Municipalités ont eu pour effet de protéger les parties rigoureusement attaquées, mais les digues construites n’éliminent pas pour autant tout danger, ce qui démontre que l’érosion marine n’est pas seule en cause. Pour se donner un aperçu de l’importance de cet ensablement : chaque année 600.000 m.3 de sédiments sont extraits dans l’estuaire de l’Orne pour maintenir une cote à 3,25. 

À Cabourg-Dives, par exemple, les argiles Oxfordiennes, derrière la digue de la voie ferrée, continuent à couler, et menacent de couper la route. La canalisation de l’Orne par des digues submersibles a modifié la sédimentation dans la zone de son estuaire. 





Cette vue satellitaire nous dévoile l’ensemble de l’estuaire de la Dives. Les agglomérations de Dives et de Cabourg se sont développés dans le «  plat pays », dominées vers l’Est par le relief du «  Pays d’Auge », que l’on distingue en vert sombre sur la partie droite de la photo. Il est possible d’évaluer amplitude de la plage limitée par le cours de la Dives - Document Géoportail.


Photo prise du lieu-dit «  la Butte d’Houlgate » - alt. +123 mètres.

On remarque à gauche le coude prononcé de la confluence de La Dives, formant une petite rade naturelle ; avec l’appendice de la «  Pointe de Cabourg ». On ne sera pas sans observer l’immensité de la plage de Cabourg, très légèrement arquée, interrompue dans le lointain par l’estuaire d l’Orne.



L’ensemble dunaire le plus important se situe à Merville-Franceville où existent des cordons sableux parallèles entre eux atteignant une hauteur de +10 m. Les bas cordons sableux sur Varaville et sur Cabourg, matérialisent le stade le plus ancien de la fermeture des marais littoraux de la Dives.

Le remblaiement marin d’abord, puis fluvio-marin par la Dives ensuite vers la fin du «  Boréal  *5» , c‘est-à-dire -7.500 ans, s’est accompli dans la basse-vallée de la Dives où se déploie la commune de Cabourg. 

Succédant la plupart du temps à des dépôts tourbeux, les dépôts fluvio-marins sableux se manifestent près de la côte, et sablo-limoneux ou sablo-argileux dans la basse-vallée marécageuse de la Dives cernant l’agglomération Cabourgeaise. Les dépôts carbonatés que l’on rencontre actuellement, correspondent à la limite naturelle de la remontée des marées dans l’estuaire de la Dives.

Les zones tourbeuses sont très étendues dans les 4.000 hectares des «  marais de Cabourg ou de la Dives ». Elles sont connues aussi par les sondages réalisés, et se placent sous les dépôts du  Flandrien. Ces tourbes sont toutes post-glaciaires, selon le B.R.G.M. Elles permettent de déterminer,

- le niveau des hautes mers à la fin du Boréal -14 m., il y a -7.500 ans,
- au cours du Subatlantique -7 m. , il y a -5.000 ans.






Carte ancienne non datée, tendant à prouver que le «  l’antique chemin de Caen à Dives »   qualifié de médiéval ne passait pas par  Varaville, mais au Nord de Merville, du Home, longeant au plus prés les dunes, évitant au maximum le marais. Le dessinateur a très bien précisé l'importance du " Massif dunaire " - Document des Archives départementales du Calvados.

Le bourrelet dunaire est étroit et peu élevé. Il ne dépasse rarement 1 km. de large, et parfois il se réduit à quelques dizaines de mètres, pour quelques mètres de hauteur. C’est le cas à Cabourg. 

*5 - Boréal, division stratigraphique du Quaternaire supérieur européen basée sur l’analyse pollinique.



En ce lieu précis, le cordon et la dune sont fortement attaqués et une brèche en face de l’ancienne usine de Dives ( port Guillaume ), risquerait de provoquer une coupure dans la flèche et le passage direct de la rivière à la mer. 






Ce plan du XVIIème siècle, souligne les trois " Chemins médiévaux ", convergeant sur Dives et le point de franchissement de la rivière Dives.
Les trois chemins sont surlignés en rouge - Document de Archives départementales du Calvados.






La mer vue des dunes de Cabourg le 18 mai 1973. De nos jours remplacées par la Résidence " Cabourg-plage " - Collection privée.



Les plantes pionnières ne paraissent pas pouvoir fixer le sable avec suffisamment de rapidité. 






Elymes des sables - Document photo aimablement communiqué par Calvados-littoral .



Les couloirs créés entre les végétaux, canalisent les filets d’air qui érodent en permanence la dune. 



Dans le passé, à plusieurs reprises, le risque de rupture s’est manifesté. 

Le B.R.G.M. nous détaille que les sables de l’estuaire de la Dives, sont bio-lithoclastique ( c’est-à-dire contenant de 50 à 70% de calcaire ) ; pour l’embouchure de ce cours d’eau proprement dit. Épisode prévisible, qui apparaît comme inéluctable si aucune mesure n’est prise ( les épis perpendiculaires au cordon ne semblent pas être en mesure de le protéger efficacement en stabilisant le sable ).




Gros plan sur l'entête d'un Acte du XIIIème siècle du Cartulaire de l'abbaye Saint-Etienne de Caen, concernant Cabourg - Archives Nationales de France à Paris.



Enluminures d'introduction du tome 1er des Chroniques des Ducs de Normandie, où il est question de la concentration de bateaux pour l'invasion de l'Angleterre - Collection privée.



Si l’on se base sur les nombreux documents des Archives départementales du Calvados, de la Bibliothèque Nationale de France à Paris, des Archives monastiques anciennes ; il est difficile d’imaginer qu’en 1066, Guillaume le Conquérant, duc de Normandie, ait pu réunir plusieurs centaines de bateaux dans un espace aussi exigüe. La Chronique des Ducs de Normandie - t.II, précise 700 bateaux.


Il est évident, qu’à marée haute, le plan d’eau devait être nettement plus spacieux, et beaucoup moins ensablé. Ce qu’il donne à penser que la flèche devait être plus importante en longueur et en largeur, créant en quelque sorte un havre naturel. Ce refuge par gros temps, cette véritable petite rade, s‘est amoindrie à partir du XVéme siècle. De plus, tous les carottages en témoignent : l‘ensablement derrière les dunes devait être beaucoup moins important. Cet ensemble formait à n’en pas douter, une petite crique, qui en eaux mortes devait constituer un abri sûr. Le village du Vieil Cabourg, était essentiellement un village de pêcheurs-paysans, donc assez proche des embarcations. Sa situation topographique en témoigne.

L’horizon est marqué par un relief alt. +129 à «  Bassebourg », qui domine sur la rive droite la ride où se glisse la Dives. Ce bourrelet tranche avec le plat pays, au Nord duquel rayonne Cabourg. À 1.250 m. de la borne géodésique, en contrebas, les lieux-dits : le Château, et la ferme du Marais altitude est de +4 . Le bas Cabourg, se situant à environ 2 km. , de ces deux lieux est à une alt.+4. Or le pont lui est à +3. Les formations géologiques callovo-oxfordiennes ( de 160 à 146 M.a. ), sont surmontées en discordance de cénomanien ( de 96 à 91 M.a. ), plus ou moins altérées. Au pont sur la Dives à Cabourg, la route D.514 suit le cordon de dunes littorales qui ferme, et sépare de la mer, les «  marais de la Dives » *6. L’horizon est marqué par un relief alt. +129 à «  Bassebourg », qui domine sur la rive droite la ride où se glisse la Dives. Ce bourrelet tranche avec le plat pays, au Nord duquel rayonne Cabourg.


À 1.250 m. de la borne géodésique, en contrebas, les lieux-dits : le Château, et la ferme du Marais altitude est de +4 . Le bas Cabourg, se situant à environ 2 km. , de ces deux lieux est à une alt.+4. Or le pont lui est à +3. Les formations géologiques callovo-oxfordiennes ( de 160 à 146 M.a. ), sont surmontées en discordance de cénomanien ( de 96 à 91 M.a. ), plus ou moins altérées. 

*6 - échantillon 504, étiqueté par L. Guillaume - Tourbe normanienne à débris de végétaux, provenant vraisemblablement des sites précédemment cités,
Arbres,
………Pinus sylvestris - 178 soit 93,1% du total des arbres ; Betula - 12 soit 6,3% ; Quercus - 1 soit 0,5%.
Arbustes et herbes, en pourcentage du total des arbres,
……Cypéraceae - 3% ; Umbelliferae - 1% ; Chenopodiaceae - 12% ; Gramineae - 16% ; Type : Taraxacum - 5% ; Crucifereae - 1% ; Filicales monolètes - 2% ; Sphagnum - 1% ; Varia - 1%.



C’est dans l’histoire géologique qu’on trouve la première explication de la physionomie du territoire communal de Cabourg. 







Carte de 1520, situant Cabourg, c'est-à-diree "le Bas Cabourg" à l'orée des marais , à la confluence de la Divette et de la Dives, à l'entrée du " Grand chemin médiéval Caen - Honfleur , via " le Homme", à l'abri  d'un massif dunaire - Document de la Bibliothèque Nationale de France à Paris.


Nous venons de beaucoup parler de géologie, nous allons aborder la géographie. 

Géologie et géographie, sont étroitement liées et très complémentaires. C’est dans l’histoire géologique qu’on trouve la première explication de la physionomie du territoire communal de Cabourg. 

Géologie et géographie, sont étroitement liées et très complémentaires.


Cabourg…..entre terre et mer !Un site…..un, destin.


Géographiquement par,

Par, longitude :  0° 05’ 39.93  W - Ouest,
                         : 49° 17’ 48.5 » N - Nord.

Cabourg est là, entre terre et mer, discrètement enchâssé dans les dunes.

C’est de la mer que la Station balnéaire est née.

C’est de la mer que le schéma originel s’est imaginé, s’est développé.

C’est de la mer, que la ville naissante a déployé ses rayonnantes artères, où l’harmonie romantiques des villas très XIXème, nous incitent à rêver aux «  Temps passés » .



Carte hydrographique de l’estuaire de la Dives. Selon les rapports , la Dives poursuit en me sur le plateau continental ensablé son cours, avant de confluer avec les profondeurs - Document des Archives départementales du Calvados.



Vue satellitaire de Cabourg, du cours tourmentée de la " basse Dives ", et de la fameuse " pointe de Cabourg ", particularité géologique et géographique, qui est à l'origine de la création de Dives et de Cabourg - Document Géoportail.

Un site géologique, protégé… la «  Pointe de Cabourg », un havre de paix par mauvais temps.


Entre Lion et Houlgate, sur environ 16 km., comme nous l’avons précédemment écrit, que le cordon dunaire tendait à fermer les embouchures de l’Orne et de la Dives, donnant un aspect général d’une presque parfaite régularité. Les sables contiennent une «  fraction terrigène », essentiellement quartzeuse, très évoluée, d’origine ancienne ( apports fluviatiles et éoliens sous climat périglaciaire avec remaniements en différents milieux ), et une ( fraction organogène d’âge Flandrien, précisant une transgression marine vers la fin du Quaternaire ) - accumulation de débris coquilliers   - selon le B.R.G.M. - p.56.


Ainsi, la flèche, dénommée «  la Pointe de Cabourg », barre l’estuaire de la Dives,  elle marque les stades les plus anciens de la fermeture du marais littoral de la Dives.



Même vue satellitaire surlignée en bleu.Ce marquage précise le cours de la Dives en aval du " Pont de Cabourg ", et l'estuaire formant une rade / un port naturel - Document Géoportail.


Gros plan sur " la Pointe de Cabourg" et du mouillage à marée basse -  Document Géoportail.


Dans les années 1935/1938, bateaux au mouillage à marée basse dans l'estuaire de la Dives - Document des Archives départementales du Calvados.

À Cabourg, les vecteurs vents Sud / Sud-sud-ouest, Sud-ouest et Ouest-sud-ouest représentent 30,3% du total. Quelque soit la houle régnant au large, en rapport avec les vents locaux de la Manche centrale, ou en rapport et se diffractant après avoir franchi la presqu’ ile  du Cotentin. Il est certain,  que ceux venus de l’intérieur des terres vont participer, comme base à la formation d’un plan de vague. Il devient évident que ces vents de terre concourent pleinement à la dérive littoral vers l’Est.

La plage de Cabourg s’ensable sensiblement progressivement, mais sûrement. Ainsi, la digue-promenade, construite dans les années 1990, qui dominait le niveau du sable de la haute plage, se trouve à 0,60 m. de celui-ci. Les épis enrochés sont pratiquement ensablés. Mais le démaigrissement dont l’origine n ‘est pas connue, peut succéder à une phase d’engraissement. Cela s’est produit à Deauville dans les années 1874-1875.


Cabourg, se déc
ouvre en permanence.

L’insolite y côtoie l’exceptionnel…..


Les strates sont visibles au niveau des basses mers, ou lors de travaux nécessitant d’importants terrassements. Les «  Marnes de Dives de 8 à 10 mètres » sont datées du Callovien supérieure ( de 160 à 157 M.a. ). Ces dépôts argileux avec quelques filons de sables renferment une riche faune d’ammonites pyriteuses :  Quenstedtoceras Lamberciteras ; Quenstedtoceras Eborariceras ; Quenstedtoceras Pachyceras et Pachyerymnoceras Kosmoceras ainsi que des bivalves, gastropodes, brachiopodes….À la base des marnes de Dives, de nos jours ensablées, il a été trouvé à l’embouchure de la Dives, des ossements de vertébrés, identifiés selon le professeur Ch. Pomerol, comme ceux : de Lepidotes ; d’Astracan - des crocodiliens comme le Metriorhunchus, et  de dinosauriens : Steneosaurus.

Toujours, selon le professeur Ch. Pomerol, à la base de ces marnes, les couches du «  Mauvais Pas », de nos jours ensablés, outre des ammonites : Peltoceras, Kosmoceras, Collotites, il a été trouvé des ossements de vertébrés, poissons : Lepidotes, Asteracanthus ; crocodiliens : Metriorhynchus, Steneosaurus et dinosauriens.


quelques fossiles que l'on peut trouver à Cabourg.....




Quenstedtoceras  Lamberti - diamètre 6,9 cm. - Collection privée.



Oursin - Micraster, fossilisé enchâssé dans le sédiment marin lors de sa solidification. Dans l’angle haut, droit  un second apparaît - Collection privée.



Alectryonia Gregarea - Mollusques - Bivalves - Collection privée.





Fragment d'une vertèbre caudale d'un reptile marin - Collection privée.

La macrofaune, bien que éparse, est nettement domine par des bivalves, avec des brachiopodes dans la partie supérieurs, et des gastropodes en quantité non négligeable, dans la partie inférieure. Des ossements, des dents d’animaux vertébrés, ont  été extraits, mais beaucoup plus irrégulièrement. Un constat néanmoins, s’impose : les eaux étaient bien aérées, riches en apports nutritifs, et relativement calmes.

Quelques collectionneurs, privés gardent précieusement ces trouvailles. Dans la basse vallée, les marais de la Dives sont dominés par des buttes boisées, lambeaux résiduels des extraordinaires boisements antiques. À la faveur de marées exceptionnelles, des couches du Callovien moyen ( de 157 à 154 M.a. ), auraient été visibles en face de l’ancien casino d’Honfleur, sur le tracé de la faille.

Lesdits chemins de halage en amont de Cabourg, devraient être améliorés, renforcés en certains points, et les rives consolidées là où il est nécessaire. La suppression des hauts fonds serait également inscrite au programme de ces travaux, ainsi que le réaménagement du quai en amont du pont de Saint-Samson.

Ces travaux réalisés pour l’amélioration de la navigation, auraient également une incidence bénéfique contre les inondations dans la vallée. La suppression des entraves à la navigation, faciliterait l’écoulement rapide des eaux grossies vers la  mer.

Cependant des voix se sont élevés en opposition, blâmant la rectification du lit de la rivière. L’opposition à ce projet invoquait : les marées remonteraient trop loin dans le lit de ce cours d’eau, d’où d’importantes nuisances aux terres, à l’eau des abreuvoirs devenue saumâtre. Il leur est objecté qu’il était facile d’y remédier, avec l’implantation de petites digues, et de fossés d’irrigation. La présence de bancs d’argiles de Dives, devant faciliter la création de zone d’eau douce à usage des animaux.

Le 1er août 1857, Monsieur A. Lepeuple, ingénieur en chef des Ports Maritimes du Calvados, écrit au Préfet que la « pointe de Cabourg est consolidée », que le chemin dit de «  Mauvais Pas » s’améliore, que de ce double travail la sécurité du port de Dives est assurée.

Monsieur E. Marchegay le 5 août 1859, informe par courrier, que les travaux sur la pointe se poursuivent, et ils devront être continués en 1860. Il serait nécessaire d’installer un fanal lumineux à l’extrémité de cette pointe.

Le  24 août 1857, dans son rapport lors de la session du Conseil général du Calvados, à cette Assemblée et au Préfet, il précise :
«  …….une somme de 9.000fr. est allouée par l’État, à laquelle 5.000 fr. accordée par le département. Le travail n’est pas terminé, parce qu’on n’élève les digues qu’à mesure que la mer remplit de sable l’intervalle qu’elle laisse derrière elle ; mais l’effet attendu est déjà assuré……. ».

Devant cette même Assemblée, Monsieur E. Marchegay, successeur de Monsieur Lepeuple, le 16 août 1858, dans son rapport signale que les travaux de la « Pointe de Cabourg », ne sont pas terminés, mais qu’ils étaient en bonne voie.

Le Préfet du Calvados, s’adressant aux Conseillers Généraux du Calvados, réunis en session ordinaire à l’Hôtel de la Préfecture, sous la Présidence de Monsieur le marquis de Gaulaincourt, et du Vice-président Monsieur Paulmier, le 27 août 1860, annonce page 10 et 11 de son rapport :
« Le port de Dives est menacé dans son existence, et il faut se hâter de le préserver d’une ruine complète. Vous connaissez les dispositions de l’embouchure de la Dives. Le sables de la mer, poussés par un vent du Nord- ouest, ont été jetés contre le courant en grande abondance, et ont fait dévier le 
cours de la rivière vers les dunes qui s’élèvent sur la rive droite. Cette masse de  sable a constitué la pointe de Cabourg, et le port de Dives se trouve pourvu naturellement d’un magnifique bassin, dans lequel d nombreux navires peuvent stationner avec sécurité, dans des eaux profondes, et abrités contre les vents par la dune qui forme la pointe. La rivière en cet endroit décrivait une courbe qui s’appuyait contre cette dune ; mais, depuis que l’on a redressé le cours de la Dives, la rapidité du courant s’en est accrue ; il ronge, avec la puissance d’un bélier hydraulique la paroi contre laquelle il coule, et menace de couper la  pointe pour frayer directement à la mer une nouvelle embouchure à la rivière. 
« Alors plus de bassin, plus d’abri pour les navires, nécessité de refaire un nouveau port exposé aux vents du Nord, qui soufflent avec une grande violence dans ces parages. Je crois qu’il importe plus que jamais de conserver , sur nos côtes de Normandie, des ports spacieux et sûrs qui puissent servir de ports-de-refuge, et c’est à ce titre que je vous demanderai de voter un crédit 10.000 fr. , pour 
« subvenir aux travaux de la «  pointe de Cabourg ».
« J’ai le ferme espoir que l’État, vous donnera le double de cette somme pour contribuer à ces travaux, et qu’il vous viendra en aide pour prévenir une perte qui serait profondément regrettable, et qui engagerait dans des dépenses  nouvelles qu’il est possible d’éviter ».

- vote à l’unanimité.

Le 31 août 1860, la pose d’un fanal à la « Pointe de Cabourg », est acceptée.

Le nouveau Préfet du Calvados, le 26 août 1861, reprenant le dossier de son prédécesseur, informe le Conseil Général, qu’un premier projet a été dressé, et qu’il s’élevait à 40.000 fr.; Sur ce le Ministre des Travaux Publics avait demandé une nouvelle étude.



Port de Dives, à l'intérieur de la rade / estuaire - Document des Archives départementales du Calvados.






Gros temps à Cabourg - Collection privée.


Après de nombreuses délibérations, l’Assemblée vote un déblocage de 10.000 fr. , pour l’exécution de travaux de toute première nécessité, pour éviter le sectionnement d la pointe ; et il sollicite le Préfet d’intervenir en urgence auprès du Gouvernement pour l’attribution rapide de 20.000 fr.


Monsieur A. Harduin, ingénieur en Chef du service des Ports maritimes du département du Calvados, le 20 juillet 1863, a constaté dans son rapport, après avoir visité les lieux :
« Les épis construits en 1862 pour reformer la plage en avant de la pointe de Cabourg ont donné de bons résultats. Ils ont résisté aux lames déferlantes des tempêtes des 20 décembre 1862 et 20 janvier 1863, et l’on peut induire des désastres arrivés sur d’autres points situés dans leur voisinage que leur  présence a sauvé la pointe de Cabourg d’une disparition totale ».

Le 21 juillet 1864, Monsieur A. Harduin, informe le Préfet, et les Conseillers Généraux, que suite à une visite sur place, il a constaté :

« Que l’enrochement, et les épis construit en 1862, en amont de la Pointe de Cabourg, n’ont éprouvé aucune avarie et continuent à faire exhausser la plage. Il apparaît qu’il suffit d’entretenir ces épis pour empêcher la rupture que l’on « redoutait en 1860 ».


….un abri naturel, plus que millénaire…devenu un port .


Le 13 août 1853, l’Ingénieur en Chef du Calvados, A. Tostain, déclare que la petit port à l’estuaire de la Dives, a pris un nouvel intérêt, par suite de la fréquentation des bateaux vapeur de la ligne Caen - Le Havre, qui viennent y relâcher pendant les eaux mortes. La situation de cette petite rade est pratique et sûre. Le chenal est approfondi, et l’ on accoste aisément. Le quai construit il y a quelques années, facilite les embarquements et les débarquements.

Il demande au Préfet, d’intervenir auprès du Gouvernement pour l’installation de feux de marée. La défense de la côte et du port de Dives, est une digue naturelle appelée «  Pointe de Cabourg ».

En 1852, le tonnage des navires qui ont fréquenté la rade de la Dives, s’estélevé a un total de 8.160 t., dont 5.033 t. au déchargement, et 3.127 au chargement.

La Dives n’était pas imposée au droit de navigation.

L’appellation «  Port de Dives », émane de la petite rade, formée par l’estuaire de la rivière du même nom. Il est parfaitement ouvert sur le large, et protégé une pointe dunaire. Cette petite rade, était en 1856 suffisamment étendue pour recevoir, et héberger un certain nombre de navires. Elle s’étendait jusqu’au « Pont de Cabourg », situait à 2.000 mètres de là.

- le débarcadère à une longueur de…………………….50 m.
- le terre plein formant quai, a une longueur de 150 m.
          et une largeur de………………………………………………. 20 m.

À la suite du terre plein, il existe un enrochement constituant une digue d’une longueur de 300 m. qui protège le pied de la dune, et encaisse la rivière de ce côté.

Le port de Dives a une hauteur d’eau :

- en vive eau d’équinoxe…………5,30 m.
- en vive eau ordinaire…………….4,50 m.
- en morte-eau…………………………3,30 m.



Rade naturelle et dans le lointain embouchure de la Dives et Cabourg  en arrière plan, cliché pris du lieu-dit «  la Butte d’Houlgate » - alt. +123 mètres - Collection privée.


Le lit du petit fleuve côtier : la Dives, est sur plusieurs points, en aval, et en amont du quai ; encombré par des bancs de sable que la construction de la digue ci-dessus mentionnée, a déjà enrayé.

Un projet a été présenté et approuvé, cette année pour le prolongement de cette digue, sur une longueur de 100 m., en même temps que pour la réalisation d’un chemin de défense et de communication au pied de la dune.

Le Conseil Général a alloué 3.000 fr. sur l’année 1856, pour l’exécution de ce projet. Le Ministre a promis une subvention de 8.000 fr., et des souscriptions particulières doivent compléter le montant de la dépense, qui s’élève à 24.000 fr. À ce jour, l’adjudication n’a rencontré aucun écho, et aucun soumissionnaire ne s’est manifesté.

L’édification de la digue afférente à ce projet présente un caractère d’urgence, de même que cette construction pourrait se combiner avec le dragage de la Dives sur une longueur de 400 m.

Le 24 août 1857, Monsieur Le Provost de Launay, Préfet du Calvados, informe les Conseillers Généraux présents à la session, que le port de Dives :
« - en 1855 avait enregistré un mouvement commercial - 8956 tonnes,
« - en 1856, 16.623 tonnes,
«  pour un produite de pêche pour 1855 et 1856 - 15.000 fr.
« Le crédit affecté à l‘entretien de ce port s’élève à 1.500 fr. 

« Les possibilités de ce port ne sont plus à la hauteur du trafic.

« Une somme de 9.000 fr. a été prélevée sur les fonds du Trésor, et s’ajoutera aux 5.000 fr. des fonds du département inscrits au budget de l’exercice, pour renforcer la protection de la «  Pointe de Cabourg », contre l’action des eaux de la Dives qui en érodent la base. En ce qui concerne l’autre face, côté mer, les travaux fortement avancés, ne sont pas terminés. La digue est rehaussée, à chaque fois que la marée ensable l’intervalle entre l’enrochement et la dune existante. Les résultats obtenus à ce de jour sont encourageants.

« Les subventions particulières, et les 3.000 fr. alloués par le département, ont permis l’exécution du chemin dit du «  Mauvais pas », mais il est à craindre que  faute de financement les travaux doivent être interrompus, ou tout au moins retardés, à moins que les 8.000 fr. promis par le Ministre soient débloqués. 

Dans son rapport du 28 août 1859 le Chef du services Ports maritimes attire l’attention de l’Administration sur l’insuffisance des crédits octroyés, si,

« - le cantonnier coûte : 800 fr.
« - les travaux d’entretien : 700 fr.
« soit 1.500 fr. , c’est 2.500 fr minimum qu’il faudrait allouer.
« Le chemin de Dives à Beuzeval, dit du «  Mauvais Pas », est terminé et livré à la circulation, il reste encore à y exécuter quelques perrés et à améliorer la chaussée, ce qui ne pourra se faire qu’avec de nouveaux crédits. Il s’avère que le prolongement de ce chemin est indispensable jusqu’au-delà du ruisseau de Beuzeval, car actuellement il constitue un véritable cul-de-sac. Le prolongement
« et la construction du pont sur le ruisseau est évalué à 4.000 fr.
« Les travaux de la Pointe de Cabourg sont en bonne voie, j’ai adressé à Monsieur le Préfet un projet de remblaiement des parties basses du terre plein.

« Le 22 août 1859, les travaux réalisés ont permis de consolider la digue est d’éviter la création d’une brèche. Mais d’autres travaux plus importants sont à envisager, lorsque ceux sur la Dives seront terminés, et que le canal de dessèchement de la vallée viendra se joindre à la rivière. Les eaux conjuguées risquent d’être beaucoup plus destructrices.


Le 27 août 1860, Monsieur le Préfet, lisant son rapport, dans une vibrante allocution s’adressant à Monsieur le marquis de Caulaincourt, président élu du Conseil Général, et aux membres du Conseil Général du Calvados, réunis en session ordinaire dans leur salle de séance :

« ……le port de Dives est menacé dans son existence, et il faut se hâter de le préserver d’une ruine complète. Vous connaissez les dispositions de l’embouchure de la Dives. Les sables de la mer poussés par un violent vent du nord-ouest, ont été jetés contre le courant en grande abondance, et ont fait dévier le cours de la rivière vers les dunes qui s’élèvent sur la rive droite. Cette masse de sable a constitué la pointe de Cabourg, et le port de Dives se trouve pourvu naturellement d’un magnifique bassin dans lequel de nombreux vaisseaux peuvent stationner avec sécurité, dans des eaux profondes, et abrités contre les vents par la dune qui forme la pointe. La rivière, en cet endroit, décrivait une courbe qui s’appuyait contre cette dune ; mais, depuis que l’on a redressé le cours de la Dives la rapidité du courant s’en est accrue ; il ronge, avec la force d’un bélier hydraulique la paroi contre laquelle il coule, et menace de couper la pointe pour frayer directement à la mer une nouvelle embouchure à la rivière. Alors plus de bassin, plus d’abri pour les navires, nécessité de refaire un nouveau port exposé aux vents de nord, qui soufflent avec une grande violence dans ces parages.
« Je crois qu’il importe plus que jamais de conserver, sur nos côtes de Normandie, des ports spacieux et sûrs qui puissent servir de ports de refuge, et c’est à ce titre que je vous demanderai de voter un crédit de 10.000 fr., pour subvenir aux travaux de préservation de la pointe. J’ai le ferme espoir que l’Etat vous donnera le double de cette somme pour contribuer à ces travaux, et qu’il vous viendra en aide pour prévenir une perte qui serait profondément regrettable, et qui engagerait dans des dépenses nouvelles qu’il est possible d’éviter………….. ».



Estuaire crochu de la Dives, en arrière plan la " Butte d'Houlgate " - Collection privée.


Le tableau des mouvements du port de Dives, nous apprend :


- Entrées,
1855 : 4.487 t. ; 1856 : 8.531 t. ; 1857 : 4.912 t. ; 1858 : 3.986 t. ; 1859 : 5.405 t.
- Sorties,
1855 : 4.469 t. ; 1856 : 8.092 t. ; 1857 : 4.843 t. ; 1858 : 3.893 t. ; 1859 : 3.801 t.

Le crédit pour l’entretien du port, qui était en 1859 de 1.969 fr., a été porté à 2.500 fr. pour 1860. Les crédits alloués en 1802, par l’Etat : 2.159 fr. ; par le département : 5.000 fr. ; contre 13.516 fr. pour 1859.

Les travaux de consolidation de la «  Pointe de Cabourg », tel qu’ils étaient prévus dans le projet approuvé, sont maintenant terminés, ils se sont élevés à 14.000 fr. Les résultats obtenus, quoique assez satisfaisant, ne sont pas cependant de nature à faire disparaître toute inquiétude. La partie étroite de ladite pointe s’appauvrit du côté de la mer, où l’on a fait aucun travail.

Un fait retient l’attention, en eaux basses les bateaux ont 2,65 m. de profondeur, et 2,57 à quai. En 1865, 115 navires pour 3009 t., et en 1866, 60 pour 4.470 t. ont été enregistrés. 324 ont relâché en 1866, contre 160 l’année précédent. Les épis ont très résisté aux violents coups de mer de l’hiver.

Douze «  paquebots » à vapeur sont en 1867, entrés ou sortis du port de Dives, pour 556 tonnes. En aout 1873, la Dives est toujours classée comme rivière navigable depuis le pont de Corbon sur la R.N.13, Paris à Cherbourg, jusqu’à son embouchure, c’est-à-dire 33 km. Cabourg est en quelques sortes «  port riverain ». Les transports s’y font à l’aide bateaux plats dénommé «  gabarres », de 15 à 20 tonneaux.



Au temps où des bateaux naviguaient encore à la voile, avec moteur auxiliaire. Présence au déchargement d'un douanier drapé dans sa cape - Cliché 1931 - Collection privée.

Un bac relie la pointe de Cabourg à Houlgate, de l’embouchure de la Dives, Cabourg à la mer. L’acte d’abonnement, par voie de soumission directe a été passé pour 5 années, du 1er janvier 1870 au 31 décembre 1874. Le prix du fermage, fixé primitivement à 140 fr. , a été réduit par décision ministérielle à 50 fr. le 29 mai 1873. Le fermier du bac, Monsieur Sénachal, étant décédé en septembre 1873, c’est un ancien marin Monsieur Victor Lefebvre, qui pris sa succession, pour le passage d’eau de la pointe de Cabourg.





* - Le 24 avril 1882, à Paris, par le décret n°11988, signé par le Président de la République Française (contre signé par le Ministre des Finances ) portant,
- article 1er : Est et demeure approuvé le tarif ci-annexé pour la perception des droits de péage au «  Bac de Dives » sur la Dives, communes de Dives et de Cabourg ( Calvados ).

- article 2 : sont exempts des droits de péage les administrateurs, les magistrats, fonctionnaires publics et les divers agents, tels qu’ils sont désignés audit tarif et qui, au terme du cahier des charges de l’adjudication desdits droits, sont affranchis de toute obligation à cet égard.

- Tarif des droits de péage à percevoir au bac de Dives, dans les communes de Dives et de Cabourg, sur la Dives.

- article 1er : Pour le passage d’une personne à pied, non chargée ou chargée d’un
  poids au-dessous de cinquante kilogrammes…………………………………………0 fr 15 cts
  Le batelier devra passer sans aucun délai toute personne qui se présentera
  isolément, sans que dans un aucun cas cette dernière soit obligée d’assurer au 
  passeur une somme supérieure à celle-ci-dessus fixée.
Pour denrées ou marchandises non chargées sur une voiture, sur un cheval ou mulet, mais embarquées à bras d’homme et d’un poids de cinquante kilogrammes
………………………………………………….........................................................0 fr 05 cts
Par chaque poids de dix kilogrammes excédant……………………………………… 0 fr 02 cts
( le chargeur déclarera le poids, qui pourra être vérifier par le passeur )
Pour le passage d’un cheval ou mulet et son cavalier, valise comprise….0 fr 30 cts
Pour le passage d’un cheval ou mulet chargé…………………………………………..0 fr 15 cts
Pour le passage d’un cheval ou mulet non chargé……………………………………0 fr 10 cts
…………..
Pour bœuf, vache appartenant à des marchands et destinés à la vente…0 fr 12 cts
…………..
S’il n’existe pas de passe-cheval, le batelier ne pourra pas être contraint à passer isolément, dans le bac, les chevaux, mulets, bœufs et autre animaux.

Suivent les pages 938 et 939, du Bulletin des Lois de la République Française du 06 / 1882 - SER12 ; T24 ; N676.

Un site forgé par la mer…modelé par la Dives.
Cabourg, et la morphologie de la basse-vallée de la Dives,


En aval de Mézidon, la Dives coule dans une vallée s’élargissant, en se dégageant des calcaires bathoniens, tout en pénétrant dans les argiles calloviennes. En quelques kilomètres elle reçoit ses principaux grands affluents : la Vie ; l’Oudon ; la Viette ; et le Laison. Elle coule à moins de 10 mètres, à approximativement 22 kilomètres de son estuaire. Elle serpente paresseusement, cherchant difficilement sa pente au milieu d’une dépression large de plusieurs kilomètres ; drainée artificiellement.



La rivière Dives dans la vallée qu’elle s’est créée, il y à quelques dizaines de milliers d’années - Document des Archives départementales du Calvados.

La limite occidentale de cette vallée est formée par un alignement de buttes entre Quétièville et Cabourg, c’est-à-dire la mer. Dans cette région, elles culminent à +80 mètres ( Signal de Moult ).


Entre Quétiéville et Cabourg, elles sont dissymétriques, et s’abaissent en pente douce, vers la Dives. Quant à leur front occidental, au-dessus de la plate-forme calcaire de la rive droite l’Orne, constitue un petit relief, une espèce de côte. Les alluvions fluviatiles se trouvent à toutes les altitudes selon H. Elhaï, de +80 en certains endroits, et de +30 à 0 à l’embouchure. Nulle part, la forme topographique d’une terrasse n’est conservée. L ‘examen des alluvions anciennes de bas niveau permet de suivre l’évolution des dépôts, des progrès de l’érosion pliocène.

Les découvertes récentes de H. Elhaï, en 1958, dans les dépôts alluvionnaires périglaciaires anciens, d’une épaisseur de 4 à 5 mètres, ont mis à jour :

- une molaire d’ Elephas primigenius ( mammouth ) : fragment de défense d’une longueur de 0,80 m. ;
- 3ème molaire supérieure gauche ( dernière ) -  partie 20 lames, long. 0,270 m. ; postérieure d’une 2ème molaire inférieure droite - 11 lames, long. 0,165 m.,


- 3ème molaire supérieure droite d’un Rhinoceros tichorrhinus ( rhinocéros laineux ),



- 3ème molaire supérieure droite d’un Rhinoceros tichorrhinus ( rhinocéros laineux ),

- fragment de bois et molaire supérieure d’un Cervus élaphes,


- dernière molaire inférieure d’un Rupicapra tragus, et la base d’un tibia de long. 0,59 m. d’un Bos,



Partie inférieure, côté  droit de la dentition d'une antilope Saïga. Ce mammifère vivait encore à la fin de Würm dans les zone humide de notre région après la dernière glaciation. On remarquera la forme des dents tout spécialement adaptées à cisailler, et à hacher les plante subaquatique, tel les roseaux - Collection privée

Outre ces incontestables témoignages d’une faune glaciaire, ayant hanté notre terroir à l’époque Würmienne, la présence humaine est révélée par des éclats de silex. ; enregistrées par M. Vaufrey. Quant à l’analyse des différents pollens découverts au même endroit, le pourcentage donne :

- Betula - bouleau = 13 ; Pinus - pin sylvestre = 5 ; Ulmus - orme = 5 ; Alnus - aulne = 5 ; Quercus - chêne = 1 ; Salix - saule = 1 ; Juniperus = 1.

- les herbacés représentent 85,9%.

Ce qui permet d’imaginer un paysage très dégagé. 

On peut alors imaginer, ce qui est corroboré par le paysage actuel, une large vallée avec des pentes douces vers l’intérieur, garnies de vastes pâturages de terres froides, genre steppes. Ces étendues arborées, où devaient déambuler des troupes de mammouths, accompagnés de familles de rhinocéros et des troupeaux de rennes et de cerfs. On peut également, imaginer des groupes de bisons, et d’autres animaux traversant, broutant dans cet espace.

Toutefois, si quelques bifaces de tradition acheuléenne, en silex du Bathonien issus de la proche région, très dispersés, ont été trouvés, plus rarement des vestiges squelettiques d‘hommes fossiles ont été découverts. On ne peut donc pas dire, et encore moins écrire, qu’il y a eu dans les temps préhistoriques des hommes à Cabourg. On peut à la rigueur supposer , que des chasseurs-cueilleurs-pêcheurs, soient passés. Des ossements variés d’animaux, divers outils lithiques, des fragments d’objets, témoignent du passage d’hominidés, mais ne valident pas un séjour permanent.



Quelques outils lithiques perdus, oubliés, abandonnés lors d'une ou de chasses sur le terroir Cabourgeais.  Pointes perforantes, 1 tranchante, il biface, dents d'équidé er d'ours - Collection privée

Guillien en 1955, explique : le climat de la dernière période de Würm, était humide, neigeux, alimentant les cours d’eau, surtout vers la fin de l’hiver, provoquant des crues. Si les hivers sont froids sans être rudes, les étés sont sans chaleur. Bigot en 1938, dessinait une faille satellite des accidents du sol, au niveau de la ferme de Lance, expliquant de_ce_fait les proportions particulières, et la singulière morphologie du terroir qui se développait sur la rive gauche de la Dives. Avec ces reliefs inusités, appelés «  buttes témoins » ; dont les contours irrégulièrement découpés intriguent les estivants, les variations dans la composition, l’épaisseur irrégulière des dépôts de comblement passionnent géologues et géographes.


Pour relier plus facilement les rares résultats des sondages ayant atteints le socle dans la zone voisine du littorale ; en 1913, Dolfus,  alléguait la présence d’une ou plusieurs failles entre l’embouchure de l’Orne et la Dives, ayant eu pour conséquence l’affaissement du Callovo-Oxfordien en un vaste fossé. Ce fossé justifiant la soudaine profondeur à la limite de la plage. Par la suite, cette hypothèse a rencontré plusieurs échos favorables, et plus spécialement auprès des géomorphologues ; mais elle n’a jamais été géologiquement justifiée. Le rejeu tardif des accidents du socle de cette région, et en particulier du horst -  ( soulèvement résultant de la combinaison de failles normales ). 

Au cours du Quaternaire, ce soulèvement pourrait être à l’origine de la morphologie de la basse-vallée et du tracé de la Dives, formant un genre de cluse, dans les roches tendres ( Marnes plus ou moins argileuses ou sableuses ). Ce fait serait étroitement lié à l’érosion torrentiel des flots déchainés de la Dives interglaciaire, dont les eaux lourdement chargées de cailloutis, avec de nombreux chenaux divagants et anastomosés.


La butte de Bassebourg dessine le trait fort du paysage.

Elle s’impose au regard, elle constitue un escarpement dominant le cours de la Dives,  et la vallée où Cabourg se positionne. Sa corniche datant du Cenomanien plafonne à une altitude de +129 m. Au Sud en contre bas, l’abbaye de Royal-Pré, à la sortie de la cluse d’Angerville, puis dans le village de Belmare à +32. À l’Ouest de Bassebourg, le cenomanien est apparent dans les fossés du chemin  d’accès au château.

Une faille, ( répertoriée N.120 ), s’ épare donc les deux buttes, abaissant le compartiment de Brucourt d’une cinquantaine de  mètres. Des stries de friction, parfois apparentes sur les plans de faille, indiquent  des mouvements de faible amplitude, tantôt horizontaux, tantôt verticaux. De magnitude 1 à 3, avec ou sans réplique, sur une durée de 1 à 6 secondes ; avec des intensités variables.

La plus forte en 1775, provoqua l’effondrement d’une vingtaine de maisons à Caen, et la chute des cloches de la Trinité à Caen et de l’église de Cormelles. En 1837, les secousses furent accompagnées de détonations, tandis qu’en  1853, le vent soufflant en tempête s’arrêta un moment. La dernière en 1972 ( Graindor ).On sait également, que l’élévation du niveau marin est en grande partie déterminé par l’expansion thermique de l’eau sous l’influence de sa température, mais également de la répartition des masses d’eau sous l’effet direct des grands courants marins, et des vents dominants.

Notre rivage s’est pratiquement stabilisé vers -6.000 ans avant notre ère. De 1800 à 1900, la Manche s’est élevée de 1 à 3 mm/an. Selon un rapport du G.I.E.C., d’ici 2.100 le niveau général des mers pourrait se rehausser de 18 à 42 cm. Jusqu’au XIXème siècle, il n’a été que de 0,1 à 0, 2 mm / an.


La géologie,  et la géographie nous ont donné un aperçu de la formation de notre paysage. L’hydrographie, va nous permettre de suivre l’élaboration de notre environnement, et indirectement le pourquoi, et le comment de l’Historiographie.



Dans une harmonie, privilégiée de la nature………….., une divine petite rivière : la Dives.


La Dives ( du gaulois : diva signifiant : la divine - longue de 104,6 Km. ), prend naissance au lieu-dit :  la Francière - Cne de Courménil, près de Exmes, à la limite de la forêt de Gouffern, dans l’Orne.

Il n’est pas rare de trouver dans des textes de la deuxième moitié du XVIIIème siècle, et de la première moitié du XIXème, cité le nom de « rivière de Troarn ». Nous reviendrons pas sur nos premiers chapitres, mais nous valider nos écrits, nous pourrions évoquer : les Comptes rendus de A. Bigot au Congrès d’Angers - p.190,
- « L’élargissement de la vallée après Saint-Pierre-sur-Dives conséquence des périodes interglaciaires où les géologues reconnaissent un ancien estuaire maritime s’avançant profondément à l’intérieur des terres, et récemment - comblé au Quaternaire ».

Les vers du Roman de Rou, ne sont-ils pas explicites :
« La Dives entre en mer, assez près de Bavent ».

La remarque de Wace, est pour le moins précise en ce qui concerne, le XIIème siècle : Bavent est de nos jours, à approximativement un peu plus de 8 km., de l’actuel estuaire de la Dives. Il est donc indispensable, de ne pas extrapoler. Pour cela, il est nécessaire de replacer dans son contexte initial, c’est-à-dire du IIIème siècle de notre ère, au XIIème siècle, un plus que la période connue sous la dénomination « Moyen Âge » ; le positionnement de la confluence de la Dives avec la mer.



Cette vue satellitaire à marée basse, précise l'estuaire de la Dives, et le prolongement dans les sables assez loin au large sur le plateau continental - Document Géoportail.

À cette période, l’estuaire maritime de la Dives, se trouvait derrière un cordon de dunes. Le Cartulaire de l’abbaye de Saint-Père de Chartres - 1880, in-4°, t.1, p.8, nous le confirme, et cite l’existence reconnue d’un  pont, au IXème siècle, en un lieu « Catburg », unissant la rive gauche à la rive droite de la Dives, le diocèse de Bayeux à celui de Lisieux. Ce qui impliquerait que dans les années 1100, le cours de la petite rivière s’était assagie, qu’elle s’écoulait entre des berges plus étroites, avant de s’évaser.

Rien n’interdit de penser que lors des fortes eaux, des grandes marées, la Manche ne recouvrait pas l’ensemble, s’étendait largement dans son ancien domaine, recouvrant les marais. Ce n’est que peu à peu, que ce cordon littoral s’est renforcé, sous l’action des vents d’ouest, dont on connaît la durée et la violence sur la côte bas-Normande - Cartulaire Normand, p.94, n°529.

Elle prélasse et traverse le «  Vieux pays du Hiémois, également dénommé le Exmois ». Elle draîne 185.000 hectares, pour un volume moyen de 4.700 litres.

À partir de Bures, et la Divette, sur l’ensemble de leur cours,  se frayent un passage au travers un pays uniformément plat, contournant les exceptionnels reliefs. Leurs eaux cherchent désespérément une pente. Elles évoluent dessinant de nombreux méandres, leurs eaux se glissant parmi les touffes de graminées subaquatiques, s’étalant, s’insinuant sur le fond argileux, créant ce qui fut appelé les «  marais de Varaville » ou les « marais de Cabourg » dans de nombreux textes, qui sont et resteront « les marais de la Dives ».



Plan du cours tortueux de la Dives, dans sa " Basse vallée " - Document des Archives départementales du Calvados.



Plan de 1850, précisant les méandres de la basse Dives - Document des Archives départementales du Calvados.




Carte ancienne expliquant les sinuosités du cours de la " basse Dives". 

Limité à l'Est par le rebord oriental du " Pays d'Auge ",  la petite rivière cherche désespérément dans la couche sédimentaire tant marine que fluviale, une pente pour s'écouler vers la mer - Document des Archives départementales du Calvados.

Dans cet environnement, où les eaux fluviales se confondaient à certains moments aux eaux marines de la Manche, l’endiguement a créé de plantureux herbages. Cette rivière était navigable depuis le «  
Pont de Corbon  », sur la « route Impériale », devenue route Nationale N°13, reliant Paris à Cherbourg ; jusqu’à Cabourg. Au-delà, sur 2 km. Elle devient maritime.

La Dives de nos jours est soumise à l’influence des marées qui remontent suivant les coefficients jusqu’à 3 et 4 km. Au-dessus du «  Pont de Saint-Samson », et surtout au-dessus de ce point la navigation sur la rivière pose certains problèmes. Le développement du cours naturel de la Dives dans sa partie navigable est de 28 km. Ce développement, compris exclusivement dans le département du Calvados, doit être réduit de 3.885 mètres, par les travaux en cours d’exécution et qui sont effectués sur une longueur de 2.598. Lorsque ceux-ci seront terminés, la partie navigable de la Dives sera de 24 km. 515. La pente qui n’a pas encore été déterminée restera faible. Le tirant d’eau à l’étiage passera de 0,50 à 0,90 m.

C’est  en 1712, à la requête de Cabourg et de toutes les paroisses riveraines du marais, que le roi Louis XV nomma une commission chargée  d’étudier les moyens pour réguler le cours des deux cours d’eau. Le projet se limita à une longueur de 10 km. du cours de la Dives. Se bornant à une atténuation des boucles, à une rectification du cours, et à une généralisation de la largeur : la délimitant à 10 pieds minimum, pour une profondeur de 3 pieds. Les terres récupérées, servant à rehausser les deux rives, en formant de petites digues pour enrayer, ou du moins limiter les débordements des hautes eaux.

Conjointement et parallèlement, le creusement d’un fossé de 8 pieds de large et 3 pieds de profondeur destiné à délester le cours d’eau  principal. Les travaux en février 1713 à 43.600 livres, y compris l’élargissement des ponts de Varaville et de Saint-Samson. Terminés en 1715, et les comptes réglés en mars 1716, avec un excédent de 109 livres. Les travaux avaient été financés par une taxe 4 livres 10 sols, par acres de terre, perçues sur tous les propriétaires concernés, sans exception. L’abbayes de Troarn eut à payer 5 livres.

En 1727, une tempête d’une violence exceptionnelle, occasionna d’importants dégâts,  les réparations urgentes s’élevèrent à 4.660 livres. Pendant trente cinq ans on discuta âprement pour la remise en état définitive, jusqu’en 1762. Année à laquelle Fontette adjugea les travaux pour 13.000 livres , dépense répartie entre tous les intéressés.

Le décret du 28 décembre 1926, a rayé de la nomenclature des voies d’eau navigables et flottables, la Touques et la Dives, tout en les maintenant dans le domaines public.


….la Dives , une frontière du Royaume ?
Cabourg, village frontalier
….


Par le Traité de Saint-Clair-sur-Epte, à l’automne 911, Charles III dit le Simple, roi de France, concède à Rollon, chef des Vikings ( les norman’s - hommes du Nord ), la partie de la Haute Normandie qui s’étend sur la rive droite de la Seine. Ce territoire correspond au département de la Seine-Maritime, s’y adjoint, une portion de celui de l’Eure, s’étendant entre la Seine et l’Epte.

Dans leur Dissertation sur le Territoire cédé à Rollon en 911, Deville et Licquet, et dans l’Histoire de la Normandie, à la Bibliothèque Nationale de France à Paris, on note que si aucune contestation n’a été émise en ce qui concerne, le territoire de la rive droite, il n’en est pas de même en ce qui concerne la rive gauche.

Le principal argument spécieux, sur lequel les Historiens précités, et d’autres, émettent de doutes importants : « Charles le Simple a donné en 918, à l’abbaye de Saint-Germain-des-Prés, l’abbaye de La Croix-Saint-Ouen »
citée dans de nombreux actes sous le nom de Saint-Leuffroi-sur-Eure ; en omettent ce qu’il avait donné Vickings de la Seine. Le teste original dit : «  Abbatiam quae nuncupalur Crux Sncti Audoeni……super flumen « Auturae…….paeter partem ipsius abbatioe quam animus Nortmannis « sequanensibus, vidalien Rolloni suisque comilibus…… » *7a

Si, l’analyse du texte initial, est appuyé par une lecture d’une carte de l’époque en question ; on constate, que ladite abbaye est «  à cheval » sur l’Eure. La portion accordée à Rollon devait donc située sur la rive gauche de cette rivière. La rivière l’Eure délimitait implicitement le territoire du royaume de France,  du territoire devenu possession des Normands, jusqu’à sa confluence avec l’Avre. Henri Prentout, fait de la Dives une autre frontière avec les autres  possessions normandes, le «  royaume de Rollon »*7b. Dans leur Dissertation sur le Territoire cédé à Rollon en 911, Deville et Licquet, et dans l’Histoire de la Normandie, à la Bibliothèque Nationale de France à Paris, on note que si aucune contestation n’a été émise en ce qui concerne, le territoire de la rive droite, il n’en est pas de même en ce qui concerne la rive gauche.

Le principal argument spécieux, sur lequel les Historiens précités, et d’autres, émettent de doutes importants : Le 14 mars 918, un diplôme de ce roi conservé en original, représente incontestablement la définition exacte de ce que Charles III a accordé à Rollon *7c. Ce document est complété deux mois plus tard d’un autre diplôme du même souverain les biens cédés aux Normands en Parisis, Pincerais, Vexins, et Beauvaisis *7d.

7a - Histoire de l’abbaye de Saint-Germain-des-Prés - pièces justificatives n°21 - B.N.F.
* 7b - Etude critique sur  Dudon - page 201.
* 7c - Recueil des actes de Charles III le Simple, roi de France - n° XCII ; page 211.
* 7d - Recueil des actes de Charles III le Simple, roi de France - n° XCIV ; page 216.
         Une référence suppl. , ( Cartulaire  des titres de la Prévôté et des seigneuries de la Celle et
         Suresnes - qui fait partie des archives de l’abbaye de Saint-Germain-des-Prés, aux Archives 
         Nationales sous la cote LL1061, renferme aux folios 81 v - 83 v : texte d’un diplôme royal du 
         roi Carloman II, daté du 16 août 884.


Dans le silence des hommes, et les bruits de la nature…..
dans une déclinaison de verts……le marais.


La Dives dans le marais - Document aimablement communiqué par Calvados littoral.

Quand, et comment se sont formés les « Marais de la Dives »…..?


Les carottages démontrent que les premiers dépôts que l’on découvre au-dessus des marnes et calcaires du Bathonien, sont des sables marins. Ce qui tente à démontrer que le flux et le reflux de la mer à un niveau plus bas que l’actuel, mais beaucoup plus incisif devait vigoureusement raboter le socle. Il est probable, selon Henri Elhaï, que ces sables furent déposés par cette mer, formée lors d’une période interglaciaire, puis ayant régressé, à la suite d’un refroidissement consécutif à une glaciation.

Actuellement, il n’a pas été possible de déterminer avec exactitude, jusqu’où cette met a monté ?

Il faudrait, pour avoir une opinion, retrouver les contours de l’ancien rivage, ce qui obligerait des fouilles sous manteau de solifluction, qui masque l’ancien littoral et le fossilise ; toujours selon Henri Elhaï.

Au Boréal, la mer a pénétré dans le marais de la Dives, sous forme de chenaux larges et profonds, gonflés par la marais, et parcourus par le jusant, par les eaux descendues des hauteurs de l’arrière pays. La sédimentation reste minérale pour l’essentiel. Les vastes étendues alluvionnaires, qui recouvrent la basse vallée de la Dives, et constitue la majeure partie du territoire communal de Cabourg, sont basses, pratiquement au niveau marin.

La mer se retirant de plus en plus loin, au-dessous de l’actuel niveau, les sables déposés ne sont plus atteints. La dépression où se développe les marais de la Dives, n’est atteinte et submergée qu’occasionnellement lors de fortes marées, de grosses tempêtes ; mais les eaux stagnent. En témoignent les nombreuses coquilles marines que l’on découvre dans les assises inférieures de la tourbe. La régression , le retrait de la mer se poursuit, les fossiles d’eau douce remplacent , en s’entassant dans les couches superposées aux précédentes. Ce sont les eaux de la Dives, et de ses ramifications, et les remontées qui aliment désormais la zone marécageuse.

Les analyses, et les sondages, dévoilent un refroidissement sérieux, la faune spécifique au climat rigoureux déambule dans le terroir, la flore s’appauvrit. L’abondance des précipitations pluvieuses maintient une forte humidité dans la vallée de la Dives. Les dépôts précédents sont recouverts par des limons, et des coulées de boues, glissant des hauteurs.

Une ultime transgression consécutive à la fin de la période de Würm, et à la fonte de ses glaciers, précise l’interglaciaire qui va suivre. Les conséquences qui en découlent, seront la mise à jour de certains dépôts accumulés. Conjointement, la remontée des eaux va intensément contribuer à la formation du cordon littoral que nous pouvons encore deviner, et à la fermeture favorisant l’installation du marais maritime de la Dives proprement dit.


du marais au petit fleuve côtier dénommé La Dives,


La rivière Dives, n’offre pas, par elle-même une flore remarquable, mais les nombreux bras-morts, les mares et le réseau de drainage recèlent, dans leurs eaux et sur leurs berges, une extraordinaire diversité de végétaux comme : le potamots ; le myriophylles ; l’élodée, la grenouillettes ; l’ hottonie ; la butome ; la sagittaire ; le trèfle d’eau ; le rubaniers ; la gimauve ; la balsamine géante ; etc.



Plan parcellaire du " marais de Cabourg ". Surligné en bleu, les canaux et les mares à gibiers - Document I.G.N.





Vue aérienne dans les années 1950, du parcellaire des " marais de Cabourg ", qui voisinaient encore avec l'agglomération - Document I.G.N.


En arrière des dunes littorales étroites et bien dégradées, le marais devient un peu saumâtre et la flore est différente. L’estuaire de la Dives présente quelques étendues de près salés qui recueille, l’unique population d’arménie maritime du département.


À l’Ouest de ce terroir humide, les buttes caractérisées par leur couverture d’alluvions anciennes, authentiques feuillets du passé. C’est le pays du bocage, assorti d’une importante couverture boisée ; reliquat de l’extraordinaire forêt disparue.

Le duc d’Orléans obtenait, en 1773, un arrêt du Conseil d’État portant sur le dessèchement complet des marais de la Dives, et particulièrement de ceux dépendant de la vallée d’Auge, dépendant des paroisses de Saint-Samson, de Sainte-Clair et de Barneville. Un moulin hydraulique, pour l’épuisement des eaux fut imaginé, pour un coût de 500.000 fr.

En 1783, sous l’intendance de M. Esmangard, M. Lefèvre, ingénieur en chef du roi pour les ponts et chaussées, pour les ports de commerces, et autres ouvrages publics en la généralité de Caen, propose un vaste plan d’assèchement.

Son projet était de raccourcir le cours de la Dives, entre le pont Saint-Samson et la mer, par la coupures de divers coudes ou îles que présente la rivière : le cours étant diminué, cela augmenterait d’autant la déclivité, et accélérerait le débit de ses eaux. Ce plan fut adopté avec empressement, et des travaux considérables furent engagés sur les bas fonds de la rive gauche de la vallée de Bures jusqu’à Cabourg. Une superficie de 2.950 hectares, fut assainie, sous l’impulsion de Duperré-Deslile, lieutenant-civil au baillage de Caen.

Le « flés » : patois local pour signifier les fossés, et les ruisseaux furent redressés et curés aussi bas que les plus basses eaux ; avec la participation des « bordiers » - riverains des paroisses de Bures, Robehomme, Bavent, Petitville, Varaville, Cabourg, Merville, Gonneville ( généralité de Caen ), Saint-Samson, Bassenville, Saint-Clair, Brucourt, Périers ( généralité de Rouen ). Tous les intérêts privés furent réglés par les ordonnances des 17 mai 1714 et 29 octobre 1726.

Un arrêté du Conseil d’État daté du 17 décembre 1712, avait décidé que la rivière  Divette, qui faute d’avoir été entretenue, était devenue une triste fossé ; serait réaménagée. 36.000 fr. y serait consacrée, 18.000 fr. par la généralité d’Alençon, et 18.000 fr. par celle de Caen.

Un acte des A.D.-14, nous apprend qu’en 1297, la Divette, était une véritable rivière. Les marais de la Dives, ont une superficie de 4.252 hectares environ, et sont divisés en 17 bassins. Un projet de Règlement Général a été étudié en 1855. Un projet de dessèchement a été présenté par les ingénieurs en 1856, et approuvé par le Ministre le 19 janvier 1857 ; est soumis aux enquêtes. Le projet est estimé à 750.000 fr., et donnerait une plus value de 76 fr. par hectare.

Les circonscriptions ecclésiastiques, ont été calquées sur les divisions établies par les Romains. Ainsi le diocèse de Bayeux, était délimité à l’est par la rivière Dives. Cabourg se trouvait donc dans ce diocèse, depuis sa création. Accompagnant la transgression marine du Flandrien, selon le B.R.G.M.-119, les dépôts fluviaux-marins sableux ou sablo-limoneux carbonatés de type tangue ont envahi la basse vallée de l’Orne, mais également celle de la Dives.

Ils recouvrent les  alluvions de fond de vallées à Cabourg à partir du Boréal    ( Clet-Pellerin - 1977 ), c’est-à-dire - de 6800 à 5500 B.C. ( climat  chaud et sec, apparition des noisetiers, ormes, tilleuls, frênes . Début de la chênaie mixte selon les professeurs Alain Foucault et Jean-François Raoult ) . Le long de la côte, à l’abri du cordon dunaire, qui s’est mis en place au cours de la transgression dont nous venons de parler, s’est installé un marais maritime, à partir du Subboréal *8 ( Clet-Pellerin - 1987 ).



Pour valider ce qui précède, partie d'un arbre fossilisé - Collection privée.

À partir de Merville/Varaville, le cordon dunaire qui ferme l’estuaire de la Dives, et s’étend sans interruption. Il reprend sur Dives/Houlgate où il s’interrompt au niveau des petites falaises. Depuis 1650, la famille de Grainville, originaire de Heuland, non loin  de Cabourg, a donné plusieurs générations de tabellions. Ceux-ci de père en fils, ont tenu un «  livre de raison », fort curieux, puisqu’il relate outre les événements de cette famille, tout ce qui s’est passé dans les environs.

Renan ne nous décrit-il pas dans « Dialogues Philosophiques - Rêves », cette vallée de la Dives qui s’enfonce à Troarn dans les marais…..
« …..le résultat obscur de mille paysans, serfs d’une l’abbaye, était une abside gothique, dans une belle vallée, ombragée de hauts peupliers, …Cette vallée, ces eaux, ces arbres, ces rochers, voulaient crier vers Dieu……..

Actuellement, seul le Chartrier rouge aux A.D.-14, contenant une cinquantaine d’actes environ, provenant du Cartulaire primitif de Troarn, que le frère Thomas intitule « Vetus cartarium », dont ma 1ère Charte remonte à 1095 *9. La plupart de ces actes  permettent de remonter au XIème et XIIème siècles. Le plus récent est daté de 1311 *10.

C’est en 1234, que le supérieur de l’abbaye de Troarn, l’Abbé Safffroi, a décidé d’ouvrir un Registre des droits et des revenus du son monastère, où il est question des marais s’étendant entre Troarn et Cabourg *11 . Un plan des marais de Cabourg existe, il a été dressé en vertu d’un arrêt du Grand Conseil, du 30 septembre 1536, pour servir dans un procès pendant entre l’abbaye Saint-Martin de Troarn et Jean Doynville, seigneur de Saint-Simon, au sujet des marais *12.

Nous allons aborder, sans nous y attarder, le droit initial qui a régit la vie pendant de nombreux siècles des premiers Cabourgeais sédentaires. Notre terroir, comme de nombreux territoires Bas-normands, est vivifié par la présence d’un cours d’eau : la Dives et toutes ses ramifications. Lors de la saison des pluies, la Dives souvent débordait, et ses eaux recouvraient toute sa vallée.

Au Moyen Âge, ces débordements étaient d’autant plus fréquents, et s’étendaient d’autant plus loin que la mer remontait librement dans le lit de cette rivière. En  été, le marais fournissait de remarquables pâturages. Très tôt, vers le XIème siècle un droit coutumier fut créé et strictement appliqué. Les Chartes de Roger de La Luzerne, Thomas de Villers-Fossard et de Richard de Martigui, nous dévoilent que les près pouvaient être baignés trois fois pendant la saison.

Au XIVème siècle, on fauchait deux fois par an. La corvée des paysans de Cabourg pour couper, étendre, récolter et rentrer les foins des abbayes de Troarn et d’Ardennes. La féodalité normande est précise : le seigneur est propriétaire foncier et inconditionnel des forêts, des bois, des marais, des landes, et toutes les terres vaines et vagues, comprises dans les limites de son fief. Ses hommes ont « le droit d’y exercer certains usages ». Nous n’en citerons qu’un : celui des marais de la Dives, ou marais de Cabourg, au XIIIème siècle. Un acte de reconnaissance daté du 18 mars 1200. Une enquête du 18 août 1297.

En 1860,  Ernest Bellecroix dans une lettre à son ami, J.-B. Jasselme, décrit avec précisions, les marais qui s’étendent de Cabourg  à Troarn, et donne un aperçu de ses habitants :
« ….Les marais, qui ont une étendue de plusieurs lieues carrées, sont composés d’une multitude de pièces de diverses grandeurs ; ces pièces sont séparées entre elles par une myriade de canaux, dont la largeurs varie entre 9 et 18 pieds. Tous ces petits canaux se déversent dans des artères principales, lesquelles à leur tour viennent se jeter dans la Dives qui sillonne les marais dans toute leur étendue. Il va sans dire, d’après cela, que, à moins de connaître parfaitement le pays, il est indispensable de se faire accompagner d’un guide d’une espèce toute spéciale et qui, outre le carnier et ses accessoires, porte sur  l’épaule une longue et lourde planche destinée à vous servir de pont volant pour passer d’une pièce à l’autre…… Au marais, les gens du pays presque tous chasseurs et marchands de gibiers, pêcheurs et marchands de poissons, ont besoins à la chasse d’auxiliaires pourvus de qualités spéciales…….

Le 29 juillet 1868, l’Ingénieur en Chef Bougarel, informe le Préfet et le Conseil Général du Calvados, que la Dives était navigable de la route impériale n°13 jusqu’à la mer sur 24 km., que le flot remontait jusqu’à Anneray, c’est à dire 21 km.

Le même ingénieur, signale un peu plus loin dans son rapport :
« …à Cabourg, la terrasse dite de l’Impératrice est toujours vivement attaquée par la mer ; un projet de défense a été dressé, et les propriétaires ont dû se constituer en syndicat pour l’exécution des travaux ».

Lors de la session ordinaire du Conseil Général du Calvados, sous la présidence de Monsieur Ch. Palmier, député, le 24 août 1868, Monsieur Le Provost de Launay, préfet du Calvados, dans son rapport , page 42, informe les membres présents de cette assemblée :
« …..Les travaux de la Divette achevés déjà depuis longtemps, sont entretenus avec un soin remarquable, sous une direction intelligente et éclairée.
« Ceux de la vallée de la Dives, qui s’étendent sur un territoire de plus de 4.000  hectares, touchent à leur terme, et vont produire les heureux et féconds

Les habitants du hameau de Cabourg, avaient le droit de prendre de l’herbe pour leurs bestiaux, des plantes pour la couverture de leurs maisons, des oiseaux sauvages et des poissons. À côté du droit de pêcherie et de pêche, nos Ancêtres Cabourgeais avait un autre droit analogue, comme lui, une conséquence et un accessoire de la propriété du rivage maritime ; on le désignait sous le nom de  « droit de tente à oiseaux », ou plus simplement dans certains actes «  tentes ». Dans les marais voisins de la mer on entretenait des «  mares », qu’on dénommait « canardières »*13. Prés de ces mares, les habitants du hameau, du pont sur la Dives, établissaient des abris, des huttes ou tentes, où le chasseur se cachait pour attendre et tuer les oiseaux sauvages : volucres salvagoe…..

De nos jours, cela est appelé la chasse au gabion.



Deux canards vont se poser sur une " mare à gibiers",tandis qu'une sarcelle quitte les lieux - Photo prise d'un " gabion " - Collection privée.




Les " mares à gibiers " sont tout particulièrement appréciées par la gente ailée. Une diversité d'oiseaux y hivernent - Collection privée.


Un autre droit pouvait-être accordé par le suzerain, et il fut octroyé dès le XIème siècle au Cabourgeais par l’abbaye d’Ardennes ; le droit de prendre du sable, et d’extraire du sel.


En 1860,  Ernest Bellecroix dans une lettre à son ami, J.-B. Jasselme, décrit avec précisions, les marais qui s’étendent de Cabourg  à Troarn, et donne un aperçu de ses habitants :
« ….Les marais, qui ont une étendue de plusieurs lieues carrées, sont composés « d’une multitude de pièces de diverses grandeurs ; ces pièces sont séparées entre elles par une myriade de canaux, dont la largeurs varie entre 9 et 18 pieds. Tous ces petits canaux se déversent dans des artères principales, lesquelles à leur tour viennent se jeter dans la Dives qui sillonne les marais dans toute leur étendue. Il va sans dire, d’après cela, que, à moins de connaître parfaitement le pays, il est indispensable de se faire accompagner d’un guide « d’une espèce toute spéciale et qui, outre le carnier et ses accessoires, porte sur l’épaule une longue et lourde planche destinée à vous servir de pont volant pour passer d’une pièce à l’autre…… Au marais, les gens du pays presque tous chasseurs et marchands de gibiers, pêcheurs et marchands de poissons, ont besoins à la chasse d’auxiliaires pourvus de qualités spéciales…….

Le 29 juillet 1868, l’Ingénieur en Chef Bougarel, informe le Préfet et le Conseil Général du Calvados, que la Dives était navigable de la route impériale n°13 jusqu’à la mer sur 24 km., que le flot remontait jusqu’à Anneray, c’est-à-dire 21 km. Le même ingénieur, signale un peu plus loin dans son rapport :
« …à Cabourg, la terrasse dite de l’Impératrice est toujours vivement attaquée par la mer ; un projet de défense a été dressé, et les propriétaires ont dû se constituer en syndicat pour l’exécution des travaux.

Lors de la session ordinaire du Conseil Général du Calvados, sous la présidence de Monsieur Ch.  Palmier, député, le 24 août 1868, Monsieur Le Provost de Launay, préfet du Calvados, dans son rapport , page 42, informe les membres présents de cette assemblée :
« …..Les travaux de la Divette achevés déjà depuis longtemps, sont entretenus « avec un soin remarquable, sous une direction intelligente et éclairée.
« Ceux de la vallée de la Dives, qui s’étendent sur un territoire de plus de 4.000 « hectares, touchent à leur terme, et vont produire les heureux et féconds résultats poursuivis et attendus par tant de générations. Après avoir subi les « lenteurs inséparables d’une opération aussi vaste et aussi compliquée, ils « marchent avec régularité, et seront livrés sans nul doute avant le premier janvier prochain par l’entrepreneur Riché.

*8 - Le Subboréal est inclus dans le climat Atlantique de 5.000 à 2.500 ans.

Atlantique, de -5 500 à 3 000 ans - chaud et humide ; chênaie mixte associée à des noyers, hêtres, chênes verts et pistachiers ( Tardenoisien final, Mugien , Erteböllien ) - selon les professeurs Alain Foucault et Jean-François Raoult - les analyses polliniques ont permis de mettre en évidence plusieurs phases climatiques distinctes, le cortège pollinique évoque la végétation correspondant à un paysage. ( Laboratoire de Préhistoire du Musée de l’Homme et Musée des Antiquités Nationales de Saint-Germain-en-Laye ) . 
Le Subboréal, recouvre les 283 du Néolithique, le Chalcolithique le Bronze, ancien, moyen, et une partie du récent.
*9 - Manuscrit Latin 10.086 - folio 30 verso
*10 - Manuscrit Latin 10.086 - folio 23 verso
*11 - Censier, pièces de 1235 - folio 9 verso ; de 1236 - folio 100 ; de 1300 - folio 87
*12- A.D.-14 - H. Troarn - Procès Doynville.
Dans l’estuaire de la Dives, existait dès le XIème siècle, une association pour la pêche du poisson à couenne, citée dans des actes ….Societas Whalmanporum - Charte de 1098, Cartulaire de St Etienne - A.D.-14 ; Hist. des pêches de J.-B. Noël - t.I, p.238, note 1.
*13 - Aveux et dénombrements pour l’abbaye de la Sainte-Trinité de Caen de 1535 à 1606 - A.D.-14
Dans l’estuaire de la Dives, existait dès le XIème siècle, une association pour la pêche du poisson à couenne, citée dans des actes ….Societas Whalmanporum - Charte de 1098, Cartulaire de St Etienne - A.D.-14 ; Hist. des pêches de J.-B. Noël - t.I, p.238, note 1.



Carte I.G.N. surlignée en bleue du " marais de Cabourg ", une marqueterie de parcelles de toutes formes et de toutes dimensions, émaillée de pièces d'eau " les mares à gibiers ". Les voies d'accès surlignées en rouge .




Où le cheval est indispensable à l'homme, le débardage dans les marais - Document aimablement communiqué par Calvados littoral.


….un terroir, où l’Histoire n’est jamais très éloignée.


À la fin du mois de novembre 1082, dans ce pays où Cabourg représente l’un des points du quadrilatère marécageux, des marais de la Dives ; un autre point tout aussi méconnu au XIème siècle, s’est illustrait : Bures. Dans ce pays , à l’Est de Varaville, où le sable est roi, où les dunes sont érodées par le vent d’Ouest aux équinoxes,  parmi les broussailles, et les fossés remplis d’eaux saumâtres s’élevait un château : Bures ; de nos jours Bures-sur-Dives. - Abbaye Saint-Martin de Troarn par A. Sauvage.

Mabile de Bellême, qui avait épousé vers 1050, le tout puissant baron normand, Roger II de Montgomery, proche de Guillaume le Conquérant. Orderic Vital précise qu’en ce mois de novembre, le château était environné d’eau de mer, que les tempêtes y faisaient souvent rages, et qu’une brume épaisse noyait le marais environnant. Elle se trouvait dans sa chambre, le 2 décembre 1082, lorsque la porte de celle-ci s’ouvrit violemment, laissant le passage à quatre hommes armés : Hugues Bunel, ancien capitaine de La Roche-Mabile, et ses frères, Raoul, Richard et Goislin. Après l’avoir égorgé, toujours selon O. Vital, les assassins quittent le château sans encombres.

Mabile accompagnait de son second fils Hugues et de quelques hommes d’armes, aimait venir méditer et se reposer dans cette sinistre demeure. Ce qui semble prouver qu‘ils y étaient entrés beaucoup plus par la trahison, que par la ruse - Orderic Vital, t.II, page 411.Arrivé dans la nuit, Robert de Montgomery, son fils ainé, sauta en selle l’épée à la main, accompagné de seize hommes d’armes se lança à la poursuite des criminels, mais la Dives, étant en crue, il fut dans l’impossibilité de franchir le pont de Cabourg, et fit un long détour . Les meurtriers se réfugièrent en Italie, où ils ne furent jamais inquiétés.


….des hôtes du marais….aussi discrets, qu’ignorés !


La pêche a été, bonne….Monsieur le Héron cendré emmanché d’un cou…..va pouvoir déjeuner, et se sécher - Photo insolite des marais de la Dives - Collection privée.



Aigrette garzette - Collection privée




Chevaliers aboyeurs - Document aimablement communiqué par Calvados littoral.


….dans un monde où le silence est d’eau, et…. si vous vous y hasardez, n’oubliez……….pas des dizaines de paires d’yeux vous observent…….





Grenouille rousse, discrètement camouflée dans la végétation subaquatique - Collection privée






Triton palmé - Collection privée.


l’insolite côtoie……. le mystérieux......





Salamandre tachetée - Document aimablement communiqué par Calvados littoral

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Après un bon repas d'insectes, de rongeurs et de tubercules aquatiques.......il se délecte de grenouilles et de vipères, une bonne sieste s'impose sur lit de feuilles mortes - Blaireau commun " Meles meles " - Collection privée.

La Normandie au IVème siècle : une vaste forêt ?
Un lieu-dit habité : « Catburg », entre marais et forêt.


La Normandie est désignée dès le IVème siècle pour l’exubérance de ses immenses massifs boisés.


Cette photo prise d'un croquis d'un plan terrier, démontre si besoin est, l'intensité du boisement de la région au XIVème siècle - Document de la Bibliothèque Nationale de France à Paris.

Édouard Herriot, dans sa « Forêt Normande » en 1925, p.3 : « ….De ce pays l’arbre est roi…. », ne nous donne-t-il pas, dans les pages qui suivent, un  aperçu de notre environnement « …..mais déjà, sous la Gaule indépendante, de larges pistes couraient à travers le pays libre, franchissaient les marécages, escaladaient les collines ».

En 1306, Ordinatio foreste sous le règne de Saint Louis évoque les principaux défrichements de la forêt normande dans le Bessin, et dans le Pays d’Auge, ce qui semble démontrer à quel point ces régions avaient été boisées à l’origine. À Melun en 1372 le roi Charles V promulgue : Les Édits et Ordonnances des eaux et forests. La «  Forêt de Quinte Feuilles », n’y est pas mentionnée. Pourtant, page 55, il est précisé « ….au Pays du duché de Normandie, qui est peuplé de forests, buissons et brosses plus qu’aucunes autres parties du royaume.

La lecture intégrale des « Mémoires pour servir d’histoire à la ville et au diocèse de Bayeux » du chanoine Renauld, II, 1910, 60-78 ; et le Diocèse de Bayeux du Ier au XIème siècle, étude historique par Masselin, 1898, in-8° ; les Anecdotes ecclésiastiques du diocèse de Bayeux, tirées des registres de l’officialité et autres documents authentifiés par Pluquet, Caen, 1831, in-8° ; Mémoires pour servir à l’état historique et géographique du diocèse de Bayeux par Béziers, Caen, 1773, publié G. Le Hardy, Rouen, 1894-1895, 2 volumes, in-8° ; ont considérablement éclairé nos connaissances. Il faut savoir que Cabourg, était à ces époques rattaché au diocèse de Bayeux.


Ce plan de 1678/1778ème , précise l’ existence d’un  chemin rectiligne, croisant au Vieux-Cabourg le « Grand chemin de Caen à Dives-Honfleur » . Ce chemin est dénommé sur le plan ci-dessus de « chemin pour défricher le terrain ». - Document de la B.N.F. de Paris.

L’espèce de langue de terre limitée entre l’Orne et la Dives, était incontestablement fortement boisée, la toponymie nous le rappelle : Frênay-le-Buffard ; Les Bois ; Bois-Aumont ; Bois-de-Serrans ; Courbois ; Les Brousses ; Le Buisson ; etc….

La partie du Calvados qui représente les arrondissements de Caen et de Pont-L’Évêque, correspondait aux territoires occupés par le turbulent peuple gaulois : les Viducasses - « vidu = bois ; cassi = chevelure » ; dont la capitale était : Vieux ( environ 15 km. au Sud-ouest de Caen ). Elle apparaît dans des textes authentifiés comme la « marche » séparant les Viducasses, des Aulerques Lexoviens, peuple gaulois occupant le région de Lisieux et la vallée de la Touques. Gallia Christiana t.XI, col.459,  nous apprend la fondation au XIIème siècle d’une importante abbaye à une lieue au nord de Caen : l’abbaye d’Ardenne, dont le nom seul indique la présence d’une des plus grande forêt de la Gaule.


Photo gros plan du début d'une donation de bois de Pépin  le Bref, à une abbaye; en bas latin datée du VIIIème siècle - Document des Archives Nationales de France à Paris.

L’abbaye de Troarn fondée  en 1022, par Roger de Montgomery qui y mit en 1048 des prêtres séculiers *14. Des dîmes et des servitudes usagères étaient concédées aux communautés religieuses, sans beaucoup d’opposition «  Études sur la condition de la classe agricole au Moyen Âge » de L. Delisle, p. 390 - 392 et suivantes . Les servitudes accordées étaient si nombreuses au XIVème siècle, que le roi dut rédiger le « Coutumier des forêts de Normandie » *15, code spécial qui en définissait la nature et l’étendue.

Sous Philippe IV de France dit Philippe le Bel, en 1285, les bois de Dives en étaient distraits au profit de l’abbaye de Troarn *16. Ces droits d’usage amenèrent les moines tout naturellement à pratiquer des éclaircies dans le massif forestier, au milieu desquelles des hameaux s’édifièrent, certains évoluant en villages... De fortes présomptions incitent à penser, et même à écrire que Cabourg en tant que hameau a bénéficié de cette évolution. D’autre part les religieux usagers de la forêt élevèrent des granges ( L. Deliste, p.395 et 396 ), qui devenaient pour quelques unes rapidement des hameaux. Ces hameaux étaient des centres de défrichements intensifs.

La carte de Cassini, XVIIIème siècle,  nous dévoile qu’une bonne partie de la forêt de Touques, située à quatre lieues de Pont-L’Évêque, et qui se développait entre l’Orne et la Touques ; avait en 1777, pratiquement disparu. Deux actes datés du 28 juin 1860, de sources différentes, nous informent qu’ entre le sol des dunes et celui de certaines pièces de terre du Vieux-Cabourg, il n’y avait aucune différence. Les terrains exploitaient par les petits pêcheurs-paysans Cabourgeais, n’étaient eux-mêmes que des amas de sables produits par le vent soufflant de la mer avec violence. À certaines époques de l’année, des vents de l’intérieur porteurs de graines, ensemençaient ce terroir. Ces graines végétaient  pitoyablement là où elles tombaient.

Elles ne rencontraient évidemment pas les conditions de sol, l’humidité, la température, etc., qui leurs étaient indispensables. Les talus à gauche de la Dives, offrent des plantes particulières : Trifolium martimum, rares dans ce terroir ; le Conchlearia anglica ; l’ Armeria pusbecens. Dans les dunes de Cabourg, il a été recueilli l’ Orchis coriophora ; l’ Orobanche Galii ; le Veronica Thurium ; le Trifolium scrabum ; le Koeleria albescens ; l’ Euphorbia portlandica ; le Buplevrum aristatum.

M. Pierre recherchant de la magnésie, a analysé le sol de l’endroit. Il en a effectivement trouvé en grande quantité, pour le reste ; la répartition était pour moitié de la chaux et l’autre moitié de l’argiles. À la lueur des informations, que nous avons glané parmi les documents épars, et parfois très disparates que nous avons consulté ; il apparaît clairement que la forêt, qui cernait Cabourg-Dives était une forêt primaire  composait de chênes, de hêtres, d‘aulnes, et de conifères*17.

Elle se développait d’Ouest en Est, du Nord de Caen, vers la vallée de la Touques, avec quelques débordements sur la rive droite et des prolongements tentaculaires vers le Sud : en direction de Pont-L‘Évêque, Cambremer, Argences. Elle recouvrait il y a -10.000 ans B.C. et approximativement jusqu’au IXème siècle, tout le territoire communal., et débordait largement sur la plate forme continentale. Elle se ramifiait à l’immense manteau forestier qui recouvrait le pays normand, par une succession quasi ininterrompues de forêts de la Touque, vers l’Avranchin «  Commentarii de Bellico Gallico », puis décrit dans plusieurs textes Mérovingiens et Carolingiens de la B.N.F. de Paris.

….dans les brumes du passé…!
un hameau / village dans l’espace d’un terroir,


Vers 812, lorsque les missi de Charlemagne, franchir l’Orne à gué dans l’importante ceinture forestière qui s’étendait au Nord de Caen, ils constatèrent que dans les clairières existaient un certain nombre de lieux habités, qui prirent  une dénomination, bien avant de devenir des paroisses. Souvent autour d’une possession épiscopale, ou d’un oratoire édifié par des cénobites au VIème siècle *18. Après 864, en 869, des             « Norman’s »,  selon un texte, probablement basés à l’embouchure de la Dives, remontéètent la vallée et pénétrèrent dans l’ Hiémois. L’ évêque Wambert, se porta à leur rencontre pour les fléchir, il fut massacré à Saint-Pierre-sur-Dives *19.

Un constat s’impose : la rareté des documents. C’est un signe tangible de la déficience dans le peuplement non seulement du terroir communal de l‘actuel Cabourg, mais également de sa large périphérie. Les quelques textes que nous avons trouvé antérieurs au XIIème siècle, laissent entrevoir que le modeste lieu-dit : de  Cath-bur, Catburc, Caburc, Caburg, Cabour Cabourc, Cabourt, ou de Cabourg ( en fonction de la prononciation ). La phonétique a en effet, joué  un très grand rôle dans l’écriture des actes anciens, et la rédaction de Cartulaires et des Obituaires. Elle a évoluée  du Xème siècle au XIVème. Le scribe, dans la quasi-totalité des cas  : un moine . Les religieux des abbayes, étant pratiquement les seuls à savoir lire et écrire en ce temps là, ils étaient donc tout indiqués pour  rédiger les actes anciens.

Ils transcrivaient intégralement, en bas-latin, les sons qu’il percevait. Ce qui nécessite de nos jours à paléographier ces textes, avant de les traduire. Un fait ressort, les quelques maisons abritant des pêcheurs, cultivant un lopin de terre, pour assurer leur subsistance journalière, évolua très lentement vers un lieu-dit habité, et lui-même avec temps ; en un hameau, puis graduellement en village.

La dénomination n’intervenant que beaucoup plus tard. Cet habitat groupé, repose sur une base fondamentale : la sécurité. Cette sécurité est elle-même assurée par la : cellule familiale, qui est la cellule maitresse représentant la cohésion, la réserve de main d’œuvre, la continuité. Système pyramidal cher à nos Ancêtres les Gaulois, mais également et en prolongement aux Francs/Saxons, qui leurs succédèrent et qui ont profondément marqué notre civilisation. Le paysage va se modifier progressivement, arrangé par l’homme. Celui-ci, est essentiellement pêcheur : donc tributaire de la mer, et de ses aléas. Il va complémentairement subvenir à ses besoins fondamentaux, en cultivant la terre à proximité de son habitation. Cette terre, est constitué par une juxtaposition de parcelles cultivées - là où la terre est la meilleure, que la plupart des textes Carolingiens désignent par un mot spécifique : mansus = manses * 20. 

Des plans et des croquis, tant aux Archives départementales du Calvados, qu’ à la Bibliothèque Nationale de France, qu’ aux Archives Nationales, ou à des fonds anciens d’Archives ecclésiastiques ; nous ont dévoilé que pendant plusieurs siècles le hameau/village dénommé Cabourg ( peu importe son orthographe ), ne s’est composé que de quelques chaumines disposées en arc de cercle, largement ouvert au midi. La chaumine en général était de forme rectangulaire de 4 mètres sur 3, quelquefois et dans des cas bien particuliers elle pouvait atteindre 6 mètres. Construite et reposant sur des poteaux en bois, troncs d’arbres mal équarris, d’un diamètre permettant à deux hommes de les manipuler et de les placer. Des claies de branchages entrelacés, enduite d’un mélange de sable et de glaise figuraient les murs et formaient une isolation thermique appréciable.

Le soubassement parfois réalisé en briques d‘argiles séchées au soleil. La couverture en chaume de provenance très diversifiée, dans notre région souvent des bottes de genêts serrés, ou de joncs reposant sur des perches longitudinales, avec un orifice au centre protégé par un garnissage d’argile, permettant à la fumée du foyer central de s’évacuer. Le sol en terre battue, une petite fenêtre ventilait l’espace exigu, que l’on obstruait, avec un bouchon de paille ou d’herbes séchées . L’accès intérieur se faisait par une porte étroite, fermée par un cadre matelassé de genêts et de fougères.

Des plans et des croquis, tant aux Archives départementales du Calvados, qu’ à la Bibliothèque Nationale de France, qu’ aux Archives Nationales, ou à des fonds anciens d’Archives ecclésiastiques ; nous ont dévoilé que pendant plusieurs siècles le hameau/village dénommé Cabourg ( peu importe son orthographe ), ne s’est composé que de quelques chaumines disposées en arc de cercle, largement ouvert au midi.

*14 - La donation est rappelée par le registre des Olim - 1268 ( t.I, p.747 ).
*15 - Charte et Chronique manuscrite de l’abbaye d’Ardennes - p.793 - Bibl. Nation. de France à Paris.
*16 - C’était la fabuleuse forêt gauloise, dont J. César lui-même cite dans  Bello Gallico.
*17 - Archives Nationales, de la Bibliothèque Nationale de France, et des Archives de la France 
        monastique « Concilia Rotomagensis Provincae ».
        Charte et Chronique manuscrite de l’abbaye d’Ardennes - p.793.
*18 - Ordéric Vital - III, p.298 - Donation est citée dans le Registre des Olim - 1268 ( t.I - p.747 ).
*19 - Ordinal de Saint-Pierre-sur-Dives - pages 110 à 118.
*20 - Mansus ingéniais, lidilis - Polyptique d’Irminon.
*20 - Lettres de Richelieu par M. Avenel - Histoire de France sous Louis XIII de M. Bazi.rdinal de Saint-Pierre-sur-Dives - pages 110 à 118.



Sermones varii 1275 - volume de 162 feuillets papiers, manuscrits, latin 3737 - Document A.D.14.
Document des archives de l’abbaye bénédictine de Troarn - Bibliothèque Nationale de France de Paris.

La chaumine en général était de forme rectangulaire de 4 mètres sur 3, quelquefois et dans des cas bien particuliers elle pouvait atteindre 6 mètres. Construite et reposant sur des poteaux en bois, troncs d’arbres mal équarris, d’un diamètre permettant à deux hommes de les manipuler et de les placer. Des claies de branchages entrelacés, enduite d’un mélange de sable et de glaise figuraient les murs et formaient une isolation thermique appréciable. Le soubassement parfois réalisé en briques d‘argiles séchées au soleil.

La couverture en chaume de provenance très diversifiée, dans notre région souvent des bottes de genêts serrés, ou de joncs reposant sur des perches longitudinales, avec un orifice au centre protégé par un garnissage d’argile, permettant à la fumée du foyer central de s’évacuer. Le sol en terre battue, une petite fenêtre ventilait l’espace exigu, que l’on obstruait, avec un bouchon de paille ou d’herbes séchées . L’accès intérieur se faisait par une porte étroite, fermée par un cadre matelassé de genêts et de fougères.


Sur ce très vieux plan, le réalisateur a précisé les " chaumines " du village de Cabourg, placée dans des enclos cultivés. Chaque Cabourgeais de cette lointaine époque devait se sentir comme un " petit roi " dans son petit domaine ; à droite du pont, il a, par souci du détail mentionné la " maison du péage" - Document de la Bibliothèque Nationale de Paris.


Cabourg, d’où vient ton nom…?


Il serait présomptueux de définir avec exactitude l’étymologie du nom : Cabourg, beaucoup de zones d’ombres subsistent, les opinions sont très partagées, à la limite diamétralement opposées. Nous nous sommes bornés à chercher , à fouiller, et à transcrire ce que nous avons pu trouver.


Plan non daté, estimé du XVIème.
On remarque que Cabourg est situé à la confluence de la Divette et de la Dives, à l’entrée du pont sur ce cours d’eau. La petite agglomération de chaumières, dénommées «  chaumines » dans certains documents,  est positionnée au sud , de la voie médiévale de Caen à Honfleur. Autre point, l’église est représentée, mais ce qui retient tout particulièrement l’attention, est la disposition des maisons en demi cercle, très exactement comme celle des villages de pêcheurs scandinaves.
Document de la Bibliothèque Nationale de France de Paris. 

Des documents épars, nous dévoilent que les «  chaumines des villageois »  , se répartissaient de part et d’autre d’une construction centrale très allongée , orientée Nord/Sud. Selon la même source, elle était divisée en deux pièces, dont  une toute en longueur servait aux réunions, aux palabres, et de refuge aux habitants lors des «  dangers naturels et surnaturels…? ». Les habitants y stockaient leurs biens les plus précieux.  Quant à celle située à l’extrémité «  septentrionale … », elle étaient utilisée pour la célébration du culte. Nous pensons à un Oratoire, en l’absence d’édifice religieux. -     ( chapelle ).
La lecture, de différents Cartulaires, l’examen approfondie de divers Obituaires, de nombreux recoupements, nous révèlent que périodiquement, d’une façon irrégulière un moine bénédictin se déplaçait de l’abbaye Saint Martin de Troarn pour venir officier à Cabourg. Il traversait les marais de la Dives dans toute leur longueur, accompagné d’un âne portant deux paniers, dans l’un les vêtements et accessoires religieux, dans l’autre le volumineux le «  Messale notatum » ( dont reproduisons deux folios recto / verso en contre page ).
Le fait qu’en février 1447, un moine se soit déplacé deux fois la même semaine, et avait célébré à deux reprises un office religieux a retenu toute notre attention. Intrigué, nous avons cherché, fouillé, par recoupement, nous avons alors remarqué que les offices religieux coïncidaient pratiquement toujours avec une sépulture. De plus, après l’enterrement il y avait souvent pour ne pas dire toujours soit un mariage, soit un ou deux baptêmes ; quelquefois les deux ou trois.
On peut penser, qu’à Cabourg, jusqu’à l’installation d’un prêtre à demeure on se mariait après un enterrement, et après cette célébration on baptisait les nouveaux nés.

Aux Archives Nationales de Paris, on trouve au Moyen Âge dans un acte de l’abbaye de Troarn, le nom de : Cathburgus - d’où dérive une paléographie de : Kati-Burg - « Kati / Kath », est un mot du Vieux-Scandinave / Norois qui signifie : bassin - dans le sens de : petite anse. 

Selon J. Sévrette en 1882, ce nom serait d’origine Anglo-saxonne : Caithness, ;    «  cat », désignant en anglais «  une petite embarcation ayant une poupe étroite…? ». « Brug », précisant un ouvrage fortifié, étendue au nom village. Caer-burg signifiant : bourg du village. 

Dans le recueil des actes de Henri II, roi d’Angleterre, duc de Normandie, comte d’Anjou, de Touraine et du Maine, on trouve cité :
- Cadburgum dans un acte en 1138 ; Caburgum dans autre en 1133 ; Cadburc dans une Charte à Angers en mars 1145 ; Cathburgum en septembre 1151 - La chapelle construite dans l’axe du pont : ecclesia Santi Michaelis en 1138 à Carrouges.

Euséve Salverte précise dans son « Essai Historique et Philosophique » - 1824, p.108 : que les Gaulois établis entre les bords de l’Orne et les deux rives de la Dives s’appelaient «  Cadétes - combattants -  » mot émanant directement de   «  Cath  ou Cad » signifiant «  guerre - combat » . 

Une dénomination que les Saxons, qui se mêlèrent à eux, ont laissé subsister dans «  Cath-burgum » qui semble être devenu Cabourg. Le mot  «  burg » - bourg désigne indépendamment le village, la demeure du guerrier . Huet en 1706, et Bochard définissent la même étymologie.

Auguste Vincent, dans sa remarquable et très célèbre : Toponymie de la France, définit «  bûr » comme désignant une hutte, une habitation en vieux-germanique / scandinave ; «  burg » donne un sens précis de fortification. 

Pour Marie-Thérèse Morley, Maître de recherches au C.N.R.S., «  bourg » peut remplacer «  burgus » signifiant «  bois - buscus » : c’est un nom d’origine germanique. Dans son Dictionnaire étymologique la même Marie Thérèse Morley, donne à « ca » le rôle d’un préfixe. Elle définit p.154, Cabourg : localité d’origine, avec deux formes altérées : Cabourc , Cabourt.

En conclusion, on peut avancer que le nom de Cabourg est très vraisemblablement un nom très ancien          ( probabilité du IV /Vème siècle ) d’origine Germanique, avec une possibilité Scandinave. Il faut savoir qu’il n’y avait que des nuances entre le Germanique des Francs, et le Scandinaves des Saxons. Entre le Celte de nos Ancêtres les Gaulois et le Franc, il y avait énormément de similitudes. De là à émettre une opinion : Cabourg a de très fortes possibilités d’être un nom  émanant directement du Saxon, sans occulter l’influence du  Gaulois.


….ce nom historique….., pourrait très bien découler du site.


Dans les paragraphes qui vont suivre, nous allons traité le sujet, d’une façon traditionnelle en donnant une large part au récit anecdotique.


Au Xème siècle, un puissant seigneur, baron normand, Thurstan de Bastembourg, seigneur de Briquebec, de Concheville et de Fauguernon ; ancêtre fondateur de la dynastie des seigneurs de  Montfort-sur-Rille et des Bertrand ; a conçu et fait ériger le puissant et redoutable château de Bassebourg, sur ce site imprenable. 
Il est indispensable de préciser, que cette forteresse, a subi de très nombreux et violents assauts, des sièges prolongées, et n’a jamais été prise du temps de son occupation par le baron.

Dans une Charte de Richard Cœur de Lion ( 1191 ), Portum Divoe,  - id. - dans les Archives du Calvaire - n°155 bis , 190. 

Il devient évident que jusqu’au XIème siècle, les quelques misérables habitations de pêcheurs-paysans constituant le lieu-dit habité de Cabourc/Cabourg, répartis à droite et à gauche du franchissement de la Dives, furent assimilées au lieu de franchissement , c’est-à-dire : au pont lui-même. Il concrétisa toute l’attention, et tous les intérêts.

Selon le comte de Neuville, dans ce pays uniformément plat, inculte, la seule et unique clé du système défensif  a été jusqu’au XIVème siècle «  la montagne de Bassebourg ». C’est un cône tronqué, de quatre cent pieds *21 de haut, faisant fortement saillie dans les marais de la Dives. Au Nord, de ce point remarquable d’observation, on contrôle l’estuaire de la Dives, et un large rayon de la Manche.

À  l’Ouest et au Sud, on observe d’un côté l’immense plaine limitée par les collines du bocage, de l’autre la vaste forêt d’Argentan ; au Sud la vallée de Dozulé. 

Ce château a joué incontestablement le rôle de vigie, et une position cruciale dans la lutte anti « pirates norman’s - vikings ». 

Les plantureuses prairies que nous connaissons de nos jours, n’étaient encore au XVème siècle qu’une vaste  étendue marécageuse et inculte*22 ; pratiquement infranchissable au XIIIème siècle. Ce site avait été également, depuis très longtemps remarqué ; puisqu’ en -60 avant notre ère, un florissant « oppidum gaulois », y existait.

Thurstan de Bastembourg, céda en 996, ce château à un chapitre de chanoines. Il n’en resta pas moins l’une des plus importantes forteresses de Normandie. Guillaume de Malmesbury la cite parmi celles que les partisans de la Maison d’Anjou conquirent sur le roi Étienne en 1142. 

En 1255, les Chartreux qui avaient remplacé les Chanoines, à Bassebourg, obtinrent l’autorisation de quitter cet austère et glacial édifice. 

Bénéficiant de l’incommensurable générosité du roi Louis IX, dit Saint-Louis, ils élevèrent au fond et à l’autre extrémité de la vallée, dans la paroisse d’Angoville,  le monastère de Royal-Pré *23. 

L’ancienne citadelle inhabitée fut peu à peu abandonnée, et se transforma progressivement en ruines. Seule subsista, la chapelle dit de Saint-Michel, qui elle aussi avec le temps s’effondra. Victime des ans et des éléments. L’unique vestige de cet ensemble fut le corps de ferme.

La forteresse de Bastembourg, qui devint au fil des ans et des usages :  « Bassebourg », avait comme point d’appui stratégique, le passage permettant le franchissement de la Dives : c’est-à-dire le pont. Celui-ci avait été très tôt fortifié vers le IXème siècle par Hasting .Le baron de Bastembourg, avait lui, non seulement renforcé les fortifications de ce pont, mais ils les avaient nettement améliorées.  

Dans les deux sens, on peut dire que le franchissement de la Dives, a été verrouillé dès le VIIIème / XIème siècle. La seule possibilité de circulation dans cette région longtemps inhospitalière, et difficilement accessible : une voie terrestre, celle de Caen à Honfleur, par Dives, voie étranglée, étirée et serpentant dangereusement dans les marécages, donnant au seul accès existant encore au XVIème siècle : le pont de Cabourg - cité également dès le VIIIème siècle par les moines de Saint-Père *24 . 

Toujours, selon le comte de Neuville : aucun point du littoral Normand n’offrait les avantages de l’estuaire de la Dives, pour l’établissement d’un centre de repli sûr,  d’un point fort opérationnel, abrité et camouflé. Hasting, chef de guerre d‘une armée scandinave d‘invasion : cette armée de pirates sanguinaires - les Norman’s *25. ; ne s’y trompa pas.

Un point d’Histoire : Hasting, lorsqu’il débarqua, s’est trouvé dans l’obligation  d’avoir une base solidement établie, un port refuge bien abrité pour ces gros navires à l‘ancrage .

Non les bateaux « drakkars » avec lesquels ils effectuaient ses raids désastreux,  mais ceux qui lourdement chargés de butins regagnaient, en affrontant les violentes et redoutables tempêtes nordiques ; la lointaine patrie. Cabourg le lui offrit. Voulant écarté le danger, et croyant bien faire le roi Louis III *26 , devint l’allié de Hasting.

Ce fut un accord unilatéral, un marché de dupes au seul profit de Hasting. Ce pont apparaît, au travers des écrits médiévaux, comme solidement fortifiés aux deux extrémités, d’où la définition germano/saxonne de « burg ». Hasting et ses ( pirates ), ont infesté non seulement l’estuaire de la Loire, mais également et et surtout tout le littoral du Calvados de 867 à 882 *27 .

Cabourg, était pratiquement insulaire, cerné au Sud et à l’Ouest par les marais. L’humidité permanente de ces marécages était alimentée, par la Dives, la Divette et leurs multiples ramifications, à laquelle s’ajoutait les eaux saumâtres des marées. Ces lieux étaient infestés de nombreux parasites.

À l’Est, l’estuaire de la Dives offrait avec ses vases, ses courants de réelles difficultés. Le hameau / village de Cabourg de cette époque, n’a donc été pendant longtemps accessible que de l’Ouest, par les sables du bord de mer, et à marée basse*28 . Dans cet l’estuaire de la Dives, les dépôts vaseux apparaissent dans la zone infralittorale quelques mètres sous le niveau des plus basses mers ( sables litho-bioclastiques vaseux).Dans cette zone en question fluvio-marine les dépôts s’ordonnent généralement selon une variation transversale depuis le chenal sableux vers les berges les plus vaseuses. Des travaux d’endiguement eurent lieu à plusieurs reprises entre le XIIème et le XIVème siècle, date à laquelle le chemin de Caen devint réellement praticable en tous temps. 

Varaville, placé à l’autre extrémité, rappelle la présence d’une immense forêt antique qui encerclait la région et dont nous avons parlé précédemment, les bois de Bures et de Bavent n’en sont que de timides et pâles vestiges *29.

*21 - Le «  pied du roi valait en 1667 - 32,660 cm. ,et en 1668 - 32,484 cm.
*22 - leur étendue était de 300 acres soit environ 245 hectares - Archives Nationales de Paris, P.278            2, n°314 ;  P.307, n°181.
       - Archives Nationales, de la Bibliothèque Nationale de France, et des Archives de la France 
       monastique « Concilia Rotomagensis Provincae ».
*23 - Cartulaire Normand de L. Delisle - p. 93, n°529 ; p.97, n°538.
*24 - Cartulaire Normand de L. Delisle - p. 93, n°529 ; p.97, n°538
*25 - Cartulaire de Saint-Père de Chartres.
*26 - Cartulaire de Saint-Père de Chartres, p.361.
*27 - roi des Francs de 869 à 882.
*28 - Annales Vedastinae - année 882.
*29 - Annales Vedastinae - année 882,
        leur étendue était de 450 acres soit environ 382 hectares - Archives Nationales de Paris, P.278          2, n°316 ;  P.307, n°182 verso.



Liber de Ortu B. Mariae
Document des archives de l’abbaye bénédictine de Saint Etienne de Caen - Bibliothèque Nationale de France de Paris.


Un lieu-dit habité……dénommé hameau «  Cabourc », devenu un village appelé : Cabourg.


Si, en dépit de nos investigations, à ce jour, il nous est difficile de définir avec exactitude, l’époque de l’apparition d’un lieu-dit habité dénommé : Cabourt / Cabourc / Cabourg, peu importe l’orthographe . 

Il nous est cependant possible d’écrire, que le nom semble être apparu vers le VIIIème/IXème siècle. Les rares plans, croquis que nous avons pu compulser, témoignent qu’au Xème/XIème siècle un groupement d’habitats d’écrivait un arc de cercle presque parfait, largement ouvert vers le sud ; en un lieu désignait sous le nom de Cabourt, pour certains actes, Cabourc pour d’autres.

Le centre intérieur de cet arc, était utilisé comme une «  place centrale », c’est là que les filets de pêche séchaient ; que l’on réparait les bateaux, que l’on palabrait sur les destinées de la petite communauté cabourgeaise ; qu’au XVIIème /XVIIIIème siècles les dentellières en un petit groupe excellaient dans la confection de cette très célèbre dentelle de la vallée de la Dives ; que les Anciens siégeaient sur leur banc….Nous pensons, que la différenciation dans l’orthographe provient  de la phonétique. En effet, en ces temps révolus, les seuls susceptibles d’écrire, de rédiger des actes, étaient les religieux du clergé régulier : c’est-à-dire les moines

Dans les Cartulaires de différentes abbayes de Basse-Normandie ( Troarn, Ardennes, Saint-Pierre et quelques autres…), tout comme dans les Obituaires, ils transcrivaient très exactement ce qu’on leur exposait, ou plus exactement ce qu’ils entendaient, les sons qu’ils percevaient. Il est apparent que la disposition, des habitations du hameau de Cabourg, rappelle la disposition des villages du haut-Moyen-Âge des pêcheurs/marins Scandinaves/Saxons.

L’habitat proprement dit, incite fortement à penser , que les maisons, car il s’agit bel et bien de «  maisons », étaient beaucoup plus longues que larges. Les seuls ouvertures existantes étaient à l’est. Construites en bois grossièrement équarris, les interstices bouchés, colmatés avec un mélange d’argiles et d’herbes séchées, sur un soubassement de briques d’argiles asséchées au soleil. Le toit était à deux pentes, fortement inclinées. Il était réalisé avec des bottes de joncs très serrés sur deux épaisseurs.

Chaque maison comprenait, à l’extrémité, une pièce, un local où était remisé nourritures, armes, et autres objets divers. 

La seule pièce occupée en prolongement de la précédente, et accessible de l‘extérieur couvrait approximativement les deux tiers. Dans cette partie vivait une famille, c’est-à-dire : les ancêtres ( père-mère ), une ou deux générations d’enfants et petits-enfants, des collatéraux, soit en moyenne de douze à quinze individus.

Ces mêmes sources nous révèlent, que ce mot désigne dans ces deux dialectes :
« Un abri, s’apparentant à un baraquement, à un logement construit en bois , souvent en troncs équarris, sur une assise permanente de briques  en tourbe extraite d’une terre humide et argileuse, appelée « molle », d‘où le nom de « Mollière, désignant un lieu où l‘on extrait la molle ». La couverture était souvent faite de bottes de roseaux ou de genêts serrés, quelquefois la voile du bateau était utilisée. Elle pouvait abriter une vingtaine d’individus, deux Budhs étaient donc nécessaire à l’hivernage d’un équipage complet.

« Buth /Budh / Buf - Saga d’un nom, qui s’exprime dans un souffle ».

Il aurait pu avoir une origine onomastopéïque.


Dans les textes, et actes très anciens, un équipage de « drakkars », le double  en nombre d‘une maisonnée ; hivernait en pays étranger dans ce type d’habitation.

Remontant notre « filière », nous avons découvert que ce type d’habitats s’appelait selon,

- le Glossaire sur les dialectes Germaniques et Nordiques de Jean Renaud, Bibliothèque Nationale de Paris, et les études de Lucien Musset, nous dévoilent une provenance 
- du vieux Saxons
- du vieux Scandinave - Budh ou Smidfjududf : dh selon la loi dite de Verner, donne f par mutation consonantique - phénomène phonétique historique appelé métaphonie

a donné en vieux Français Beuf. L’examen de textes paléographiés du Xème 
siècle et du XIème, fait ressortir l’évolution de la prononciation et des particularités dialectales :

Beuf - Beuff -Buffve - Befe - Buf -Buff - Buff - Bufe - Buffe ( s )
Beuf - Beuffe - Buffve
Chronique de Saint Denis
Manuscrit latin de Sainte Geneviève, folio 213d
Bufe
Renaud de Montauban
Bufe - Buf -Buff
Bibliothèque Nationale de Paris
Cartulaire de Ponthieu
Manuscrit 10112 - folio 7 verso : fond latin

Le Centre National de la Recherche Scientifique, nous apprend que « Buf - Buff » est qualifié de : vieux mot, d’origine obscure - qui n’est ni Indo-européen, ni Celtique, ni Grecque, ni Latin, ni Germanique ; dont la racine cependant est : Buf.
Émanant directement de Budh - Buth.

Cette racine Buf - Buff  - cité dans un acte daté du 19 février 1259.  exprime selon des dictionnaires étymologiques : pour les uns, un gonflement des joues, puis le bruit de l’expiration, pour d‘autres, la partie du casque comportant un gonflement protégeant les côtés du visage.

Les Chroniques de Saint-Bertin, signalent au cours  du IVème siècle,  l’installation d’une importante colonie de Saxons dans le Bessin  ( région de Bayeux ), et certains points du littoral normand. En 565, Fortunat décrit les Saxons fidèles de l’évêque de Nantes. L’expansion terrestre se fait méthodiquement par une progression  le long  des affluents. Les cours d’eau n’étaient qu’une voie facile, rapide et silencieuse vers l’accès d’un objectif terrestre ciblé. Outre la ruse, la sûreté du coup d’œil, l’extrême promptitude à réagir, ils possédaient la science infuse de la complexité de la navigation sur une rivière. 

Excellents cavaliers, ils nourrissaient une véritable passion pour les chevaux, et vénéraient leur monture. La civilisation saxonne repose exclusivement sur une activité sylvo-pastorale, qui représente l’unité réelle de la base communautaire. Ce groupement de type familial se fonde sur les liens du sang et de l’alliance : ils sont sacrés. Une communauté rurale au Moyen Age était considérée comme une enclave dans le fief suzerain, située à l’intérieur des bois, dans des marécages. Ses habitants devaient être liés ensemble par les origines, les coutumes, par les droits d’usage : la terre était un patrimoine commun. 

C’est l’élément principal qu’il faut travailler ensemble, qu’il faut défendre ensemble, ce qui resserre les liens : les membres de la communauté sont solidaires, ils sont compagnons comme à bord d’un navire. L’installation d’un groupe venu d’ailleurs, régit par des lois naturelles et tacites, jugulant la violence, au centre desquelles se situe : l’honneur et l’exploitation du sol, apparaît. Cette terre témoigne d’un patient compromis entre la mer, la rivière, la terre et les hommes. 

Jean Dhont dans sa thèse, a  écrit :
« …dès la fin de l’époque romaine, et même un peu avant, la circulation par voie de terre fait place à la circulation par eau, entraînant un déplacement corrélatif de la population…. ».

Vers la fin du IIème siècle, mais surtout du IIIème aux Vème siècles, la crise de l’empire romain entraîne la désertification des campagnes, l’abandon des terres cultivées, et la nature reprend ses droits. L’anémie des relations commerciales,  les chemins, et plus particulièrement les célèbres voies qualifiées de « romaines » sont délaissées, ne sont plus entretenues et se dégradent jusqu‘à devenir impraticables. La végétation spontanée s’en empare. L’unique moyen de communication devient la rivière Dives, en ces temps du début de notre ère, le cours et le débit de ce cours d’eau sont beaucoup plus importants que ceux que nous connaissons actuellement.


Chapitre sur l’Historiographie proprement dite de Cabourg.

Ni la géologie, ni la géographie, ne peuvent répondre à la question :

- vers quelle époque l’homme s’est-il manifesté sur le terroir, qui devait se dénommer Cabourg ?


La brièveté du chapitre qui découlera de cette question, signifiera explicitement, l’ impossibilité de présenter dans ces lignes une étude exhaustive. Les seuls éléments que nous pouvons présenter, sont des pierres bizarres, qui semblent intentionnellement taillées, et que des spécialistes ont appelé : bifaces, racloirs, grattoirs, pointes, et quelques autres…. Notre intention n’est pas d’exposer une collection personnelle.

L’objet de ce texte n’est également pas de prendre parti pour telle ou telle hypothèse. On peut constater, cependant, selon F. Bordes, que les «  trouvailles » faites permettent, de dénommer l’outillage à taille bifaciale, et de le dater du Moustérien de -300 / -250.000 à -40 / -35.000 ans avant le présent. D’autres pièces ont autorisé de considérer, que progressivement celui-ci a fait place à des techniques nouvelles ; d‘où éventuellement une présence permanente d’hominidés. Un fait forcément se révèle, et une évidence se manifeste : la présence des marais stabilisant une faune, source certaine de gibiers potentiels.

Une confirmation, enchaîne notre raisonnement : par le biais des études dans les «  Marais de la Dives », nous savons que vers -20 / -18.000 ans toujours avant l’actuel, le climat franchement tempéré et frais favorisa non seulement  l’expansion forestière, mais l’établissement de prairies arbustives ; conjointement le niveau marin se rehaussait.

Le Néolithique, avec la domestication de certaines espèces, la culture de plantes alimentaires, en Basse-Normandie selon Michel de Bouard, semble être l’aboutissement de grands cheminements d’émigrations venus de très loin, après franchissement de la barrière de la Seine . Il faut envisager, que les apports nouveaux se soient propagés de proche en proche parmi les populations autochtones stabilisées par la chasse, et la pêche.


L’ aurore de notre passé  :  ceci pourrait expliquer……cela ?


Si Ptolémée, au IIème siècle de notre ère, a malencontreusement inversé la position de l’estuaire de la Seine, celui de la Touque, et évidemment celui de la Dives, par contre il a correctement positionné à deux degrés prés ( 51°30’ au lieu de 49°05’ ) la baie de Seine.

Strabon, lui a mis en exergue des traits essentiels des cours d’eau normands. En effet, la baisse du niveau marin pendant la période glaciaire, c’est-à-dire pendant pratiquement tout le Paléolithique, a considérablement fait avancer la ligne côtière du rivage Bas-Normand vers le large. De ce fait, il provoqua un approfondissement considérable, et un puissant colmatage des estuaires des cours d’eau côtiers. La remontée des eaux marines, a inversé le mouvement, rapprochant la ligne du rivage de sa position actuelle.

Les grands événements marins qui ont participé à la formation du sol de Cabourg, à la conception de son environnement, ont considérablement influés sur le peuplement issu des vagues celtes aux environs de -900, début de l’âge du fer - Hallstatt, puis vers - 550 début de l’âge du Fer II - La Tène. La fouille d’un cimetière du Halstatt final et du début de La Tène, à Ifs ( 14 ), a considérablement éclairé les zones obscures.

Vers 400 ans de notre ère, une seconde transgression marine, submerge les terres occupées par l’homme. Après une très légère baisse le niveau semble se stabiliser. L’importance, n’est pas sous estimable, le colmatage de l’estuaire de la Dives, permet un espace mieux dégagé et favorise l’accès et même la navigation d’embarcations à faible tirant d’eau. 

Un rapport du citoyen Gervais de La Prise l’Aîné, daté du 22 floréal an IX - mardi 12 mai 1801, dirigeant des travaux d’approfondissement du canal de la basse vallée de l’Orne, il a mis au jour deux navires romain enfouis sous 16 pieds ( 5 mètres ) de tourbe les restes deux navires gallo-romains.

L’énumération hétéroclite faite par César ( De Bello Gallico - II, 34 ), il associe les Aulerques Cenomans     ( Sarthe ), Aulerques Ebuvorices ( Eure ), aux peuples de l’Océan ( maritimae civitates ). Ces  peuples n’avaient aucune fenêtre sur la mer, et nous pensons, que César, confond les Aulerques Lexoviens     ( Lisieux et vallée d’Auge ), avec les autres Aulerques. 

Si l’on se réfère aux Commentaires de César lui-même ( VIII, 31 ), ce n’est que vers -51/-50, que Caius Fabius à la tête de vingt six cohortes obtient la soumission définitives des peuples gaulois de nos régions.


Le nom…..un vestige d’une surprenante épopée.



Il n’est peut-être pas utile de sortir du sujet, mais il est toujours intéressant d’en agrandir le cercle des recherches ! La quête d’une meilleure approche nécessite parfois de cerner très largement ledit sujet.

Dom Paul Piolin dans sa remarquable Histoire de l’Eglise du Mans, nous relate comment les Saxons se sont infiltrés dans le dispositif Gallo-romain au IIIème siècle et au IVème, implantant des colonies durables  sur le littoral de la Manche, en terre normande, en bord de Loire et de la Maine, dans le  Haut-Maine. Ce fait est attesté par de nombreux documents d’Archives départementales  du Calvados, du Maine et Loire, de la Sarthe. 

Selon Grégoire de Tours, les Saxons établis dans le Bessin, et dispatchés en petites colonies la Vire et la Touques, depuis les IIIème et IVème siècles jouèrent un rôle prépondérant dans l’invasion Franque, et nombreux servirent comme auxiliaires dans les armées de l’envahisseur. 

Ces invasions sporadiques préfiguraient celles des  Normen’s - hommes du Nord, de 861 à 882 - …..Normanii,  dans d’autres textes « …piratae Danotum… », plus connus sous le nom de : Vikings = en dialecte scandinave  : vikingar.

Les Saxons surgissent dans l’Histoire vers la fin du IIIème siècle, et se découvrent une vocation maritime, qui les conduisent inexorablement à une migration,
- conséquence d’une surpopulation entre l’Elbe et l’Ems,
- exhaussement du niveau marin qui submerge les grasses prairies  de ces   éleveurs de bestiaux, hors du commun, - l’appât des richesses de  l’empire romain d‘occident,


Les Archives départementales du Calvados, ont été pour la réalisation de ce texte un incomparable  support.

Fusion de races, fondement d’un lieu-dit habité.


Sans nous étendre sur ce sujet, nous pensons néanmoins, qu’il est  indispensable d’effleurer la période dite   «  antique ».

Il est évident, que vers le IIIème siècle de notre ère, au temps de l’anarchie militaire, la Gaule connue de nouvelles invasions : la Pax Romana, avait pris fin. Si des Germains venus par terre erraient pratiquement librement, dans tous les sens, sur le territoire Gallo-romain ; des gens débarqués par mer, s’installaient dans les endroits déserts, isolés, abrités des côtes de la Manche ( agri deserti ), sans rencontrer la moindre opposition.

Un autre fait avéré apparaît, les Ancêtres de nos Aïeux, amollis par trois siècles de  paix et de prospérité, ayant une confiance aveugle dans leurs autorités ; répugnaient à l’utilisation des armes. En l’absence de vestiges, il est toutefois possible d’écrire, et nous nous référons en cela, à des textes d’Historiens dont la compétence ne peut être mis en doute. Au travers de documents de Centres d’archives Bas et Haut normands : il est désormais acquit, que des navigateurs, pêcheurs ou autres, soient venus s’abriter par gros temps, relâcher par mauvais temps, ou tout simplement faire escale dans l’estuaire contrarié de la Dives.

Exactement, comme les Saxons, ces intrépides marins, surnommés par les gens du « Pays » - hommes aux longs couteaux, qui avaient installé et organisé une véritable et solide colonie dans le Bessin, qui se prolongea pendant plusieurs siècles ; dès le IIIème siècle.

Cabourg, ne serait-il pas authentiquement un dérivé de ….. Cat Burg ?

- Bourg, c’est-à-dire, dans la définition la plus originelle : groupement d’habitats,  - Cat, définissant : un endroit, un passage  rétréci.
- Cabourg, le «  Vieux Cabourg »  , n’était-il pas situé sur la rive gauche de la Dives ( Ripa Dive - XIème siècle - rivière divine), à l’entrée du pont dénommé « Pont de Cabourg », en un endroit où la rivière est encore étroite, et va commencer à s’élargir pour former son estuaire en forme de rade, protéger du large par «  la Pointe de Cabourg ».


Plan ancien, non daté, le dessinateur par souci du détail  a précisé la situation du village de Cabourg, le pont avec sa maison de péage, l'importance de la " Pointe de Cabourg " qui à l'époque de la réalisation du croquis semble boisée...?- Document de la Bibliothèque Nationale de France à Paris.

Si Cat Burg, est la plus ancienne dénomination découverte, si Cabourg est d’origine Vieux Saxon / Vieux Scandinave - proche du Westique utilisé par les Francs, on pourrait établir un lien avec : …à proximité nous avons Houlgate : Houlegate- Holgata, qui signifie en Vieux Saxon ou Vieux Scandinave - chemin creux. 

La région maritime de l’estuaire de la Dives présente incontestablement des traces non équivoques de l’implantation de groupes nordiques restés compacts et fidèles à leur vocabulaire. Ainsi, les marais de la Dives exploitaient leurs : dams c’est-à-dire leurs terrains clos de digues, bordés par des dics - digues, draînés par des fliets - bras  d’eau, et amassaient leur récolte sur des hogues - buttes. On trouve, à peine déformé sous l’appellation patois : nez -  cap ; mielle - dune ; grune - bas-fond. Une foule de poissons ont des noms scandinaves adoptés par le français local.

Les Historiens précités, pensent que les navigateurs Saxons ou Scandinaves, sont venus très tôt s’abriter, puis hiverner en construisant leurs baraquements typiques «  Buth - Buth - Buff… », et pour quelques uns faire souche avec  des femmes du pays. 

Dés le début du IVème siècle, les inquiétudes suscitées par l’établissement de véritables colonies de Saxons entre Boulogne et le Cotentin, incitent l’autorité centrale  romaine à réagir : la création du litus saxonicum - ligne de défense contre les Saxons. La crise des effectifs, le manque de combativité de l’armée et même celle des légendaires légions : rend cette ligne inefficace. Les hommes valides fuient les campagnes, désertes les villages pour ne pas être enrôler de force dans l’armée, laissant les femmes seules pour vaquer aux occupations quotidiennes.

La première apparition notable de Saxons dans l’estuaire de la Loire, et le littoral Normand a été authentifiée en 286/288. Le tirant d’eau ridicule de leurs embarcations, était de 0,90 à 0,95 en pleine charge - soit environ 18 tonnes : représentant 35 à 40 hommes avec marchandises et équipements, ou 20 hommes et des robustes petits chevaux scandinaves. Les cours d’eau n’étaient qu’une voie facile, rapide et silencieuse vers l’accès d’un objectif terrestre ciblé. Excellents cavaliers, ils nourrissaient une véritable passion pour les chevaux, et vénéraient leur monture.

Nous nous sommes amplement  documenté et  inspiré de la Chronique Anglo-Saxonne - Anglo-Saxon Chronicle de B. Thorpe. Ils exploraient tous les cours d’eau à bord de petites embarcations légères, en peaux d’animaux tendues sur une structures en osier, et choisissaient leurs objectifs. Ils n’hésitaient pas à s’installer aux meilleurs emplacements le long d’une vallée d’un cours d’eau . 

En un lieu précis,  là où il y avait une possibilité de créer des herbages, Ils s’implantaient, et dans de nombreux endroits ils faisaient faire souche avec une femme du pays. Éleveurs expérimentés, vêtus de peaux de bêtes, ils se nourrissaient de laitage  ( lait -beurre - crème - fromage ), de viande de porc, et de poissons ( frais - séchés - fumés ). Ils connaissaient  et utilisaient l’inertie thermique de la terre, dans la construction de tous leurs bâtiments.

À  la fin du Xème siècle et au XIème, une certaine diversité fait place à la relative uniformité qui caractérisait la vie rurale. 

Cette colonisation rurale/maritime, est très complexe, et singulièrement  diffficle à étudier. Nous avons pris connaissance de l’ouvrage de Dudon de Saint-Quentin, de Rollon à Richard 1er, heureusement revu par Guillaume de Jumièges : le récit est plus assimilable, bien que succinct sur les ducs de Normandie Richard II, Richard IIII et Robert.

L’expansion de la mise en culture vivrière de parcelles de terre au XIème siècle, vers 1069, se juxtaposant à la pêche et à l’élevage, apporta à l’alimentation un plus qui contribua à l’accroissement de la population. Aux produits laitiers, aux poissons séchés et aux coquillages s’ajoutent désormais le pain avec la culture du blé, de l’avoine et du seigle, des légumineuses. 

Un fait ressort, Cabourg connait au XIème et au XIIIème siècles, une forte expansion démographique, clairement attesté par les documents sus évoqués, ne pouvant néanmoins pas être évalué quantitativement. 


Quand le village de Cabourg……s’érige en ville, et devient  une prestigieuse Station Balnéaire.

.… de la notion de « feux », à une population urbaine !


Le « feu », du latin « focus » signifiant foyer - a été un terme fiscal, désignant une famille, et quelquefois les collatéraux, résidant au même endroit, dans la même maison «  la chaumine » ; devenue chaumière.

Dans le 14éme volume de la « Société des Sciences, arts et Belles-Lettres de Bayeux », édité en 1924. Page 75 - chapitre sur les « Les noms des rues de Bayeux », nous avons trouvé  pages 84 et suivantes :
« Le chemin de Bayeux à Longues et à la mer, est rattaché à la Grande Rue ( Carrefour du Goulet), par les rues Alain Chartier, Cabourg, et d’Aprigny.

« La rue de Cabourg, autrefois - rue de Cabort, s’est nommée - rue de l’Unité pendant toute la période révolutionnaire. Pluquet , dans Essai Historique, page 116, explique que Cabort/Cabourg, signifie - bourg des Cadètes : tribus gauloises, réputée pour être belliqueuse, intelligente, ayant le sens du civisme. 

Mais il n’explique pas, le pourquoi de ce nom à cette rue.

Guillaume le Conquérant, en fondant l’abbaye bénédictine de Saint-Étienne, à Caen parmi les nombreuses libéralités qui lui prodiguait,  lui a donné Pont-de-Dives - Pons Divoe *30, comme nous l‘avons précédemment écrit. 


Acte de donation daté du  14 avril 1069, de donation rédigé par Guillaume le Conquérant - Archives Nationales de  Paris.
Dans le «  Grande Charte de fondation de Saint Étienne de Caen, Guillaulme le Conquérant fait don de ses terres de Rots, de Cheux, d’Allemagne, d’Étavaux, d’Ifs, d’Hubert-Folle, de Bourguébus, de Bras, de Dives, de Cabourg - A.D.14 - notice de 1868 de N.D. de Dozulé.


Acte épiscopal rédigé entre 1089 et 1095 - Document des Archives Nationales de France à Paris.

Mais l’analyse de l’acte par lui-même nous éclaire : Cabourg, et les deux masures situées sur la rive droite, selon la paléographie du texte originel, devaient être dénommés indifféremment : Pont de Dives, très exactement comme ont dit : Pont l’Évêque, Pont Audemer,…. 

Le premier était un fief, ses colons et vavasseurs qui y résidaient, ….conditionnarii seu liberi homines…., mais également et surtout les droits et coutumes ordinaires qui dérivaient de la propriété du rivage maritime *26. 

Il est évident, que les deux masures citées dans un acte en bas-latin du XIème siècle de l‘abbaye de Troarn, n’impliquaient pas obligatoirement un fief. Elles devaient-être une sorte d’ oratoire, remplaçant une chapelle consacrée.  

Semble-t-il peut-être même un pied à terre pour les religieux venant officier à Dives, et à Cabourg. Cela a vraisemblablement évolué en un hébergement avant d’embarquer sur un navire pour l’Angleterre. Il ne faut pas oublier que presque toutes les abbayes normandes avaient Outre-Manche, des maisons sœurs dépendantes.

Richard Cœur de Lion, confirma cette donation, en ce qui concerne Dives, qui se situait à plus d’une demie lieue dudit pont ; par une Charte en 1191*32 . Dans ce document, Richard reconnaissait que l’abbaye avait la complète propriété du port avec toutes ses coutumes et libertés, et le varech de mer. 

Qu‘elle avait le droit de percevoir une taxe sur les marchandises chargées sur les navires qui entraient et sortaient de la rivière. Que ce droit, ainsi que ceux du varech et de la pêche, s’étendaient depuis le pont jusqu’à la pierre que l’abbaye avait fait placer sur la rive gauche devant la chapelle, de Saint-Michel de Cabourg. Dans cette dernière paroisse, outre la pêche, et les droits d’usage dans les marais de Cabourg, il y avait la chasse aux oiseaux de mer. Sur un plan informe, en très mauvais état, aux Archives départementales du Calvados, il est possible de voir et de compter treize mares à gibier sur la côte au XIIIème siècle.

La coutume sur le poisson produit de la pêche à Cabourg, donnait un revenu considérable, si l’on en juge par la transaction du 29 avril 1501 *33.

D’après un arrêt de l’Échiquier de Pâques rendu à Falaise en 1217, l’abbaye « …..avait la seisine des craspois qui fu à Caborc……*34. ». Quant au droit d’ancrage et de terrage des navires, il était d’un sou par tonneau entrant et sortant du port à Cabourg*35.

En mars 1877, des violents coups de mer ont détruit sur une longueur de 200 m., la charpente de la digue à l’ouest du casino. Le Casino lui-même et ses abords immédiats n’ont subi aucun dommage. La généralisation des bains de mer, a contraint la Municipalité à effectuer des travaux de protection de première urgence.

Cabourg, suite à la demande d’audience de Devaux, le 8 mai 1892 ; a été distraite le 12 mai 1792 - t.XLIII, page 296, du district de Pont-L’Evêque, et réunie au district de Caen ( Archives Parlementaires de 1787 à 1860 ).
Armes de Cabourg, selon Joseph Denais- officier d’Académie.
« de sable à la bande d’argent chargée de trois besans de gueules »
- en termes d’héraldique : d’or et d’argent se passent de commendataires ; sable est noir, et gueule désigne la couleur rouge.

Un sceau existe aux Archives Nationales de Paris
Établissement d’une école de filles le 21 avril 1879, montant de la dépense : 28.875 fr. Le 27 septembre 1926, Monsieur Charles Bertrand, créateur de Cabourg, maire depuis 30 ans, a été fait chevalier de la Légion d’Honneur.

Jean-Louis, Xavier, et Marie Julie, Aurore, publié le 16 janvier 1853 ; le 23 janvier 1853, entre Tancrède Antoine, Jean-Louis, et Baley Marie , Eugénie, publié le 16 janvier 1853.

Dans le Registre des décès de l‘année 1853, le Maire de Cabourg a inscrit,
- le 12 mars 1853, Cleret Jean Charles, né et domicilié à Cabourg, âgé de de soixante huit ans, propriétaire-pêcheur, veuf de Marie-Catherine Renoux, est mort en sa maison ; le 1er avril 1853, Sevreste Noël, Marin, Jacques, veuf de Marie, Jeanne Duchemin, profession de retraité des Douanes, né le 11 mai 1775, est mort en sa maison ;  le 3 juin 1853, le décès de Céron Pierre, Paul, né à Cabourg, 
âgé de quarante huit ans, cultivateur, mort en sa maison ; le 27 octobre 1853, Duvallon Charles Eugène, âgé de vingt jours, fils d’une femme inconnue, est décédé en la maison de Charles Jacqueline, en présence de Le Trouleur Pierre, Louis, Garde Champêtre, domicilié à Cabourg et de Morel Thomas, profession d’instituteur, domicilié à Cabourg, le Maire Miocque Parfait s’est déplacé et  s’est rendu sur place pour rédiger l’acte .


*30 - Le nom de Cabourg  précisé dans la Charte de 1073, elle-même insérée dans le Cartulaire, est dénommé «  Pontem Divoe » ; la Charte d’Odon - 1068, évêque de Bayeux : « Burgo Divoe cum antiqua capella usque ad Pontellum… » .
*31 - La Charte de 1073, vidimée en 1273 par Philippe le Hardi, et en 1468, par Louis XI ( Archives du Calvados - Cartulaire Normand n°826 ).
*32 - Charte de Richard en 1191 : Portum Divoe.
*33 - Inventaire des Chartes de 1672 - registre in-f° H. IV.
*34 - Etabl. et cout., publié par M. Marnier, p.132.
*35 - Enquête faite par les juges de l’Amirauté de Dives, le 10 juin 1665.
         Sentence de l’Intendant de Caen le 8 août 1736.


Vers l’an mil, s’organise la Société féodale en Normandie, comme dans toute les région. Elle va régir le royaume de France pendant cinq siècles. , jusqu’à la fin  du XVème. Cette société, est comme une pyramide, construite selon le principe  : Tout homme dépend d’un homme, toute terre dépend d’une terre.


Cabourg…,la féodalité : un nom, une terre, un fief, une seigneurie….,


La colonisation rurale par des hommes venus d’un «  Pays Scandinave », n’est pas facile à étudier. Il est donc évident que les lieux comme Cabourg, ayant un anthroponyme nordique, ne soit pas un peuplement pouvant être daté de l’âge des «  Vikings », mais un nom réadapté au nom d’un seigneur.

Aux environs de l’an 1000, une nouvelle forme de société s’organise. La société féodale, qui va régir la France, c’est-à-dire le royaume ; pendant cinq siècles. Cette société, fonctionne très exactement dans le sens descendant d’une pyramide : Tout homme dépend d’un homme, toute terre dépend d’une terre.

Cette terre dénommée : fief, du dialecte Westique - utilisé par les Francs / et les Saxons : fëhu qui signifie : troupeau. Chaque fief appartient à un vassal, à qui il a été concédé par un suzerain.

Chaque suzerain protège et garantit le fief de son vassal, qui lui doit en échange le service militaire et une redevance. Cette notion, explique le pourquoi du titre d’ écuyer de quelques-uns des possesseurs du fief de Cabourg. Quant un seigneur vendait, ou cédait son fief, les  serfs, manants ou vilains étaient transmis de la même façon que la terre, le cheptel vif - le bétail, les bâtiments.

Malheureusement, 1343 va provoquer un enchevêtrement de conflits complexes, divers par leurs origines comme dans leur forme, frappant le pays, et dura un peu plus de cent ans.

Au sommet de la pyramide féodale, il y avait évidemment le souverain - le roi, qui était le suzerain des ducs : en l’occurrence le duc de Normandie ; qui à son tour était suzerain de l’abbaye bénédictine de Saint-Étienne aux Hommes de Caen. À défaut d’une abbaye, le vassal  pouvait être un comte. Chaque comte a plusieurs vassaux dont les fiefs sont des châtellenies, vicomtés ou vidamies. Plus bas dans la hiérarchie, on trouve des seigneurs vassaux de moindre  importance.

Il semblerait, il faut être très prudent, que le premier seigneur de Cabourg qui apparaît dans un acte  aux A.D.-14, serait un Robert de Cabourg vers 1158. Ce nom figure pour plusieurs fiefs dans des confirmations de bien appartenant à l’abbaye Saint-Étienne de Caen. Quand Philippe Auguste monte sur le trône de France en 1180, il chasse souvent en forêt et dans les marais, il réglemente, et le droit d’usage des Cabourgeais de l’époque ; est encadré.


….le fief de Cabourg : terra Caburc - la terre de Cabourg.


Le fief de Cabourg, était limité par la rive gauche de la Dives, au nord par la Manche. Il couvrait les dunes - la baillée des dunes, entre le hameau  et ces dunes, il y avait la Garenne, puis une partie septentrionale du marais avec les bois, y attenants. Un droit de pontage - avec la possession du pont, et droit d’ancrage pour l’amarrage des navires, complétaient le droit de pêche, et de varech.


Document des Archives Nationales de Paris.


Croquis aux Archives Nationales de Paris, représentant le schéma de la capitainerie.

Dans les Cartulaires de plusieurs abbayes et prieurés on trouve également le droit de pêche à l’anguille, très prisée à la table des seigneurs, les droits de chasse aux gibiers d’eau à la mare - devenu au fil du temps le     « gabion »,  d’où les nombreuses mares toujours existantes.

On  peut considérer que les premiers seigneurs de Cabourg, désignés par l’Abbé   ( supérieur de l’abbaye Saint-Étienne de Caen ), ont été possesseurs des alleux francs de garennes et de Cabourg.

Ils étaient complètement indépendants, puisque le système féodal n’était pas encore, le droit sur les marchandises transportées par péniches sur la Dives en amont de Cabourg.


Document des Archives Nationales de Paris.

Il est difficile de dire que le fief de Cabourg, était un fief riche et important, puisque constitué de sables et de marais, néanmoins une certitude transparaît, de par ses droits aussi  variés que nombreux, le revenu de la seigneurie de Cabourg, n’était pas négligeable en espèces sonnantes et trébuchantes.

Lors de la prise de possession du fief de Cabourg, outre le titre , le vassal était tenu de faire acte de foi et hommage à son suzerain  direct, c’est-à-dire à l’Abbé, le supérieur de l’abbaye de Saint-Étienne ( l’abbatiale a été consacrée en 1077, par Jean d’Ivry, archevêque de Rouen ). De fournir  un acte détaillé d’aveu et dénombrement, sorte d’inventaire des biens faisant partie du fief. En cas de guerre, chaque vassal lavait obligation de lever d’équiper un certain  nombre d’hommes de guerre et se mettre avec eux au service de son suzerain. Le vassal qui manquait à ces devoirs, était traduit en justice pour forfaiture, et tous ses biens étaient confisqués.

Aux environs de l’an 1000, dont l’approche avait été si redoutée ; a été marquée par une très grande misère. Dans son « Histoire de France », éditée en 1837, Henri Martin, évoque cette douloureuse période,
« à la fin du règne, ce fut la famine autant pour les  riches que pour les pauvres ; on rongea l’écorce des arbres dans les bois, on brouta l’herbe dans les près. Les hommes disputaient aux loups les cadavres des morts de faim….. ».

Au point de vue religieux, Cabourg, faisait alors partie du diocèse de Bayeux.

Son nom de Cabourg apparaît cité dans une Charte en  bas-latin de l’abbaye Saint-Étienne de Caen au XIème siècle. Incontestablement fut un grand protecteur des moines. Il créa et favorisa l’abbaye bénédictine de Saint-Étienne de Caen, mais également celle de Saint-Martin de Troarn.

Trois grandes Chartes de donation sont connues : 1059, 1068 et 1082-1083. Un mandement sans date, mais très certainement antérieur à 1072-1073, nous apprend que le roi, Henri 1er, avait autorisé les moines de l’abbaye de Troarn à prendre dans les salines de Cabourg, Varaville et Salenelles, tout le sel nécessaire.

Un document à la B.N.F. de Paris, indique que les « salines Cobourg pour Cabourg », sont très anciennes, puisque Harold, roi Danois, c’est en ce lieu qui débarqua au IXème siècle.

Dans son  histoire, Cabourg, hameau, puis beaucoup plus tard village, sans défense a fait les frais de la guerre.

Les habitants de ce petit groupement d’habitats, avait cependant des droits d’usage dans les bois  et marais  avoisinants, dans les dunes et sur la plage à marée basse. On les retrouve dans plusieurs documents au «  fond ancien » des Archives départementales du Calvados. Il semblerait que les premiers remonteraient à Philippe Auguste, dans un acte en bas-latin en date de 1212.


Charte en bas latin accordée en 1209 par Philippe Auguste - Exemple type - Document des Archives Nationales de Paris.

En fondant l’abbaye Saint-Étienne à Caen, Guillaume le Conquérant s’est montré très généreux, mais en réalité il désirait avant tout le pardon de ses très nombreux péchés, et tout…..particulièrement lourds.

Dans la Charte de 1073, insérée dans le Cartulaire Normand : Cabourg-Dives portent le nom de Pontem Divoe - Pont de Dives ; la Charte d’Odon, évêque de Bayeux ( 1068 ), on trouve :…Burgo Divoe cum antiqua capella usque Pontellum…

C’est vers 1050, que ce développe dans le  duché de Normandie une aristocratie tout à fait nouvelle ; on découvre que la plupart des premiers représentants de lignages, comme celui de Cabourg, ne sont apparus que vers cette date. À la différence de ce que l’on a pu voir dans l’ensemble du territoire national, ces hommes, comme les Cabourc/bourg, ne se rattachaient pas à des familles de l’aristocratie Carolingienne. Ils descendaient souvent, directement, de  commandant de bateaux nordiques : les Chefs. Nombreux sont ceux qui plus tard ont revendiqué cette appartenance.

En 1075, la société féodale normande est une réalité. Toutefois, toutes les terres ne sont pas systématiquement des fiefs, mais les rapports qui existent entre les cadres de cette société, sont exclusivement féodaux. Dans l’un des « Grands rôles de l’Échiquier des comptes  du duché de Normandie » rédigé en en 1164, on trouve à la page 363 : De Willelmo de Diva 20 sols pro eodem ; 364 : De Roberto de Caborc 10 sols pro plegia *36 .

On  peut considérer que les premiers seigneurs de Cabourg, désignés par l’Abbé  ( supérieur de l’abbaye Saint-Étienne de Caen ), ont été possesseurs des alleux francs de garennes et de Cabourg. Ils étaient complètement indépendants, puisque le système féodal n’était pas encore organisé. 

Richard Cœur de Lion, en 1189 assigna à l’abbaye Saint-Étienne de Caen le port de Dives avec la Coutume que tous les voyageurs qui partaient ou arrivaient devaient payer un droit à l’abbaye.


À Cabourg, dans les années 1900-1910, il existait encore des « pêcheurs de grève », succession héréditaire…..coutume ancrée..traditions….? - Document des Archives départementales du Calvados.

Ascelin de Cabourg, seigneur du lieu qui avait contesté ce droit fut condamné par le témoignage des dix jurés,  X legitimorum hominum……Il fut reconnu aux Assises de Caen que cette abbaye devait avoir 88 quartiers - quarteria, de sel chaque année dans les salines de Cabourg.

La mort de Philippe Auguste en 1223, puis celle de Louis  VIII en 1226,  entraîna des troubles dans toute la Normandie, Cabourg de par son isolement resta très extérieur à ces événements.

Le positionnement de Cabourg dans l’estuaire de la Dives,  mitoyen au port de Dives ( de cette époque ), offrait à ces deux villages de riches possibilités d’échanges avec l’extérieur par la mer, bien que mal reliés avec l’intérieur. Le droit de pêche en ce même lieu jusqu’à la pierre « tofus » qui avait été placé devant la chapelle Saint-Michel de Cabourg, et du droit de varech en totalité.

En 1295, une enquête sur les chaussées pouvant être submergées par la Dives, de la région de Corbon, de Troarn et de Varaville, par Guillaume du Grippel, vicomte de Caen, conformément à un arrêt de l’Échiquier de Normandie, siégeant - À Cabourg, dans les années 1900-1910, il existait encore des « pêcheurs de grève », succession héréditaire…..coutume ancrée..traditions….?


 Document des Archives départementales du Calvados.

En 1295, une enquête sur les chaussées pouvant être submergées par la Dives, de la région de Corbon, de Troarn et de Varaville, par Guillaume du Grippel, vicomte de Caen, conformément à un arrêt de l’Échiquier de Normandie, siégeant à Rouen, et une contre-enquête faite en 1297, contradictoirement avec l’Abbé et Prieur de l’abbaye de Troarn et Nicolas de Villiers, bailli de Caen *37.

Acte du 20 août 1385, la revue au logis de Monseigneur Nicole Painel, chevalier bachelier, parmi 11 chevaliers bacheliers, 47 écuyers, 11 archers, et d’autres est cité nommément Denis de Cabourg, écuyer, seigneur de Cabourg *38.

En 1402, vivait un « Compagnon de Cabourg », écuyer, membre des « Compagnons de Gaule », appellation d’un groupement militaire ; qui était Raoul de Guiberville, seigneur de Cabourg, fils de Raoul II, qui vivait encore en 1397 - Biblioth. De Caen - manuscrit in-4° 220.

Le 28 juillet 1430, un acte manuscrit de la B.N.F. de Paris nous dévoile, que le roi Charles VII, tout en attribuant une rente de 500 livres tournois ( Tours ), a octroyé plusieurs terres normandes, possédées par des seigneurs félons,  à Robert des Champs *39 , seigneur d’Estinot et de Cabourg. Ce même seigneur de Cabourg  avait activement contribué à libérer et à chasser les Anglais du Pays de Caux, d’Honfleur, et d’une partie du Pays d’Auge.

Il est évident, que la reconstruction du village de Cabourg, fortement endommagé par les passages répétés, et alternés des troupes armées anglaises et française, fut l’œuvre de ses habitants, et des possibilités avisées et octroyées du seigneur Robert des Champs. 

Affranchissant les  cabourgeais de certaines contraintes, et favorisant l’élevage dans le marais, il créa les conditions favorables au repeuplement, et au développement de ce site. La culture du sol, demeura sporadique.

Le 15 avril 1502, en «  pleds », une audience est tenue en la maison de Robert Messent, prêtre, à la requête de Jehan Loste, procureur, et Regnault Anquetil lieutenant du Sénéchal, du seigneur suzerain pour mettre en adjudication les héritages qui furent et appartinrent à « ….Paoul….partie parfaitemenyillisible et endommagé de l’acte » des fiefs de Cabourg et de Vignes.

7 juin 1539, un Antoine de Cabourg, écuyer, figurait en nom sur une quittance au Receveur général de Caen. Il est cité comme écuyer - sceau rond de 28 mm. Papier plaqué *40.

Le 7 juillet 1555, un Registre de mariage, nous apprend qu’un traité de mariage a été signé entre Aubin, sieur de Gascoing et en première noce : Robine de Cabourg. Veuf sans descendance, il épousa en seconde noces : Colombe Le Gros. Nous n’avons pas pu établir une quelconque filiation entre cette Robine, et Pierre ou Adam des Champs.

En 1570,  la Manche est fermée au commerce des  Ibériques avec Anvers, par la coalition Anglaise ; fermant virtuellement le port de Dives, et l’abri de l’estuaire de la Dives. Jehan Moullin d’Heauville, le 2 mars 1583 dénombrait le « fief des Maretz », sis en dessus et en dessous de Cabourg *41 - succession  de Pierre Fenry, en la personne noble de Christophe du Moussay .

Louis et Samson de Cabourg , écuyers, et frères ; en 1589, à la mort de Samson, Louis, l’ainé sert une rente de 3.000 livres, à sa belle-sœur veuve et à ses neveux descendants. Ce détail semble établir, une certaine aisance dans la famille de Cabourg, dans le Rôle de la Noblesse Normande du Grand Baillage en 1640 *42.

La plus  grande partie du terrier de 1609 est occupée par les déclarations de 110 propriétaires d’un  fief qui se reconnaissent vassaux de l’abbaye Saint-Étienne de Caen et avouent l’un après l’autre : qui unde maison ; qui  un pré ; une pièce de terre, une masure, une grange ou un clos - «  …..tenir à titre de chef, cens et « droits seigneuriaux portant lods, ventes saisines et amendes quand le cass y eschet, de Messsire Jehan  de  Cabourg……. ».

Le cens à payer variait selon le nature du bien. Ainsi, l’on trouve cité une Françoise Levasseur, pour un  cens de 5 sols tournois par an pour une maison à Brucourt. De la même source, on  constate que le suzerain du fief de Cabourg, tirait plus de revenus de la «  Garenne de Cabourg », que de la «  Baillée des dunes ».

Le 21 février 1609, sous le soixante treizième Abbé : Mariam de Martinbos *43, les religieux de l’abbaye de Jumièges, s’opposèrent à leur Abbé, dans la vente de biens de l’abbaye, pour le remboursement d’une rente de trois cent cinquante sept livres que son prédécesseur avait emprunté au sieur de Tilles.

Ils consentirent qu’on aliéna le fief de Bosc, situé dans la paroisse de Saint-Pierre-des-Meules *44, et Orbec, le fief de Serans-en-Auge *44, et avec une portion du fief de Mesnil-Renouard *44, les vavassorie de La Lande *44, du fief de Varaville *44, du fief de Cabourg *44, celui de La Ville-Juive *44, Colombière et Vitri*44 et quelques autres.

Vers 1650, un officier des Eaux et Forêts, Jacques de Dampierre, entreprend d’assainir des fonds de vallée marécageux. Ces terres drainées par des canaux, sont transformées en prés de fauche, la poursuite et le perfectionnement des méthodes font que vers 1710 / 1725, la quasi-totalité du marais est convertie en
herbages. En 1694, un dénommé Pierre Thomas, sieur du Fossé, écrit : «  …..le revenu du païs consiste en beurre et en laitage…. ».

Les progrès de l’élevage sont surprenants, à la fin de l’Ancien Régime, en 1789, la quasi-totalité des terres humides sont des herbages. Conjointement, c’est la conquête de l’arbre fruitier « le pommier à cidre », qui s’impose, dans une moindre mesure le poirier. Le paysage devenu classique : un horizon limité au nord par un cordon dunaire, s’étendant vers le sud, un vaste terroir verdoyant et humide, bornés par l’ourlé les contreforts du Pays Augeron. L’économie rurale de Cabourg ne se définissait pas nécessairement par les chances de progrès, proclamant nécessairement une réussite ; mais nous le pensons par la ténacité des habitants, et à leur fidélité à leur terre natale.

1615, Jean de Varignies, seigneur de Blainville-sur-Orne, de Cabourg, et de la Poterie, maître de la garde-robe du roi, Conseiller d’Etat, Chevalier de l’Ordre, Lieutenant au gouvernement du baillage de Caen, était compté parmi les amis du Maréchal d’Ancre, et de ceux du duc de Luynes *45.

Nous avons trouvé cité parmi les compagnons ayant accompagné Guillaume le Conquérant en Angleterre, et Robert, duc de Normandie, à la conquête de la Terre Sainte : page 49 - un de Cabourg, également seigneur de Bassille, élection de Valogne, maintenu en 1666 - de sable, à la bande d’argent, chargée de trois tourteaux de gueules - éléments du Nobiliaire héraldique de Normandie dressé par Chevillard suite à ses
Dans le Nobiliaire de France, de M. de Saint-Allais, édité en 1874, réalisé sur les recherches de 1666 à 1667 . Ainsi, dans une autre liasse de feuillets épars aux  A.D-14, on trouve un revenu 15 livres 2 sols 5 deniers en  argents, et 6 poules et demie.

Le sieur de Cauquigny vend en 1688, les fiefs de La Salle, de Turbet et de Cabourg, qu’il avait acquit en 1567, du sieur Payen de La Payennière ; au sieur Costé de Saint-Sulpice.

….plus qu’un passé……l’Histoire y est inscrite.


Peut-on dire, qu’au Paléolithique, le territoire Cabourgeais a été  occupé par des  humains ? Certainement pas. Il est encore moins possible d’écrire, que vers la fin de ce que l’on dénomme «  l’âge de la Pierre taillée » des chasseur-cueilleurs-pêcheurs soient venus sur le territoire communal de Cabourg. Et pourtant les «  galets troués », trouvés en 1938, lors de la réfection d’un  « gabion »,

Le 16 février 1935, Monsieur Jules Morel, Chef de Chantier de l’entreprise Fay, demeurant à Cabourg, en compagnie de Monsieur Henri Surillet demeurant à Blainville, ensemble ils travaillaient dans une tranchée ouverte.

Lorsqu’ils découvrirent sous les coups de leurs pioches une certaine quantité d’objets métalliques recouverts de vert de gris. Il s’avéra, qu’entre autre chose c’était des objets en  bronze, dont deux haches du bronze moyen de -1.550 à -1.100 ans B.C.. Une fouille plus affinée ne donna aucune trace de poterie, ni d’autres objets. Ce qui semblerait signifier que si notre sol n’était pas occupé en permanence, il était néanmoins hanté, parcouru en cette lointaine époque.

*36 - Polyptique d’Irminon - A. Longnon , p.272
         Histoire de l’abbaye de Saint-Etienne.
*37 - Coutumes de Normandie.
*38 - La famille des Champs de Boishébert et de Raffetot, était une puissante et célèbre dynastie de Haute Normandie
Robert des  Champs, fut lieutenant pour le gouvernement du roi à Montivillers. Il laissa deux fils :
- Jehan, seigneur d’ Estinot, marié le 5 juillet 1501 à Marguerite de Plaimbleu,
- Adam, seigneur de Grengues et de Cabourg ( pendant un court laps de temps ), il fut substitut du Roi à la cour de Montivilliers, il épousa Marie d’Escrepintot, dont il eut deux fils, Pierre et Adam, qui se partagèrent la succession le 15 février 1534.
*39- - Nobiliaires de France  t.II- Bibliothèque Nationale de France à Paris.
*40 - A.N. de Paris , T.565, D.12.905, P.3.
*41- - Nobiliaires de France  t.II- Bibliothèque Nationale de France à Paris.
*42 - A.N. de Paris , T.565, D.12.905, P.3.
*43 - Mariam de Martinbos, chanoine de Rouen, fut député pour le clergé du diocèse de Rouen, aux États de Blois en 1576. Il fut nommé syndic du clergé dudit diocèse le 4 février 1568. Il avait déjà été promoteur de la cour ecclésiastique, curé d’Avesnes et prieur de Beaumont-le-Roger. Il possédait la seigneurie de Bosc. Il fut Abbé de Jumièges.
- Meules, canton d’Orbec,
- Serans, commune du canton d’Ecouché,
*44- Le Renouard, canton de Vimoutiers,
- La Lande, seigneurie vassale,
- Varaville, canton de Troarn,
- Cabourg, portion du fief de l’abbaye Saint-Etienne de Caen, sur les marais,
- Villejuif, chef lieu de canton de l’arrondissement de Sceau,
- Vitry-sur-Seine,  commune du canton de Sceau.
*45 - pair de France, créée en  août 1619, au profit de Charles d’Albert, par Louis XIII. 
- Maréchal d’Ancre, Concino Concini - Maréchal de France, marquis d’Ancre, baron de Lésigny, né à Florence vers 1575, mort le 24/04-1617. 

et une Histoire beaucoup plus mouvementée.....,


- Dom Paul Piolin, et la Notitia Dignitatium ( acte romain établi vers la fin du IVème siècle ), signalent des «  colonies saxonnes » *46, dans le Bessin, et plus plusieurs embouchures de la Normandie, en Anjou, et dans le Saosnois ( Sarthe ).

Plusieurs documents authentifiés en font état à la B.N.F. de Paris, et M.-J. Masselin dans sa remarquable étude historique : «  Le diocèse de Bayeux du Ier au XIème siècle », parue en 1898. Ces documents, nous apprennent qu’en 407, des Saxons, de la peuplade : Cattes, ont débarqué et se seraient dans « la petite rade abritée, formée par l’estuaire particulier de la Dives » - l’endroit est cité tantôt : Catlurum, tantôt : Cadetorum Burg c’est-à-dire Bourg des Cattes ; qui est devenu par l’évolution de la phonétique : Catburg *46a - Cabourc, puis Cabourg. 

- au Xème siècle, Hasting, pour les uns, Harold pour les autres, roi des Danois, lorsqu’il se lança à la conquête du Bessin et du Cotentin. 

Toujours selon la même source. Ils auraient installées une base permanente fortifiée « burg ». Remontant la vallée de la Dives, ils s’étaient également installés à Exmes, à Sées, et à Falaise *47.

C’est dans les dunes et salines de : «  Courbon » - Cabourc *48, de nos jours appelé Cabourg qu’il débarqua, puis hiverna avec ses hommes.

Selon Guillaume de Jumièges, livre IV, chapitre VII - Cabourg, est écrit dans les actes anciens du Xème siècle : 

- Cathburgus, est un nom, selon lui, émanant directement du Vieux Scandinave signifiant : passage étroit .

- Dans l’exposé du 1er juillet 1902 - 72ème volume, p.242 à 246, de Monsieur le comte de Neuville, dans la Revue des questions historiques, sous la direction du marquis de Beaucourt, la : « 1ére bataille de la Dives-Cabourg en 858 *49 », nous est amplement commentée,
« Celle-ci par une longue marche de nuit, surpris les retranchements fortifiés, et l’ensemble de l’armée des pillards. Les Francs après de violents et sanglants combats, s’emparèrent des deux forts du pont verrouillant ce camp, puis par un mouvement tournant pour couper toute fuite ; par le village de Dive (s) prirent à revers les défenseurs. Les cavaliers Francs refoulèrent vers le pont les fuyards. 
« À quatre cent mètres à l’ouest le pont et à huit cent mètres, Cabourg ; où  stationnait la flotte ennemie.  Hasting/Harold, débarqué dans l’anse de la Dives vers 850, en un lieu qui fut appelé Cabourg, y installa son camp. Stationné non loin de la grève de gros bateaux, de ceux supporte les grosses tempêtes nordiques.
« Le pont de bois sur la Dives, qui donna son nom au groupement d’habitations de la rive droite, fut fortifié par Hasting. Deux forts s’élevèrent aux deux extrémités de ce passage *50. 
« ……Quoiqu’il en soit, d’après les toutes premières narrations contenues dans le préambule du Cartulaire de Saint-Père, les hommes du Nord ( Norman’s ), après avoir exercés les plus affreux ravages dans les environs de Chartres, avaient assiégé cette ville. Fiers de la force de leurs remparts, les habitants se flattaient de résister à leurs attaques. Mais une nuit, leur vigilance fut en défaut, et ils tombèrent entre les mains de leurs barbares ennemis, qui mirent la cité à feu et à sang, et n’y laissèrent d’un monceau de ruines. 
« La justice divine ne devait pas permettre que de telles atrocités restassent sans être vengées. Les Francs ( les Français de l’armée royale ), accourant de toutes parts, poursuivirent dans leur retour les barbares , tandis que chargés de butin,  ils cherchaient à regagner leur flotte *51 ; attaqués avec fureur auprès de leurs bateaux…………. 
« Les forts du pont protégeant leur base de «  Pont de Dive », les compagnons d’Hasting, avec leurs lourds convois de butins, s’abritèrent dans leur camp retranché. Sur leurs traces, après un repos nécessaire :  l’armée Franque. 
« Au débouché du pont les charges de la cavalerie franque arrivée en contournant « la Butte Caumont » par la «  Vallée de Beuzeval », les fuyards rescapés de la rive droite  furent taillés en pièces ; ceux qui parvinrent à la Dives, pour embarquer furent passés au fil de l’épée, une partie trouvèrent la mort dans l’eau *43.

Quoiqu’il en soit, selon l’auteur, qui insiste, il y a lieu de constater que jamais l’armée royale Française ne remporta une pareille victoire une victoire aussi complète sur les «  Norman’s - hommes du  Nord ».

Un peu plus tard, le roi Louis III, étant dégagé de son accord avec Hasting, remporta la bataille de Saucourt, et le roi Eudes celle de Montpensier.

- En 996, éclata une révolte paysanne, plus connue sous la dénomination de : «  Révolte des petits pêcheurs-paysans ».    

Ceux-ci avaient constitué dans les marécages de la Dives, au Sud-ouest de Cabourg, comme en de très nombreux autres endroits dans le duché de Normandie ; des assemblées contestatrices et opposées au duc Richard II. 

Ils avaient instauré un système : celui de se gouverner eux-mêmes. 

Le duc Raoul d’Ivry fut chargé, par Richard de réprimer sévèrement cette rébellion. 

Il se conforma au désir de son neveu, ce fut un véritable massacre. Les contestataires s’étaient retranchaient dans les marécages de la Dives, au Sud-ouest de Cabourg. Position inexpugnable entre toutes, longtemps ils demeurèrent insoumis. 

Le duc Raoul d’Ivry fut chargé, par Richard de réprimer sévèrement cette rébellion. Il se conforma au désir de son neveu, ce fut un véritable massacre. Mais, aux environs de Varaville et Cabourg, pendant longtemps, dans les marais de la Dives, l’insécurité régna - « révolte normande » *52.


Gros plan sur une carte I.G.N., où les zones marécageuses sont surlignées en bleu ciel, et l'actuelle route Cabourg - Varaville, en orange. Or  ladite route n'existait pas, dans les cartes du XIIIème siècle -XVème, seul existait une sorte de grossier chemin forestier.

- Le 22 mars 1057, se déroulait la très célèbre bataille dite de « Varaville », entre Varaville et Cabourg. 

Conséquence inéluctable de la sévère et cuisante défaite infligée par Guillaume le Conquérant au roi de France Henri 1er à Mortemer en 1054. Le roi, rancunier, voulant redorer son blason et rattacher la province  de Normandie à la couronne s’allia à Geoffroy II d’Anjou dit Martel. 

Geoffroy II, comte d’Anjou de 1040 à 1060, après s’être emparé par traitrise du Mans en 1057, s’était lui-même autoproclamé comte du Maine. 

Or Herbert II, comte du Maine moribond, fils de Hugues IV, comte du Maine, avait fait son testament en faveur de Guillaume, duc de Normandie. C’est Robert de Courteheuse, fils de ce Guillaume, marié à Marguerite du Maine - encore mineure ; qui devait succéder à Herbert II comme comte du Maine. Mais, aux environs de Varaville et Cabourg, pendant longtemps, dans les marais de la Dives, l’insécurité régna - « révolte normande » *52a.

Henri 1er et Geoffroy d’Anjou, alliés par intérêt, remontent par Alençon, contournent, évitent Falaise qui devait les retarder. Puis par Caen, saccageant, détruisant, incendiant, tuant tout sur leur passage, semant la terreur ils poursuivent dans sa retraite vers Varaville le duc de Normandie. 

C’est entre Varaville et Cabourg  dans les marais de la Dives que Guillaume II dit le Bâtard ;  après les avoir attirés, les attendait. Guillaume, avait quitté Falaise, avec une troupe très inférieure en nombre : environ 700 chevaliers, et fantassins. Devant une force numérique très supérieure, le duc se replie en bon ordre, refusant tout contact en pays découvert qui lui serait nettement défavorable. 

Avec ruse il dispose sa petite armée, en l’éparpillant dans la végétation subaquatique de part et d‘autre du chemin de Caen à Honfleur, par Cabourg. En première ligne ses redoutables archers normands cachés dans les grandes touffes d’herbes, qui vont faire impunément merveille. La cavalerie, camouflée dans l’épaisseur des  bois de Varaville, anéantira le moment venu les fuyards en débandade en leur coupant toute retraite.

Les hommes à pieds de l’armée normande feignant la fuite en avant, sont chargés d’attirer les assaillants le plus loin possible vers Cabourg.

La voie est très étroite, elle serpente en continue, tolérant deux à trois hommes de front. En certains endroits la voie en question est difficilement praticable parce que submergée; L’époque a été délibérément choisie par Guillaume, qui n’a rien laissé au hasard. Les marées d’équinoxes ont inondé les marais de part et d’autre, obligeant les assaillants à s’étirer en longues files. L’environnement où les taillis alternent avec les hautes touffes herbeuses est baigné par des eaux saumâtres et agitées.


aspect du marais.......


Autre vue, et gros plan sur le marais.....

L’attaque intervient, brutale, impitoyable, rapide lorsque la quasi totalité des ennemis Angevins-Français sont engagés dans ce véritable piège, les cavaliers en tête, et disséminés parmi la longue file de fantassins qui s’étire. La soudaineté de la pluie diluvienne de flèches, tirée par des archers invisibles déconcerte, effraie les étrangers assaillants. Les deux premières salves  sont particulièrement meurtrières. Les chevaux sans cavalier effrayés, s‘emballent, piétinant sur leur passage les hommes à pied, qui bousculés tombent dans l’eau froide et se noient.

Cette colonne assaillie de trois côtés, n’ayant aucune protection, reculent, se sauvent par où elle est venue. Rapidement c’est une débandade, qui se transforme en déroute effrénée. Les fantassins normands, font demi tour et attaquent les survivants, qui fuient. C’est le moment où les chevaliers normands Guillaume en tête taillent, coupent et tuent. Le roi et Geoffroy blessé, ne doivent leur salut que de la seule providence. Le roi de France, petit fils de Charlemagne abandonne définitivement ses rêves de grandeur, Geoffroy II, comte d’Anjou, ne sera jamais comte du Maine, et ne survivra de peu à ce  désastre. C’était le 22 mars 1057.

*46 - Ils s’installaient sur la terre ferme, à proximité immédiate d’un cours d’eau ou d’un plan d’eau, ils excellaient dans l’élevage de bovins en terrain très humide, et à la pêche. Ils construisaient des habitations longues et étroites en briques d’argiles séchées au soleil, avec toitures den bottes d’herbes aquatiques. Leurs habitations s’appelaient « Budh  *» », plusieurs habitations un « Burgh ».
*46a - Analecta Bollandania - t.XIX - 1900.
*47 - Orthographe officielle par suite d’une altération introduite au XVIIIème siècle, selon Paul Picard
*48 - Paul Allard
*49 - Ordinal de Saint-Pierre-sue-Dives - pages 110 à 118.
*49 - Bibliothèque Nationale de Paris
Cartulaire de Ponthieu
*50 - Bibliothèque Nationale de Paris
Cartulaire de Ponthieu
Manuscrit 10112 - folio 7 verso : fond latin
Invasions maritimes des normands dans les Gaules -  P. Capefigues ; 1823 - in8.
*50 - La première apparition notable de Saxons dans l’estuaire de la Seine, a été authentifiée en 286, selon  « Les Chroniques de l‘abbaye de Jumièges » . En 565, Fortunat décrit les Saxons fidèles de l’évêque de Nantes. L’expansion terrestre se fait méthodiquement par une progression  le long  des fleuves côtiers. Leurs embarcations admirablement profilées, étaient capables de naviguer pratiquement  dans des cours d’eau de profondeur ridicule, selon de récentes études réalisées par le C.N.R.S. sur des épaves retrouvées dans la vase de l’estuaire : le tirant d’eau était de 0,90 à 0,95 en pleine charge - soit environ 18 tonnes : représentant 35 à 40 hommes avec marchandises et équipements, ou 20 hommes et des robustes petits chevaux scandinaves.
Les cours d’eau n’étaient qu’une voie facile, rapide et silencieuse vers l’accès d’un objectif terrestre ciblé. Outre la ruse, la sûreté du coup d’œil, l’extrême promptitude à réagir, ils possédaient la science infuse de la complexité de la navigation sur une rivière. Excellents cavaliers, ils nourrissaient une véritable passion pour les chevaux, et vénéraient leur monture.
*51 - Cartulaire de Saint-Père - t.I, p.7 à 9 - Les gros bateaux à l’ancrage dans l’estuaire de la Dives.

*52 - Grand Cartulaire de l’abbaye de Jumièges - fol.3067 - n°531.

*52a - C’est Benjamin Guérard, prestigieux historien, méconnu, grand spécialiste du Haut-Moyen Âge, qui en 1890, pour la première fois aborda l’Histoire de roi scandinave Hasting. Ces bases : le Fonds ancien de la B.N.F. - Il a régigé les premières pages de la partie la plus ancienne du Cartulaire de Saint-Père, désignée sous le nom de : Vetus Agano.
2 - Grand Cartulaire de l’abbaye de Jumièges - fol.3067 - n°531.

Ce paragraphe sur la bataille dite de Varaville, dénommée également « bataille des Dunes », a été réalisé avec de nombreuses phrases prélevées dans différents textes, de différents auteurs. Nous citerons ci-dessous Wace, auteur prestigieux du XIIème siècle, qui en vers relate l’événement.

Wace semble suivre le roi de France à la trace….

En Normandie sunt entrés
Par juxte Oisme sont passé
…………….
 Par Varaville passera

Benoit de Sainte-More ajoute….

Ci quiil viennent as guez de Dives ;
Ne finasses desqu’à la mer,
Qui sis laissast en paiz aller
………………

Wace, est exact, il précise,

Muntéfu de suz Bastebore,
Vit Varaville, e vit Cabore,
Vit les marez. vit les valées,
………………

La Charte de 1073, insérée dans le Cartulaire Normand, porte : Portem Divae, signalant l’existence de deux masures au pont sur la Dives. Il apparait que le premier fief dépendait non seulement des colons qui y résidait : conditionnarii seu liberi homines……, mais aussi des droits et coutumes ordinaires qui dérivaient de la propriété du rivage maritime - Charte de 1073, vidimée en 1273, par Philippe le Hardi, et en 1468, par Louis XI *53. 

En 1077, plusieurs Chartes dont Gallia Christina, nous indiquent une donation effectuée par Guillaume le Conquérant, à l’abbaye bénédictine Saint-Étienne de Caen, et une autre faite par sa femme Mathilde, à l’abbaye de La Sainte-Trinité de Caen. Par la première il donne les villages de Cabourg et d’Allemagne, avec les colons et les hommes conditionaires ou libres : 
« ……cum colonis et conditanoriis seu liberis omnibus…… » - un homme donné avec sa terre. Ce point précis semble indiquer que l’homme en question est titulaire du fief, c’est-à-dire de la terre en vassalité avec l’établissement religieux, qui lui est son suzerain.

Une Charte de 1191, par laquelle Richard Cœur de Lion, confirme ce fief, la donation à l’abbaye Saint-Étienne de Caen, et toute les coutumes et libertés. Les droits sur le port, et les navires chargés de marchandises qui entraient et sortaient de la rivière. Les droits de varech et de pêche en mer. À Cabourg outre la pêche en mer et en rivière, il y avait la chasse. En 1187, il existait treize mares à canards sauvages entre Cabourg, et l’embouchure de la Dives *53a.

- Le Manuscrit de Rosny - n°2.120 - II col. P.139 et I col. P.140, datée de 1216,
Fait état de la terre de Cabourg « …terra de Cabourc…. », le roi Guillaume, aurait élevé à la dignité de fief la terre de Cabourg, en complète vassalité de l’abbaye Saint-Étienne de Caen.

En 1231, Jean de Cabourg, écuyer, et son épouse Luce, sont cités comme témoins et voisins dans la vente d’un manoir «……  donnent lieu à conjecturer que c’était l’un des plus marquants de la ville ; près du pont et de la rivière….. ».

Au temps de Pâques 1252, dans un procès pendant entre le roi de France, Louis IX dit le Juste, avant l’appellation de Saint-Louis, et l’Abbé du monastère de Jumièges, au sujet d’un droit de pasnage. ; Roger d’Argences ; le sire de Vierville ; Richard de Fierville ; Guillaume du Plessis et Gaultier de Illy *53b. Un arrêt en 1217, de l’Échiquier de Pâques tenu à Falaise, reconnait à l’abbaye bénédictine de Saint-Étienne à Caen, la « …seisine des craspois qui fu pris à Caborc…. ».

En effet, depuis la fin du XIème siècle, c’est-à-dire par une Charte en 1098 ; le privilège de la pêche à l’esturgeon dans la Dives à Cabourg était partagé avec l’abbaye de La Trinité de Fécamp, fondée en 659. Et pour le « craspois », la faculté d’avoir, dans la société des Walmans, autant de navires qu’elle pouvait en posséder en conformité des statuts de cette société *54.

On remarque dans un acte en bas-latin du XIIIème siècle, un Jehan ( Jean ) de Cabourg, écuyer, siégeant à l’Echiquier de la province de Caen, jugeant aux côtés de Richard I de Vauloger, chevalier, seigneur de Vauloger ; de Jean, évêque d’Évreux ; Guy, évêque de Bayeux ; Foulques, évêque de  Lisieux ; les évêques de Coutances et d’Avranches ; Geoffroy, évêque de Sées ; Guillaume de Vernon.
- Cabourg et le Pont de Cabourg, sont dans la dot de l’abbaye Saint-Etienne de Caen, ils ont été aumônées par Guillaume le Conquérant, confirmés par les rois, ses successeurs.

Depuis que le duché de Normandie a été réuni à la couronne, notamment par lettres-patentes en forme de chartes données à Paris, au mois de juillet 1273, par Philippe le Hardy, et de plus, ils ont été maintenus en possession et jouissances par ordonnances contradictoires par Messieurs les Commissaires les 3 septembre 1553, 4 décembre 1575 et 8 mars 1599.

En 1306, Robert Louvet confirme toutes les donations faites à l’abbaye de La Sainte-Trinité, par son père et son oncle, tant en hommages qu’en rentes substantielles, qu’ils avaient le droit de recevoir et de prendre sur l’église de Colleville.

En qualité de principaux seigneurs, ainsi que la donation du patronage de cette église dépendant du fief de Louvet. En plus, et l’acte le précise avec détails, les rentes qu’ils percevaient sur le manoir de Guillaume de Cabourg - ( sceau brisé  ) - manuscrit 352.

Édouard III, roi d’Angleterre, possède en France la province de Guyenne. En 1337, il essaie de répéter, mais à l’inverse, l’opération que Guillaume le Conquérant avait réalisé trois siècles plus tôt dans la conquête de l’Angleterre, qui l’avait catapulté roi de ce pays. En 1344, les rois d’Angleterre n’avait jamais perdu de vue le duché de Normandie.

Si une grande partie des grands seigneurs de la province s’était ralliée au roi de France, une autre partie moins importante avait épousé la cause d’Édouard, roi d’Angleterre.

Ce fut la guerre dite de « Cent ans », qui avec les trêves durera jusqu’en  1453. La libération du roi de France en 1360, prisonnier des Anglais, nécessita le paiement d’une énorme rançon, qui nécessita la création d’une toute nouvelle monnaie appelé « le franc », ayant pour devise «  Francorum Rex ».

Robert III de Rupaillay, 19ème Abbé de Saint-Étienne de Caen, fit valoir ses droits sur les églises de Saint-Nicolas, de Saint-Ouen, et de Notre-Dame de Dives sur les terres de Bretteville, de Putot, de Cheux, de Torteval, de Saint-Pierre-de-Foulogne, de Saint-Samson-d’Aulnay, d’Ifs, de Cabourg, de Saint-Martin, d’Allemagne.

- Le 16 mars 1385, Denis de Cabourg, écuyer, est cité comme témoin dans le règlement d’une somme de quinze francs or, effectué par Perrinet Farcy, écuyer, à Jehan Le Flamant, trésorier, des guerres du Roi, en remboursement des gages en trop perçus, pendant la campagne de Normandie sous Monseigneur de La Ferté *55.

- Le 20 août 1385, ce même Denis de Cabourg, est cité parmi les 47 écuyers de la compagnie de Nicole Paynel, chevalier bachelier, comprenant également 2 chevaliers, 10 archers à cheval, et 11 archers à pieds *56.

- un manuscrit visible à la Bibliothèque de Caen, sous la rubrique : manuscrit de la rue, in-4° 220 . Il cite un Raoul de Guiberville, écuyer, seigneur de Cabourg en 1402. Fils de Raoul I de Guiberville, déjà seigneur de Cabourg en 1397.

Cette dynastie commence, avec Robin ou Robert des Champs de Boishébert, écuyer, seigneur d’Estinot, de Cabourg, et autres lieux, lequel obtint , le 28 juillet 1437 des lettres du roi Charles VII, lettres par lesquelles ce monarque faisait don d’une somme de 500 livres tournois, et tous les biens détenus par les sieurs Jean Marcef, et Simon de La Mothe, bourgeois à Rouen, dont des terres et boys sis à Cabourg.

Lesquels avaient été confisqués par ce qu’ils avaient coopérés avec les Anglais.

Ce Robert d’Estinot de Cabourg, fut lieutenant pour le Roi au gouvernement de Montvilliers, sous Jacques de Brézé et le comte de Maulévrier, ainsi qu’il apparaît dans un acte du 20 août 1465, où il est question de Jean, fils aîné de Jacques de Brézé, issu du mariage en 1437, avec Perrette de Cabourg .

Ce Jean, est l’auteur de la branche aînée, maintenue en 1667, par l’Intendant La Galissonnière*56.

Robert d’Estinot de Cabourg, eut deux autres fils :
- un manuscrit de la filiation au 3ème degré de la famille des Champs, confirmé par des «  Preuves de Cour », que François-Adrien des Champs de Boishébert, reçu en 1762, Page du roi Louis XV en sa Petite Écurie.

Adam d’Estinot,  qui porta le titre « de Cabourg », et fut procureur du Roi en la vicomté de Montvilliers, seigneur de Grengues, puis de Boishébert ; et Robert,  qui acheta le fief noble d’Escures, le 3 décembre 1509.

Alliance dans la branche mère avec les de Cabourg.

Au XVème siècle, de fréquentes et violentes contestations éclatent sur la circulation des marchandises  dans l’estuaire de la Dives.

Le droit d’ancrage et de terrage des navires moyennant 1 sou par tonneau, avait été accordé par Henri II Plantagenêt, à deux seigneurs Gosselin et Hugues de Dives, moyennant 4 acres de terre et six muids de vin.

Ainsi, le 13 février 1405, Richard de Baise fut contraint de payer deux tonneaux de poiré. Il en fut de même en 1406 pour Jean Raisois, en 1438, pour le curé de Dives.

En 1472, Jean Daners, fut condamné à 60 livres d’amende, après être sorti du port sans avoir acquitté le droit aux Officiers de l’abbaye. Son navire confisqué, les marchandises saisies. En 1497, Jean Danois, son bateau, et sa cargaison subirent la même mésaventure et les mêmes pénalités.

- L’occupation anglaise de Lisieux et du Pays d’Auge au XVème siècle était un affront permanent et cinglant pour le roi de France. Le manuscrit en français 23067 n°4157, nous apprend que le 7 novembre 1440, les troupes françaises délogent les anglais, et s’emparent de Pont L’Evêque.

La situation des anglais dans la région devenait de plus en plus aléatoire, en de nombreux endroits plus que précaire bien que tenant toujours Lisieux, et quelques points disséminés sur la côte entre l’embouchure de la Touques et la Dives.

C’est ainsi qu‘au cours de l‘été 1443, Robert de Floques dit Floquet, intrépide capitaine français à la tête d’une petite troupe de français, surprit et anéantit un parti anglais supérieur en nombre. Les anglais occupaient solidement  le pont de Cabourg, et Dives, ils en furent délogés par les hommes de Floquet, dont un nommé Robert, seigneur de Cabourg. Un violent et rapide combat s’en suivit. Ceux qui n’avaient pas été tués lors d’ affrontement, furent gravement blessés et quelques-uns capturés.

L’église de Dives enregistra de très graves dommages des anglais s’étant retranchés dans l’édifice. Cabourg et Dives furent libérés, ainsi que la région environnante.

La situation d’Henri VI, roi d’Angleterre, devint de plus en plus hasardeuse sur le continent.

- Le 16 septembre 1554, Anthoine de Fontenay, écuyer, rend hommage pour son fief de Cabourg à son suzerain, Hugues de Juvigny, Abbé de Saint-Étienne de Caen : « ….en tient nuement de nous, par hommage, en ladicte vicomté de Caen, son fief et terre de Cabourc, à court et à usage, et nous en est tenu de faire *57. ».

Une recherches nobiliaires, effectuée, en 1876, document à la B.N.F, nous dévoile qu’en 1437, une Perrette de Cabourg *58, aurait épousé Robin ou Robert des Champs, écuyer, seigneur d’Estinot. 

Lequel, aurait obtenu le 28 juillet 1437, une faveur du roi Charles VII. C’est à cette époque que les seigneur d’Estinot devinrent également seigneur de Cabourg. Sous le gouvernement de Montivilliers, le 20 août 1465, il fut lieutenant à la garde sous Jacques de Brézé et le comte de Maulévrier.

- Nous citons intégralement deux actes manuscrits sur parchemin du datés 3 juin 1453,
« ce qui peut très bien définir : une Perrette, habitante de Cabourg » 

- Fief Quatrehommes,


« Thomas Quatrehommes pou luy et ses nepveux fils de feu Jehan son frère confesse tenir par foy et homage du franc lieu terre et seigneurie de Héauville sous religieux home et honneste frère Rogier de Reviers religieux de Marmoutiers le ienement Quatrehommes contenant quatre acres ou viron assis vers Cabourg jouxte Adrien Lebourgeois et le chemin du Moustiers dont en doibt en pain de gachon *59 et deux geullines *60, de rente chacun an au tems de  Noël - Document scellé de cire rouge

- Fief Henry Roumy,


Le même Thomas Quatrehommes et ses neveux tenaient aussi le fief Henry Roumy de cinq acres en plusieurs pièces situé «  au trans de Cabourg »,

- Bas-Cabourg, où les bornaient Andrieu Lebourgeois, Raoul Colombel, Regnart et Marin dits Moulin « ……et doibt audict prieur quatre boisseaux de fourment mesure de « Heauville…quatre de gaschon *, quatre guellines *60a de rente aux tems  accoustumés…. » - Document sceau brisé.

- En 1455, des plaintes sont déposées par Michel Bonté, procureur du Roi, et les manants et habitants la Vicomté d’Auge, devant Guillaume Cousinot, chevalier et bailli de Rouen,
«  ….pour reson et à cause des ponts et des chaussées, qui sont sur les marest ……de la Dives…….Cabourc estant rompus et défaits se sont ensuivis des gens noiés, des bestes et marchandises perdues.....

- 1575, Extrait du registre de la commission décernée par le roi : «  pour bailler à cens, rentes et deniers d’entrée, les terres vaines et vagues, paluds, marais, landes , bruyères, appartenant à sa majesté dans les baillages de Caen et Cotentin et ancien ressorts, en ce qui concerne les demandes des abbés et religieux de Saint-Etienne de Caen, d’être reçus opposants à la fieffe, vente et aliénation des pièces de terre appartenant au roi, vicomté de Caen, paroisse de Rots, vu que par lettres et chartes, feu Guillaume d’Angleterre, prince et duc de prince et duc de Normandie et du Maine, a donné à ladite abbaye, pour la fondation, entretien du service divin et autres choses, les villages, terres et seigneuries de Cheux, Rots, Cabourg, Pont de Dives…..et autres lieux y déclarés, avec les moulins, eaux, prés, pâturages, forêts, dunes, coutumes et revenus dépendants d’icelle, ainsi que ledit seigneur en avait précédent joui. 

-  le 6 juillet 1606, vivait à Cabourg, messire Jacques Le Duc, écuyer, valet de chambre-chirurgien ordinaire du roi Henri IV.

Il était lieutenant pour Sa Majesté en l’amirauté de France pour les côtes du Havre, siège de Dives, de la Roquette et de Cabourg. Veuf , il eut trois enfants :

. Jacques Le Duc, écuyer, seigneur des Gros, mort avant le 10 juillet 1611, date à laquelle ses frères se partégèrent l’héritage,

.  Gaspard Le Duc, seigneur du Parc,
.  Archi Le Duc, écuyer, seigneur de Fontaine,

- Extrait de la généalogie de la Maison de Touchet,

Le 28 mai 1627, Louis de Touchet, écuyer, seigneur de Beauville, capitaine de la de la côte depuis Caen jusqu’à Dives, adressa un mandement à chacun des curés des paroisses de Hérouvillette, de Robehomme, de Cabourg, de Bavent, d’Amfreville, et de Salennelles, pour leur enjoindre d’en faire lecture aux prônes de leurs églises, afin que les habitants de chacune desdites paroisses se tinssent prêts à partir, à fin d’empêcher les Anglais de débarquer. Par Commission royale du 20 mars 1622, Louis de Touchet, écuyer, seigneur de Béneauville depuis le 10 juillet 1621, est titulaire de la charge de capitaine de Garde-Côte de la mer depuis Caen jusqu’à Dives *61.

Au seizième degré, nous trouvons : Jacques-Alexis de Touchet, écuyer, seigneur de Béneauville, de La Lzuzerne, de Brieux et de Bernières, mousquetaire de la Garde du Roi, capitaine général garde côtes de la capitainerie de Cabourg, chevalier de Saint-Louis, baptisé le 10 novembre 1692. Par lettres de provisions accordées par le roi, prend ses fonctions à Cabourg le 27 février 1720 *62.

- le 13 janvier 1674, une lettre du roi Louis XIV, datée du 6 janvier 1674 modifiait la date de l’important marché aux bestiaux de Saint-Sauveur à Caen.

En lieu et place du lundi, ledit marché était reporté au vendredi. Pour permettre aux carrosses et aux coches venant de Rouen de transiter par Dives, le pont fut reconstruit sur la Dives en 1678.

L’ancien pont en mauvais état, était relayait par des barques ou de petits bateaux à fonds plats, qui assurés le passage dans les deux sens, des hommes et des bestiaux entre les deux rives. Les paroissiens de Cabourg qui désiraient se rendre à l’église de Dives, empruntaient le même chemin.

C’est un nommé Couzin, important propriétaire terrien des deux bords, qui construisit le pont en charpente de bois. Entré dans le domaine public, un droit de passage ( droit de pontage ) de 1.800 livres, était prélevé par passage sur ce pont.

- Le 10 novembre 1692, était baptisé en l’église paroissiale Saint-Hilaire de Bavent : Jacques-Alexis de Touschet, écuyer de Béneauville, de La Lucerne, de Brieux, de Bernières, mousquetaire de la garde du roi, capitaine général garde-côtes de la capitainerie de Cabourg, chevalier de Saint-Louis.

- au XVIIème siècle, on comptait parmi les notables habitants d’Octeville ( 50 ), la « famille de Cabourg », qui portait : de sable à la bande d’argent chargée de trois tourteaux de gueules ».

- Jacques-Alexis de Touchet fut nommé capitaine garde-côtes de Cabourg à Caen par lettres de provisions accordées par le roi Louis XV, le 27 février 1720 *63.

- On peut lire dans les registres de l’église paroissiale Saint-Jean de Caen, diocèse de Bayeux,
« Ce jourdhuy mardy dixième jour d’avril 1753, le corps de messire Jacques-Alexis de Touchet, chevalier, seigneur de Béneauville, la Luzerne, Brieux, Chevalier de l’ordre royal et militaire de Saint-Louis, capitaines général gare-côtes de la capitainerie de Cabourg, âgé d’environ cinquante huit ans, décédé avant-hier, muni du sacrement de l’extrême-onction a été inhumé dans cette église par messire Adrien-Anthoine Achard de Vacognes, prêtre, curé de cette paroisse, en présence de maître  Jean-Jacques Lausmonier, prêtre, et Jacques Chastel qui ont signé * 63a
«  signatures : J.-J. Lausmonier - J. Chastel - A. Acherd de Vacognes ».

Le 5 juin 1720, devant François Boullin et Jacques Andrey, notaires à Caen, messire Jacques-Alexis de Touchet, chevalier, seigneur de Béneauville, capitaine garde-côtes de Cabourg, amortit une rente de 400 livres, au capital de 8.000 livres, dues à Jacques Baillehache, sieur du Hamel et de Fontenay, en vertu d’une obligation souscrite le 21 novembre 1695, par messire Jacques-Alexis de Touchet, chevalier, seigneur de Béneauville, son grand père *64. 

Conjointement avec Jacques-Noël de Touchet, écuyer, et Jean-Pierre de Touchet, fils dudit Jacques de Touchet ; ledit sieur de Béneauville ayant déclaré en même temps que les deniers ci-dessus, payés, faisaient partie de la somme de 10.000 livres à lui présentement fournie et payée comptant par messire Jacques de Touchet, écuyer, et patron de Courcelles, demeurant en sa terre de Rots, envers lequel, pour ce fait, il s’est constitué une rente annuelle de 333 livres 6 sols.  L’amortissement de cette dernière rente, par messire de Béneauville, est constaté à la fin de l’acte que nous analysons, par un reçu de messire de Courcelles, daté du 25 septembre 1720 *65.

En 1727, l’Inspecteur des pêches au Baillage de Caen, dans son rapport annuel écrivait :
« …….Cabourg est dans les dunes, en pays plat, à un demi-quart de lieue de la mer. Ce sont là des plages sablonneuses dominées par le très modeste clocher d’une petite église ; quelques chaumières de pêcheurs sont sur le sable. Les habitants des localités voisines n’y manquent pas de venir chasser les lapins de la garenne de ce village, lesquels sont forts estimés *66 ».

Le 24 janvier 1737, une sentence de l’Intendant de Caen, contre les habitants de Cabourg et de Dives, étend le droit de pêche en mer jusqu’au pont de Cabourg sur la Dives*63a . 

La pêche en mer étant un droit seigneurial.

Le pont de Cabourg, étant en ruines en 1767, l’ingénieur en Chef Viallet rédigea un rapport annexé à un devis pour un projet de sa reconstruction se montant à 37.000 livres. Il fut rejeté. La pêche dans la rivière Dives, depuis son embouchure jusqu’au pont de Cabourg, était considérée jusqu’au XVIIIème siècle, comme une pêche maritime, et dépendait exclusivement de la seigneurie, sauf « faveurs concédées ». 

Une sentence de l’Intendant de Caen, du 24 janvier 1725, sanctionna des habitants de Dives et de Cabourg, pour infractions répétées *67. L’Administration dépensa alors 22.000 livres de réparations. De 1731 à 1771 , la « Garenne de Cabourg » à Monsieur Doublet de Persan, Conseiller au Parlement de Paris. 

On appelait «  Garenne », la portion de terrain couvert d’herbes folles et de broussailles, entre le pont de Cabourg sur la Dives; et la partie droite de la route se dirigeant vers Varaville.

En 1780, ce qui restait du pont primitif s’effondra. L’intendant de Brou, lança l’interdit de passage. Un ingénieur du nom de Le Febvre, de son autorité, avec 700 livres de réparations rétablit le passage sur la moitié de la largeur du tablier.

Dans les Archives Parlementaires, du deuxième trimestre de l’année 1792, on trouve une note manuscrite intéressante, datée du 10 mai 1792.

« L’Assemblée Nationale après avoir entendu le rapport de son Comité de division,, considère qu’il y va de la plus grande urgence de faire cesser l’incertitude des paroisses de Cabourg, de Merville, de Le Buisson, de Robehomme, de Petitville, de Varaville, et de Gonneville-sur-Merville, et de leur donner une administration fixe ».

Suivant le Répertoire, également dénommé Mémorial Périodique des Nouvelles lois de l’Assemblée Nationale législative , page 94 :      

- 501 : par décret du 12 mai 1792, et par la loi du 16 mai 1792 - loi qui distrait du district de Pont-L’Évêque, et réunit à celui de Caen, les paroisses de Cabourg, Merville, Le Buisson, etc.

- Un décret de 1809, ordonna que toute la vallée de la Dive ferait l’objet d’une étude approfondie. Monsieur Lejeune, ingénieur en Chef du département du Calvados est chargé d’établir un plan général des propriétés de la rive droite et de la rive gauche depuis Corbon jusqu’à Cabourg.

Cette étude porte sur la création d’un grand canal s’alignant sur la rive droite de la Dives et coupant l’isthme, pour faciliter l’écoulement des eaux en période de crues. Le 1er mars 1813, un second décret ordonna le dessèchement de la vallée, la réparation de la digue de Cabourg, et l’élimination des méandres de la petite rivière : Dives. L’Annuaire des Cinq départements Normands, édité par l’imprimerie de A. Le Roy, pour l’année 1835, nous apprends page 6 que la population de Cabourg en 1835/1836 était de 276 habitants.

Le 16 février 1850, les intérêts de la Compagnie des chemins de fer de l’Ouest, de la Société des bains de mer de Cabourg, sont communs à ceux des habitants de la vallée d’Auge ; pour les améliorations du bassin de la Dives. L’impérieuse nécessité, pour que le port de Dives soit mis en relation directe avec le lit supérieur de la Dives. Celle-ci creusée, serait rendue à la navigation. Complétée et étendue par la voie ferrée de Mézidon, et le raccordement la ligne Caen - Tours, sans oublier la jonction avec la ligne Paris - Cherbourg.

Une rivalité éclata entre de Brou et Le Febvre. Une suite de discussions interminables assorties de rivalités d’influences. L’intendant voulant réaliser un bac de 3.600 livres, l’ingénieur rétorquant qu‘un bac portant voitures coûte 9.000 livres avec un changement de câble tous les ans. L’ingénieur Lefebvre, ami de Fouqueux, adjoint au surintendant des finances, obtint de Louis XIV, la construction d’un nouveau pont pour 38.000 livres. Ce pont en charpente de bois qui jusqu’en 1869, assura le franchissement de la Dives, entre Cabourg et Dives.

Parution au Journal Officiel, le 8 décembre 1834, n°7.270, 2ème section , l’église de Cabourg est érigée en chapelle vicariale.

Le 19 septembre 1870, le procès verbal des séances et délibérations extraordinaires du Conseil Général du Calvados, sous la présidence de Monsieur Fournet, puis après élection de Monsieur Paulmier, élu par 26 voix ; session en exécution de l’arrêté du 17 septembre 1870 du Gouvernement de la Défense Nationale,

Il a été décidé que sur l’emprunt de 4.900.000 fr. destiné à la construction de chemins de fer d’intérêt local, voté à la session de 1869, 3.000.000 fr. seront affectés à l’achat d’armes, de munitions et d’équipements, destinés à la population civil pour la défense du territoire.

Le département comptant 50.000 gardes nationaux, auxquels il a été distribué 8.000 fusils ; il en manque donc approximativement 40.000. Chaque fusil étant estimé en moyenne à 100 fr.. Lors de sa session du 11 novembre 1870, sous la présidence de M. Pierre, la Société Linnéenne de Normandie, nous informe qu’il y a également les munitions, et l’équipement de volontaires de nombreuses communes du littoral.

Ce 3ème million, serait également destiné aux fortifications, incluant Cabourg. En raison d’une imposition extraordinaire de 0,05 c. par an pendant 14 ou 15 ans, cet emprunt et les intérêts pourrait être intégralement remboursé.  

Dans la France Illustrée - Géographie - Histoire - Administration- Statistiques de  V.A Malte-Brun, t.1 de 1881 - approuvé par le Ministère de l’Éducation Publique, nous relevons,  page 23 - Cabourg, commune du canton de Troarn, 694 habitants.

Une rivalité éclata entre de Brou et Le Febvre. Une suite de discussions interminables assorties de rivalités d’influences. L’intendant voulant réaliser un bac de 3.600 livres, l’ingénieur rétorquant qu‘un bac portant voitures coûte 9.000 livres avec un changement de câble tous les ans.

L’ingénieur Lefebvre, ami de Fouqueux, adjoint au surintendant des finances, obtint de Louis XIV, la construction d’un nouveau pont pour 38.000 livres. Ce pont en charpente de bois qui jusqu’en 1869, assura le franchissement de la Dives, entre Cabourg et Dives.

Parution au Journal Officiel, le 8 décembre 1834, n°7.270, 2ème section , l’église de Cabourg est érigée en chapelle vicariale.

Le 19 septembre 1870, le procès verbal des séances et délibérations extraordinaires du Conseil Général du Calvados, sous la présidence de Monsieur Fournet, puis après élection de Monsieur Paulmier, élu par 26 voix ; session en exécution de l’arrêté du 17 septembre 1870 du Gouvernement de la Défense Nationale,

Il a été décidé que sur l’emprunt de 4.900.000 fr. destiné à la construction de chemins de fer d’intérêt local, voté à la session de 1869, 3.000.000 fr. seront affectés à l’achat d’armes, de munitions et d’équipements, destinés à la population civil pour la défense du territoire. 

*53 - Cartulaire normand n°826 - Société des Antiquaires t.XVI
          Portum Divoe - en 1068 - Archives du Calvados n°155 bis, 190.
*53a - Inventaire des Chartes 1672 - registre in-f° H, IV,
*53b - Grand Cartulaire de l’abbaye de Jumièges - fol.3067 - n°531
*54 - Bibl. de l’École des Chartes- t.1 - 3èm série - p.463.
        Les bateaux de pêche appartenaient au XIème siècle, tantôt aux pêcheurs, tantôt aux seigneurs
        Suzerains, qui possédaient un certain nombre de ces bateaux comme l’abbaye Saint-Étienne. À   
        Dives/Cabourg, une association pour la pêche du poisson à couenne, dite dans un acte en bas-  
        Latin « Societas Whalmanporum ( de whal, signifiant baleine ).
        Extrait du Cartulaire latin de Saint-Étienne.
        Histoire des pêches -t.1, p.238, note 1. 
*55 - Dictionnaire des Familles Françaises anciennes et nobles - tome IX, page 308
        Manuscrit en français 23071 daté du 11 septembre 1443.
*56 - Archives du Calvaire - Inventaires des Chartes de 1672 - reg. In-f° H, IV
        Titre et scellés de Clairambault - registre 83 - folio 6520.
*57 - Recherche de la Noblesse dans la Généralité de Caen, par Barin de La Galissonnière.
        parchemin original, avec sceau en cire rouge de 28 mm. , paraphés - B.N.F. de Paris
*58 - Nobiliaires de France - Bibliothèque Nationale de France à Paris.
*59 - pain brioché, en patois normand, du Pays de Troarn.
*60 - la mesure de Héauville : quinze pots ; 1 pot équivaut à 1 pinte ½. 
*60a - la mesure de Héauville : quinze pots ; 1 pot équivaut à 1 pinte ½. 
*61 - Preuve XCVI  p.105 ; Preuve XCVII p.108.
        le fief du Touchet à Fresney-le-Puceux, confisqué à Jean de Perrières, coupable de rébellion, fut 
        donné par Henri IV à Pierre d’Harcourt, baron de Beuvron.
*62 - Archives de la famille de Touchet.
centre un écu fretté - Registre 46 - fol. 3408.
*63 - Archives de la famille de Touchet.
*63a - Histoire de Bretagne - Preuves t.II ; p.492.
*64 - Inventaire des Chartes de l’abbaye Saint-Étienne
         Archives départementales du Calvados.
*65 - Archives de la famille de Touchet.
*66 - cette quittance porte le sceau en cire rouge de Perrinet Farci ( diam. 0,025 ), et au centre un écu fretté - Registre 46 - fol. 3408.
*67 - Annuaire des cinq départements Normands - 1907 ; A.D.-14.




Carte établie par le Comité de la Défense Nationale pour barrée l’offensive Prussienne en 1870. Le pont de Cabourg franchissant la Dives, a été estimé stratégique , et de ce fait fortifié. De ce point la rive droite et la rive gauche, des fortifications furent envisagées : des remblais de terre et de branchages entrelacés dans des robustes pieux solidement fichés dans le sol, constituait, avec des casemates équipées de pièces d’artillerie ; devaient freiner, retarder l’élan ennemi- Document de la B.N.F. de Paris.

Le département comptant 50.000 gardes nationaux, auxquels il a été distribué 8.000 fusils ; il en manque donc approximativement 40.000. Chaque fusil étant estimé en moyenne à 100 fr.

Lors de sa session du 11 novembre 1870, sous la présidence de M. Pierre, la Société Linnéenne de Normandie, nous informe qu’il y a également les munitions, et l’équipement de volontaires de nombreuses communes du littoral.

Ce 3ème million, serait également destiné aux fortifications, incluant Cabourg. En raison d’une imposition extraordinaire de 0,05 c. par an pendant 14 ou 15 ans, cet emprunt et les intérêts pourrait être intégralement remboursé.  

Dans la France Illustrée - Géographie - Histoire - Administration- Statistiques de  V.A Malte-Brun, t.1 de 1881 - approuvé par le Ministère de l’Éducation Publique, nous relevons,  page 23 - Cabourg, commune du canton de Troarn, 694 habitants.

Le Dictionnaire Géographique et Administratifs de la France et de ses Colonies - t.2 , lettre de  C - D, de Paul Joanne, édité par Hachette. Page 667, en 1892, Cabourg, la commune s’étendait sur 577 hectares, et comptait 1099 habitants, et se situait à 10 mètres du bord de la mer.

Le Pont de Cabourg,
….ou plus exactement son « Histoire ».


En  effet,  si il y a un point qui a un passé particulier, donc une « Histoire », c’est bien le pont sur la Dives à Cabourg.

Certains affirment qu’il y a une corrélation entre cet endroit, et le nom initial de Cabourg ?

C’est possible. Si l’on examine les cartes, ou les plans anciens, il est certain qu’en ce lieu le cours de la Dives se resserre, pour ensuite s’évaser et former l’estuaire « la petite rade naturelle ». C’est également, et précisément en cet endroit ( selon les documents existant à la B.N.F.), que l’antique chemin côtier reliant Caen à Honfleur via Saint-Sauveur-sur-Dives ( Dives ) et Houlgate, franchissait dès le IIIème siècle avant notre ère ( peut-être même avant ), le petit fleuve côtier dénommé Dives, et a vraisemblablement donné naissance au nom de Cabourg. Une relation de cause à effet.


Manuscrit 353, du XIéme siècle aux Armes royales - Document de la Bibliothéque Nationale de France à Paris.



Carte dressée entre  1480 et 152O, situant Cabour ( on remarquera l'absence du g. ), et Saint Sauveur sur Dives, qui n'était pas encore dénommé Dives - Document de la Bibliothèque Nationale de France à Paris.


La découverte d’outils datant du paléolithique, et du néolithique, ne valide absolument pas que les hominidés, qui hantaient l’estuaire de la Dives avaient normalisé le franchissement du cours d’eau par leurs pistes de chasses à cet endroit précis. Par contre, on peut affirmer que nos Ancêtres les Gaulois, y avaient érigé un franchissement. Bien que discutables, les éléments que nous avons glané, nous fortifient sur ce point.


Ecorçoir et grattoir à museau . On remarquera les deux encoches de l'écorceur,  destinées à éliminer l'écorce des badines de coudrier ; les petits prélèvements à l'une des deux extrémités du grattoir pour en assurer le coupant - Collection privée.



Cette autre carte, plus ancienne, nous souligne une côte plus découpée que de nos jours, et le nom de Saint-Sauveur de-Dives. Quant à Cabourg, il ne figure pas, pour la raison, que ce n’est encore qu’un hameau - Document de la Bibliothèque Nationales de France à Paris.


Nous avons tenté de remonter le plus loin possible…….à l’époque de nos Ancêtres, les Gaulois……


Si l’on se réfère aux écrits de Strabon, Posidonios, Vidal de la Blache, et d’autres, 
« ….c’était une histoire déjà longue que celle des voies de terre en « Gaule, quand César à la  tête de ses légions pénétra dans ce pays…… ».


Les voies gauloises trop souvent occultées par les voies «  dites romaines », parce qu’utilisées par les légions romaines lors de la Guerre des Gaules, puis après la capitulation  d’Alésia. Devenues par la force des choses « gallo-romaines », elles n’en demeurent pas moins de « voies authentiquement gauloises ».

De nombreux travaux en différents endroits, dans les départements de la Seine-Maritime, de l’Eure, de l’Orne, du Calvados, ont démontré par des rapports établis par les services archéologiques de ces départements que l’assise de certains vieux  chemins repose sur un radier de grosses pierres posées à plat, en d’autres, directement sur la roche, comblé de cailloutis sur une largeur variable avec un minimum de 3 toises* environ.

* toise de l‘Ecritoire = 1.959 mm.  - Signature incontestable d’un authentique « Chemin gaulois »

Par l’objectivité, il est indispensable de se rappeler :
« …..pour nos ancêtres les Gaulois, le franchissement d‘un cours d‘eau, était un lieu divin, il se classait aussitôt après le chêne dans le cycle de l’initiation du  (  voyage druidique…. ). Il donnait lieu à un acte rituel : l’extase par le jeûne, la traversée d’un cours d’eau était assimilée à :  une mue de l’individu ! ».

* - Dans les religions gauloises, le passage d‘un cours d‘eau, était lieu une sorte de « no mans land », un lieu sacré, un lieu où tout combat avait un caractère  « divin » ; il était assujetti à un rituel.

Ce lieu de passage d’un cours d’eau par une voie se réalisait de deux façons :
- un pont sur l’eau, ou
- un pont sous l’eau. Un gué était un «  un pont sous l’eau ».

Ce point fixe et permanent du paysage était habité par la  déesse du passage - Ritona, y résidait également la déesse spécifique aux cours d’eau - Divona, la divine, cohabitation  délicate et même quelquefois particulièrement difficile qui se manifestait par des remous dans le courant.

Autre point, le nom de Dives, comme nous l’avons précédemment écrit émane du Gaulois «  Diva » - la Divine, de plus,  deux déesses résidaient en ce lieu

Au Moyen Âge, le suzerain du fief de Cabourg, c’est-à-dire l’abbaye Saint-  Étienne de Caen propriétaire du « Pont de Cabourg », percevait par l’intermédiaire de son vassal ( un résident au hameau de Cabourg préposé à cet fonction ), un droit de passage qui s’appelait Branchière ou Branchère. Une enseigne en forme de : Billette était implantée afin de prévenir les passants,

- le marchand contrevenant qui pouvait jurer de son ignorance, avait 10 sols d’amende. Celui qui ne pouvait ou ne voulait pas prêter serment payait 6O sols.

- le seigneur suzerain pouvait confisquer les chevaux, harnais, charrettes et marchandises,

- si l’utilisateur passait délibérément entre les bornes sans s’acquitter du péage.

Toutefois, il pouvait se libérer lors du procès de confiscation en payant le prix exigé ou en fournissant une caution.

Un pont fait son apparition dans des actes de l’abbaye de Troarn vers le XIIème siècle, mais il évident qu’il en existait un, bien antérieurement. Un « droit de pontage »  est notifiait dans plusieurs actes au profit de l’abbaye bénédictine Saint-Étienne-de-Caen dès le XIème siècle.



Plans de construction d'un pont vers les XIVème - XVIème siècles - Celui de gauche a vraisemblablement inspiré celui sur la Dives à Cabpourg - Document de la Biblliothèque Nationale de France à Paris.


Un point d’Histoire s’impose. Le marché et l’exposition aux bestiaux sur pieds de Colombelles, avait pris dans les années 1670/75, une telle importance, que les marchands de Rouen, de sa région, même d’un peu plus loin ; avaient établi un itinéraire par Dozulé et Troarn. Source de revenus importants pour les seigneurs de Franqueville, de Brécourt et de Longaulnay. Les droits imposés devinrent progressivement trop élevés, et même exorbitants.

Un autre parcours, un peu plus direct, mais peu pratique : route étroite, traversée de la Dives, qui se faisait par bacs ( petits bateaux plats ), et un vieux pont rétréci sur la Dives. De surcroît les marais entre Cabourg et Varaville offraient une réelle difficulté. 

En 1678, les calèches et les coches posant un sérieux problème pour le franchissement de la Dives, sur les instances du sieur Cousin, Conseiller secrétaire du Roi Louis XIV, de la Maison et couronne de France et de ses finances,  receveur général des tailles de la Généralité de Rouen ; fut délégué par Colbert, seigneur châtelain d‘Hérouville, marquis de Blainville. 

Un constat s’imposa : le pont existant sur la Dives, devenant de plus en plus dangereux, il se trouva dans la totale incapacité de pouvoir supporter le moindre passage. D’où la nécessité urgente de construire un nouveau pont sur la Dives .

Un pont en charpente bois fut élaboré, puis construit en cette année 1678. Il dura jusqu’en 1865. À cette époque, 109 véhicules/jour hippomobiles circulaient et empruntaient ce pont situé sur la voie de communication Caen-Honfleur, par Cabourg-Dives, et n°9 Troarn-Dives. 

En 1765, M. d’Orceau de Fontetette imposait les habitants des deux rives de la Dives, pour le paiement des 50.225 livres dépensées pour l’amélioration du cours de cette rivière,  de Dives à Troarn. De grands frais avaient pour la construction d’un pont-barrage avec portes de flot, et la réparation de pont de Cabourg.

Le 29 août 1862, le Conseil Général avait voté la construction d’un pont neuf, en remplacement de celui existant, et une subvention de 50.000 fr. sur une dépense primitivement chiffrée à 150.000 fr..


L'une des plus vieilles représentations " Pont sur la Dives à Cabourg". II n'était pas encore à péage - Document de la Bibliothèque Nationale de France à Paris.


Dans son rapport au Conseil Général et au Préfet du Calvados, le 30 juillet 1865 , ( page 182 ; chapitre II ; situation des lignes vicinales au 30 juin 1865), Monsieur F. Windesheim, Agent Voyer en Chef, souligne  :
- « …..le pont de Cabourg est tellement usé que j’ai dû vous proposer il y a peu de jours, Monsieur le Préfet d’y interdire le passage aux voitures lourdement chargées. La communication si active, si indispensable entre les deux rives de la Dives, ne pouvant être interrompue, il est d’une urgence extrême de reconstruire un nouveau pont à cet endroit ; plusieurs projets avaient été proposés, mais l’élévation de la défense et le défaut de ressources formaient une impossibilité presqu’absolue à la réalisation de cette œuvre.
« J’ai cherché une combinaison qui, tout en conservant les garanties suffisantes de solidité et de durée, présente assez d’économie pour que l’on ne puisse plus hésiter à entreprendre ce travail.
« Le projet que j’ai l’honneur de présenter à votre approbation, Monsieur le Préfet, comprend un pont à deux travées de 23 mètres d’ouverture chacune, construite en fer, reposant sur une pile au milieu de la rivière, et un tablier en tôle ondulée supportant la chaussée ; la dépense y compris les fondations et maçonnerie des culées, est évaluée à 64.000 fr. ……….
Une obligation….. des projets……: un pont !

Séance du Conseil Général du Calvados le 26 août 1865,
« Vu la précédente délibération, en date du 22 août 1862 ;
« Vu le rapport de Monsieur le Préfet et l’arrêté en date du 4 juillet 1865, par lequel il interdit la circulation des voitures non suspendues et ordonne des mesures de précaution, pour le passage des voitures suspendues, sur le pont de Cabourg actuel ;
« Vu les devis annexés et la soumission faite pour la construction d’un pont en tôle, sur la Dives, à Cabourg ;
« Considérant que la délibération du Conseil reconnaissait, dès 1862, l’urgence de la reconstruction et fixait à une somme de 50.000 fr. le chiffre de sa subvention ;
« Considérant que l’arrêté de Monsieur le Préfet, en ordonnant des mesures de précaution sur le pont actuel, vient corroborer ladite délibération et indiquer aux populations comme aux nombreux passagers qui fréquentent la ligne ( chemin ) « de moyenne communication n°9, de Troarn à Dives, les dangers de circulation sur le pont actuel.
« Que toutefois, le rapport de Monsieur l’Agent Voyer en Chef pour faciliter, la sécurité publique, la construction dudit pont dont la dépense avait été évaluée  primitivement à 150.000 fr. présente deux projets, l’un, avec trois arches en maçonnerie, évalué à 92.000 fr. ; l’autre, avec tablier métallique, évalué à 64.000 fr. , avec une largeur de six mètres entre les parties saillantes des poutres, et à 19.000 fr. en plus dans le cas où sa largeur serait portée à huit mètres entre garde-corps ; que l’entrepreneur accepte les époques de paiement qui lui seront ultérieurement fixées par Monsieur le Préfet, et garantit pendant  dix ans la solidité et la stabilité de ses constructions.

Arrête :
« Monsieur le Préfet est autorisé à donner à forfait l’entreprise du pont de Cabourg, avec tablier métallique, en portant  à sept mètres la largeur dudit pont entre garde-corps, savoir :  cinq mètres pour la voie charretière et un mètre pour chaque trottoir.
« Dit que la dépense sera payable par annuité dont Monsieur le Préfet déterminera l’époque et le montant.

Les travaux de reconstruction du pont de Cabourg, à la limite amont de la partie maritime de la Dives, s’exécutent sous la direction du service vicinal, suivant un projet qui a été définitivement approuvé par Monsieur le Ministre des Travaux publics, le 9 mai 1866.

Un procès verbal de l’Agent voyer de Troarn, constate le 20 mai 1866, que les travaux de fondation, et ceux de la maçonnerie n’étaient pas conformes en quantité, et qualité à ceux préconisés sur le plan et le devis descriptif.

Le 29 août 1866, l’arrêté pris par Monsieur le Préfet, confirme et ordonne la démolition de tous les travaux exécutés, comme non conformes au devis descriptif initial. Elle aura lieu immédiatement : en régie, aux frais de l’entrepreneur. Il sera ensuite procédé de la même manière à la reconstruction du pont, conformément audit devis descriptif initial accepté, sauf à Monsieur le Ministre de prononcer la résiliation du marché fait avec le sieur Joret, et à ordonner  : soit une adjudication pure et simple, soit une adjudication à la folle-enchère de l’entrepreneur, le tout en vertu de l’art.20 du cahier des charges.

L’exécution de la construction d’un nouveau pont sur la Dives à Cabourg, avait été confié, à un entrepreneur qui n’a pas respecté ses obligations.


Ce qui fut appelé « l’Affaire du Pont de Cabourg ».


Monsieur Le Povost de Launay, préfet du Calvados, lors de la session 1867 du Conseil Général informe celui-ci de,
« La reconstruction du pont de Cabourg a été retardée par un débat survenu entre l’Administration et le sieur Joret, soumissionnaire. Le sieur Joret, avec lequel le département avait traité pour le prix, à forfait, de 85.500 fr., s’étant écarté sensiblement des conditions prévues au plans, devis et détail estimatif,  j’ai dû prescrire, par un arrêté en date du 29 novembre 1866 *a, la démolition de tous les ouvrages exécutés, et consistant en deux culées et une pile.
« En présence des refus du sieur Joret, et de l’urgence de remplacer le vieux pont de Cabourg, qui menaçait ruine *b, j’ai l’honneur de vous prier de m’autoriser, par une délibération spéciale, à adjuger immédiatement, à la folle-enchère, la reconstruction du pont de Cabourg, et à repousser, par toutes les voies de droit,  la prétention du sieur Joret. Je place sous vos yeux le dossier de l’ affaire.



Photo gros plan, d'un document très ancien de la Bibliothèque Nationale de France à Paris.
On y remarquera des rangées de maisons, dans des enclos cultivés, alignées le long d'une rue principale et unique, orientée Nord-Sud, c'est-à-dire du Pont dit de Cabourg, à la chapelle, dominant les " Salines ".

Le 30 août 1866, l’autorisation de poursuivre l’entrepreneur du pont de Cabourg, pour le contraindre à exécuter ses engagements a été conférée à Monsieur le Préfet du Calvados.
« C’est le 11 novembre 1865, qu’après avoir pris connaissance du devis et du cahier des charges, ainsi que des dessins et mémoires à l’appui, et relatif à la construction du pont de Cabourg, que le sieur Joret avait déclaré en avoir pris connaissance, et avoir déclaré s’engager à effectuer les travaux pour un prix  forfaitaire de 85.500 fr.

Le 28 novembre 1866, l’Agent voyer en chef établissait un rapport détaillé et circonstancié sur les anomalies par lui constatées dans la construction du pont de Cabourg ; l’entrepreneur ne respectant pas les données objet du marché.

Le Préfet, à son tour met en demeure le 29 novembre 1866, le sieur Joret de démolir sous quinzaine, tous les travaux non conformes au projet par lui accepté,  et approuvé  le 23 novembre 1865. Le sieur Joret le 1er décembre 1866 accuse réception, et n’en conteste pas la légalité.  Mais, il ne reconnait pas la validité de l’exigence du Préfet. Le 17 janvier 1867, il en réfère au Conseil de la Préfecture, pour l’annulation de l’exigence de ce même Préfet.

*a - les agents du service vicinal se sont aperçus que le sieur Joret ne tenait aucun compte des quantités et même des mesures indiquées au détail estimatif des ouvrages objet du marché. Le sieur Joret a déclaré avoir la prétention de ne tenir aucun compte des détails contenus au devis….et qu’il entendait construire le pont selon certaines combinaisons dont il ne devait même aucun compte à l’administration…. Procé verbal de séance - 1867 - p.163
*b -  en décembre 1865, une petite portion dudit pont s’était écroulée, sous la poussée des eaux.


Pont dont la reconstruction s'impose et dont il est question dans le texte qui précède. On remarquera la petite maisonnette du " péage", située sur la rive gauche de la Dives, côté Cabourg, ainsi que le scierie en long actionnée par la marée - Document des Archives départementales du Calvados. 

Le 13 juin 1867, ledit Conseil se déclare incompétent. Par courrier des 27 mai, 29 mai, 6 juillet, 1er août 1867, le sieur Joret rejette toutes les propositions qui lui ont été proposées au nom du Préfet.

Un acte extrajudiciaire, signifié le 22 août 1866, à la requête du sieur Joret à l’encontre du Préfet du Calvados, contenant sommation : 1° d’avoir à payer 33.000 fr. ; 2° de remettre des ordres réguliers pour que ledit Joret puisse rouvrir le chantier de Cabourg, et conduire à fin la construction du pont sous réserve  de réclamer 55.000 fr. de dommages-intérêts pour le préjudice que lui a causé l’interruption des travaux. Plutôt que d’accepter des malfaçons, le Conseil Général et le Préfet du Calvados le 30 août 1867, ont prononcé la résiliation du marché avec le sieur Joret, et l’admission d’une folle-enchère. Un nouveau projet, comprenant une voûte en pierre est en cours d’exécution. Le montant de ce projet est adjugé pour un coût de 122.348 fr. 43 c. , non compris 8.415 fr. pour des batardeaux et épuisements.

Le supplément enregistré sera compensé par une plus grande solidité.

Chemin n°9 - Troarn à Dives ; reconstruction du pont,

- Entreprise Benoist………………………………..122.348 fr.
- somme à valoir pour les batardeaux
  épuisements en régie……………………………   10.000 fr.
- aménagements des abords du pont…….   13.200 fr.
soit un total de : 145.548 fr.


à déduire les crédits disponibles : 56.048 fr., reste à pourvoir : 89.500 fr.

La dépense des ponts de Ranville et de Cabourg, a été incombé à la charge des chemins de grande communication n°12, et d’intérêt commun n°9, une somme de 40.000 fr. leur est affecté selon les art. 8 et 9 du Sous-chapitre XVIII, et 30.000 fr. sont répartis sur les autres lignes.

Lors de la séance du Conseil Général de 1868, Monsieur le Préfet du Calvados dans son rapport page 57, informe l’Assemblée ,
« L’exécution des travaux du pont de Cabourg, avait été confiée à un entrepreneur qui n’a pas rempli ses obligations.
« Plutôt que d’accepter de malfaçons, j’ai dû, avec votre assentiment exprimé dans une délibération du 30 août 1867, poursuivre la résiliation du marché, qui a été prononcé sans admission de folle-enchère,. Par suite, et conformément au vœu de votre Commission des Travaux publics, j’ai fait étudier un nouveau projet comprenant une voûte en pierres à la place du tablier métallique, et ce projet est actuellement en cours d’exécution. L’entreprise a été adjugée moyennant 122.348 fr. 43 c., non seulement une somme à valoir de 8.415 fr.  pour batardeaux et épuisements.
« L’excédant de dépense sera sans nul doute largement compensé par une plus grande solidité des ouvrages.

Au 11 janvier 1869, le solde du pont de Cabourg était de 65.000 fr., selon la page 21, du rapport de Monsieur le Préfet du Calvados. Page 65, le pont devrait être livré vers le mois de septembre 1869.

En janvier 1870, un pont à cinq arches en pierres maçonnées, sur la Dives, à Cabourg a été livré à la circulation,. Il remplace un vieux pont en bois qui remontait initialement au XVIIème siècle. Évidemment, depuis 1678, il avait à de multiples reprises transformé, réparé, refait, renforcé. Par délibération du Conseil Général en date du 30 août 1867, le Préfet avait été mandaté pour intervenir auprès du Ministre pour la résiliation du marché passé avec Monsieur Joret, et à faire procéder ensuite à la reconstruction du pont par une nouvelle adjudication. Ce pont est maintenant terminé et reçu.

Monsieur Joret, invoque des pièces  et des autorités contestées, prétend que les actes administratifs qui le concernent ne peuvent lui être opposés, et à ce titre réclame 300.000 fr. de dommages-intérêts. Ces exigence ne pouvant être réglées par l’Administration préfectorale, elle est transmise au Conseil de Préfecture. Selon la décision de celui-ci, c’est le Conseil d’Etat qui statuera définitivement.

Le Conseil de Préfecture,  saisi du litige a tranché le débat par un arrêté le 14 août 1873, qui condamne le département à payer un somme de 7.000 fr., et rejeté le surplus demandé par le sieur Joret. Celui-ci s’est pourvu au Conseil d’Etat contre cette décision, et réclame 87.767 fr. 72 c. de dommages-intérêts, en lieu et place des 300.000 fr. précédemment exigés.

Depuis sa session d’août, le Conseil d’État a statué le 10 décembre 1875 : après avoir condamné le département, le Conseil a ordonné un complément d’instruction, à effet de fixer le montant des indemnités à payer au sieur Joret. Le 10 avril 1877, le Conseil Général du Calvados, sous la présidence de Monsieur Paulmier, autorise Monsieur le Préfet à prélever sur le crédit inscrit au Sous-chapitre IV, art. V, de l’exercice du budget départemental 1876, une somme de 10.600 fr., applicable au paiement d’une partie de l’indemnité due au sieur Joret par suite des travaux exécutés au pont de Cabourg.



Pont de Cabourg sur la Dives - Photos souvenirs des années 1935.

Monsieur Esnault, rapporteur.

- « Le Conseil Général,
« Vu le rapport de Monsieur le Préfet,
« Vu les pièces à l’appui,
« Sa Commission des finances entendue,
« Considérant qu’une action est pendante devant le Conseil d’Etat entre le département du Calvados et le sieur Joret, entrepreneur de travaux publics à Paris, relativement à la construction, sur la Dives, du pont de Cabourg, pour le passage du chemin de grande communication de deuxième classe n°6, de Caen à Honfleur par Trouville.
« Considérant que, d’une décision dudit Conseil en date du 10 décembre 1875, il résulte qu’une indemnité est due au sieur Joret : 
- 1° pour les ouvrages par lui exécutés et dont la démolition a été ordonnée ; 
- 2° et pour le préjudice que lui ont causé la mise en régie et la résiliation de son entreprise ; 
« Considérant que les parties ont été renvoyées  procéder au compte de cette indemnité devant Monsieur Billaudel, ingénieur des Ponts et Chaussées, et que dès lors, le Conseil d’Etat n’ayant pas encore statué sur le rapport de cet expert, il n’est pas possible de fixer quant à présent, le chiffre exact de la somme qui sera due au sieur Joret, somme productive d’intérêt,
« Considérant qu’il importe ces intérêts en acquittant, à bref délai, une large part au moins de la créance dudit sieur Joret sur le département, créance dont le principe est dès maintenant reconnu,
« Considérant que, en consultant les évaluations déjà faites, en conformité de la décision sus énoncée du Conseil d’Etat, il est facile de comprendre que la dépense à payer à l’entrepreneur sera supérieure à 11.000 fr.,
« Considérant, cela posé, que, pour réduire au profit du département l’importance des intérêts courants en faveur du sieur Joret, il est de bonne et sage administration de lui verser une provision s’élevant à un chiffre voisin de ladite somme de 11.000fr.,
« Considérant, que pour atteindre ce but, Monsieur le Préfet a, le 29 décembre 1876, pris un arrêté autorisant le prélèvement sur le crédit de 15.000 fr. ouvert au Sous-chapitre IV, article 5, du budget départemental de l’exercice 1876, sous le titre ( réserve pour travaux imprévus ), d’une somme de 10.600 fr., applicable au paiement de la provision dont il vient d’être parlée,
« Considérant que, des explications qui précédent, il résulte qu’il y a lieu de ratifier la mesure adoptée par Monsieur le Préfet.

Par ces motifs,

« Approuve l’arrêté de ce magistrat en date du 29 décembre 1876 et, à cet effet, en décidant que cet arrêté sera exécuté selon sa forme et teneur, alloue définitivement dès à présent au chemin de grande communication de deuxième classe n°6 une subvention départementale de 10.600 fr., dont le prélèvement sera opéré, par voie de report, sur le crédit du Sous-chapitre IV, article 5, du budget de l’exercice 1876.

Information communiquée au Conseil Général lors de sa session d ‘avril 1878 Le Conseil d’Etat ayant décidé.

Le 21 avril 1877, le Préfet aux Conseil Général du Calvados :

«  Le Conseil d’Etat ayant décidé, le 10 décembre 1875, que le sieur Joret, entrepreneur résilié du pont de Cabourg, aurait droit à une indemnité qui serait ultérieurement fixée, après la production d’un rapport d’expert commis à cet effet, il a été réservé sur le crédit de 15.000 fr. alloué en 1876 au Sous-chapitre IV du budget départemental, pour travaux imprévus une somme de 10.600 fr. qui pourrait être appliquée à concourir au paiement dont il s’agit . J’aurai l’honneur de vous communiquer le dossier complet de cette affaire accompagné  rapport spécial.



Route de Dives / Houlgate, et d'accès au pont sur la Dives - Photo années 1935-36



Embouteillage sur le pont de Cabourg, années 1920.

Le 24 août 1877, le vote effectif, et à l’unanimité du Conseil Général du Calvados : pour l’attribution d’une subvention d’un montant de 10.600 fr., destinée au chemin vicinal de grande communication de 2ème classe n°6 : celui-là même desservant le pont de Cabourg.

Accroissement de la circulation depuis 1893, embouteillages de plus en plus fréquents au et sur le «  Pont de Cabourg ».

Le 8 juillet 1896, lors sa session ordinaire le Maire de Cabourg  communique au Conseil Municipal, le projet d’élargissement du pont sur la rivière Dives à Cabourg ; projet adressé par Monsieur le Préfet du Calvados avec demande d’urgence vu la délibération du Conseil Municipal du 19 février 1893 demandant l’élargissement du pont de Cabourg, avec offre de contribuer dans la dépense à faire.

Le Conseil considérant est de première nécessité et donnera satisfaction à de nombreux intéressés décide et vote la somme de 7.400 fr. - contingent désigné dans le rapport de Monsieur l’Agent Voyer Chef, afférent à Cabourg. Le Conseil demande que les travaux dont il s’agit ne soient exécutés qu’après la saison balnéaire déjà commencée.
Signés par la majorité du Conseil Municipal.

Le 6 décembre 1896, dans sa 4éme session, le Maire informe le Conseil que suite à un rapport de l’Agent Voyer en Chef du département du Calvados datée du 12 septembre 1896, un supplément de 740 fr. est demandé à la commune de Cabourg, pour la poursuite des travaux d’élargissement du pont de Cabourg, et lui signale que les communes de Dives et de Beuzeval ont d’abord refusé de voter toutes participations dans leurs dernières séances, à savoir : 1° Beuzeval n’a voté qu’un contingent extrêmement réduit ; que Dives, notamment, bien qu’ayant un intérêt équivalant à celui de Cabourg, a déguisé son refus en ne votant qu’une somme de 500 fr. , et en ayant soin d’ajouter que ce vote n’est émis que pour ne pas montrer de mauvaise volonté, invoquant comme motif que la dépense est trop élevée et inutile puisque le pont est libre pendant la journée, sauf pendant le passage des trains du tramway ; soit quelques minutes par jour ; que la difficulté pour les voitures de passer sur le pont pourrait cesser en faisant poser un double rail, puis réclame un contingent par les communes du Home - Varaville, et Merville qui viennent à la gare de Dives.

Monsieur le Maire, invite le Conseil Municipal à délibérer.
Le Conseil, vu sa délibération en date du 8 juillet 1896, délibération par laquelle, il avait voté le contingent demandé à la Commune,
- Considération qu’en votant ce contingent, le Conseil était persuadé que les communes intéressées s’empresseraient de voter celui à leur charge, notamment celle de Dives, laquelle a certainement, autant, sinon plus, d’intérêt puisqu’elle bénéficie spécialement du commerce de Cabourg pour son marché lequel a pris une extension considérable depuis le développement de Cabourg, et aussi à raison de la gare de l’Ouest, don les 4/5éme au moins du trafic proviennent de Cabourg,
- Considérant que si la commune de Beuzeval à moins d’intérêt au travail dont s’agit, elle profite cependant dans des proportions considérables du passage du pont de Cabourg dont il résulte que le contingent par elle votée est bien insuffisant,
- Considérant qu’en présence des délibérations desdites communes notamment des motifs déduits par la commune de Dives, il y a lieu de ne pas donner suite et de rapporter la délibération du 8 juillet dernier,
- En effet un double rail qui serait posé protégerait suffisamment les voitures et économiserait à la commune une dépense très considérable.
Par ces motifs, le Conseil se rallie aux conclusions de la commune de Dives, dit que la pose et le placement d’un double rail avec encaissement devrait être fait par la Compagnie des Tramways du Calvados et à ses frais. Décidé de ne pas voter le contingent supplémentaire demande, rapporte et annule purement et simplement la délibération du 8 juillet dernier,
Prie Monsieur le Préfet du Calvados d’approuver la présente délibération.
Délibéré en séance les jour, mois et an ci-dessus.
Signé par le Maire, l’Adjoint et les huit Conseillers Municipaux de Cabourg.

Samedi 14 août 1897, Monsieur le Maire fait connaître au Conseil, les demandes réitérées de l’Administration départementale pour la contribution de la commune de Cabourg à l’élargissement du pont de Cabourg, et l’invite à délibérer.

- Le Conseil considérant que l’élargissement du Pont de Cabourg est de la plus grande utilité, vote à l’unanimité ledit élargissement, mais demande que la dépense incombe spécialement au département puisqu’il s’agit d’une route départementale lui appartenant,
- Considérant que la demande d’un nouveau contingent à la commune de Cabourg ne peut être admise celle-ci ayant déjà contribué au 1er établissement du tramway pour une somme de 8.400 fr. , plus pour une parcelle de terrain aujourd’hui en trottoir d’au moins 425 mètres à 6 fr. soit 2.550 fr. , ensemble 10.950 fr. ,
- Considérant que l’état de choses n’a pas été modifié depuis la délibération du Conseil Municipal de Cabourg du 6 octobre 1896, il y a lieu de maintenir ladite délibération,
- Considérant que si un contingent doit être fourni pour alléger la charge du département, ce serait à la Compagnie des Tramways d’y subvenir, é&tant d’autant plus intéressée que sa tête de ligne va être transférer de Dives à Beuzeval,
- Considérant que les communes de Dives et de Beuzeval sont aussi intéressées que la commune de Cabourg, sinon plus à l’élargissement du pont, n’ont rien modifié à leurs délibérations concernant la demande du nouveau contingent, il y a au moins lieu d’attendre leurs décisions avant de rejeter définitivement toute participation audit contingent,
- Par ces motif ci-dessus, le Conseil tout en réitérant que la commune de Cabourg ne doit aucune subvention, verrait à contribuer à la dépense avec les communes intéressées, notamment Dives et Beuzeval, en rapport avec les dites communes, mais en tenant compte de l’élévation du 1er contingent fourni par elle.
Délibéré en séance les jour, mois et an ci-dessus.

Un pont…..et un petit train sur la Dives, à Cabourg.


Le petit train de Caen-Dives/Houlagte, via Cabourg, sur le pont de la Dives - Document des Archives départementales du Calvados.


Le petit village, poursuit son ascension vers la ville, que nous connaissons bien. Cette transformation est devenu irréversible.



Quand un « Petit lieu-dit habité » devient…………une prestigieuse Station Balnéaire.


Nous tenons à renouveler, nos très vifs remerciements aux personnes des Archives départementales du Calvados, qui nous avec compétence, épaulé dans la réalisions de ce chapitre.

Dans le Dictionnaire Général de Géographie Universel Ancienne et Moderne de Ennery et Hirth, édité en 1839, nous découvrons p.645, à la rubrique : Cabourg, village de France, Calvados, arrondissement - Caen, canton de Troarn, poste de Dives, 281 habitants.



Nous avons pu suivre non seulement l’évolution, mais également la transformation de dunes sableuses, en une véritable ville moderne, un village essentiellement rural, en une prestigieuse station balnéaire.

Avec le Grand Hôtel, accolé au casino, constituant le point central adossé à la mer, le déploiement caractéristique en éventail de ses avenue, Cabourg, est une remarquable réussite d’urbanisme rationnel. L’agglomération proprement dite se fera progressivement par la construction de résidences, et de villas typiques de la fin du XIXème siècle aux années précédents la «  Grande guerre ». Longtemps, la Mairie, ou plus exactement l’Hôtel de Ville, et l’église furent isolés, puis la l’Hôtel de la Poste vint les rejoindre.

L’avenue de la Mer, fut pendant plus d’une décennie, la rue de la Mer, qui n’était en réalité que l’ancienne rue de la Mare, s’étant elle-même substitué au chemin de la Mare : cette mare, citée dans de nombreux actes médiévaux. Elle fut le seul abreuvoir d’eau douce pour les animaux pendant des siècles, et se situait approximativement aux environs très proches de l’actuel Mairie.


La " Mare, abreuvoir communautaire " du " Village de Cabourg" . Quelques constructions de la future " Station " - Document de la B.N.F. de Paris.


L'Hotel de Ville , et l’Omnibus hippomobile, faisant la navette entre la gare des tramways, et le Grand Hôtel, avec arrêt à la Mairie, aux halles, rue de la mer - Collection privée.



L'Omnibus hippomobile venant du Grand Hôtel-Casino, et se dirigeant vers la Gare de Cabourg, via l'Hôtel de Ville - Document des Archives départementales du Calvados.

Évidemment dans les prochains chapitres nous allons détailler, et étudier ce processus, partie intégrante du «  Passé de Cabourg….donc de son Histoire ».

Autre sujet qui sera abordé : le 1er septembre 1860, vu les délibérations des Conseil d’Arrondissements de Caen, et de Pont L’Évêque ; vu la proposition du Préfet du Calvados ; vu la loi du 21 mai 1836 ; considérant que l’établissement d’une ligne de chemin de fer Argences - Dives  a pris un développement important, la route Argences - Caen est définitivement classée « Chemin de Grande Communication ». Elle sera renforcée, réaménagée en fonction des crédits alloués.

Dans les années 1850, c’est la ruée vers la grande mode des bains de mer. En 1853,  Henri Durand-Morimbau tombe sous le charme de cette remarquable plage
de sable fin, accolée à des dunes romantiques.





Cabourg à la fin du XIXème siècle et au début du XXème - Documents des Archives départementales du Calvados.


Une idée, évoluant vers un projet.


Plan-projet de Cabourg  en 1855 - Document des Archives départementales du Calvados.

Le 22 août 1859, après avoir donné lecture des décrets 19 juillet et  6 août 1859, le Préfet du Calvados, s’adressant à l’Assemblée du Conseil Général du Calvados, présidé par Monsieur le marquis de Gaulaincourt, et du vice-Président Monsieur Paulmier, à la page 18 de son allocution, s’adressant à l’auditoire :
« Je ne puis quitter nos établissements maritimes du littoral, Messieurs, sans signaler à tout votre intérêts le mouvement thermal qui se développe sur toute la côte, depuis Honfleur jusqu’à Isigny. À l’exemple de Trouville, une foule de bourgs et de villages se sont transformés, et les constructions les plus élégantes s’élèvent à la place de misérables chaumières, où sur les dunes et grèves  parfaitement désertes, Villers, Beuzeval, Cabourg sont désormais des fondations dont la vogue est assurée. Ils sont désormais visités par de nombreux baigneurs qui y apportent le mouvement et la vie, l’aisance et le goût des améliorations. J’ai dû favoriser les efforts des fondateurs autant qu’il m’a été possible de la faire ; je les ai encouragés en facilitant les concessions, en contribuant à la réparation, à la confection de voies d’accès et de circulation, par ce que cette immigration sur nos côtes profite à tous le pays, parce qu’elle donne une valeur plus grande aux propriétés, et qu’elle accroît ainsi la richesse publique ».

Suite à la délibération du Conseil Municipal de Cabourg le 24 mars 1859, et à la demande de celui-ci, tendant à obtenir une réduction dans le chiffre du contingent assigné à la commune pour la contribution mobilière de 1859,

- vu l’avis de Monsieur le Directeur des Contributions Directes, le 11 juillet 1859,
- vu la délibération du Conseil d’Arrondissement de Caen le 20 juillet 1859,
- vue le Préfet du Calvados le 20 août 1859,

Attendu que de nombreuses constructions ont été édifiées à Cabourg ; que d’après l’art. 2 de la loi du 4 avril 1844, le contingent mobilier doit être augmenté proportionnellement, à la valeur locative des maisons nouvellement construites, à mesure que ces maisons seront imposées à la contribution foncière.


………….Considérant que les nombreuses augmentations survenues rapidement dans la communes de Cabourg ont eu pour résultat de faire élever le chiffre proportionnel des impôts, et que la réduction proposée………

Par ces motifs,

La demande formulée par la Commune de Cabourg est rejetée……….
Suite à la délibération du Conseil Municipal de Cabourg le 12 février 1860, par laquelle la Municipalité de Cabourg demande l’établissement d’un marché sur son territoire. Considérant que deux marchés par semaine existent déjà à Dives, que Dives est proche de Cabourg, que les Chambres consultatives d’agriculture de Caen et de Pont-L’Évêque, que les Conseils d’arrondissement de Caen et de Pont-L’Évêque, ont émis un avis défavorable ; la demande est rejetée.

Une nouvelle demande de Cabourg pour la création d’un marché est ajournée le 29 août 1861.

Le 28 août 1863, la décision de créer un bureau de distribution postal à Cabourg est prise ; ouvert provisoirement l’été.

Le 21 juillet 1864, se référant au rapport de Monsieur A. Harduin, Ingénieur, le Préfet du Calvados, constate que la vogue des plage du Calvados continue, et sur tout le littoral, les communes et les particuliers fondent des établissements pour l’exploitation des bains de mer à la lame. De nouvelles demandes de location de plages, pour l’établissement de concurrences aux bains existants, ont été adressés en 1863 de Cabourg.

La Municipalité de Cabourg en début 1966, provoque la formation des propriétaires riverains du littoral maritime, afin d’arrêter par des travaux d’ensemble, la corrosion  dont est menacée la terrasse dite de « l’Impératrice », et indirectement les constructions situées en arrière des dunes existantes.

Dans son Rapport à Monsieur Le Provost de Launay, préfet du Calvados, du 1er semestre 1866, Monsieur Malhéné, Directeur des Postes, du Calvados, souligne l’utilité, pour ne pas dire l’urgence de la création d’un Bureau de distribution postal permanent à Cabourg.

La terrible tempête de février 1869 a très fortement endommagée la « terrasse de l’Impératrice ». Le syndicat constitué pour la défense de cette partie du rivage Cabourgeais, n’a pu fonctionner faute d’entente entre les intéressés, et faute de ressources ; le directeur a donné sa démission.

Le propriétaire du Casino, et les propriétaires de la partie Ouest de la terrasse, se sont entendus pour exécuter les travaux de défense aux droits de leurs propriétés en réduisant la largeur de la terrasse de 8 mètres.

En 1870, le 12 juillet, Monsieur Blavier, Inspecteur des lignes télégraphiques, Monsieur Chartier de La Touche, directeur des Postes dans le Calvados, informe Monsieur Gimet, préfet du Calvados, que le bureau de Cabourg est desservis par des employés de l’Administration, et la conversion de ce bureau en plein exercice permanent. C’est le 11 août 1875, que le bureau des Postes de Cabourg est recensé dans les 11 bureaux d’État ; est en informe Monsieur Gimier, préfet du Calvados. C’est en août 1879, que dans son rapport annuel Monsieur Jamin Changeart, directeur des Postes et Télégraphes dans le département du Calvados, informe me préfet, que le bureau de Cabourg est désormais permanent.

En septembre 1872, les travaux d’élargissement entre le Vieux-Cabourg, également dénommé le « Bas Cabourg »  et l’église sont commencés, ils se poursuivront jusqu’en 1873.



Deux vues du " Viieux-Cabourg ", également dénommé dans les années 1930-40 " Bas-Cabourg " - Collection privée.

La Municipalité de Cabourg reçoit du Conseil Général du Calvados le 26 avril 1876, une somme de 500 fr. pour la construction d’une école.

Dans le Procès verbal de séance du Conseil Général du Calvados du 24 août 1876, on remarque page 42 - 43 : « ….La Commission des bâtiments civils, présidée par Dans le Procès verbal de séance du Conseil Général du Calvados du 24 août 1876, on remarque page 42 - 43 :
« ….La Commission des bâtiments civils, présidée par Monsieur le Secrétaire général, et composée de Messieurs les Ingénieurs des Ponts et Chaussées en résidence à Caen, de trois architectes et du Chef de la division de l’administration communale remplissant les fonctions de secrétaire, a, pendant l’année 1875 examiné 116 projets de travaux, dont la construction d’une Maison d’école à Cabourg.

L’ex-chemin n°61, c’est-à-dire notre route N.813, Caen-Cabourg-Dives-Deauville-Trouville- Honfleur, le 24 août 1877, anciennement empierrées et lassant à désirer, est refaite à neuf en largeur et en épaisseur.

Le 24 décembre 1877 est approuvé la classification du chemin n°6, de Caen à Honfleur par Trouville en «  grande communication - classe 2 », la construction de trottoirs et de caniveaux pavés à Cabourg. Pour se faire, il a été alloué à la Municipalité de Cabourg : 3.352 fr., contre 681 fr. pour Dives, 5.650 fr. pour Deauville.

Dans les prévisions de travaux réalisés à Cabourg, par le département du Calvados, sous l’égide du Conseil Général, il est question le 8 août 1878, de la construction de trottoirs avec pavage des caniveaux. Le chemin n°61 - du pont de Ranville à Dives, par Sallenelles, Cabourg, soit 12,817 km., a été reconstruit à neuf entre Sallenelles et Cabourg. L’entrée de Cabourg a été planté d’une allée de peupliers.


.… de la notion de « feux », à une population urbaine !


Le « feu », du latin « focus » signifiant foyer - a été un terme fiscal, désignant une famille, et quelquefois les collatéraux, résidant au même endroit, dans la même maison «  la chaumine » ; devenue chaumière.

Dans le 14ème volume de la « Société des Sciences, arts et Belles-Lettres de Bayeux », édité en 1924. Page 75 - chapitre sur les « Les noms des rues de Bayeux », nous avons trouvé  pages 84 et suivantes :
« Le chemin de Bayeux à Longues et à la mer, est rattaché à la Grande Rue ( Carrefour du Goulet), par les rues Alain Chartier, Cabourg, et d’Aprigny.

« La rue Cabourg, autrefois - rue de Cabort, s’est nommée - rue de l’Unité pendant toute la période révolutionnaire. Pluquet , dans Essai Historique, page 116, explique que Cabort/Cabourg, signifie - bourg des Cadètes : tribus gauloises, réputée pour être belliqueuse, intelligente, ayant le sens du civisme. 

Mais il n’explique pas, le pourquoi de ce nom à cette rue, Guillaume le Conquérant, en fondant l’abbaye bénédictine de Saint-Étienne, à Caen parmi les nombreuses libéralités qui lui prodiguait,  lui a donné Pont-de-Dives - Pons Divoe *68, comme nous l‘avons précédemment écrit. 

Mais l’analyse de l’acte par lui-même nous éclaire : Cabourg, et les deux masures situées sur la rive droite, selon la paléographie du texte originel, devaient être dénommés indifféremment : Pont de Dives, très exactement comme ont dit : Pont l’Évêque, Pont Audemer,…. 

Le premier était un fief, ses colons et vavasseurs qui y résidaient, ….conditionnarii seu liberi homines…., mais également et surtout les droits et coutumes ordinaires qui dérivaient de la propriété du rivage maritime *69. 

Il est évident, que les deux masures citées dans un acte en bas-latin du XIème siècle de l‘abbaye de Troarn, n’impliquaient pas obligatoirement un fief. Elles devaient-être une sorte d’ oratoire, remplaçant une chapelle consacrée.  Semble-t-il peut-être même un pied à terre pour les religieux venant officier à Dives, et à Cabourg. Cela a vraisemblablement évolué en un hébergement avant d’embarquer sur un navire pour l’Angleterre. Il ne faut pas oublier que presque toutes les abbayes normandes avaient Outre-Manche, des maisons sœurs dépendantes.

Richard Cœur de Lion, confirma cette donation, en ce qui concerne Dives, qui se situait à plus d’une demie lieue dudit pont ; par une Charte en 1191*70 . 

Dans ce document, Richard reconnaissait que l’abbaye avait la complète propriété du port avec toutes ses coutumes et libertés, et le varech de mer. Qu‘elle avait le droit de percevoir une taxe sur les marchandises chargées sur les navires qui entraient et sortaient de la rivière. Que ce droit, ainsi que ceux du varech et de la pêche, s’étendaient depuis le pont jusqu’à la pierre que l’abbaye avait fait placer sur la rive gauche devant la chapelle, de Saint-Michel de Cabourg.

Dans cette dernière paroisse, outre la pêche, et les droits d’usage dans les marais de Cabourg, il y avait la chasse aux oiseaux de mer. Sur un plan informe, en très mauvais état, aux Archives départementales du Calvados, il est possible de voir et de compter treize mares à gibier sur la côte au XIIIème siècle.

La coutume sur le poisson produit de la pêche à Cabourg, donnait un revenu considérable, si l’on en juge par la transaction du 29 avril 1501 *71.

D’après un arrêt de l’Échiquier de Pâques rendu à Falaise en 1217, l’abbaye « …..avait la seisine des craspois qui fu à Caborc……*72. Quant au droit d’ancrage et de terrage des navires, il était d’un sou par tonneau entrant et sortant du port à Cabourg*73.

En mars 1877, des violents coups de mer ont détruit sur une longueur de 200 m., la charpente de la digue à l’ouest du casino. Le Casino lui-même et ses abords immédiats n’ont subi aucun dommage. 

La généralisation des bains de mer, a contraint la Municipalité à effectuer des travaux de protection de première urgence.

Cabourg, suite à la demande d’audience de Devaux, le 8 mai 1892 ; a été distraite le 12 mai 1792 - t.XLIII, page 296, du district de Pont-L’Evêque, et réunie au district de Caen ( Archives Parlementaires de 1787 à 1860 ).
Armes de Cabourg, selon Joseph Denais- officier d’Académie.
« de sable à la bande d’argent chargée de trois besans de gueules »
- en termes d’héraldique : d’or et d’argent se passent de commendataires ; sable est noir, et gueule désigne la couleur rouge.

Un sceau existe aux Archives Nationales de Paris
Établissement d’une école de filles le 21 avril 1879, montant de la dépense : 28.875 fr. Le 27 septembre 1926, Monsieur Charles Bertrand, créateur de Cabourg, maire depuis 30 ans, a été fait chevalier de la Légion d’Honneur.

Jean-Louis, Xavier, et Marie Julie, Aurore, publié le 16 janvier 1853 ; le 23 janvier 1853, entre Tancrède Antoine, Jean-Louis, et Baley Marie , Eugénie, publié le 16 janvier 1853.

Dans le Registre des décès de l‘année 1853, le Maire de Cabourg a inscrit,

- le 12 mars 1853, Cléret Jean Charles, né et domicilié à Cabourg, âgé de de soixante huit ans, propriétaire-pêcheur, veuf de Marie-Catherine Renoux, est mort en sa maison ; le 1er avril 1853, Sevreste Noël, Marin, Jacques, veuf de Marie, Jeanne Duchemin, profession de retraité des Douanes, né le 11 mai 1775, est mort en sa maison ;  le 3 juin 1853, le décès de Céron Pierre, Paul, né à Cabourg, âgé de quarante huit ans, cultivateur, mort en sa maison ; le 27 octobre 1853, Duvallon Charles Eugène, âgé de vingt jours, fils d’une femme inconnue, est décédé en la maison de Charles Jacqueline, en présence de Le Trouleur Pierre, Louis, Garde Champêtre, domicilié à Cabourg et de Morel Thomas, profession d’instituteur, domicilié à Cabourg, le Maire Miocque Parfait s’est déplacé et  s’est rendu sur place pour rédiger l’acte .

Dans la liste du Jury d’expropriation pour l’année 1869/1870, dressé par le Conseil Général, dans le canton de Troarn nous remarquons en date du 26 août 1869, Monsieur Legentil, Maire de Cabourg.

Monsieur Gimet, Préfet du Calvados, annonce à l’assemblée du Conseil Général du Calvados, dans son rapport à la session ordinaire de 1870 :
« Une société, représentée par des hommes forts compétents, s’est fondée cette année, dans le but d’établir à Cabourg, sur la limite de la vallée d’Auge, centre d’un élevage considérable, des courses montées et attelées.
« Constituée avec ses propres ressources, la société qui a pourvu, seule, pour 1870, à la dépense de l’exhibition du mois d’août, expose, dans une pétition que j’ai l’honneur de mettre sous vos yeux, la raison d’être de la création d’un champ de courses à Cabourg spécialement affecté au cheval de demi-sang, « auquel, selon elle, on fait une part trop restreinte sur les hippodromes du département elle demande au Conseil Général de bien vouloir la comprendre dans les subventions qu’il affecte à titre d’encouragement, à l’industrie chevaline.
« Je vous prie Messieurs, d’examiner avec intérêt la pétition de Messieurs le Comte de Boisguilbert, Hervieu, et CH. Meyer, interprètes des vœux de la 
nouvelle société.


Elégantes sur le " Champ de Courses à Cabourg dans les années 1900-10 - Document des Archives départementales du Calvados.

Dans sa session du 15 avril 1872, le Conseil Général du Calvados ajourne la demande  de la Société des courses de Cabourg, présentée par Monsieur Desloges, rapporteur.

Un document du Ministère de l’Intérieur, sur la situation financière des communes de France, nous dévoile :

- en 1884, «  Cabourg avait 1014 habitants ; la superficie de son territoire communal était de 576 hectares ; les revenus annuels - 7.365 ; la valeur du centime 211,58  ».

Novembre 1887, création de la Société des Sapeurs Pompiers de Cabourg, qui comptait 209 membres honoraires et 24 membres participants, disposant de 27.341 fr. de fonds libres en caisse. La Société garantissait la maladie et le décès.

En 1933, cette Société avait 219 membres honoraires, 25 membres participants et 26.302 fr. en caisse.

Par décision du Conseil Général du Calvados, le 27 septembre 1926, Monsieur Charles Bertrand, a été fait chevalier de la légion d’honneur, au titre de créateur et Maire de Cabourg depuis 30 ans.

Le Conseil Municipal de Cabourg a décidé le 27 juillet 1927 de contribuer pour 25.000 fr. aux travaux de remise en état de l’église et du clocher, évalués à 209.455 fr.

Au mois de décembre 1931, a commencé la réfection systématique du G.C.34 - Caen-Honfleur, par Cabourg-Dives. Une par de la traversée de Cabourg et de Dives ont été rechargées en tarmac.

Une grande partie du tronçon Caen - Cabourg est en cours d’élargissement à 6 m. et de redressement.

*68 - Le nom de Cabourg  précisé dans la Charte de 1073, elle-même insérée dans le Cartulaire, est dénommé «  Pontem Divoe » ; la Charte d’Odon - 1068, évêque de Bayeux : « Burgo Divoe cum antiqua capella usque ad Pontellum… » .
*69 - La Charte de 1073, vidimée en 1273 par Philippe le Hardi, et en 1468, par Louis XI ( Archives du Calvados - Cartulaire Normand n°826 ).
*70 - Charte de Richard en 1191 : Portum Divoe.
*71 - Inventaire des Chartes de 1672 - registre in-f° H. IV.
*72 - Etabl. et cout., publié par M. Marnier, p.132.
*73 - Enquête faite par les juges de l’Amirauté de Dives, le 10 juin 1665.
        Sentence de l’Intendant de Caen le 8 août 1736.



Acte extrait du Chartrier Royal de la Bibliothèque Nationale de France à Paris, concernant les possessions dans les " Marais de l'embouchure de la Dives ", de l'abbaye Saint Martin de Troarn, fondée au XIème siècle.


Nous venons de développer en cette 1ère partie, que nous pourrions appeler 1er volet, l'évolution d'une formation géologique spécifique, en un site géographique devenu un village.Ce village, longtemps isolé dans les dunes, coincé entre la mer et les marais, s'est transformé en une prestigieuse et rayonnante cité balnéaire. 

En 2ème partie / 2ème volet, nous allons donc tenter de décrire l'éclosion de la cité devenue, une ville véritable station balnéaire.Comme le visiteur / lecteur pourra le constater, l'Histoire de Cabourg débute longtemps, et même très longtemps avant qu'il n'en porte le nom.


Dépôt légal à la Bibliothèque Nationale de France à Paris
n° DLE-20121119-64486 ; le 19 novembre 2012 
Tous droits réservés  


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mis à jour le 1er décembre 2013