C’est au cours des époques dites interglaciaires, comme celle de Riss / Würm ( de -100.000 à -80.000 ans ), c’est-à-dire pendant 20.000 ans ; que les paysages se transformèrent radicalement. Ce laps de temps marqua non seulement les reliefs de notre environnement, mais il dessina les lignes directrices particulières de l’actuelle géographie du paysage actuel de Cabourg. Si le froid de Riss cessa rapidement, pour ne pas dire brutalement, le réchauffement quant à lui, intervint subitement. L’augmentation brutale et importante de la température, déclenchant le brusque dégel des cours d‘eau, entraînant la fonte rapide des glaces. Ce fait, déclenchait ce que les Scientifiques ont nommé : « l’effet chasse d’eau ». Chasse-d’eau gigantesque, où des masses d’eau colossales, brusquement libérées dévalaient en un titanesque torrent vers la mer, qui elle aussi se reconstituait.
Ces masses d’eau considérables dont celles de la Dives, et de ses affluents, déferlantes, décapant, arrachant tout sur leur passage, sculptèrent leurs propres vallées . Nous en avons un exemple parfait : la vallée de la Dives ; véritable stéréotype. Les eaux lourdement chargées en sédiments alluvionnèrent l’ estuaire, qui se déplaça constamment vers le nord, vers la mer réceptrice. Là également, nous avons un autre exemple explicite : l’estuaire contrarié de la Dives. Les crues titanesques qui en découlèrent, créèrent des estuaires « deltaïques » . Un ou plusieurs cours d’eau y déposaient leurs transports : à cette époque l’Orne et la Dives, confluaient dans ce même delta - site géologiquement et périodiquement étudié.
La géomorphologie de notre région a été pratiquement fixée dès cette époque. C’est également en ces temps, que date la mise en place du réseau hydrographique actuel : la Divette ( 27,5 km. ) et l‘Ancre ( 16,8 km. ).
- dans quelle mesure ce chapitre, permet-il de déchiffrer le très long passé géologique du site de Cabourg ? Pour peu que l’on s’y intéresse, ce sol nous dévoile une multitude de détails, il s’est pas chiche de nous donner d’authentiques vestiges .
Une certitude s’impose, si le passé historique de Cabourg est long……son passé géologique est incommensurablement plus long. Le façonnement de la basse vallée de la Dives, pour son aspect définitif, celui que nous voyons de nos jours ; est en liaison avec les dernières fontes des glaces. Elles provoquèrent sans nul doute, une accélération de l’érosion fluviatile de la Dives, et complémentairement celle de la Divette, et par conséquent de l’ensemble du réseau hydrographique.
Le fascicule 120, réalisé par M. Rioult, j.P. Coutard, p. de La Quérière, M. Helluin, C. Larsonneur, J.Pellerin, en collaboration avec M. Provost, nous le confirme p.60.
Cabourg avant d’être un lieu-dit habité, a été pendant une période de temps très longue un site géologique, devenant avec la formation de son environnement un site géographique.
Il devient manifestement évident que le passé de Cabourg, ce que l’on peut avec certitude appeler son Histoire ( avec un H majuscule ), s’amorce longtemps avant que ce qui allait devenir son nom définitif ; n’apparaisse.
Celle de la Dives a présenté jusqu’au XVIIème siècle une anse caractérisée. De nos jours, ce cordon dunaire long de 16 km. a tendance à obstruer : les embouchures des fleuves côtiers, de l’Orne et de la Dives. Il se développe d’Ouest en Est, donnant à la côte l’aspect d’une parfaite régularité entre Luc et Cabourg. Un constat est avéré : les cordons s’allongent vers Houlgate et Villers-sur-Mer, c’est-à-dire vers l’Est.
La constante alimentation sableuse est due à la dérive littorale. La distribution actuelle des sédiments résulte de l’action des courants de marées et de celle des houles. Selon le B.R.G.M., ces dernières sont prépondérantes sur la frange côtière ouverte aux influences du large. Elles engendrent un tri transversal des sédiments depuis la plage sous-marine ( sables vaseux, sablons ), jusqu’à la haute plage où s’accumulent les sables plus grossiers. Les houles obliques sont également responsables d’une dérive sableuse littorale. De secteur Ouest à Nord-Ouest dominant, elles provoquent à Cabourg un transit résultant vers l’Est ; à l’origine de la « flèche dénommée Pointe de Cabourg *4 ».
Aux Archives Nationales de Paris, on trouve au Moyen Âge dans un acte de l’abbaye de Troarn, le nom de : Cathburgus - d’où dérive une paléographie de : Kati-Burg - « Kati / Kath », est un mot du Vieux-Scandinave / Norois qui signifie : bassin - dans le sens de : petite anse.
Selon J. Sévrette en 1882, ce nom serait d’origine Anglo-saxonne : Caithness, ; « cat », désignant en anglais « une petite embarcation ayant une poupe étroite…? ». « Brug », précisant un ouvrage fortifié, étendue au nom village. Caer-burg signifiant : bourg du village.
Dans le recueil des actes de Henri II, roi d’Angleterre, duc de Normandie, comte d’Anjou, de Touraine et du Maine, on trouve cité :
- Cadburgum dans un acte en 1138 ; Caburgum dans autre en 1133 ; Cadburc dans une Charte à Angers en mars 1145 ; Cathburgum en septembre 1151 - La chapelle construite dans l’axe du pont : ecclesia Santi Michaelis en 1138 à Carrouges.
Auguste Vincent, dans sa remarquable et très célèbre : Toponymie de la France, définit « bûr » comme désignant une hutte, une habitation en vieux-germanique / scandinave ; « burg » donne un sens précis de fortification.
Au Xème siècle, un puissant seigneur, baron normand, Thurstan de Bastembourg, seigneur de Briquebec, de Concheville et de Fauguernon ; ancêtre fondateur de la dynastie des seigneurs de Montfort-sur-Rille et des Bertrand ; a conçu et fait ériger le puissant et redoutable château de Bassebourg, sur ce site imprenable.
Il est indispensable de préciser, que cette forteresse, a subi de très nombreux et violents assauts, des sièges prolongées, et n’a jamais été prise du temps de son occupation par le baron.
Dans une Charte de Richard Cœur de Lion ( 1191 ), Portum Divoe, - id. - dans les Archives du Calvaire - n°155 bis , 190.
Il devient évident que jusqu’au XIème siècle, les quelques misérables habitations de pêcheurs-paysans constituant le lieu-dit habité de Cabourc/Cabourg, répartis à droite et à gauche du franchissement de la Dives, furent assimilées au lieu de franchissement , c’est-à-dire : au pont lui-même. Il concrétisa toute l’attention, et tous les intérêts.
Selon le comte de Neuville, dans ce pays uniformément plat, inculte, la seule et unique clé du système défensif a été jusqu’au XIVème siècle « la montagne de Bassebourg ». C’est un cône tronqué, de quatre cent pieds *21 de haut, faisant fortement saillie dans les marais de la Dives. Au Nord, de ce point remarquable d’observation, on contrôle l’estuaire de la Dives, et un large rayon de la Manche.
À l’Ouest et au Sud, on observe d’un côté l’immense plaine limitée par les collines du bocage, de l’autre la vaste forêt d’Argentan ; au Sud la vallée de Dozulé.
Ce château a joué incontestablement le rôle de vigie, et une position cruciale dans la lutte anti « pirates norman’s - vikings ».
Les plantureuses prairies que nous connaissons de nos jours, n’étaient encore au XVème siècle qu’une vaste étendue marécageuse et inculte*22 ; pratiquement infranchissable au XIIIème siècle. Ce site avait été également, depuis très longtemps remarqué ; puisqu’ en -60 avant notre ère, un florissant « oppidum gaulois », y existait.
Thurstan de Bastembourg, céda en 996, ce château à un chapitre de chanoines. Il n’en resta pas moins l’une des plus importantes forteresses de Normandie. Guillaume de Malmesbury la cite parmi celles que les partisans de la Maison d’Anjou conquirent sur le roi Étienne en 1142.
En 1255, les Chartreux qui avaient remplacé les Chanoines, à Bassebourg, obtinrent l’autorisation de quitter cet austère et glacial édifice.
Bénéficiant de l’incommensurable générosité du roi Louis IX, dit Saint-Louis, ils élevèrent au fond et à l’autre extrémité de la vallée, dans la paroisse d’Angoville, le monastère de Royal-Pré *23.
L’ancienne citadelle inhabitée fut peu à peu abandonnée, et se transforma progressivement en ruines. Seule subsista, la chapelle dit de Saint-Michel, qui elle aussi avec le temps s’effondra. Victime des ans et des éléments. L’unique vestige de cet ensemble fut le corps de ferme.
Dans les deux sens, on peut dire que le franchissement de la Dives, a été verrouillé dès le VIIIème / XIème siècle. La seule possibilité de circulation dans cette région longtemps inhospitalière, et difficilement accessible : une voie terrestre, celle de Caen à Honfleur, par Dives, voie étranglée, étirée et serpentant dangereusement dans les marécages, donnant au seul accès existant encore au XVIème siècle : le pont de Cabourg - cité également dès le VIIIème siècle par les moines de Saint-Père *24 .
Toujours, selon le comte de Neuville : aucun point du littoral Normand n’offrait les avantages de l’estuaire de la Dives, pour l’établissement d’un centre de repli sûr, d’un point fort opérationnel, abrité et camouflé. Hasting, chef de guerre d‘une armée scandinave d‘invasion : cette armée de pirates sanguinaires - les Norman’s *25. ; ne s’y trompa pas.
Un point d’Histoire : Hasting, lorsqu’il débarqua, s’est trouvé dans l’obligation d’avoir une base solidement établie, un port refuge bien abrité pour ces gros navires à l‘ancrage .
Ce fut un accord unilatéral, un marché de dupes au seul profit de Hasting. Ce pont apparaît, au travers des écrits médiévaux, comme solidement fortifiés aux deux extrémités, d’où la définition germano/saxonne de « burg ». Hasting et ses ( pirates ), ont infesté non seulement l’estuaire de la Loire, mais également et et surtout tout le littoral du Calvados de 867 à 882 *27 .
Cabourg, était pratiquement insulaire, cerné au Sud et à l’Ouest par les marais. L’humidité permanente de ces marécages était alimentée, par la Dives, la Divette et leurs multiples ramifications, à laquelle s’ajoutait les eaux saumâtres des marées. Ces lieux étaient infestés de nombreux parasites.
À l’Est, l’estuaire de la Dives offrait avec ses vases, ses courants de réelles difficultés. Le hameau / village de Cabourg de cette époque, n’a donc été pendant longtemps accessible que de l’Ouest, par les sables du bord de mer, et à marée basse*28 . Dans cet l’estuaire de la Dives, les dépôts vaseux apparaissent dans la zone infralittorale quelques mètres sous le niveau des plus basses mers ( sables litho-bioclastiques vaseux).Dans cette zone en question fluvio-marine les dépôts s’ordonnent généralement selon une variation transversale depuis le chenal sableux vers les berges les plus vaseuses. Des travaux d’endiguement eurent lieu à plusieurs reprises entre le XIIème et le XIVème siècle, date à laquelle le chemin de Caen devint réellement praticable en tous temps.
Varaville, placé à l’autre extrémité, rappelle la présence d’une immense forêt antique qui encerclait la région et dont nous avons parlé précédemment, les bois de Bures et de Bavent n’en sont que de timides et pâles vestiges *29.
Si, en dépit de nos investigations, à ce jour, il nous est difficile de définir avec exactitude, l’époque de l’apparition d’un lieu-dit habité dénommé : Cabourt / Cabourc / Cabourg, peu importe l’orthographe .
Il nous est cependant possible d’écrire, que le nom semble être apparu vers le VIIIème/IXème siècle. Les rares plans, croquis que nous avons pu compulser, témoignent qu’au Xème/XIème siècle un groupement d’habitats d’écrivait un arc de cercle presque parfait, largement ouvert vers le sud ; en un lieu désignait sous le nom de Cabourt, pour certains actes, Cabourc pour d’autres.
L’habitat proprement dit, incite fortement à penser , que les maisons, car il s’agit bel et bien de «
», étaient beaucoup plus longues que larges. Les seuls ouvertures existantes étaient à l’est. Construites en bois grossièrement équarris, les interstices bouchés, colmatés avec un mélange d’argiles et d’herbes séchées, sur un soubassement de briques d’argiles asséchées au soleil. Le toit était à deux pentes, fortement inclinées. Il était réalisé avec des bottes de joncs très serrés sur deux épaisseurs.
Chaque maison comprenait, à l’extrémité, une pièce, un local où était remisé nourritures, armes, et autres objets divers.
La seule pièce occupée en prolongement de la précédente, et accessible de l‘extérieur couvrait approximativement les deux tiers. Dans cette partie vivait une famille, c’est-à-dire : les ancêtres ( père-mère ), une ou deux générations d’enfants et petits-enfants, des collatéraux, soit en moyenne de douze à quinze individus.
Il aurait pu avoir une origine onomastopéïque.
- le Glossaire sur les dialectes Germaniques et Nordiques de Jean Renaud, Bibliothèque Nationale de Paris, et les études de Lucien Musset, nous dévoilent une provenance
- du vieux Scandinave - Budh ou Smidfjududf : dh selon la loi dite de Verner, donne f par mutation consonantique - phénomène phonétique historique appelé métaphonie
a donné en vieux Français Beuf. L’examen de textes paléographiés du Xème
siècle et du XIème, fait ressortir l’évolution de la prononciation et des particularités dialectales :
Le Centre National de la Recherche Scientifique, nous apprend que « Buf - Buff » est qualifié de : vieux mot, d’origine obscure - qui n’est ni Indo-européen, ni Celtique, ni Grecque, ni Latin, ni Germanique ; dont la racine cependant est : Buf.
Émanant directement de Budh - Buth.
Cette racine Buf - Buff - cité dans un acte daté du 19 février 1259. exprime selon des dictionnaires étymologiques : pour les uns, un gonflement des joues, puis le bruit de l’expiration, pour d‘autres, la partie du casque comportant un gonflement protégeant les côtés du visage.
Les Chroniques de Saint-Bertin, signalent au cours du IVème siècle, l’installation d’une importante colonie de Saxons dans le Bessin ( région de Bayeux ), et certains points du littoral normand. En 565, Fortunat décrit les Saxons fidèles de l’évêque de Nantes. L’expansion terrestre se fait méthodiquement par une progression le long des affluents. Les cours d’eau n’étaient qu’une voie facile, rapide et silencieuse vers l’accès d’un objectif terrestre ciblé. Outre la ruse, la sûreté du coup d’œil, l’extrême promptitude à réagir, ils possédaient la science infuse de la complexité de la navigation sur une rivière.
Excellents cavaliers, ils nourrissaient une véritable passion pour les chevaux, et vénéraient leur monture. La civilisation saxonne repose exclusivement sur une activité sylvo-pastorale, qui représente l’unité réelle de la base communautaire. Ce groupement de type familial se fonde sur les liens du sang et de l’alliance : ils sont sacrés. Une communauté rurale au Moyen Age était considérée comme une enclave dans le fief suzerain, située à l’intérieur des bois, dans des marécages. Ses habitants devaient être liés ensemble par les origines, les coutumes, par les droits d’usage : la terre était un patrimoine commun.
C’est l’élément principal qu’il faut travailler ensemble, qu’il faut défendre ensemble, ce qui resserre les liens : les membres de la communauté sont solidaires, ils sont compagnons comme à bord d’un navire. L’installation d’un groupe venu d’ailleurs, régit par des lois naturelles et tacites, jugulant la violence, au centre desquelles se situe : l’honneur et l’exploitation du sol, apparaît. Cette terre témoigne d’un patient compromis entre la mer, la rivière, la terre et les hommes.
Vers la fin du IIème siècle, mais surtout du IIIème aux Vème siècles, la crise de l’empire romain entraîne la désertification des campagnes, l’abandon des terres cultivées, et la nature reprend ses droits. L’anémie des relations commerciales, les chemins, et plus particulièrement les célèbres voies qualifiées de « romaines » sont délaissées, ne sont plus entretenues et se dégradent jusqu‘à devenir impraticables. La végétation spontanée s’en empare. L’unique moyen de communication devient la rivière Dives, en ces temps du début de notre ère, le cours et le débit de ce cours d’eau sont beaucoup plus importants que ceux que nous connaissons actuellement.
La brièveté du chapitre qui découlera de cette question, signifiera explicitement, l’ impossibilité de présenter dans ces lignes une étude exhaustive. Les seuls éléments que nous pouvons présenter, sont des pierres bizarres, qui semblent intentionnellement taillées, et que des spécialistes ont appelé : bifaces, racloirs, grattoirs, pointes, et quelques autres…. Notre intention n’est pas d’exposer une collection personnelle.
L’objet de ce texte n’est également pas de prendre parti pour telle ou telle hypothèse. On peut constater, cependant, selon F. Bordes, que les « trouvailles » faites permettent, de dénommer l’outillage à taille bifaciale, et de le dater du Moustérien de -300 / -250.000 à -40 / -35.000 ans avant le présent. D’autres pièces ont autorisé de considérer, que progressivement celui-ci a fait place à des techniques nouvelles ; d‘où éventuellement une présence permanente d’hominidés. Un fait forcément se révèle, et une évidence se manifeste : la présence des marais stabilisant une faune, source certaine de gibiers potentiels.
Une confirmation, enchaîne notre raisonnement : par le biais des études dans les « Marais de la Dives », nous savons que vers -20 / -18.000 ans toujours avant l’actuel, le climat franchement tempéré et frais favorisa non seulement l’expansion forestière, mais l’établissement de prairies arbustives ; conjointement le niveau marin se rehaussait.
Le Néolithique, avec la domestication de certaines espèces, la culture de plantes alimentaires, en Basse-Normandie selon Michel de Bouard, semble être l’aboutissement de grands cheminements d’émigrations venus de très loin, après franchissement de la barrière de la Seine . Il faut envisager, que les apports nouveaux se soient propagés de proche en proche parmi les populations autochtones stabilisées par la chasse, et la pêche.
Si Ptolémée, au IIème siècle de notre ère, a malencontreusement inversé la position de l’estuaire de la Seine, celui de la Touque, et évidemment celui de la Dives, par contre il a correctement positionné à deux degrés prés ( 51°30’ au lieu de 49°05’ ) la baie de Seine.
Strabon, lui a mis en exergue des traits essentiels des cours d’eau normands. En effet, la baisse du niveau marin pendant la période glaciaire, c’est-à-dire pendant pratiquement tout le Paléolithique, a considérablement fait avancer la ligne côtière du rivage Bas-Normand vers le large. De ce fait, il provoqua un approfondissement considérable, et un puissant colmatage des estuaires des cours d’eau côtiers. La remontée des eaux marines, a inversé le mouvement, rapprochant la ligne du rivage de sa position actuelle.
Les grands événements marins qui ont participé à la formation du sol de Cabourg, à la conception de son environnement, ont considérablement influés sur le peuplement issu des vagues celtes aux environs de -900, début de l’âge du fer - Hallstatt, puis vers - 550 début de l’âge du Fer II - La Tène. La fouille d’un cimetière du Halstatt final et du début de La Tène, à Ifs ( 14 ), a considérablement éclairé les zones obscures.
Vers 400 ans de notre ère, une seconde transgression marine, submerge les terres occupées par l’homme. Après une très légère baisse le niveau semble se stabiliser. L’importance, n’est pas sous estimable, le colmatage de l’estuaire de la Dives, permet un espace mieux dégagé et favorise l’accès et même la navigation d’embarcations à faible tirant d’eau.
Un rapport du citoyen Gervais de La Prise l’Aîné, daté du 22 floréal an IX - mardi 12 mai 1801, dirigeant des travaux d’approfondissement du canal de la basse vallée de l’Orne, il a mis au jour deux navires romain enfouis sous 16 pieds ( 5 mètres ) de tourbe les restes deux navires gallo-romains.
L’énumération hétéroclite faite par César ( De Bello Gallico - II, 34 ), il associe les Aulerques Cenomans ( Sarthe ), Aulerques Ebuvorices ( Eure ), aux peuples de l’Océan ( maritimae civitates ). Ces peuples n’avaient aucune fenêtre sur la mer, et nous pensons, que César, confond les Aulerques Lexoviens ( Lisieux et vallée d’Auge ), avec les autres Aulerques.
Il n’est peut-être pas utile de sortir du sujet, mais il est toujours intéressant d’en agrandir le cercle des recherches ! La quête d’une meilleure approche nécessite parfois de cerner très largement ledit sujet.
Dom Paul Piolin dans sa remarquable Histoire de l’Eglise du Mans, nous relate comment les Saxons se sont infiltrés dans le dispositif Gallo-romain au IIIème siècle et au IVème, implantant des colonies durables sur le littoral de la Manche, en terre normande, en bord de Loire et de la Maine, dans le Haut-Maine. Ce fait est attesté par de nombreux documents d’Archives départementales du Calvados, du Maine et Loire, de la Sarthe.
Selon Grégoire de Tours, les Saxons établis dans le Bessin, et dispatchés en petites colonies la Vire et la Touques, depuis les IIIème et IVème siècles jouèrent un rôle prépondérant dans l’invasion Franque, et nombreux servirent comme auxiliaires dans les armées de l’envahisseur.
Ces invasions sporadiques préfiguraient celles des Normen’s - hommes du Nord, de 861 à 882 - …..Normanii, dans d’autres textes « …piratae Danotum… », plus connus sous le nom de : Vikings = en dialecte scandinave : vikingar.
Les Saxons surgissent dans l’Histoire vers la fin du IIIème siècle, et se découvrent une vocation maritime, qui les conduisent inexorablement à une migration,
Sans nous étendre sur ce sujet, nous pensons néanmoins, qu’il est indispensable d’effleurer la période dite « antique ».
Il est évident, que vers le IIIème siècle de notre ère, au temps de l’anarchie militaire, la Gaule connue de nouvelles invasions : la Pax Romana, avait pris fin. Si des Germains venus par terre erraient pratiquement librement, dans tous les sens, sur le territoire Gallo-romain ; des gens débarqués par mer, s’installaient dans les endroits déserts, isolés, abrités des côtes de la Manche ( agri deserti ), sans rencontrer la moindre opposition.
Un autre fait avéré apparaît, les Ancêtres de nos Aïeux, amollis par trois siècles de paix et de prospérité, ayant une confiance aveugle dans leurs autorités ; répugnaient à l’utilisation des armes. En l’absence de vestiges, il est toutefois possible d’écrire, et nous nous référons en cela, à des textes d’Historiens dont la compétence ne peut être mis en doute. Au travers de documents de Centres d’archives Bas et Haut normands : il est désormais acquit, que des navigateurs, pêcheurs ou autres, soient venus s’abriter par gros temps, relâcher par mauvais temps, ou tout simplement faire escale dans l’estuaire contrarié de la Dives.
Exactement, comme les Saxons, ces intrépides marins, surnommés par les gens du « Pays » - hommes aux longs couteaux, qui avaient installé et organisé une véritable et solide colonie dans le Bessin, qui se prolongea pendant plusieurs siècles ; dès le IIIème siècle.
Cabourg, ne serait-il pas authentiquement un dérivé de ….. Cat Burg ?
- Bourg, c’est-à-dire, dans la définition la plus originelle : groupement d’habitats, - Cat, définissant : un endroit, un passage rétréci.
Si Cat Burg, est la plus ancienne dénomination découverte, si Cabourg est d’origine Vieux Saxon / Vieux Scandinave - proche du Westique utilisé par les Francs, on pourrait établir un lien avec : …à proximité nous avons Houlgate : Houlegate- Holgata, qui signifie en Vieux Saxon ou Vieux Scandinave - chemin creux.
La région maritime de l’estuaire de la Dives présente incontestablement des traces non équivoques de l’implantation de groupes nordiques restés compacts et fidèles à leur vocabulaire. Ainsi, les marais de la Dives exploitaient leurs : dams c’est-à-dire leurs terrains clos de digues, bordés par des dics - digues, draînés par des fliets - bras d’eau, et amassaient leur récolte sur des hogues - buttes. On trouve, à peine déformé sous l’appellation patois : nez - cap ; mielle - dune ; grune - bas-fond. Une foule de poissons ont des noms scandinaves adoptés par le français local.
Les Historiens précités, pensent que les navigateurs Saxons ou Scandinaves, sont venus très tôt s’abriter, puis hiverner en construisant leurs baraquements typiques « Buth - Buth - Buff… », et pour quelques uns faire souche avec des femmes du pays.
Dés le début du IVème siècle, les inquiétudes suscitées par l’établissement de véritables colonies de Saxons entre Boulogne et le Cotentin, incitent l’autorité centrale romaine à réagir : la création du litus saxonicum - ligne de défense contre les Saxons. La crise des effectifs, le manque de combativité de l’armée et même celle des légendaires légions : rend cette ligne inefficace. Les hommes valides fuient les campagnes, désertes les villages pour ne pas être enrôler de force dans l’armée, laissant les femmes seules pour vaquer aux occupations quotidiennes.
La première apparition notable de Saxons dans l’estuaire de la Loire, et le littoral Normand a été authentifiée en 286/288. Le tirant d’eau ridicule de leurs embarcations, était de 0,90 à 0,95 en pleine charge - soit environ 18 tonnes : représentant 35 à 40 hommes avec marchandises et équipements, ou 20 hommes et des robustes petits chevaux scandinaves. Les cours d’eau n’étaient qu’une voie facile, rapide et silencieuse vers l’accès d’un objectif terrestre ciblé. Excellents cavaliers, ils nourrissaient une véritable passion pour les chevaux, et vénéraient leur monture.
Nous nous sommes amplement documenté et inspiré de la Chronique Anglo-Saxonne - Anglo-Saxon Chronicle de B. Thorpe. Ils exploraient tous les cours d’eau à bord de petites embarcations légères, en peaux d’animaux tendues sur une structures en osier, et choisissaient leurs objectifs. Ils n’hésitaient pas à s’installer aux meilleurs emplacements le long d’une vallée d’un cours d’eau .
En un lieu précis, là où il y avait une possibilité de créer des herbages, Ils s’implantaient, et dans de nombreux endroits ils faisaient faire souche avec une femme du pays. Éleveurs expérimentés, vêtus de peaux de bêtes, ils se nourrissaient de laitage ( lait -beurre - crème - fromage ), de viande de porc, et de poissons ( frais - séchés - fumés ). Ils connaissaient et utilisaient l’inertie thermique de la terre, dans la construction de tous leurs bâtiments.
À la fin du Xème siècle et au XIème, une certaine diversité fait place à la relative uniformité qui caractérisait la vie rurale.
Cette colonisation rurale/maritime, est très complexe, et singulièrement diffficle à étudier. Nous avons pris connaissance de l’ouvrage de Dudon de Saint-Quentin, de Rollon à Richard 1er, heureusement revu par Guillaume de Jumièges : le récit est plus assimilable, bien que succinct sur les ducs de Normandie Richard II, Richard IIII et Robert.
L’expansion de la mise en culture vivrière de parcelles de terre au XIème siècle, vers 1069, se juxtaposant à la pêche et à l’élevage, apporta à l’alimentation un plus qui contribua à l’accroissement de la population. Aux produits laitiers, aux poissons séchés et aux coquillages s’ajoutent désormais le pain avec la culture du blé, de l’avoine et du seigle, des légumineuses.
Un fait ressort, Cabourg connait au XIème et au XIIIème siècles, une forte expansion démographique, clairement attesté par les documents sus évoqués, ne pouvant néanmoins pas être évalué quantitativement.
*30 - Le nom de Cabourg précisé dans la Charte de 1073, elle-même insérée dans le Cartulaire, est dénommé « Pontem Divoe » ; la Charte d’Odon - 1068, évêque de Bayeux : « Burgo Divoe cum antiqua capella usque ad Pontellum… » .
*31 - La Charte de 1073, vidimée en 1273 par Philippe le Hardi, et en 1468, par Louis XI ( Archives du Calvados - Cartulaire Normand n°826 ).
*32 - Charte de Richard en 1191 : Portum Divoe.
*33 - Inventaire des Chartes de 1672 - registre in-f° H. IV.
*34 - Etabl. et cout., publié par M. Marnier, p.132.
*35 - Enquête faite par les juges de l’Amirauté de Dives, le 10 juin 1665.
Sentence de l’Intendant de Caen le 8 août 1736.
Vers l’an mil, s’organise la Société féodale en Normandie, comme dans toute les région. Elle va régir le royaume de France pendant cinq siècles. , jusqu’à la fin du XVème. Cette société, est comme une pyramide, construite selon le principe : Tout homme dépend d’un homme, toute terre dépend d’une terre.
Cabourg…,la féodalité : un nom, une terre, un fief, une seigneurie….,
La colonisation rurale par des hommes venus d’un «
Pays Scandinave », n’est pas facile à étudier. Il est donc évident que les lieux comme Cabourg, ayant un anthroponyme nordique, ne soit pas un peuplement pouvant être daté de l’âge des « Vikings », mais un nom réadapté au nom d’un seigneur.
Aux environs de l’an 1000, une nouvelle forme de société s’organise. La société féodale, qui va régir la France, c’est-à-dire le royaume ; pendant cinq siècles. Cette société, fonctionne très exactement dans le sens descendant d’une pyramide : Tout homme dépend d’un homme, toute terre dépend d’une terre.
Cette terre dénommée : fief, du dialecte Westique - utilisé par les Francs / et les Saxons : fëhu qui signifie : troupeau. Chaque fief appartient à un vassal, à qui il a été concédé par un suzerain.
Chaque suzerain protège et garantit le fief de son vassal, qui lui doit en échange le service militaire et une redevance. Cette notion, explique le pourquoi du titre d’ écuyer de quelques-uns des possesseurs du fief de Cabourg. Quant un seigneur vendait, ou cédait son fief, les serfs, manants ou vilains étaient transmis de la même façon que la terre, le cheptel vif - le bétail, les bâtiments.
Malheureusement, 1343 va provoquer un enchevêtrement de conflits complexes, divers par leurs origines comme dans leur forme, frappant le pays, et dura un peu plus de cent ans.
Au sommet de la pyramide féodale, il y avait évidemment le souverain - le roi, qui était le suzerain des ducs : en l’occurrence le duc de Normandie ; qui à son tour était suzerain de l’abbaye bénédictine de Saint-Étienne aux Hommes de Caen. À défaut d’une abbaye, le vassal pouvait être un comte. Chaque comte a plusieurs vassaux dont les fiefs sont des châtellenies, vicomtés ou vidamies. Plus bas dans la hiérarchie, on trouve des seigneurs vassaux de moindre importance.
Il semblerait, il faut être très prudent, que le premier seigneur de Cabourg qui apparaît dans un acte aux A.D.-14, serait un Robert de Cabourg vers 1158. Ce nom figure pour plusieurs fiefs dans des confirmations de bien appartenant à l’abbaye Saint-Étienne de Caen. Quand Philippe Auguste monte sur le trône de France en 1180, il chasse souvent en forêt et dans les marais, il réglemente, et le droit d’usage des Cabourgeais de l’époque ; est encadré.
….le fief de Cabourg : terra Caburc - la terre de Cabourg.
Le fief de Cabourg, était limité par la rive gauche de la Dives, au nord par la Manche. Il couvrait les dunes - la baillée des dunes, entre le hameau et ces dunes, il y avait la Garenne, puis une partie septentrionale du marais avec les bois, y attenants. Un droit de pontage - avec la possession du pont, et droit d’ancrage pour l’amarrage des navires, complétaient le droit de pêche, et de varech.
Document des Archives Nationales de Paris.
Croquis aux Archives Nationales de Paris, représentant le schéma de la capitainerie.
Dans les Cartulaires de plusieurs abbayes et prieurés on trouve également le droit de pêche à l’anguille, très prisée à la table des seigneurs, les droits de chasse aux gibiers d’eau à la mare - devenu au fil du temps le «
gabion », d’où les nombreuses mares toujours existantes.
On peut considérer que les premiers seigneurs de Cabourg, désignés par l’Abbé (
supérieur de l’abbaye Saint-Étienne de Caen ), ont été possesseurs des alleux francs de garennes et de Cabourg.
Ils étaient complètement indépendants, puisque le système féodal n’était pas encore, le droit sur les marchandises transportées par péniches sur la Dives en amont de Cabourg.
Document des Archives Nationales de Paris.
Il est difficile de dire que le fief de Cabourg, était un fief riche et important, puisque constitué de sables et de marais, néanmoins une certitude transparaît, de par ses droits aussi variés que nombreux, le revenu de la seigneurie de Cabourg, n’était pas négligeable en espèces sonnantes et trébuchantes.
Lors de la prise de possession du fief de Cabourg, outre le titre , le vassal était tenu de faire acte de foi et hommage à son suzerain direct, c’est-à-dire à l’Abbé, le supérieur de l’abbaye de Saint-Étienne ( l’abbatiale a été consacrée en 1077, par Jean d’Ivry, archevêque de Rouen ). De fournir un acte détaillé d’aveu et dénombrement, sorte d’inventaire des biens faisant partie du fief. En cas de guerre, chaque vassal lavait obligation de lever d’équiper un certain nombre d’hommes de guerre et se mettre avec eux au service de son suzerain. Le vassal qui manquait à ces devoirs, était traduit en justice pour forfaiture, et tous ses biens étaient confisqués.
Aux environs de l’an 1000, dont l’approche avait été si redoutée ; a été marquée par une très grande misère. Dans son «
Histoire de France », éditée en 1837, Henri Martin, évoque cette douloureuse période,
«
à la fin du règne, ce fut la famine autant pour les riches que pour les pauvres ; on rongea l’écorce des arbres dans les bois, on brouta l’herbe dans les près. Les hommes disputaient aux loups les cadavres des morts de faim….. ».
Au point de vue religieux, Cabourg, faisait alors partie du diocèse de Bayeux.
Son nom de Cabourg apparaît cité dans une Charte en bas-latin de l’abbaye Saint-Étienne de Caen au XIème siècle. Incontestablement fut un grand protecteur des moines. Il créa et favorisa l’abbaye bénédictine de Saint-Étienne de Caen, mais également celle de Saint-Martin de Troarn.
Trois grandes Chartes de donation sont connues : 1059, 1068 et 1082-1083. Un mandement sans date, mais très certainement antérieur à 1072-1073, nous apprend que le roi, Henri 1er, avait autorisé les moines de l’abbaye de Troarn à prendre dans les salines de Cabourg, Varaville et Salenelles, tout le sel nécessaire.
Un document à la B.N.F. de Paris, indique que les «
salines Cobourg pour Cabourg », sont très anciennes, puisque Harold, roi Danois, c’est en ce lieu qui débarqua au IXème siècle.
Dans son histoire, Cabourg, hameau, puis beaucoup plus tard village, sans défense a fait les frais de la guerre.
Les habitants de ce petit groupement d’habitats, avait cependant des droits d’usage dans les bois et marais avoisinants, dans les dunes et sur la plage à marée basse. On les retrouve dans plusieurs documents au «
fond ancien » des Archives départementales du Calvados. Il semblerait que les premiers remonteraient à Philippe Auguste, dans un acte en bas-latin en date de 1212.
Charte en bas latin accordée en 1209 par Philippe Auguste - Exemple type - Document des Archives Nationales de Paris.
En fondant l’abbaye Saint-Étienne à Caen, Guillaume le Conquérant s’est montré très généreux, mais en réalité il désirait avant tout le pardon de ses très nombreux péchés, et tout…..particulièrement lourds.
Dans la Charte de 1073, insérée dans le Cartulaire Normand : Cabourg-Dives portent le nom de Pontem Divoe - Pont de Dives ; la Charte d’Odon, évêque de Bayeux (
1068 ), on trouve :…Burgo Divoe cum antiqua capella usque Pontellum…
C’est vers 1050, que ce développe dans le duché de Normandie une aristocratie tout à fait nouvelle ; on découvre que la plupart des premiers représentants de lignages, comme celui de Cabourg, ne sont apparus que vers cette date. À la différence de ce que l’on a pu voir dans l’ensemble du territoire national, ces hommes, comme les Cabourc/bourg, ne se rattachaient pas à des familles de l’aristocratie Carolingienne. Ils descendaient souvent, directement, de commandant de bateaux nordiques : les Chefs. Nombreux sont ceux qui plus tard ont revendiqué cette appartenance.
En 1075, la société féodale normande est une réalité. Toutefois, toutes les terres ne sont pas systématiquement des fiefs, mais les rapports qui existent entre les cadres de cette société, sont exclusivement féodaux. Dans l’un des « Grands rôles de l’Échiquier des comptes du duché de Normandie » rédigé en en 1164, on trouve à la page 363 : De Willelmo de Diva 20 sols pro eodem ; 364 : De Roberto de Caborc 10 sols pro plegia *36 .
On peut considérer que les premiers seigneurs de Cabourg, désignés par l’Abbé (
supérieur de l’abbaye Saint-Étienne de Caen ), ont été possesseurs des alleux francs de garennes et de Cabourg. Ils étaient complètement indépendants, puisque le système féodal n’était pas encore organisé.
Richard Cœur de Lion, en 1189 assigna à l’abbaye Saint-Étienne de Caen le port de Dives avec la Coutume que tous les voyageurs qui partaient ou arrivaient devaient payer un droit à l’abbaye.
À Cabourg, dans les années 1900-1910, il existait encore des « pêcheurs de grève », succession héréditaire…..coutume ancrée..traditions….? - Document des Archives départementales du Calvados.
Ascelin de Cabourg, seigneur du lieu qui avait contesté ce droit fut condamné par le témoignage des dix jurés, X legitimorum hominum……Il fut reconnu aux Assises de Caen que cette abbaye devait avoir 88 quartiers - quarteria, de sel chaque année dans les salines de Cabourg.
La mort de Philippe Auguste en 1223, puis celle de Louis VIII en 1226, entraîna des troubles dans toute la Normandie, Cabourg de par son isolement resta très extérieur à ces événements.
Le positionnement de Cabourg dans l’estuaire de la Dives, mitoyen au port de Dives (
de cette époque ), offrait à ces deux villages de riches possibilités d’échanges avec l’extérieur par la mer, bien que mal reliés avec l’intérieur. Le droit de pêche en ce même lieu jusqu’à la pierre «
tofus » qui avait été placé devant la chapelle Saint-Michel de Cabourg, et du droit de varech en totalité.
En 1295, une enquête sur les chaussées pouvant être submergées par la Dives, de la région de Corbon, de Troarn et de Varaville, par Guillaume du Grippel, vicomte de Caen, conformément à un arrêt de l’Échiquier de Normandie, siégeant - À Cabourg, dans les années 1900-1910, il existait encore des «
pêcheurs de grève », succession héréditaire…..coutume ancrée..traditions….?
Document des Archives départementales du Calvados.
En 1295, une enquête sur les chaussées pouvant être submergées par la Dives, de la région de Corbon, de Troarn et de Varaville, par Guillaume du Grippel, vicomte de Caen, conformément à un arrêt de l’Échiquier de Normandie, siégeant à Rouen, et une contre-enquête faite en 1297, contradictoirement avec l’Abbé et Prieur de l’abbaye de Troarn et Nicolas de Villiers, bailli de Caen *37.
Acte du 20 août 1385, la revue au logis de Monseigneur Nicole Painel, chevalier bachelier, parmi 11 chevaliers bacheliers, 47 écuyers, 11 archers, et d’autres est cité nommément Denis de Cabourg, écuyer, seigneur de Cabourg *38.
En 1402, vivait un « Compagnon de Cabourg », écuyer, membre des « Compagnons de Gaule », appellation d’un groupement militaire ; qui était Raoul de Guiberville, seigneur de Cabourg, fils de Raoul II, qui vivait encore en 1397 - Biblioth. De Caen - manuscrit in-4° 220.
Le 28 juillet 1430, un acte manuscrit de la B.N.F. de Paris nous dévoile, que le roi Charles VII, tout en attribuant une rente de 500 livres tournois ( Tours ), a octroyé plusieurs terres normandes, possédées par des seigneurs félons, à Robert des Champs *39 , seigneur d’Estinot et de Cabourg. Ce même seigneur de Cabourg avait activement contribué à libérer et à chasser les Anglais du Pays de Caux, d’Honfleur, et d’une partie du Pays d’Auge.
Il est évident, que la reconstruction du village de Cabourg, fortement endommagé par les passages répétés, et alternés des troupes armées anglaises et française, fut l’œuvre de ses habitants, et des possibilités avisées et octroyées du seigneur Robert des Champs.
Affranchissant les cabourgeais de certaines contraintes, et favorisant l’élevage dans le marais, il créa les conditions favorables au repeuplement, et au développement de ce site. La culture du sol, demeura sporadique.
Le 15 avril 1502, en «
pleds », une audience est tenue en la maison de Robert Messent, prêtre, à la requête de Jehan Loste, procureur, et Regnault Anquetil lieutenant du Sénéchal, du seigneur suzerain pour mettre en adjudication les héritages qui furent et appartinrent à
«
….Paoul….partie parfaitemenyillisible et endommagé de l’acte » des fiefs de Cabourg et de Vignes.
7 juin 1539, un Antoine de Cabourg, écuyer, figurait en nom sur une quittance au Receveur général de Caen. Il est cité comme écuyer - sceau rond de 28 mm. Papier plaqué *40.
Le 7 juillet 1555, un Registre de mariage, nous apprend qu’un traité de mariage a été signé entre Aubin, sieur de Gascoing et en première noce : Robine de Cabourg. Veuf sans descendance, il épousa en seconde noces : Colombe Le Gros. Nous n’avons pas pu établir une quelconque filiation entre cette Robine, et Pierre ou Adam des Champs.
En 1570, la Manche est fermée au commerce des Ibériques avec Anvers, par la coalition Anglaise ; fermant virtuellement le port de Dives, et l’abri de l’estuaire de la Dives. Jehan Moullin d’Heauville, le 2 mars 1583 dénombrait le « fief des Maretz », sis en dessus et en dessous de Cabourg *41 - succession de Pierre Fenry, en la personne noble de Christophe du Moussay .
Louis et Samson de Cabourg , écuyers, et frères ; en 1589, à la mort de Samson, Louis, l’ainé sert une rente de 3.000 livres, à sa belle-sœur veuve et à ses neveux descendants. Ce détail semble établir, une certaine aisance dans la famille de Cabourg, dans le Rôle de la Noblesse Normande du Grand Baillage en 1640 *42.
La plus grande partie du terrier de 1609 est occupée par les déclarations de 110 propriétaires d’un fief qui se reconnaissent vassaux de l’abbaye Saint-Étienne de Caen et avouent l’un après l’autre : qui unde maison ; qui un pré ; une pièce de terre, une masure, une grange ou un clos - « ….
.tenir à titre de chef, cens et « droits seigneuriaux portant lods, ventes saisines et amendes quand le cass y eschet, de Messsire Jehan de Cabourg……. ».
Le cens à payer variait selon le nature du bien. Ainsi, l’on trouve cité une Françoise Levasseur, pour un cens de 5 sols tournois par an pour une maison à Brucourt. De la même source, on constate que le suzerain du fief de Cabourg, tirait plus de revenus de la «
Garenne de Cabourg », que de la «
Baillée des dunes ».
Le 21 février 1609, sous le soixante treizième Abbé : Mariam de Martinbos *43, les religieux de l’abbaye de Jumièges, s’opposèrent à leur Abbé, dans la vente de biens de l’abbaye, pour le remboursement d’une rente de trois cent cinquante sept livres que son prédécesseur avait emprunté au sieur de Tilles.
Ils consentirent qu’on aliéna le fief de Bosc, situé dans la paroisse de Saint-Pierre-des-Meules *44, et Orbec, le fief de Serans-en-Auge *44, et avec une portion du fief de Mesnil-Renouard *44, les vavassorie de La Lande *44, du fief de Varaville *44, du fief de Cabourg *44, celui de La Ville-Juive *44, Colombière et Vitri*44 et quelques autres.
Vers 1650, un officier des Eaux et Forêts, Jacques de Dampierre, entreprend d’assainir des fonds de vallée marécageux. Ces terres drainées par des canaux, sont transformées en prés de fauche, la poursuite et le perfectionnement des méthodes font que vers 1710 / 1725, la quasi-totalité du marais est convertie en
herbages. En 1694, un dénommé Pierre Thomas, sieur du Fossé, écrit : « ….
.le revenu du païs consiste en beurre et en laitage…. ».
Les progrès de l’élevage sont surprenants, à la fin de l’Ancien Régime, en 1789, la quasi-totalité des terres humides sont des herbages. Conjointement, c’est la conquête de l’arbre fruitier « le pommier à cidre », qui s’impose, dans une moindre mesure le poirier. Le paysage devenu classique : un horizon limité au nord par un cordon dunaire, s’étendant vers le sud, un vaste terroir verdoyant et humide, bornés par l’ourlé les contreforts du Pays Augeron. L’économie rurale de Cabourg ne se définissait pas nécessairement par les chances de progrès, proclamant nécessairement une réussite ; mais nous le pensons par la ténacité des habitants, et à leur fidélité à leur terre natale.
1615, Jean de Varignies, seigneur de Blainville-sur-Orne, de Cabourg, et de la Poterie, maître de la garde-robe du roi, Conseiller d’Etat, Chevalier de l’Ordre, Lieutenant au gouvernement du baillage de Caen, était compté parmi les amis du Maréchal d’Ancre, et de ceux du duc de Luynes *45.
Nous avons trouvé cité parmi les compagnons ayant accompagné Guillaume le Conquérant en Angleterre, et Robert, duc de Normandie, à la conquête de la Terre Sainte : page 49 - un de Cabourg, également seigneur de Bassille, élection de Valogne, maintenu en 1666 - de sable, à la bande d’argent, chargée de trois tourteaux de gueules - éléments du Nobiliaire héraldique de Normandie dressé par Chevillard suite à ses
Dans le Nobiliaire de France, de M. de Saint-Allais, édité en 1874, réalisé sur les recherches de 1666 à 1667 . Ainsi, dans une autre liasse de feuillets épars aux A.D-14, on trouve un revenu 15 livres 2 sols 5 deniers en argents, et 6 poules et demie.
Le sieur de Cauquigny vend en 1688, les fiefs de La Salle, de Turbet et de Cabourg, qu’il avait acquit en 1567, du sieur Payen de La Payennière ; au sieur Costé de Saint-Sulpice.
….plus qu’un passé……l’Histoire y est inscrite.
Peut-on dire, qu’au Paléolithique, le territoire Cabourgeais a été occupé par des humains ? Certainement pas. Il est encore moins possible d’écrire, que vers la fin de ce que l’on dénomme «
l’âge de la Pierre taillée » des chasseur-cueilleurs-pêcheurs soient venus sur le territoire communal de Cabourg. Et pourtant les «
galets troués », trouvés en 1938, lors de la réfection d’un «
gabion »,
Le 16 février 1935, Monsieur Jules Morel, Chef de Chantier de l’entreprise Fay, demeurant à Cabourg, en compagnie de Monsieur Henri Surillet demeurant à Blainville, ensemble ils travaillaient dans une tranchée ouverte.
Lorsqu’ils découvrirent sous les coups de leurs pioches une certaine quantité d’objets métalliques recouverts de vert de gris. Il s’avéra, qu’entre autre chose c’était des objets en bronze, dont deux haches du bronze moyen de -1.550 à -1.100 ans B.C.. Une fouille plus affinée ne donna aucune trace de poterie, ni d’autres objets. Ce qui semblerait signifier que si notre sol n’était pas occupé en permanence, il était néanmoins hanté, parcouru en cette lointaine époque.
*36 - Polyptique d’Irminon - A. Longnon , p.272
Histoire de l’abbaye de Saint-Etienne.
*37 - Coutumes de Normandie.
*38 - La famille des Champs de Boishébert et de Raffetot, était une puissante et célèbre dynastie de Haute Normandie
Robert des Champs, fut lieutenant pour le gouvernement du roi à Montivillers. Il laissa deux fils :
- Jehan, seigneur d’ Estinot, marié le 5 juillet 1501 à Marguerite de Plaimbleu,
- Adam, seigneur de Grengues et de Cabourg ( pendant un court laps de temps ), il fut substitut du Roi à la cour de Montivilliers, il épousa Marie d’Escrepintot, dont il eut deux fils, Pierre et Adam, qui se partagèrent la succession le 15 février 1534.
*39- - Nobiliaires de France t.II- Bibliothèque Nationale de France à Paris.
*40 - A.N. de Paris , T.565, D.12.905, P.3.
*41- - Nobiliaires de France t.II- Bibliothèque Nationale de France à Paris.
*42 - A.N. de Paris , T.565, D.12.905, P.3.
*43 - Mariam de Martinbos, chanoine de Rouen, fut député pour le clergé du diocèse de Rouen, aux États de Blois en 1576. Il fut nommé syndic du clergé dudit diocèse le 4 février 1568. Il avait déjà été promoteur de la cour ecclésiastique, curé d’Avesnes et prieur de Beaumont-le-Roger. Il possédait la seigneurie de Bosc. Il fut Abbé de Jumièges.
- Meules, canton d’Orbec,
- Serans, commune du canton d’Ecouché,
*44- Le Renouard, canton de Vimoutiers,
- La Lande, seigneurie vassale,
- Varaville, canton de Troarn,
- Cabourg, portion du fief de l’abbaye Saint-Etienne de Caen, sur les marais,
- Villejuif, chef lieu de canton de l’arrondissement de Sceau,
- Vitry-sur-Seine, commune du canton de Sceau.
*45 - pair de France, créée en août 1619, au profit de Charles d’Albert, par Louis XIII.
- Maréchal d’Ancre, Concino Concini - Maréchal de France, marquis d’Ancre, baron de Lésigny, né à Florence vers 1575, mort le 24/04-1617.
et une Histoire beaucoup plus mouvementée.....,
- Dom Paul Piolin, et la Notitia Dignitatium ( acte romain établi vers la fin du IVème siècle ), signalent des « colonies saxonnes » *46, dans le Bessin, et plus plusieurs embouchures de la Normandie, en Anjou, et dans le Saosnois ( Sarthe ).
Plusieurs documents authentifiés en font état à la B.N.F. de Paris, et M.-J. Masselin dans sa remarquable étude historique : « Le diocèse de Bayeux du Ier au XIème siècle », parue en 1898. Ces documents, nous apprennent qu’en 407, des Saxons, de la peuplade : Cattes, ont débarqué et se seraient dans « la petite rade abritée, formée par l’estuaire particulier de la Dives » - l’endroit est cité tantôt : Catlurum, tantôt : Cadetorum Burg c’est-à-dire Bourg des Cattes ; qui est devenu par l’évolution de la phonétique : Catburg *46a - Cabourc, puis Cabourg.
- au Xème siècle, Hasting, pour les uns, Harold pour les autres, roi des Danois, lorsqu’il se lança à la conquête du Bessin et du Cotentin.
Toujours selon la même source. Ils auraient installées une base permanente fortifiée « burg ». Remontant la vallée de la Dives, ils s’étaient également installés à Exmes, à Sées, et à Falaise *47.
C’est dans les dunes et salines de : « Courbon » - Cabourc *48, de nos jours appelé Cabourg qu’il débarqua, puis hiverna avec ses hommes.
Selon Guillaume de Jumièges, livre IV, chapitre VII - Cabourg, est écrit dans les actes anciens du Xème siècle :
- Cathburgus, est un nom, selon lui, émanant directement du Vieux Scandinave signifiant : passage étroit .
- Dans l’exposé du 1er juillet 1902 - 72ème volume, p.242 à 246, de Monsieur le comte de Neuville, dans la Revue des questions historiques, sous la direction du marquis de Beaucourt, la : « 1ére bataille de la Dives-Cabourg en 858 *49 », nous est amplement commentée,
« Celle-ci par une longue marche de nuit, surpris les retranchements fortifiés, et l’ensemble de l’armée des pillards. Les Francs après de violents et sanglants combats, s’emparèrent des deux forts du pont verrouillant ce camp, puis par un mouvement tournant pour couper toute fuite ; par le village de Dive (s) prirent à revers les défenseurs. Les cavaliers Francs refoulèrent vers le pont les fuyards.
« À quatre cent mètres à l’ouest le pont et à huit cent mètres, Cabourg ; où stationnait la flotte ennemie. Hasting/Harold, débarqué dans l’anse de la Dives vers 850, en un lieu qui fut appelé Cabourg, y installa son camp. Stationné non loin de la grève de gros bateaux, de ceux supporte les grosses tempêtes nordiques.
« Le pont de bois sur la Dives, qui donna son nom au groupement d’habitations de la rive droite, fut fortifié par Hasting. Deux forts s’élevèrent aux deux extrémités de ce passage *50.
« ……Quoiqu’il en soit, d’après les toutes premières narrations contenues dans le préambule du Cartulaire de Saint-Père, les hommes du Nord ( Norman’s ), après avoir exercés les plus affreux ravages dans les environs de Chartres, avaient assiégé cette ville. Fiers de la force de leurs remparts, les habitants se flattaient de résister à leurs attaques. Mais une nuit, leur vigilance fut en défaut, et ils tombèrent entre les mains de leurs barbares ennemis, qui mirent la cité à feu et à sang, et n’y laissèrent d’un monceau de ruines.
« La justice divine ne devait pas permettre que de telles atrocités restassent sans être vengées. Les Francs ( les Français de l’armée royale ), accourant de toutes parts, poursuivirent dans leur retour les barbares , tandis que chargés de butin, ils cherchaient à regagner leur flotte *51 ; attaqués avec fureur auprès de leurs bateaux………….
« Les forts du pont protégeant leur base de « Pont de Dive », les compagnons d’Hasting, avec leurs lourds convois de butins, s’abritèrent dans leur camp retranché. Sur leurs traces, après un repos nécessaire : l’armée Franque.
« Au débouché du pont les charges de la cavalerie franque arrivée en contournant « la Butte Caumont » par la « Vallée de Beuzeval », les fuyards rescapés de la rive droite furent taillés en pièces ; ceux qui parvinrent à la Dives, pour embarquer furent passés au fil de l’épée, une partie trouvèrent la mort dans l’eau *43.
Quoiqu’il en soit, selon l’auteur, qui insiste, il y a lieu de constater que jamais l’armée royale Française ne remporta une pareille victoire une victoire aussi complète sur les « Norman’s - hommes du Nord ».
Un peu plus tard, le roi Louis III, étant dégagé de son accord avec Hasting, remporta la bataille de Saucourt, et le roi Eudes celle de Montpensier.
- En 996, éclata une révolte paysanne, plus connue sous la dénomination de : « Révolte des petits pêcheurs-paysans ».
Ceux-ci avaient constitué dans les marécages de la Dives, au Sud-ouest de Cabourg, comme en de très nombreux autres endroits dans le duché de Normandie ; des assemblées contestatrices et opposées au duc Richard II.
Ils avaient instauré un système : celui de se gouverner eux-mêmes.
Le duc Raoul d’Ivry fut chargé, par Richard de réprimer sévèrement cette rébellion.
Il se conforma au désir de son neveu, ce fut un véritable massacre. Les contestataires s’étaient retranchaient dans les marécages de la Dives, au Sud-ouest de Cabourg. Position inexpugnable entre toutes, longtemps ils demeurèrent insoumis.
Le duc Raoul d’Ivry fut chargé, par Richard de réprimer sévèrement cette rébellion. Il se conforma au désir de son neveu, ce fut un véritable massacre. Mais, aux environs de Varaville et Cabourg, pendant longtemps, dans les marais de la Dives, l’insécurité régna - « révolte normande » *52.
Gros plan sur une carte I.G.N., où les zones marécageuses sont surlignées en bleu ciel, et l'actuelle route Cabourg - Varaville, en orange. Or ladite route n'existait pas, dans les cartes du XIIIème siècle -XVème, seul existait une sorte de grossier chemin forestier.
- Le 22 mars 1057, se déroulait la très célèbre bataille dite de « Varaville », entre Varaville et Cabourg.
Conséquence inéluctable de la sévère et cuisante défaite infligée par Guillaume le Conquérant au roi de France Henri 1er à Mortemer en 1054. Le roi, rancunier, voulant redorer son blason et rattacher la province de Normandie à la couronne s’allia à Geoffroy II d’Anjou dit Martel.
Geoffroy II, comte d’Anjou de 1040 à 1060, après s’être emparé par traitrise du Mans en 1057, s’était lui-même autoproclamé comte du Maine.
Or Herbert II, comte du Maine moribond, fils de Hugues IV, comte du Maine, avait fait son testament en faveur de Guillaume, duc de Normandie. C’est Robert de Courteheuse, fils de ce Guillaume, marié à Marguerite du Maine - encore mineure ; qui devait succéder à Herbert II comme comte du Maine. Mais, aux environs de Varaville et Cabourg, pendant longtemps, dans les marais de la Dives, l’insécurité régna - « révolte normande » *52a.
Henri 1er et Geoffroy d’Anjou, alliés par intérêt, remontent par Alençon, contournent, évitent Falaise qui devait les retarder. Puis par Caen, saccageant, détruisant, incendiant, tuant tout sur leur passage, semant la terreur ils poursuivent dans sa retraite vers Varaville le duc de Normandie.
C’est entre Varaville et Cabourg dans les marais de la Dives que Guillaume II dit le Bâtard ; après les avoir attirés, les attendait. Guillaume, avait quitté Falaise, avec une troupe très inférieure en nombre : environ 700 chevaliers, et fantassins. Devant une force numérique très supérieure, le duc se replie en bon ordre, refusant tout contact en pays découvert qui lui serait nettement défavorable.
Avec ruse il dispose sa petite armée, en l’éparpillant dans la végétation subaquatique de part et d‘autre du chemin de Caen à Honfleur, par Cabourg. En première ligne ses redoutables archers normands cachés dans les grandes touffes d’herbes, qui vont faire impunément merveille. La cavalerie, camouflée dans l’épaisseur des bois de Varaville, anéantira le moment venu les fuyards en débandade en leur coupant toute retraite.
Les hommes à pieds de l’armée normande feignant la fuite en avant, sont chargés d’attirer les assaillants le plus loin possible vers Cabourg.
La voie est très étroite, elle serpente en continue, tolérant deux à trois hommes de front. En certains endroits la voie en question est difficilement praticable parce que submergée; L’époque a été délibérément choisie par Guillaume, qui n’a rien laissé au hasard. Les marées d’équinoxes ont inondé les marais de part et d’autre, obligeant les assaillants à s’étirer en longues files. L’environnement où les taillis alternent avec les hautes touffes herbeuses est baigné par des eaux saumâtres et agitées.
aspect du marais.......
Autre vue, et gros plan sur le marais.....
L’attaque intervient, brutale, impitoyable, rapide lorsque la quasi totalité des ennemis Angevins-Français sont engagés dans ce véritable piège, les cavaliers en tête, et disséminés parmi la longue file de fantassins qui s’étire. La soudaineté de la pluie diluvienne de flèches, tirée par des archers invisibles déconcerte, effraie les étrangers assaillants. Les deux premières salves sont particulièrement meurtrières. Les chevaux sans cavalier effrayés, s‘emballent, piétinant sur leur passage les hommes à pied, qui bousculés tombent dans l’eau froide et se noient.
Cette colonne assaillie de trois côtés, n’ayant aucune protection, reculent, se sauvent par où elle est venue. Rapidement c’est une débandade, qui se transforme en déroute effrénée. Les fantassins normands, font demi tour et attaquent les survivants, qui fuient. C’est le moment où les chevaliers normands Guillaume en tête taillent, coupent et tuent. Le roi et Geoffroy blessé, ne doivent leur salut que de la seule providence. Le roi de France, petit fils de Charlemagne abandonne définitivement ses rêves de grandeur, Geoffroy II, comte d’Anjou, ne sera jamais comte du Maine, et ne survivra de peu à ce désastre. C’était le 22 mars 1057.
*46 - Ils s’installaient sur la terre ferme, à proximité immédiate d’un cours d’eau ou d’un plan d’eau, ils excellaient dans l’élevage de bovins en terrain très humide, et à la pêche. Ils construisaient des habitations longues et étroites en briques d’argiles séchées au soleil, avec toitures den bottes d’herbes aquatiques. Leurs habitations s’appelaient « Budh *» », plusieurs habitations un « Burgh ».
*46a - Analecta Bollandania - t.XIX - 1900.
*47 - Orthographe officielle par suite d’une altération introduite au XVIIIème siècle, selon Paul Picard
*48 - Paul Allard
*49 - Ordinal de Saint-Pierre-sue-Dives - pages 110 à 118.
*49 - Bibliothèque Nationale de Paris
Cartulaire de Ponthieu
*50 - Bibliothèque Nationale de Paris
Cartulaire de Ponthieu
Manuscrit 10112 - folio 7 verso : fond latin
Invasions maritimes des normands dans les Gaules - P. Capefigues ; 1823 - in8.
*50 - La première apparition notable de Saxons dans l’estuaire de la Seine, a été authentifiée en 286, selon « Les Chroniques de l‘abbaye de Jumièges » . En 565, Fortunat décrit les Saxons fidèles de l’évêque de Nantes. L’expansion terrestre se fait méthodiquement par une progression le long des fleuves côtiers. Leurs embarcations admirablement profilées, étaient capables de naviguer pratiquement dans des cours d’eau de profondeur ridicule, selon de récentes études réalisées par le C.N.R.S. sur des épaves retrouvées dans la vase de l’estuaire : le tirant d’eau était de 0,90 à 0,95 en pleine charge - soit environ 18 tonnes : représentant 35 à 40 hommes avec marchandises et équipements, ou 20 hommes et des robustes petits chevaux scandinaves.
Les cours d’eau n’étaient qu’une voie facile, rapide et silencieuse vers l’accès d’un objectif terrestre ciblé. Outre la ruse, la sûreté du coup d’œil, l’extrême promptitude à réagir, ils possédaient la science infuse de la complexité de la navigation sur une rivière. Excellents cavaliers, ils nourrissaient une véritable passion pour les chevaux, et vénéraient leur monture.
*51 - Cartulaire de Saint-Père - t.I, p.7 à 9 - Les gros bateaux à l’ancrage dans l’estuaire de la Dives.
*52 - Grand Cartulaire de l’abbaye de Jumièges - fol.3067 - n°531.
*52a - C’est Benjamin Guérard, prestigieux historien, méconnu, grand spécialiste du Haut-Moyen Âge, qui en 1890, pour la première fois aborda l’Histoire de roi scandinave Hasting. Ces bases : le Fonds ancien de la B.N.F. - Il a régigé les premières pages de la partie la plus ancienne du Cartulaire de Saint-Père, désignée sous le nom de : Vetus Agano.
2 - Grand Cartulaire de l’abbaye de Jumièges - fol.3067 - n°531.
Ce paragraphe sur la bataille dite de Varaville, dénommée également « bataille des Dunes », a été réalisé avec de nombreuses phrases prélevées dans différents textes, de différents auteurs. Nous citerons ci-dessous Wace, auteur prestigieux du XIIème siècle, qui en vers relate l’événement.
Wace semble suivre le roi de France à la trace….
En Normandie sunt entrés
Par juxte Oisme sont passé
…………….
Par Varaville passera
Benoit de Sainte-More ajoute….
Ci quiil viennent as guez de Dives ;
Ne finasses desqu’à la mer,
Qui sis laissast en paiz aller
………………
Wace, est exact, il précise,
Muntéfu de suz Bastebore,
Vit Varaville, e vit Cabore,
Vit les marez. vit les valées,
………………
La Charte de 1073, insérée dans le Cartulaire Normand, porte : Portem Divae, signalant l’existence de deux masures au pont sur la Dives. Il apparait que le premier fief dépendait non seulement des colons qui y résidait : conditionnarii seu liberi homines……, mais aussi des droits et coutumes ordinaires qui dérivaient de la propriété du rivage maritime - Charte de 1073, vidimée en 1273, par Philippe le Hardi, et en 1468, par Louis XI *53.
En 1077, plusieurs Chartes dont Gallia Christina, nous indiquent une donation effectuée par Guillaume le Conquérant, à l’abbaye bénédictine Saint-Étienne de Caen, et une autre faite par sa femme Mathilde, à l’abbaye de La Sainte-Trinité de Caen. Par la première il donne les villages de Cabourg et d’Allemagne, avec les colons et les hommes conditionaires ou libres :
«
……cum colonis et conditanoriis seu liberis omnibus…… » - un homme donné avec sa terre. Ce point précis semble indiquer que l’homme en question est titulaire du fief, c’est-à-dire de la terre en vassalité avec l’établissement religieux, qui lui est son suzerain.
Une Charte de 1191, par laquelle Richard Cœur de Lion, confirme ce fief, la donation à l’abbaye Saint-Étienne de Caen, et toute les coutumes et libertés. Les droits sur le port, et les navires chargés de marchandises qui entraient et sortaient de la rivière. Les droits de varech et de pêche en mer. À Cabourg outre la pêche en mer et en rivière, il y avait la chasse. En 1187, il existait treize mares à canards sauvages entre Cabourg, et l’embouchure de la Dives *53a.
- Le Manuscrit de Rosny - n°2.120 - II col. P.139 et I col. P.140, datée de 1216,
Fait état de la terre de Cabourg «
…terra de Cabourc…. », le roi Guillaume, aurait élevé à la dignité de fief la terre de Cabourg, en complète vassalité de l’abbaye Saint-Étienne de Caen.
En 1231, Jean de Cabourg, écuyer, et son épouse Luce, sont cités comme témoins et voisins dans la vente d’un manoir «…
… donnent lieu à conjecturer que c’était l’un des plus marquants de la ville ; près du pont et de la rivière….. ».
Au temps de Pâques 1252, dans un procès pendant entre le roi de France, Louis IX dit le Juste, avant l’appellation de Saint-Louis, et l’Abbé du monastère de Jumièges, au sujet d’un droit de pasnage. ; Roger d’Argences ; le sire de Vierville ; Richard de Fierville ; Guillaume du Plessis et Gaultier de Illy *53b. Un arrêt en 1217, de l’Échiquier de Pâques tenu à Falaise, reconnait à l’abbaye bénédictine de Saint-Étienne à Caen, la « …
seisine des craspois qui fu pris à Caborc…. ».
En effet, depuis la fin du XIème siècle, c’est-à-dire par une Charte en 1098 ; le privilège de la pêche à l’esturgeon dans la Dives à Cabourg était partagé avec l’abbaye de La Trinité de Fécamp, fondée en 659. Et pour le «
craspois », la faculté d’avoir, dans la société des Walmans, autant de navires qu’elle pouvait en posséder en conformité des statuts de cette société *54.
On remarque dans un acte en bas-latin du XIIIème siècle, un Jehan (
Jean ) de Cabourg, écuyer, siégeant à l’Echiquier de la province de Caen, jugeant aux côtés de Richard I de Vauloger, chevalier, seigneur de Vauloger ; de Jean, évêque d’Évreux ; Guy, évêque de Bayeux ; Foulques, évêque de Lisieux ; les évêques de Coutances et d’Avranches ; Geoffroy, évêque de Sées ; Guillaume de Vernon.
- Cabourg et le Pont de Cabourg, sont dans la dot de l’abbaye Saint-Etienne de Caen, ils ont été aumônées par Guillaume le Conquérant, confirmés par les rois, ses successeurs.
Depuis que le duché de Normandie a été réuni à la couronne, notamment par lettres-patentes en forme de chartes données à Paris, au mois de juillet 1273, par Philippe le Hardy, et de plus, ils ont été maintenus en possession et jouissances par ordonnances contradictoires par Messieurs les Commissaires les 3 septembre 1553, 4 décembre 1575 et 8 mars 1599.
En 1306, Robert Louvet confirme toutes les donations faites à l’abbaye de La Sainte-Trinité, par son père et son oncle, tant en hommages qu’en rentes substantielles, qu’ils avaient le droit de recevoir et de prendre sur l’église de Colleville.
En qualité de principaux seigneurs, ainsi que la donation du patronage de cette église dépendant du fief de Louvet. En plus, et l’acte le précise avec détails, les rentes qu’ils percevaient sur le manoir de Guillaume de Cabourg - (
sceau brisé ) -
manuscrit 352.
Édouard III, roi d’Angleterre, possède en France la province de Guyenne. En 1337, il essaie de répéter, mais à l’inverse, l’opération que Guillaume le Conquérant avait réalisé trois siècles plus tôt dans la conquête de l’Angleterre, qui l’avait catapulté roi de ce pays. En 1344, les rois d’Angleterre n’avait jamais perdu de vue le duché de Normandie.
Si une grande partie des grands seigneurs de la province s’était ralliée au roi de France, une autre partie moins importante avait épousé la cause d’Édouard, roi d’Angleterre.
Ce fut la guerre dite de « Cent ans », qui avec les trêves durera jusqu’en 1453. La libération du roi de France en 1360, prisonnier des Anglais, nécessita le paiement d’une énorme rançon, qui nécessita la création d’une toute nouvelle monnaie appelé «
le franc », ayant pour devise «
Francorum Rex ».
Robert III de Rupaillay, 19ème Abbé de Saint-Étienne de Caen, fit valoir ses droits sur les églises de Saint-Nicolas, de Saint-Ouen, et de Notre-Dame de Dives sur les terres de Bretteville, de Putot, de Cheux, de Torteval, de Saint-Pierre-de-Foulogne, de Saint-Samson-d’Aulnay, d’Ifs, de Cabourg, de Saint-Martin, d’Allemagne.
- Le 16 mars 1385, Denis de Cabourg, écuyer, est cité comme témoin dans le règlement d’une somme de quinze francs or, effectué par Perrinet Farcy, écuyer, à Jehan Le Flamant, trésorier, des guerres du Roi, en remboursement des gages en trop perçus, pendant la campagne de Normandie sous Monseigneur de La Ferté *55.
- Le 20 août 1385, ce même Denis de Cabourg, est cité parmi les 47 écuyers de la compagnie de Nicole Paynel, chevalier bachelier, comprenant également 2 chevaliers, 10 archers à cheval, et 11 archers à pieds *56.
- un manuscrit visible à la Bibliothèque de Caen, sous la rubrique : manuscrit de la rue, in-4° 220 . Il cite un Raoul de Guiberville, écuyer, seigneur de Cabourg en 1402. Fils de Raoul I de Guiberville, déjà seigneur de Cabourg en 1397.
Cette dynastie commence, avec Robin ou Robert des Champs de Boishébert, écuyer, seigneur d’Estinot, de Cabourg, et autres lieux, lequel obtint , le 28 juillet 1437 des lettres du roi Charles VII, lettres par lesquelles ce monarque faisait don d’une somme de 500 livres tournois, et tous les biens détenus par les sieurs Jean Marcef, et Simon de La Mothe, bourgeois à Rouen, dont des terres et boys sis à Cabourg.
Lesquels avaient été confisqués par ce qu’ils avaient coopérés avec les Anglais.
Ce Robert d’Estinot de Cabourg, fut lieutenant pour le Roi au gouvernement de Montvilliers, sous Jacques de Brézé et le comte de Maulévrier, ainsi qu’il apparaît dans un acte du 20 août 1465, où il est question de Jean, fils aîné de Jacques de Brézé, issu du mariage en 1437, avec Perrette de Cabourg .
Ce Jean, est l’auteur de la branche aînée, maintenue en 1667, par l’Intendant La Galissonnière*56.
Robert d’Estinot de Cabourg, eut deux autres fils :
- un manuscrit de la filiation au 3ème degré de la famille des Champs, confirmé par des «
Preuves de Cour », que François-Adrien des Champs de Boishébert, reçu en 1762, Page du roi Louis XV en sa Petite Écurie.
Adam d’Estinot, qui porta le titre «
de Cabourg », et fut procureur du Roi en la vicomté de Montvilliers, seigneur de Grengues, puis de Boishébert ; et Robert, qui acheta le fief noble d’Escures, le 3 décembre 1509.
Alliance dans la branche mère avec les de Cabourg.
Au XVème siècle, de fréquentes et violentes contestations éclatent sur la circulation des marchandises dans l’estuaire de la Dives.
Le
droit d’ancrage et de terrage des navires moyennant 1 sou par tonneau, avait été accordé par Henri II Plantagenêt, à deux seigneurs Gosselin et Hugues de Dives, moyennant 4 acres de terre et six muids de vin.
Ainsi, le 13 février 1405, Richard de Baise fut contraint de payer deux tonneaux de poiré. Il en fut de même en 1406 pour Jean Raisois, en 1438, pour le curé de Dives.
En 1472, Jean Daners, fut condamné à 60 livres d’amende, après être sorti du port sans avoir acquitté le droit aux Officiers de l’abbaye. Son navire confisqué, les marchandises saisies. En 1497, Jean Danois, son bateau, et sa cargaison subirent la même mésaventure et les mêmes pénalités.
- L’occupation anglaise de Lisieux et du Pays d’Auge au XVème siècle était un affront permanent et cinglant pour le roi de France. Le manuscrit en français 23067 n°4157, nous apprend que le 7 novembre 1440, les troupes françaises délogent les anglais, et s’emparent de Pont L’Evêque.
La situation des anglais dans la région devenait de plus en plus aléatoire, en de nombreux endroits plus que précaire bien que tenant toujours Lisieux, et quelques points disséminés sur la côte entre l’embouchure de la Touques et la Dives.
C’est ainsi qu‘au cours de l‘été 1443, Robert de Floques dit Floquet, intrépide capitaine français à la tête d’une petite troupe de français, surprit et anéantit un parti anglais supérieur en nombre. Les anglais occupaient solidement le pont de Cabourg, et Dives, ils en furent délogés par les hommes de Floquet, dont un nommé Robert, seigneur de Cabourg. Un violent et rapide combat s’en suivit. Ceux qui n’avaient pas été tués lors d’ affrontement, furent gravement blessés et quelques-uns capturés.
L’église de Dives enregistra de très graves dommages des anglais s’étant retranchés dans l’édifice. Cabourg et Dives furent libérés, ainsi que la région environnante.
La situation d’Henri VI, roi d’Angleterre, devint de plus en plus hasardeuse sur le continent.
- Le 16 septembre 1554, Anthoine de Fontenay, écuyer, rend hommage pour son fief de Cabourg à son suzerain, Hugues de Juvigny, Abbé de Saint-Étienne de Caen : « ….en tient nuement de nous, par hommage, en ladicte vicomté de Caen, son fief et terre de Cabourc, à court et à usage, et nous en est tenu de faire *57. ».
Une recherches nobiliaires, effectuée, en 1876, document à la B.N.F, nous dévoile qu’en 1437, une Perrette de Cabourg *58, aurait épousé Robin ou Robert des Champs, écuyer, seigneur d’Estinot.
Lequel, aurait obtenu le 28 juillet 1437, une faveur du roi Charles VII. C’est à cette époque que les seigneur d’Estinot devinrent également seigneur de Cabourg. Sous le gouvernement de Montivilliers, le 20 août 1465, il fut lieutenant à la garde sous Jacques de Brézé et le comte de Maulévrier.
- Nous citons intégralement deux actes manuscrits sur parchemin du datés 3 juin 1453,
« ce qui peut très bien définir : une Perrette, habitante de Cabourg »
- Fief Quatrehommes,
«
Thomas Quatrehommes pou luy et ses nepveux fils de feu Jehan son frère confesse tenir par foy et homage du franc lieu terre et seigneurie de Héauville sous religieux home et honneste frère Rogier de Reviers religieux de Marmoutiers le ienement Quatrehommes contenant quatre acres ou viron assis vers Cabourg jouxte Adrien Lebourgeois et le chemin du Moustiers dont en doibt en pain de gachon *59 et deux geullines *60, de rente chacun an au tems de Noël - Document scellé de cire rouge
- Fief Henry Roumy,
Le même Thomas Quatrehommes et ses neveux tenaient aussi le fief Henry Roumy de cinq acres en plusieurs pièces situé «
au trans de Cabourg »,
- Bas-Cabourg, où les bornaient Andrieu Lebourgeois, Raoul Colombel, Regnart et Marin dits Moulin « ……
et doibt audict prieur quatre boisseaux de fourment mesure de « Heauville…quatre de gaschon *, quatre guellines *60a de rente aux tems accoustumés…. » -
Document sceau brisé.
- En 1455, des plaintes sont déposées par Michel Bonté, procureur du Roi, et les manants et habitants la Vicomté d’Auge, devant Guillaume Cousinot, chevalier et bailli de Rouen,
« …
.pour reson et à cause des ponts et des chaussées, qui sont sur les marest ……de la Dives…….Cabourc estant rompus et défaits se sont ensuivis des gens noiés, des bestes et marchandises perdues.....
- 1575, Extrait du registre de la commission décernée par le roi : «
pour bailler à cens, rentes et deniers d’entrée, les terres vaines et vagues, paluds, marais, landes , bruyères, appartenant à sa majesté dans les baillages de Caen et Cotentin et ancien ressorts, en ce qui concerne les demandes des abbés et religieux de Saint-Etienne de Caen, d’être reçus opposants à la fieffe, vente et aliénation des pièces de terre appartenant au roi, vicomté de Caen, paroisse de Rots, vu que par lettres et chartes, feu Guillaume d’Angleterre, prince et duc de prince et duc de Normandie et du Maine, a donné à ladite abbaye, pour la fondation, entretien du service divin et autres choses, les villages, terres et seigneuries de Cheux, Rots, Cabourg, Pont de Dives…..et autres lieux y déclarés, avec les moulins, eaux, prés, pâturages, forêts, dunes, coutumes et revenus dépendants d’icelle, ainsi que ledit seigneur en avait précédent joui.
- le 6 juillet 1606, vivait à Cabourg, messire Jacques Le Duc, écuyer, valet de chambre-chirurgien ordinaire du roi Henri IV.
Il était lieutenant pour Sa Majesté en l’amirauté de France pour les côtes du Havre, siège de Dives, de la Roquette et de Cabourg. Veuf , il eut trois enfants :
. Jacques Le Duc, écuyer, seigneur des Gros, mort avant le 10 juillet 1611, date à laquelle ses frères se partégèrent l’héritage,
. Gaspard Le Duc, seigneur du Parc,
. Archi Le Duc, écuyer, seigneur de Fontaine,
- Extrait de la généalogie de la Maison de Touchet,
Le 28 mai 1627, Louis de Touchet, écuyer, seigneur de Beauville, capitaine de la de la côte depuis Caen jusqu’à Dives, adressa un mandement à chacun des curés des paroisses de Hérouvillette, de Robehomme, de Cabourg, de Bavent, d’Amfreville, et de Salennelles, pour leur enjoindre d’en faire lecture aux prônes de leurs églises, afin que les habitants de chacune desdites paroisses se tinssent prêts à partir, à fin d’empêcher les Anglais de débarquer. Par Commission royale du 20 mars 1622, Louis de Touchet, écuyer, seigneur de Béneauville depuis le 10 juillet 1621, est titulaire de la charge de capitaine de Garde-Côte de la mer depuis Caen jusqu’à Dives *61.
Au seizième degré, nous trouvons : Jacques-Alexis de Touchet, écuyer, seigneur de Béneauville, de La Lzuzerne, de Brieux et de Bernières, mousquetaire de la Garde du Roi, capitaine général garde côtes de la capitainerie de Cabourg, chevalier de Saint-Louis, baptisé le 10 novembre 1692. Par lettres de provisions accordées par le roi, prend ses fonctions à Cabourg le 27 février 1720 *62.
- le 13 janvier 1674, une lettre du roi Louis XIV, datée du 6 janvier 1674 modifiait la date de l’important marché aux bestiaux de Saint-Sauveur à Caen.
En lieu et place du lundi, ledit marché était reporté au vendredi. Pour permettre aux carrosses et aux coches venant de Rouen de transiter par Dives, le pont fut reconstruit sur la Dives en 1678.
L’ancien pont en mauvais état, était relayait par des barques ou de petits bateaux à fonds plats, qui assurés le passage dans les deux sens, des hommes et des bestiaux entre les deux rives. Les paroissiens de Cabourg qui désiraient se rendre à l’église de Dives, empruntaient le même chemin.
C’est un nommé Couzin, important propriétaire terrien des deux bords, qui construisit le pont en charpente de bois. Entré dans le domaine public, un droit de passage ( droit de pontage ) de 1.800 livres, était prélevé par passage sur ce pont.
- Le 10 novembre 1692, était baptisé en l’église paroissiale Saint-Hilaire de Bavent : Jacques-Alexis de Touschet, écuyer de Béneauville, de La Lucerne, de Brieux, de Bernières, mousquetaire de la garde du roi, capitaine général garde-côtes de la capitainerie de Cabourg, chevalier de Saint-Louis.
- au XVIIème siècle, on comptait parmi les notables habitants d’Octeville ( 50 ), la « famille de Cabourg », qui portait : de sable à la bande d’argent chargée de trois tourteaux de gueules ».
- Jacques-Alexis de Touchet fut nommé capitaine garde-côtes de Cabourg à Caen par lettres de provisions accordées par le roi Louis XV, le 27 février 1720 *63.
- On peut lire dans les registres de l’église paroissiale Saint-Jean de Caen, diocèse de Bayeux,
« Ce jourdhuy mardy dixième jour d’avril 1753, le corps de messire Jacques-Alexis de Touchet, chevalier, seigneur de Béneauville, la Luzerne, Brieux, Chevalier de l’ordre royal et militaire de Saint-Louis, capitaines général gare-côtes de la capitainerie de Cabourg, âgé d’environ cinquante huit ans, décédé avant-hier, muni du sacrement de l’extrême-onction a été inhumé dans cette église par messire Adrien-Anthoine Achard de Vacognes, prêtre, curé de cette paroisse, en présence de maître Jean-Jacques Lausmonier, prêtre, et Jacques Chastel qui ont signé * 63a
« signatures : J.-J. Lausmonier - J. Chastel - A. Acherd de Vacognes ».
Le 5 juin 1720, devant François Boullin et Jacques Andrey, notaires à Caen, messire Jacques-Alexis de Touchet, chevalier, seigneur de Béneauville, capitaine garde-côtes de Cabourg, amortit une rente de 400 livres, au capital de 8.000 livres, dues à Jacques Baillehache, sieur du Hamel et de Fontenay, en vertu d’une obligation souscrite le 21 novembre 1695, par messire Jacques-Alexis de Touchet, chevalier, seigneur de Béneauville, son grand père *64.
Conjointement avec Jacques-Noël de Touchet, écuyer, et Jean-Pierre de Touchet, fils dudit Jacques de Touchet ; ledit sieur de Béneauville ayant déclaré en même temps que les deniers ci-dessus, payés, faisaient partie de la somme de 10.000 livres à lui présentement fournie et payée comptant par messire Jacques de Touchet, écuyer, et patron de Courcelles, demeurant en sa terre de Rots, envers lequel, pour ce fait, il s’est constitué une rente annuelle de 333 livres 6 sols. L’amortissement de cette dernière rente, par messire de Béneauville, est constaté à la fin de l’acte que nous analysons, par un reçu de messire de Courcelles, daté du 25 septembre 1720 *65.
En 1727, l’Inspecteur des pêches au Baillage de Caen, dans son rapport annuel écrivait :
« …….Cabourg est dans les dunes, en pays plat, à un demi-quart de lieue de la mer. Ce sont là des plages sablonneuses dominées par le très modeste clocher d’une petite église ; quelques chaumières de pêcheurs sont sur le sable. Les habitants des localités voisines n’y manquent pas de venir chasser les lapins de la garenne de ce village, lesquels sont forts estimés *66 ».
Le 24 janvier 1737, une sentence de l’Intendant de Caen, contre les habitants de Cabourg et de Dives, étend le droit de pêche en mer jusqu’au pont de Cabourg sur la Dives*63a .
La pêche en mer étant un droit seigneurial.
Le pont de Cabourg, étant en ruines en 1767, l’ingénieur en Chef Viallet rédigea un rapport annexé à un devis pour un projet de sa reconstruction se montant à 37.000 livres. Il fut rejeté. La pêche dans la rivière Dives, depuis son embouchure jusqu’au pont de Cabourg, était considérée jusqu’au XVIIIème siècle, comme une pêche maritime, et dépendait exclusivement de la seigneurie, sauf « faveurs concédées ».
Une sentence de l’Intendant de Caen, du 24 janvier 1725, sanctionna des habitants de Dives et de Cabourg, pour infractions répétées *67. L’Administration dépensa alors 22.000 livres de réparations. De 1731 à 1771 , la « Garenne de Cabourg » à Monsieur Doublet de Persan, Conseiller au Parlement de Paris.
On appelait « Garenne », la portion de terrain couvert d’herbes folles et de broussailles, entre le pont de Cabourg sur la Dives; et la partie droite de la route se dirigeant vers Varaville.
En 1780, ce qui restait du pont primitif s’effondra. L’intendant de Brou, lança l’interdit de passage. Un ingénieur du nom de Le Febvre, de son autorité, avec 700 livres de réparations rétablit le passage sur la moitié de la largeur du tablier.
Dans les Archives Parlementaires, du deuxième trimestre de l’année 1792, on trouve une note manuscrite intéressante, datée du 10 mai 1792.
« L’Assemblée Nationale après avoir entendu le rapport de son Comité de division,, considère qu’il y va de la plus grande urgence de faire cesser l’incertitude des paroisses de Cabourg, de Merville, de Le Buisson, de Robehomme, de Petitville, de Varaville, et de Gonneville-sur-Merville, et de leur donner une administration fixe ».
Suivant le Répertoire, également dénommé Mémorial Périodique des Nouvelles lois de l’Assemblée Nationale législative , page 94 :
- 501 : par décret du 12 mai 1792, et par la loi du 16 mai 1792 - loi qui distrait du district de Pont-L’Évêque, et réunit à celui de Caen, les paroisses de Cabourg, Merville, Le Buisson, etc.
- Un décret de 1809, ordonna que toute la vallée de la Dive ferait l’objet d’une étude approfondie. Monsieur Lejeune, ingénieur en Chef du département du Calvados est chargé d’établir un plan général des propriétés de la rive droite et de la rive gauche depuis Corbon jusqu’à Cabourg.
Cette étude porte sur la création d’un grand canal s’alignant sur la rive droite de la Dives et coupant l’isthme, pour faciliter l’écoulement des eaux en période de crues. Le 1er mars 1813, un second décret ordonna le dessèchement de la vallée, la réparation de la digue de Cabourg, et l’élimination des méandres de la petite rivière : Dives. L’Annuaire des Cinq départements Normands, édité par l’imprimerie de A. Le Roy, pour l’année 1835, nous apprends page 6 que la population de Cabourg en 1835/1836 était de 276 habitants.
Le 16 février 1850, les intérêts de la Compagnie des chemins de fer de l’Ouest, de la Société des bains de mer de Cabourg, sont communs à ceux des habitants de la vallée d’Auge ; pour les améliorations du bassin de la Dives. L’impérieuse nécessité, pour que le port de Dives soit mis en relation directe avec le lit supérieur de la Dives. Celle-ci creusée, serait rendue à la navigation. Complétée et étendue par la voie ferrée de Mézidon, et le raccordement la ligne Caen - Tours, sans oublier la jonction avec la ligne Paris - Cherbourg.
Une rivalité éclata entre de Brou et Le Febvre. Une suite de discussions interminables assorties de rivalités d’influences. L’intendant voulant réaliser un bac de 3.600 livres, l’ingénieur rétorquant qu‘un bac portant voitures coûte 9.000 livres avec un changement de câble tous les ans. L’ingénieur Lefebvre, ami de Fouqueux, adjoint au surintendant des finances, obtint de Louis XIV, la construction d’un nouveau pont pour 38.000 livres. Ce pont en charpente de bois qui jusqu’en 1869, assura le franchissement de la Dives, entre Cabourg et Dives.
Parution au Journal Officiel, le 8 décembre 1834, n°7.270, 2ème section , l’église de Cabourg est érigée en chapelle vicariale.
Le 19 septembre 1870, le procès verbal des séances et délibérations extraordinaires du Conseil Général du Calvados, sous la présidence de Monsieur Fournet, puis après élection de Monsieur Paulmier, élu par 26 voix ; session en exécution de l’arrêté du 17 septembre 1870 du Gouvernement de la Défense Nationale,
Il a été décidé que sur l’emprunt de 4.900.000 fr. destiné à la construction de chemins de fer d’intérêt local, voté à la session de 1869, 3.000.000 fr. seront affectés à l’achat d’armes, de munitions et d’équipements, destinés à la population civil pour la défense du territoire.
Le département comptant 50.000 gardes nationaux, auxquels il a été distribué 8.000 fusils ; il en manque donc approximativement 40.000. Chaque fusil étant estimé en moyenne à 100 fr.. Lors de sa session du 11 novembre 1870, sous la présidence de M. Pierre, la Société Linnéenne de Normandie, nous informe qu’il y a également les munitions, et l’équipement de volontaires de nombreuses communes du littoral.
Ce 3ème million, serait également destiné aux fortifications, incluant Cabourg. En raison d’une imposition extraordinaire de 0,05 c. par an pendant 14 ou 15 ans, cet emprunt et les intérêts pourrait être intégralement remboursé.
Dans la France Illustrée - Géographie - Histoire - Administration- Statistiques de V.A Malte-Brun, t.1 de 1881 - approuvé par le Ministère de l’Éducation Publique, nous relevons, page 23 - Cabourg, commune du canton de Troarn, 694 habitants.
Une rivalité éclata entre de Brou et Le Febvre. Une suite de discussions interminables assorties de rivalités d’influences. L’intendant voulant réaliser un bac de 3.600 livres, l’ingénieur rétorquant qu‘un bac portant voitures coûte 9.000 livres avec un changement de câble tous les ans.
L’ingénieur Lefebvre, ami de Fouqueux, adjoint au surintendant des finances, obtint de Louis XIV, la construction d’un nouveau pont pour 38.000 livres. Ce pont en charpente de bois qui jusqu’en 1869, assura le franchissement de la Dives, entre Cabourg et Dives.
Parution au Journal Officiel, le 8 décembre 1834, n°7.270, 2ème section , l’église de Cabourg est érigée en chapelle vicariale.
Le 19 septembre 1870, le procès verbal des séances et délibérations extraordinaires du Conseil Général du Calvados, sous la présidence de Monsieur Fournet, puis après élection de Monsieur Paulmier, élu par 26 voix ; session en exécution de l’arrêté du 17 septembre 1870 du Gouvernement de la Défense Nationale,
Il a été décidé que sur l’emprunt de 4.900.000 fr. destiné à la construction de chemins de fer d’intérêt local, voté à la session de 1869, 3.000.000 fr. seront affectés à l’achat d’armes, de munitions et d’équipements, destinés à la population civil pour la défense du territoire.
*53 - Cartulaire normand n°826 - Société des Antiquaires t.XVI
Portum Divoe - en 1068 - Archives du Calvados n°155 bis, 190.
*53a - Inventaire des Chartes 1672 - registre in-f° H, IV,
*53b - Grand Cartulaire de l’abbaye de Jumièges - fol.3067 - n°531
*54 - Bibl. de l’École des Chartes- t.1 - 3èm série - p.463.
Les bateaux de pêche appartenaient au XIème siècle, tantôt aux pêcheurs, tantôt aux seigneurs
Suzerains, qui possédaient un certain nombre de ces bateaux comme l’abbaye Saint-Étienne. À
Dives/Cabourg, une association pour la pêche du poisson à couenne, dite dans un acte en bas-
Latin « Societas Whalmanporum ( de whal, signifiant baleine ).
Extrait du Cartulaire latin de Saint-Étienne.
Histoire des pêches -t.1, p.238, note 1.
*55 - Dictionnaire des Familles Françaises anciennes et nobles - tome IX, page 308
Manuscrit en français 23071 daté du 11 septembre 1443.
*56 - Archives du Calvaire - Inventaires des Chartes de 1672 - reg. In-f° H, IV
Titre et scellés de Clairambault - registre 83 - folio 6520.
*57 - Recherche de la Noblesse dans la Généralité de Caen, par Barin de La Galissonnière.
parchemin original, avec sceau en cire rouge de 28 mm. , paraphés - B.N.F. de Paris
*58 - Nobiliaires de France - Bibliothèque Nationale de France à Paris.
*59 - pain brioché, en patois normand, du Pays de Troarn.
*60 - la mesure de Héauville : quinze pots ; 1 pot équivaut à 1 pinte ½.
*60a - la mesure de Héauville : quinze pots ; 1 pot équivaut à 1 pinte ½.
*61 - Preuve XCVI p.105 ; Preuve XCVII p.108.
le fief du Touchet à Fresney-le-Puceux, confisqué à Jean de Perrières, coupable de rébellion, fut
donné par Henri IV à Pierre d’Harcourt, baron de Beuvron.
*62 - Archives de la famille de Touchet.
centre un écu fretté - Registre 46 - fol. 3408.
*63 - Archives de la famille de Touchet.
*63a - Histoire de Bretagne - Preuves t.II ; p.492.
*64 - Inventaire des Chartes de l’abbaye Saint-Étienne
Archives départementales du Calvados.
*65 - Archives de la famille de Touchet.
*66 - cette quittance porte le sceau en cire rouge de Perrinet Farci ( diam. 0,025 ), et au centre un écu fretté - Registre 46 - fol. 3408.
*67 - Annuaire des cinq départements Normands - 1907 ; A.D.-14.
Carte établie par le Comité de la Défense Nationale pour barrée l’offensive Prussienne en 1870. Le pont de Cabourg franchissant la Dives, a été estimé stratégique , et de ce fait fortifié. De ce point la rive droite et la rive gauche, des fortifications furent envisagées : des remblais de terre et de branchages entrelacés dans des robustes pieux solidement fichés dans le sol, constituait, avec des casemates équipées de pièces d’artillerie ; devaient freiner, retarder l’élan ennemi- Document de la B.N.F. de Paris.
Le département comptant 50.000 gardes nationaux, auxquels il a été distribué 8.000 fusils ; il en manque donc approximativement 40.000. Chaque fusil étant estimé en moyenne à 100 fr.
Lors de sa session du 11 novembre 1870, sous la présidence de M. Pierre, la Société Linnéenne de Normandie, nous informe qu’il y a également les munitions, et l’équipement de volontaires de nombreuses communes du littoral.
Ce 3ème million, serait également destiné aux fortifications, incluant Cabourg. En raison d’une imposition extraordinaire de 0,05 c. par an pendant 14 ou 15 ans, cet emprunt et les intérêts pourrait être intégralement remboursé.
Dans la France Illustrée - Géographie - Histoire - Administration- Statistiques de V.A Malte-Brun, t.1 de 1881 - approuvé par le Ministère de l’Éducation Publique, nous relevons, page 23 - Cabourg, commune du canton de Troarn, 694 habitants.
Le Dictionnaire Géographique et Administratifs de la France et de ses Colonies - t.2 , lettre de C - D, de Paul Joanne, édité par Hachette. Page 667, en 1892, Cabourg, la commune s’étendait sur 577 hectares, et comptait 1099 habitants, et se situait à 10 mètres du bord de la mer.
Le Pont de Cabourg,
….ou plus exactement son « Histoire ».
En effet, si il y a un point qui a un passé particulier, donc une «
Histoire », c’est bien le pont sur la Dives à Cabourg.
Certains affirment qu’il y a une corrélation entre cet endroit, et le nom initial de Cabourg ?
C’est possible. Si l’on examine les cartes, ou les plans anciens, il est certain qu’en ce lieu le cours de la Dives se resserre, pour ensuite s’évaser et former l’estuaire « la petite rade naturelle ». C’est également, et précisément en cet endroit ( selon les documents existant à la B.N.F.), que l’antique chemin côtier reliant Caen à Honfleur via Saint-Sauveur-sur-Dives ( Dives ) et Houlgate, franchissait dès le IIIème siècle avant notre ère ( peut-être même avant ), le petit fleuve côtier dénommé Dives, et a vraisemblablement donné naissance au nom de Cabourg. Une relation de cause à effet.
Manuscrit 353, du XIéme siècle aux Armes royales - Document de la Bibliothéque Nationale de France à Paris.
Carte dressée entre 1480 et 152O, situant Cabour (
on remarquera l'absence du g. ),
et Saint Sauveur sur Dives, qui n'était pas encore dénommé Dives - Document de la Bibliothèque Nationale de France à Paris.
La découverte d’outils datant du paléolithique, et du néolithique, ne valide absolument pas que les hominidés, qui hantaient l’estuaire de la Dives avaient normalisé le franchissement du cours d’eau par leurs pistes de chasses à cet endroit précis. Par contre, on peut affirmer que nos Ancêtres les Gaulois, y avaient érigé un franchissement. Bien que discutables, les éléments que nous avons glané, nous fortifient sur ce point.
Ecorçoir et grattoir à museau . On remarquera les deux encoches de l'écorceur, destinées à éliminer l'écorce des badines de coudrier ; les petits prélèvements à l'une des deux extrémités du grattoir pour en assurer le coupant - Collection privée.
Cette autre carte, plus ancienne, nous souligne une côte plus découpée que de nos jours, et le nom de Saint-Sauveur de-Dives. Quant à Cabourg, il ne figure pas, pour la raison, que ce n’est encore qu’un hameau - Document de la Bibliothèque Nationales de France à Paris.
Nous avons tenté de remonter le plus loin possible…….à l’époque de nos Ancêtres, les Gaulois……
Si l’on se réfère aux écrits de Strabon, Posidonios, Vidal de la Blache, et d’autres,
« ….c’était une histoire déjà longue que celle des voies de terre en « Gaule, quand César à la tête de ses légions pénétra dans ce pays…… ».
Les voies gauloises trop souvent occultées par les voies « dites romaines », parce qu’utilisées par les légions romaines lors de la Guerre des Gaules, puis après la capitulation d’Alésia. Devenues par la force des choses «
gallo-romaines », elles n’en demeurent pas moins de «
voies authentiquement gauloises ».
De nombreux travaux en différents endroits, dans les départements de la Seine-Maritime, de l’Eure, de l’Orne, du Calvados, ont démontré par des rapports établis par les services archéologiques de ces départements que l’assise de certains vieux chemins repose sur un radier de grosses pierres posées à plat, en d’autres, directement sur la roche, comblé de cailloutis sur une largeur variable avec un minimum de 3 toises* environ.
* toise de l‘Ecritoire = 1.959 mm. - Signature incontestable d’un authentique « Chemin gaulois »
Par l’objectivité, il est indispensable de se rappeler :
« …..
pour nos ancêtres les Gaulois, le franchissement d‘un cours d‘eau, était un lieu divin, il se classait aussitôt après le chêne dans le cycle de l’initiation du (
voyage druidique…. )
. Il donnait lieu à un acte rituel : l’extase par le jeûne, la traversée d’un cours d’eau était assimilée à : une mue de l’individu ! ».
* - Dans les religions gauloises, le passage d‘un cours d‘eau, était lieu une sorte de « no mans land », un lieu sacré, un lieu où tout combat avait un caractère « divin »
; il était assujetti à un rituel.
Ce lieu de passage d’un cours d’eau par une voie se réalisait de deux façons :
- un pont sur l’eau, ou
- un pont sous l’eau. Un gué était un «
un pont sous l’eau ».
Ce point fixe et permanent du paysage était habité par la déesse du passage - Ritona, y résidait également la déesse spécifique aux cours d’eau - Divona, la divine, cohabitation délicate et même quelquefois particulièrement difficile qui se manifestait par des remous dans le courant.
Autre point, le nom de Dives, comme nous l’avons précédemment écrit émane du Gaulois «
Diva » - la Divine, de plus, deux déesses résidaient en ce lieu
Au Moyen Âge, le suzerain du fief de Cabourg, c’est-à-dire l’abbaye Saint- Étienne de Caen propriétaire du «
Pont de Cabourg », percevait par l’intermédiaire de son vassal (
un résident au hameau de Cabourg préposé à cet fonction ), un droit de passage qui s’appelait Branchière ou Branchère. Une enseigne en forme de : Billette était implantée afin de prévenir les passants,
- le marchand contrevenant qui pouvait jurer de son ignorance, avait 10 sols d’amende. Celui qui ne pouvait ou ne voulait pas prêter serment payait 6O sols.
- le seigneur suzerain pouvait confisquer les chevaux, harnais, charrettes et marchandises,
- si l’utilisateur passait délibérément entre les bornes sans s’acquitter du péage.
Toutefois, il pouvait se libérer lors du procès de confiscation en payant le prix exigé ou en fournissant une caution.
Un pont fait son apparition dans des actes de l’abbaye de Troarn vers le XIIème siècle, mais il évident qu’il en existait un, bien antérieurement. Un «
droit de pontage » est notifiait dans plusieurs actes au profit de l’abbaye bénédictine Saint-Étienne-de-Caen dès le XIème siècle.
Plans de construction d'un pont vers les XIVème - XVIème siècles - Celui de gauche a vraisemblablement inspiré celui sur la Dives à Cabpourg - Document de la Biblliothèque Nationale de France à Paris.
Un point d’Histoire s’impose. Le marché et l’exposition aux bestiaux sur pieds de Colombelles, avait pris dans les années 1670/75, une telle importance, que les marchands de Rouen, de sa région, même d’un peu plus loin ; avaient établi un itinéraire par Dozulé et Troarn. Source de revenus importants pour les seigneurs de Franqueville, de Brécourt et de Longaulnay. Les droits imposés devinrent progressivement trop élevés, et même exorbitants.
Un autre parcours, un peu plus direct, mais peu pratique : route étroite, traversée de la Dives, qui se faisait par bacs ( petits bateaux plats ), et un vieux pont rétréci sur la Dives. De surcroît les marais entre Cabourg et Varaville offraient une réelle difficulté.
En 1678, les calèches et les coches posant un sérieux problème pour le franchissement de la Dives, sur les instances du sieur Cousin, Conseiller secrétaire du Roi Louis XIV, de la Maison et couronne de France et de ses finances, receveur général des tailles de la Généralité de Rouen ; fut délégué par Colbert, seigneur châtelain d‘Hérouville, marquis de Blainville.
Un constat s’imposa : le pont existant sur la Dives, devenant de plus en plus dangereux, il se trouva dans la totale incapacité de pouvoir supporter le moindre passage. D’où la nécessité urgente de construire un nouveau pont sur la Dives .
Un pont en charpente bois fut élaboré, puis construit en cette année 1678. Il dura jusqu’en 1865. À cette époque, 109 véhicules/jour hippomobiles circulaient et empruntaient ce pont situé sur la voie de communication Caen-Honfleur, par Cabourg-Dives, et n°9 Troarn-Dives.
En 1765, M. d’Orceau de Fontetette imposait les habitants des deux rives de la Dives, pour le paiement des 50.225 livres dépensées pour l’amélioration du cours de cette rivière, de Dives à Troarn. De grands frais avaient pour la construction d’un pont-barrage avec portes de flot, et la réparation de pont de Cabourg.
Le 29 août 1862, le Conseil Général avait voté la construction d’un pont neuf, en remplacement de celui existant, et une subvention de 50.000 fr. sur une dépense primitivement chiffrée à 150.000 fr..
L'une des plus vieilles représentations " Pont sur la Dives à Cabourg". II n'était pas encore à péage - Document de la Bibliothèque Nationale de France à Paris.
Dans son rapport au Conseil Général et au Préfet du Calvados, le 30 juillet 1865 , ( page 182 ; chapitre II ; situation des lignes vicinales au 30 juin 1865), Monsieur F. Windesheim, Agent Voyer en Chef, souligne :
- « …..le pont de Cabourg est tellement usé que j’ai dû vous proposer il y a peu de jours, Monsieur le Préfet d’y interdire le passage aux voitures lourdement chargées. La communication si active, si indispensable entre les deux rives de la Dives, ne pouvant être interrompue, il est d’une urgence extrême de reconstruire un nouveau pont à cet endroit ; plusieurs projets avaient été proposés, mais l’élévation de la défense et le défaut de ressources formaient une impossibilité presqu’absolue à la réalisation de cette œuvre.
« J’ai cherché une combinaison qui, tout en conservant les garanties suffisantes de solidité et de durée, présente assez d’économie pour que l’on ne puisse plus hésiter à entreprendre ce travail.
« Le projet que j’ai l’honneur de présenter à votre approbation, Monsieur le Préfet, comprend un pont à deux travées de 23 mètres d’ouverture chacune, construite en fer, reposant sur une pile au milieu de la rivière, et un tablier en tôle ondulée supportant la chaussée ; la dépense y compris les fondations et maçonnerie des culées, est évaluée à 64.000 fr. ……….
Une obligation….. des projets……: un pont !
Séance du Conseil Général du Calvados le 26 août 1865,
«
Vu la précédente délibération, en date du 22 août 1862 ;
«
Vu le rapport de Monsieur le Préfet et l’arrêté en date du 4 juillet 1865, par lequel il interdit la circulation des voitures non suspendues et ordonne des mesures de précaution, pour le passage des voitures suspendues, sur le pont de Cabourg actuel ;
«
Vu les devis annexés et la soumission faite pour la construction d’un pont en tôle, sur la Dives, à Cabourg ;
«
Considérant que la délibération du Conseil reconnaissait, dès 1862, l’urgence de la reconstruction et fixait à une somme de 50.000 fr. le chiffre de sa subvention ;
«
Considérant que l’arrêté de Monsieur le Préfet, en ordonnant des mesures de précaution sur le pont actuel, vient corroborer ladite délibération et indiquer aux populations comme aux nombreux passagers qui fréquentent la ligne (
chemin ) «
de moyenne communication n°9, de Troarn à Dives, les dangers de circulation sur le pont actuel.
«
Que toutefois, le rapport de Monsieur l’Agent Voyer en Chef pour faciliter, la sécurité publique, la construction dudit pont dont la dépense avait été évaluée primitivement à 150.000 fr. présente deux projets, l’un, avec trois arches en maçonnerie, évalué à 92.000 fr. ; l’autre, avec tablier métallique, évalué à 64.000 fr. , avec une largeur de six mètres entre les parties saillantes des poutres, et à 19.000 fr. en plus dans le cas où sa largeur serait portée à huit mètres entre garde-corps ; que l’entrepreneur accepte les époques de paiement qui lui seront ultérieurement fixées par Monsieur le Préfet, et garantit pendant dix ans la solidité et la stabilité de ses constructions.
Arrête :
«
Monsieur le Préfet est autorisé à donner à forfait l’entreprise du pont de Cabourg, avec tablier métallique, en portant à sept mètres la largeur dudit pont entre garde-corps, savoir : cinq mètres pour la voie charretière et un mètre pour chaque trottoir.
«
Dit que la dépense sera payable par annuité dont Monsieur le Préfet déterminera l’époque et le montant.
Les travaux de reconstruction du pont de Cabourg, à la limite amont de la partie maritime de la Dives, s’exécutent sous la direction du service vicinal, suivant un projet qui a été définitivement approuvé par Monsieur le Ministre des Travaux publics, le 9 mai 1866.
Un procès verbal de l’Agent voyer de Troarn, constate le 20 mai 1866, que les travaux de fondation, et ceux de la maçonnerie n’étaient pas conformes en quantité, et qualité à ceux préconisés sur le plan et le devis descriptif.
Le 29 août 1866, l’arrêté pris par Monsieur le Préfet, confirme et ordonne la démolition de tous les travaux exécutés, comme non conformes au devis descriptif initial. Elle aura lieu immédiatement : en régie, aux frais de l’entrepreneur. Il sera ensuite procédé de la même manière à la reconstruction du pont, conformément audit devis descriptif initial accepté, sauf à Monsieur le Ministre de prononcer la résiliation du marché fait avec le sieur Joret, et à ordonner : soit une adjudication pure et simple, soit une adjudication à la folle-enchère de l’entrepreneur, le tout en vertu de l’art.20 du cahier des charges.
L’exécution de la construction d’un nouveau pont sur la Dives à Cabourg, avait été confié, à un entrepreneur qui n’a pas respecté ses obligations.
Ce qui fut appelé « l’Affaire du Pont de Cabourg ».
Monsieur Le Povost de Launay, préfet du Calvados, lors de la session 1867 du Conseil Général informe celui-ci de,
«
La reconstruction du pont de Cabourg a été retardée par un débat survenu entre l’Administration et le sieur Joret, soumissionnaire. Le sieur Joret, avec lequel le département avait traité pour le prix, à forfait, de 85.500 fr., s’étant écarté sensiblement des conditions prévues au plans, devis et détail estimatif, j’ai dû prescrire, par un arrêté en date du 29 novembre 1866 *a, la démolition de tous les ouvrages exécutés, et consistant en deux culées et une pile.
«
En présence des refus du sieur Joret, et de l’urgence de remplacer le vieux pont de Cabourg, qui menaçait ruine *b, j’ai l’honneur de vous prier de m’autoriser, par une délibération spéciale, à adjuger immédiatement, à la folle-enchère, la reconstruction du pont de Cabourg, et à repousser, par toutes les voies de droit, la prétention du sieur Joret. Je place sous vos yeux le dossier de l’ affaire.
Photo gros plan, d'un document très ancien de la Bibliothèque Nationale de France à Paris.
On y remarquera des rangées de maisons, dans des enclos cultivés, alignées le long d'une rue principale et unique, orientée Nord-Sud, c'est-à-dire du Pont dit de Cabourg, à la chapelle, dominant les " Salines ".
Le 30 août 1866, l’autorisation de poursuivre l’entrepreneur du pont de Cabourg, pour le contraindre à exécuter ses engagements a été conférée à Monsieur le Préfet du Calvados.
«
C’est le 11 novembre 1865, qu’après avoir pris connaissance du devis et du cahier des charges, ainsi que des dessins et mémoires à l’appui, et relatif à la construction du pont de Cabourg, que le sieur Joret avait déclaré en avoir pris connaissance, et avoir déclaré s’engager à effectuer les travaux pour un prix forfaitaire de 85.500 fr.
Le 28 novembre 1866, l’Agent voyer en chef établissait un rapport détaillé et circonstancié sur les anomalies par lui constatées dans la construction du pont de Cabourg ; l’entrepreneur ne respectant pas les données objet du marché.
Le Préfet, à son tour met en demeure le 29 novembre 1866, le sieur Joret de démolir sous quinzaine, tous les travaux non conformes au projet par lui accepté, et approuvé le 23 novembre 1865. Le sieur Joret le 1er décembre 1866 accuse réception, et n’en conteste pas la légalité. Mais, il ne reconnait pas la validité de l’exigence du Préfet. Le 17 janvier 1867, il en réfère au Conseil de la Préfecture, pour l’annulation de l’exigence de ce même Préfet.
*a - les agents du service vicinal se sont aperçus que le sieur Joret ne tenait aucun compte des quantités et même des mesures indiquées au détail estimatif des ouvrages objet du marché. Le sieur Joret a déclaré avoir la prétention de ne tenir aucun compte des détails contenus au devis….et qu’il entendait construire le pont selon certaines combinaisons dont il ne devait même aucun compte à l’administration…. Procé verbal de séance - 1867 - p.163
*b - en décembre 1865, une petite portion dudit pont s’était écroulée, sous la poussée des eaux.
Pont dont la reconstruction s'impose et dont il est question dans le texte qui précède. On remarquera la petite maisonnette du " péage", située sur la rive gauche de la Dives, côté Cabourg, ainsi que le scierie en long actionnée par la marée - Document des Archives départementales du Calvados.
Le 13 juin 1867, ledit Conseil se déclare incompétent. Par courrier des 27 mai, 29 mai, 6 juillet, 1er août 1867, le sieur Joret rejette toutes les propositions qui lui ont été proposées au nom du Préfet.
Un acte extrajudiciaire, signifié le 22 août 1866, à la requête du sieur Joret à l’encontre du Préfet du Calvados, contenant sommation : 1° d’avoir à payer 33.000 fr. ; 2° de remettre des ordres réguliers pour que ledit Joret puisse rouvrir le chantier de Cabourg, et conduire à fin la construction du pont sous réserve de réclamer 55.000 fr. de dommages-intérêts pour le préjudice que lui a causé l’interruption des travaux. Plutôt que d’accepter des malfaçons, le Conseil Général et le Préfet du Calvados le 30 août 1867, ont prononcé la résiliation du marché avec le sieur Joret, et l’admission d’une folle-enchère. Un nouveau projet, comprenant une voûte en pierre est en cours d’exécution. Le montant de ce projet est adjugé pour un coût de 122.348 fr. 43 c. , non compris 8.415 fr. pour des batardeaux et épuisements.
Le supplément enregistré sera compensé par une plus grande solidité.
Chemin n°9 - Troarn à Dives ; reconstruction du pont,
- Entreprise Benoist………………………………..122.348 fr.
- somme à valoir pour les batardeaux
épuisements en régie…………………………… 10.000 fr.
- aménagements des abords du pont……. 13.200 fr.
soit un total de : 145.548 fr.
à déduire les crédits disponibles : 56.048 fr., reste à pourvoir : 89.500 fr.
La dépense des ponts de Ranville et de Cabourg, a été incombé à la charge des chemins de grande communication n°12, et d’intérêt commun n°9, une somme de 40.000 fr. leur est affecté selon les art. 8 et 9 du Sous-chapitre XVIII, et 30.000 fr. sont répartis sur les autres lignes.
Lors de la séance du Conseil Général de 1868, Monsieur le Préfet du Calvados dans son rapport page 57, informe l’Assemblée ,
«
L’exécution des travaux du pont de Cabourg, avait été confiée à un entrepreneur qui n’a pas rempli ses obligations.
«
Plutôt que d’accepter de malfaçons, j’ai dû, avec votre assentiment exprimé dans une délibération du 30 août 1867, poursuivre la résiliation du marché, qui a été prononcé sans admission de folle-enchère,. Par suite, et conformément au vœu de votre Commission des Travaux publics, j’ai fait étudier un nouveau projet comprenant une voûte en pierres à la place du tablier métallique, et ce projet est actuellement en cours d’exécution. L’entreprise a été adjugée moyennant 122.348 fr. 43 c., non seulement une somme à valoir de 8.415 fr. pour batardeaux et épuisements.
«
L’excédant de dépense sera sans nul doute largement compensé par une plus grande solidité des ouvrages.
Au 11 janvier 1869, le solde du pont de Cabourg était de 65.000 fr., selon la page 21, du rapport de Monsieur le Préfet du Calvados. Page 65, le pont devrait être livré vers le mois de septembre 1869.
En janvier 1870, un pont à cinq arches en pierres maçonnées, sur la Dives, à Cabourg a été livré à la circulation,. Il remplace un vieux pont en bois qui remontait initialement au XVIIème siècle. Évidemment, depuis 1678, il avait à de multiples reprises transformé, réparé, refait, renforcé. Par délibération du Conseil Général en date du 30 août 1867, le Préfet avait été mandaté pour intervenir auprès du Ministre pour la résiliation du marché passé avec Monsieur Joret, et à faire procéder ensuite à la reconstruction du pont par une nouvelle adjudication. Ce pont est maintenant terminé et reçu.
Monsieur Joret, invoque des pièces et des autorités contestées, prétend que les actes administratifs qui le concernent ne peuvent lui être opposés, et à ce titre réclame 300.000 fr. de dommages-intérêts. Ces exigence ne pouvant être réglées par l’Administration préfectorale, elle est transmise au Conseil de Préfecture. Selon la décision de celui-ci, c’est le Conseil d’Etat qui statuera définitivement.
Le Conseil de Préfecture, saisi du litige a tranché le débat par un arrêté le 14 août 1873, qui condamne le département à payer un somme de 7.000 fr., et rejeté le surplus demandé par le sieur Joret. Celui-ci s’est pourvu au Conseil d’Etat contre cette décision, et réclame 87.767 fr. 72 c. de dommages-intérêts, en lieu et place des 300.000 fr. précédemment exigés.
Depuis sa session d’août, le Conseil d’État a statué le 10 décembre 1875 : après avoir condamné le département, le Conseil a ordonné un complément d’instruction, à effet de fixer le montant des indemnités à payer au sieur Joret. Le 10 avril 1877, le Conseil Général du Calvados, sous la présidence de Monsieur Paulmier, autorise Monsieur le Préfet à prélever sur le crédit inscrit au Sous-chapitre IV, art. V, de l’exercice du budget départemental 1876, une somme de 10.600 fr., applicable au paiement d’une partie de l’indemnité due au sieur Joret par suite des travaux exécutés au pont de Cabourg.
Pont de Cabourg sur la Dives - Photos souvenirs des années 1935.
Monsieur Esnault, rapporteur.
- « Le Conseil Général,
«
Vu le rapport de Monsieur le Préfet,
«
Vu les pièces à l’appui,
«
Sa Commission des finances entendue,
«
Considérant qu’une action est pendante devant le Conseil d’Etat entre le département du Calvados et le sieur Joret, entrepreneur de travaux publics à Paris, relativement à la construction, sur la Dives, du pont de Cabourg, pour le passage du chemin de grande communication de deuxième classe n°6, de Caen à Honfleur par Trouville.
«
Considérant que, d’une décision dudit Conseil en date du 10 décembre 1875, il résulte qu’une indemnité est due au sieur Joret :
- 1° pour les ouvrages par lui exécutés et dont la démolition a été ordonnée ;
- 2° et pour le préjudice que lui ont causé la mise en régie et la résiliation de son entreprise ;
«
Considérant que les parties ont été renvoyées procéder au compte de cette indemnité devant Monsieur Billaudel, ingénieur des Ponts et Chaussées, et que dès lors, le Conseil d’Etat n’ayant pas encore statué sur le rapport de cet expert, il n’est pas possible de fixer quant à présent, le chiffre exact de la somme qui sera due au sieur Joret, somme productive d’intérêt,
«
Considérant qu’il importe ces intérêts en acquittant, à bref délai, une large part au moins de la créance dudit sieur Joret sur le département, créance dont le principe est dès maintenant reconnu,
«
Considérant que, en consultant les évaluations déjà faites, en conformité de la décision sus énoncée du Conseil d’Etat, il est facile de comprendre que la dépense à payer à l’entrepreneur sera supérieure à 11.000 fr.,
«
Considérant, cela posé, que, pour réduire au profit du département l’importance des intérêts courants en faveur du sieur Joret, il est de bonne et sage administration de lui verser une provision s’élevant à un chiffre voisin de ladite somme de 11.000fr.,
«
Considérant, que pour atteindre ce but, Monsieur le Préfet a, le 29 décembre 1876, pris un arrêté autorisant le prélèvement sur le crédit de 15.000 fr. ouvert au Sous-chapitre IV, article 5, du budget départemental de l’exercice 1876, sous le titre (
réserve pour travaux imprévus ),
d’une somme de 10.600 fr., applicable au paiement de la provision dont il vient d’être parlée,
«
Considérant que, des explications qui précédent, il résulte qu’il y a lieu de ratifier la mesure adoptée par Monsieur le Préfet.
Par ces motifs,
«
Approuve l’arrêté de ce magistrat en date du 29 décembre 1876 et, à cet effet, en décidant que cet arrêté sera exécuté selon sa forme et teneur, alloue définitivement dès à présent au chemin de grande communication de deuxième classe n°6 une subvention départementale de 10.600 fr., dont le prélèvement sera opéré, par voie de report, sur le crédit du Sous-chapitre IV, article 5, du budget de l’exercice 1876.
Information communiquée au Conseil Général lors de sa session d ‘avril 1878 Le Conseil d’Etat ayant décidé.
Le 21 avril 1877, le Préfet aux Conseil Général du Calvados :
«
Le Conseil d’Etat ayant décidé, le 10 décembre 1875, que le sieur Joret, entrepreneur résilié du pont de Cabourg, aurait droit à une indemnité qui serait ultérieurement fixée, après la production d’un rapport d’expert commis à cet effet, il a été réservé sur le crédit de 15.000 fr. alloué en 1876 au Sous-chapitre IV du budget départemental, pour travaux imprévus une somme de 10.600 fr. qui pourrait être appliquée à concourir au paiement dont il s’agit . J’aurai l’honneur de vous communiquer le dossier complet de cette affaire accompagné rapport spécial.
Route de Dives / Houlgate, et d'accès au pont sur la Dives - Photo années 1935-36
Embouteillage sur le pont de Cabourg, années 1920.
Le 24 août 1877, le vote effectif, et à l’unanimité du Conseil Général du Calvados : pour l’attribution d’une subvention d’un montant de 10.600 fr., destinée au chemin vicinal de grande communication de 2ème classe n°6 : celui-là même desservant le pont de Cabourg.
Accroissement de la circulation depuis 1893, embouteillages de plus en plus fréquents au et sur le « Pont de Cabourg ».
Le 8 juillet 1896, lors sa session ordinaire le Maire de Cabourg communique au Conseil Municipal, le projet d’élargissement du pont sur la rivière Dives à Cabourg ; projet adressé par Monsieur le Préfet du Calvados avec demande d’urgence vu la délibération du Conseil Municipal du 19 février 1893 demandant l’élargissement du pont de Cabourg, avec offre de contribuer dans la dépense à faire.
Le Conseil considérant est de première nécessité et donnera satisfaction à de nombreux intéressés décide et vote la somme de 7.400 fr. - contingent désigné dans le rapport de Monsieur l’Agent Voyer Chef, afférent à Cabourg. Le Conseil demande que les travaux dont il s’agit ne soient exécutés qu’après la saison balnéaire déjà commencée.
Signés par la majorité du Conseil Municipal.
Le 6 décembre 1896, dans sa 4éme session, le Maire informe le Conseil que suite à un rapport de l’Agent Voyer en Chef du département du Calvados datée du 12 septembre 1896, un supplément de 740 fr. est demandé à la commune de Cabourg, pour la poursuite des travaux d’élargissement du pont de Cabourg, et lui signale que les communes de Dives et de Beuzeval ont d’abord refusé de voter toutes participations dans leurs dernières séances, à savoir : 1° Beuzeval n’a voté qu’un contingent extrêmement réduit ; que Dives, notamment, bien qu’ayant un intérêt équivalant à celui de Cabourg, a déguisé son refus en ne votant qu’une somme de 500 fr. , et en ayant soin d’ajouter que ce vote n’est émis que pour ne pas montrer de mauvaise volonté, invoquant comme motif que la dépense est trop élevée et inutile puisque le pont est libre pendant la journée, sauf pendant le passage des trains du tramway ; soit quelques minutes par jour ; que la difficulté pour les voitures de passer sur le pont pourrait cesser en faisant poser un double rail, puis réclame un contingent par les communes du Home - Varaville, et Merville qui viennent à la gare de Dives.
Monsieur le Maire, invite le Conseil Municipal à délibérer.
Le Conseil, vu sa délibération en date du 8 juillet 1896, délibération par laquelle, il avait voté le contingent demandé à la Commune,
- Considération qu’en votant ce contingent, le Conseil était persuadé que les communes intéressées s’empresseraient de voter celui à leur charge, notamment celle de Dives, laquelle a certainement, autant, sinon plus, d’intérêt puisqu’elle bénéficie spécialement du commerce de Cabourg pour son marché lequel a pris une extension considérable depuis le développement de Cabourg, et aussi à raison de la gare de l’Ouest, don les 4/5éme au moins du trafic proviennent de Cabourg,
- Considérant que si la commune de Beuzeval à moins d’intérêt au travail dont s’agit, elle profite cependant dans des proportions considérables du passage du pont de Cabourg dont il résulte que le contingent par elle votée est bien insuffisant,
- Considérant qu’en présence des délibérations desdites communes notamment des motifs déduits par la commune de Dives, il y a lieu de ne pas donner suite et de rapporter la délibération du 8 juillet dernier,
- En effet un double rail qui serait posé protégerait suffisamment les voitures et économiserait à la commune une dépense très considérable.
Par ces motifs, le Conseil se rallie aux conclusions de la commune de Dives, dit que la pose et le placement d’un double rail avec encaissement devrait être fait par la Compagnie des Tramways du Calvados et à ses frais. Décidé de ne pas voter le contingent supplémentaire demande, rapporte et annule purement et simplement la délibération du 8 juillet dernier,
Prie Monsieur le Préfet du Calvados d’approuver la présente délibération.
Délibéré en séance les jour, mois et an ci-dessus.
Signé par le Maire, l’Adjoint et les huit Conseillers Municipaux de Cabourg.
Samedi 14 août 1897, Monsieur le Maire fait connaître au Conseil, les demandes réitérées de l’Administration départementale pour la contribution de la commune de Cabourg à l’élargissement du pont de Cabourg, et l’invite à délibérer.
- Le Conseil considérant que l’élargissement du Pont de Cabourg est de la plus grande utilité, vote à l’unanimité ledit élargissement, mais demande que la dépense incombe spécialement au département puisqu’il s’agit d’une route départementale lui appartenant,
- Considérant que la demande d’un nouveau contingent à la commune de Cabourg ne peut être admise celle-ci ayant déjà contribué au 1er établissement du tramway pour une somme de 8.400 fr. , plus pour une parcelle de terrain aujourd’hui en trottoir d’au moins 425 mètres à 6 fr. soit 2.550 fr. , ensemble 10.950 fr. ,
- Considérant que l’état de choses n’a pas été modifié depuis la délibération du Conseil Municipal de Cabourg du 6 octobre 1896, il y a lieu de maintenir ladite délibération,
- Considérant que si un contingent doit être fourni pour alléger la charge du département, ce serait à la Compagnie des Tramways d’y subvenir, é&tant d’autant plus intéressée que sa tête de ligne va être transférer de Dives à Beuzeval,
- Considérant que les communes de Dives et de Beuzeval sont aussi intéressées que la commune de Cabourg, sinon plus à l’élargissement du pont, n’ont rien modifié à leurs délibérations concernant la demande du nouveau contingent, il y a au moins lieu d’attendre leurs décisions avant de rejeter définitivement toute participation audit contingent,
- Par ces motif ci-dessus, le Conseil tout en réitérant que la commune de Cabourg ne doit aucune subvention, verrait à contribuer à la dépense avec les communes intéressées, notamment Dives et Beuzeval, en rapport avec les dites communes, mais en tenant compte de l’élévation du 1er contingent fourni par elle.
Délibéré en séance les jour, mois et an ci-dessus.
Un pont…..et un petit train sur la Dives, à Cabourg.
Le petit train de Caen-Dives/Houlagte, via Cabourg, sur le pont de la Dives - Document des Archives départementales du Calvados.
Le petit village, poursuit son ascension vers la ville, que nous connaissons bien. Cette transformation est devenu irréversible.
Quand un « Petit lieu-dit habité » devient…………une prestigieuse Station Balnéaire.
Nous tenons à renouveler, nos très vifs remerciements aux personnes des Archives départementales du Calvados, qui nous avec compétence, épaulé dans la réalisions de ce chapitre.
Dans le Dictionnaire Général de Géographie Universel Ancienne et Moderne de Ennery et Hirth, édité en 1839, nous découvrons p.645, à la rubrique : Cabourg, village de France, Calvados, arrondissement - Caen, canton de Troarn, poste de Dives, 281 habitants.
Nous avons pu suivre non seulement l’évolution, mais également la transformation de dunes sableuses, en une véritable ville moderne, un village essentiellement rural, en une prestigieuse station balnéaire.
Avec le Grand Hôtel, accolé au casino, constituant le point central adossé à la mer, le déploiement caractéristique en éventail de ses avenue, Cabourg, est une remarquable réussite d’urbanisme rationnel. L’agglomération proprement dite se fera progressivement par la construction de résidences, et de villas typiques de la fin du XIXème siècle aux années précédents la «
Grande guerre ». Longtemps, la Mairie, ou plus exactement l’Hôtel de Ville, et l’église furent isolés, puis la l’Hôtel de la Poste vint les rejoindre.
L’avenue de la Mer, fut pendant plus d’une décennie, la rue de la Mer, qui n’était en réalité que l’ancienne rue de la Mare, s’étant elle-même substitué au chemin de la Mare : cette mare, citée dans de nombreux actes médiévaux. Elle fut le seul abreuvoir d’eau douce pour les animaux pendant des siècles, et se situait approximativement aux environs très proches de l’actuel Mairie.
La " Mare, abreuvoir communautaire " du " Village de Cabourg" . Quelques constructions de la future " Station " - Document de la B.N.F. de Paris.
L'Hotel de Ville ,
et l’Omnibus hippomobile, faisant la navette entre la gare des tramways, et le Grand Hôtel, avec arrêt à la Mairie, aux halles, rue de la mer - Collection privée.
L'Omnibus hippomobile venant du Grand Hôtel-Casino, et se dirigeant vers la Gare de Cabourg, via l'Hôtel de Ville - Document des Archives départementales du Calvados.
Évidemment dans les prochains chapitres nous allons détailler, et étudier ce processus, partie intégrante du « Passé de Cabourg….donc de son Histoire ».
Autre sujet qui sera abordé : le 1er septembre 1860, vu les délibérations des Conseil d’Arrondissements de Caen, et de Pont L’Évêque ; vu la proposition du Préfet du Calvados ; vu la loi du 21 mai 1836 ; considérant que l’établissement d’une ligne de chemin de fer Argences - Dives a pris un développement important, la route Argences - Caen est définitivement classée «
Chemin de Grande Communication ». Elle sera renforcée, réaménagée en fonction des crédits alloués.
Dans les années 1850, c’est la ruée vers la grande mode des bains de mer. En 1853, Henri Durand-Morimbau tombe sous le charme de cette remarquable plage
de sable fin, accolée à des dunes romantiques.
Cabourg à la fin du XIXème siècle et au début du XXème - Documents des Archives départementales du Calvados.
Une idée, évoluant vers un projet.
Plan-projet de Cabourg en 1855 - Document des Archives départementales du Calvados.
Le 22 août 1859, après avoir donné lecture des décrets 19 juillet et 6 août 1859, le Préfet du Calvados, s’adressant à l’Assemblée du Conseil Général du Calvados, présidé par Monsieur le marquis de Gaulaincourt, et du vice-Président Monsieur Paulmier, à la page 18 de son allocution, s’adressant à l’auditoire :
«
Je ne puis quitter nos établissements maritimes du littoral, Messieurs, sans signaler à tout votre intérêts le mouvement thermal qui se développe sur toute la côte, depuis Honfleur jusqu’à Isigny. À l’exemple de Trouville, une foule de bourgs et de villages se sont transformés, et les constructions les plus élégantes s’élèvent à la place de misérables chaumières, où sur les dunes et grèves parfaitement désertes, Villers, Beuzeval, Cabourg sont désormais des fondations dont la vogue est assurée. Ils sont désormais visités par de nombreux baigneurs qui y apportent le mouvement et la vie, l’aisance et le goût des améliorations. J’ai dû favoriser les efforts des fondateurs autant qu’il m’a été possible de la faire ; je les ai encouragés en facilitant les concessions, en contribuant à la réparation, à la confection de voies d’accès et de circulation, par ce que cette immigration sur nos côtes profite à tous le pays, parce qu’elle donne une valeur plus grande aux propriétés, et qu’elle accroît ainsi la richesse publique ».
Suite à la délibération du Conseil Municipal de Cabourg le 24 mars 1859, et à la demande de celui-ci, tendant à obtenir une réduction dans le chiffre du contingent assigné à la commune pour la contribution mobilière de 1859,
- vu l’avis de Monsieur le Directeur des Contributions Directes, le 11 juillet 1859,
- vu la délibération du Conseil d’Arrondissement de Caen le 20 juillet 1859,
- vue le Préfet du Calvados le 20 août 1859,
Attendu que de nombreuses constructions ont été édifiées à Cabourg ; que d’après l’art. 2 de la loi du 4 avril 1844, le contingent mobilier doit être augmenté proportionnellement, à la valeur locative des maisons nouvellement construites, à mesure que ces maisons seront imposées à la contribution foncière.
………….Considérant que les nombreuses augmentations survenues rapidement dans la communes de Cabourg ont eu pour résultat de faire élever le chiffre proportionnel des impôts, et que la réduction proposée………
Par ces motifs,
La demande formulée par la Commune de Cabourg est rejetée……….
Suite à la délibération du Conseil Municipal de Cabourg le 12 février 1860, par laquelle la Municipalité de Cabourg demande l’établissement d’un marché sur son territoire. Considérant que deux marchés par semaine existent déjà à Dives, que Dives est proche de Cabourg, que les Chambres consultatives d’agriculture de Caen et de Pont-L’Évêque, que les Conseils d’arrondissement de Caen et de Pont-L’Évêque, ont émis un avis défavorable ; la demande est rejetée.
Une nouvelle demande de Cabourg pour la création d’un marché est ajournée le 29 août 1861.
Le 28 août 1863, la décision de créer un bureau de distribution postal à Cabourg est prise ; ouvert provisoirement l’été.
Le 21 juillet 1864, se référant au rapport de Monsieur A. Harduin, Ingénieur, le Préfet du Calvados, constate que la vogue des plage du Calvados continue, et sur tout le littoral, les communes et les particuliers fondent des établissements pour l’exploitation des bains de mer à la lame. De nouvelles demandes de location de plages, pour l’établissement de concurrences aux bains existants, ont été adressés en 1863 de Cabourg.
La Municipalité de Cabourg en début 1966, provoque la formation des propriétaires riverains du littoral maritime, afin d’arrêter par des travaux d’ensemble, la corrosion dont est menacée la terrasse dite de «
l’Impératrice », et indirectement les constructions situées en arrière des dunes existantes.
Dans son Rapport à Monsieur Le Provost de Launay, préfet du Calvados, du 1er semestre 1866, Monsieur Malhéné, Directeur des Postes, du Calvados, souligne l’utilité, pour ne pas dire l’urgence de la création d’un Bureau de distribution postal permanent à Cabourg.
La terrible tempête de février 1869 a très fortement endommagée la «
terrasse de l’Impératrice ». Le syndicat constitué pour la défense de cette partie du rivage Cabourgeais, n’a pu fonctionner faute d’entente entre les intéressés, et faute de ressources ; le directeur a donné sa démission.
Le propriétaire du Casino, et les propriétaires de la partie Ouest de la terrasse, se sont entendus pour exécuter les travaux de défense aux droits de leurs propriétés en réduisant la largeur de la terrasse de 8 mètres.
En 1870, le 12 juillet, Monsieur Blavier, Inspecteur des lignes télégraphiques, Monsieur Chartier de La Touche, directeur des Postes dans le Calvados, informe Monsieur Gimet, préfet du Calvados, que le bureau de Cabourg est desservis par des employés de l’Administration, et la conversion de ce bureau en plein exercice permanent. C’est le 11 août 1875, que le bureau des Postes de Cabourg est recensé dans les 11 bureaux d’État ; est en informe Monsieur Gimier, préfet du Calvados. C’est en août 1879, que dans son rapport annuel Monsieur Jamin Changeart, directeur des Postes et Télégraphes dans le département du Calvados, informe me préfet, que le bureau de Cabourg est désormais permanent.
En septembre 1872, les travaux d’élargissement entre le Vieux-Cabourg, également dénommé le «
Bas Cabourg » et l’église sont commencés, ils se poursuivront jusqu’en 1873.
Deux vues du " Viieux-Cabourg ", également dénommé dans les années 1930-40 " Bas-Cabourg " - Collection privée.
La Municipalité de Cabourg reçoit du Conseil Général du Calvados le 26 avril 1876, une somme de 500 fr. pour la construction d’une école.
Dans le Procès verbal de séance du Conseil Général du Calvados du 24 août 1876, on remarque page 42 - 43 : « ….La Commission des bâtiments civils, présidée par Dans le Procès verbal de séance du Conseil Général du Calvados du 24 août 1876, on remarque page 42 - 43 :
« …
.La Commission des bâtiments civils, présidée par Monsieur le Secrétaire général, et composée de Messieurs les Ingénieurs des Ponts et Chaussées en résidence à Caen, de trois architectes et du Chef de la division de l’administration communale remplissant les fonctions de secrétaire, a, pendant l’année 1875 examiné 116 projets de travaux, dont la construction d’une Maison d’école à Cabourg.
L’ex-chemin n°61, c’est-à-dire notre route N.813, Caen-Cabourg-Dives-Deauville-Trouville- Honfleur, le 24 août 1877, anciennement empierrées et lassant à désirer, est refaite à neuf en largeur et en épaisseur.
Le 24 décembre 1877 est approuvé la classification du chemin n°6, de Caen à Honfleur par Trouville en « grande communication - classe 2 », la construction de trottoirs et de caniveaux pavés à Cabourg. Pour se faire, il a été alloué à la Municipalité de Cabourg : 3.352 fr., contre 681 fr. pour Dives, 5.650 fr. pour Deauville.
Dans les prévisions de travaux réalisés à Cabourg, par le département du Calvados, sous l’égide du Conseil Général, il est question le 8 août 1878, de la construction de trottoirs avec pavage des caniveaux. Le chemin n°61 - du pont de Ranville à Dives, par Sallenelles, Cabourg, soit 12,817 km., a été reconstruit à neuf entre Sallenelles et Cabourg. L’entrée de Cabourg a été planté d’une allée de peupliers.
.… de la notion de « feux », à une population urbaine !
Le « feu », du latin « focus » signifiant foyer - a été un terme fiscal, désignant une famille, et quelquefois les collatéraux, résidant au même endroit, dans la même maison « la chaumine » ; devenue chaumière.
Dans le 14ème volume de la « Société des Sciences, arts et Belles-Lettres de Bayeux », édité en 1924. Page 75 - chapitre sur les « Les noms des rues de Bayeux », nous avons trouvé pages 84 et suivantes :
« Le chemin de Bayeux à Longues et à la mer, est rattaché à la Grande Rue ( Carrefour du Goulet), par les rues Alain Chartier, Cabourg, et d’Aprigny.
« La rue Cabourg, autrefois - rue de Cabort, s’est nommée - rue de l’Unité pendant toute la période révolutionnaire. Pluquet , dans Essai Historique, page 116, explique que Cabort/Cabourg, signifie - bourg des Cadètes : tribus gauloises, réputée pour être belliqueuse, intelligente, ayant le sens du civisme.
Mais il n’explique pas, le pourquoi de ce nom à cette rue, Guillaume le Conquérant, en fondant l’abbaye bénédictine de Saint-Étienne, à Caen parmi les nombreuses libéralités qui lui prodiguait, lui a donné Pont-de-Dives - Pons Divoe *68, comme nous l‘avons précédemment écrit.
Mais l’analyse de l’acte par lui-même nous éclaire : Cabourg, et les deux masures situées sur la rive droite, selon la paléographie du texte originel, devaient être dénommés indifféremment : Pont de Dives, très exactement comme ont dit : Pont l’Évêque, Pont Audemer,….
Le premier était un fief, ses colons et vavasseurs qui y résidaient, ….conditionnarii seu liberi homines…., mais également et surtout les droits et coutumes ordinaires qui dérivaient de la propriété du rivage maritime *69.
Il est évident, que les deux masures citées dans un acte en bas-latin du XIème siècle de l‘abbaye de Troarn, n’impliquaient pas obligatoirement un fief. Elles devaient-être une sorte d’ oratoire, remplaçant une chapelle consacrée. Semble-t-il peut-être même un pied à terre pour les religieux venant officier à Dives, et à Cabourg. Cela a vraisemblablement évolué en un hébergement avant d’embarquer sur un navire pour l’Angleterre. Il ne faut pas oublier que presque toutes les abbayes normandes avaient Outre-Manche, des maisons sœurs dépendantes.
Richard Cœur de Lion, confirma cette donation, en ce qui concerne Dives, qui se situait à plus d’une demie lieue dudit pont ; par une Charte en 1191*70 .
Dans ce document, Richard reconnaissait que l’abbaye avait la complète propriété du port avec toutes ses coutumes et libertés, et le varech de mer. Qu‘elle avait le droit de percevoir une taxe sur les marchandises chargées sur les navires qui entraient et sortaient de la rivière. Que ce droit, ainsi que ceux du varech et de la pêche, s’étendaient depuis le pont jusqu’à la pierre que l’abbaye avait fait placer sur la rive gauche devant la chapelle, de Saint-Michel de Cabourg.
Dans cette dernière paroisse, outre la pêche, et les droits d’usage dans les marais de Cabourg, il y avait la chasse aux oiseaux de mer. Sur un plan informe, en très mauvais état, aux Archives départementales du Calvados, il est possible de voir et de compter treize mares à gibier sur la côte au XIIIème siècle.
La coutume sur le poisson produit de la pêche à Cabourg, donnait un revenu considérable, si l’on en juge par la transaction du 29 avril 1501 *71.
D’après un arrêt de l’Échiquier de Pâques rendu à Falaise en 1217, l’abbaye « …..avait la seisine des craspois qui fu à Caborc……*72. Quant au droit d’ancrage et de terrage des navires, il était d’un sou par tonneau entrant et sortant du port à Cabourg*73.
En mars 1877, des violents coups de mer ont détruit sur une longueur de 200 m., la charpente de la digue à l’ouest du casino. Le Casino lui-même et ses abords immédiats n’ont subi aucun dommage.
La généralisation des bains de mer, a contraint la Municipalité à effectuer des travaux de protection de première urgence.
Cabourg, suite à la demande d’audience de Devaux, le 8 mai 1892 ; a été distraite le 12 mai 1792 - t.XLIII, page 296, du district de Pont-L’Evêque, et réunie au district de Caen ( Archives Parlementaires de 1787 à 1860 ).
Armes de Cabourg, selon Joseph Denais- officier d’Académie.
« de sable à la bande d’argent chargée de trois besans de gueules »
- en termes d’héraldique : d’or et d’argent se passent de commendataires ; sable est noir, et gueule désigne la couleur rouge.
Un sceau existe aux Archives Nationales de Paris
Établissement d’une école de filles le 21 avril 1879, montant de la dépense : 28.875 fr. Le 27 septembre 1926, Monsieur Charles Bertrand, créateur de Cabourg, maire depuis 30 ans, a été fait chevalier de la Légion d’Honneur.
Jean-Louis, Xavier, et Marie Julie, Aurore, publié le 16 janvier 1853 ; le 23 janvier 1853, entre Tancrède Antoine, Jean-Louis, et Baley Marie , Eugénie, publié le 16 janvier 1853.
Dans le Registre des décès de l‘année 1853, le Maire de Cabourg a inscrit,
- le 12 mars 1853, Cléret Jean Charles, né et domicilié à Cabourg, âgé de de soixante huit ans, propriétaire-pêcheur, veuf de Marie-Catherine Renoux, est mort en sa maison ; le 1er avril 1853, Sevreste Noël, Marin, Jacques, veuf de Marie, Jeanne Duchemin, profession de retraité des Douanes, né le 11 mai 1775, est mort en sa maison ; le 3 juin 1853, le décès de Céron Pierre, Paul, né à Cabourg, âgé de quarante huit ans, cultivateur, mort en sa maison ; le 27 octobre 1853, Duvallon Charles Eugène, âgé de vingt jours, fils d’une femme inconnue, est décédé en la maison de Charles Jacqueline, en présence de Le Trouleur Pierre, Louis, Garde Champêtre, domicilié à Cabourg et de Morel Thomas, profession d’instituteur, domicilié à Cabourg, le Maire Miocque Parfait s’est déplacé et s’est rendu sur place pour rédiger l’acte .
Dans la liste du Jury d’expropriation pour l’année 1869/1870, dressé par le Conseil Général, dans le canton de Troarn nous remarquons en date du 26 août 1869, Monsieur Legentil, Maire de Cabourg.
Monsieur Gimet, Préfet du Calvados, annonce à l’assemblée du Conseil Général du Calvados, dans son rapport à la session ordinaire de 1870 :
« Une société, représentée par des hommes forts compétents, s’est fondée cette année, dans le but d’établir à Cabourg, sur la limite de la vallée d’Auge, centre d’un élevage considérable, des courses montées et attelées.
« Constituée avec ses propres ressources, la société qui a pourvu, seule, pour 1870, à la dépense de l’exhibition du mois d’août, expose, dans une pétition que j’ai l’honneur de mettre sous vos yeux, la raison d’être de la création d’un champ de courses à Cabourg spécialement affecté au cheval de demi-sang, « auquel, selon elle, on fait une part trop restreinte sur les hippodromes du département elle demande au Conseil Général de bien vouloir la comprendre dans les subventions qu’il affecte à titre d’encouragement, à l’industrie chevaline.
«
Je vous prie Messieurs, d’examiner avec intérêt la pétition de Messieurs le Comte de Boisguilbert, Hervieu, et CH. Meyer, interprètes des vœux de la
nouvelle société.
Elégantes sur le " Champ de Courses à Cabourg dans les années 1900-10 - Document des Archives départementales du Calvados.
Dans sa session du 15 avril 1872, le Conseil Général du Calvados ajourne la demande de la Société des courses de Cabourg, présentée par Monsieur Desloges, rapporteur.
Un document du Ministère de l’Intérieur, sur la situation financière des communes de France, nous dévoile :
- en 1884, « Cabourg avait 1014 habitants ; la superficie de son territoire communal était de 576 hectares ; les revenus annuels - 7.365 ; la valeur du centime 211,58 ».
Novembre 1887, création de la Société des Sapeurs Pompiers de Cabourg, qui comptait 209 membres honoraires et 24 membres participants, disposant de 27.341 fr. de fonds libres en caisse. La Société garantissait la maladie et le décès.
En 1933, cette Société avait 219 membres honoraires, 25 membres participants et 26.302 fr. en caisse.
Par décision du Conseil Général du Calvados, le 27 septembre 1926, Monsieur Charles Bertrand, a été fait chevalier de la légion d’honneur, au titre de créateur et Maire de Cabourg depuis 30 ans.
Le Conseil Municipal de Cabourg a décidé le 27 juillet 1927 de contribuer pour 25.000 fr. aux travaux de remise en état de l’église et du clocher, évalués à 209.455 fr.
Au mois de décembre 1931, a commencé la réfection systématique du G.C.34 - Caen-Honfleur, par Cabourg-Dives. Une par de la traversée de Cabourg et de Dives ont été rechargées en tarmac.
Une grande partie du tronçon Caen - Cabourg est en cours d’élargissement à 6 m. et de redressement.
*68 - Le nom de Cabourg précisé dans la Charte de 1073, elle-même insérée dans le Cartulaire, est dénommé « Pontem Divoe » ; la Charte d’Odon - 1068, évêque de Bayeux : « Burgo Divoe cum antiqua capella usque ad Pontellum… » .
*69 - La Charte de 1073, vidimée en 1273 par Philippe le Hardi, et en 1468, par Louis XI ( Archives du Calvados - Cartulaire Normand n°826 ).
*70 - Charte de Richard en 1191 : Portum Divoe.
*71 - Inventaire des Chartes de 1672 - registre in-f° H. IV.
*72 - Etabl. et cout., publié par M. Marnier, p.132.
*73 - Enquête faite par les juges de l’Amirauté de Dives, le 10 juin 1665.
Sentence de l’Intendant de Caen le 8 août 1736.
Acte extrait du Chartrier Royal de la Bibliothèque Nationale de France à Paris, concernant les possessions dans les " Marais de l'embouchure de la Dives ", de l'abbaye Saint Martin de Troarn, fondée au XIème siècle.
Nous venons de développer en cette 1ère partie, que nous pourrions appeler 1er volet, l'évolution d'une formation géologique spécifique, en un site géographique devenu un village.Ce village, longtemps isolé dans les dunes, coincé entre la mer et les marais, s'est transformé en une prestigieuse et rayonnante cité balnéaire.
En 2ème partie / 2ème volet, nous allons donc tenter de décrire l'éclosion de la cité devenue, une ville véritable station balnéaire.Comme le visiteur / lecteur pourra le constater, l'Histoire de Cabourg débute longtemps, et même très longtemps avant qu'il n'en porte le nom.