jeudi 22 mai 2014

HISTOIRE de CABOURG - 2ème Volume




Recto 1
Missale Notatum - 1101
Missel de l’Abbaye Saint-Martin de Troarn du XIIème siècle - B.N.F. de Paris - manuscrit latin 14446.



Si l’Historiographie de Cabourg, semble se développer dans l‘espace temps, cela découle essentiellement de la longueur de son passé.



Ce passé est subordonné à son Histoire, celle évidemment avec ( H majuscule ), mais également à la portion, que certains dénomment  « Préhistoire »…….aussi,


En fonction de quelques vestiges, d’informations glanées auprès de sources fiables, nous avons tenté une reconstitution partielle.

Peut-on dire, qu’au Paléolithique, le territoire Cabourgeais a été  occupé par des  humains ? Certainement pas. Il est encore moins possible d’écrire, que vers la fin de ce que l’on dénomme «  l’âge de la Pierre taillée » des chasseur-cueilleurs-pêcheurs soient venus sur le territoire communal de Cabourg. Et pourtant les  «  galets troués », trouvés en 1938, lors de la réfection d’un  « gabion »,


























Galets percés, dénommés par les Préhistoriens «  plombées de pêche ». 
On distingue sur la périphérie de l’orifice la petite cuvette, où se trouvait le sable utilisé comme abrasif.
De chasseur-cueilleur, avec la maîtrise du feu, l’homme découvre la pêche. Bien avant l’invention du harpon en os, puis en corne ; l’homme utilise les fibres de l’ortie, du chanvre sauvage et de l’écorce du tilleul «  la teille » , qu’il renforce en réunissant plusieurs fibres. Il les torsade,  il les renforce en les réunissant après les avoir enduit  de «  gomme - sève du prunus sauvage », ou de résine de conifère.
Confectionnant des filets, il barre les petits cours d’eau à la confluence de deux petites rivières ou ruisseaux, là ou le poisson est nombreux. Il les maintient verticaux, en plombant la base près du fond avec de plombées, tandis que la partie haute proche de la surface est lestée de morceaux d’écorces de conifères - Collection privée.

Puis les « trouvailles » de «  cailloux difformes, comme bizarrement taillés », semblent valider que le « terroir de Cabourg », si il n’a pas été occupé, c’est-à-dire habité en permanence. Les  outils lithiques, trouvés un peu partout, semblent avoir démontrer, que le «  territoire communal de Cabourg » a été un lieu de passage, et peut-être même une aire de chasse.  Que les outils lithiques trouvés  ont été perdus, oubliés, ou purement et simplement jetés après usage.


























Deux racloirs du Moustériens de 5,1 cm. et de 4,6 cm.
Trouvés sur un tas de gravats, extraits par une excavatrice, lor(s de terrassements pour la construction de fondations - Collection privée.


























Biface Moustérien en forme de limande, L. 14,8 ; l. 8,9 ; ép. 2,8 ; en pierre du pays - Collection privée.



Quant aux ossements d’animaux divers, peut-être sont-ils morts naturellement, sous la dent d’un prédateur, ou tués par l’homme de ces époques perdues dans les brumes opaques du passé.























Dent d'Auroch ( boeuf sauvage ), h. 4,8 cm ; l. 2,6- Collection privée.


Au temps de nos Ancêtres : les Gaulois


Il est certain, que vers le Vème siècle avant notre ère , lorsque le peuple des Aulerques, l’un des principaux grands peuples composant la nation Celte en Germanie, prit la décision de quitter définitivement les terres ancestrales, sans aucun esprit de retour ; cela fut quelque chose que nous ne pouvons, avec nos visions modernes ; concevoir. Cette marée humaine en mouvement vers l‘Ouest, où se retrouvait pêle-mêle des troupeaux de bovins et de chevaux, les gros chariots celtes lourdement chargés, trainés par des attelages de quatre, six et huit paires de bœufs. Des femmes, des enfants, des vieillards, encadrés et précédés de guerriers fantassins et cavaliers ; fut un fait qui frappa les esprits, et par delà quelques narrateurs de l‘Antiquité.

On en retrouve des traces diffuses dans les fonds anciens des Bibliothèques Nationales Allemande, Belge et Française.

Cette marche inexorable vers le Grand Ouest, vers le Pays où Mithra, le dieu Soleil meurt tous les soirs, le Pays où la terre disparait sous les eaux du grand océan…..avait pour ces redoutables guerriers-paysans Aulerques, un caractère sacré.

Il est évident,  que pour les populations autochtones, le passage de cette stupéfiante masse migratoire a eu, incontestablement un retentissement  inimaginable. La première grande difficulté a été le franchissement par les chariots à deux, trois, et quatre essieux, des « Ponts de la Meuse », évoqués par J. César lui-même, lors du siège de Namur, dans Bellico de Galico.

Puis, ce fut le passage du « Seuil de Vermandois * 45a », toujours sur le « Grant chemeing du bronze moyen ». Passé, cet endroit, une première scission s’opéra.

Le clan des Aulerques Brannovices, quitta l’imposante colonne, pour se diriger vers le Sud, et occuper la vallée de l’Yonne. 

Le peuple des Aulerques composé des quatre autres clans restant, poursuivit inlassablement sa lente progression par cette voie, où depuis des millénaires se croisaient les caravanes montantes d’animaux porteurs de cuivre natif venant de La Haya, et celles descendantes porteuses de minerai d’étain en provenance des l’iles Cassérides via Vieil Rouen. 

Après avoir franchit la Seine, vraisemblablement aux Ponts de l’Arche, le clan des Aulerques Ebuvorices, foncièrement cultivateurs, décida d’occuper les terres vierges de la région d’Évreux, et de la vallée de l’Eure, qui s’offraient à eux. 

Tandis, que les Aulerques Lexovices, éleveurs de vocation, s’installaient un peu plus loin dans la région de Lisieux, au confluent de l’Orbiquet et de la Touque, remontant la vallée de ce cours d’eau. 

Les Aulerques Diablintes, continuaient vers l’Ouest, puis par crochet plein Sud, gagnaient la région de Jublains, colonisant la vallée de la Mayenne.

Les Aulerques Cenomans, ayant quitté les deux clans précités, suivant toujours cette « voie du cuivre, pour les Uns ; voie de l’étain pour les Autres, gagnèrent la région du Mans, s’établissant dans la vallée de la Sarthe, quant au clan frère des Andes, après avoir pris possession de la vallée de la Maine, il s’ implanta dans la région  d’Angers. 

Après avoir construit un point de franchissement de la Loire aux Ponts de Cé, le peuple Aulerque a contrôlé pendant quatre siècles le territoire entre la Loire et la Seine, entre l’Orne, la Mayenne et la Seine, ce qui posa de sérieux problèmes lors de la Conquête de la Gaule.

Si, il n’est pas possible d’affirmer, il tout aussi difficile de réfuter, que les Aulerques Lexovices, n’étendirent pas leur domination jusqu’à la rivre droite de l’Orne, frontière naturelle avec les Bajocasses, peuple gaulis, ayant fait de Bayeux sa capitale, et s’étendant d l’Orne à la Vire. Quant aux Viducasses, peuple de la région Sud de Caen, il avait pour capitale Vieux - Aragenuae.

















Carte de l'implantation des peuples gaulois en Normandie - Document de la Bibliothèque Nationale de France à Paris.


















Carte précisant les régions sous l'occupation romaine de la Gaule. Cabourg est inclus dans la " 2ème Lyonnaise" , Lyon étant alors la capitale des Gaules - Document de la Bibliothèque Nationale de France à Paris.


- Dom Paul Piolin, et la Notitia Dignitatium ( acte romain établi vers la fin du IVème siècle ), signalent des «  colonies saxonnes » *46, dans le Bessin, et plus plusieurs embouchures de la Normandie, en Anjou, et dans le Saosnois ( Sarthe ).

Rappel pour mémoire, en -57 avant notre ère, lorsque sur les ordres de J. César immobilisé par le siège de Namur, le légat romain P. Crassus*, à la tête de la 7ème légion, après avoir passé la Seine, c’est par une succession de violents combats qui traversa les territoires des Ebuvorices, des Lexoviens, se heurta aux Bajocasses, selon la Table de Peutinger, se heurta à 5.000 toises au sud de l’actuel Caen aux Viducasses. Il gagna avec une légion considérablement affaiblie, désorganisée et affamée le pagus Andus - Pays des Andes pour hiverner….

Le 16 février 1935, Monsieur Jules Morel, Chef de Chantier de l’entreprise Fay, demeurant à Cabourg, en compagnie de Monsieur Henri Surillet demeurant à Blainville, ensemble ils travaillaient dans une tranchée ouverte. 

Lorsqu’ils découvrirent sous les coups de leurs pioches une certaine quantité d’objets métalliques recouverts de vert de gris. Il s’avéra, qu’entre autre chose c’était des objets en  bronze, dont deux haches du bronze moyen de -1.550 à -1.100 ans B.C.. Une fouille plus affinée ne donna aucune trace de poterie, ni d’autres objets. Ce qui semblerait signifier que si notre sol n’était pas occupé en permanence, il était néanmoins hanté, parcouru en cette lointaine époque.


*  45a- Seuil du Vermandois, alt. Inférieure à 150 mètres, entre le Bassin Parisien et le Bassin Flamand. Voie de passage, pour les canaux de Saint-Quentin et du Nord.
Dans cette région septentrionale  de la France, les routes millénaires d’invasions sont ancrées dans le paysage.
* 46 - livre II, chapitre XXXIV de Bello Galico, 
Dans ce que nous pourrions appeler les forêts de l’ancienne France

La disparition de la forêt primaire, de la forêt ancienne - celle que nos Ancêtres les Gaulois ont pu connaître, a purement et simplement disparu. Sa disparition est étroitement liée aux progrès de la civilisation. À l’époque que vous évoquons dans ces lignes, presque partout en Gaule, le sol disparaissait sous un imposant manteau boisé. Les seuls indices susceptibles d’éclairer le chercheur, dans ses investigations, ce sont les étymologies des lieux-dits.

Ainsi, saltus, en latin définissait un défilé montagneux, qui se représentait toujours abondamment couvert d’arbres : de sorte que ce terme s’est étendu à la fois à la montagne, et à la forêt dans les actes anciens. Sylva, ce mot que l’on retrouve souvent cité dans les actes, les textes, les cartes anciennes, émane directement du latin, qui donne en italien selva découlant de selvaggio, en français courant sauvage.

Le premier acte d’hostilité de l’homme contre la nature sauvage, contre son environnement fut l’incendie des forêts - Origine des premières sociétés  de Poinsinnet de Sitry , p.72-73. Évidemment, cela marqua incontestablement les premiers progrès de l’agriculture. Ce fut le commencement d’une guerre impitoyable de l’homme contre l’arbre.

Les forêts par leur aspect sombre, leur particularité marqué par le silence, rompu par une multitude de bruits insolites, le port majestueux et la puissance des grands arbres, la longue durée de leur existence, provoquaient, entretenaient,  dans l’esprit superstitieux de nos Aïeux un  profond sentiment de crainte et de vénération.

Antiquités

Dans le Bulletin des Antiquités de la Seine-Maritime - tome V, 1879, dans les fouilles gallo-romaines, du Manoir d’Alincourt à Lillebonne, Monsieur Brianchon, a découvert une quantité de coquilles. Examinées par le scientifique Monsieur Lennier, celui-ci a nettement identifié des huitres set des moules spécifiques à l’estuaire de la Dives. Espèces de nos jours totalement disparues.


L’Histoire de Cabourg, ou plus exactement son passé commence bien avant, très longtemps avant que ce nom « Cat burg »  , soit cité dans un acte de la deuxième moitié du Xème siècle. 


- une certitude en découle, le nom de Cabourg a une histoire,- et, l’Histoire de Cabourg est dans son nom.


Plusieurs documents authentifiés en font état à la B.N.F. de Paris, et M.-J. Masselin dans sa remarquable étude historique : «  Le diocèse de Bayeux du Ier au XIème siècle », parue en 1898. Ces documents, nous apprennent qu’en 407, des Saxons, de la peuplade : Cattes, ont débarqué et se seraient dans « la petite rade abritée, formée par l’estuaire particulier de la Dives » - l’endroit est cité tantôt : Catlurum, tantôt : Cadetorum Burg c’est-à-dire Bourg des Cattes ; qui est devenu par l’évolution de la phonétique : Catburg *46a - Cabourc, puis Cabourg. 

On retrouve des traces manifestes dans les croyances gauloises, au cultes particuliers chez les Mérovingiens, dont certains se prolongent aux Carolingiens. Époques où le fétichisme où le naturalisme règne dans les campagnes. Il suffit de se plonger dans les Cartulaires, dans les Archives de l’ordre bénédictin des Abbayes Saint-Étienne de Caen, de Saint-Martin de Troarn, ou d’autres abbayes, pour constater le culte voué aux végétaux arborescents, adorés comme de véritables dieux, ou regardé avec respect comme leur demeure.

Décrire l’environnement forestier, qui a incité les Aulerques Lexoviens à se fixer définitivement entre Touques et Dives, n’est pratiquement pas possible. Ce que nous avons  tenté de reconstituer, c’est de replacer les reliquats en fonction des actes découverts à la B.N.F. de Paris. Dans le vaste territoire des Bajocasses, qui se développait entre pratiquement la Vire et l’Orne, de l’importante couverture forestière, il ne reste pour ainsi dire pas grand-chose.

La partie de la Normandie, ou plus exactement du département du Calvados, on peut écrire que la couverture se développait des abords de la cité de Caen, en bordure de l’Orne vers Sallennelles, ondulait englobant Bavent et Varaville, débordant amplement sur les marais de la Dives, gagnant cette localité par le Sud, et se dirigeait vers Pont-L’Évêque. Cette couverture forestière était encore importante sous Philippe IV le Bel, bien que fortement attaquée par l’abbaye de Troarn. La célèbre forêt de Touques  avait complètement disparue au XVIIIème siècle.


*46a - Ils s’installaient sur la terre ferme, à proximité immédiate d’un cours d’eau ou d’un plan d’eau, ils excellaient dans l’élevage de bovins en terrain très humide, et à la pêche. Ils construisaient des habitations longues et étroites en briques d’argiles séchées au soleil, avec toitures den bottes d’herbes aquatiques. Leurs habitations s’appelaient « Budh  *» », plusieurs habitations un « Burgh ».
*46a - Analecta Bollandania - t.XIX - 1900.



Evêché-comté de Lisieux


Un Capitulaire du IXème siècle ( Baluze, p.69 ), nous apprend, et nous laisse à penser, que l’évêque-comte de Lisieux Hairard, fut chargé en 835, de missions missaticus, dans les diocèses voisins. Un autre Capitulaire de 853, signale des missatici, dans le diocèse à l’Ouest du Pays d’Auge.

Le pays, c’est-à-dire le pagi, puisque tel le nom officiel cité par el nombreux documents authentifié tant de la .B.N.F de Paris, que des A.N., que du fonds ancien des Archives bénédictines;

Après des recherches approfondies, nous avons trouvé, mais, mais sans validation : celui où se situe le Cabourg, semble être un pagi minores - petit pays, dans le Capitulaire de Charles-le-Chauve. Otlingua Saxonica, désigné être en bord de mer, sur la rive gauche, de la Dives, bien avant la rive droite de l’Orne, avant Bayeux « …….in comitatus Bajocenese,……in Pagello qui dicitur otlinga Saxonca………compte tenu l’état du document, retranscription réservée ».

Nous  sommes enclins à penser, qu’il s’agit du terroir où se situe Cabourg, dont le nom local était encore très peu diffusé.



























Carte de la France en 1553 - Jean Jolivet - cartographe - Bibliothèque Nationale de France à Paris.



















Carte de la côte du Calvados vers 1500, si Saint-Sauveur est le nom attribué à Dives, Cabourg, n'est pas mentionné - Document de la Bibliothèque Nationale de France à Paris.


Nous ne pouvions occulter certains documents, nous ne pouvions pas ne pas les développer aux lecteurs. 

Un assemblage s’imposait,


















Autre carte beaucoup plus ancienne - Bibliothèque Nationale de France à Paris.


L’origine du nom de Cabourg, est «  Cat », qui a donné le « Ca », découle essentiellement d’un fait hydrographique qui a déterminé un  site géographique. 

Or, à Cabourg, il est pratiquement pas possible de parler géographie sans aborder la géologie. L’une et l’autre sont étroitement liée, associées, et sont indissociables. C’est à Cabourg, c’est sur le territoire communal de Cabourg, que le petit fleuve côtier : la Dives, recherche désespérément une pente pour pouvoir s’écouler dans ses alluvions anciennes de son antique delta. C’est dans la commune de Cabourg, que la dite rivière rechigne à se diluer dans la mer : la Manche, dénommée dans les actes e anciennes, et les premières cartes marines : mer Britanique ou Manche Britanique, ou encore assez souvent mer Occeane.

















Carte dressée Hyacinthe de Brancas, comte de La Bretonnière en 1776 - Document de la Bibliothèque Nationale de France à Paris.


Cabourg a été , est , et sera encore pendant un certain temps l’ «  Omega » de la rivière Dives et de sa vallée. L’analyse étymologique, dont nous avons donné précédemment un  aperçu, développe une extraordinaire historiographie,


Une référence,
le Congrès Scientifique de Rouen en 1921


En conclusion l’étude et les analyses morphologiques d’hommes du «  Bas Normand », qualifiés « d’essai anthropologique franque de Basse-Normandie » :
«  …..laisse entrevoir l’existence entre le Vème et le Xème siècles dans cette  région, de populations 
« dont le caractères ethniques n sont pas identique à ceux observés sur les occupants des contrées 
« voisines. Et il y a lieu de se demander  pour quelles raisons on constate ces divergences…… ». 
( page 745-760 ).

Le rapport stipule page 753 :

« On pourrait donc peut-être se demander si l’élément qui a donné à nos crânes  bas-normands des 
« caractères si différenciés ne provient pas d’un apport « maritimes ? On peut supposer que des 
« bandes de pirates/navigateurs venus par mer, bien avant les Scandinaves des VIIIème et IXème 
« siècle, ont commencé dès la fin de de la période gallo-romaine, et peut-être même pendant, à 
« pulluler  sur les rivages de la Manche, et plus spécialement dans l’environnement de la baie d’Orne 
« *, où le débarquement côtier est singulièrement favorisé entre la Dives et Arromanches par une 
« côte basse, par des dunes et des falaises de très « faible hauteur ; et de défense malaisée .
« L’on peut aussi se demander s’il n’y a pas dans ces observations anthropologiques avec le fait 
« archéologique authentifié que sur,  cette même étendue de littoral, abondent des vestiges 
« d’innombrables travaux de défense disposé de telle façon, que c’est bien du côté de la mer et 
« contre un ennemi venant du rivage que ces retranchements avaient été établis.
« Et cette constatation se développe, lorsque que n’on valide que certaines fortifications ont livrés 
« des traces d’occupations beaucoup plus anciennes remontant en fonction des poteries, des outils, et 
« autres attestations homologuées de l’âge du Néolithique.





















Pointes et fragment d'harpon en os, noirçis par un long séjour dans le substrat du marais - Collection privée.


* - Recherches sur les travaux militaires du littoral du Calvados de Tirard en 1892 - Bulletin des antiquaires de Normandie - t.XVI - pages 172 et suivantes - 1892


Ceci expliquant…..peut-être cela.


- au Xème siècle, Hasting, pour les uns, Harold pour les autres, roi des Danois, lorsqu’il se lança à la conquête du Bessin et du Cotentin. 

Toujours selon la même source. Ils auraient installées une base permanente fortifiée « burg ». Remontant la vallée de la Dives, ils s’étaient également installés à Exmes, à Sées, et à Falaise *47. C’est dans les dunes et salines de : «  Courbon » - Cabourc *48, de nos jours appelé Cabourg qu’il débarqua, puis hiverna avec ses hommes. Selon Guillaume de Jumièges, livre IV, chapitre VII - Cabourg, est écrit dans les actes anciens du Xème siècle : 

- Cathburgus, est un nom, selon lui, émanant directement du Vieux Scandinave signifiant : passage étroit .

- Dans l’exposé du 1er juillet 1902 - 72ème volume, p.242 à 246, de Monsieur le comte de Neuville, dans la Revue des questions historiques, sous la direction du marquis de Beaucourt, la : « 1ére bataille de Dives-Cabourg en 858 *49 », nous est amplement commentée,
« Celle-ci par une longue marche de nuit, surpris les retranchements fortifiés, et  l’ensemble de 
« l’armée des pillards. Les Francs après de violents et sanglants combats, s’emparèrent des deux 
« forts du pont verrouillant ce camp, puis par un mouvement tournant pour couper toute fuite ; par 
« le village de Dive (s) prirent à revers les défenseurs. Les cavaliers Francs refoulèrent vers le pont 
« les fuyards. 
« À quatre cent mètres à l’ouest le pont et à huit cent mètres, Cabourg ; où  stationnait la flotte 
« ennemie.  
« Hasting/Harold, débarqué dans l’anse de la Dives vers 850, en un lieu qui fut appelé Cabourg, y 
« installa son camp. Stationné non loin de la grève de gros bateaux, de ceux supporte les grosses 
« tempêtes nordiques.
« de la rive droite, fut fortifié par Hasting. Deux forts s’élevèrent aux deux extrémités de ce passage 
« *50. ……Quoiqu’il en soit, d’après les toutes premières narrations contenues dans le préambule du 
«  Cartulaire de Saint-Père, les hommes du Nord ( Norman’s ), après avoir exercés les plus affreux 
«  ravages dans les environs de Chartres, 
« Le pont de bois sur la Dives, qui donna son nom au groupement d’habitations avaient assiégé cette 
« ville. Fiers de la force de leurs remparts, les habitants se flattaient de résister à leurs attaques. 
« Mais une nuit, leur vigilance fut en défaut, et ils tombèrent entre les mains de leurs barbares 
« ennemis, qui mirent la cité à feu et à sang, et n’y laissèrent d’un monceau de ruines. 
« La justice divine ne devait pas permettre que de telles atrocités restassent sans être vengées. Les 
« Francs ( les Français de l’armée royale ), accourant de toutes parts, poursuivirent dans leur retour 
« les barbares , tandis que chargés de butin, ils cherchaient à regagner leur flotte *51 ; attaqués avec 
« fureur auprès de leurs bateaux…………. 
« Les forts du pont protégeant leur base de « Pont de Dive », les compagnons « d’Hasting, avec 
« leurs lourds convois de butins, s’abritèrent dans leur camp « retranché. Sur leurs traces, après un 
« repos nécessaire :  l’armée Franque. 
« Au débouché du pont les charges de la cavalerie franque arrivée en contournant la Butte Caumont 
«  par la «  Vallée de Beuzeval », les fuyards rescapés de la « rive droite  furent taillés en pièces ; 
«  ceux qui parvinrent à la Dives, pour embarquer furent passés au fil de l’épée, une partie 
« trouvèrent la mort dans l’eau *51 ».

Quoiqu’il en soit, selon l’auteur, qui insiste, il y a lieu de constater que jamais l’armée royale Française ne remporta une pareille victoire une victoire aussi complète sur les «  Norman’s - hommes du  Nord ».

Un peu plus tard, le roi Louis III, étant dégagé de son accord avec Hasting, remporta la bataille de Saucourt, et le roi Eudes celle de Montpensier.

- En 996, éclata une révolte paysanne, plus connue sous la dénomination de :    «  Révolte des petits pêcheurs-paysans ».    

Ceux-ci avaient constitué dans les marécages de la Dives, au Sud-ouest de Cabourg, comme en de très nombreux autres endroits dans le duché de Normandie ; des assemblées contestatrices et opposées au duc Richard II. Ils avaient instauré un système : celui de se gouverner eux-mêmes. 

Le duc Raoul d’Ivry fut chargé, par Richard de réprimer sévèrement cette rébellion. 

Il se conforma au désir de son neveu, ce fut un véritable massacre. Les contestataires s’étaient retranchaient dans les marécages de la Dives, au Sud-ouest de Cabourg. Position inexpugnable entre toutes, longtemps ils demeurèrent insoumis.


*47 - Orthographe officielle par suite d’une altération introduite au XVIIIème siècle, selon Paul Picard
*48 - Paul Allard.
*49 - Ordinal de Saint-Pierre-sur-Dives - pages 110 à 118.
*49 - Bibliothèque Nationale de Paris
Cartulaire de Ponthieu.
*50 - Bibliothèque Nationale de Paris
Cartulaire de Ponthieu
Manuscrit 10112 - folio 7 verso : fond latin
Invasions maritimes des normands dans les Gaules -  P. Capefigues ; 1823 - in8.
*50 - La première apparition notable de Saxons dans l’estuaire de la Seine, a été authentifiée en 286, selon  « Les Chroniques de l‘abbaye de Jumièges » . En 565, Fortunat décrit les Saxons fidèles de l’évêque de Nantes. L’expansion terrestre se fait méthodiquement par une progression  le long  des fleuves côtiers. Leurs embarcations admirablement profilées, étaient capables de naviguer pratiquement  dans des cours d’eau de profondeur ridicule, selon de récentes études réalisées par le C.N.R.S. sur des épaves retrouvées dans la vase de l’estuaire : le tirant d’eau était de 0,90 à 0,95 en pleine charge - soit environ 18 tonnes : représentant 35 à 40 hommes avec marchandises et équipements, ou 20 hommes et des robustes petits chevaux scandinaves.
Les cours d’eau n’étaient qu’une voie facile, rapide et silencieuse vers l’accès d’un objectif terrestre ciblé. Outre la ruse, la sûreté du coup d’œil, l’extrême promptitude à réagir, ils possédaient la science infuse de la complexité de la navigation sur une rivière. Excellents cavaliers, ils nourrissaient une véritable passion pour les chevaux, et vénéraient leur monture.
*51 - Cartulaire de Saint-Père - t.I, p.7 à 9 - Les gros bateaux à l’ancrage dans l’estuaire de la Dives.


Et si besoin est….. Voici quelques mots que le français, a emprunté à l’ancien francique, la langue des francs que nous utilisons au quotidien,


- ban et ses dérivés (bannir, banal) < ban, territoire soumis à une autorité, interdiction, déclaration publique,
- beffroi < bergfrid littéralement « veille, protection (berg) & paix (frid) »,
- bière (de bera) NL, D = bier,
- bleu < blao (cf. l'allemand blau)
- choc, choquer ( de scoc, schok = secousse ) NL = schok, D = Schock ,
- écran ( de scherm = protection ) NL = scherm, D = Schirm,
- éperon < sporo ( westique ou ancien francique, l'allemand Sporn),
- fauteuil < faldistôl ( westique ou ancien francique,  l'allemand falten « plier » et Stuhl « chaise »)
- frais ( de frisk, fris ) Nl = fris, D = frisch,
- harangue < harihring littéralement « troupe, armée ( hari ) & assemblée (hring) »
- haubert < halsberg littéralement « cou (hals) & protection (berg) »
- heaume < helm ( westique ou ancien francique casque, l'anglais helmet et l'allemand Helm)
- hêtre < haistr (ancien francique)
- jardin < gart ou gardo (westique ancien francique, l'allemand Garten et l'anglais garden), « clôture », mais
  aussi « épine »…
- landes ( de land= terre sableuse ) NL, D = land  ( pays )
- marais < marisk (westique ancien francique, l'anglais marsh et l'allemand Marsch (land)) 
- marque ( de marquer ) & marche ( frontière ) < marka (westique ou ancien francique, l'anglais mark)
- rang < hring « anneau, cercle, assemblée militaire » ( westique ou  ancien francique, l'allemand Ring )
- trêve < treuwa « contrat, convention » ( westique ou ancien francique, l'allemand Treue)

Le francique moderne a un autre nom : le néerlandais. NL = mot moderne en néerlandais, D = mot moderne en allemand. ( liste non exhaustive )

- abandonner ( de bannjan = bannir ) NL, D = bannen, verbannen,
- astiquer ( de steken = pousser, utiliser un bâton pointu, relaté à stakka ) NL = poetsen (faire briller) mais
  aussi steken, D = putzen (briquer),
- bâtir, bastille ( de bast = écorce, écorce de bouleau en lamelle, ficelle, matériel de construction ) NL = bast   ( écorce ) bouwen ( bâtir ), D = Bast (écorce) bauen (bâtir),
- bière (de bera) NL, D = bier,
- blanc ( de blinken = briller ) NL = blink ( cirage ) blinken, D = blinken ( luire ),
- bordure ( de boord = bord ) NL = boord
- brun ( de bruin ) NL = bruin, D = brau,
- chic ( de schikken = bien ranger, donc être valable ) NL = schikken, D = sc cken ( adresser qc. )
  schicklich ( bienséant ),
- choc, choquer ( de scoc, schok = secousse ) NL = schok, D = Schock,
- cresson ( de kresso = plante signifiant nourriture ) NL = waterkers, D = Kresse,
- dard ( de darod = lance à jeter ) NL = (mot disparu, l'anglais Darts)),
- détacher, attacher, tailler, étal ( de stakka = pieu, bâton pointu ) NL = stok, D = Stock,
- écran ( de scherm = protection ) NL = scherm, D = Schirm,
- épieu, pieu ( de speut = pointu ) NL = spie, D = spitz,
- épier ( de spieden ) NL = spieden, D = spähen,
- escarmouche, escrime ( de skirmjan = défence limitée ) NL = schermen, D = schirmen,
- étale, étalage, ( étable  de stal = construction où l'on « case » un animal ) NL = stal, D = Stall,
- fief ( de fehu, vee = troupeau de bovins ) NL = vee,
- fouquet ( de fulko = écureuil ) NL = eekhoorn ( de eik = chêne, donc qui mange des glands de chêne /en
  anglais: acorn ), D = Ecker,
- frais ( de frisk, fris ) Nl = fris, D = frisch,
- framboise ( de braam bes = mûre + baie ) NL = framboos ( mot réintroduit ) distôl = chaise stôl pliable
   faldi ) NL = vouwstoel,
- galop(er) ( de walalaupan, wel lopen = bien courir ) NL = gallopperen ( mot réintroduit ), D = galoppieren, - gant ( de want ) NL = want,
- garant ( de warand, ware hand = vrai ( et en ) main ) NL, D = garant ( mot réintroduit ),
- garçon ( de wrakjo = diminutif de wraker = tueur, donc: petit guerrier ) NL = jongen, D = Junge(n),
- garde, gardien ( de warding, dérivé de wachten = attendre, observer, surveiller, se tenir prêt ) NL =
  wachter, D = Wächter,
- gaspiller, gaspillage ( de wostjan, woest = rendre sauvage , sauvage ) NL = woest ( sauvage ) verspillen (
  gaspiller ), D = Wurst ( sauvage ) verspielen ( gaspiller, perdre au jeu/la partie ),
- grappe ( de greip, greep, grip = prise par une main, poignée ) NL = greep ( d'une main ), tros ( de raisins )
  fauteuil ( de fal ),
- gris ( de grîs, grau = brillant mais foncé ) NL = grauw, grijs, D = grau,
- guerre ( de werra, war = confusion ) NL = oorlog (le mot war n'est  qu'utilisé dans l'expression in de war =
  être confus), D = Wehr ( barrage,défense )
- haïr ( de hatjan ) NL = haten, D = hassen
- hardi ( de hard = dur, solide ) NL = hard - le surnom de Charles, duc de Bourgogne, n'était pas "le
  téméraire" mais "le hardi",
- honnir ( de haunjan ) NL = honen,
- landes ( de land= terre sableuse ) NL, D = land  ( pays ),
- loge(r) ( de laubja ) NL = loge ( mot disparu, mais réintroduit ),
- marche(r) ( de marka = frontière, marque, marquer d'un pas ) NL = merk,  marcheren ( mot réintroduit ),
  D = marschieren (marcher ),
- marque ( de marka = signe, signe d'une délimitation, frontière ) NL = merk, D = Marke (marque)
     marquis ( de marka = région frontalière ) NL = markgraaf ( graaf = comte  ), D = Markgraf,
- maréchal ( de marhskalk = gardien skalk des juments maren royales ) NL = maarschalk ( rang militaire ),
  merrie ( jument ), D = Marschall,
- randonnée ( de rant, rand = coté ) NL = rand, trek ( le voyage ), D = Rand ( coté ),
- rang ( de hring = chaînon, anneau ) NL = rang ( mot réintroduit ), NL, D = ring (anneau, route périférique)
- saisir ( de sakjan = revendiquer ) ; NL = zaken ( affaires ) ; verzaken       ( renoncer ), D = Sachen (
   affaires ) entsagen ( renoncer ),
- standard ( de stand-hard = tenir debout fermement ) NL, D = standard     ( mot réintroduit ), stand, hard (
  dur ),
- trot(ter) ( de trotton = mouvement de haut en bas ) NL, D = trotter,

* Les mots réintroduits diffèrent des originaux parce que leur signification est plus spécifique et limitée. L'origine purement francique de certains mots est parfois discutée. Elle pourrait être germanique, bien que la différence n'est pas grande.

Néanmoins, le néerlandais moderne compte pas mal de mots originaux qu'on ne retrouve pas en allemand. Pour le détail : on a compté plus de 750.000 mots en néerlandais, non compris les mots apparus depuis 1920. Ainsi le néerlandais compterait plus de mots que l'anglais. 

Pourtant, le nombre de mots d'origine étrangère est nettement plus limité qu'en  anglais. Il est probable que les Francs avaient déjà une grande richesse de vocabulaire.

* - Les Francs apparaissent au début du premier millénaire dans les sources latines : dès les IIème siècle et IIIème siècle. les Romains avaient déjà des contacts avec les Francs, qu'ils enrôlaient comme mercenaires dans leur armée, et ce bien avant les invasions germaniques proprement dites. Francia est d'ailleurs une adaptation latine du IIIe siècle du terme Franko (n), nom que donnaient les Francs à leur domaine. "Francia" n’a alors pas une connotation politique mais plutôt géographique ou sociologique. Aux IIème siècle et IIIème siècle "Franci" désignait alors une ligue ou confédération de peuples germaniques installés sur la rive inférieure droite du Rhin ( c'est-à-dire au Nord-est du Rhin ), au-delà des frontières de l'Empire romain. Les Francs n'étaient assujettis ni à l'Empire ni à un autre peuple, comme les Alamans, autre regroupement d'ethnies établies plus au sud sur la rive droite du Rhin ( du germanique « All- et Mann- », regroupement de « tous les hommes » ) . Ainsi "frank" ou francus signifierait "libre" ( libre de la domination romaine, mais pourrait être une interprétation postérieure, un adjectif tiré du nom propre en langue germanique. La racine frank n'appartenant pas au germain primitif, l'étymologie frie-rancken ( libere vacantes ) pourrait aussi signifier libres voyageurs. On peut aussi retrouver l'origine du mot Franc dans le mot Frekkr, signifiant hardi, courageux, intrépide, vaillant en vieux norrois . Le peuple franc est avant tout un peuple de guerriers qui élisait un chef de guerre, nommé roi des Francs, qui exerçait son autorité dans son gau ou pagus ( pays ), et se plaçait librement sous son autorité pour les affaires militaires. 


Bataille de Varaville - 22 mars 1057
connue sous la dénomination de «  Bataille des marais de la Dives »


Selon  un document que nous de retranscrire
« …….on prétend qu’après la jonction de tous les seigneurs « françois » ( français « partisans du roi 
« de France et du comte d’Anjou, ennemis jurés du duc de Normandie , se trouvèrent à la tête d’une 
« armée estimée à 100.000 combattants. Cette importante force, repoussa devant elle tous les 
« soldats et partisans Normands qui étaient dispersés dans le Maine.
« Refluant vers leur terre d’origine les troupes Normandes et les partisans de Guillaume, de 
« beaucoup très inférieures en nombre, se replièrent devant les forces coalisés du roi de France et du 
« comte d’Anjou. Celles-ci ne pouvant s’emparer de Sées et de Exmes, ravagèrent la campagne 
« environnante, tout le Pays de Hièmes, semant la peur, pour propager la terreur.
« Puis, Henri 1er, roi de France et Geoffroi Martel, comte d’Anjou, avec leurs troupes, après avoir 
« atteint Bayeux, saccagés le Bessin revinrent vers Caen, alors ville ouverte.
« Pendant tout ce temps, le duc Guillaume, qui était à Falaise,  n’offrant aucune résistance,  évitant 
« tout affrontement, avait fait renforcé ses châteaux, mais n’ayant pas eu le temps de rassembler 
« plus d’une centaine de chevaliers ; parfaitement informé, échafauda un plan.
« À la tête d’une petite troupe de quelques centaines de combattants fidèles, très aguerris, 
« accompagnés de paysans de la région des marais de la Dives habitants et vivants en ce  lieu, 
« connaissant parfaitement bien tous les passages, les sentiers, et les heurs de marées ; munis 
« simplement de bâtons, de pieux et de fourches ; il attira l’importante armée adverse, vers une voie, 
« dénommée  la chaussée de Varaville », qui sur à peine 1 lieues ( 4 km. ), avant et peu après ce 
« village.  




























C'est dans un environnement similaire que Guillaume, duc de Normandie, embusqua la petite troupe, qu'il opposait à l'imposante armée du roi de France et de celle du comte d'Anjou - Collection privée.


























Vue aérienne du parcellaire du marais, qui s'étendait entre Cabourg et Varaville, et même au-delà. On distingue une vieille route qui serpentait parmi les canaux, on remarque également les touffes de la végétation.- Collection privée.


« Voie très étroite sinueuse dans le marécage, défoncée, se poursuivait vers Cabourg, sous  forme de 
« chemin boueux, recouvert régulièrement par la marée. Guillaume entraina et favorisa ses ennemis 
« à emprunter cette voie. Ce convoi lent, de chariots lourdement chargés par le pillage, obligeant à 
« serrer les rangs, gênant les cavaliers.

« Dans cet environnement aussi étrange qu’insolite, où la présence des zones humides  invisibles, ne 
« se distingue pas des endroits de terre ferme, où le réel semble se confondre avec l’irréel, après 
« avoir franchit le pont en bois, enjambant la Dives, Henri 1er, le roi, à la tête de l’avant-garde 
« chevauchant, s’enfonçant dans le marais.
« C’est alors que surgissant des hautes herbes Guillaume, à la tête de cavaliers, attaqua ce 
« détachement. La complète surprise, alliée à la rapidité, à la brusquerie, à la violence foudroyante 
« de cette attaque, l’anéantissement fut totale, peu de blessés, pas de prisonniers, des morts. Le roi et 
« quelques uns ne durent leur salut que dans une fuite effrénée.
« Les suivants brusquement stoppés, dans l’ignorance la plus totale, de l’attaque du ducs, subirent 
« une attaque de flèches savamment orchestrée, par des archers invisibles. La réception de flèches, 
« venant d’on ne sait où, mais blessant et tuant à coup sûr, ponctué par le passage en trombe, du roi 
« et quelques chevaliers , blessés, vêtements en désordres, déchirés, l’air hagard, fuyant on ne sait 
« quoi, on ne sait qui,  
« Il est évident, que l’étonnement, l’incompréhension, se cumulant dans des esprits primaire, avec les 
« ombres étranges des hautes roseaux, et aux arbres biscornus, 
« Tant est si bien, qu’après s’être arrêtée, la colonne fit demi tour, entravée par les chariots eux ne 
« pouvait ni le faire, et encore moins reculer.
« Or, une rumeur se propagea, celle de la mort du comte de Berri. Homme, très respecté, admiré, 
« considéré comme invulnérable, indestructible  ( il n’était que fortement blessé ) ».

La cavalerie constituée par la centaine de chevaliers normands, venait d’attaquer et d’anéantirent l’arrière garde frano-angevine.

« Selon, plusieurs Chroniques de cette époque, le demi tour se transforma  en désordre, le désordre 
« en déroute, les vivants marchant sur les blessés, les blessés pouvant se déplacer, poussant les 
« mourants dans le marécage. Mais, lorsque l’eau de la marée montante se manifesta, se fut 
« indescriptible, le chaos.
« La débâcle de Varaville, hanta les esprits pendant plusieurs génération.
« Les survivants, et tous ceux qui purent échapper aux normands du duc de Normandie, 
« n’arrêtèrent leur fuite, qu’au sud d’une ligne Bellême - Mamers - Alençon - Domfront.
« Le roi de France Henri 1er, mourut le 4 août 1060, et le comte  d’Anjou, Geoffroy Martel lui 
« mourut le 14 novembre 1060 ».

* - Dès le XIème siècle, le petit comté du Maine ( Sarthe -  Mayenne ) a été la proie enviée , donc disputée de deux puissantes dynasties rivales, l’une voisine en limite sud-sud ouest - le comte d’Anjou, l’autre plus éloignée au nord - le duché de Normandie, par l’entremise du comte-seigneur de Bellême ( qui lui lorgnait personnellement ( la région de Mamers ) Très tôt, c’est-à-dire vers le VIIIème siècle s’est posée directement ou implicitement la question de le légitimité comtale dans le Maine.
Ce qui n’a rien arrangé, les comtes du Maine eurent à affronter  d’autres adversaires qui les défiaient, qui bafouaient leur autorité à l’intérieur même du comté, redoutables et tenaces, furent les évêques Sigefroy et Avesgaud. Il est utile de se rappeler que Sigefroy était apparenté, puisque frère , et qu’Avesgaud était le fils cadet d’Yves de Bellême, et le neveu de Sigefroy. Nous pensons  que l’opposition entre l’évêque  Sigefroy et le comte du Maine, en  absence de dates précises se déroula pendant le règne d’Hugues II. Ce sont les Actus p. 355 - 357, et le Cartulaire de l’abbaye de Saint-Vincent ( 572-1184 ), 14.

Ce paragraphe sur la bataille dite de Varaville, dénommée également « bataille des Dunes », a été réalisé avec de nombreuses phrases prélevées dans différents textes, de différents auteurs. Nous citerons ci-dessous Wace, auteur prestigieux du XIIème siècle, qui en vers relate l’événement.


3 recto d'une Chronique des ducs de Normandie du XIème siècle - Bibliothèque Nationale de France de Paris.



Ce paragraphe sur la bataille dite de Varaville, dénommée également « bataille des Dunes », a été réalisé avec de nombreuses phrases prélevées dans différents textes, de différents auteurs. Nous citerons ci-dessous Wace, auteur prestigieux du XIIème siècle, qui en vers relate l’événement.


Wace semble suivre le roi de France à la trace….

En Normandie sunt entrés
Par juxte Oisme sont passé
…………….
Par Varaville passera

Benoit de Sainte-More ajoute….

Ci qui il viennent as guez de Dives ;
Ne finasses desqu’à la mer,
Qui sis laissast en paiz aller
………………

Wace, est exact, il précise,

Muntéfu de suz Bastebore,
Vit Varaville, e vit Cabore,
Vit les marez. vit les valées,

………………


Le pourquoi et le comment de la
« bataille de Varaville »,


Après sa victoire de Conquereuil le 27 juin 992, où fut tué Conan 1er, comte de Rennes  Foulque III dit Nerra, comte d’Anjou, étend par la force son ambition sur le Maine et la Touraine. La partie sud-Ouest de notre département fut alors le théâtre de violents affrontements entre les Manceaux du comte du Maine, et les Angevins du comte d’Anjou. En 996, Foulques III, obtient du roi Robert II le Pieux, la suzeraineté sur le Maine, l’influence Angevine se développe rapidement.

À la mort de Hugues IV, le 26 mars 1051, un revirement complet de l’opinion populaire se manifesta. Les Manceaux ouvrirent les portes et livrèrent leur ville à Geoffroi Martel, et chassèrent la comtesse Berthe et ses deux enfants en bas âge : le jeune comte Herbert II et Marguerite - Actus pontififcum - p. 366. Le décès sans descendance d’Herbert II, comte du Maine, le 9 mars 1062, suivit de celui de sa sœur Marguerite fiancée à Robert Courteheuse, fils aîné de Guillaume le Conquérant, duc de Normandie, a ouvert largement la frontière méridionale à l’expansion de celui-ci.

Notre région va alors être plongée dans une crise aiguë dont l’enjeu final est la succession assortie du titre de comte du Maine : intrigues, complots, scandales, conflits vont s’enchaîner, et se déchaîner, avec en arrière plan notre chemin.

En novembre 1076, Foulque IV dit le Réchin, avec une solide troupe d’Angevins, renforcée par celle des Bretons de Ralph de Gaël, attaquèrent et assiégèrent  le château de La Flèche, dont le seigneur  Jean de Beaugency, était l’un des plus fidèles soutien du duc de Normandie dans la province.

Jean réussit malgré une très grand infériorité numérique à contenir les assauts furieux jusqu’à l’arrivée de Guillaume, accompagné de Robert de Château-du-Loir et son fils Gervais, de Rainaldus de La Suze, lui-même soutenu par les écuyers seigneurs de Rémuald de Mondan et de Foulletourte et de nombreux autres.

Hélie de Beaugency, plus connu sous le nom de Hélie de La Flèche, fils de Jean avait épousé Mathilde, fille de Gervais II de Château-du-Loir, de cette union est née Eremburge. Comte du Maine en 1093, héritier légitime par sa mère Paule, fille de Herbert 1er Eveille-Chien, petite -fille de Hugues III. Par le jeu  des alliances matrimoniales, à travers  un écheveau compliqué de mariages et de successions, un nouvel ensemble territorial se constituait dans notre région. L’ombre  des contours d’un empire qui allait s ‘étendre du nord de l’Ecosse à la barrière des Pyrénées, pour l’Histoire il porta le nom de « Empire Plantagenêt ».


























Au printemps, aperçu d'un chemin dans le marais - Collection privée.



Route de Dives/Cabourg à Caen


* Ce que nous appelons de nos jours, la route de Cabourg à Caen, n’a été réalisée et ouverte qu’en 1674. Auparavant, la dénomination était la « chaussée de Varaville », qui se poursuivait en direction de Cabourg sous la forme d’un chemin de terre, qui fut progressivement empierré ; ondulant dans une végétation subaquatique.


























Très vieux plan où l'on constate que l'antique " Chemeing de Caen à Honfleur via Dives ", se développait entre le pied des dunes et les marais de la Dives, dénommaient également " Marais de Cabourg, ou Maarais de Varaville - Document des Archives départementales du Calvados.


Le duc Raoul d’Ivry fut chargé, par Richard de réprimer sévèrement cette rébellion. Il se conforma au désir de son neveu, ce fut un véritable massacre. Mais, aux environs de Varaville et Cabourg, pendant longtemps, dans les marais de la Dives, l’insécurité régna - « révolte normande » *52.

- Le 22 mars 1057, se déroulait la très célèbre bataille dite de « Varaville », entre Varaville et Cabourg. Conséquence inéluctable de la sévère et cuisante défaite infligée par Guillaume le Conquérant au roi de France Henri 1er à Mortemer en 1054. Le roi, rancunier, voulant redorer son blason et rattacher la province  de Normandie à la couronne s’allia à Geoffroy II d’Anjou dit Martel. Geoffroy II, comte d’Anjou de 1040 à 1060, après s’être emparé par traîtrise du Mans en 1057, s’était lui-même autoproclamé comte du Maine.

La Charte de 1073, insérée dans le Cartulaire Normand, porte : Portem Divae, signalant l’existence de deux masures au pont sur la Dives. Il apparait que le premier fief dépendait non seulement des colons qui y résidait : conditionnarii seu liberi homines……, mais aussi des droits et coutumes ordinaires qui dérivaient de la propriété du rivage maritime - Charte de 1073, vidimée en 1273, par Philippe le Hardi, et en 1468, par Louis XI *53.

En 1077, plusieurs Chartes dont Gallia Christina, nous indiquent une donation effectuée par Guillaume le Conquérant, à l’abbaye bénédictine Saint-Étienne de Caen, et une autre faite par sa femme Mathilde, à l’abbaye de La Sainte-Trinité de Caen. Par la première il donne les villages de Cabourg et d’Allemagne, avec les colons et les hommes conditionaires ou libres :
« ……cum colonis et conditanoriis seu liberis omnibus…… » - un homme donné avec sa terre. Ce point précis semble indiquer que l’homme en question est titulaire du fief, c’est-à-dire de la terre en vassalité avec l’établissement religieux, qui lui est son suzerain.


*52 - Grand Cartulaire de l’abbaye de Jumièges - fol.3067 - n°531.
*52a - C’est Benjamin Guérard, prestigieux historien, méconnu, grand spécialiste du Haut-Moyen   
           Âge, qui en 1890, pour la première fois aborda l’Histoire de roi scandinave Hasting. Ces 
           bases : le Fonds ancien de la B.N.F. - Il a rédigé les premières pages de la partie la plus   
           ancienne du Cartulaire de Saint-Père, désignée sous le nom de : Vetus Agano.
*53 - Cartulaire normand n°826 - Société des Antiquaires t.XVI
          Portum Divoe - en 1068 - Archives du Calvados n°155 bis, 190



Cabourg , un fief….certes, mais une seigneurie au XIème siècle.


Une Charte de 1191, par laquelle Richard Cœur de Lion, confirme ce fief, la donation à l’abbaye Saint-Étienne de Caen, et toute les coutumes et libertés. Les droits sur le port, et les navires chargés de marchandises qui entraient et sortaient de la rivière. Les droits de varech et de pêche en mer. À Cabourg outre la pêche en mer et en rivière, il y avait la chasse. En 1187, il existait treize mares à canards sauvages entre Cabourg, et l’embouchure de la Dives *53a.

- Le Manuscrit de Rosny - n°2.120 - II col. P.139 et I col. P.140, datée de 1216,
Fait état de la terre de Cabourg « …terra de Cabourc…. », le roi Guillaume, aurait élevé à la dignité de fief la terre de Cabourg, en complète vassalité de l’abbaye Saint-Étienne de Caen.

En 1231, Jean de Cabourg, écuyer, et son épouse Luce, sont cités comme témoins et voisins dans la vente d’un manoir «……  donnent lieu à conjecturer que c’était l’un des plus marquants de la ville ; près du pont et de la rivière….. ».

Au temps de Pâques 1252, dans un procès pendant entre le roi de France, Louis IX dit le Juste, avant l’appellation de Saint-Louis, et l’Abbé du monastère de Jumièges, au sujet d’un droit de pasnage. ; Roger d’Argences ; le sire de Vierville ; Richard de Fierville ; Guillaume du Plessis et Gaultier de Illy *53b.

Un arrêt en 1217, de l’Échiquier de Pâques tenu à Falaise, reconnait à l’abbaye bénédictine de Saint-Étienne à Caen, la  « …seisine des craspois qui fu pris à Caborc…. ».

En effet, depuis la fin du XIème siècle, c’est-à-dire par une Charte en 1098 ; le privilège de la pêche à l’esturgeon dans la Dives à Cabourg était partagé avec l’abbaye de La Trinité de Fécamp, fondée en 659. Et pour le « craspois », la faculté d’avoir, dans la société des Walmans, autant de navires qu’elle pouvait en posséder en conformité des statuts de cette société *54.

On remarque dans un acte en bas-latin du XIIIème siècle, un Jehan ( Jean ) de Cabourg, écuyer, siégeant à l’Echiquier de la province de Caen, jugeant aux côtés de Richard I de Vauloger, chevalier, seigneur de Vauloger ; de Jean, évêque d’Évreux ; Guy, évêque de Bayeux ; Foulques, évêque de  Lisieux ; les évêques de Coutances et d’Avranches ; Geoffroy, évêque de Sées ; Guillaume de Vernon.

















Haut d'un acte de 1327 - Document de la Bibliothèque Nationale de France à Paris.


- Cabourg et le Pont de Cabourg, sont dans la dot de l’abbaye Saint-Etienne de Caen, ils ont été aumônées par Guillaume le Conquérant, confirmés par les rois, ses successeurs.

Depuis que le duché de Normandie a été réuni à la couronne, notamment par lettres-patentes en forme de chartes données à Paris, au mois de juillet 1273, par Philippe le Hardy, et de plus, ils ont été maintenus en possession et jouissances par ordonnances contradictoires par Messieurs les Commissaires les 3 septembre 1553, 4 décembre 1575 et 8 mars 1599.

En 1306, Robert Louvet confirme toutes les donations faites à l’abbaye de La Sainte-Trinité, par son père et son oncle, tant en hommages qu’en rentes substantielles, qu’ils avaient le droit de recevoir et de prendre sur l’église de Colleville.

En qualité de principaux seigneurs, ainsi que la donation du patronage de cette église dépendant du fief de Louvet. En plus, et l’acte le précise avec détails, les rentes qu’ils percevaient sur le manoir de Guillaume de Cabourg - ( sceau brisé  ) - manuscrit 352.

Édouard III, roi d’Angleterre, possède en France la province de Guyenne. En 1337, il essaie de répéter, mais à l’inverse, l’opération que Guillaume le Conquérant avait réalisé trois siècles plus tôt dans la conquête de l’Angleterre, qui l’avait catapulté roi de ce pays.

En 1344, les rois d’Angleterre n’avait jamais perdu de vue le duché de Normandie. Si une grande partie des grands seigneurs de la province s’était ralliée au roi de France, une autre partie moins importante avait épousé la cause d’Édouard, roi d’Angleterre. Ce fut la guerre dite de « Cent ans », qui avec les trêves durera jusqu’en  1453. La libération du roi de France en 1360, prisonnier des Anglais, nécessita le paiement d’une énorme rançon, qui nécessita la création d’une toute nouvelle monnaie appelé « le franc », ayant pour devise «  Francorum Rex ».

Robert III de Rupaillay, 19ème Abbé de Saint-Étienne de Caen, fit valoir ses droits sur les églises de Saint-Nicolas, de Saint-Ouen, et de Notre-Dame de Dives sur les terres de Bretteville, de Putot, de Cheux, de Torteval, de Saint-Pierre-de-Foulogne, de Saint-Samson-d’Aulnay, d’Ifs, de Cabourg, de Saint-Martin, d’Allemagne.

- Le 16 mars 1385, Denis de Cabourg, écuyer, est cité comme témoin dans le règlement d’une somme de quinze francs or, effectué par Perrinet Farcy, écuyer, à Jehan Le Flamant, trésorier, des guerres du Roi, en remboursement des gages en trop perçus, pendant la campagne de Normandie sous Monseigneur de La Ferté *55.

- Le 20 août 1385, ce même Denis de Cabourg, est cité parmi les 47 écuyers de la compagnie de Nicole Paynel, chevalier bachelier, comprenant également 2 chevaliers, 10 archers à cheval, et 11 archers à pieds *56.

- un manuscrit visible à la Bibliothèque de Caen, sous la rubrique : manuscrit de la rue, in-4° 220 . Il cite un Raoul de Guiberville, écuyer, seigneur de Cabourg en 1402. Fils de Raoul I de Guiberville, déjà seigneur de Cabourg en 1397.

Cette dynastie commence, avec Robin ou Robert des Champs de Boishébert, écuyer, seigneur d’Estinot, de Cabourg, et autres lieux, lequel obtint , le 28 juillet 1437 des lettres du roi Charles VII, lettres par lesquelles ce monarque faisait don d’une somme de 500 livres tournois, et tous les biens détenus par les sieurs Jean Marcef, et Simon de La Mothe, bourgeois à Rouen, dont des terres et boys sis à Cabourg.

Ce Robert d’Estinot de Cabourg, fut lieutenant pour le Roi au gouvernement de Montvilliers, sous Jacques de Brézé et le comte de Maulévrier, ainsi qu’il apparaît dans un acte du 20 août 1465, où il est question de Jean, fils aîné de Jacques de Brézé, issu du mariage en 1437, avec Perrette de Cabourg .


Haut de 3 recto, d'un mandement du roi Louis XI - Document Bibliothèque Nationale de France à Paris.



Lesquels avaient été confisqués par ce qu’ils avaient coopérés avec les Anglais.

Ce Jean, est l’auteur de la branche aînée, maintenue en 1667, par l’Intendant La Galissonnière*56.

Robert d’Estinot de Cabourg, eut deux autres fils : 
- un manuscrit de la filiation au 3ème degré de la famille des Champs, confirmé par des «  Preuves de Cour », que François-Adrien des Champs de Boishébert, reçu en 1762, Page du roi Louis XV en sa Petite Écurie. 

Adam d’Estinot,  qui porta le titre « de Cabourg », et fut procureur du Roi en la vicomté de Montvilliers, seigneur de Grengues, puis de Boishébert ; et Robert,  qui acheta le fief noble d’Escures, le 3 décembre 1509.

Au XVème siècle, de fréquentes et violentes contestations éclatent sur la circulation des marchandises  dans l’estuaire de la Dives. 

Le droit d’ancrage et de terrage des navires moyennant 1 sou par tonneau, avait été accordé par Henri II Plantagenêt, à deux seigneurs Gosselin et Hugues de Dives, moyennant 4 acres de terre et six muids de vin. 

Ainsi, le 13 février 1405, Richard de Baise fut contraint de payer deux tonneaux de poiré. Il en fut de même en 1406 pour Jean Raisois, en 1438, pour le curé de Dives. 

En 1472, Jean Daners, fut condamné à 60 livres d’amende, après être sorti du port sans avoir acquitté le droit aux Officiers de l’abbaye. Son navire confisqué, les marchandises saisies. En 1497, Jean Danois, son bateau, et sa cargaison subirent la même mésaventure et les mêmes pénalités.

- L’occupation anglaise de Lisieux et du Pays d’Auge au XVème siècle était un affront permanent et cinglant pour le roi de France. Le manuscrit en français 23067 n°4157, nous apprend que le 7 novembre 1440, les troupes françaises délogent les anglais, et s’emparent de Pont L’Evêque. 

La situation des anglais dans la région devenait de plus en plus aléatoire, en de nombreux endroits plus que précaire bien que tenant toujours Lisieux, et quelques points disséminés sur la côte entre l’embouchure de la Touques et la Dives. 


C’est ainsi qu‘au cours de l‘été 1443, Robert de Floques dit Floquet, intrépide capitaine français à la tête d’une petite troupe de français, surprit et anéantit un parti anglais supérieur en nombre. Les anglais occupaient solidement  le pont de Cabourg, et Dives, ils en furent délogés par les hommes de Floquet, dont un nommé Robert, seigneur de Cabourg. Un violent et rapide combat s’en suivit. 

Ceux qui n’avaient pas été tués lors d’ affrontement, furent gravement blessés et quelques-uns capturés. 

L’église de Dives enregistra de très graves dommages des anglais s’étant retranchés dans l’édifice. Cabourg et Dives furent libérés, ainsi que la région environnante. 

La situation d’Henri VI, roi d’Angleterre, devint de plus en plus hasardeuse sur le continent.

Alliance dans la branche mère avec les de Cabourg. 

- Le 16 septembre 1554, Anthoine de Fontenay, écuyer, rend hommage pour son fief de Cabourg à son suzerain, Hugues de Juvigny, Abbé de Saint-Étienne de Caen : « ….en tient nuement de nous, par 
 « hommage, en ladicte vicomté de Caen, son fief et terre de Cabourc, à court et à usage, et nous en 
 « est tenu de faire *57.

Une recherches nobiliaires, effectuée, en 1876, document à la B.N.F, nous dévoile qu’en 1437, une Perrette de Cabourg *58, aurait épousé Robin ou Robert des Champs, écuyer, seigneur d’Estinot. 

Lequel, aurait obtenu le 28 juillet 1437, une faveur du roi Charles VII. C’est à cette époque que les seigneur d’Estinot devinrent également seigneur de Cabourg. Sous le gouvernement de Montivilliers, le 20 août 1465, il fut lieutenant à la garde sous Jacques de Brézé et le comte de Maulévrier.

- Nous citons intégralement deux actes manuscrits sur parchemin du datés 3 juin 1453,
« ce qui peut très bien définir : une Perrette, habitante de Cabourg ».

 .  Fief Quatrehommes,

« Thomas Quatrehommes pou luy et ses nepveux fils de feu Jehan son frère confesse tenir par foy et 
« homage du franc lieu terre et seigneurie de Héauville sous religieux home et honneste frère Rogier 
« de Reviers religieux de Marmoutiers le ienement Quatrehommes contenant quatre acres ou viron 
« assis vers Cabourg jouxte Adrien Lebourgeois et le chemin du Moustiers dont en doibt en pain de 
« gachon *59 et deux geullines *60, de rente chacun an au tems de Noël ».
Document scellé de cire rouge

. Fief Henry Roumy,

Le même Thomas Quatrehommes et ses neveux tenaient aussi le fief Henry Roumy de cinq acres en plusieurs pièces situé «  au trans de Cabourg »,

- Bas-Cabourg, où les bornaient Andrieu Lebourgeois, Raoul Colombel, Regnart et Marin dits Moulin « ……et doibt audict prieur quatre boisseaux de fourment mesure de « Heauville…quatre de gaschon *, quatre guellines *60a de rente aux tems « accoustumés…. »
Document sceau brisé

- En 1455, des plaintes sont déposées par Michel Bonté, procureur du Roi, et les manants et habitants la Vicomté d’Auge, devant Guillaume Cousinot, chevalier et bailli de Rouen, 
«  ….pour reson et à cause des ponts et des chaussées, qui sont sur les marest de la  
« Dives…….Cabourc estant rompus et défaits se sont ensuivis des gens noiés, des bestes et 
« marchandises perdues……».

- 1575, Extrait du registre de la commission décernée par le roi : 
«  pour bailler à « cens, rentes et deniers d’entrée, les terres vaines et vagues, paluds, marais, 
« landes , bruyères, appartenant à sa majesté dans les baillages de Caen et 
« Cotentin et ancien ressorts, en ce qui concerne les demandes des abbés et 
« religieux de Saint-Etienne de Caen, d’être reçus opposants à la fieffe, vente et 
« aliénation des pièces de terre appartenant au roi, vicomté de Caen, paroisse de 
« Rots, vu que par lettres et chartes, feu Guillaume d’Angleterre, prince et duc de 
« Normandie et du Maine, a donné à ladite abbaye, pour la fondation, entretien 
« du service divin et autres choses, les villages, terres et seigneuries de Cheux
« Rots, Cabourg, Pont de Dives…..et autres lieux y déclarés, avec les moulins, 
« eaux, prés, pâturages, forêts, dunes, coutumes et revenus dépendants d’icelle, ainsi que ledit 
« seigneur en avait précédent joui  ».


Le « Plat pays » également cité dans quelques vieux actes « la Bass’dives », c’est-à-dire le «  Terroir cabourgeais ».




















Carte du XVIIème siècle, entre Orne et Dives - Document des Archives départementales du Calvados.


















Carte  dressée en 1622, dévoilant les vallée des cours d'eaux côtiers, et l'absence de relief - Document de la Bibliothèque Nationale de France de Paris


Si il était jadis de tradition dans certaines familles de gentilshommes, de ne pas suivre d’autre carrière que celle des armes, guerroyer ne les enrichissait peu ou même pas du tout. Les seigneurs de Beneauville, après avoir figuré honorablement et activement aux armés, n’en furent pas moins capitaines gardes-côtes du « Plat pays », limité au Sud par Troarn, s’étendait entre  l’Orne et la Dives.

Jacques Le Duc, écuyer valet de chambre-chirurgien ordinaire du Roi, et lieutenant pour sa majesté en l’amirauté de France pour les côtes du Havre, siège de Dives, la Roquette et Cabourg, était veuf de Philippine d’Anjou le 10 novembre 1597, et vivait encore le 5 juillet 1606. Ils eurent de ce mariage 3 fils : Jacques, Gaspard et Archi.

Archi, écuyer, seigneur de Fontaine, succéda à son père dans sa charge de capitaine du «  Plat pays » le 20 mai 1590. Elle était devenue héréditaire, et transmissible aux descendants filles. Marguerite Le Duc, épousa Guillaume de Touchet ( Histoire de la Maison de Touchet par de La Roque ).

-  le 6 juillet 1606, vivait à Cabourg, messire Jacques Le Duc, écuyer, valet de chambre-chirurgien ordinaire du roi Henri IV. 

Il était lieutenant pour Sa Majesté en l’amirauté de France pour les côtes du Havre, siège de Dives, de la Roquette et de Cabourg. Veuf , il eut trois enfants :
. Jacques Le Duc, écuyer, seigneur des Gros, mort avant le 10 juillet 1611, date à laquelle ses frères se partagèrent l’héritage,
.  Gaspard Le Duc, seigneur du Parc,
.  Archi Le Duc, écuyer, seigneur de Fontaine,

- Extrait de la généalogie de la Maison de Touchet,
le 20 juillet 1615, Henry, duc de Montmorency, amiral de France, confirma Louis de Touchet, écuyer, seigneur de Beneauville, dans la charge de capitaine du  «  plat pays », des sergenteries de Varaville, de Argences, de Troarn, de la paroisse de Cabourg et de plusieurs  autres paroisses en ladite charge entre la rivière Orne et la côte de Dives, que louis de Touchet détenait déjà depuis le 30 décembre 1604, du duc de Damville, alors amiral de France ( Preuve XCIII - page 96 ).

Le 28 mai 1627, Louis de Touchet, écuyer, seigneur de Beauville, capitaine de la de la côte depuis Caen jusqu’à Dives, adressa un mandement à chacun des curés des paroisses de Hérouvillette, de Robehomme, de Cabourg, de Bavent, d’Amfreville, et de Salennelles, pour leur enjoindre d’en faire lecture aux prônes de leurs églises, afin que les habitants de chacune desdites paroisses se tinssent prêts à partir, à fin d’empêcher les Anglais de débarquer.

 Par Commission royale du 20 mars 1622, Louis de Touchet, écuyer, seigneur de Béneauville depuis le 10 juillet 1621, est titulaire de la charge de capitaine de Garde-côte de la mer depuis Caen jusqu’à Dives *61. Au seizième degré, nous trouvons : Jacques-Alexis de Touchet, écuyer, seigneur de Béneauville, de La Luzerne, de Brieux et de Bernières, mousquetaire de la Garde du Roi, capitaine général garde côtes de la capitainerie de Cabourg, chevalier de Saint-Louis, baptisé le 10 novembre 1692. Par lettres de provisions accordées par le roi, prend ses fonctions à Cabourg le 27 février 1720 *62.

- le 13 janvier 1674, une lettre du roi Louis XIV, datée du 6 janvier 1674 modifiait la date de l’important marché aux bestiaux de Saint-Sauveur à Caen. 

En lieu et place du lundi, ledit marché était reporté au vendredi. Pour permettre aux carrosses et aux coches venant de Rouen de transiter par Dives, le pont fut reconstruit sur la Dives en 1678. Jacob de Touschet, sieur de Saint-Jean de Beneauville, commandait au régiment du baron de Beuvron, pour la défense de la côte de la rive droite de l’Orne à la rive gauche de La Dives une compagnie de cent hommes d’armes, levée en vertu de la commission donnée par le roi Louis XIII lui-même à Fontainebleau le 17 juin 1625. Le 1er août 1631, Jacques Touchet, seigneur de Beneauville-Lommois lui succédé, avec  100 à pied du régiment du marquis de Canisy.

L’ancien pont en mauvais état, était relayait par des barques ou de petits bateaux à fonds plats, qui assurés le passage dans les deux sens, des hommes et des bestiaux entre les deux rives. Les paroissiens de Cabourg qui désiraient se rendre à l’église de Dives, empruntaient le même chemin. C’est un nommé Couzin, important propriétaire terrien des deux bords, qui construisit le pont en charpente de bois. Entré dans le domaine public, un droit de passage ( droit de pontage ) de 1.800 livres, était prélevé par passage sur ce pont.


Extrait de certaines " Coutumes "dont les droits de pontages, de passages....etc - Document de la Bibliothèque Nationale de France à Paris.


- Le 10 novembre 1692, était baptisé en l’église paroissiale Saint-Hilaire de Bavent : Jacques-Alexis de Touschet, écuyer de Béneauville, de La Lucerne, de Brieux, de Bernières, mousquetaire de la garde du roi, capitaine général garde-côtes de la capitainerie de Cabourg, chevalier de Saint-Louis.

- au XVIIème siècle, on comptait parmi les notables habitants d’Octeville ( 50 ), la « famille de Cabourg », qui portait : de sable à la bande d’argent chargée de trois tourteaux de gueules ».

- Jacques-Alexis de Touchet fut nommé capitaine garde-côtes de Cabourg à Caen par lettres de provisions accordées par le roi Louis XV, le 27 février 1720 *63.

- On peut lire dans les registres de l’église paroissiale Saint-Jean de Caen, diocèse de Bayeux,
« Ce jourdhuy mardy dixième jour d’avril 1753, le corps de messire Jacques-Alexis de Touchet, 
« chevalier, seigneur de Béneauville, la Luzerne, Brieux, 
« chevalier de l’ordre royal et militaire de Saint-Louis, capitaines général gare-côtes de la 
« capitainerie de Cabourg, âgé d’environ cinquante huit ans, décédé avant-hier, muni du sacrement 
« de l’extrême-onction a été inhumé dans cette église par messire Adrien-Anthoine Achard de 
« Vacognes, prêtre, curé de cette paroisse, en présence de maître  Jean-Jacques Lausmonier, prêtre, 
« et Jacques « Chastel qui ont signé * 63a
«  signatures : J.-J. Lausmonier - J. Chastel - A. Acherd de Vacognes.

Le 5 juin 1720, devant François Boullin et Jacques Andrey, notaires à Caen, messire Jacques-Alexis de Touchet, chevalier, seigneur de Béneauville, capitaine garde-côtes de Cabourg, amortit une rente de 400 livres, au capital de 8.000 livres, dues à Jacques Baillehache, sieur du Hamel et de Fontenay, en vertu d’une obligation souscrite le 21 novembre 1695, par messire Jacques-Alexis de Touchet, chevalier, seigneur de Béneauville, son grand père *64. 

Conjointement avec Jacques-Noël de Touchet, écuyer, et Jean-Pierre de Touchet, fils dudit Jacques de Touchet ; ledit sieur de Béneauville ayant déclaré en même temps que les deniers ci-dessus, payés, faisaient partie de la somme de 10.000 livres à lui présentement fournie et payée comptant par messire Jacques de Touchet, écuyer, et patron de Courcelles, demeurant en sa terre de Rots, envers lequel, pour ce fait, il s’est constitué une rente annuelle de 333 livres 6 sols.  L’amortissement de cette dernière rente, par messire de Béneauville, est constaté à la fin de l’acte que nous analysons, par un reçu de messire de Courcelles, daté du 25 septembre 1720 *65.

En 1727, l’Inspecteur des pêches au Baillage de Caen, dans son rapport annuel écrivait :
« …….Cabourg est dans les dunes, en pays plat, à un demi-quart de lieue de la  mer. Ce sont là des 
« plages sablonneuses dominées par le très modeste clocher d’une petite église ; quelques chaumières 
« de pêcheurs sont sur le sable. Les habitants des localités voisines n’y manquent pas de venir 
« chasser les lapins de la garenne de ce village, lesquels sont forts estimés *66 ».





















Plan de 1776, où L. de Brancas, précise l'étendue des " dunes de Cabourg " qui s'allongeaient sur le littoral entre l'estuaire de l'Orne et l'embouchure de la Dives - Document des Archives départemetales du Calvados.





















Autre care plus détaillée de L. de Brancas, comte de La Bretonnière, cartographe-géographe dressée en 1778; On y distingue le " chemin de Caen à Pont-L'Evêque via Dives - Document de la Bibliothèque Nationale de France de Paris.


Le 24 janvier 1737, une sentence de l’Intendant de Caen, contre les habitants de Cabourg et de Dives, étend le droit de pêche en mer jusqu’au pont de Cabourg sur la Dives*63a . La pêche en mer étant un droit seigneurial. Le pont de Cabourg, étant en ruines en 1767, l’ingénieur en Chef Viallet rédigea un rapport annexé à un devis pour un projet de sa reconstruction se montant à 37.000 livres. Il fut rejeté. La pêche dans la rivière Dives, depuis son embouchure jusqu’au pont de Cabourg, était considérée jusqu’au XVIIIème siècle, comme une pêche maritime, et dépendait exclusivement de la seigneurie, sauf « faveurs concédées ». 

Une sentence de l’Intendant de Caen, du 24 janvier 1725, sanctionna des habitants de Dives et de Cabourg, pour infractions répétées *67. L’Administration dépensa alors 22.000 livres de réparations. De 1731 à 1771 , la « Garenne de Cabourg » à Monsieur Doublet de Persan, Conseiller au Parlement de Paris. 


*53a - Inventaire des Chartes 1672 - registre in-f° H, IV,
*53b - Grand Cartulaire de l’abbaye de Jumièges - fol.3067 - n°531
*54 - Bibl. de l’École des Chartes- t.1 - 3èm série - p.463.
         Les bateaux de pêche appartenaient au XIème siècle, tantôt aux pêcheurs, tantôt aux seigneurs
         Suzerains, qui possédaient un certain nombre de ces bateaux comme l’abbaye Saint-Étienne. À            Dives/Cabourg, une association pour la pêche du poisson à couenne, dite dans un acte en bas-  
         Latin « Societas Whalmanporum ( de whal, signifiant baleine ).
         Extrait du Cartulaire latin de Saint-Étienne.
         Histoire des pêches -t.1, p.238, note 1.
*55 - Dictionnaire des Familles Françaises anciennes et nobles - tome IX, page 308
         Manuscrit en français 23071 daté du 11 septembre 1443.
*56 - Archives du Calvaire - Inventaires des Chartes de 1672 - reg. In-f° H, IV
         Titre et scellés de Clairambault - registre 83 - folio 6520.
*57 - Recherche de la Noblesse dans la Généralité de Caen, par Barin de La Galissonnière.
         parchemin original, avec sceau en cire rouge de 28 mm. , paraphés - B.N.F. de Paris
*58 - Nobiliaires de France - Bibliothèque Nationale de France à Paris.
*59 - pain brioché, en patois normand, du Pays de Troarn.
*60 - la mesure de Héauville : quinze pots ; 1 pot équivaut à 1 pinte ½. 

*60a - la mesure de Héauville : quinze pots ; 1 pot équivaut à 1 pinte ½. 
*61 - Preuve XCVI  p.105 ; Preuve XCVII p.108.
         le fief du Touchet à Fresney-le-Puceux, confisqué à Jean de Perrières, coupable de rébellion,  
         fut donné par Henri IV à Pierre d’Harcourt, baron de Beuvron.
*62 - Archives de la famille de Touchet  -centre un écu fretté - Registre 46 - fol. 3408.
*63 - Archives de la famille de Touchet.
*63a - Histoire de Bretagne - Preuves t.II ; p.492.
*64 - Inventaire des Chartes de l’abbaye Saint-Étienne
         Archives départementales du Calvados.
*65 - Archives de la famille de Touchet.
*66 - cette quittance porte le sceau en cire rouge de Perrinet Farci ( diam. 0,025 ), et au centre un   
         écu fretté - Registre 46 - fol. 3408.

*67 - Annuaire des cinq départements Normands - 1907 ; A.D.-14.



Aux temps, où l’Entente cordiale…n’existait pas.


Séance du Vendredi 4 décembre 1936 sous la Présidence de Monsieur Coquerel, Monsieur Emile Leroi donne lecture d’un rapport effectué par les recherches de Monsieur Georges Lesage.

En prévision d’un débarquement en 1790, des armées françaises en Angleterre, une certaine quantité de bateaux plats furent construits à Caen et à Dives-sur-Mer/Cabourg soumissionnés par François Delaunay, homme d’entreprise, et un habitant de Vaucelles, Louis Rebut. Les bateaux destinés à l’infanterie étaient payés 17.500 livres ; ceux destinés à la cavalerie 19.000 livres, pour la coque, les vergues et la mâture.  Long de 30 mètres, ils étaient hauts de 5 m. à l’avant, et de 4 à l’arrière, hors bordage. Ils étaient matés comme des doggers de pêche de la mer du Nord. Leur mât mesurait 24 mètres et leurs avirons 9. Dans la cale servant de soute, il y avait des bancs pour les soldats et des plates-formes pour les chevaux.
Dès mai 1759, la construction commença à Caen, sur le Poigneux, l’actuel «  quai Amiral Hamelin »,  avec des ouvriers spécialisés payés de 20 à 25 sous par jour, sous la conduite  des Entreprises de Julien Morice et Jacques Dumesnil, et sous le contrôle d’un Officier Royal, dont le prénom est apparu en dépit du mauvais état du document. Certains ouvriers travaillaient par réquisition et « …..ne valaient pas cher……?……! »; Le bois de construction provenait des bois de Saint-Pierre-du-Bû, appartenant à Monsieur Fouassé de Noirville, Subdélégué de Falaise, La Fresnaye. À Dives,, le bois arrivé des bois de l’abbaye de Troarn, sur des gabarres descendant la Dives, et débarqués à Cabourg.

Huit bateaux furent construits fin août 1759. Au mois de mai 1760, 16 étaient à la mer. Mais à cette date le Ministère de la Marine était redevable  à Monsieur Delaunay de 80.000 livres, qui de ce fait ne pouvait faire face à ses engagements. 

Néanmoins, le 15 novembre 1760, il passait commande pour la fourniture de 400 avirons enfrêne, provenant des futaies de Montmerré et de Monpinçon. L’année suivante, l’Intendant des Armées navales, Pèlerin était chargé de diriger la liquidation de cette entreprise. On renonça au débarquement en Angleterre, et les bateaux construits furent démontés ( Archives 14 - famille Delaunay ).

Le 2 septembre 1803, des Journaux, affiches et avis divers, dévoilent que le 9 Vendémiaire, an XII, on lança à Caen un bateau plat pour l’expédition de Boulogne. Suivant le Répertoire, également dénommé Mémorial Périodique des Nouvelles lois de l’Assemblée Nationale législative , page 94 :         
- 501 : par décret du 12 mai 1792, et par la loi du 16 mai 1792 - loi qui distrait du district de Pont-L’Évêque, et réunit à celui de Caen, les paroisses de Cabourg, Merville, Le Buisson, etc.

Dans les Archives Parlementaires, du deuxième trimestre de l’année 1792, on trouve une note manuscrite intéressante, datée du 10 mai 1792,
« L’Assemblée Nationale après avoir entendu le rapport de son Comité de « division,, considère qu’il y va de la plus grande urgence de faire cesser « l’incertitude des paroisses de Cabourg, de Merville, de Le 
« Buisson, de Dès mai 1759, la construction commença à Caen, sur le Poigneux, l’actuel quai Amiral 
« Hamelin »,  avec des ouvriers spécialisés payés de 20 à 25 sous par jour, sous la conduite  des Entreprises de Julien Morice et Jacques Dumesnil, et sous le contrôle d’un Officier Royal, dont le prénom est apparu en dépit du mauvais état du document. Certains ouvriers travaillaient par réquisition et « …..ne valaient pas cher……?……! »; Le bois de construction provenait des bois de Saint-Pierre-du-Bû, appartenant à Monsieur Fouassé de Noirville, Subdélégué de Falaise, La Fresnaye. À Dives,, le bois arrivé des bois de l’abbaye de Troarn, sur des gabarres descendant la Dives, et débarqués à Cabourg.

















Plan d'un site d'exploitation de bois - Document de la Bibliothèque Nationalle de France à Paris.

Huit bateaux furent construits fin août 1759. Au mois de mai 1760, 16 étaient à la mer. Mais à cette date le Ministère de la Marine était redevable  à Monsieur Delaunay de 80.000 livres, qui de ce fait ne pouvait faire face à ses engagements. 

Néanmoins, le 15 novembre 1760, il passait commande pour la fourniture de 400 avirons enfrêne, provenant des futaies de Montmerré et de Monpinçon. L’année suivante, l’Intendant des Armées navales, Pèlerin était chargé de diriger la liquidation de cette entreprise. On renonça au débarquement en Angleterre, et les bateaux construits furent démontés ( Archives 14 - famille Delaunay ).

Le 2 septembre 1803, des Journaux, affiches et avis divers, dévoilent que le 9 Vendémiaire, an XII, on lança à Caen un bateau plat pour l’expédition de Boulogne. Suivant le Répertoire, également dénommé Mémorial Périodique des Nouvelles lois de l’Assemblée Nationale législative , page 94 :         
- 501 : par décret du 12 mai 1792, et par la loi du 16 mai 1792 - loi qui distrait du district de Pont-L’Évêque, et réunit à celui de Caen, les paroisses de Cabourg, Merville, Le Buisson, etc.

Dans les Archives Parlementaires, du deuxième trimestre de l’année 1792, on trouve une note manuscrite intéressante, datée du 10 mai 1792,
« L’Assemblée Nationale après avoir entendu le rapport de son Comité de division,, considère qu’il y 
« va de la plus grande urgence de faire cesser l’incertitude des paroisses de Cabourg, de Merville, de 
« Le Buisson, de Dès mai 1759, la construction commença à Caen, sur le Poigneux, l’actuel quai 
« Amiral Hamelin,  avec des ouvriers spécialisés payés de 20 à 25 sous par jour, sous la conduite  des 
« Entreprises de Julien Morice et Jacques Dumesnil, et sous le contrôle d’un Officier Royal, dont le 
« prénom est apparu en dépit du mauvais état du document. Certains ouvriers travaillaient par 
« réquisition et …..ne valaient pas cher……?…… ».  Le bois de construction provenait des bois de Saint-Pierre-du-Bû, appartenant à Monsieur Fouassé de Noirville, Subdélégué de Falaise, La Fresnaye. À Dives,, le bois arrivé des bois de l’abbaye de Troarn, sur des gabarres descendant la Dives, et débarqués à Cabourg.

Huit bateaux furent construits fin août 1759. Au mois de mai 1760, 16 étaient à la mer. Mais à cette date le Ministère de la Marine était redevable  à Monsieur Delaunay de 80.000 livres, qui de ce fait ne pouvait faire face à ses engagements. 

Néanmoins, le 15 novembre 1760, il passait commande pour la fourniture de 400 avirons enfrêne, provenant des futaies de Montmerré et de Monpinçon. L’année suivante, l’Intendant des Armées navales, Pèlerin était chargé de diriger la liquidation de cette entreprise. On renonça au débarquement en Angleterre, et les bateaux construits furent démontés ( Archives 14 - famille Delaunay ).

Le 2 septembre 1803, des Journaux, affiches et avis divers, dévoilent que le 9 Vendémiaire, an XII, on lança à Caen un bateau plat pour l’expédition de Boulogne. Suivant le Répertoire, également dénommé Mémorial Périodique des Nouvelles lois de l’Assemblée Nationale législative , page 94 :         
- 501 : par décret du 12 mai 1792, et par la loi du 16 mai 1792 - loi qui distrait du district de Pont-L’Évêque, et réunit à celui de Caen, les paroisses de Cabourg, Merville, Le Buisson, etc.

Dans les Archives Parlementaires, du deuxième trimestre de l’année 1792, on trouve une note manuscrite intéressante, datée du 10 mai 1792,
« L’Assemblée Nationale après avoir entendu le rapport de son Comité de  division, considère qu’il y 
« va de la plus grande urgence de faire cesser l’incertitude des paroisses de Cabourg, de Merville, de 
« Le Buisson, de Robehomme, de Petitville, de Varaville, et de Gonneville-sur-Merville, et de leur 
« donner une administration fixe ».

On appelait «  Garenne », la portion de terrain couvert d’herbes folles et de broussailles, entre le pont de Cabourg sur la Dives; et la partie droite de la route se dirigeant vers Varaville.

En 1780, ce qui restait du pont primitif s’effondra. L’intendant de Brou, lança l’interdit de passage. Un ingénieur du nom de Le Febvre, de son autorité, avec 700 livres de réparations rétablit le passage sur la moitié de la largeur du tablier.

- Un décret de 1809, ordonna que toute la vallée de la Dive ferait l’objet d’une étude approfondie. Monsieur Lejeune, ingénieur en Chef du département du Calvados est chargé d’établir un plan général des propriétés de la rive droite et de la rive gauche depuis Corbon jusqu’à Cabourg. 

Cette étude porte sur la création d’un grand canal s’alignant sur la rive droite de la Dives et coupant l’isthme, pour faciliter l’écoulement des eaux en période de crues. Le 1er mars 1813, un second décret ordonna le desséchement de la vallée, la réparation de la digue de Cabourg, et l’élimination des méandres de la petite rivière : Dives. 

L’Annuaire des Cinq départements Normands, édité par l’imprimerie de A. Le Roy, pour l’année 1835, nous apprends page 6 que la population de Cabourg en 1835/1836 était de 276 habitants.


Commune de Cabourg.


Il fut pratiqué en 1791, afin de pouvoir établir la matrice définissant le rôle de la Contribution foncière, de la division des communes en sections, conformément  au décret édicté par l’Assemblée Nationale les 20, 22 et 23 novembre 1790, accepté et signé par le Roi.

Ce mode de division, ne subsista que jusqu’à l’an V ( 22 septembre 1796 au 21 septembre 1797 ).
- le Bas-Cabourg, qui figurait toujours sur le relevé cadrastral de 1828,


La bataille navale de l’an VI - Archives du Ministère de la guerre.

Quartier général de Paris le 24 germinal an VI.
Le général en Chef, par intérim, au Citoyen Président du Directoire.

« Sallenelles, le 19 germinal an VI - dimanche 8 avril 1798.
« Citoyen Général,
« J’ai l’honneur de vous remettre ci-après un petit extrait de mon journal par  lequel je vous 
« transmets les détails d’une attaque qu’a subi la flottille sous mes ordres, contre deux frégates de 
« premier rang au large de l’estuaire de l’Orne, au mouillage à l’Est de la fosse de Colleville.
« Hier, à midi et demi, étant à l’ancre par le travers de la « Pointe de Dives »,  pour étaler le flot , un 
« bâtiment de ma flottille signala deux navires ennemis en vue ( anglais ), restant dans le Nord ¼ 
« Nord-Ouest, et portant sur nous toutes voiles dehors, avec un petit air de la partie  de l’Est-Nord-
« Est.
« À 6 heures, étant à l’entrée de la baie de Sallenelles, je faisais tomber mon ancre de bâbord dans la 
« fosse de Colleville et ordonnant à la flottille d’en faire autant en observant une ligne de bataille 
« offensive et défensive, pour répondre aux deux frégates ennemies en vue.
« À sept heures, étant à portée de canon, notre flottille commença le feu sur les frégates, qui 
« ripostèrent de leurs premières batteries, sans lui faire aucun dommage, bien que leurs boulets les 
« dépassent de beaucoup.
« La frégate commandante, qui se trouvait plus au Sud, en revirant de bord pour envoyer sa 
« deuxième bordée, et y étant contrainte, par le feu actif de notre flottille, prit heureusement terre 
« sur le banc de la Pâture ( s’échoua la marée étant descendante ), et y fut canonnée jusqu’à la nuit 
« noire  ; je donnais  alors l’ordre « à mes bateaux plats d’aller l’attaquer à l’abordage. Mais le vent 
« et la marée contraire empêchèrent le succès de cette opération *.
« Les deux frégates se faisaient mutuellement des signaux ; celle qui était échouée reçut des secours 
« de celle qui était à la voile et qui, au moyen de la marée montante et d’une remorque est parvenue 
« à renflouer à minuit et demi. À ce moment le flottille française a recommencé son feu, sans que les 
« frégates ne ripostent, probablement pour ne pas indiquer aux canonniers français le but sur lequel 
« ils devaient pointer. 
« Nous ne doutons pas de la manière dont-elles ont été maltraitées, car l’une d’elles a reguindé ce 
« matin un mât de hume, et, toutes les deux, un mât de perroquet.
« Calme presque plat. J’ai voulu continuer ma route pour Isigny ; mais sur les 9 heures, les deux 
« frégates ont eu connaissance d’une voile, qui m’était aussi signalée par mon éclaireur. Il faisait 
« jolie brise de vent de la partie Nord-Est. Je ne voyais pas apparence de pouvoir doubler la pointe 
« de la Percé sans être inquiété par ces trois bâtiments anglais et, craignant un frais de vent, je me 
« résolus de faire le signal à ma flottille qui était au mouillage, d’aller se mettre à l’abri dans 
« Sallenelles.
« La voile aperçue était un gros vaisseau de ligne de 74 canons qui, ainsi que le deux frégates, ont 
« tiré plus de cent coups de canon sur la flottille, sans blesser personne. Il n-y a que quelques 
« canonnières et bateaux plats, qui subirent des avaries, dans leurs mâtures et leurs gréements.
« favorable pour poursuivre notre route.
« Nous allons nous occuper à les réparer, et profiter de la première occasion  ».
« Salut et respect.
« J.-J. Muskein.

* - Selon des experts et des Officiers supérieurs :
Cette manœuvre paraît asse peu probante. La flottille française avait à sa disposition un nombre considérable de chaloupes mégères et plus de 3.000 hommes de troupes aguerris. Le vent était très modéré, puisque que les bateaux n’avaient pu qu’avec peine rallier la côte, à cause du calme. Les courants, avec des embarcations pourvues d’un nombreux équipage, ne sont pas un obstacle insurmontable et une frégate, échouée comme l’était  La Diamond, ne faire usage que d’une faible partie de son artillerie, sa ligne de tir étant beaucoup trop élevée au-dessus de l’eau. De plus la nuit rendait le tir incertain. Tout était donc réuni pour favoriser un abordage qui, certainement, eût réussi . Il faut plutôt voir, dans les excuses avancées pour pallier le fait, une première manifestation de cette prudence des équipages, que l’amiral Lacrosse qualifia plus tard énergiquement et qui causa l’échec des îles Saint-Marcouf.
















Carte marine du XVIIIème siècle, de l'estuaire de l'Orna avec le fameux banc de la pâture, particulièrement redouté de tous les marins - Document du Musée de la Marine.


La transposition et l’interprétation en français contemporain des Archives Navales, nous apprennent, que sous les instructions du général Bonaparte lui-même, fin février 1798, une expédition  ayant pour but de rétablir la contrôle de la France sur les îles saint-Marcouf ( connues dans les vieux textes sous le nom Dolimon, vraisemblablement la corruption du nom de duo limones : signifiant deux limons ), bases plus ou moins avancées des Anglais dans la baie des Veys.

Elle était composée de quinze canonnières, de trente trois bateaux plats ( transportant des fantassins parfaitement aguerris et des cavaliers avec leurs montures ), construits selon les plans du capitaine Muskeyn, excellent stratège en débarquement, de deux bombardes et deux avisos.

Ces bateaux étaient de trois sortes : chaloupes canonnières à fond plat, d’un faible tirant d’eau six à sept pieds au plus ( 1 pied = 0,304 ), ayant deux caanons de 24 à l’avant et deux à l’arrière, pouvant transporter des munitions et cent fantassins parfaitement équipés. Ayant deux mâts et vingt quatre marins à la manœuvre. Venait ensuite, les bateaux canonniers, également à fond plat, d’un tirant d’eau un peu plus faible, armés d’une pièce de 24 à l’avant et d’un canon de campagne à l’arrière, étudiés pour transporter de l’artillerie et deux chevaux dan la cale. Enfin, les péniches, canots longs et relativement étroits, à fond plat d’un tirant d’eau de trois pieds, un pont mobile, elles étaient mues par soixante rameurs marins.

Le 6 avril 1798, le 4ème régiment d’infanterie de ligne ( 1993 hommes ) de retour d’Italie, un bataillon étranger, et les 13ème et 19ème compagnie du 6ème régiment d’artillerie, embarquèrent au Havre ( Archives de la Guerre ).

Cette petite flotte française à la sortie de la rade du Havre se trouva pratiquement nez à nez avec une frégate anglaise.

La nuit venue, le flottille française jeta l‘ancre, son faible tirant d’eau lui permettait de naviguer au plus prés des côtes. Au petit matin, les bateaux français reprirent leur route vers l’Ouest, quant au navire anglais il avait disparu. Profitant de la bise, l’escadre française s’était risquée vers la haute mer, lorsqu’à l’aplomb de l’estuaire de la Dives, trois voiles arrivant rapidement de l’Ouest, du large de l’embouchure de l’Orne, se manifestèrent.

C’ étaient deux frégates anglaise et un navire de ligne de 74 canons, soit plus de cent cinquante bouches à feu.

Branle bas de combat, tandis qu’une partie de la flottille française se réfugiait sous la pointe de Sallenelles, l’autre s’abritait dans l’estuaire voisin protégé  également par une pointe de dunes. Compte tenu leur tirant d’eau important, les bâtiments anglais étaient obligés de ce maintenir au large, une frégate anglaise cinglant de bord au plus près pour lâcher une bordée s’échoua sur le « banc de pâture ». La nuit tombée.

Divers incidents se déroulèrent au cours de ce combat. Au moment où le capitaine Muskein donna l’ordre d’envoyer à l’abordage de la frégate anglaise échouée, une partie des bateaux plats, le lougre le Vengeur, sur lequel était embarqué le lieutenant Hulot, se signala par un acte de bravoure.

Profitant de la nuit complète, plusieurs bateaux plats chargés de fantassins, se lancèrent à l’attaque de la frégate anglaise échouée. Sans aucunn repère, dans l’obscurité, la plupart s’égarèrent, et revinrent à l’abri de la pointe de Dives; Un seul parvint à atteindre la frégate sous les ordre du lieutenant Hulot. N’étant plus sous la protection de l’artillerie française, luttant contre les courants dérivant, il aborda  l’ennemi par le travers bâbord. Un violent et meurtrier combat s’engagea alors toute la nuit entre les français montant sans cesse à l’abordage,  repoussés avec vigueur par une partie de l’équipage, pendant l’autre attachée les élingues de remorques pour désenchouer le navire anglais. Au petit matin les français abandonnèrent la partie, tandis que toute voiles dehors, profitant de la marée montante la frégate fut remise à flot.

Ce fut alors un déluge de feu, de fer qui déferla sur ces points du rivages Normand. Mais la frégate attaqué par les français dénommée « le Diamond », commandé par sir B. Stracham ne sortie pas indemne de l’engagement : la verge de misaine entrainant sa voilure était tombée sur le pont, quant à la seconde les tirs ajustés des artilleurs français avaient détruit le bout-dehors de beaupré.

Ce n’est que le 25 germinal, après avoir réparé ses dégâts, et le départ des bâtiments anglais que la flotille repris la mer et la direction de son objectif

* - Lacrosse Jean-Baptiste-Raymond, baron de La Crosse, Contre-amiral, né le 5 septembre 1760 à Melhau - Lot-et-Garonne, une de plus illustres familles de Guyenne. Il fit  de brillantes études à Juilly, et entra dans la marine à 18 ans. Il combattit en Amérique et en Inde avec le Bailli de Suffren. Capitaine de vaisseau en 1789,, il fut incarcéré en 1793, et échappa de peu à l’échafaud. Le Directoire lui rendit son grade, et prit part à l’expédition d’Irlande avec l’amiral Morard de Galles. C’est au retour de cette campagne, à bord du vaisseau Les droits de l’homme, qu’il soutint l’un des plus glorieux et des plus rudes. Nommé Contre-amiral, il fut désigné à la surveillance et à la protection des côtes. Capitaine général de la Guadeloupe, il s’y conduisit avec honneur et à sa retour en France, il fut nommé Préfet Maritime du 2ème arrondissement, et mis à la tête de l’armement de Boulogne  Mis à la retraite par la Restauration, il mourut le 10 septembre 1829.
























Feuille de route d'un soldat du 17ème régiment d'infanterie légére - Collection privée.

L’estuaire de la Dives, lieu stratégique en 1799.





















Carte de la côte Normande, dressée en 1782, pour la Marine Royale - Document du Musée de la Marine.


Début juillet 1799, le général Avril, commande par intérim la 14ème division, comprenant 6772 hommes, dont 3616 canonniers - garde-côtes, répartis dans le Calvados, la Manche et l’Orne.

1662 fantassins et 400 cavaliers sont cantonnés à Caen ; 150 fantassins et 7 cavaliers à Falaise ; 300 fantassins et 12 cavaliers à Lisieux.  12 fantassins et 3 canonniers sont stationnaient dans le poste-garde côte dans les dunes de Cabourg, pour contrôler la côte entre la Pointe de Sallennelles et la Pointe de Cabourg.

Les rumeurs se répandent, courent d’exagérations en exagérations, étoffés par l’imagination populaire, savamment entretenues  par le réseau d’agents Anglais, sous les ordres du comte Louis de Frotté, plus connu sous le nom de Blondel, qui possédait à Dives une maison, l’une de ses 14 «  caches ».
Le duc de Bourbon était à Jersey, et le comte d’Artois était attendu dans la région de Dives-Cabourg. 10.000 chouans étaient massés dans le Pays d’Auge, très peu équipés, pour rallier les anglais qui devaient en grand partie dans l’estuaire de la Dives, et un contingent dans celui de la Touques. Les premiers par un  mouvement tournant, devait couper et isoler le Cotentin, tandis que les seconds, complétaient en une seconde vague, à la pointe de Cabourg, par les « formidables bataillons russes ». Le bouche à oreilles annonçait au moins 6000 hommes parfaitement aguerris. En réalité, les russes en question étaient des prisonniers internés par les anglais ( Archives de la Guerre - 17, 26, 28 juillet ; 7,8, 11 août 1799 )
Le receveur d’Exmes est assassiné. Le Directoire exécutif, le 21 fructidor an VII (  7 septembre ), fait inclure par le Conseil des Cinq-cents, d’inclure dans la loir du 24 messidor, la répression du brigandage.


Le temps passé, les anglais après avoir tergiversé, abandonnèrent le projet . Puis, las d’attendre un contingent de chouans avait quitté la Normandie, pour regagner leur Bretagne natale, tandis qu‘un autre repartait vers le bocage Vendéen.

Le 24 juillet 1801, Frotté était fusillé dans les fossés de Vincennes, en compagnie de son oncle du Verdun dit Lamberville, en criant   vive le Roi.

Le 16 février 1850, les intérêts de la Compagnie des chemins de fer de l’Ouest, de la Société des bains de mer de Cabourg, sont communs à ceux des habitants de la vallée d’Auge ; pour les améliorations du bassin de la Dives. L’impérieuse nécessité, pour que le port de Dives soit mis en relation directe avec le lit supérieur de la Dives. Celle-ci creusée, serait rendue à la navigation. Complétée et étendue par la voie ferrée de Mézidon, et le raccordement la ligne Caen - Tours, sans oublier la jonction avec la ligne Paris - Cherbourg.

Une rivalité éclata entre de Brou et Le Febvre. Une suite de discussions interminables assorties de rivalités d’influences. L’intendant voulant réaliser un bac de 3.600 livres, l’ingénieur rétorquant qu‘un bac portant voitures coûte 9.000 livres avec un changement de câble tous les ans. L’ingénieur Lefebvre, ami de Fouqueux, adjoint au surintendant des finances, obtint de Louis XIV, la construction d’un nouveau pont pour 38.000 livres. Ce pont en charpente de bois qui jusqu’en 1869, assura le franchissement de la Dives, entre Cabourg et Dives.

Parution au Journal Officiel, le 8 décembre 1834, n°7.270, 2ème section , l’église de Cabourg est érigée en chapelle vicariale.

Dimanche 4 juillet 1857, fêtes de l’inauguration du Casino de Cabourg

Le 19 septembre 1870, le procès verbal des séances et délibérations extraordinaires du Conseil Général du Calvados, sous la présidence de Monsieur Fournet, puis après élection de Monsieur Paulmier, élu par 26 voix ; session en exécution de l’arrêté du 17 septembre 1870 du Gouvernement de la Défense Nationale, Il a été décidé que sur l’emprunt de 4.900.000 fr. destiné à la construction de chemins de fer d’intérêt local, voté à la session de 1869, 3.000.000 fr. seront affectés à l’achat d’armes, de munitions et d’équipements, destinés à la population civil pour la défense du territoire.

Le département comptant 50.000 gardes nationaux, auxquels il a été distribué 8.000 fusils ; il en manque donc approximativement 40.000. Chaque fusil étant estimé en moyenne à 100 fr.. Lors de sa session du 11 novembre 1870, sous la présidence de M. Pierre, la Société Linnéenne de Normandie, nous informe qu’il y a également les munitions, et l’équipement de volontaires de nombreuses communes du littoral.

Ce 3ème million, serait également destiné aux fortifications, incluant Cabourg. En raison d’une imposition extraordinaire de 0,05 c. par an pendant 14 ou 15 ans, cet emprunt et les intérêts pourrait être intégralement remboursé.



















































Carte établie par le Comité de la Défense Nationale pour barrée l’offensive Prussienne en 1870. Le pont de Cabourg franchissant la Dives, a été estimé stratégique , et de ce fait fortifié. De ce point la rive droite et la rive gauche, des fortifications furent envisagées : des remblais de terre et de branchages entrelacés dans des robustes pieux solidement fichés dans le sol, constituait, avec des casemates équipées de pièces d’artillerie ; devaient freiner, retarder l’élan ennemi- Document de la B.N.F. de Paris.


Dans la France Illustrée - Géographie - Histoire - Administration- Statistiques de  V.A Malte-Brun, t.1 de 1881 - approuvé par le Ministère de l’Éducation Publique, nous relevons,  page 23 - Cabourg, commune du canton de Troarn, 694 habitants.

Une rivalité éclata entre de Brou et Le Febvre. Une suite de discussions interminables assorties de rivalités d’influences. L’intendant voulant réaliser un bac de 3.600 livres, l’ingénieur rétorquant qu‘un bac portant voitures coûte 9.000 livres avec un changement de câble tous les ans.

L’ingénieur Lefebvre, ami de Fouqueux, adjoint au surintendant des finances, obtint de Louis XIV, la construction d’un nouveau pont pour 38.000 livres. Ce pont en charpente de bois qui jusqu’en 1869, assura le franchissement de la Dives, entre Cabourg et Dives.


Le Dictionnaire Géographique et Administratifs de la France et de ses Colonies - t.2 , lettre de  C - D, de Paul Joanne, édité par Hachette. Page 667, en 1892, Cabourg, la commune s’étendait sur 577 hectares, et comptait 1099 habitants, et se situait à 10 mètres du bord de la mer.


En vert l'estuaire de la Dives de l'ère glaciaire, qui était un véritable delta communiquant avec celui de l'Orne. Il s'est  progressivement comblé par les apports alluvionnaires  colossaux que le cours d'eau à progressivement déposés lors des interglaciaires et de la première partie de l'Holocène.



L’indispensable tableau géologique, assorti des décors géographique, et hydrographique ont été dressés.
L’historiographie largement développée, est appuyée sur des documents validés de Fonds Anciens.
Nous avons largement puisé parmi les vieux actes en bas-latin des Archives Nationales et la Bibliothèque Nationale de France à Paris, que nous tenons tout particulièrement à remercier.


Acte de 1297 - Document de la Bibliothèque Nationale de France à Paris.


Il était une fois, un village appelé……Cabourg.

dans le temps de l’histoire,


L’agglomérat de constructions qui compose le village dénommé Cabourg dés le XIème siècle, forme une structure spatiale plus ou moins fermée, et confinée, à la fois protectrice et contraignante qui secrète sa propre économie.

Le hameau, puis le village ont survécu aux communautés successives, d’où quelquefois des déphasages entre la structure et la fonction. Par sa permanence, l’espace construit du village de Cabourg est l’élément fondamental de la continuité.


l’espace rural : réalité économique, création humaine………


L’espace rural de Cabourg, est circonscrit au milieu naturel aménagé par l’homme au détriment des dunes et du marais, exclusivement consacré à la production agricole. Au début vivrière et complémentaire, avant de devenir l’élément principal. Cette production agricole au sens large, est animale et végétale. Exploitée par des groupes humains familiaux qui fondent sur lui peu à peu, une partie, puis la quasi totalité de leur vie économique et sociale.

Il s’opposera pendant un laps de temps à l’espace urbain : le Vieux Cabourg à la ville nouvelle - le Bas Cabourg au Haut Cabourg ; mais revenons en cette période peu connue, ou ignorée, objet de ce chapitre.

Apparu vers le Néolithique, avec les premières formes de l’élevage, et de la culture, l’espace rural, se confond pratiquement jusqu’au XVIIème siècle. Un fait ressort nettement à Cabourg : la population urbaine devint très rapidement plus nombreuse et plus puissante sur le plan économique et politique, pesant sur la vie et l’organisation de la campagne. L’espace rural fut dominé par la ville nouvelle .

De nos jours l’espace rural ou «  espace physique », est un vestige, une notion qui devient tout particulièrement confuse pour qui veut se pencher sur le passé, spécifique de Cabourg ; un écheveau que l’historien s’efforce de démêler.

La définition que nous pourrions donner est : l’espace rural de Cabourg,  est l’aspect particulier, mais banal de l’épiderme terrestre.


dans les brumes du passé……lorsque la documentation écrite se révèle décevante.


En compulsant des feuillets épars dans différents Centres d’ Archives, nous avons découvert, que le bas niveau technique de l’agriculture n’est pas le facteur essentiel qui a réglé le niveau matériel des habitants du village de Cabourg. La famine, contrairement à ce que croyait Malthus n’explique pas la cause principale de l’absence de tout progrès, de toute croissance démographique.

À Cabourg, et vraisemblablement en d’autres lieux, l’accroissement de la population a été l’élément fondamental d’un profond changement en matière agriculture. Un essor sensible semble s’être manifesté à Cabourg vers 1330, voire 1340, probablement le « pourquoi », du hameau devenu village : poussée démographique incitant à défricher, à créer des espaces cultivables. Le marais, étant et restant un  lieu naturel et privilégié d’herbage à bovins.

À ce propos l’examen approfondi des Censiers seigneuriaux que nous avons pu trouver, sont des informateurs précieux, à cause de la nomination des censitaires. Car les patronymes héréditaires ne sont apparus qu’assez tard vers 1250, et même 1300. Auparavant le surnom était viager, et certains sobriquets étaient attachés / collés aux individus, aux familles, évoquant souvent un endroit, le lieu d’origine de leurs détenteurs, ou une activité.

L’outillage s’étant amélioré, le métal remplaça progressivement le bois, libéra de la main d’œuvre, restreignant le cercle familial de l’époque Carolingienne. Le système féodal de la tenure présente un aspect saisonnier : les filles et les garçons vers l’âge de 13/15 ans se louaient dans les métairies du «  Pays d’Auge », chez les seigneurs des environs et revenaient à la morte-saison. Cette période était propice à la création de nouveaux champs, à l’assainissement de certains lieux marécageux sur le terroir Cabourgeais.

L’agriculture à Cabourg fut le vecteur d’une activité annexe, dont la plus représentative fut jusqu’au XIXème siècle : la dentelle. 

En 1250, un texte mentionne un attelage de trois bovins tirant une charrue sans coutre. Plus rapide la cheval de trait coûtait encore en 1274, très cher à l’achat et en nourriture. Vers 1350, les paysans/pêcheurs du village de Cabourg, qui n’avaient pas abandonnés cette activité ; continuaient à procéder à de multiples labours. Pratique ancienne, remontant à la période Carolingienne qui stipulait, deux labours sur la jachère avant les semailles de grains d’hiver.

Une ombre permanente planait sur Cabourg, et ses habitants, la crainte séculaire de la submersion. Cette crainte se manifestait avec le retour offensif de l’eau, aux marées d’équinoxes ou lors des crues de la Dives et de la Divette.

Au seuil du XIVème siècle, les populations de nos campagnes n’étaient pas encore libérées des anciens mythes, et des croyances millénaires, datant des époques où les populations gauloises avaient été forcées de fuire devant l’élévation du niveau marin, véritable transgression de la mer du Nord envahissant les terres.

La démographie, n’était plus depuis quelques temps si massive, vers 1305 une série d’années très pluvieuses fit pourrir beaucoup de blés. Puis, en 1309 la       «  crise frumentaire », dont le paroxysme fut atteint dans les années 1315-1317. Puis, la grande peste de 1348, signe le terme de la phase d’expansion agricole.

La situation se serait-elle redressée d’elle-même si les pandémies, les  ruines de la guerre n’étaient peu après venues entretenir et renforcer les difficultés ? Nul ne peut répondre à cette question, mais la peste noire, les terribles phases de la     «  Guerre de Cent ans » - 1348-1360 et de 1415 à 1441 environ ; laissèrent de profondes traces.

L’accessibilité particulière de Cabourg, fit de ce lieu, un endroit pratiquement préservé.

Pendant des siècles l’accès dudit village, de Troarn, de Varaville, n’était possible que par un parcours très dangereux : piste serpentant à travers les marais de la Dives, itinéraire connu que de quelques initiés . par Dives,  avec un franchissement par un pont en bois non permanent ; enfin, le seul réellement fiable,  par la grève exclusivement à marée basse.

De 1450 à 1560, on se nourrit mieux, deux bons repas, où la viande tient la place principale, à nouveau croissance de la population.

Renforcement de la communauté villageoise et de la paroisse.


Indirectement, le poids des événements.


Avant de développer les différentes étapes de la lente dégradation qui va marquer la vie des paysans de Cabourg entre 1560 et 1700. Il importe de dégager les principaux éléments d’une conjoncture apparemment ordinaire défavorable, qui a lourdement influée sur les villageois.

Une certitude incontournable, si la vie au quotidien des habitants pêcheurs/paysans du village de Cabourg est rythmée par le temps, elle est étroitement liée aux caprices des saisons. Cela l’était d’autant plus, en ces temps où les artifices de la technique ne venait pas masquer, truquer les conséquences catastrophiques d’une grande sécheresse, de gelées printanières, ou de longues périodes pluvieuses. Rien de plus capricieux, rien de plus aléatoires que jeu des saisons. Les fantaisies du célèbre anticyclone des Açores existaient déjà même si les contemporains d’Henri IV et de Louis XIII, en ignoraient le rôle.

Depuis la dernière glaciation de Würm, dont nous avons abondamment parlé au début de cet ouvrage, le climat, notre climat n’a guère changé. Cependant, il semble osciller sur un long terme, avec  les limites d’une extrême souplesse : tantôt plus chaud, tantôt plus froid, tantôt plus humide, tantôt plus sec.

Ce que nous avons constaté lors de nos investigations : à la fin du «  Moyen Âge », un léger et durable refroidissement qui a été baptisé « petit âge glaciaire ». Des Historiens le font débuter vers 1580, et durer jusqu’au milieu du XIXème siècle. En gros les plus mauvaises périodes se situent entre 1580 et 1610, entre 1640 et 1665, entre 1690 et 1710. Les pulsations de la production agricole vivrière sont évidemment conditionnées par la périodisation météorologique.

Un autre point très important. Au fur et à mesure que l’on se rapproche de la seconde moitié du XVIIème siècle, dans la recherche d’informations sur le passé / l’Histoire de Cabourg, les documents écrits deviennent de plus en plus nombreux, de plus en plus détaillés et précis. Ainsi, les Registres de baptêmes, dont la tenue fut ordonnée par l’Ordonnance de 1539, se multiplient, complétés au début succinctement des mariages, puis des sépultures. C’est ainsi qu’après en avoir « épluchés », un certain nombre, pour avons découvert que le premier édifice religieux de Cabourg, fut une chapelle édifiée sur un terre plein dominant les «  salines », en remplacement de l’oratoire.


























Acte de naissance daté du 29 janvier 1630 - Document des Archives départementales du Calvados.


Autre « trouvaille », à Cabourg les mariages et les baptêmes coïncidaient systématiquement avec les sépultures. Notre curiosité au paroxysme, nous fit trouver, qu’un religieux bénédictin de l’abbaye de Troarn, traversant dans sa plus grande largeur les marais de la Dives, par une sente connue que de très rares initiés, accompagné d’un âne portant vêtements et accessoires sacerdotaux, procédait à l’office de sépulture, puis après l’inhumation du défunt, célébrait le ou les mariages, procédait au (x) baptême (s); puis regagnait son couvent.

Définir ce qui change dans le monde de nos villageois de Cabourg entre 1660 et 1789, c’est d’abord la démographie modifiant la structure du village lui-même. On note la grande famine de 1693-1694, suite à un hiver 1692-1693 excessivement rigoureux, et une printemps, un été, un automne 1693, froids ; l’hiver 1693-1694 glacial. Cette succession de phénomènes provoque une baisse du nombre des mariages, un effondrement des baptêmes, un triplement du nombre des morts.


























Actes de décès datés des 22 mars et 28 mai 1680 - Document des Archives départementales du Calvados.


Vers 1770, dans les inventaires après décès, on observe l’apparition de chaises, de lits, de charrettes, de récipient divers, ce qui précise une forme d’enrichissement, certes modeste mais réel. L’apparition du filage à la maison, favorie la prolifération des dentellière, et du tissage, contribuent «  à mettre du beurre dans les 
« épinards…. ».


Cabourg, une trilogie :
la mer, la terre, les hommes.


…..un village, un terroir, une réalité humaine


À Cabourg, la spécificité de l’espace rural que nous avons développé, si elle est une réalité humaine, elle est également et surtout définie par une réalité écologique.

Il ne faut surtout pas oublier, que dès le Moyen Âge le bois donc les forêts, l’herbe considérée comme inutile , la faune sauvage qualifiée de gibier ou de nuisible furent et sont toujours des biens de consommation ou de choses à éliminer. La destruction «  de la couverture vivante » a été l’acte premier de l’activité agricole. L’espace agricole naît du défrichement. Les espèces et les formations végétales , exactement comme la faune sont détruites sur place ou repoussées et contenues hors la lisière des terres cultivées. Il en fut de même ce site  lorsqu’il devint un hameau habité. Le «  statut de gibier », inéluctablement provoqué l’extinction complète d’espèces qui n figurent même plus dans les Centres zoologiques.

La Société rurale de Cabourg est fondée sur l’appropriation et la mise en valeur de la terre, acquise sur le sable, conquise sur le marais. Cette conquête du sol, donna naissance à de petites exploitations familiales, dispersés aux dépens du marais.  Un document dans une liasse de feuillets épars à la B.N.F. de Paris, nous apprend l’existence au IXème siècle de 5 feux «  chaumines », il est question de 63 personnes….nichées à labri des dunes ?

Ouvrir l’histoire du peuplement de Cabourg, c’est s’aventurer dans un pan géographique du terroir normand. C’est supposer la présence d’hominidés en des qui dépassent la mémoire écrite des temps historiques.






















Les dunes, le sable de la plage, la mer.....et le ciel de Cabourg !
Dune et plage à l'aplomb de l'actuelle " Résidence Cabourg-Plage  " - Collection privée.



Avant l’Histoire……


L’agriculture née au Néolithique est l’ensemble des travaux qui modifient le milieu naturel pour produire des végétaux et des animaux utiles à l’homme. Elle est à la fois une transformation du milieu où l’homme vit, et une adaptation à certaines de ses potentialités. Le fondement de l’agriculture à Cabourg a été essentiellement une parfaite connaissance du naturel de ce terroir.

Difficile….pour ne pas écrire plus…..le paysan possiblement, le berger plus vraisemblablement sont apparus assez tard sur la scène, où s’est créé le village de Cabourg. Une quasi-évidence, il y a plusieurs millénaires des hominidés   chasseurs-cueilleurs qui ont adjoint la pêche a leurs ressources, ont hanté le sol que nous foulons au quotidien, dans un environnement très ressemblant, mais néanmoins complètement différend ; parce non modifié par l’homme dit moderne.
L’examen du sol, la découverte de bois stratifiés nous dévoilent, qu’au cours des périodes chaudes ou tempérées du Quaternaire, pendant les interglaciaires dont la dernière Riss /Würm, le climat et le milieu végétal se sont manifestés dans la basse vallée de la Dives. On peut penser, que la sédentarisation de groupes humains, ont peut-être incités ceux-ci à une activité agricole.

Il faut avoir présent à l’esprit, qu’il n’y a pas si longtemps - 50.000 ans environ soit au Paléolithique supérieur pour être un peu plus précis, de grands troupeaux d’herbivores, dans un paysage de prairies humides ; les marais de la Dives apparaitront beaucoup plus tard. peu boisé. Des aurochs, des bisons, des chevaux, des rennes, des antilopes des saïgas se déplaçaient ainsi, en troupeau, facilitant la chasse par l’homme, dont-ils étaient l’alimentation de base.

La perduration de la chasse sur le terroir de Cabourg est attestée par la découvertes de quelques outils lithiques,  bifaces et autres racloirs, grattoirs ; oubliés, abandonnés, perdus. La  pêche et la récolte de mollusques ont très certainement joué un grand rôle dans cette présence  semi-sédentaire.


Le 6ème millénaire, avant notre ère, sont intervenus des modifications climatiques de faibles amplitudes qui ont servi de base à définir la transition  de la période dite «  boréale » du 7ème millénaire un peu plus chaude et plus séche que la période actuelle, à la période dite «  atlantique » des 6ème, 5ème, 4ème millénaires, à climat à la fois chaud et humide. Celle-ci fut qualifiée « d’optimum climatique ». Quelqu’en soit les particularités, la forêt s’installa non seulement le long des  cours d’eau dans les vallées, mais également en bordure de la côte entre baie de Seine et base orientale du Cotentin sur le plateau continental, de nos jours recouvert par la mer. Cette forêt assez dense, chênaie mixte de chênes, de hêtre, avec des tilleuls, des ormes et des  aulnes. La caducité des feuilles des ces essences se prête amplement mieux à la formation d’un  excellent fertile humus, que la forêt de conifères.

L’agriculture nourricière de groupes familiaux à l’âge du fer, repose, dans la majeure partie, blé et orge essentiellement, peut-être de seigle. Hors domaine de l’alimentaire le lin et le chanvre. La consommation de ces céréales se faisait principalement sous forme de bouillie, le pain restera un  aliment de luxe jusqu’au XIème siècle XIIème.

Jusqu’au Moyen  Âge ont sait peu de chose du paysage agraire du terroir entre Orne et Dives, sinon que la constitution du bocage était déjà en cours. Des talus ont été retrouvés partiellement  fossilisés lors de la disparition de dunes.

La société du bronze, de Hallstatt, de La Tène, et même médiévale était fondée sur la famille, de type patriarcale et en général monogame, la femme n’étant  exclue, ni de la propriété, ni du pouvoir.

…….un peu plus tard !


La société médiévale, fondamentalement héritière de son passé gaulois, fut une civilisation nouvelle pratiquement édifiée sur les débris des sociétés antiques dont il ne restait que de vagues souvenirs, et quelques vestiges enfouis au plus profond de scriptorium de quelques monastères chrétiens. Bien que très incomplet, ce savoir antique, ne réapparaîtra qu’au XVème siècle.

Les textes et les actes qui nous ont été possibles de consulter, nous ont dévoilé existence de familles groupés en unités politico-sociales à l’origine assez modestes, s’étendant par la suite aux collatéraux. Ces unités familiales plus larges ont contribué à la constitution du pays - «  pagi cher aux auteurs latins ».

Cabourg a été pendant un temps indéterminé, peuplé de navigateurs / éleveurs semi sédentaire, avant que la culture du sol sédentarise, ses résidents mâles. Pour enregistrer un nouvel élan de peuplement et l’érection d’un lieu de culte, il faudra attendre le XVème siècle, et l’amélioration des techniques agricoles. Au moment de la Révolution, nombre de petites agglomérations paroissiales ne devinrent pas des communes et furent annexées à d’autres plus importantes

Selon l’Historiographie de Cabourg, et de ce qui précède, la conquête du sol fut essentiellement l’œuvre des seigneurs et des paysans. Les premiers propriétaires des terres, des  dunes et des marais, n’ayant pas les moyens de les  occuper, en favorisèrent néanmoins le défrichement. Les petits maisoniers cabourgeais fournirent les bras indispensables.

Au hameau de Cabourg vers le XVIIème siècle, les seigneurs se contentèrent d’organiser l’infrastructure : une église, un cimetière, un four, pour attirer de nouveaux habitants, et surtout maintenir la population existante.

logiques anciennes…..ou rationalités nouvelles ?


La propriété du sol se manifesta progressivement en deux droits réels sur une même terre : le bien éminent, c’est-à-dire existant, le bien utile, c’est-à-dire à exploiter.

Il est évident, que les petits paysans du hameau de Cabourg, devenus pêcheurs de grèves, étaient très attachés, et tout particulièrement dépendants de la terre qui les faisaient vivre. Pour conserver, et acquérir leurs petits lopins : ils  étaient disposés à exécuter des travaux extrêmement lourds, à endurer d’importantes contraintes ; pour coloniser ce sol fait de marécages et de sables.

C’est la propriété de ce sol, dans les périodes d’extrêmes vitalités qui s’échelonnèrent après l’époque médiévale ; qui déterminèrent l’élaboration du village, succédant au hameau.

Tous les documents que nous avons examiné, nous focalisent sur un point : l’augmentation de la population du village de Cabourg a fondamentalement trouvé sa source dans le développement de la population autochtone. La base principale a été essentiellement la nourriture : qualité et quantité.

Une progression, qui n’est exclusivement dû au hasard. À partir de 1614, nous sommes mieux enseignés sur la vie de la petite paroisse de Cabourg. Ce n’est toutefois qu’après 1679 que nous seront renseignés sur les mariages, sur les naissances et les sépultures. Le premier est gros recueil de 512 folio, visible aux A.D.-14, tâché par l’humidité, la mauvaise qualité des encres, difficile à paléographier.

À l’aube du XVIIème siècle, les habitudes enracinées depuis les temps lointains montraient une opiniâtre résistance, les Cabourgeais de cette époque n’avaient pas notre esprit d’ordre, de méthode et notre logique ; ce sont  les historiens et les juristes qui ont inséré la transparence dans les institutions dont la évidence était nettement complexe et obscure.

L’exploitation agricole à Cabourg, a été longtemps une cabane faite de planches males équarries, enduites d’un torchis fait d’argiles, de sables mêlés à des herbes séchées ( habergamentum, domus, borda ) - ( feurre = foin ) ; ( estain = paille ).
La couverture, était faite de bottes de joncs serrés ( esteule ). La pierre était exclusivement réservée au foyer, le sol était de terre battue, une minuscule fenêtre close par un bouchon de paille ou de foin. Il s’y ajoutait une autre construction, pour abriter les animaux, cité dans les actes anciens ( estraiges - estables ), une cour ( curtim ); un jardin potager ( courtil - viridarium - curtim cum hortus ) ; il voisinait avec un clos où l’on cultivait du chanvre ou du lin ( cannabum celtium ) ; cet espace était planté d‘arbres fruitiers. La terre du clos cité dans les textes ( osca ), comme celle du courtil y était riche, soignée, fumée avec du fumier et des algues, elle n’était jamais laissée en repos - Réf. B.N.F. de Paris.

Si vers la fin du XVIème siècle la mortalité avait sensiblement reculé, la natalité paraît elle avoir progressé de 1,2%. Les registres des années 1570/1580, sont quelquefois mieux tenus. Les disettes de 1630 et 1632, touchent également le terroir cabourgeais, où il faut ajouter la mauvaise récolte de 1633. Les étés sont qualifiés de «  pourris » : récolte médiocre en 1648, désastreuse en 1649, de nouveau médiocre en 1650, catastrophique en 1651.

















Carte de 1411, situant la Normandie dans l'Ouest de la France - Document de la Bibliothèque Nationale de France à Paris.


La population locale dans ce coin des «  marais de la Dives », diminue de 9 %, et pourtant émigration, les gens s’accrochent à leur sol. Une Chronique relate « …..les gens ramassent les glands, les faines, les fruits sauvages….. ». 1660 et 1661, furent des années épouvantables. On remarque l’adaptation de salades, d’artichauts, de choux-fleurs, de persil, de haricots….

Dans les actes que nous avons compulsés, le terme marais, est désigné ( moriola). Les habitants du hameau de Cabourg, bénéficiaient du droit de pasnage, c’est-à-dire de faire paître leurs animaux bovins, ovins, porcins dans le marais, droit octroyé par les moines de Saint Etienne de Caen, lors de la donation en 1069. Ils bénéficiaient également du ( droit d’un four banal ), chauffé trois fois par semaine pour cuire leur pain, moyennant une redevance ; avec le bois fourni par les moines. Des actes de cette abbaye 1113, et 1117, nous dévoilent que l’on filait le lin à Cabourg.


























Vieille ferme du bocage Augeron, du terroir Cabourgeais, années 1935/1937 - Collection privée.


Dans et sur le pourtour du marais, l’élevage avait depuis des siècles trouvé sa place. Mais les exigences contradictoires des hommes, des animaux et des végétaux, créaient un équilibre sensiblement stable. De plus l’élevage dévoreur d’espace, équilibrait l’écosystème de cet environnement humide, fournissait le précieux fumier indispensable à l’amendement du sable additionné d’algues. Indispensable  apport dans les parties cultivées à la production de blé, d‘orge, de seigle, de chanvre, de lin et de nombreux légumes.


Vers 1662, on dénombrait de 10 à 11 bovins, en moyenne dans les exploitations à Cabourg, de 5 à 18 hectares. Les quelques vieux cépages médiévaux, avait disparu avec conquête du pommier à cidre, et la formation du bocage.

Déficience de l’écrit,


De l’existence de  Cabourg, en ces temps qui précédent le XIème, la connaissance se réduit à peu d’écrits.

L’encadrement de la population transparait dans les documents des archives ecclésiastiques du clergé séculier, principalement du clergé régulier. Parler de l’encadrement de la population serait impropre. Nous avons cité la famille. La famille ( qui enchaîne les hommes » contribuant à encourager le regroupement sous l’autorité d’un chef «  le père ». L’autorité patriarcale émanant directement du droit romain.

Effectivement la famille est un élément majeur et incontournable de cet encadrement, il en est le premier .  Un autre tout aussi puissant, que nous avons également abordé, est le village. Le troisième non négligeable,  bien que plus tardif a été la paroisse. Les trois réunis exerçaient une contrainte sur les individus, sur les groupes familiaux ; cette contrainte puissante était la solidarité.

Cette solidarité émerge fortement dans les actes, les textes des abbayes bénédictines de Caen et de Troarn, se rapportant à Cabourg. Ce n’est que très lentement,  au fil du temps qu’un lien s’instaura, entre cette dernière abbaye et les habitants isolés, «  perdus » du hameau de Cabourg. Ce sont les moines de Troarn qui ont agit le plus efficacement dans la propagation de la foi, et la christianisation de ce coin de terrain, coincé entre les dunes sableuses du bord de mer, et ce marais sinistre où chaque touffe était un piège mortel.

Le monachisme expansionniste et rural de l’abbaye de Troarn transforma certainement profondément les croyances païennes ô combien séculaires, transmises de générations en générations, donc très fortement ancrées dans l’esprit de nos Aïeux du village de Cabourg.

Si l’oratoire du lieu-dit habité, puis du hameau de Cabourg remplissait les fonctions élémentaires, nul doute que l’idée de l’érection d’un édifice religieux mieux adapté à une vie paroissiale plus active, et mieux appropriée à la petite communauté.


Au XVIIème siècle, et avant il est particulièrement difficile d’évaluer la population du village.


L’instauration d’une église paroissiale, procurait aux individus, non seulement un lieu de culte mieux adapté, mais la possibilité de pratiquer une vire religieuses plus active, et mieux encadrée. La population après avoir recherché le voisinage d’un sanctuaire, en l’occurrence l’oratoire, désira fortement l’élévation d’une chapelle. Conséquence directe sur l’habitat, sur la disposition du Vieux Cabourg, en pratiquement une rue unique «  la rue du Commerce », dont une extrémité était le «  pont de Cabourg » sur la Dives, et à l’autre la chapelle, dominant les   « salines de Cabourg ». Autre point, c’est aux environs de ce lieu religieux, que les défunts voulait être enterrés.

Par cette source, nous savons qu’à Cabourg, l’habitat n’était pas dispersé, à l ‘exception d’un groupe de trois chaumines. Que les parcelles de cultures, formaient de petites exploitations protégées du vent, et du sable par des haies. À la lueur de quelques documents, le rendement était bas. La paroisse de Cabourg, et ses Registres paroissiaux, nous ont permis d’effectuer un bond formidable dans la connaissance, de ce pan de l’Histoire de Cabourg. Depuis le XVème siècle, et le début du suivant, certains diocèses prescrivaient aux curés de tenir des registres de baptêmes.

Ces prescriptions pour mille et une raisons ne furent que très imparfaitement ou absolument pas observées. En ce qui concernent Cabourg les documents que nous avons pu compulser, ne sont que difficilement utilisables : le support papier de ces actes ne supportant que très mal l’humidité permanente du lieu où ils étaient remisés, l’encre de mauvaise qualité, palissant proportionnellement au temps qui s’écoulait ; les ratures, et les tâches complétaient les écritures hésitantes ou fantaisistes. Longtemps les décès furent enregistrés irrégulièrement ; on veillait surtout à y porter ceux des " bénéficiers "dont il était important de connaître la date précise des décès : les impératifs de l’intérêt personnel de la dévolution des héritages en découlait.

Selon l’Édit de 1595, les greffiers exigèrent des curés les dépôts prévus, mais les dits curés avaient la faculté de ne déposer que la copie, préférant conserver l’original pour se réserver le bénéfice de la délivrance des extraits. Quelques chiffres, sur des documents épars, aux Archives départementales du Calvados, à la B.N.F. de Paris, et dans des fonds anciens d’archives ecclésiastiques : clergé régulier ( ordre Bénédictin ), et clergé séculier ; nous éclairent . Nous savons ainsi,

- que les filles du peuple se mariaient très tôt, de 15 à 18 ans,

- que la mortalité infantile présentait un pourcentage effrayant. On estime à 25% le décès des mères lors de leur premier accouchement, et l’enfant qui en était la cause accompagnait souvent la mère au tombeau.

- qu’en principe l’époux survivant se remariait dans les deux années.

L’homme très tôt prenait ses responsabilités, dès l’année du mariage, rapidement l’épouse avait un enfant. On vieillissait vite. La terre, faute d’outils adaptés exigeait énormément de main d’œuvre. On travaillait dans les champs dès l’âge de 10 ans, jusqu’à l’âge limite des possibilités de se mouvoir. Nous avons remarqué,  lors du décès le corps du défunt était aussitôt déposés en la chapelle ou l’église, pour être enterrés le lendemain. Le curé desservant délivrés un acte.

La vie rurale de 1340 à 1560, une vie saisonnière admirablement réglée, 


Les gens des campagnes, les habitants du village de Cabourg en particulier vivaient dans la crainte de la mort prochaine. Les parents obligeaient prématurément leurs enfants à effectuer des tâches quotidiennes de la vie rurale cabourgeaise, dès l’âge de sept ans.



























Feuille datée du 8 janvier 1682, d’un Registre Paroissial de Cabourg - Document A.D. 14.


Dans des textes de cette époque il n’est pas rare que soit cité un enfant de cet âge garçon ou fille, gardant une ou plusieurs vaches dans les marais de la Dives.

Puis, quelques années plus tard, ils étaient placés dans une grande métairie, ou vers 17/18ans dans un château des environs. Avant de revenir au « Pays ».

Un constat apparaît : on né à Cabourg, on vit à Cabourg, en principe le plus jeune des fils, quelquefois la fille succède sur l’exploitation, à l’activité paternelle, et on meurt à Cabourg. En général la famille comporte de quatre à cinq enfants.

Pour les ainés des garçons, ils se louent soit dans une grande métairie du «  Pays d’Auge », soit dans une exploitation importante des «  plaine de Caen, plaine de Falaise, plaine d’Argentan ».


Quelquefois ils succombent à l’attrait de l’aventure militaire. Dans les Annales de l’Armée Française, on peut découvrir des Cléret, des Miocque, des  Ferey, des Tardif, à Magenta, à Iéna ou encore à Waterloo. On reviens finir sa vieillesse , en tout état de cause on est inhumé à Cabourg, dans la mesure du possible.






















Feuillets de l'an 1604, d’un Registre Paroissial ouvert en 1601. Ce document en très mauvais état - Documents des Archives Départementales du Calvados.


Pour les filles, elles se louent comme domestiques soit dans une ferme des environs, soit comme employées dans une demeure seigneuriale sur recommandations.

Mariées elles suivent le destin de leur époux. Célibataires ou veuves elles reviennent à Cabourg. Cela évidemment est notre opinion, découlant des documents cités en références.

L’homme très tôt prenait ses responsabilités, dès l’année du mariage, rapidement l’épouse avait un enfant. On vieillissait vite. La terre, faute d’outils adaptés exigeait énormément de main d’œuvre. On travaillait dans les champs dès l’âge de 10 ans, jusqu’à l’âge limite des possibilités de se mouvoir.

Nous avons remarqué,  lors du décès le corps du défunt était aussitôt déposés en la chapelle ou l’église, pour être enterrés le lendemain. Le curé desservant délivrés un acte.

Selon nos sources, très tôt le hameau de Cabourg eut peut-être pas un sanctuaire, mais un lieu religieux. En effet, de fortes présomptions permettent de penser qu’il y eut dès le XIIIème siècle un oratoire, avant l’érection d’une chapelle.

Quelques textes manuscrits, mettent en évidence qu’ au XIVème et au XVème siècles, la date des sépultures coïncidaient, avec celle de mariages, et de baptêmes. On peut supposer, qu’un moine bénédictin de l’abbaye de Troarn, se déplaçait pour donner à un défunt une sépulture religieuse, et que profitant de sa présence , on se mariait,  et on faisait baptiser les nouveaux nés.



Transformation et démographie  de Cabourg,
…….du hameau au village.



Il faut tenir compte des oscillations climatiques pour expliquer la conjoncture économique d’où dérivera l’augmentation de la population cabourgeaise.


























Portion de plan terrier de terres appartenant encore à l’abbaye bénédictine de Troarn en 1724 - Document des Archives départementales du Calvados.


Des documents validés, nous informent, que la mortalité infantile, et des personnes âgés de plus de cinquante ans résultait des mauvaises conditions atmosphériques, entrainant inévitablement de maigres récoltes, provoquant disettes et de misères.

Les hivers particulièrement rigoureux de 1407/1408, de 1468, de 1480 et 1481, entraina une forte mortalité chez les animaux, et chez les humains.

Ils furent suivis d’hivers doux et d’été secs, et plus spécialement de 1540 à 1546. Puis, en 1565, 1568, 1569, 1594, et 1595, des hivers excessivement froids et longs.


Les petits lopins de terre de Cabourg village, étaient retournés au croc, les laboureurs à bras de tout âge, regroupait la totalité de la famille vivant sous le même toit. Puis l’apparition de l’araire, munie d’un soc unique, tractée par la vache, ou le plus souvent par le chef de famille, les mancherons tenus par l’épouse, quelque fois par aïeul.


















Acte daté de 1600 (..1 ou 3 ? ), fortement attaqué par l'humidité - Document Archives départementales du Calvados.



feuillets après feuillets, à la lueur des actes des Registre Paroissiaux..
…!
Notre connaissance va considérablement progresser.


























Acte afférent à Cabourg, daté du 14 juin 1648 - Document des Archives départementales du Calvados.


Les registres paroissiaux de 1605 à 1792, puis, les Archives communales vont nous permettre de suivre l’évolution, et la transformation de Cabourg, du village à la ville, avec des bases authentifiées.

Nous avons eu la chance d’avoir accès à des documents anciens aux Archives départementales du Calvados ( en très mauvais état, mais exploitable ) :  des Registres paroissiaux de la première moitié du XVIIème siècle, qui permettent de connaître l’importance de la population ; cela nécessairement approximativement.  Une certitude, aucune évaluation fiable n’existe avant le XIXème siècle.

Une progression dans nos investigations, qui n’est pas exclusivement due au hasard. À partir de 1614, nous commençons à être un peu mieux renseignés sur la petite paroisse de Cabourg. 

Deux  morts à la naissance, en 1616 et 1617, les enfants ayant été ondoyés, par une femme de Dives pratiquant des accouchements. 

Nous avons relevé entre 1624 et 1628, 3 baptêmes. Un fait est mis en évidence : les baptêmes avaient souvent lieu après la messe dominicale, quelquefois un jour de fête religieuse, au retour de la procession. Ainsi, ce fut le cas de  Hortense Roboin ou Robuin ou Robin, l’orthographe des noms propres étaient orthographiés selon la prononciation perçue par le scribe ( fille de Mathieu Robin, boulanger à Cabourg, et Blochon Marie, Jeanne ). Selon la mention accolée, l’enfant aurait été baptisé au retour de la procession de la Fête Dieu 1625.

- décès enregistré le 16 janvier 1628, par le desservant de Collottes ou Collettes Jacques, Baptistes, Marin-pêcheur, mort en mer.

- un acte de mariage daté du 17 janvier 1628, entre : …..noble  homme Jacques Coblotte et demoiselle Roberte Germainvilliers,  chapelle en la Saint-Michel de Cabourg.  

Un acte de l’abbaye de Troarn, du 17 décembre 1640 notifiant l’inhumation Guillaume Cardin, bourgeois à Caen, dans le cimetière contigu à la chapelle de Saint-Michel-de-Cabourg.

D’autres actes de l’abbaye de Troarn,

- acte rédigé le 14 juin 1648, à Trousseauville « rattaché à Dives le 19 juillet 1826 », concernant la location d’un herbage sis à Cabourg.

Toutefois ce n’est que dans les années 1679/1680, que des éléments authentifiés apparaissent d’abord au travers une liasse de 512 feuillets épars :

sur les naissances, puis les mariages et enfin les décès,

- le 19 décembre 1679, par le curé de ladite paroisse de Cabourt, de l’inhumation en le cimetière, près de la chapelle du corps de François Dupuy, paysan-pêcheur en ladite paroisse,


- le 28 décembre 1679, mariage en la chapelle de Cabourt de Jacques Collotte, herbager- pêcheur, et de Margueritte Telvard, fileuse.


Un acte nous dévoile, une évolution dans le microcosme cabourgeais, ce document rédigé par un moine de l’abbaye de Troarn précise inhumation en le cimetière du Saint Archange Michel de Guillaume Cardin, bourgeois et propriétaire à Cabourg.

Ces deux qualificatifs, définissent une transformation au sein même de la société du village de Cabourg.

- Le 1er jour de septembre 1680, a été baptisé, par moy Jehan, curé de  la paroisse de St Michel de Cabourg, un enfant mâle, issu du légitime mariage de Morice Nove et de Marie Gauquelin…..texte difficilement interprétable…?

- Le 29 mars 1680, on note le baptême de Sophie, fille légitime issue du mariage de Pierre Dauber ( t ou d ? ), marin-Propriétaire, et de Sébastienne Miloy, dentellière, en leur maison à Cabourg.

Si les signatures et paraphes des six témoins sont illisibles, le texte, associé à l’activité de dentellière, semble signifier une certaine aisance.

Pour cette année 1680, nous avons relevé :
- 6 baptêmes dont 2 garçons, et 4 filles ; 2 mariages, 1 journaliers, et le fils du forgeron.

Une remarque s’impose pour ses deux mariages : les 2 garçons cab urgeais, ont épousé 2 filles nées et originaires de Cabour.

- 4 inhumations, dont trois personnes âgées de plus de 65 ans.


Esquisse d’une trame spécifique : l’habitat lié à la terre ; la terre unie à la famille ;  la famille fixée à l’habitat…..


Une rétrospective rapide s’impose. Le rapide retour en arrière, ne sera qu’un survole d’une succession de faits que nous avons précédemment abordé. La population de Cabourg, ou pour être très précis de l’environnement immédiat limité par la Dives, le marais et les dunes, donc la mer. La population de lieu-dit habité, que l’on trouve cité dans plusieurs actes de la B.N.F. de Parias «  Cat Burg », se limitait au XIème et XIIème siècles à quelques familles.

Il ne serait pas sérieux d’émettre une quelconque évaluation, par contre, aucune comparaison possible avec les longs et intenses bouleversements qui ont  précédé et suivi l’ère Carolingienne. Ce lieu-dit devint un hameau, qui à la manière Scandinave médiévale, formait un demi cercle «  en fer à cheval », le haut étant formé par un bâtiment très long,  plus solidement construits que tous les autres.

Lorsque le hameau se transforma progressivement, en village, celui-ci se développa tout en longueur, et perpendiculaire au chemin hautement médiéval de Caen au port de Dives, par Varaville.

Quelques chaumières formées un écart au pied et à l’abri de la grande dune ( qui n’existe plus les années 1850). Une analyse approfondie, nous contraint à un constat : la mort vers 1795 et au XIXème siècle, provoquait de nombreux mariages, avec d’autant plus de facilité, qu’en brisant un couple elle libérait pour celui qui survivait, et qui s’unissait à nouveau, une maison, et des meubles.

De plus, un  homme et une femme formait évidemment un couple, ce couple était une unité de travail . Cette communauté de travail efficace, était la base élémentaire de la société. La famille conjugale était le fondement, le centre autour duquel gravitait sous le même toit : la maison, «  le feux », les descendants, les enfants nés du couple, un ou plusieurs ascendants, vieillards.


Croissance agricole, effet « boule de neige », stabilisation et progression de la population


Nos investigations dans les Registres paroissiaux des années 1676, nous a permis de découvrir un acte du mariage le 17 janvier 1628, entre noble homme Jacques Coblotte et damoiselle Roberte Germainvilliers, en la chapelle de Saint-Michel de Cabourg.

Ces documents nous apprennent qu’entre 1624 et 1628, 3 baptêmes ont été consignés. Le baptême avait souvent lieu après la messe dominicale, quelquefois un jour de fête religieuse, au retour de la procession, comme ce fut le cas pour Hortense  Roboin ou Robuin ou Robin, l’orthographe des noms propres n’étant pas toujours respectée. Selon la mention, elle aurait baptisée au retour de la procession de la Fête Dieu 1625, sans autre précision. Nous avons déchiffré deux morts à la naissance, les enfants ayant été ondoyés, par la femme pratiquant les accouchement et demeurant à Dives. On note dans les décès celui de Jacques Collottes ou Collettes, marin, mort à Cabourg 16 janvier 1628.

L’acte suivant mentionne le 17 décembre 1640,  à Cabourg l’inhumation de Guillaume Cardin, bourgeois. Le 29 mars 1680, on note le baptême de Sophie, , fille légitime issue du légitime mariage de Pierre Dauber (t) , marin, et de Sébastienne Miloy, en leur maison à Cabourg. Les témoins de la déclaration ( pratiquement illisible ).

Pour cette même année 1680, nous avons relevé :
- 6 baptêmes dont 2 garçons, 4 filles ; 1 mariage dont celui d’un journalier habitant Cabourg ; 4 inhumations. ( état général du document : très mauvais ; encre palie ).

L’examen nous dévoile : 11 mareyeurs ; 21 pêcheurs/pêcheuses ; 21 cultivateurs/herbagers ; 3 laboureurs ; 3 couturières ; 5 fileuses/dentellières ; 6 préposés aux douanes, 3 gardes-côtes ; 1 bourrelier, 1 menuisier, 2 couvreurs de chaumes ; et les domestiques/journaliers.

Les pêcheurs, cumulent leur fonction avec celle de cultivateur/herbager, si l’on affine l’enquête on constate, que les dits cultivateurs, possèdent au grand maximum de 1 à 3 vaches laitières. Quand au laboureur, ils apparaissent comme les plus aisés : puissent ils possèdent un attelage de 2 à 3 chevaux ou une paire de boeufs, plus l’outil, l’araire / charrue.

Si 69 individus sont nés à Cabourg, 5 le sont à Dives, 7 de Merville, et 12 de Varaville.

Le tout premier recensement officiel de la population, alors village de Cabourg, semble être : une déclaration nominative de 1802/1803, réalisée sous le contrôle du maire, et d’un représentant de la Préfecture du Calvados, en présence du Conseil Municipal au grand complet, arrêté à la date du 21 germinal an XII soit le jeudi 11 avril 1805. Il nous donne 149 habitants.

Au bas de la liste nominative, une mention manuscrite, du maire de l’époque probablement : « ….149 habitants dont 50 hommes, 52 femmes, 47 enfants de + de 12 ans,
Ils se répartissent,
-  1 boulanger,
-  2 menuisiers,
-  1 charpentier marine, 
-  2 couvreurs,
-  1 cordier, 
-  7 douaniers,
-  4 couturières,
-  6 fileuses,
- 11 dentellières,
- 10 pêcheurs, 
- 15 cultivateurs ou herbagers,
-   7 domestiques,
- 12 journaliers,

Le domestique à la différence du journalier, à un contrat tacite de travail. Il est embauché à demeure chez un même employeur pour une année ou quelquefois plusieurs ; tandis que le journalier, est exclusivement, comme le nom le précise, utilisé à la journée. Sa tâche est variée, il est polyvalent. Un jour il est utilisé comme ouvrier agricole, le lendemain, il peut être maçon, le suivant forgeron….etc. Il supplée à l’absence, ou au départ d’un fils aîné, d’où une certaine corrélation entre Ainsi, les anciennes tables de recensement, nous permettent d’affiner les recherches :

- en  1803, an XI/XII ( document de 6 feuilles ), la population de Cabourg est donc de 149 habitants et 62 dans les dunes.

- Le 1er recensé est Monsieur Guillaume Le Jeune, 90 ans, né à Cabourg, mareyeur/pêcheur de profession.
- Le 2ème - Marie-Catherine Poletet, 68 ans, née à Varaville, couturière.
- Le 149ème - L. Joseph Auvray, 21 ans, né à Dives, préposé aux douanes.

Un autre document du même type, mais de 1810, nous détaille, qu’il y avait 9 mareyeurs/pêcheurs ; 19 pêcheurs-pêcheuses à pied ; 16 cultivateurs-herbagers ; 1 laboureurs ( le laboureur n’est pas un cultivateur, c’est celui qui possède un attelage, et l’araire ou la charrue, et qui  va labourer pour le compte de…) ; 33 journaliers ; 1 charpentier ; 2 poseurs de chaume ; 1 menuisier ; 6 couturières ; 5 fileuses ; 3 ménagères ; 1 cordonnier ; 9 domestiques ; 5 préposés aux douanes ; 1 garde de vigie ; 1 gardien de la capitainerie.

De nombreux fils et filles de paysans surtout dans les ainés, se louaient à la journée, dans les grandes exploitation pour le temps de la fenaison, de la moisson, des battages et du ramassage des pommes.

Depuis le Néolithique, le filage se faisait invariablement avec les fuseaux et le tissage au moyen de l’antique métier vertical à poids (des pierres percées ), fabricant des pièces courtes . Le tissu issu de ces outils, était ensuite foulé au pied, c’était la «  foullerie de pied », dans un endroit adapté, copieusement rempli d’un liquide faiblement alcalin ou ammoniaqué au moyen de l’urine, à une température élevée. Ce tissu grossier, dans cette opération,  rétrécissait d’une façon importante. Il en résultait une pénurie pratiquement permanente d’étoffes et de raps.




Décret du 16 mai 1792 qui distrait du district de Pont-L’Évêque, pour les réunir à celui de Caen, les paroisses de Cabourg, Merville et le Buisson et autres - L.9, 103 ; B.22, 60.
Survol de la « Vie au quotidien de nos Aïeux Cabourgeais » pendant les cinq siècles qui ont précédé le XVIIIème siècle.


Que ce soit en haut ou en bas de l’échelle sociale de l’époque qui se développe du XIVème siècle au XIXème siècle, un fait émerge : le couple dans la parenté est incontestablement l’élément fort. Ce point fixe du couple est le foyer, il est intégré dans la parenté, incarné par l’homme et par la femme. Ce cercle formé par le couple dans la parenté, s’intègre dans un autre cercle d’appartenance à un groupe, c’est évidemment la communauté rurale de Cabourg, qui sera dénommée le hameau de Cabourg, qui deviendra progressivement le village de Cabourg. Difficile d’évaluer le nombre de couples résidents au hameau, puis au village de Cabourg.

Vivant isolée dans les marais de l’estuaire de la Dives, à l’abri d’une barrière dunaire, la Communauté Cabourgeaise a été longtemps une enclave. Cette situation a, sans aucun doute, fortement contribuée à resserrer les liens entre habitants, à les incités à vivre repliés sur eux-mêmes, à contraindre chacun à vivoter dans son petit univers. Nous avons écrit précédemment, que le Cabourgeais vivait avec comme arrière plan : la faim.




















Invraisemblable damier de parcelles de toutes dimensions, de toutes formes géométriques, formé par les canaux d'irrigations - Collection privée;


* - Marais
La forme latine la plus ordinaire est « marescum » ou encore dans certains actes normands « mariscum /marisium ».
Dans un acte de 1056 de Ascelin de Caugi se rapportant à Cabourg, on trouve « ….Uno frusto prati juxta marescum….. ».
Dans le vieux-Normands, proche du vieux-Scandinave, «  marais » à la même racine que « mare ». Il désigne dans une grande partie des actes normands, du Xème siècle au XVIIème, une étendue d’eau croupissante : « …..Super lacum quem usu quotidiano loque di mariscum vocamus …… » - Guillaumes de Jumièges, liv.II, chap.XX, dans Duchesne page 232.


Cette terre durement libérée de l’arbre, arrachée au marécages, conquise sur le sable, nourrissait difficilement ceux qui peinaient, souffraient à la travailler. Mal nourri l’habitant de Cabourg résiste mal aux maladies, aux famines qui se doublent d’épidémies. Davantage encore que les batailles, les Annales Carolingiennes sont un véritable catalogue de famines, d’épizooties. Par exemple, ont apprend de cette source fiable, qu’en 875, un nuage de sauterelles venant du sud, fléau connu et redouté, s’est abattu sur la région, réduisant à néant toutes les récoltes.

Une certitude, hors les limites de la petite Communauté de Cabourg, des terres cultivées contigües au village ; le monde extérieur commençait.


Ce  qui  intéresse  le  plus  celui qui se passionne pour l’Histoire d’un pays, et captive le lecteur : c’est-ce qui est le plus difficile à reconstituer.


Comment vivaient les Cabourgeais aux siècles qui nous apparaissent noyés dans les brumes du passé ?


Ce que plusieurs textes authentifiés nous dévoilent : une diminution des épidémies après 750, et une augmentation démographique significative depuis la fin du Xème siècle. Le défrichement, l’assainissement dans les zones humides, en sont les bases fondamentales.

La nature de nos sources sont variées : administratives, judiciaires, militaires

Nous avons entamé notre reccherche par : où l’homme vit-il  ?

Dans la chronologie : le lieu-dit habité, devenu hameau ayant évolué en village , dénommé Cabourg, est constitué par une agglomération de chaumines, construites avec des poutrelles de bois ( devenues les colombages), les murs comblés de torchis, mélange d’argiles, de sables et de pailles. 

Au début les couvertures sont réalisées par une juxtaposition d’herbes séchées du marais voisin. Une petite fenêtre close l’hiver d’un bouchon de paille, une seule porte étroite. Le sol de terre battue.

L’habitant de ce groupement d’habitations n’est pas le maître il est soumis aux devoirs de la coutume, à l’autorité du seigneur, aux contraintes collectives, aux forces de la nature. Le Cabourgeais du hameau, puis du village est un petit propriétaire libre d’un tout aussi petit lopin de terre. Son champ se place intercalé parmi les autres champs des autres habitants. Il se concentrent à proximité des habitations.

Les parcelles s’allongent généralement en trois longs rayons ( longues soles….), l’un réservé aux semailles d’hiver ( froment, seigle, épeautre ), l’autre aux cultures du printemps  ( orge, choux, légumineuses ), le troisième en jachère d’une année. Le rythme de la culture ternaire étant scrupuleusement respecté.

La rivière Dives,  le marais et la plage étaient également nourriciers. Semon Michel Rouche ( Université Lille II ), les céréales constituent la base de la nourriture, elles sont consommées sous forme de bouillies ( la loi Salique ne l’oublions pas précise  la bouillie d’avoine ). on peut supposer que le pain existait déjà. Le Capitulaire de Villis nous dévoile comme céréales le froment le plus cher jusqu’à 4 deniers le muid, l’orge - 2 deniers et l’avoine 1 denier. Pour 1 denier, on obtenait soit 12 pains de froment de 2 livres, soit 15 pains de seigle, soit 20 pains d’orge ou 24 pains d’avoine.

En approfondissant l’examen de ces  textes, on remarque l’existence de cinq céréales  froment, seigle, orge, épeautre et avoine. Plusieurs actes nous renseignent sur le fait que l’on consommait du pain de seigle, et du pain d’avoine. On pense qu’il existait au moins un boulanger professionnel. 

Avec les céréales il faut parler des légumineuses, qui tenaient une grande place dans l’alimentation de ces lointains Aïeux. 

Les cultures potagères jusqu’au XIIème siècle se divisaient en deux catégories : les «  herbes », et les «  racines » ; selon la consommation de la partie qui croissait au-dessus à la surface du sol, ou de celle se développait en terre, au-dessous de celle-ci.

Le document précédemment cité  mentionne les choux et les choux-raves. Le chou-fleur, apparaît dans les textes beaucoup plus tard. Le rave qui ressemble énormément au navet, tient dans l’alimentation de nos Aïeux une place prépondérante, qui sera tenue plus tard par la pomme de terre. Un acte du IXème siècle, mentionne les poireaux, les échalotes, le céleri, la coriandre, l’oignon, l’ail, le cerfeuil, l’aneth, la laitue, le pavot, la sarriette, le panais, la bette, et le cresson. Il y a aussi la carotte, bien que sa grande diffusion se place à La Renaissance. En ce qui concerne l’ épinard et l’ oseille, nous n’avons trouvé aucune citation. Si le persil est désigné le salsifis semble inconnu. Les  cépes sont assez souvent nommés.

Le chanvre, il semblerait que ses graines soient consommé par les humains, et le lin sont cultivés dans les jardins. L’huile était rare et très chère, on l’extrait de l’huile du chènevis, des noix et des faînes. Le noyer en ces temps là était un arbre beaucoup plus répandu et plus important que de nos  jours. Les noix étaient soumises à la dîme au même titre que les céréales et les légumineuses. Le corps gras principalement utilisé est la graisse de porc, et occasionnellement le beurre. Ce dernier est le plus souvent vendu au marché.

Le plan de l’abbaye Saint Martin de Troarn fondé eau XIème siècle possédait dans un coin de son jardin, à proximité de son infirmerie des plantes médicinales dont les noms sont énumérées en légende :
- le lis, la rose, la sauge, la rue, l’iris, la menthe, la livèche, le fenouil, le pouliot, le cresson, le cumin, la menthe-coq, le fenugrec, la sfaratesia, la sariette, le romarin, et assez bizarrement l’haricot. On sait que Walafrid Strabon classait l’aurone, la citrouille, l’absinthe, la marrube, la bétoine, l’armooise, l’herbe aux chats, le raifort……et quelques autres dans les plantes médicinales de son potager.

Le Capitulaire de villis, énumère une quantité d’arbres fruitiers les : pommiers, poiriers, pruniers, sorbiers, néfliers, châtaigniers, pêchers, cognassiers, noisetiers, amandiers, mûriers, figuiers, cerisiers, et évidemment les noyers. Sauf la fraise des bois, le fraisier était parfaitement inconnu. Les pommes sauvages servaient jusqu’au XIIème siècle à faire du cidre, ce n’est qu’à cette date que le cidre s’est réellement répandu.


Nous allons aborder l’élément carné de la nourriture de nos Aïeux.


À n’en pas douter, le bœuf et la vache constitue au moins depuis les Gaulois, l’élément essentiel de la vie de nos Aïeux. Il est certain, que si les Cabourgeais mangeaient de la viande de bœuf, ou de l’une des vaches de leur cheptel vif, ce n’est uniquement parce qu’elle était trop vieille, accidentée, infirme. En rélité on mangeait pour ainsi dire pas de viande de bovins.

La vache ou les deux vaches possédaient par chacun des habitants de Cabourg de cette époque, étaient réservées à la production du lait, et utilisées comme animal de trait pour le travail du champ.

Le lait et le fromage avec le pain était la base essentielle de la nourriture au quotidien. 

Le cheval, ne sert exclusivement qu’à la guerre, ou comme moyen de locomotion, quelque soit l’importance sociale. Le mouton joue également un rôle important pour sa production de laine. On ne connait pas le coton, et encore moins la soie. À l’exception des grands seigneurs et des riches bourgeois, on s’habillait de laine et de lin. Ainsi on cultivait le chardon, sa tête naturellement épineuse servait à carder la laine. 

Si le fromage de brebis était prisé, on ne consommait que très très peu de viande de mouton. Celui-ci était uniquement élevé : pour sa laine ; pour sa graisse, le suif destiné à la fabrication des chandelles ; pour sa peau , qui une fois traitée et travaillée devenait le précieux parchemin.

Quant au porc, celui-ci vivait en liberté, robuste il ne nécessitait aucun soin particulier, les oreilles droites et plus courtes, la tête plus longue et plus volumineuse, le corps plus poilu et pratiquement noir, il s’apparentait plus au sanglier, qu’au porc moderne que nous connaissons.

On pouvait évaluer l’aisance d’une famille, au nombre de grosses perches soutenant un jambon dans la cheminée, et à la quantité des plus petites potant saucisses, saucissons et andouilles vers le Xvème siècle. Un autre élément qui très tôt apparu comme objet du mobilier le saloir en terre cuite.

Nous n’avons trouvé aucun texte évoquant l’existence de chèvres sur le teroir Cabourgeais.

Avec le lait, le fromage, le pain, les œufs, la voaille et le poission, figurent au menu de nos Aïeux.

Les volailles les plus souvent cité sont les : coqs, poules, canards, oies, cygnes, grues. Mais, par excellence, la volaille type est la poule. Les coqs châtrés dénommés chapons, étaient inclus dans les  redevances dues au seigneur suzerain, en l’occurrence l’abbaye Saint-Etienne de Caen, de l’ordre Bénédictin. C’est à Pâques au moment où la production d’œufs est la plus importante, que se faisait la redevance. La coutume de présenter des œufs durs à la bénédiction du prêtre le Vendredi Saint, serait selons certains l’explication aux «  Œufs de Pâques ».

Après la poule, c’est incontestablement l’oie la volaille  la plus répandue.


Cabourg, la Dives, les marais, la mer……


Les habitants de Cabourg, très tôt, et cela remonte à l’existence même du          « hameau habité », et selon toute vraisemblance, bien avant, ont tiré parti des ressources que l’eau douce, ou marine pouvait leur offrir.

Outre les salines, il y avait le poisson.

Nous avons énoncé précédemment que le poisson tenait une place pratiquement équivalente au lait, au fromage et au pain dans l’alimentation des Cabourgeais du XIIIème siècle à la première moitié du XVIIIème. Il s’agit beaucoup plus de poissons issus de la Dives, et des marais que de la mer. Le problème de la pêche en mer, et du transport des produits, compte tenu l’enclavement de Cabourg posait de sérieux problèmes. 

On peut citer la pêche aux poissons gras comme le hareng, qui se mangeait frais,salé ou fumé. Des textes de la Bibliothèque Natioanle de France à Paris, font état de baleines tués ( il faut envisager échoués ), et dépecés par les habitants du lieu.

Mais ce sont les saumons, et une quantité variée de poissons d’eau douce dont l’anguille, qui sont le plus cités dans les actes anciens des abbayes bénédictines de Saint-Etienne de Caen et de Saint-Martin de Troarn, deux cents anguilles pour la première et cent pour la seconde. L’anguille nommée dans la loi Salique était vraisemblablement le poisson le plus courant.


























Photo des années 1935, vieille ferme, chaume et colombages - Collection privée.


Nous avons exploité plusieurs de ces « Confiscation de biens », puis nous avons procédé à de nombreux recoupements avec des «  Inventaires après décès » d’actes authentifiés dans les Archives notariales de Dives, Troarn, Caen, pour tenter de reconstituer l’intérieur des habitats des Aïeux de nos Aïeux Cabourgais pendant ces cinq siècles, et leur vie au quotidien.


Ainsi, un inventaire daté du 18 septembre 1728, après le décès d’un dénommé Benoist Cléret, paysan-pêcheur au village de Cabourg, nous éclaire sur l’équipement du défunt, et ce qu’il possédé pour travailler,
« …..outils aratoires - deux fourches en bois - deux râteaux de fer - deux tranches   plates ( genre de 
« bêche ) - deux tranches fourchées ( genre fourches à bêcher emmanchées ) - une hache - une 
« cognée - un cerniaux ( sorte de solide faucille emmanchée pour tailler les haies et débroussailler ) - 
« 3  tonneaux - une petite charte ( petite charrette et ses échelons, pouvant être trirée par un homme 
«) - une vieille charrue à manchons - une herse avec dents en bois- deux fléaux - trois seilles - une 
« baratte et son baratton ( manche ) - un fermant de four ( le locataire fermier possédait souvent la 
« porte fermant le four )……»,

Il est à préciser, que dans cet inventaire il n’est pas fait mention de cheptel vif, ce
qui confirme la qualité de métayer du défunt. La part de ce cheptel étant évalué seulement à la fin du bail, on peut en déduire que la veuve a poursuivi l’exploitation de son défunt mari, aux mêmes conditions.

Le reste des biens de la communauté familiale étant constitué de linge et de
meubles :
« …..une vielle table longue avec ses deux bancelles - une huche en bois de chêne  fermant à clef - un 
« marchepied ( petit meuble bas, servant à remiser soit des costumes, soit des objets précieux ) 
« fermant à clef - une armoire en bois de chasne ( chêne ), à deux portes fermant à clef - un lit en 
« bois de chasne avec de vieux rideaux - un autre lit en bois de chasne - une couette de plume d’oie - 
« deux autres de plume d’oie - trois couverture vertes - douze draps de lit en chanvre de quatre 
« aunes ( l’aune = 1,20 mètre ) - trois nappes - un rouet - deux saloirs  : un grand et un plus petit… »,

Le reste de l’inventaire, que les vêtements confirment un semblant d’aisance,
tant chez ce paysan défunt,

« …..un habit en drap de laine gris foncé : pantalon, gilet et veste - un pantalon en grosse toile - 
« deux pantalons usagés - deux chemises - trois vieilles chemises - un bonnet de laine rouge - une 
« cravate - deux paires de bas et deux paires de souliers dont une usagée …. »,


que pour sa veuve,






















Acte du 9 juin 1405, détaillant tout le patrimoine mobilier ey vestimentaire du prévenu, lors de sa «  Confiscation  de ses biens » - Document de la Bibliothèque Nationale de France à Paris.


« …..une brassière noire - dont une ( debater ? ), et  une en toile - deux « camisoles  en toile blanche, 
« un manteau en drap de couleur prune - un autre noir - un cotillon blanc - une cape d’étamine 
« fleurie - une jupe en étamine de laine rayée - deux paires de bas - trois bonnes chemises et trois 
« mauvaises - trois coiffes et deux mouchoirs.. ».

L’ensemble des biens de cet inventaire a été estimé à 472 livres 18 sols.

Une vente le 1er décembre 1782, au village de Cabourg, après le décès François Sevestre - journalier, est significative,
« …..une table carrée et deux mauvaises bancelles, une huche en chêne - un mauvais lit, une carrée 
« de lit ( cadre de bois où s’attache les rideaux du lit ), un marchepied de peu de valeur, sans serrure 
« ( à cette époque sous la marche, existait un coffre fermant à clef ), un cabinet ( sorte de petit buffet 
« bas ), à deux battants et deux tiroirs dont l’un ferme à clef, un grand coffre en bois de hêtre cerclé 
« avec serrure - un mauvais carnier, un fusil….. »,

et quelques vêtements et linge,

« …deux mauvais draps de toile, un couvrepied en toile empli de balle, une bonne et une mauvaise 
« taie, une couette en toile, une veste et une culotte de peluche bleue, une mauvaise paire de bas de 
« laine, une mauvaise paire de souliers et un mauvais chapeau, un mauvais gilet blanc…. »,

* - L’ensemble du produit de la vente s’éleva à 49 livres seulement, dont pour le cabinet - 12 livres pour le fusil - 9 livres.

L’examen et le recoupement de nombreux inventaires après décès, nous dévoilent,

- l’apparition de la table longue vers 1760-1780, d’abord dans les manoirs et les moulins, puis chez les bourgeois dans les villes. C’est le meuble par excellence de la convivialité, marquée par la présence des bancs de part et d‘autre; puis de l’armoire vers la fin du XVIIIème siècle, marquant l’époque de la rationalisation . La chaise apparaitra plus tard, avec les tables rondes et carrée vers la fin du XVIIIème.

Des documents aux Archives du Calvados nous révèlent : vers 1830-1840 l’expansion démographique de la cité de Caen. Ce développement offre un marché de consommateurs particulièrement intéressant, ce nouveau débouché ouvre aux maisoniers, bordagers  de cette époque un complément de revenus appréciables : très tôt le matin les femmes seules ou en petits groupes, prenaient à pied la direction de Caen, chargeaient de paniers garnis de volailles ( poulardes - lapins - chapons ), de légumes du jardin ( de choux - d’oignons - de navets - de carottes - d’ herbes aromatiques ), de fruits suivant la saison ( prunes - pommes poires, néfles ), du miel, de la compote de prunes, du beurre, des oeufs, du fromage. De temps à autre, un fermier complaisant en prenait quelques unes dans sa carriole.

Une enquête sur la situation et les besoins de l’agriculture en Calvados en 1867-1868, démontre une certaine prospérité dans le développement de la culture des légumes dans les anciens « courtils étendus », et le commerce des produits issus des petites tenures.

- le lieu-dit des Dunes

en 1495, il comprenait deux maison construites en torchis, couverte chaume, avec courtils,
en 1559, il possédait,
- 10 journaux de terres labourables,
- 3 hommées de prés,
il était loué,
- 38 livres de 1694 à 1701,
en 1702, la location s’élevait à 41 livres,
en 1741, à 54 livres et un poids*de chanvre,

* - le poids valait 16 livres, cette ancienne mesure est encore utilisée pour le chanvre.


Flash sur la vie rurale des  ces Aïeux oubliés….


Dans le rythme frénétique des travaux de l’été, sous le soleil ardent, il faut faucher les foins, récolter les céréales, préparer les semis de l’automne, battre la récolte, un déséquilibre évident existe entre le régime alimentaire de nos Aïeux et les efforts fournis au quotidiens. Le repas est presque exclusivement basé sur les soupes de légumes du jardin, aromatisées d’un morceau de lard, reliquat du repas du dimanche. Il faut savoir, qu’au XVIIIème siècle le sucre était une denrée chère et relativement rare ; très peu d’oeufs au menu, ils étaient réservaient à la vente au marché, le grain coûtait très cher, il était exclusivement réservé à l’alimentation des humains.

En 1837, à son lever le paysan du village de Cabourg mange une assiette de soupe confectionnait de choux et de raves, mais le plus souvent du lait, trempée au pain de seigle, puis une ou plusieurs tartines « beurrées » avec du fromage frais salé avec le sel gris issu directement de la salines, assorties d’oignon ou d’échalote hachées, ou de tiges vertes d’oignons que l‘on croque à pleines dents, coupées dans le jardin quelques instants auparavant.

À midi, son repas se compose d’une soupe copieuse de légumes du jardin qui précède un plat de bouillie     ( farine d’avoine ou de sarrasin ), de pommes de terre ( fin XVIIIème siècle ) ou de tout temps de fèves. L’élément carné : la viande était exclusivement composé de porc et de volailles de la basse-cour, mais deux, très rarement trois fois par semaines - carottes, fèves, haricots, navets, poireaux, pois, raves cultivés dans le potager sont servis bouillis, arrosés de lait ou ( plus tard de cidre ). Le repas se terminait par du fromage ou un fruit de saison. L’été, lorsque la journée est plus longue, lorsqu’il faut affronter sans pouvoir les éviter les rayons ardents du soleil, rendant le travail plus pénible, une « collation » coupe l’après-midi, elle consistait au XVIIIème siècle en tartines de pain de seigle enduites de beurre, le plus souvent de graisse de porc assaisonnée ( sel - thym - ciboule - persil - ail ), accompagnées de la tige verte d’un oignon, dont on faisait une grande consommation.

Vers la fin du XIXème siècle, et encore dans les années 1950, ladite collation comportait : des pâtés et de la charcuterie « maison » que l’on servait dans des terrines en poterie normande. Placées au milieu de la grande table rectangulaire, chacun y puisait à sa guise. On y mangeait souvent de la viande froide ( porc, poulet, canard les restes du repas de la veille, puis du fromage frais assaisonné : fromage local affiné ). Le dessert était invariablement des fruits de saison ou des confitures faites par la patronne.

Le soir, lorsque toutes les occupations courantes étaient pour ainsi dire terminées, une solide soupe aux légumes ou l’été la célèbre « miotée » - ( pain trempée dans du lait froid, souvent écrémé, ou du cidre ) . L’hiver le potage était accompagné de châtaignes bouillies, la marmite posée au milieu de la table et chacun puisait à sa convenance directement avec ses doigts. Quelquefois, on les mangeait avec des pommes de terre, du fromage blanc ou du lait ; cela représentait un extra.


Auparavant, bien avant, le temps où les lits, les armoires, les buffets et les tables n’existaient pas dans les chaumières Cabourgeaises……..


La famille composait des époux, et des enfants, s’élargissait d’un ou deux Aïeux, lorsque que ce n’était pas trois.

Les lits où plus précisément les couches, étaient placées sur la périphérie de l’unique pièce commune quadrangulaire. Ces couches faites de fougères séchées ou de paille d’avoine, recouverte de peaux de bovins cousues que l’on se transmettaient. L’usage voulait que les jeunes enfants dorment avec les parents, les plus âgés avec les grands parents. À partir de treize ans les garçons couchaient dans l’écurie ou dans l’étable.

Vers le XIVème siècle, et plus spécialement au début du XVème, le bas flanc, sorte de cadre sur pied remplaça progressivement la couche. Le sommier fait de longes de bois plus ou moins bien équarris, sur lequel reposait un matelas de paille, puis de laine. Disposés le long des parois de la pièce, séparaient aux pieds par des coffres. Le coffre est l’endroit où l’on range ses vêtements, son linge, ses objets les plus précieux. L’armoire, telle que nous la concevons n’avez pas encore fait son apparition.

Le coffre était l’élément principal du mobilier, du rangement : l’insécurité étant permanente, il fallait être très mobile, pouvoir partir, quitter les lieux très rapidement. On se déplaçait beaucoup, et souvent.

Les repas se faisaient au dehors devant l’entrée de la chaumière, lorsque le temps et la température le permettaient. Autrement, c’est en arc de cercle autour de l’âtre, plaçait dans l’un des pignons que l’on se réunissait . Les adultes sur des petites bancelles de une, deux à trois places, à leurs pieds les enfants assis à même le sol de terre battue. Au centre le chaudron, ou la marmite reposant sur trois pied à même le sol, où chacun avec une sorte de louche en bois puisait en fonction de son appétit.

Aucune casserole, un poêlon pour réaliser la bouillie de céréales.

Au XVIIème siècle, l’écuelle en bois est personnelle, chacun la sienne. Vers 1750, il est question de l’assiette creuse en terre cuite : la calotte ; la fourchette se généralise, dans le même temps. L’assiette plate est en étain, on ne la trouve que dans une certaine classe de la société. Pas de verre, on boit dans des gobelets en bois puis en étain, on sert l’eau - le vin - le cidre dans des pichets : des choquets en boissellerie.

Contre la pluie et l’humidité, pour se préserver du froid et de la bise glaciale l’homme de notre terroir n’a aucune protection : les moins fortunés avait une pelisse en peau de chien, héritée de leur père ou de leur grand père. En ces temps qui nous apparaissent noyés dans les brumes du passé, les vêtements de travail des hommes et des femmes qui passaient des heures chaque jour au contact des animaux : atteler - dételer - panser - nourrir - soigner - assister, de travailler la terre par tous les temps, sont en permanence « crottés » - souillés. Le linge de corps est imbibé continuellement de sueur, occasionnée par les travaux agricoles, qui sont compte tenu le faible équipement : épuisants.

La quasi totalité des habitants du terroir de Cabourg, au début du XVIIème siècle couchaient toujours sur le sol, recouverte souvent de fougères séchées, puis vers la deuxième moitié de ce siècle dans un cadre évoluant vers le lit à couette - pas de matelas ; la couette de plumes de poules apparaît dans des actes vers 1750.

Pour se garantir la nuit, une couverture blanche tissée par la maîtresse de maison, moitié laine, moitié chanvre.

- le grand chic de l’époque : la couverture rouge - teinte obtenue avec des cochenilles, impérativement vivantes, importées d’Espagne. À la fin du XVIIIème siècle, la culture de la garance, dont la racine fournit un colorant écarlate, modifia considérablement les prix.

La vente de lait, de beurre, de fromages quelquefois affinés ( dans du cidre, du vinaigre ou de l’eau-de-vie : fabriqués avec des pommes ou des prunes ) - de volailles et de quelques légumes du jardin aux marchés de Troarn et du Caen, assurait le revenu en argent réparti sur toute l’année, il permettait d’acheter des outils ou de les faire réparer, des vêtements et surtout de payer la taille ou la capitation ( impôts ).

Dans nos recherches, nous avons recueilli de précieuses informations dans les années 1970-73 auprès de vénérables Anciens Cabourgeais, les vieux documents, les chroniques d‘époques révolues, les almanachs des temps passés que nous avons consulté chez des Particuliers, aux Archives Départementales du Calvados et à la Bibliothèque Nationale de France, des Archives Nationales nous ont considérablement éclairé sur la vie de nos Grands Parents.

Ainsi, nous avons découvert que le linge de corps et les vêtements que portaient nos paysans, c’est à-dire ceux de notre campagne Cabourgeaise. Un constat s’impose : ils ne sont pas nombreux, mais ils sont fonctionnels et robustes.

Si la grande toilette est effectuée le dimanche, c’est également le dimanche qu’on change de linge en se « rappropriant ». Le costume des grandes occasions « l’habit du dimanche » : des fêtes solennelles - des cérémonies familiales, était réalisé en drap de bonne qualité pour son mariage. Ce costume accompagnera son propriétaire sa vie durant, rarement porté, dûment protégé, il sera endossé pour la dernière fois par le défunt pour son enterrement. Tradition séculaire, et peut-être plus lointaine, très nette distinction entre les hardes du travail, c’est-à-dire de la vie quotidienne, et le vêtement de « sortie » dénommé « du dimanche », chez nos paysans attachés aux rites ancestraux, et respectueux des convenances, soucieux de préserver son formalisme.

Si le premier est adapté au travail rural sous toutes ses formes, le second par contre est fortement inspiré de l’habit de l’habitant du bourg, pour ne pas dire du citadin. Le premier, grâce à l’imagerie populaire qui supplée la photographie inexistante à cette époque, nous découvrons la blouse en grosse toile bleue, solide faite pour durer, de forme ample et très enveloppante, le bonnet qui sert et protège la tête, les sabots signe distinctif de ruralité. Fabriqué localement, ils sont tout particulièrement adaptés à la marche dans les sols humides, la boue, de plus garnis de paille ils entretiennent une température constante par les plus grands froids - image typique et représentative de nos paysans des XVIIIème et XIXème siècles.

En 1735-1740, le vêtement est en toile rayée, la culotte descend jusqu’aux genoux, que l’on porte avec des guêtres ou avec des bas ( les chausses ), suivant le rang social et la région. La veste est cintrée, assortie d’un gilet. La mode féminine est sujette à de nombreuses variantes suivant les régions, et même au sein d’un même département, par exemple le Calvados : d’un terroir à l’autre, quand ce n’est pas d’une paroisse à la voisine. Différenciation dans les costumes, mais aussi et surtout dans les coiffes. Il n’est pratiquement pas possible d’en fixer une image représentative unique, et spécifiquement authentique.

La jupe est longue, et s’arrête à environ 20 cm du sol, la teinte est bleue, vert foncé ou prune. Elle est plissée, froncée à la taille, agrémentée d’un petit tablier blanc bordé de dentelles, parfois plus ou moins brodé, marquant un signe extérieur de l’aisance. Pour enjoliver leurs caracos, elles se paraient d’un fichu en toile imprimée fleurie, couvrant les épaules, descendant bas en pointe dans le dos, croisé ou noué sur la poitrine, toujours pour marquer une particularité locale.

En 1740, la robe est en étamine de laine brune, ornée d’un col et de poignets blancs. Vers 1760-1765, la jupe est plus courte en coton rayé, complétée d’un casaquin et d’un foulard unis ou fleuris.

La coiffe de notre région forme une galette, est destinée à recevoir les cheveux que les femmes portent longs. Finement ou richement brodée, nouée sous le menton par un ruban qui couvrait les oreilles. Là également, une distinction entre la coiffe de la semaine et celle du dimanche.

Il n’y a pas si longtemps, dans les années 1930-40, certaines femmes de notre campagne regardaient non seulement comme incivil, mais comme la dernière inconvenance de laisser voir sa chevelure. Aussi se tenaient-elles toujours à l’écart pour se coiffer, et renfermaient-elles scrupuleusement tous leurs cheveux sous une coiffe.

Cette coiffe, qui variait selon les régions, et quelquefois les villages a peut-être pour origine cette injonctions adressée par Saint Paul aux Corinthiens :
« Il faut que la femme marche le chef couvert à cause des mauvais anges -
Épître I, « XI, 5,6 et 10 »


Le rythme du temps,


Le dimanche n’est pas un jour comme les autres. On y travaille certainement moins que les autres jours, mais sans énumérer en détail les tâches domestiques à accomplir par la mère de famille : les soins aux différents animaux de la ferme demeurent, et ne sauraient s’interrompre.

Certains de nos petits « maisonniers » peu fortunés, allant en journées dans les métairies, en semaine, profitaient de ce jour pour travailler leur propre lopin de terre.

Au XIXème siècle, et au début du XXème, le dimanche est le jour de la messe.

Nos paysans, dans notre terroir de bocage « monte » au bourg en carriole pour les uns, à pied pour les autres, mais toujours en famille ; toutefois lorsque la ferme est isolée, un membre de cette famille y demeure pour veiller, protéger les biens. Car le rôdeur plus ou moins malfaisant et aux aguets…..

C’est le dimanche, après l’office dominical que les femmes accompagnées de leurs jeunes enfants font leurs emplettes chez les différents commerçants du bourg.

Les hommes prennent l‘habitude de se retrouver pour boire un verre et discuter à l‘auberge ou au cabaret. C‘est à cette époque que le cabaret appelé également  « estaminet », se multiplie dans le voisinage des édifices religieux. On profite également de ce jour pour rendre visite au notaire et au médecin…..guérisseur, rebouteux….qui soigne peu, mais vide les bourses…!

En 1830, une partie importante masculine de la famille retourne volontiers au bourg , après le repas du midi, pour s’attabler à l’auberge et s’occuper en groupe à boire et à chanter ; 50 ans plus tard s’ils boivent un peu moins, ils sont plus nombreux « à taper le carton ».

Au début du XIXème siècle, le repas chez les bourgeois, et les châtelains des environs de Cabourg est un peu plus sophistiqués. Les bonnes manières peu à peu acquises sont connues et souvent respectées. Le «  service à la française », fait son apparition, et devient synonyme « de distinction et de savoir vivre ». Les couverts deviennent individuels, le couteau et la fourchette à trois dents sont disposés à droite de l’assiette, la serviette à gauche, le verre devant, le tout posé sur une nappe recouvrant la table.

Le monde rural, est figé dans sa façon de manger par les obligations de la vie économique et sociale. Le nombre de repas est de quatre. Le matin, on trouve toujours la bouillie grillée, ou le plus souvent arrosée de lait. Le suivant est sensiblement identique, mais accompagné de légumineuses issues directement du jardin avoisinant.

Les autres repas  comprennent toujours une base de légumes bouillis , avec du pain quelquefois de froment, lorsque c’est possible,  agrémenté de fromage de lait de vache sec, appelé ramequin, mangé fondu ou fermenté.

Si les hommes, les enfants et vieillards mangent assis, les femmes et les filles se tiennent debout pour assurer le service.

Avant la Révolution le vin fait son apparition que les jours de fête.

Ce n’est que sous l’Empire, que le café devient une boisson courante. Le 20 vendémiaire an XI, le droit de consommation sur le café est perçu net à hauteur de 12% sur prix de vente.


L’univers des croyances


Dans quelle mesure l’homme de Cabourg évoluait-il vis-à-vis de la foi, vis-à-vis de l’extérieur ?

Nous ne parlons évidemment pas du seigneur, du bourgeois, du nanti ; mais du résident petit paysan-pêcheur du village de Cabourg.

Si le christianisme était solidement implanté au XIème siècle, il n’en demeurait pas moins de solides croyances venus du fond des âges. Ainsi le Mithratisme, failli vers le VIème siècle / VIIIèmes, supplanter le religion chrétienne. Ce sont les efforts , la ténacité, l’omniprésence des moines de Troarn, qui patiemment firent la différence.

Mithra, le dieu Soleil, l’astre qui meurt tous les soirs, et renait tous les matins. Pour les esprits rustres de cette époque, le fait que l’astre puisse se manifester tous les matins, et disparaitre faisant s’étendre l‘obscurité ; ne pouvait être que le fait d‘un être lumineux, éblouissant, supérieur, ultra puissant, échappant à tout entendement humain.

Mais, où le summum était atteint, dans l’esprit de nos lointains Aïeux, c’est le moment où la lune à son tour disparaissait, et que le soleil de nouveau réapparaissait. Cette réapparition est en réalité pour eux la naissance pur et simple du soleil. Le soleil mourrait et renaissait tous les jours. Or, la lune apparaissait lorsque le soleil, lui disparaissait. Donc, la lune mettait au monde le soleil chaque latin, et la lune était la mère du soleil.

Il n’y a pas si longtemps, de nombreux fermiers, de notre région, dès leur lever, ouvrait leur porte, et de deux inclinaisons de la tête saluait l’astre du jour. De même, à la fenaison, sur la dernière fourchée, l’exploitant prenait une poignée de foin, et la jetait en l’air en direction de l’astre puissant.

Né dans les sables dunaires, du bord de mer, Cabourg devait s’épanouir, et devenir une perme parmi les Stations Balnéaires.


L’image du village de Cabourg jusqu’à la 1ère moitié du XIXème siècle, se limitait…..

Le Bas-Cabourg avec sa rue Principale et ses petites rues adjacentes en « cul de sac », formant cours, se développait à gauche à la sortie ouest du pont sur la Dives ; pont permettant à la route reliant Cabourg à Dives de franchir la rivière, voie ancienne de Caen à Honfleur.

Ce groupement d’habitations, dont de nombreuses bicentenaire, et même tricentenaires, offrait un ensemble disparate, parallèle, au cours de la rivière.

Perpendiculaire à cette route vers Caen, cet alignement de maisons plus ou moins uniforme, constituait l’unique rue, dénommée «  la rue du Commerce ». Tantôt à droite, tantôt à gauche des impasses formant cours, irrégulièrement s’intercalaient. Cette rue principale légèrement sinueuse reliait le pont et la route de Caen, à l’église, qui dominait les anciennes salines, plusieurs fois centenaires.



















Document des Archives départementales du Calvados.























Document des Archives départementales du Calvados.


La plupart de ces habitations avaient un jardin et quelquefois un verger, ceinturés d’une haie parfaitement entretenue. De nombreuses étables étaient disséminées dans cet ensemble.



















Ce vieux plan du village de Cabourg,  semble dater du début du XIXème siècle. 
Cabourg y est dénommé " Village de Cabourg", les maisons s'alignent approximativement sur une rue principale, perpendiculaire à la route de Caen. L'église surplombe les " Salines " à la confluence de la Divette - Document des Archives départementales du Calvados.



Tremblement de terre à Cabourg.


Dans la Salle de lecture de la B.N.F. de Paris , un article de Monsieur L. Lecornu paru dans le très sérieux Bulletin de la Société Linnéenne de Normandie année 1888-1889,
« Tremblement de terre le 30 mai 1889 à 8 h. 30 du soir ( 20 h. 30 ), durée cinq secondes, signes 
« enregistrés : oscillation des meubles, et vibrations des vitres.  ; bruits souterrains.

Dans le journal - L’Avenir du Calvados :
« La mer qui se trouvait encore à une certaine distance du rivage s’est trouvée tout à coup dans 
« son plein ».



Cabourg….station hydrominérale….?

….Cabourg, station thermale…?

Dans la quantité de Guides et Recueils traitant des stations thermales et balnéaires réputées en France vers les années 1890-1900, que nous avons parcourus. Nous avons remarqué dans la quasi-totalité, l’appellation de : Cabourg-les-Bains.

Si tous, faisaient l’éloge de sa plage, et de ses installations hôtelières et son environnement, quelques-uns vantaient, les bienfaits de ses cures thermales.

Nous reprenons l’un d’entre eux, qui concrétisent tous les autres.

- Source de Brucourt :

Découverte en 1892, sut le terroir de Boulon, elle fut baptisée « Yvette ».

Eau minérale thermale, bicarbonatée ferrugineuse faible, carbonique faible.
2 à 3 Km. De Dives-Cabourg. À la base d’une montagne au sommet de laquelle , on a planté un if célèbre dans la contrée ; dans un point trop accessible aux débordements de la Dives et aux fortes marées, émerge la source de Brucourt, souvent appelée aussi, source de la Dives.
Son eau claire, limpide et transparente quoiqu’elle laisse déposer une couche notable de rouille ; elle n’a aucune odeur ; son goût est agréable bien qu’il soit manifestement ferrugineux ; sa température est de 13°8 centigrades. M. Ossian Henry a fait son analyse chimique ; il a trouvé que 1.000 grammes de cette eau renferment les matières suivantes :

Dans la vallée de la Dives à 4 kilomètres de Cabourg en rencontre à Brucourt, unne source ferrugineuse qui avait en raison de sa proximité avec la station balnéaire en 1894,  compte tenu sa citation dans Les Eaux minérales en France édité par l’Académie de Médecine, bénéficié d’une certaine notoriété. Cette source émerge directement de l’Oxfordien, plus connu dans la région de  Cabourg, sous la dénomination d’argile de Dives.

L’eau de la source de Brucourt a une minéralisation assez forte, résultant de la présence d’une proportion considérable de carbonate et de sulfate de calcium.
Bénéficiant d’une autorisation d’exploitation délivrée en 1885, cette source a été l’objet d’une analyse poussée par l’Académie de Médecine de Paris, qui a donné les résultats suivants :

- bicarbonate de chaux.………………………………..0,457
- bicarbonate de magnésie……………………………..0,120
- bicarbonate de protoxyde de fer…………………….. 0,062
   ( par sesquioxyde -0,31 ) - avec un peu de crénate
- bicarbonate de manganèse..…………………………..traces sensibles
- sulfates ( calculés anhydres ) de chaux……………….0,516
- sulfates de magnésie, et
- sulfates de soude.……………………………………..0,600
- chlorure de sodium……………………………………0,200
- chlorure de magnésium………………………………..0,560
- chlorure de potassium………………………………....indiqué
- silice, alumine, sulfate terreux………………………......0,066
- iodure alcalin et sel ammoniacal……………………......légers indices
- matière organique ( acide crénique / humique )…….....indiqués
- principe arsenical ( cherche dans le dépôt ocreux )…......nul
Total des matières fixes…………..2,581

- gaz acide carbonique libre……………………………...0,18 litre
- azote…………………………………………………...indiqué

La constitution du territoire géologique de la commune de Cabourg, ne peut donner que des sources d’eaux ferrugineuses. Les schistes des terrains de transition dominent, les eaux ferrugineuses dérivent généralement de la décomposition des pyrites. En général, ces eaux appartiennent à des niveaux très variés dont la détermination n’est pas san présenter quelque intérêt.

C’est une source dite de plaine.

Sous ce nom générique sont regroupés toutes les sources n’appartenant pas un des sept massifs montagneux : Pyrénées, Alpes, Jura, Vosges, Ardennes, Massif Central, Armoricain / Bretagne. D’où l’interprétation de : plaine,  utilisée dans un sens extrêmement large. Enne s’applique à la source de Brucourt, bien qu’adossée à un relief, celui du Pays d’Auge ; presque exclusivement constitué d roches anciennes.

La source de Brucourt a une certaine analogie avec une source d’eau douce, comme celle-ci, elle a la température moyenne du lieu. Les deux catégories de sources que l’on rencontre en plaine, se sont les ferrugineuses, et les sulfureuses calciques accidentelles.

Le fer sous ses formes les plus diverses : oxyde, hydroxyde, carbonate, sulfure,…etc, est tellement répandu dans la nature, et plus particulièrement dans le sous-sol cabourgeais, qu’on n’éprouve aucune difficulté à expliquer la minéralisation de l’eau de Brucourt, caractérisée par la proximité des argiles de Dives / ou oxfordien. L’étendue de la nappe est équivalente à l’assise sédimentaire du Jurassique dans laquelle elle prend naissance.

Selon la même source, c’est-à-dire : le Dictionnaire encyclopédique des Sciences Médicales - Directeur A. Déchambre - tome 11 - BRO-CAM - édition 1870 ; la source de Brucourt est exclusivement employée par les personnes du pays et les baigneurs des stations marines qui en sont rapprochées.

Elle est consommée par ceux qui viennent suivre à la source un traitement minéral, mais aussi par une partie des populations du voisinage auxquelles l’eau potable faisant presque entièrement défaut, font venir tous les jours desc ruchons ou des bouteilles d’eau de Brucourt…………..

Dans ce même ouvrage, Cabourg est qualifié de : Station marine.

Les résultats d’anciennes recherches minières, ont depuis longtemps laissés supposer, l’existence sous la couverture Jurassique du terroir Cabourgeais, d’un synclinal cambro-sylurien s’étendant perpendiculairement à la vallée basse de l’Orne, et plus précisément entre Caen et la mer. P. Bassompierre, suite à des sondages hydrogéologiques dans la vallée de l’Orne avait attiré l’attention.

Depuis 1956, des recherches accompagnées de prospections gravimétriques électriques et de sondages carottés effectués par la Société des Mines de Soumont permettent de reconnaître les assises cambro-siluriennes, et l’importance de la couche de minerai de fer. Une cartographie précise, dévoile sous la couverture Jurassique la présence de Pliensbachien allant au Bathonien supérieur ou Callovien suivant les lieux de sondages, d’une épaisseur de 10 à i60 mètres, constituant la pénéplaine posthercynienne, profondément altérées sur une vingtaine de mètres. Dans les gouttières formées, des traces de Trias.

Le petit village, poursuit son ascension vers la ville, que nous connaissons bien. 

Cette transformation est devenue irréversible.



Quand un « Petit lieu-dit habité » devient…………     une Station Balnéaire.


Nous tenons à renouveler, nos très vifs remerciements aux personnes des Archives départementales du Calvados, qui nous avec compétence, épaulé dans la réalisions de ce chapitre.

Dans le Dictionnaire Général de Géographie Universel Ancienne et Moderne de Ennery et Hirth, édité en 1839, nous découvrons p.645, à la rubrique : 

- Cabourg, village de France, Calvados, arrondissement - Caen, canton de Troarn, poste de Dives, 281 habitants.



















Plus qu'une mode, le bain de mer devient progressivement une nécessité - Document des Archives départementales du Calvados.


Nous avons pu suivre non seulement l’évolution, mais également la transformation de dunes sableuses, en une véritable ville moderne, un village essentiellement rural, en une prestigieuse station balnéaire.

Avec le Grand Hôtel, accolé au casino, constituant le point central adossé à la mer, le déploiement caractéristique en éventail de ses avenue, Cabourg, est une remarquable réussite d’urbanisme rationnel. 

Document des Archives départemetales du Calvados.


L’agglomération proprement dite se fera progressivement par la construction de résidences, et de villas typiques de la fin du XIXème siècle aux années précédents la «  Grande guerre ». 

Longtemps, la Mairie, ou plus exactement l’Hôtel de Ville, et l’église furent isolés, puis la l’Hôtel de la Poste vint les rejoindre.

L’avenue de la Mer, fut pendant plus d’une décennie, la rue de la Mer, qui n’était en réalité que l’ancienne rue de la Mare, s’étant elle-même substitué au chemin de la Mare : cette mare, citée dans de nombreux actes médiévaux. 

Elle fut le seul et unique abreuvoir d’eau douce pour tous les animaux du village de Cabourg pendant des siècles, et se situait approximativement aux environs très proches de l’actuel Mairie.

Après Beuzeval, elle était le dernier point d’eau douce où les chevaux de poste, et de voitures attelées pouvaient se désaltérer, en direction de Caen.


La « rue de la Mer », après avoir été longtemps la « rue de la Mare », un axe central Nord/Sud, dans l’agglomération de Cabourg.























Rue de la Mer, axe principale de la Ville de Cabourg - Document des Archives départementales du Calvados.




















Sur ce schéma directeur de l'urbanisation de la future Station balnéaire de Cabourg, on distingue très bien l'abreuvoir  dénommé " mare ", où devait s'élever l'Hotel de Ville de Cabourg - Document des Archives départementales du Calvados.
























Hotel de Ville de Cabourg, et l'Omnibus assurant la liaison  : Station des Tramways, l'Hotelde Ville, les Halles, le Grand Hotel, et retour - Document des Archives départementales du Calvados.


Évidemment dans les prochains chapitres nous allons détailler, et étudier ce processus, partie intégrante du «  Passé de Cabourg….donc de son Histoire ».

Autre sujet qui sera abordé : le 1er septembre 1860, vu les délibérations des Conseil d’Arrondissements de Caen, et de Pont L’Évêque ; vu la proposition du Préfet du Calvados ; vu la loi du 21 mai 1836 ; considérant que l’établissement d’une ligne de chemin de fer Argences - Dives  a pris un développement important, la route Argences - Caen est définitivement classée « Chemin de Grande Communication ». Elle sera renforcée, réaménagée en fonction des crédits alloués.


Dans les années 1850, c’est la ruée vers la grande mode des bains de mer. En 1853,  Henri Durand-Morimbau tombe sous le charme de cette remarquable plage de sable fin, accolée à des dunes romantiques.


à l’infini une immense plage ……...de sable fin,



Des photos.....des images........des souvenirs !























vieille ferme dans le marais, 


















Vieille maison dans une cour du Vieux Cabourg, vont bientôt côtoyer.......






















de rutilantes et cossues villas.


Une idée, évoluant vers un projet.


Le 22 août 1859, après avoir donné lecture des décrets 19 juillet et  6 août 1859, le Préfet du Calvados, s’adressant à l’Assemblée du Conseil Général du Calvados, présidé par Monsieur le marquis de Gaulaincourt, et du vice-Président Monsieur Paulmier, à la page 18 de son allocution, s’adressant à l’auditoire :

« Je ne puis quitter nos établissements maritimes du littoral, Messieurs, sans  signaler à tout votre 
« intérêts le mouvement thermal qui se développe sur toute la côte, depuis Honfleur jusqu’à Isigny. À 
«l’exemple de Trouville, une foule de bourgs et de villages se sont transformés, et les constructions 
« les plus élégantes s’élèvent à la place de misérables chaumières, où sur les dunes et grèves 
« parfaitement désertes, Villers, Beuzeval, Cabourg sont désormais des fondations dont la vogue est 
« assurée. Ils sont désormais visités par de nombreux baigneurs qui y apportent le mouvement et la 
« vie, l’aisance et le goût des améliorations. J’ai dû favoriser les efforts des fondateurs autant qu’il 
« m’a été possible de la faire ; je les ai encouragés en facilitant les concessions, en contribuant à la 
« réparation, à la confection de voies d’accès et de circulation, par ce que cette immigration sur nos 
« côtes profite à tous le pays, parce qu’elle donne une valeur plus grande aux propriétés, et qu’elle 
« accroît ainsi la richesse publique ».



















Plan Cadastral de Cabourg 1820/1850, on remarque le peu d'habitations dans la dunes cadastrées - Document des Archives départementales du Calvados.


Suite à la délibération du Conseil Municipal de Cabourg le 24 mars 1859, et à la demande de celui-ci, tendant à obtenir une réduction dans le chiffre du contingent assigné à la commune pour la contribution mobilière de 1859,

- vu l’avis de Monsieur le Directeur des Contributions Directes, le 11 juillet 1859,
- vu la délibération du Conseil d’Arrondissement de Caen le 20 juillet 1859,
- vue le Préfet du Calvados le 20 août 1859,

Attendu que de nombreuses constructions ont été édifiées à Cabourg ; que d’après l’art. 2 de la loi du 4 avril 1844, le contingent mobilier doit être augmenté proportionnellement, à la valeur locative des maisons nouvellement construites, à mesure que ces maisons seront imposées à la contribution foncière.

………….Considérant que les nombreuses augmentations survenues rapidement dans la communes de Cabourg ont eu pour résultat de faire élever le chiffre proportionnel des impôts, et que la réduction proposée………

Par ces motifs,

La demande formulée par la Commune de Cabourg est rejetée……….

Suite à la délibération du Conseil Municipal de Cabourg le 12 février 1860, par laquelle la Municipalité de Cabourg demande l’établissement d’un marché sur son territoire. Considérant que deux marchés par semaine existent déjà à Dives, que Dives est proche de Cabourg, que les Chambres consultatives d’agriculture de Caen et de Pont-L’Évêque, que les Conseils d’arrondissement de Caen et de Pont-L’Évêque, ont émis un avis défavorable ; la demande est rejetée.

Une nouvelle demande de Cabourg pour la création d’un marché est ajournée le 29 août 1861.

Le 28 août 1863, la décision de créer un bureau de distribution postal à Cabourg est prise ; ouvert provisoirement l’été.

Le 21 juillet 1864, se référant au rapport de Monsieur A. Harduin, Ingénieur, le Préfet du Calvados, constate que la vogue des plage du Calvados continue, et sur tout le littoral, les communes et les particuliers fondent des établissements pour l’exploitation des bains de mer à la lame. De nouvelles demandes de location de plages, pour l’établissement de concurrences aux bains existants, ont été adressés en 1863 de Cabourg.

La Municipalité de Cabourg en début 1966, provoque la formation des propriétaires riverains du littoral maritime, afin d’arrêter par des travaux d’ensemble, la corrosion  dont est menacée la terrasse dite de « l’Impératrice », et indirectement les constructions situées en arrière des dunes existantes.























Terrasse du Grand Hôtel, connue sous l'appellation de terrasse de " l'Impératrice " - Documents de s Archives départementales du Calvados.


Dans son Rapport à Monsieur Le Provost de Launay, préfet du Calvados, du 1er semestre 1866, Monsieur Malhéné, Directeur des Postes, du Calvados, souligne l’utilité, pour ne pas dire l’urgence de la création d’un Bureau de distribution postal permanent à Cabourg.


La terrible tempête de février 1869 a très fortement endommagée la « terrasse de l’Impératrice ». Le syndicat constitué pour la défense de cette partie du rivage Cabourgeais, n’a pu fonctionner faute d’entente entre les intéressés, et faute de ressources ; le directeur a donné sa démission.

Le propriétaire du Casino, et les propriétaires de la partie Ouest de la terrasse, se sont entendus pour exécuter les travaux de défense aux droits de leurs propriétés en réduisant la largeur de la terrasse de 8 mètres.

En 1870, le 12 juillet, Monsieur Blavier, Inspecteur des lignes télégraphiques, Monsieur Chartier de La Touche, directeur des Postes dans le Calvados, informe Monsieur Gimet, préfet du Calvados, que le bureau de Cabourg est desservis par des employés de l’Administration, et la conversion de ce bureau en plein exercice permanent. C’est le 11 août 1875, que le bureau des Postes de Cabourg est recensé dans les 11 bureaux d’État ; est en informe Monsieur Gimier, préfet du Calvados. C’est en août 1879, que dans son rapport annuel Monsieur Jamin Changeart, directeur des Postes et Télégraphes dans le département du Calvados, informe me préfet, que le bureau de Cabourg est désormais permanent.

En septembre 1872, les travaux d’élargissement entre le Vieux-Cabourg, également dénommé le « Bas Cabourg »  et l’église sont commencés, ils se poursuivront jusqu’en 1873.

La Municipalité de Cabourg reçoit du Conseil Général du Calvados le 26 avril 1876, une somme de 500 fr. pour la construction d’une école.

Dans le Procès verbal de séance du Conseil Général du Calvados du 24 août 1876, on remarque page 42 - 43 : « ….La Commission des bâtiments civils, présidée par Dans le Procès verbal de séance du Conseil Général du Calvados du 24 août 1876, on remarque page 42 - 43 :

« ….La Commission des bâtiments civils, présidée par Monsieur le Secrétaire général, et composée 
« de Messieurs les Ingénieurs des Ponts et Chaussées en résidence à Caen, de trois architectes et du 
« Chef de la division de l’administration communale remplissant les fonctions de secrétaire, a, 
« pendant l’année 1875 examiné 116 projets de travaux, dont la construction d’une Maison d’école à 
« Cabourg ».

L’ex-chemin n°61, c’est-à-dire notre route N.813, Caen-Cabourg-Dives-Deauville-Trouville- Honfleur, le 24 août 1877, anciennement empierrées et lassant à désirer, est refaite à neuf en largeur et en épaisseur.

Le 24 décembre 1877 est approuvé la classification du chemin n°6, de Caen à Honfleur par Trouville en «  grande communication - classe 2 », la construction de trottoirs et de caniveaux pavés à Cabourg. Pour se faire, il a été alloué à la Municipalité de Cabourg : 3.352 fr., contre 681 fr. pour Dives, 5.650 fr. pour Deauville.

Dans les prévisions de travaux réalisés à Cabourg, par le département du Calvados, sous l’égide du Conseil Général, il est question le 8 août 1878, de la construction de trottoirs avec pavage des caniveaux.

Le chemin n°61 - du pont de Ranville à Dives, par Sallenelles, Cabourg, soit 12,817 km., a été reconstruit à neuf entre Sallenelles et Cabourg. L’entrée de Cabourg a été planté d’une allée de peupliers.


.… de la notion de « feux », à une population urbaine !

Le « feu », du latin « focus » signifiant foyer - a été un terme fiscal, désignant une famille, et quelquefois les collatéraux, résidant au même endroit, dans la même maison «  la chaumine » ; devenue chaumière.

Dans le 14ème volume de la « Société des Sciences, arts et Belles-Lettres de Bayeux », édité en 1924. Page 75 - chapitre sur les « Les noms des rues de Bayeux », nous avons trouvé  pages 84 et suivantes :

« Le chemin de Bayeux à Longues et à la mer, est rattaché à la Grande Rue ( Carrefour du Goulet ),
« par les rues Alain Chartier, Cabourg, et d’Aprigny »;

« La rue Cabourg, autrefois - rue de Cabort, s’est nommée - rue de l’Unité pendant toute la 
« période révolutionnaire. Pluquet , dans Essai Historique, page 116, explique que Cabort/Cabourg, 
« signifie - bourg des Cadètes : tribus gauloises, réputée pour être belliqueuse, intelligente, ayant le 
« sens du civisme  ».

















Carte représentative de l'implantation des peuples gaulois entre l'estuaire de la Seine, et la base du Cotentin au XIVème siècle - Document de la Bibliothèque Nationale de France à Paris.

Mais il n’explique pas, le pourquoi de ce nom à cette rue.

Guillaume le Conquérant, en fondant l’abbaye bénédictine de Saint-Étienne, à Caen parmi les nombreuses libéralités qui lui prodiguait,  lui a donné Pont-de-Dives - Pons Divoe *68, comme nous l‘avons précédemment écrit.

Mais l’analyse de l’acte par lui-même nous éclaire :

- Cabourg, et les deux masures situées sur la rive droite, selon la paléographie du texte originel, devaient être dénommés indifféremment : Pont de Dives, très exactement comme ont dit : Pont l’Évêque, Pont Audemer....

Le premier était un fief, ses colons et vavasseurs qui y résidaient, ….conditionnarii seu liberi homines…., mais également et surtout les droits et coutumes ordinaires qui dérivaient de la propriété du rivage maritime *69.

Il est évident, que les deux masures citées dans un acte en bas-latin du XIème siècle de l‘abbaye de Troarn, n’impliquaient pas obligatoirement un fief. Elles devaient-être une sorte d’ oratoire, remplaçant une chapelle consacrée.

Semble-t-il peut-être même un pied à terre pour les religieux venant officier à Dives, et à Cabourg.

Cela a vraisemblablement évolué en un hébergement avant d’embarquer sur un navire pour l’Angleterre. Il ne faut pas oublier que presque toutes les abbayes normandes avaient Outre-Manche, des maisons sœurs dépendantes.




*68 - Le nom de Cabourg  précisé dans la Charte de 1073, elle-même insérée dans le Cartulaire, est dénommé «  Pontem Divoe » ; la Charte d’Odon - 1068, évêque de Bayeux : « Burgo Divoe cum antiqua capella usque ad Pontellum… » .
*69 - La Charte de 1073, vidimée en 1273 par Philippe le Hardi, et en 1468, par Louis XI ( Archives du Calvados - Cartulaire Normand n°826 ).
Richard Cœur de Lion, confirma cette donation, en ce qui concerne Dives, qui se situait à plus d’une demie lieue dudit pont ; par une Charte en 1191*70 .

Dans ce document, Richard reconnaissait que l’abbaye avait la complète propriété du port avec toutes ses coutumes et libertés, et le varech de mer. Qu‘elle avait le droit de percevoir une taxe sur les marchandises chargées sur les navires qui entraient et sortaient de la rivière. Que ce droit, ainsi que ceux du varech et de la pêche, s’étendaient depuis le pont jusqu’à la pierre que l’abbaye avait fait placer sur la rive gauche devant la chapelle, de Saint-Michel de Cabourg.

Dans cette dernière paroisse, outre la pêche, et les droits d’usage dans les marais de Cabourg, il y avait la chasse aux oiseaux de mer. Sur un plan informe, en très mauvais état, aux Archives départementales du Calvados, il est possible de voir et de compter treize mares à gibier sur la côte au XIIIème siècle.

La coutume sur le poisson produit de la pêche à Cabourg, donnait un revenu considérable, si l’on en juge par la transaction du 29 avril 1501 *71.

D’après un arrêt de l’Échiquier de Pâques rendu à Falaise en 1217, l’abbaye « …..avait la seisine des craspois qui fu à Caborc……*72.

Quant au droit d’ancrage et de terrage des navires, il était d’un sou par tonneau entrant et sortant du port à Cabourg*73.

En mars 1877, des violents coups de mer ont détruit sur une longueur de 200 m., la charpente de la digue à l’ouest du casino. Le Casino lui-même et ses abords immédiats n’ont subi aucun dommage.

La généralisation des bains de mer, a contraint la Municipalité à effectuer des travaux de protection de première urgence.

Cabourg, suite à la demande d’audience de Devaux, le 8 mai 1892 ; a été distraite le 12 mai 1792 - t.XLIII, page 296, du district de Pont-L’Evêque, et réunie au district de Caen ( Archives Parlementaires de 1787 à 1860 ).

Armes de Cabourg, selon Joseph Denais- officier d’Académie.

- « de sable à la bande d’argent chargée de trois besans de gueules »

- en termes d’héraldique : d’or et d’argent se passent de commendataires ; sable est noir, et gueule désigne la couleur rouge.

Un sceau existe aux Archives Nationales de Paris.

Établissement d’une école de filles le 21 avril 1879, montant de la dépense : 28.875 fr. Le 27 septembre 1926, Monsieur Charles Bertrand, créateur de Cabourg, maire depuis 30 ans, a été fait chevalier de la Légion d’Honneur.

Jean-Louis, Xavier, et Marie Julie, Aurore, publié le 16 janvier 1853 ; le 23 janvier 1853, entre Tancrède Antoine, Jean-Louis, et Baley Marie , Eugénie, publié le 16 janvier 1853.

Dans le Registre des décès de l‘année 1853, le Maire de Cabourg a inscrit,

*70 - Charte de Richard en 1191 : Portum Divoe.
*71 - Inventaire des Chartes de 1672 - registre in-f° H. IV.
*72 - Etabl. et cout., publié par M. Marnier, p.132.
*73 - Enquête faite par les juges de l’Amirauté de Dives, le 10 juin 1665.
        Sentence de l’Intendant de Caen le 8 août 1736.
- le 12 mars 1853, Cleret Jean Charles, né et domicilié à Cabourg, âgé de de soixante huit ans, propriétaire-pêcheur, veuf de Marie-Catherine Renoux, est mort en sa maison ; le 1er avril 1853, Sevreste Noël, Marin, Jacques, veuf de Marie, Jeanne Duchemin, profession de retraité des Douanes, né le 11 mai 1775, est mort ensa maison ;  le 3 juin 1853, le décès de Céron Pierre, Paul, né à Cabourg, âgé de quarante huit ans, cultivateur, mort en sa maison ; le 27 octobre 1853, Duvallon Charles Eugène, âgé de vingt jours, fils d’une femme inconnue, est décédé en la maison de Charles Jacqueline, en présence de Le Trouleur Pierre, Louis, Garde Champêtre, domicilié à Cabourg et de Morel Thomas, profession d’instituteur, domicilié à Cabourg, le Maire Miocque Parfait s’est déplacé et  s’est rendu sur place pour rédiger l’acte .

Dans la liste du Jury d’expropriation pour l’année 1869/1870, dressé par le Conseil Général, dans le canton de Troarn nous remarquons en date du 26 août 1869, Monsieur Legentil, Maire de Cabourg.

Monsieur Gimet, Préfet du Calvados, annonce à l’assemblée du Conseil Général du Calvados, dans son rapport à la session ordinaire de 1870 :

« Une société, représentée par des hommes forts compétents, s’est fondée cette  année, dans le but 
« d’établir à Cabourg, sur la limite de la vallée d’Auge, centre d’un élevage considérable, des 
« courses montées et attelées.
« Constituée avec ses propres ressources, la société qui a pourvu, seule, pour 1870, à la dépense de 
« l’exhibition du mois d’août, expose, dans une pétition que j’ai l’honneur de mettre sous vos yeux, 
« la raison d’être de la création d’un champ de courses à Cabourg spécialement affecté au cheval de 
« demi-sang, auquel, selon elle, on fait une part trop restreinte sur les hippodromes du département 
« elle demande au Conseil Général de bien vouloir la comprendre dans les subventions qu’il affecte à 
« titre d’encouragement, à l’industrie chevaline.
« Je vous prie Messieurs, d’examiner avec intérêt la pétition de Messieurs le Comte de Boisguilbert, 
« Hervieu, et CH. Meyer, interprètes des vœux de la nouvelle société.

Dans sa session du 15 avril 1872, le Conseil Général du Calvados ajourne la demande  de la Société des courses de Cabourg, présentée par Monsieur Desloges, rapporteur. Un document du Ministère de l’Intérieur, sur la situation financière des communes de France, nous dévoile :

- en 1884, «  Cabourg avait 1014 habitants ; la superficie de son territoire communal était de 576 hectares ; les revenus annuels - 7.365 ; la valeur du centime 211,58.

Novembre 1887, création de la Société des Sapeurs Pompiers de Cabourg, qui comptait 209 membres honoraires et 24 membres participants, disposant de 27.341 fr. de fonds libres en caisse. La Société garantissait la maladie et le décès.
En 1933, cette Société avait 219 membres honoraires, 25 membres participants et 26.302 fr. en caisse.

Par décision du Conseil Général du Calvados, le 27 septembre 1926, Monsieur Charles Bertrand, a été fait chevalier de la légion d’honneur, au titre de créateur et Maire de Cabourg depuis 30 ans.

Le Conseil Municipal de Cabourg a décidé le 27 juillet 1927 de contribuer pour 25.000 fr. aux travaux de remise en état de l’église et du clocher, évalués à 209.455 fr.


Au mois de décembre 1931, a commencé la réfection systématique du G.C.34 - Caen-Honfleur, par Cabourg-Dives. Une par de la traversée de Cabourg et de Dives ont été rechargées en tarmac. Une grande partie du tronçon Caen - Cabourg est en cours d’élargissement à 6 m. et de redressement.


Gros temps à Cabourg,

























Collection privée.


Le passé de Cabourg, est son potentiel historique, marqué par,

- des dates,- des noms, - des images, que nous présentons.

1853/1854, deux hommes d’affaires Parisiens, sont émerveillés devant l’exceptionnelle beauté de l’immense plage de sable fin. Achille Colin, directeur du Théâtre de la Porte Saint-Martin, et Henri Durand-Morimbeau, avocat, envisage exploiter ce site exceptionnelle. 

Ils créent une Société Thermale d’exploitation qui achète progressivement les dunes. Dans les années 1850, c’est la ruée vers la grande mode des bains de mer. En 1853,  Henri Durand-Morimbau tombe sous le charme de cette remarquable plage de sable fin, accolée à des dunes romantiques. 

C’en été fait, l’année suivante Cabourg, venait au monde sous l’instigation de  Robinet, l’architecte parisien. Conjointement, ils confient à Paul Leroux, jeune architecte parisien, la création d’une future citée balnéaire sous le nom de «  Cabourg-les-Bains ».

Dans le Dictionnaire Général de Géographie Universel Ancienne et Moderne de Ennery et Hirth, édité en 1839, nous découvrons p.645, à la rubrique : 

- Cabourg, village de France, Calvados, arrondissement - Caen, canton de Troarn, poste de Dives, 281 habitants.

Avec la mise en place de l’éventail des avenues de ce qui se dessine déjà comme l’agglomération Cabourgeaise, et la construction de nombreuses propriétés, comme nous venons de l’écrire. 

1854, construction d’un casino en bois, et sa mise en service. C’est en 1855 que  Cabourg-les-Bains est inauguré.
























Plan projet de Cabourg en 1851 - Document des Archives départementales du Calvados.




















Projet en cours de réalisatin dans les années 1860 - Document des Archives départementales du Calvados.
























De nos jours la Ville de Cabourg - Docment I.G.N.
























Cabourg, actuellement vue satellitaire - Document Google eath.



….tout un processus……


toute une infrastructure s’implante. Le 1er septembre 1860, vu les délibérations des Conseils d’Arrondissement de Caen et Pont-L’Évêque ; vu la proposition du Préfet ; vu la loi du 21 mai 1836 ; considérant que l’établissement d’une ligne de chemin de fer, Argences - Dives a pris un développement important, la route de Dives-Cabourg - Argences est classée « chemin de Grande Communication ».

Elle sera très rapidement renforcée, réaménagée.

Dans le Registre des décès de l‘année 1853, le Maire de Cabourg a inscrit,

- le 27 octobre 1853, Duvallon Charles Eugène, âgé de vingt jours, fils d’une femme inconnue, est décédé en la maison de Charles Jacqueline, en présence de Le Trouleur Pierre, Louis, Garde Champêtre, domicilié à Cabourg et de Morel Thomas, profession d’instituteur, domicilié à Cabourg, le Maire Miocque Parfait s’est déplacé et  s’est rendu sur place pour rédiger l’acte .


- les bans des mariages ont été publiés le 16 janvier 1853 pour Jean-Louis, Xavier, et Marie Julie, Aurore ; et Trancrède  Jean-Louis et Baley Eugénie ; le 23 janvier 1853 pour Tancrède Antoine, et Baley Marie.

Le propriétaire du Casino, et les propriétaires de la partie Ouest de la terrasse, se sont entendus pour exécuter les travaux de défense aux droits de leurs propriétés en réduisant la largeur de la terrasse de 8 mètres.

Dans les prévisions de travaux réalisés à Cabourg, par le département du Calvados, sous l’égide du Conseil Général, il est question le 8 août 1878, de la construction de trottoirs avec pavage des caniveaux. Le chemin n°61 - du pont de Ranville à Dives, par Sallenelles, Cabourg, soit 12,817 km., a été reconstruit à neuf entre Sallenelles et Cabourg. L’entrée de Cabourg a été planté d’une allée de peupliers.

En mars 1877, des violents coups de mer ont détruit sur une longueur de 200 m., la charpente de la digue à l’ouest du casino. Le Casino lui-même et ses abords immédiats n’ont subi aucun dommage.

La généralisation des bains de mer, a contraint la Municipalité à effectuer des travaux de protection de première urgence.

Cabourg, suite à la demande d’audience de Devaux, et au rapport qui s’ensuivit le 8 mai 1892 nous apprenons que cette localité: a été distraite le 12 mai 1792 - t.XLIII, page 296, du district de Pont-L’Evêque, et réunie au district de Caen ( Archives Parlementaires de 1787 à 1860 ).

Les Armes de Cabourg, selon Joseph Denais- officier d’Académie.
« de sable à la bande d’argent chargée de trois besans de gueules »

- en termes d’héraldique : d’or et d’argent se passent de commendataires ; sable est noir, et gueule désigne la couleur rouge.

Un sceau existe aux Archives Nationales de Paris
Établissement d’une école de filles le 21 avril 1879, montant de la dépense : 28.875 fr. Le 27 septembre 1926, Monsieur Charles Bertrand, créateur de Cabourg, maire depuis 30 ans, a été fait chevalier de la Légion d’Honneur.


L’éveil démographique, les difficultés d’évaluer la population avant le XIXème siècle.


Après les Registres, les Tables Décennales de la période révolutionnaire.


Le tout premier recensement officiel de la population, de ce qui s’appelait alors le village de Cabourg, remonte à l’an XII du calendrier républicain ( correspond aux années 1803-1804 : a commencé le 24 septembre 1803 et s’est terminé le 22 septembre 1804 du calendrier Grégorien ). Nous allons donc étudier, travailler et nous référer à ces Tables, éléments particulièrement fiable.

Dans la Table Décennale de la commune de Cabourg, on trouve dans les naissances enregistrées à la date 3 Brumaire an onze,

Page 1
 Nom  -  prénom  - date de l’acte,
- André, Luce, Constance - le 14 février 1793,
- André François, Thomas - le 29 brumaire an 4,
- Auvray Victoire , Hélène, Léonore - le 9 fructidor an 4,
- Blochon Laurent Charles - le 13 nivôse an 3,
- Blochon Magdelaine, Catherine, Désirée - le 8 germinal an 4,
- Blochon Thérèse, Joséphine - le 10 frimaire an 8,
- Blochon Marie, Madeleine - le 23 brumaire an 9,
- Blochon Marie, Catherine, Léonore, Cécile - le 4 nivôse an 9,
- Cleret Marie, Françoise, Rosalie - le 8 frimaire an 6,
- Cleret Marie, Catherine, Victoire, Cécile - le 4 nivôse an 9,


Page 1 du Ier Registre des Tables décennales de Cabourg du 3 brumaire an 11 ou 25 octobre 1802
destinée au baptêmes - Document des Archives départementales du Calvados.


Page 2
- Cléret Marie, Françoise, Rosalie - le 8 frimaire an 6,
- Cléret Marie, Catherine, Victoire, Cécile - le 20 ventôse an 7,
- Doland Marie, Marguerite, Henriette - le 23 janvier 1793,
- Doland Guillaume, et Jean-Jacques  ( jumeaux ) - le 24 vendémiaire an 3,
- Doland Roze - le 4 floréal an 4,
- Déterville Françoise, Madeleine - le 8 avril 1793,
- Déterville François, Arsène - le 26 pluviôse an 3,
- Déterville Marie, Rosalie, Adélaïde - le 4ème jour complémentaire à l’an 9,
- Déterville Jean, Baptiste - le 12 floréal an 4,
- Duprey Marie, Catherine, et Arsène ( jumeaux ) - le 28 pluviôse an 6,
- Faucon Marie, Marthe - le 6 vendémiaire an 4,
- Faucon Anne, Victoire - le 17 ventôse an 8,
- Ferey Antoine - le 17 janvier 1793,
- Ferey Charles, Pierre - le 13 vendémiaire an 3,
- Ferey Luce, Henriette, Virginie - le 24 prairial an 4,
- Ferey Jean, Philippe - le 10 nivôse an 4,
- Ferey Catherine - le 2 germinal an 4,
- Ferey François, Auguste - le 7 prairial an 7,
- Ferey Julie, Madeleine - le 4 prairial an 7,
- Fonques Jean, Louis - le 23 nivôse an 8,


Page 3,
- Geffroy Marie, Anne, Léonore - le 1 nivôse 1793,
- Geffroy Philippe Bernard - le 4 nivôse an3,
- Laperelle Anne, Charlotte - le 16 vendémiaire an 3,
- Laperelle Suzanne, Françoise - le 10 brumaire an 4,
- Laperelle Pierre, Thomas, Jean, François - le 19 vendémiaire an 6,
- Laperelle Jean, Jacques - le 14 ventôse an 7,
- Laperelle Jean, Charles, Julien - le 13 floréal an 7,
- Laperelle François, Michel, Léonard - le 3ème jour complémentaire an 9,
- Lesieur Roze, Victoire - le 13 mars 1793,
- Lesieur Pierre, Richard - le 29 mai 1793,
- Lecorneur Roze, Constance, Chérie, Aimée - le 24 juillet 1793,
- Lecorneur Marie, Désirée - le 4ème jour complémentaire de l’an 3,
- Levieux Jean, Louis - le 4 pluviôse an 4,
- Lecorneur Marie, Julie, Véronique - le 27 pluviôse an 7,
- Levieux Marie, Madeleine, Félicité - le 11 ventôse an 7,
- Levieux Thomas, François - le 2 frimaire an 9,
- Lechartier Marie, Anne, Thérèze, Authuse - le 7 thermidor an 10,
- Levieux Julie, Louize, Joséphine - le  24 fructidor an 10,
- Mariette Marie, Marguerite, Madelaine - le 8 avril 1793,

Page 4
- Mariette Jacques - le 10 mai 1793,
- Mariette Jean, Jacques - le 8 pluviôse an 3,
- Mariette Nicolas, Charles, Antoine - le 21 brumaire an 4,
- Mariette Marie, Anne - le 1 fructidor an 6,
- Mariette Richard, Elie, Amand - le 23 pluviôse an 7,
- Marie Françoise, Agathe - le 10 août 1793,
- …….?….Marie, Catherine, Louize - le 11 ventôse an 3 ( mention père inconnu ),
- Marie Etienne, Virgile - le 13 prairial an 10,
- Marie François, Charles, Parfait - le 12 thermidor an 10,
- Mariette Marie, Adélaïde, Victoire -le 21 pluviôse an 10,
- Mauger Antoine - le 14 juillet 1793,
- Mauger Jacques, Pierre, Jullien - le 12 nivôse an 3,
- Mauger Jeanne, Désirée - le 21 vendémiaire an 8,
- Miocque Léonore - le 10 février 1793,
- Miocque Pierre, Parfait - le 4 frimaire an 3,
- Miocque Madeleine, Sophie - le 16 nivôse an 4,
- Miocque Marie, Madeleine, Victoire, Henriette - le 29 frimaire an 56,
- Miocque Louize, Cécile - le 30 germinal an 7,
- Moriset Pierre, Jean, François - le 22 vendémiaire an 8,
- Nigot Anne, Catherine - le 6 frimaire an 6,

Page 5
- Othon Jean, Charles - le 22 nivôse an 4,
- Othon Anne, Madeleine - le 26 germinal an 7,
- Riquier Jean, Louis - le 14 prairial an 7,
- Tardif Marie - le 6 floréal an 4,
- Tardif Anne, Henriette - le 9 brumaire an 6,
- Tardif François, Charles - le 24 vendémiaire an 9,
- Tardif François, Jacques - le  18 germinal an 10,
- Trouville Anne, Victoire, Leucadie - le 22 mai 1793,
- Trouville Jean, Baptiste - le 12 pluviôse an 2,
- Trouville Marie, Anne, Catherine, Véronique - le 14 floréal an 10.

Nous avons répertorié ainsi,

Naissance - an II = 1 garçon ; 2 filles - an III = 2 garçons ; 2 filles - an IV =
An VI = 1 filles - an VII = 1 fille - an X = 2 garçons ; 2 filles.

Il y a des noms qui semblent spécifique à Cabourg, ou tout au moins stable pour le terroir. Nous avons relevé,

- page 1 de ce Registre : 2 - André ; 6 Blochon,
- page 2/3 : 2 - Geoffroy ; 7 - Laperelle ; 2 - Lesieur ; 3 Lecornneur ; 3 - Levieux ; 8 Mariette ; 4 - Marie ; 4 - Mauger ; 6 - Micoque ; 2 - Othon,
- page 4 : 6 - Tardif ; 3 - Trouville.

Dans le Registre des mariages, nous découvrons des noms en rapport, avec ce qui précède,


Page 6
- Nigot Anne, Catherine - le 6 frimaire an 6,

Page 5
- Othon Jean, Charles - le 22 nivôse an 4,
- Othon Anne, Madeleine - le 26 germinal an 7,
- Riquier Jean, Louis - le 14 prairial an 7,
- Tardif Marie - le 6 floréal an 4,
- Tardif Anne, Henriette - le 9 brumaire an 6,
- Tardif François, Charles - le 24 vendémiaire an 9,
- Tardif François, Jacques - le  18 germinal an 10,
- Trouville Anne, Victoire, Leucadie - le 22 mai 1793,
- Trouville Jean, Baptiste - le 12 pluviôse an 2,
- Trouville Marie, Anne, Catherine, Véronique - le 14 floréal an 10.

Nous avons répertorié ainsi,

Naissance - an II = 1 garçon ; 2 filles - an III = 2 garçons ; 2 filles - an IV =
An VI = 1 filles - an VII = 1 fille - an X = 2 garçons ; 2 filles.

Il y a des noms qui semblent spécifique à Cabourg, ou tout au moins stable pour le terroir. Nous avons relevé,

- page 1 de ce Registre : 2 - André ; 6 Blochon,
- page 2/3 : 2 - Geoffroy ; 7 - Laperelle ; 2 - Lesieur ; 3 Lecornneur ; 3 - Levieux ; 8 Mariette ; 4 - Marie ; 4 - Mauger ; 6 - Micoque ; 2 - Othon,
- page 4 : 6 - Tardif ; 3 - Trouville.

Dans le Registre des mariages, nous découvrons des noms en rapport, avec ce qui précède,

Page 6

- Auvray Jean-Baptiste, Gilles, forgeron à Cabourg épouse, Lefévre Catherine, fileuse à Cabourg ( ce qui laisse supposer que le père cultivait du chanvre ou du lin ), le 26 messidor an 4,
- Blochon Charles, cultivateur-éleveur à Cabourg épouse, Bougon Catherine,  fille de cultivateur, dentellière à Cabourg le 19 frimaire an 3 - mardi 9 mars 1794.
- Blochon Louis, cultivateur-éleveur à Cabourg épouse, Loriot Marie Madeleine, cultivatrice ( fille ) à Cabourg, le 3 ventôse an 3 - samedi 21 février 1795.
- Cleret Charles, cultivateur-pêcheur à Cabourg, épouse Renault Catherine de Varaville, le 16 floréal an 4 - jeudi 5 mai 1796.
- Duprey Jacques, Philippe, journalier à Cabourg, épouse Vincent Madeleine de Dives, le 30 nivôse an 6 - vendredi 19 janvier 1798.
- Feral Nicolas, de Dives, épouse Veulys Marguerite,  cultivatrice à Cabourg, le 2 thermidor an 4 - mercredi 20 juillet 1796
- Ferey Jean-Pierre, pêcheur à Cabourg, épouse Veulys Madeleine, cultivatrice à Cabourg, le 9 messidor an 4 - lundi 27 juin 1796.
- Balbucq Pierre, laboureur à Cabourg, épouse Veulys Marie, Anne, cultivatrice à Cabourg, le 29 ventôse an 6 - lundi 19 mars 1798.

Page 7
- Laperelle Pierre, épouse Latour Françoise, Suzanne, le 23 ventôse an 3
- Lesieur Jacques, épouse Françoise Anne, Marguerite, le 17 messidor an 4,
- Levieux Louis, épouse Thonin Madeleine, le 4ème jour complémentaire de l’an 2,
- Mauger Jean, épouse Lecorneur Marie, le 6 ventôse an 2,
- Mauger Jacques, Antoine, épouse Jacqueline Anne, Madeleine, le 29 thermidor an 10,
- Mariette François, Jacques, épouse Haran Madeleine, le 4ème jour complémentaire de l’an 10,
- Nigot Jean, Jacques, épouse Foucher Anne, le 9 ventôse an 4,
- Riquier Jean, épouse Foucher Marguerite, le 28 fructidor an 3,
-Tardif François, Charles, épouse Dafresville Françoise, le 29 vendémiaire an 4.

et répertorié les décès /inhumations.,

Page 8
- Alleaume  Marie, Anne, le 29 frimaire an 4,
- Angot Françoise, le 2 pluviôse an 4,
- Angot Pauline, le 28 floréal an 8,
- Auvray Marie, le 6 novembre 1793,
- Auvray Victoire, Hélène, Léonore, le 28 thermidor an 8,
- Barbot Jean, le 22 vendémiaire an 10,
- Blochon Thérèse, Joséphine, le 14 nivôse an8,
- Blochon Madeleine, le 29 brumaire an 9.

Page 9
- Boutté Marie, Pierre, le 3 vendémiaire an7,
- Cleret Charles, le 18 messidor an 4,
- Cleret Jacques, le 18 messidor an 4,
- Cléret Marie, Catherine, Victoire , Cécile, le 2 vendémiaire an 9,
- Déterville Etienne, le 18 floréal an 4,
- Déterville Jean-Baptiste, le 9 thermidor an 7,
- Déterville Victor, Jean, le 9 thermidor an 7,
- Dolan Henriette, le 24 fructidor an 2,
- Dolan Nicolas, le 17 pluviôse an 9,
- Duchemin Marie, Marguerite, le 21 nivôse an 7,
- Duchemin Roze, Adelaïde, le 24 ventôse an 7,
- Dumaine Marie, Madeleine, le 23 frimaire an 4,
- Duquesney Marie, Anne, le 16 prairial an 2,
- Ferey Charles, Victor, le 13 octobre 1792,
- Ferey François, Auguste, le 8 vendémiaire an 9,
- Geoffroy Marie, Anne, Léonore, le 4 nivôse an 2,
- Giret François, le 22 pluviôse an 4,
- Hablicq Anne, le 8 pluviôse an 3,
- Jourdain Jacques, le 2 fructidor an 4,
- Laguay Marguerite, le 1er septembre 1793.

Page 10
- Laguay Marie, le 16 nivôse an 3,
- Laguay Jean, le 28 nivôse an 3,
- Laperelle Henriette, Julie, le 2  brumaire an 10,
- Ledanois François, le 19 juin 1793,
- Leroy Catherine, le 26 avril 1793,
- Lecorneur Constance, Chérie, Aimée, le 3 septembre 1793,
- Lesieur Roze, Victoire, le 17 brumaire an 3,
- Lesieur Pierre, le 26 pluviôse an 3,
- Lecorneur Marie, le 14 frimaire an 4,
- Lecorneur François, le 11 thermidor an 10,
- Lecorneur, Julie, Madeleine, Véronique, le 19 frimaire an 10,
- Letourneur Victor, le 23 prairial an 10,
- Lepecq Jacques, Honoré, Marin, le 28 thermidor an 6,
- Lefebvre Pierre, le 17 messidor an 7,
- Lecerf Jean, Louis, le 23 messidor an 7,
- Lesieur Jacques, le 24 frimaire an9,
- Mariette Jacques, le 24 septembre 1793,
- Marie Françoise, Agathe, le 27 septembre 1793,
- Mauger Catherine, le 27 frimaire an 2,
- Mariette Françoise, le 1 pluviôse an 2

Page 11
- Mouget Guillaume, le 12 pluviôse an 3,
- Miocque Charles, Pierre, le 12 ventôse an 7,
- Marie Madeleine, le 18 messidor an 7,
- Morel Marie, Anne, le 13 fructidor an 7,
- Mauger Marie, le 19 pluviôse an 9,
- Miocque Adélaïde, le 10 prairial an 9,
- Miocque Henriette, le 14 prairial an 9,
- Miocque Sophie, le 24 prairial an9,
- Miocque Cécile, le 28 prairial an 9,
- Othon Jean, François, le 14 frimaire an8,
- Othon Jean, le 24 germinal an 9,
- Paysant Françoise, le 28 fructidor an 4,
- Roger Catherine, le 8 nivôse an 4,
- Tardif Victor, le 29 nivôse an 3,
- Tardif Jean, Jacques, le 18 messidor an 4,
- Troussebourg Marie, Jeanne, le 22 septembre 1792,
- Trouville Jean, Baptiste, le 22 floréal an 2
- Thonin Pierre, le 22 prairial an7,
- Thouzé Pierre,  le 16 fructidor an 8,
- Veulps Pierre, le 19 pluviôse an 2,

Page 12,
- Villiére Victoire, le 27 messidor an 2,
- Villiére François, Claude, le 28 fructidor an 2,
- Villiére Marie, Perrine, le 29 thermidor an 7,
- Viged Geneviève, le 17 germinal an 9.

La lecture de ces Tables Décennales conduit nécessairement à une analyse,

Nous avons :

en amont deux décès,

- Blochon Thérèse, Joséphine, le 14 nivôse an 8 - samedi 4 janvier 1800 ; mère de Blochon Louis, proriétaire- herbagère, ancienne dentellière.

- Blochon Madeleine, le 29 brumaire an 9 - jeudi 20 novembre 1800 ; mère de Blochon Charles, épouse Blochon Huillaume, Charles, propriétaire- herbager à Cabourg.

et deux mariages, dans la famille Blochon, qui comptait à cette époque cinq individus de  sexe masculin portant ce patronyme.

- Blochon Charles, cultivateur-éleveur à Cabourg épouse, Bougon Catherine,  fille de cultivateur, dentellière à Cabourg le 19 frimaire an 3 - mardi 9 décembre 1794.

- Blochon Louis, cultivateur-éleveur à Cabourg épouse, Loriot Marie Madeleine, cultivatrice ( fille ) à Cabourg, le 3 ventôse an 3 - samedi 21 février 1795.

en aval, issu de semble-t-il de ces deux unions,

- Blochon Laurent Charles né le 13 nivôse an 3 - vendredi 2 janvier 1795
- Blochon Madeleine, Catherine, Désirée née le 8 germinal an 4 - lundi 28 mars 1796
- Blochon Thérèse, Joséphine née le 10 frimaire an 8, - dimanche 1er décembre 1799
- Blochon Marie, Madeleine née le 23 brumaire an 9, - jeudi 14 novembre 1799
- Blochon Marie, Catherine, Léonore, Cécile née le 4 nivôse an 9 - jeudi 25 décembre 1800.

L’examen des Procès verbaux du Conseil Municipal de Cabourg de 1832 à 1845, dévoile les signatures au bas de ce documents des signatures de Blochon Laurent, père, de Cléret, Lapérelle, Marie, Mariette, Miocque, Tardif qui apparaissement comme des familles ayant leur souche à Cabourg.

Nous apprenons par ces délibérations, que la famille Blochon était propriétaire de « mares à gibiers », communément dénommées «  Gabions » ; qu’elle possédait également le «  chemin des dunes », qui devait ultérieurement devenir la « route du Home - Franceville ».

Les noms de :

- Veuve Blochon Jacques,
- Blochon Laurent, père,
- Blochon Laurent, fils,
- Veuve Blochon Louis, sont à cet effet cités dans un 9 février 1838.



Compte rendu des sessions du Conseil Municipale de Cabourg.
- page de gauche : séance du 29 janvier 1832, avec toutes les paraphes des Conseillers présents,
- page de droite : séance du 18 mai 1832 - Document des Archives départementales du Calvados.


Dans une liasse, de feuilles éparses datées de 1816 à 1834, nous avons un aperçu de la physionomie démographique du Cabourg de l’époque :

Un gardien de la Capitainerie de Cabourg, en 1816,

- Foucherie Nicolas, 36 ans, né à Varaville, époux de Fortin Qmarguerite, 30 ans, née à Cabourg.

1825, les limites du territoire communal de Cabourg sont définitivement fixées.


























2ème page du Procès Verbal fixant les limites du territoire communal de Cabourg, daté du 10 septembre 1820 - Document des Archives départementales du Calvados.

Page 3 - art. 1er : limite avec la Mer ; art. 2 : limite avec Dives ; art. 3 : limite avec Varaville - Document des Archives départementales du Calvados.

Années 1821 à 1830,

- Geoffroy Philippe, 45 ans, né à Cabourg, époux de Delande Adélaïde, 33 ans, née à Trouville, 1 enfant,
- Levieux Louis, 43 ans, né à Cabourg, veuf, 1 fille 18 ans, née à Cabourg et habitant chez son père à Cabourg, dentellière,
- Villière François, 48 ans, né et résidant à Cabourg, époux de Forbay Marie-Année, 47 ans née à Cabourg, 
- Déterville François, 48 ans, né et résidant à Cabourg, forgeron, époux de Forbay Marie-Anne, 45 ans, née à Cabourg, filleuse, 3 enfants,
- Déterville Marie, veuve Levieux, 46 ans, née et habitant Cabourg, 1 fils de 14 ans Levieux Armand, et 2 filles Levieux Sophie, 12 ans, et Levieux Cécile 11 ans.
Professions exercées : herbagers. 

schéma de l’embouchure de la Dives, et des limites définies…


Documents des Archives départementales du Calvados.


Activités qui en découlent : gardiens d’herbages.

- Aubray Baptiste, Gilles, 34 ans, époux de Trouville Marie, 26 ans, dentellière, 3 enfants,
- Filler Jean, Baptiste, 39 ans, né à Dives, habitant Cabourg, époux de Faucon Anne, Marie, 27 ans, dentellière, 2 enfants,
- Jouanne Pierre, 38 ans, né et habitant Cabourg, célibataire,



















Pades du Registre paroissial de Saint Michel de Cabourg de 1717 - Documents des Archives départementales du Calvados.

Année 1834.

Deux couvreurs en « chaumes des marais », qui semble être une spécialité :

- Lappierelle Pierre, 41 ans, né à Varaville, résidant à Cabourg, époux de Latour Suzanne, 36 ans, née à Villers-sur-Mer, dentellière, 2 enfants de moins de douze ans.

- son frère, Lappierelle Charles, 38 ans, né à Cabourg, époux de Blochon Adéle, 36 ans, née à Cabourg, 
en amont nous trouvons, Blochon Adèle, fille de Blochon Charles et de Bougon Catherine.

De 1832 à juin 1851, les 161 documents que nous avons pu compulser sont souvent écrits avec une encre qui a considérablement pâlie, de ce fait pratiquement illisible, la tenue générale est mauvaise, l’écriture grasse, quelquefois fantaisiste, et ponctuée de tâches et de ratures. La lecture, et la transcription ont été tout particulièrement difficile.

Le 25 février 1832, Monsieur Cleret, maire de Cabourg, et l’adjoint prêtent le serment de fidélité au Roi des Français, obéissance à la Charte Constitutionnelle, et aux lois du royaume.
Signatures et paraphes.

Le 22 juillet de cette même année, après vote à l’unanimité, une somme de 32 fr. est prélevée sur les fonds disponibles pour l’habillement de la Garde Nationale.

Lors de la session du Conseil Municipal du 3 mai 1833, ont été élus deux Commissaires, chargés de la classification des maisons.

Examinant le Procès verbal de la séance du Conseil Municipal de Cabourg on constate que les dépenses inscrites au budget sont de,

- reliquat de 1831.……. 717,74 fr.
- exercice 1832.………..3018,37 fr.
soit un total de          3736,11 fr.

Un P.V. du Conseil Municipal de Cabourg, daté du 19 janvier 1834,  nous apprend que Dives compte 589 habitants et Cabourg 279. Ce même Conseil décide le 9 janvier 1838, la transformation du chemin en route de Varaville. Le 19 janvier 1846, à l’ouverture de la séance ce Conseil décide que :

- 1°, le terrain propriété de la commune situé devant la maison de Vve Blochon, portera le nom de «  place du Bas Cabourg »,

- 2°,  le terrain propriété de la commune depuis la Maison de Monsieur Jarmaud, jusqu’à celle de Monsieur Mariette, sera désignée sous le nom de «  place du Haut Cabourg ».
………….

- 6°, que la chaussée de route de Caen à la «  Mare Saint Michel », sera désignée « Chaussée de l’abreuvoir ».

Dans le recueil des Lois, Décrets, Ordonnances, Règlements et Avis du Conseil d’Etat de 1835 - tome 35, par Ordonnance l’église de Cabourg est érigée en chapelle vicariale en date du 8 décembre 1834 - Bulletin Officiel - 2ème section - n°7270.

Le 19 février 1834, le Conseil Municipal de Cabourg refuse la réunions de Cabourg - 279 habitants à Dives 389 habitants, que la distance de Cabourg à l’église de Dives est de environ 200 toises. La Municipalité de Cabourg demande la présence d’un prêtre à demeure.

Le 21 janvier 1844, le Conseil Municipal de Cabourg se composait de :

- Monsieur Morin, maire,
- Monsieur Laperrelle Louis, adjoint,
- Monsieur Cléret Charles, père, conseiller,
- Monsieur Laperrelle Charles, père, conseiller,
- Monsieur Feret Armand, conseiller,
- Monsieur Mariette Armand, conseiller,
- Monsieur Tardif Thomas, conseiller,

et des plus imposés,

- Monsieur Tardif Pierre,
- Monsieur Cléret Armand, fils,
- Monsieur Miocque Parfait,
- Monsieur Tardif François,
- Monsieur Laperrelle Thomas,
- Monsieur Dolant Pierre,
- Monsieur Tardif Augustin,
- Monsieur Ouvray Jean-Baptiste,
- Monsieur Morin Alphonse.

Par Ordonnance Royal du 20 mai 1844, la commune de Cabourg est autorisée à emprunter 18.813  fr. 50, pour la couverture des travaux de transformation du chemin vicinal de Cabourg à Varaville. Le 10 mai 1846, achat et paiement du terrain à Madame Maréchal, pour l’établissement de la route de Varaville, pour un montant de 1.897,50 frais et intérêts compris.

Monsieur Blochon Edmond, le 4 octobre 1846, se porte acquéreur de deux mares à gibiers, vendue par la commune la 1ère pour 9 fr. sise au Haut Cabourg, la 2ème pour 2 fr. Le 12 mars 1848, le maire de Cabourg, ayant réuni les Administrations Municipales, le Conseil Municipal de la commune, et la Garde Nationale porte à la connaissance de tous la proclamation de la IIème République.

Le P.V. de la séance du Conseil Municipal de Cabourg en date du 14 janvier 1847, nous apprend que sur autorisation spéciale du Préfet du Calvados en date 28 décembre 1846, Monsieur Blochon Edmond devient maire de Cabourg, Monsieur Miocque Parfait, adjoint ; avec prestation de serment.

En feuilletant attentivement les Registre paroissiaux des XVIIIème et XVIIème siècles  et de pièces éparses, nous avons trouvé en 1587, une dame Blochon marie, pariée à un Cléret Isidore, cultivateur-fermier, autorisé à récolter du sel dans la Dives, au lieu-dit : Basse Divette.


L’aube des Temps nouveaux.


Le cadre paroissial ayant été adopté par l’administration royale au fur et à mesure de la reprise en main du pays pour assoir les impôts, pour porter les actes à la connaissance des sujets/citoyens. Par la suite, pour exercer la tutelle, les  paroisses s’étaient doublées des communautés d’habitants, entités civiles, qui en 1789 devinrent généralement nos communes.

Le 28 octobre 1801 - 6 brumaire an 10 ; Arrêté contenant réduction des Justices de Paix dans le département du Calvados ( III, Bulletin CXXIX, n°986 ).
Les Justices de Paix du département du Calvados sont fixées au nombrre de trente-sept, et distribuées ainsi qu’il suit, à savoir :
…………………

2ème arrondissement communal - Caen,
Troarn : Amfreville, Argences, Banneville-la-Campagne, Bavent, Breville, le Buisson, Bures, Cabourg,….etc.

Une remarque, qui nous est apparue importante : l’absence de boulanger de 1792 à 1833, laisse supposer, que l’on boulange toujours à la maison.

Confirmée, par plusieurs inventaires après décès. En effet, le saloir, et la huche semblent être avec les lits les pièces maitresses du mobilier, quelque soit la position sociale. Autre point, l’accès au saloir était strictement interdit aux femmes.

8 décembre 1834, Ordonnance qui érige en chapelle vicariale l’église de Cabourg - Bulletin Officiel, 2ème section, n°7.270.

- L’État nominatif du recensement de la population de Cabourg, signé par le Maire, le 21 mai 1836, va nous donner des éléments fiables, comparatifs :

La population du village et des «  écarts », est passée de 211 à 310 individus, dont 163 de sexes masculins, et 147 de sexes féminins

Sexe masculin : garçons = 97 ; hommes mariés = 66 ; soit 163.
Sexe féminin   : filles = 76 ; femmes mariées = 53 ; veuves = 18 ; soit 147.
Pour un total de population de 310 habitants.

L’examen des 9 à 11, fourmillent de détails,

- Cléret Charles, 61 ans, propriétaire herbager, est maire de Cabourg,

- Deniau Catherine, née à Cabourg, est son épouse, et dentellière,
leur fils aîné, Cléret Armand, 33 ans, propriétaire, est officier dans la Marine Nationale, il est mariée à Blochon Théophilie, 39 ans, née et habitant Cabourg, dentellière, 2 enfants Rosalie 7 ans, et Ferdinand 5 ans.

- Auvray Jean-Baptiste, 61 ans, est Garde Champêtre, son épouse Tinel Marie, 66 ans est couturière

- Fontaine, Jean, Mathieu, 28 ans, est curé desservant la paroisse de Cabourg, il vit avec sa sœur, 22 ans dentellière.

Une étude approfondie des 287 pièces de 1832 à 1851, fait ressortir à la lecture outre de  nouvelles appellations, des activités professionnelles insoupçonnées :

- 1 boulanger,
- 1 menuisier
- 1 charpentier marine,
- 1 couvreur de chaumes,
- 1 maçon,
- 1 épicier,
- 1 jardinier,
- 6 douaniers,
- 9 fileuses, l’accroissement est vraisemblablement conditionnée par celui des dentellières : 42,
- 17 pêcheurs, dont 5 de haute mer,
- 21 cultivateurs,
- 24 propriétaires- herbagers, spécialisés dans l’élevage,
- 7 gardiens d’herbages,
- 4 domestiques,
-33 journaliers.

ainsi le terme propriétaires ( 26 ), démontre une progression sociale suite au partage, et à la répartition du marais en parcelles.

Le village de Cabourg compte 1 prêtre-curé en la personne de Jean Fontaine, résident. Ce qui démontre le statut de Cabourg en paroisse. On dénombre 11 pêcheurs, cumulant avec l’activité de cultivateur.

Selon, le Registre Paroissial N.M.D. :
- 1835 : 10 naissances ; 3 mariages ; 6 décès,
- 1836 :  9 naissances ; 5 mariages 4 décès.

Le 8 juin 1836,  après délibérations le Conseil Municipal de Cabourg décide que la commune devrait avoir un instituteur à demeure.
Classement du chemin de Varaville, en «  Grande communication ».

Le 8 février 1837, installation de Monsieur Delistal/tel Alphonse, François, Napoléon, au poste d’instituteur primaire de la commune de Cabourg, en présence de Madame et Monsieur Tardiff François ; Levieu Guillaume ; Fontaine, curé ; Blochon Laurent ; Cleret Charles, maire ; Duchainel, inspecteur d’académie, réunis en salle de classe de la Maison d’école.

Le 28 juillet 1837, prestation de serment de Clerte Charles, maire ; Miocque Parfait, adjoint ; Lesieur Guillaume ; Sevestre Noël ; Mariette Armand ; Marie J-Pierre ; Puisant Frédérique, tous Conseillers, ont séparément prêtés serment de fidélité aux Rois de Français, obéissance à la Charte Constitutionnelle et aux lois du Royaume de France.

Le maire a proclamé le Conseil Municipal de Cabourg, installé.

Le 13 novembre 1837, délimitation entre Cabourg et Varaville.

Le 5 septembre 1841, se référant à l’Ordonnance royale du 10 juillet 1816, le maire de Cabourg prend un arrêté fixant
- article 1er - le Bas Cabourg,
- article 2 - le Haut Cabourg,
- article 3 - chaussée du Pardule,
- article 4 - chaussée du Broci,
- article 5 - chaussée de la Pointe,
- article 6 - chaussée de l’abreuvoir,
- article 7 - chaussée des Ecalettes,
- article 8 - chaussée Saint Michel,
- article 9 - chaussée d’Aumont, qui deviendra la chaussée de la Mare, puis la rue de la Mare, avant d’être appelée rue de la Mer,
- article 10 - chaussée Buhot,
- article 11 - chemin du Terrin neuf,
- article 12 - chemin du Pavillon,
- article 13 - chemin de la Mare du Cabaret,
- article - chemin de l’Eglise,
- article - chemin du Presbytère,


Des Municipalités en permanence face à des défis….
les enjeux sont omniprésents….l’avenir de Cabourg en dépend 


Dans le Dictionnaire Général de Géographie Universel Ancienne et Moderne de Ennery et Hirth, édité en 1839, nous découvrons p.645, à la rubrique : Cabourg, village de France, Calvados, arrondissement - Caen, canton de Troarn, poste de Dives, 281 habitants.

Nous tenons, tout particulièrement à remercier l’ensemble des membres des Archives départementales du Calvados, pour l’accueil, l’amabilité sans faille, leur compétence à nous guider vers les documents essentiels.

Nous avons pu ainsi, suivre l’évolution de Cabourg, qui au début du XIXème siècle n’était encore qu’un village, ayant les caractéristiques d’un hameau de pêcheurs-paysans abritant une très faible population.

Avec la mise en place de l’éventail des avenues de ce qui se dessine déjà comme l’agglomération Cabourgeaise, et la construction de nombreuses propriétés, comme nous venons de l’écrire ; toute une infrastructure s’implante. Le 1er septembre 1860, vu les délibérations des Conseils d’Arrondissement de Caen et Pont-L’Évêque ; vu la proposition du Préfet ; vu la loi du 21 mai 1836 ; considérant que l’établissement d’une ligne de chemin de fer, Argences- Dives a pris un développement important, la route de Dives-Cabourg - Argences est classée « chemin de Grande Communication ». Elle sera très rapidement renforcée, réaménagée.

- L’État nominatif des habitants de Cabourg, canton de Troarn, signé par le Maire de Cabourg, le 1er octobre 1841  ( 10 pages ) :

Sexe masculin : garçons = 84 ; hommes mariés : 66 ; veufs = 9 ; soit 159.
Sexe féminin   : filles = 66 ; femmes mariées = 68 ; veuves = 12 ; soit 164.
Pour un total de population de 323 habitants.

Morin Auguste, Eugène, habitant le village du Bas Cabourg, propriétaire-herbager, est maire de Cabourg. Son épouse, née Loriot Marie-Catherine, 2 enfants, emploi un domestique Huet Magloire.


























Liste nominative des avenues et rues de Cabourg - Document des Archives départementales du Calvados .


Sevestre Noël, Marin, Jacques, habitant également le Bas Cabourg, est cultivateur, il sera adjoint. Marié à Duchemin Marie-Jeanne.

Auvray Jean-Baptiste est toujours Garde Champêtre, Tinel Marie n’est plus dentellière.

Selon la même source,
Le Conseil Municipal de Cabourg se composait au 21 janvier 1844 de :

- Morin Alphonse, maire,
- Laperelle Louis, adjoint,
- Cléret Charles, père,
- Laperelle Charles, père,
- Féret Armand,
- Mariette Armand,
- Tardif Armand.

les plus imposés de la commune,

- Blochon Laurent, père,
- Blochon Laurent, fils,
- Cléret Armand, fils,
- Dolan Pierre,
- Laperelle Charles, père,
- Laperelle Thomas,
- Miocque Parfait,
- Morin Alphonse,
- Tardif Augustin,

- Tardif Pierre,

On enregistre une certaine stabilité dans la population des pêcheurs ( 16 ), et celle des cultivateurs ( 21 ), par contre le cercle familial s’est agrandi sous un même toit : avec le père, la mère et les enfants, un ou deux aïeux, mais également des frères, sœurs.

Le 7 avril 1842, vote d’un budget de 3.000 fr. pour la construction d’une maison d’école sera nécessaire. Dans ce cas les travaux pourrait être terminés en 1844.

À la dernière séance de mai 1842,, le Conseil Municipal de Cabourg, a examiné le Brevet de capacité à enseigner délivré en 1841, et la candidature de Monsieur Lenormand Joseph, né le 21 avril 1814 à St Sylvain.

Considérant que la place est vacante depuis la révocation de Monsieur Baugrand.

Le 11 mai 1843, la construction de la maison d’école, et d’une mairie est évoquée.

Le 21 janvier 1844, réunion du Conseil Municipal, sur l’ouverture d’un chemin de Cabourg à Salenelles, jusqu’à « …la part de la dune de Monsieur Laperelle Charles, et reprenant, le chemin de la Planche Terrier, et allant gagner la limite du Bas Cabourg….. ».

- L’État nominatif des habitants de la commune de Cabourg, canton de Cabourg, arrondissement de Caen , signé par le Maire le 20 juin 1846 :

Sexe masculin : garçons = 89 ; hommes mariés = 68 ; veufs = 10 ; soit 167.
Sexe féminin   : filles = 77 ; femmes mariées = 68 ; veuves = 9 ; soit 321.

La répartition des lieux-dits habités répartis sur le territoire de la commune de Cabourg, nous éclaire,
- Haut Cabourg : 73 maisons ; 73 ménages ; 227 individus,
- Bas Cabourg : 28 maisons ; 28 ménages ; 94 individus,
pour un total de population de 321 habitants.

Le bordereau de cet État nominatif donne,
- le 1er inscrit est Charles Cleret, propriétaire, 70 ans,
- en 2ème : Deniaux Catherine, femme Cleret, 68 ans

Le « Dénombrement de la Population de 1846 » ( 11 feuilles ), nous enseigne, sur la composition de la famille, sur l’activité :

N°1 - recensé :

1 - Duflocq Jean-Louis, cultivateur - chef de ménage, 65 ans, vivant sous son toit,
2 - Marie Tassart, femme Duflocq, 52 ans,
3 - Jean-Pierre Duflocq, leur fils aîné, cultivateur, 36 ans,
4 - Jacques Duflocq, leur fils, cordonnier, 28 ans,
5 - Louise Duflocq, leur fille, 17 ans,
6 - Baptiste-Pierre Duflocq, frère du chef de ménage, célibataire, 56 ans,
          7 - ( de la feuille 3 de recensement ) - Thérèse Levasseur, domestique, 30
               ans,

Le travail de la terre est dur, bien travaillée, elle sait se montrer généreuse le manque d’équipement agricole est rudimentaire et mal adapté.

La terre à cette époque, est très tyrannique, elle exige des bras, forts et nombreux, d’où : la cellule paysanne a un caractère très familial.























Gros plan photo de l'accte municipal pour l'élévations de l'église Saint-Michel-de-Cabourg.




















Plan de masse de la construction de l'église de Cabourg, et sa situation par rapport à la " rue du Commerce ",= rue principale du village de Cabourg. 



Procès verbal de l’élection des membres du Conseil Municipal de Cabourg le 16 août 1846,

- Monsieur Cleret Charles , maire sortant = 23 voix,

- Monsieur Miocque Parfait, adjoint sortant = 15 voix,

la majorité absolue étant acquise à Messieurs Cléret Charles, 70 ans, propriétaire ; Miocque Parfait, 50 ans, propriétaire ; Marie Armand, 40 ans, propriétaire ; Tardif Alexis, 53 ans, propriétaire ; André Charles, 50 ans, propriétaire.

En conséquence reste à pourvoir, trois Conseillers.



Le 6 décembre 1846, le Conseil Municipal de Cabourg, procède à la nomination de Monsieur Blochon Edmond, comme maire de Cabourg en remplacement de Monsieur Cléret Charles, ayant démissionné, démission acceptée le 26 novembre 1846 par le Préfet du Calvados. 



Puis le nouveau maire a prêté serment de fidélité, selon les coutumes de l’époque.





























Aspect de l'église terminée, et livrée au culte à la fin du XIXème siècle - Document des Archives départementales du Calvados.






















2ème aspect de l'église, après la construction du clocheton . Derrière l'arbre on distingue " le porte cloches".


Le 14 janvier 1847, le Conseil Municipal de Cabourg accepte et vote le budget pour l’installation du premier égout de ce qui sera la ville de Cabourg, quelques décennies plus tard.

Du document 125 au 130 encre pâlie, illisible.

Le 12 mars 1848, proclamation de la IIème République, p au sein du Conseil Municipal de Cabourg.

Le 3 juin 1849, le Conseil Municipal de Cabourg considérant que les 18.000 fr. de travaux imposés par la sécurité de l’église de Cabourg, envisage après acceptation des devis et plans s’élevant à 27.978 fr. qu’il est préférable d’en construire une nouvelle. Le 24 juin, l’édification d’une église neuve est décidée, à la condition que,

- 1° les travaux soient terminés pour 1er septembre 1850, 
- 2° que les intérêts de l’emprunt soient fixés à 5%,
- 3° que le 1er remboursement n’interviendra qu’au 1er janvier 1851,
- 4° que l’édifice sera construit sur la place à l’angle des trois routes aboutissant à Cabourg, dénommée - place du Haut Cabourg.

Le 14 avril 1850, bénédiction de la pose de la 1ère pierre, de la nouvelle église de Cabourg, en présence de Monsieur Morisot, préfet du Calvados, représentant Charles, Louis Napoléon Bonaparte, président de la République Française, de Monsieur Blochon Edmond, maire de Cabourg, de Monsiieur Rigaut Napoléon, adjoint, de l’ensemble du Conseil Municipal.

La pierre a été bénite par Monsieur Boitard, Pierr, François, prêtre desservant la paroisse, elle a été posée par Monsieur Morin Alphonse et Madame Martial Pelfresne, pour servir de base à l’édifice religieux sous l’invocation de l’Archange Saint-Michel.


























Acte de la bénédiction de la pose de la première pierre de l'église Saint Michel de Cabourg -Documents des Archives départementales du Calvados.


Etaient également présents Monsieur Pelfresne Martial, architecte, Mancelles, et Verrolles A; entrepreneur.

Une très importante foule était massé tout autour.

Le 14 juin 1850, 1er arrêté de Police, promulgué par la Municipalité de Cabourg ; 13 juin 1851, Arrêté de nomination de la Garde Nationale à Cabourg.


Progrès social…….?
le grand «  boum »…..des bains de mer,



























v'était le bon vieux temps......" la Belle Epoque " .


Dans les années 1850, c’est la ruée vers la grande mode des bains de mer. En 1853,  Henri Durand-Morimbau tombe sous le charme de cette remarquable plage de sable fin, accolée à des dunes romantiques. C’en été fait, l’année suivante Cabourg, venait au monde sous l’instigation de  Robinet, l’architecte parisien.

- L’État nominatif des habitants de la commune de Cabourg, canton de Cabourg, arrondissement de Caen , imprimé administratif modèle B, régularisé et signé par le Maire sans date, mais en 1851 :

La commune est officiellement divisée en :
- 3 quartiers ou hameaux ; 3 rues comprenant 96 maisons, 96 ménages.

La population s’élève en 1851 à 345 habitants, dont,
- 177 sexes masculins : 103 garçons ; 62 hommes mariés ; 12 veufs,
- 168 sexes féminins : 88 filles ; 64 femmes mariées ; 16 veuves.

Haut Cabourg :

- rue Delabarre Cabaret : 26 maisons - 26 ménages - 32 garçons ; 16 hommes mariés ; 6 veufs - 21 filles ; 18 femmes mariées ; 6 veuves - soit 99 individus
- rue du commerce : 39 maisons - 39 ménages - 27 garçons ; 27 hommes mariés ; 3 veufs - soit 122 individus.
- Pont sur la Dives : 10 maisons - 10 ménages - 13 garçons ; 5 hommes mariés ; 2 veufs - 12 filles ; 6 femmes mariées ; 1 veuve - soit 39 individus.
- Bas Cabourg : 19 maisons - 19 ménages - 28 garçons ; 15 hommes mariés ; 1 veuf - 17 filles ; 15 femmes mariées ; 1 veuve - soit 77 individus.
- Petit Cabourg : 2 maisons - 2 ménages - 3 garçons ; 2 homes mariés - 1 filles ; 2 femmes mariées - soit 8 individus.

Se répartissant en :
30 hommes et 13 femmes propriétaires-cultivateurs soit 43 ; 39 hommes et 16 femmes pêcheurs en grève et herbagers/paysans  soit 55 ; 31 hommes et 11 femmes domestiques-journaliers soit 42 individus ; 1 bucheron ; 5 artisans ( menuisier-maçon-charpentier-couvreur) ; 2 voituriers ; 4 douaniers ; et une quantité d’enfants.

Les familles de dix enfants et plus n’étaient pas une exception.

Aux A.D.14, dans une 1ère liasse de 603 pièces éparses, nous allons tenter d’en suivre les effets de édification.

Vu les lois du 16 et 24 août 1790, 19 et 27 juillet 1791, 1 et 18 juillet 1838, sur la salubrité publique, le 19 juillet 1851, Monsieur E. Blochon, maire de Cabourg, prend un arrêté , interdisant le dépôt de fumiers, de dépôts immondices sur la voie publique, et sur le bord des chemins de la commune. 

- art. 1er : tous les dépôts existants , y compris celui qui se trouve sur la « place du Hault Cabourg » ( l‘actuelle place du Syndicat d‘ Initiative ), devront disparaître dans un délai de huit jours sous peine d’amendes et de poursuites ;

 - art.2 : tous les dimanches, chaque habitant devra balayer la rue devant l’espace de son habitation, et ce avant huit heures du matin.

Le 9 mai 1852, réunion spéciale du Conseil Municipal de Cabourg pour la Prestation de serment sur la Constitution par Monsieur Louis, Edmond Blochon, maire de Cabourg, conformément aux instructions du Ministre de l’Intérieur.


























Procés verbal de l'installation du nouveau Conseil Municipal après élection.


























Prestation de Sarment sur la Constitution du nouveau maire - Documents des Archives départementales du Calvados.


























1er arrêté de Police pris sur la commune de Cabourg - Documents des Archives départementales du Calvados.




















Plan de Cabourg vers les années 1855,
- où le " Village " était encore Cabourg,
- où la " Sation balnéaire " n'était représentait que par quelques villas - Document des Archives départementales du Calvados.

Fin du 2ème volume

14 juillet 2014

Dépôt légal à la Bibliothèque Nationale de France à Paris

n° DLE-20121119-64486 ; le 19 novembre 2011.


Du même auteur,


- Féodalité à Guécélard,

* seigneurie de Buffe

* seigneurie de Mondan

* seigneurie de Villette

* un chemin médieval nommé Mansais

- Histoire de Guécélard - 1er volume

* son nom a une histoire, et l’Histoire est dans son Nom !

- Histoire de Guécélard - 2ème volume

* Pays des deux rivières……,

- Histoire de Guécélard - 3ème volume

* Terre de passage, terre de tradition du passage.

- Histoire de Guécélard - 4ème volume

* son Passé commence longtemps avant que son nom n’apparaisse

- Histoire des Marais de Meuvaines - 1er volume

- Histoire des Marais de Meuvaines - 2ème  volume

* pourquoi, comment et quand ce Passé d’Asnelles, de Meuvaines et de Vers-sur-Mer

- Cabourg……son Passé…..son Histoire

* Histoire de Cabourg - 1er volume

* Histoire de Cabourg - 2ème volume

* Histoire de Cabourg - 3ème volume

- Histoire de la Sarthe

* Les Comtes dans le comté du Maine.


- GEOLOGIE DE LA SARTHE - LE MASSIF ARMORICAIN - 1 volume


le 23 août 2015 visible : www.gbcx27.blogspot.com


En préparation,

- Périglaciaire et préhistoire dans la Sarthe-aval

Table des matières

- 2ème  volume -  134 pages

- page    1 -  Si l’Historiographie de Cabourg, semble se développer dans   l‘espace temps, cela   

                    découle essentiellement de la longueur de son passé.

                    Ce passé est subordonné à son Histoire, celle évidemment avec ( H  majuscule ), mais                     également à la portion, que certains dénomment  « Préhistoire »…….aussi,

                   En fonction de quelques vestiges, d’informations glanées auprès de sources fiables,                           nous avons tenté une reconstitution partielle.

- page    4 - Au temps de nos Ancêtres : les Gaulois.

- page    7 - Dans ce que nous pourrions appeler les forêts de l’ancienne France.

- page    8 - Antiquités.

- page    8 - Longtemps avant que ce nom « Cat burg »  , soit cité dans un acte de la deuxième                            moitié du Xème siècle. L’Histoire de Cabourg, ou plus exactement son                                              passé commence bien avant, très                              l

                   - une certitude en découle, le nom de Cabourg a une histoire,
                   - et, l’Histoire de Cabourg est dans son nom.

- page    9 - Evêché-comté de Lisieux.

                   Nous ne pouvions occulter certains documents, nous ne pouvions pas ne pas les                                développer aux lecteurs.

                   Un assemblage s’imposait,


- page  10 - Une référence, le Congrès Scientifique de Rouen en 1921.


- page  11 - Ceci expliquant…..peut-être cela.

- page  13 - Et si besoin est….. Voici quelques mots que le français, a
                   emprunté à l’ancien francique, la langue des francs que nous
                   utilisons au quotidien.


- page  16 - Bataille de Varaville - 22 mars 1057,
                   connue sous la dénomination de «  Bataille des marais de la Dives ».


- page  19 - Route de Dives / Cabourg à Caen,


- page  20 - Cabourg , un fief….certes, mais une seigneurie au XIème
                   siècle.

- page  24 - Le « Plat pays » également cité dans quelques vieux actes « la
                   Bass’dives », c’est-à-dire le «  Terroir cabourgeais ».


- page  27 - Aux temps, où l’Entente cordiale…n’existait pas.
                  Séance du Vendredi 4 décembre 1936 sous la Présidence de Monsieur
                  Coquerel, Monsieur Emile Leroi donne lecture d’un rapport effectué
                 
par les recherches de Monsieur Georges Lesage.

- page   30 - Commune de Cabourg,


- page   30 - La bataille navale de l’an VI - Archives du Ministère de la
                    Guerre.


- page   32 - L’estuaire de la Dives, lieu stratégique en 1799.


- page   35 - L’indispensable tableau géologique, assorti des décors géographique,
                    et hydrographique ont été dressés

                    L’historiographie largement développée, est appuyée sur des
                    documents validés de Fonds Anciens.
                    Nous avons largement puisé parmi les vieux actes en bas-latin des
                    Archives Nationales et la Bibliothèque Nationale de France à Paris,
                    que nous tenons tout particulièrement à remercier.

- page   38 - Il était une fois, un village appelé……Cabourg.
              dans le temps de l’histoire,


- page   38 - l’espace rural : réalité économique, création humaine………


- page   38 - dans les brumes du passé……lorsque la documentation écrite se révèle
                    décevante.


- page  40 - Indirectement, le poids des événements.


- page  41 - Cabourg, une trilogie : la mer, la terre, les hommes.
              …..un village, un terroir, une réalité humaine.


- page  42 - Avant l’Histoire……


- page  43 - …….un peu plus tard !


- page  43 - logiques anciennes…..ou rationalités nouvelles ?


- page  45 - Déficience de l’écrit…..


- page  46 - Au XVIIème siècle, et avant il est particulièrement difficile d’évaluer la
                    population du village.

- page  47 - La vie rurale de 1340 à 1560, une vie saisonnière admirablement réglée,


- page  50 - Transformation et démographie  de Cabourg…….du hameau au village.


- page  53 - feuillets après feuillets, à la lueur des actes des Registre Paroissiaux…!
                    Notre connaissance va considérablement progresser.

- page   54 - Les registres paroissiaux de 1605 à 1792, puis, les Archives communales vont nous                            permettre de suivre l’évolution, et la  transformation de Cabourg, du village à la ville,                      avec des bases authentifiées.

- page  57 - Esquisse d’une trame spécifique : l’habitat lié à la terre ; la terre unie à
                    la famille ;  la famille fixée à l’habitat…..


- page  61 - Croissance agricole, effet « boule de neige », stabilisation et
                    progression de la population. 

- page  65 - Survol de la « Vie au quotidien de nos Aïeux Cabourgeais » pendant les cinq siècles                        qui ont précédé le XVIIIème siècle.


- page  66 - Ce  qui  intéresse  le  plus  celui qui se passionne pour l’Histoire d’un pays, et captive                       le lecteur : c’est-ce qui est le plus difficile à reconstituer.
                    Comment vivaient les Cabourgeais aux siècles qui nous apparaissent
                    noyés dans les brumes du passé
?


- page  67 - Nous allons aborder l’élément carné de la nourriture de nos Aïeux.


- page  68 - Cabourg, la Dives, les marais, la mer……


- page  69 - Nous avons exploité plusieurs de ces « Confiscation de biens », puis nous                                          avons procédé à de nombreux recoupements avec des «  Inventaires après décès »                              d’actes authentifiés dans les Archives notariales de Dives, Troarn, Caen, pour                                  tenter de reconstituer 

- page  76 - Le rythme du temps,


- page  77 - L’univers des croyances.


- page  78 - Né dans les sables dunaires, du bord de mer, Cabourg devait s’épanouir, et devenir                        une perle parmi les Stations Balnéaires.

                   L’image du village de Cabourg jusqu’à la 1ère moitié du XIXème siècle, se limitait…..

- page  81 - Tremblement de terre à Cabourg .


- page  81 - Cabourg….station hydrominérale….? 

                  ….Cabourg, station thermale…?

- page  83 - Le petit village, poursuit son ascension vers la ville, que nous connaissons bien.
                   Cette transformation est devenue irréversible.

                   Quand un « Petit lieu-dit habité » devient…………une  Station Balnéaire

- page  86 - La «  rue de la Mer », après avoir été longtemps la «  rue de la Mare », un axe central                      Nord/Sud, dans l’agglomération de Cabourg.

- page  88 - Dans les années 1850, c’est la ruée vers la grande mode des bains de mer. En 1853,                        Henri Durand-Morimbau tombe sous le charme de cette  remarquable plage de sable                      fin, accolée à des dunes romantiques.


- page  90 - Une idée, évoluant vers un projet.

- page  92 - .… de la notion de « feux », à une population urbaine !


- page  97 - Le passé de Cabourg, est son potentiel historique, marqué
                   par,
                  - des dates,
                  - des noms,
                  - des images, que nous présentons.


- page  98 - ….tout un processus……

- page 103 - L’éveil démographique, les difficultés d’évaluer la  population avant le XIXème                               siècle.
                    Après les Registres, les Tables Décennales de la période révolutionnaire.


- page 110 - 1825, les limites du territoire communal de Cabourg sont définitivement fixées.

- page 117 - L’aube des Temps nouveaux.


- page 119 - Des Municipalités en permanence face à des défis….les enjeux  sont omniprésents                        ….l’avenir de Cabourg en dépend.


- page 126 - Progrès social…….?
                 le grand «  boum »…..des bains de mer,


- page 129 - Table des Matières.


                                ===========================================
* - Si cet article vous a intéressé , nous vous suggérons -
CABOURG, le Temps des  " Romantiques "

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1 commentaire:

  1. Belles informations ici, je voudrais partager avec vous toute mon expérience en essayant d'obtenir un prêt pour développer mon entreprise de vêtements ici en Malaisie. C'était vraiment difficile pour mon entreprise de tomber en panne à cause de ma petite maladie de courte durée, puis quand j'ai été guérie, j'avais besoin d'un fonds pour le reconstituer pour que je puisse commencer alors je suis tombé sur M. Benjamin, un consultant en prêts au service de financement Il m'a demandé de mon projet d'entreprise et je lui ai dit que je possédais déjà One et que j'avais juste besoin d'un prêt de 200000,00 USD.Il m'a donné un formulaire à remplir et je l'ai fait aussi, il m'a demandé ma carte d'identité valide dans quelques jours.Ils ont fait le transfert et mon prêt a été accordé. Je veux vraiment apprécier leurs efforts et essayer également de faire parvenir cela à tous ceux qui recherchent des prêts commerciaux ou d'autres problèmes financiers à contacter M., Benjamin Email: 247officedept@gmail.com Il est également disponible sur WhatsApp Contact: + 1-9893943740.

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